2.1.4. Spiritualité
Le peuple luba croit en Dieu Créateur appelé
Mvidi Mukulu connu également sous plusieurs d'autres noms Nzambi,
Mulopo, Maweja, Kafukila Mwena bantu, etc. Les baluba reconnaissent que Mvidi
Mukulu est le Dieu Suprême de qui proviennent toutes les puissances. On
reconnait aussi que ce Dieu est Omnipotent, Omniscient et Omniprésent.
C'est ainsi qu'on l'appelle, par exemple, Tshipapayi upapa ne mitshi ya
muitu qui signifie le donneur qui donne même aux arbres de la foret,
Lupensu mesu mu nsona monso mumba Lupensu yeye mumanye qui veut dire
Lupensu (cancrelats) qui a des yeux partout même dans la chaume
et tout ce que tu prétends dire lui le sait d'avance. Et tant d'autres
noms pour exprimer la puissance de Dieu.
Mais aussi le peuple luba croit aux ancêtres
(bankambua aussi appelés
bakishi). Les baluba reconnaissent que ceux qui sont
mort ne sont jamais partis loin. Ils sont proches pour leur venir en aide
chaque fois que de besoin. A ce stade, signalons que les baluba croient
également aux esprits qui ne sont pas des hommes qui ont vécus
avec nous. On les considère comme des dieux ou des puissances
surnaturelles capables de maintenir un individu en vie le plus longtemps
possible et parfois même le détourner des pouvoirs des
ancêtres. Pour différencier ces esprits des ancêtres morts
en tshiluba on parle de mukishi au singulier et mikishi au
pluriel donc du rang Mu-MI des choses ou des abstraits, tandis que
pour les ancêtres mort on des mukishi au singulier et
bakishi au pluriel donc du rang Mu-BA des hommes.
A chaque enterrement, par exemple, les baluba essaient de
parler au mort (kumuela lusanzu qui signifie faire une invocation
ou une communication spéciale), lui demandant de faire voir
(découvrir, démontrer) lui-même l'origine de sa mort par
des actions concrètes, notamment en frappant mortellement ceux qui l'on
précipité dans la tombe.
Cette société maintient le rapport avec les
esprits et les morts et utilise les mediums (bena mikendi) ou
les devins (bena mbuku) ou des divinatrices (bilumbu
ou mua mulopo). Nous allons entrer en profondeur de ces
pratiques qui sont classées parmi les pratiques thérapeutiques
luba au 2.3 de ce chapitre qui expliquent les therapies.
Le peuple luba croit également au pouvoir magique ou
fétichiste. Il utilise le fétiche pour se protéger contre
les esprits maléfiques, mais également pour obtenir de la
guérison spirituelle. Il est vrai qu'avec la venue du christianisme
beaucoup de baluba ont abandonné leurs fétiches bon ou mauvais.
Les fétiches bons sont ceux qui contribuent à la protection,
à la guérison tandis que les fétiches mauvais sont ceux
qui concourt à la domination des autres, à sacrifier les autres,
bref à la destruction. Il y a de fétiches comme des plantes
guérisseuses et d'autres comme amulettes de protections. Les baluba
croient que les féticheurs ont un pouvoir et une grande capacité
de nuisance. C'est comme la foudre (nkuba/kansonda), il s'agit de
fétiche que l'on utilise pour réprimer les malfaiteurs. La foudre
est souvent associée à la pluie.
Mais il s'agit dans la plupart des cas d'une pluie
torrentielle de courte durée et pleine de tonnerres. Cette pluie
s'arrête juste après que la foudre a atteint l'objectif. Mais dans
le cas de kansonda, on n'a pas besoin de la pluie pour agir.
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