(DURKHEIM, 1986) a rappelé la nécessité
pour le savant de définir les choses dont-il traite afin que l'on sache
et qu'il sache bien de quoi il est question. Cette vision a facilité la
conception de la présente rubrique qui s'inspire des points de vue de
certains organismes et auteurs, de l'encyclopédie en ligne puis du
Dictionnaire français d'hydrogéologie de Gastany et Margat pour
élucider quelques concepts.
· Accessibilité : (à l'eau
potable),
On entend par accessibilité à l'eau potable, la
capacité d'avoir l'eau potable, d'en disposer et d'en jouir dans de
bonnes conditions. Cet indicateur représente pour l'UNICEF, la part de
la population qui a un accès raisonnable à une quantité
adéquate d'eau potable. Par accès raisonnable à l'eau, on
entend, soit l'existence d'un poste d'eau à domicile, soit à une
distance équivalente à moins de quinze minutes de marche de chez
soi. Le présent milieu d'étude ne satisfait presque pas aux
exigences de cette définition.
L'eau potable selon l'OMS est une eau qui ne contient pas
d'agents pathogènes ou d'agents chimiques, à des concentrations
pouvant nuire à la santé. Alors que l'information sur
l'accès à l'eau potable est très largement
utilisée, elle est extrêmement subjective, et les termes comme
« potable » et « quantité adéquate » peuvent
avoir des significations différentes, en dépit des
définitions officielles de l'OMS. Parfois, l'accès à l'eau
potable est assimilé à la connexion à un réseau de
distribution public, et ne tient pas compte des variations de la qualité
et du coût du service une fois connecté. Lorsque l'accès
à l'eau potable inclut la desserte par borne-fontaine relativement
proche des habitations, cela ne
10
correspond pas aux mêmes quantités d'eau
utilisée par tête, que lors de la desserte à domicile. Il
faudra donc vraiment nuancer en parlant d'accessibilité surtout que le
paramètre distance ou emplacement peut déjà le
modifier.
Quant à la FAO, c'est un approvisionnement suffisant,
physiquement accessible et à un coût à la portée du
plus vulnérable, d'une eau salubre et de qualité acceptable pour
les usages personnels et domestiques de chacun. Ici l'aspect coût est mis
en exergue. Ce facteur important, mais parfois occulté par des croyances
populaires qui trouvent que l'eau est un don de la nature qu'on ne paye
pas.
· Gestion pérenne : (des ouvrages
hydrauliques),
La gestion pérenne se définit comme la
capacité à mettre en place une organisation pour s'occuper de
l'utilisation durable des équipements
d'approvisionnement en eau de boisson. C'est une structuration qui
intègre la maintenance des ouvrages réalisés, la gestion
financière des dirigeants, mais aussi leur capacité à
prévenir et à gérer les conflits avec les autres aspects
sociaux développés autour de l'utilisation des ouvrages
hydrauliques réalisés. C'est un dispositif, un garde-fou mis en
place pour éviter que les ouvrages réalisés à
grands frais ne tombent en ruine et que la population ne retourne à la
précarité, difficulté à boire de l'eau potable.
Autrement dit, la gestion pérenne c'est la gestion rationnelle des
ouvrages. C'est une organisation qui tient compte du futur, qui sait qu'il faut
jouir des biens en sorte que les générations futures ne soient
pas pénalisées. Cette approche est partagée par le Global
Water Partnersiph à travers le Partenariat National de l'Eau dont
l'objectif est la promotion des principes de la GIRE1 au
Bénin. En effet, les cinq (5) principes directeurs de la GIRE sont
inspirés de ceux de Dublin2 (1992) et portent sur :
- La non nuisance aux autres riverains ou usagers de la
ressource eau ;
- L'équité et la solidarité dans
l'espace et dans le temps entre les usagers
1 GIRE : Gestion Intégrée des
Ressources en Eau
2 Conférence Internationale de Dublin sur
l'Eau et l'Environnement ; Adoption des principes de la GIRE
11
actuels et futurs ;
- La mobilisation harmonisée des ressources ;
- L'utilisation rationnelle et concertée des ressources
mobilisées ; - La protection harmonisée des ressources.
· Approvisionnement en eau potable :
L'approvisionnement en eau potable est l'action de fournir de
l'eau de boisson. Ensemble des équipements, services et actions qui
permettent, en partant d'une eau brute, de produire de l'eau qui est conforme
aux normes de potabilité, distribuée ensuite aux consommateurs.
Par eau potable, on peut entendre l'eau propre à la consommation
humaine, eau de boisson. L'Organisation Mondiale de la Santé (OMS)
définit l'eau potable comme étant celle dont la consommation est
sans danger pour la santé. Pour que l'eau soit qualifiée de
potable, elle doit satisfaire à des normes relatives aux
paramètres organoleptiques (couleur, turbidité, odeur, saveur),
physico-chimiques (température, pH, etc.), microbiologiques (coliformes
fécaux et totaux, streptocoques fécaux, etc.) et à des
substances indésirables et toxiques (nitrates, nitrites, arsenic, plomb,
hydrocarbures, etc.). Pour chaque paramètre, des valeurs limites
à ne pas dépasser sont établies. Le fait qu'une eau soit
potable ne signifie pas qu'elle soit exempte d'agents pathogènes, mais
que leur teneur a été jugée insuffisante pour
déclencher une maladie. L'eau est consommable par l'Homme dès
lors qu'elle répond à ces exigences de qualité
définies par l'OMS, puis transcrites dans la législation de
chaque Etat membre. Dans le cas du Bénin, c'est le decret N°
2001-094 du 20 février 2001, qui fixe les normes de qualité de
l'eau potable en République du Bénin. Cette eau est donc du point
de vue sanitaire et esthétique, propre à l'alimentation et
à la préparation des aliments ainsi qu'à tous les usages
domestiques dont l'hygiène personnelle. Mais l'approvisionnement en eau
potable en milieu lacustre est beaucoup plus complexe, car cela
nécessite des équipements spécifiques adaptés aux
milieux humides à cause de leur sensibilité.
·
12
Approche participative :
De plus en plus utilisée dans les projets de
développement, l'approche participative est basée sur
l'instauration d'un dialogue permanent entre les services techniques
chargés de l'appui-conseil, les élus locaux qui ont la
responsabilité des décisions et la population concernée,
fondé sur le principe de participation et de partenariat. Cette
stratégie selon l'UNICEF a pour objectif principal, d'impliquer et
d'associer de manière concertée les populations dans le
diagnostic, l'identification, la programmation, la mise en oeuvre et le suivi
des actions à mener dans leur milieu. Quant à la FAO, l'approche
participative est conçue comme un effort organisé au sein
même des diverses institutions pour permettre aux
intéressés d'accéder aux ressources et de les
gérer, ainsi que de participer aux décisions propres à
leur assurer des moyens d'existence durables. Dans le cadre de la
présente recherche, elle permettra aussi de définir les
responsabilités des différents acteurs dans le suivi de la
gestion des infrastructures hydrauliques. Ainsi, pour (LAURENT, 1985), le
volontariat est une caractéristique de la participation villageoise,
c'est même la clé de l'appropriation ; mettre son temps, son
savoir-faire pour approprier une démarche, une technologie, dans le
cadre d'un projet collectif qui est à même de satisfaire une
partie de ses besoins plus personnels ou familiaux.
· Nappe d'eau souterraine :
La nappe d'eau souterraine est l'ensemble des eaux comprises
dans la zone saturée d'un aquifère, dont toutes les parties sont
en liaison hydraulique. Et on définit par aquifère, une formation
géologique contenant de façon temporaire ou permanente de l'eau
mobilisable, constituée de roches perméables et capables de la
restituer naturellement et/ou par exploitation1. Dans le milieu de
cette étude, elle n'est pas profonde, ce qui pourrait accroître
les risques de contamination. Ce concept est particulièrement
intéressant parce que la nappe souterraine est la source
d'approvisionnement en eau potable disponible pour le moment; le
1 Gastany G., Margat J. (1977) Dictionnaire
français d'hydrogéologie, Orléans, p 134
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traitement des eaux de surface étant très
onéreux.
· Milieu lacustre :
Le milieu lacustre est un milieu relatif au lac, un
environnement situé à proximité ou en bordure d'un lac.
C'est un lieu où se tisse un ensemble de relations physiques,
biologiques, socioculturelles et humaines avec le lac.1 C'est
typiquement le cas des Aguégués, milieu de la présente
étude.