5) Selon la théorie marxiste
Dans la théorie marxiste, les révolutions sont
les locomotives de l'histoire en ce qu'elles accélèrent les
processus de développement et de progrès de l'humanité.
Depuis le XVIIe siècle, les révolutions ont fait des
apports importants au développement de la modernité. Elles ont
non seulement donné l'impulsion aux transformations politiques et
sociales à l'intérieur des nations, mais aussi à la
dynamique même des relations internationales. Elles constituent à
cet effet, pour les marxistes, le mode normal de conquête du pouvoir par
le prolétariat pour se débarrasser des injustices ou de
l'exploitation de la classe bourgeoise78. Elle est, en d'autres
termes, une technique de conquête du pouvoir. Cependant, les partis
communistes occidentaux admettent l'accession au pouvoir sans
révolution.
6) Selon l'approche de Fidel Castro
Dans son discours prononcé à la place de la
révolution le 1er mai 2000 à la Havane, Fidel CASTRO
RUZ définit la révolution comme étant « le sens du
moment historique; le changement de tout ce qui doit être changé;
combattre pour la liberté et l'égalité pleine et
entière; être traité humainement et traiter autrui avec la
même humanité; se libérer par soi-même et par ses
propres efforts; défier les puissantes forces dominantes à
l'intérieur et à l'extérieur du cadre social et national;
défendre les valeurs dans lesquelles on croit au prix de tous les
76 C. DEBBASCH et al, Lexique de politique,
Paris, Dalloz, 7ème édition, 2001, p.375.
77 M. GRAVITZ, Lexique des sciences sociales,
Paris, Dalloz, 1999, p.359-360.
78 J. NSABUA TSHIABUKOLE, Syllabus du Cours des
nouveaux États en relations internationales, Inédit, L2 RI,
FSSPA, UOB, 2010-2011, p.31.
sacrifices; la modestie, le désintéressement,
l'altruisme, la solidarité et l'héroïsme; lutter avec
audace, intelligence et réalisme; ne jamais mentir et ne jamais violer
aucun principe éthique; la conviction profonde qu'il n'existe aucune
force dans le monde capable d'étouffer la force de la
vérité et les idées. La Révolution, c'est
l'unité, c'est l'indépendance, c'est lutter avec nos rêves
de justices pour le Cuba et pour le monde, ce qui est la base de notre
patriotisme, de notre socialisme et de notre internationalisme
»79.
7) Suivant l'approche nkrumahiste
Suivant une approche nkrumahiste (inspiré de KWAME
NKRUMAH), le qualificatif de « révolution » ne pouvait
être accolé de façon a priori à un mouvement social
car, pour qu'il y ait révolution effective, il faut que les fruits de la
révolution soient visibles, c'est-à-dire que l'ordre
sociopolitique dans ce cas, ait changé. Or, si quelque chose a
changé, la confirmation existe réellement, c'est-à-dire
l'effectivité a posteriori. Selon cette approche, pour qu'on parle de la
révolution, l'impulsion doit être endogène et non
exogène au mouvement contestataire et la lutte (révolte ou
révolution) doit être menée de l'intérieur et non de
l'extérieur par des révoltés et les
révolutionnaires et non par d'autres personnes (en l'occurrence les
puissances impérialistes occidentales) à leur place. C'est en ce
sens qu'il est bien affirmé dans cette approche, tout en reprenant les
développements de M. Towa sans en garder le contenu, que « Toute
révolution est auto-révolution80 ».
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