II. Technique de traitement des données : l'analyse
de contenu
La méthodologie en sciences sociales admet un large
éventail de technique de traitements des données. Dans ce
travail, l'analyse de contenu, dans une perspective homologique des techniques
qualitatives inhérentes à la sociologie compréhensive,
s'est imposé à nous comme technique pour le traitement des
données. Outil par excellence qualitatif, l'analyse de contenu permet de
traiter des données issues des entretiens et de l'observation. Il s'est
agi de relever dans le discours, le lexique notamment utilisé pour
exprimer la nationalité. En bref, une analyse synthèse des mots
clés des enquêtés a été possible, pour notre
focus group en l'occurrence.
III. Champ empirique et délimitation temporelle de
l'étude
Notre travaille tente de saisir l'intelligibilité la
dynamique du discours nationalitaire au Gabon. La faisabilité,
critère important dans la recherche scientifique suggère la
modestie dans nos ambitions totalisantes. C'est pourquoi il convient ici de
nuancé la notion de terrain qui dans notre cadre est aussi bien rempli
par des lectures et des observations qui intègre en son sein des
pratiques communes à la généralité des acteurs. Il
s'est agi pour nous d'observer des
42
acteurs sociaux urbi et orbi, dans les champs divers
de la pratique sociale. Les méthodes de collecte de données que
nous avons utilisées montrant parfaitement quelle a été
notre démarche.
Le présent propos porte sur le discours nationalitaire
au Gabon. Notre postulat d'une archéologie de l'ethnicité et d'un
homo ethnicus, étudié sous le prisme de la
théorie du structuralisme génétique et, plus
précisément au concept d'habitus chez Pierre Bourdieu, induit une
prise en compte de la causalité rétrospective, nécessaire
pour saisir l'essence du discours nationalitaire.
Ainsi, notre travail est inscrit, pour des besoins d'une
explicitation méthodique et optimale du fait nationalitaire au Gabon,
dans une diachronie. Il s'agit en l'occurrence, de la précolonie, en
passant par la situation coloniale et de l'avènement des
indépendances jusqu'à nos jours. Autrement dit, cette lecture
sociologique et dynamique du discours nationalitaire se déploie de la
précolonie colonie à nos jours.
IV. Difficultés et limites de l'étude
L'esprit scientifique encore et toujours en gestation, ce
premier travail scientifique est à saisir tels les balbutiements d'un
« apprenti sociologue ». Ainsi, nos difficultés
épistémologiques, méthodologiques, de conceptualisation,
de théorisation, de réappropriation des théories
participent de notre socialisation certaine à la sociologie.
La limite majeure, à notre sens, demeure cependant la
difficulté de travailler sur un objet souvent « redouté
» et même parfois « rebouté » en dehors de toute
consistance conceptuelle et de toute valeur heuristique. Le domaine est
tellement sujet à controverse que certains chercheurs
éprouvés se méfient d'une association avec le concept
d'ethnicité.
Enfin Balandier consacre peut-être et heureusement, une
justification de l'ensemble de ces limites par son assertion: « toute
entreprise scientifique réalisée dans le domaine des sciences
sociales porte la marque de celui qui la conduit. Il est présent en
elle, quoi qu'il fasse et quels que soient les modes d'objectivité (et
les masques parfois) auxquels il recourt »89.
89 G. Balandier, Sens et puissance,
3ème éd. Paris, PUF, « Quadrige », 1986,
p.334.
43
|