Idées politiques et révolutions au Maghreb arabe.( Télécharger le fichier original )par Joseph APOLO MSAMBYA Université Officielle de Bukavu - Licence en Relations Internationales 2010 |
B. Origines ou début de la révolutionLes manifestations avaient débuté le 17 décembre 2010, après l'immolation par le feu d'un jeune vendeur ambulant de fruits et légumes, Mohamed Bouazizi, dont la marchandise avait été confisquée par les autorités municipales. Fils d'un ouvrier agricole, son activité de vendeur constitue le seul revenu régulier de sa famille. Ne possédant pas d'autorisation officielle, il se fait confisquer sa marchandise à plusieurs reprises par les employés municipaux. Essayant de plaider sa cause et d'obtenir une autorisation et la restitution de son stock auprès de la municipalité et du gouvernorat, il s'y fait insulter et chasser, gifler et on fit cracher même sur lui. Le 17 décembre 2010, à l'âge de 26 ans, il s'asperge de l'essence et s'immole par le feu devant le siège du gouvernorat. Le 4 janvier 2011, il meurt au centre de traumatologie et des grands brûlés de Ben Arous. L'indignation suscitée par le suicide du 17 décembre se mue en révolte, principalement parce que les manifestants partagent les motifs de Mohamed Bouazizi, cherté de la vie, au point que son geste d'immolation est imité par plusieurs autres jeunes et citoyens tunisiens. Pour TAOUFIK BEN BRIK136, « l'intifada de Sidi Bouzid » s'inscrit dans un large mouvement de révoltes commencé à Gafsa en 2008, qui s'est poursuivi à Ben Gardane en août 2010 et qui n'avait jamais été résolu. En effet, dès 2008, dans une forme de « répétition générale », la colère populaire s'était manifestée lors du mouvement du bassin minier de Gafsa, pendant plus de six mois et appelait déjà au respect de la justice sociale et de la dignité. Des centaines de Tunisiens avaient alors été arrêtés, torturés ou emprisonnés, certains trouvant la 134 Dominique LAGARDE, « Tunisie : les troubles révèlent le malaise de la jeunesse » » in L'Express, 5 janvier 2011 135 Jean-Noël CUENOD, « La France a perdu la main en Tunisie » in La Tribune de Genève, édicté sur le lien Internet http://www.tdg.ch/node/302834, consulté le 19/01/2011. 136 T. BEN BRIK, « Sidi Bouzid, mon amour » dans Le Nouvel Observateur, 2 janvier 2011. Idées politiques et révolutions au Maghreb arabe. 61 mort dans les affrontements avec la police, dans la quasi-indifférence des médias européens et tunisiens. |
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