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La crise en Ukraine et ses conséquences sur la géopolitique en Europe de l'Est.

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par Erick KASEREKA TSONGO
Université de Lubumbashi - Licence 2014
  

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§3. La vision Russe de l'Ukraine

Il est clair pour tout observateur averti que Poutine ne va pas accepter de perdre sans résister une zone d'influence stratégique pour la nouvelle Russie comme l'Ukraine.

Tant qu'il ne sera pas en mesure de reprendre tout ce qu'il a perdu en Ukraine, il essayera d'y créer une situation de chaos permanent. Il n'a aucun intérêt à ce que la situation en Ukraine se stabilise et que le nouveau régime pro-européen de Kiev puisse avancer dans son rapprochement avec l'ouest.

En ce sens, des analystes spécule sur quel serait le scenario idéal pour la Russie en Ukraine. Pour certains la Russie pourrait s'inspirer du compromis que les occidentaux avait trouvé pour mettre fin à la guerre en Bosnie-Herzégovine dans les années 1990. Ainsi Feodor LUKYANOV, éditorialiste du journal Russie in Global affirme que « le scenario bosnien serait idéal pour la Russie ; l'Est de l'Ukraine devrait être autonome dans les affaires de politiques étrangère, il devrait être pratiquement entièrement autogouverné mais formellement il doit rester intégrante de la structure politique et légal ukrainienne. Il affirme qu'il est important que les zones de l'Est contrôlé par les séparatistes restent dans l'Ukraine car l'objectif russe est d'avoir des mécanismes pour prévenir en cas d'émergence ou de nécessité des progressions géopolitiques de l'Ukraine vers, par exemple l'OTAN. A tort ou à raison cela est perçu par la Russie comme une menace existentielle57. » Cette solution impliquerait une Ukraine unie mais divisé, incapable de prendre la moindre décision sur sa politique étrangère ou économique l'accord tacite de Moscou.

Cependant, tous ces plans de la Russie doivent nous montrer la vision russe de l'Ukraine qui est une réaction défensive. Ainsi la Russie est en réalité en train d'avoir son impuissance pour reprendre le contrôle sur l'ensemble de l'Ukraine ; d'où l'Ukraine échappe de plus en plus à l'influence de Moscou, ce dernier par et travers son soutient au rebelles séparatistes de l'Est veut limiter les dégâts.

§.4. Le déclin de l'hégémonie américaine en Europe centrale et les contradictions de
l'Union Européenne

La lutte contre l'État Islamique et la crise en Ukraine sont devenue un casse-tête pour les occidentaux, en particulier pour les États-Unis. Comme affirme un analyste de la stratégie militaire nord américaine, ces deux crises, même si celle en Ukraine a beaucoup plus

57 Slobodna Eevropa, « Bosnia as Russia's solution for ukraine » du 6/9/2014 sur http//:www.lavoixdelarussie.ru

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d'implications et de risques, exigent aux États-Unis de penser globalement son stratégie : « la crise ukrainienne a une dynamique politique très différente de celle en Irak-Syrie. Les forces militaires de la Russie et de l'État Islamique ne sont aucunement coordonnées. Et enfin de comptes la victoire de l'un pourrait mettre en danger les intérêts de l'autre. Mais pour les États-Unis, qui doit consacrer son attention, sa volonté politique et sa puissance militaire avec précaution, les deux crises doivent être pensées ensemble En ce sens, cet analyste conseille au gouvernement des États-Unis de mettre en place ce qu'il appelle la « Stratégie de la Mer Noire ». C'est-à-dire un plan politico-militaire offensif qui fasse de la Mer Noire l'axe géographique fondamental pour faire face à la Russie (et la crise ukrainienne) et à la menace

de l'EI»58. Mais cette stratégie apparaît comme trop offensive pour un président aussi
affaibli qu'Obama. En effet, elle impliquerait non seulement une opposition militaire et politique ouverte avec la Russie mais aussi une possible augmentation des frictions avec l'UE car elle vise à associer de très près un État membre comme la Roumanie et un autre allié de l'Allemagne comme la Turquie (pièce géopolitique clé pour la protection des « frontières de l'UE »).

L'Union Européenne précisément, est aussi prise par ses propres contradictions. Certes elle a réussi à faire que le parlement européen et ukrainien votent un accord d'association mais pour ne pas trop froisser la Russie celui-ci ne rentrera en vigueur qu'en 2016 ! Les principales puissances de l'Union Européenne sont conscientes qu'elles n'ont pas intérêt à trop dégrader leurs relations économiques et diplomatiques avec la Russie. Cela est vrai pour l'Allemagne dont les entreprises dépendent directement et indirectement du gaz russe mais aussi pour d'autres comme la France (l'affaire de la vente des Mistrals est la preuve).

Il faut aussi ajouter des divisions au sein de l'Union Européenne autour de l'adoption des nouvelles sanctions contre la Russie par peur des mesures de représailles qui pourraient fragiliser de plus en plus les économies des pays qui dépendent économiquement

de la Russie. Tout ceci montre que de part et d'autres la sortie de crise serai une issue
favorable, et aux Européens et à la Russie.

58 Stratfor, «Ukraine, Iraq and Black Sea Strategy, sur http// www.times.com

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus