Université Montpellier 1
Institut des Sciences de l'entreprise et du
Management
Master II Conseil en Management, Organisation et
Stratégie
« Gouvernance d'une TPE en croissance externe : le
cas de SCAL'In »
Mémoire présenté et publiquement
soutenu par
Alain BARAONA
Pour l'obtention du Master Economie et
Gestion Mention Organisation et Stratégie
Spécialité : Conseil en Management,
Organisation et Stratégie
Entreprise d'accueil : SCAL'IN
Tuteur en entreprise : Thomas CHOQUET Tuteur enseignant :
Anne-Sophie FERNANDEZ
Année Universitaire 2013-2014
Université de Montpellier I
Institut des Sciences de l'Entreprise et du
Management
Université Montpellier 1
Institut des Sciences de l'entreprise et du
Management
Master II Conseil en Management, Organisation et
Stratégie
« Gouvernance d'une TPE en croissance externe : le
cas de SCAL'In »
Mémoire présenté et publiquement
soutenu par
Alain BARAONA
Pour l'obtention du Master Economie et
Gestion Mention Organisation et Stratégie
Spécialité : Conseil en Management,
Organisation et Stratégie
Entreprise d'accueil : SCAL'IN
Tuteur en entreprise : Thomas CHOQUET Tuteur enseignant :
Anne-Sophie FERNANDEZ
Année Universitaire 2013-2014
Université de Montpellier I
Institut des Sciences de l'Entreprise et du
Managemen
1
I. REMERCIEMENTS
Etudiant en Master 2 CMOS, je tiens à remercier les
personnes qui m'ont permis de réaliser ce mémoire.
Ma première pensée sera pour le jury qui m'a
accueilli en Juillet 2013 et m'a permis de reprendre mes études
après une interruption de plus de 25 ans. Intégrer un «
adulte », plus habitué à l'enseignement, au sein d'une
promotion de jeunes étudiants est un défi pour lequel je remercie
Anne-Sophie FERNANDEZ et Saïd YAMI. Bien sûr je remercie aussi
Frédéric LE ROY, pour la validation du choix du jury, mais aussi
pour son apport d'enseignement tout au long de l'année. Ce remerciement
fait le lien avec celui que j'adresse à l'ensemble des intervenants de
la promotion 2013/2014 du Master, qu'ils soient internes à l'ISEM ou
externes.
Remerciements renouvelés à Anne-Sophie FERNANDEZ
pour sa mission de tuteur de stage. Sa réactivité et sa
disponibilité m'ont été d'une grande aide durant la
réalisation de ce mémoire.
Merci à Thomas CHOQUET, qui m'a fait confiance pour ce
stage. Quand je parle de confiance, cela couvre aussi bien les missions qu'il
m'a confiées, et elles ont été nombreuses et d'importance
; que la confiance qu'il a mis dans l'écoute de mes conseils et la mise
en oeuvre des outils que j'ai eu l'occasion de réaliser en collaboration
avec lui.
Enfin, merci à mes camarades de promotion, pour leur
accueil, leur patience. Je les félicite pour leur ouverture d'esprit,
car entre nous il y a une génération d'écart que certains
« jeunes » ne savent pas toujours exploiter (parole d'un manager
expérimenté).
2
II. SOMMAIRE
I. REMERCIEMENTS 1
II. SOMMAIRE 2
III. INTRODUCTION 3
1. Intérêt du sujet 4
2. Présentation du contexte 4
3. Enjeux théoriques du mémoire 4
4. La problèmatique 5
5. Les résultats 5
6. Annonce du plan 6
IV. REVUE DE LITTERATURE 7
1. La gouvernance d'entreprise 7
2. Evolution des modes de gouvernance 12
3. Synthèse 16
4. Vide théorique 17
5. Problèmatique 18
V. METHODE 19
1. Rappel de la problèmatique 19
2. Contexte ayant conduit à la problèmatique
19
VI. RESULTATS 29
1. Besoins de l'entreprise 29
2. Mise en lumière des besoins en gouvernance 34
3. Réponses apportées en besoins de gouvernance
35
4. La gourvernance d'entreprise adaptée a SCAL'In
41
VII. DISCUSSION 48
1. La solution adaptée à SCAL'In en
parrallèle avec la littèrature. 48
2. Limites du travail 52
3. Perspectives 53
VIII. BIBLIOGRAPHIE 54
IX. TABLE DES MATIERES 56
X. ANNEXES 1
XI. INDEX DES SCHEMAS 10
3
III. INTRODUCTION
Etudiant en Master 2 CMOS, nous sommes amenés à
accompagner des porteurs de projet.
L'entreprise SCAL'In a rapidement attiré mon attention
lors de la présentation par son dirigeant, Thomas CHOQUET. Avec deux
autres étudiants, nous avons eu l'occasion de réaliser une
étude de faisabilité d'implantation de SCAL'In sur le
département du Rhône. Cette première étude m'a fait
découvrir la valeur ajoutée créée par cette
entreprise dans le domaine du BTP. L'Innovation porte sur la
méthodologie de travail, afin d'en diminuer la pénibilité
et offrir des produits de qualité répondant aux exigences de plus
en plus strictes du secteur du BTP, à un coût
maîtrisé.
J'ai donc souhaité continuer de découvrir cette
entreprise et aider son dirigeant à réfléchir aux voies
possibles de développement durant mon stage de fin d'étude.
En octobre 2010, Thomas Choquet crée SCAL'In, une
entreprise spécialisée dans la construction d'escaliers en
béton, coulés sur site, sur mesure. Sa spécificité
repose dans l'utilisation d'un procédé innovant, dans la
technique de coffrage et dont une partie a fait l'objet d'un dépôt
de brevet. Le savoir-faire du dirigeant a permis à SCAL'In de
connaître un réel succès dans le Languedoc-Roussillon,
à travers des clients professionnels et particuliers, puis par la suite
au niveau national.
Thomas CHOQUET souhaite étendre son champ d'action
à l'échelle nationale. Pour ce faire, il avait confié aux
étudiants de l'ISEM Montpellier une étude sur le territoire du
Rhône, afin de connaître l'accueil de son concept et obtenir des
recommandations quant aux partenariats qu'il pouvait tisser. La Région
Rhône avait été choisie à partir des demandes que
l'entreprise collectait via son site web. L'idée était aussi de
vérifier que le concept était reproductible en se basant sur des
cas précis et tenter de les généraliser.
Le résultat de cette étude a montré une
réelle possibilité de s'étendre sur un autre territoire,
mais aussi que la structure actuelle - où Thomas CHOQUET est «
l'homme-orchestre » dirigeant tout, devait évoluer vers une
structure plus formalisée.
4
Suite aux recommandations émises par le premier groupe
de travail et aux souhaits du dirigeant de faire évoluer sa structure,
j'ai proposé à Thomas CHOQUET de réaliser un stage en
interne pour l'aider dans cette démarche.
Ma mission allait alors se concentrer sur
l'étude concrète du développement de la marque SCAL'In,
ainsi que sur la rédaction des documents nécessaires à son
développement.
1. INTERET DU SUJET
L'intérêt de ce mémoire est double. Dans
un premier temps, il est de faire un point dans la littérature sur les
modes de gouvernance des TPE et PME lorsqu'elles désirent opter pour une
croissance en externe. Dans un deuxième temps, il est intéressant
de rapprocher ces voies théoriques du cas étudié,
l'entreprise SCAL'In, jeune TPE en pleine croissance, et de trouver un mode de
gouvernance pouvant aider au succès de ce développement.
2. PRESENTATION DU CONTEXTE
SCAL'In est une jeune TPE du BTP, créée en 2010,
en Languedoc-Roussillon. Elle s'est spécialisée dans la
production d'escalier en béton dans le cadre de la maison individuelle
neuve. Son créateur, Thomas CHOQUET, 32 ans, a souhaité innover
afin de diminuer la pénibilité des travaux de BTP. Après
un dépôt de brevet et 3 ans d'activité, le concept lui
semble mûr à se développer au niveau national. Thomas
CHOQUET rêve d'une PME, avec des agences réparties sur tout le
territoire Français. Après s'être essayé à la
croissance interne et avoir essuyé les contraintes financières et
managériales, il confie à un groupe d'étudiants
l'étude de son concept vers une croissance externe. Le résultat
de l'étude étant positif, Thomas CHOQUET décide de se
lancer dans l'aventure. Le stage réalisé d'Avril à Juin
2014, servant de base pour ce mémoire, avait pour objectif
d'étudier concrètement les documents nécessaires à
la mise en place du concept en mode franchise. Parmi les problématiques
abordées durant ce stage, nous avons choisi d'exposer dans ce
mémoire celle de la gouvernance d'un réseau de franchise.
3. ENJEUX THEORIQUES DU MEMOIRE
La littérature est très fournie lorsque l'on
décide d'étudier la gouvernance d'entreprise. L'évolution
de l'économie, des organisations ou des entreprises et
l'évolution des sociétés et
5
des cultures ont fourni de vastes sujets d'études aux
chercheurs en économie, en sciences humaines, en philosophie... Des
organisations les plus anciennes, comme la Compagnies des Indes, aux
entreprises de nouvelles technologies d'aujourd'hui, la gouvernance n'a eu
cesse de gérer les conflits entre les différentes parties
prenantes et les dirigeants. De la vision purement financière à
la vision comportementale avec ou sans l'intégration du capital humain
en ressources principales, de la comparaison des systèmes Anglo-Saxon
avec le système rhénan, la conclusion des auteurs de recherches
(Charreaux 2011) est qu'il n'existe pas de système standard applicable
à toutes les entreprises. Ce mémoire tentera d'en faire un
état et d'y trouver des sources d'inspirations pour le cas de terrain
(l'entreprise SCAL'In).
4. LA PROBLEMATIQUE
La problématique portera alors sur le choix ou les
conseils en matière de gouvernance qui devront être abordés
avec le dirigeant de SCAL'In et pourrait se synthétiser ainsi : «
Quelle mode de gouvernance choisir pour le développement d'une TPE au
niveau national ? ».
5. LES RESULTATS
SCAL'In rencontre un franc succès de son concept au
niveau national. La question n'est pas où trouver des clients, mais quel
type de structure pourrait répondre au mieux à la demande. La
croissance interne n'étant pas envisageable pour des contraintes
financières essentiellement, SCAL'In va se tourner vers la mise en
franchise de son concept. La réalisation des documents
nécessaires (Document d'information Préalable, Contrat de
partenariat, Manuel opératoire, Manuel de démarche commercial,
plan de formation), fera aborder durant le stage les questions de gouvernance
auxquelles il faudra tenter de répondre. Le secteur est le BTP,
l'entreprise est une TPE, le dirigeant est jeune et croit à l'innovation
; la gouvernance aura alors pour mission de favoriser l'intégration de
partenaires motivés et de créer une dynamique de création
de ressources. Cette création de ressources se fera sur le partage des
connaissances, partant du franchiseur vers les franchisés, puis
cherchant à capter la valeur créée par les
franchisés à leur tour pour une répartition du savoir. La
communication sera orienté aussi sur un mode partage et la confiance
sera la pierre angulaire des rapports franchiseur/franchisés.
6
6. ANNONCE DU PLAN
Ce mémoire va s'articuler autour de la théorie
des gouvernances, y compris en mode franchise pour en comprendre les enjeux et
définir une problématique. La méthodologie ayant conduit
à la réponse sera détaillé à travers les
différentes études menées en amont, puis durant le stage.
La réponse globale sera accompagnée de recommandations pour
l'entreprise qui donneront ensuite lieu à une discussion pour en aborder
les limites et les perspectives de recherches.
7
IV. REVUE DE LITTERATURE
1. LA GOUVERNANCE D'ENTREPRISE
A. Un peu d'histoire
La notion gouvernance d'entreprise (GE) est apparue dès
l'arrivée du commerce lointain, avec les transports de marchandises, par
caravanes ou par navires.
Lorsqu'une entreprise est dirigée par son fondateur et
que cette même entreprise finance sa croissance avec en fonds propres,
les problèmes de gouvernance ne se posent pas, ou de manière
très réduite et interne.
En revanche, la GE est devenue indispensable lorsque, dans une
organisation, il coexistait un commanditaire apporteur de capitaux, et un
commandité gestionnaire ou entrepreneur. La Compagnie des Indes en 1600,
en est une image, avec deux instances en présence « La Cour des
Propriétaires », dotée de pouvoirs d'orientation et de
régulation, et « La Cour des Directeurs » élue par la
Cour des Propriétaires et chargée de l'exécutif de la
Compagnie (Thiévaud, 1994, cité par Roland Pérez,
2009).
Le fort développement industriel de la fin des XVIIIe
et XIXe siècles a nécessité beaucoup de capitaux pour
faire face aux investissements industriels. Cette époque marque bien
cette dissociation entre les détenteurs de droits patrimoniaux et les
responsables managériaux. Les problématiques de la GE y trouvent
leurs fondements et les conflits entre commanditaires et commandités y
sont très marqués, malgré l'apport des
sociétés anonymes qui a tenté de les canaliser en
précisant les prérogatives de chacun, au travers le dispositif
institutionnel de la GE. Les comportements des deux parties ne peuvent par
contre pas leur être dictés par des règlements.
« La théorie de la gouvernance n'a pas pour
objet d'étudier la façon dont les dirigeants gouvernent,
c'est-à-dire le management. Elle a pour champ d'investigation la
régulation des dirigeants, l'hypothèse implicite étant que
ces derniers jouent un rôle substantiel dans les performances des
entreprises et, par suite, des économies nationales. » (G.
CHARREAUX, 2011)
8
C'est aux USA que la GE est bien ancrée dans la vie
économique et sociale avec, suivant les périodes historiques, une
mise en avant des droits de l'une ou l'autre des parties. D'un
côté le droit fondamental de propriété visant
à mettre en place des dispositifs pour que le propriétaire ne
soit pas lésé. D'autre part, l'esprit d'entreprise cherchant
à faciliter la tâche des managers dans leurs initiatives pour
développer l'entreprise qui leur a été confiée.
C'est ainsi que sur le dernier siècle, l'ère des
managers, avec l'emprise des dirigeants salariés dans les grands
groupes, a laissé la place à la GE tournée vers les
actionnaires. Roland Pérez (2009), cite notamment les travaux de
Agliétta (1997) dont la thèse pose la première pierre de
la théorie de la régulation. La GE moderne se mettra donc en
place et avec celle-ci une augmentation de la vigilance des actionnaires
à travers notamment des groupes de défenses et la puissance des
fonds de pensions, très important dans ce pays avec un système de
retraite par capitalisation. L'activisme actionnarial mettra en demeure les
dirigeants des sociétés cotées pour plus de transparence
et infléchir leur gestion dans un sens plus favorable aux actionnaires.
Paradoxalement pourtant, les USA connaîtront plus tard les plus grandes
dérives d'excès, en ne citant que l'affaire Enrom en 2001 et les
subprimes en 2008.
Encore une fois, malgré des dispositifs
institutionnels, présumés garantir l'apparition de conflits, les
dérives comportementales l'emporteront sur la raison.
« Le problème dont traite la gouvernance
s'inscrit ainsi, à l'origine, dans une perspective disciplinaire visant
à définir les « règles du jeu managérial
» ». (G. CHARREAUX, 2011)
Les USA ne sont bien sûr pas le seul pays s'étant
posé des problématiques de GE et ayant subi des dérives
comportementales.
Roland Pérez dresse un rapide portrait de la GE dans le
reste du monde, avec en fonction des cultures et des systèmes
politiques, des particularités spécifiques. Ainsi l'Europe
Anglo-Saxonne, proche culturellement des USA, pratique les mêmes modes de
GE. Le modèle Rhénan favorise un modèle banque/industrie
et un investissement fort des landes, comme c'est l'exemple avec le groupe
Volkswagen en Basse-Saxe.
En France la GE est très influencée par
l'implication des services de l'état dans la régulation. De la
formation des élites (ENA), passant durant leur carrière du
public au privé ou du contrôle des entreprises par le biais de la
Direction Générale des Impôts, des CCI et CMA,
9
l'état est très présent. La GE «
à la française » est aussi très influencée par
le système de retraite basé sur la répartition et non la
capitalisation comme dans le système Anglo-Saxon. Les vagues de
nationalisations suivies de privatisations sont aussi une
spécificité Française.
Pérez fait un point particulier sur la GE en
région Méditerranéenne qui, de par sa culture et sa
géographie, présentait des modes de GE très empreints de
relations interpersonnelles (famille élargie). Ce modèle, qui a
pu être jugé comme archaïque, trouve aujourd'hui son
écho lorsque l'on parle de la confiance et la réputation dans
certains modèles de GE.
Dans le reste du monde, des similitudes existent avec
l'Europe, dues à des systèmes économiques proches, comme
au Japon (proche du système Rhénan), en Afrique et au
Moyen-Orient avec des modes de GE basés sur la confiance et les
relations humaines. Ces modèles de GE (Afrique ou Moyen-Orient),
semblant simplistes sont parfois très sophistiqués.
Pour résumer, on trouve 4 grandes familles de GE
(Pérez, 2009) :
? Modèle boursier, régulé par les
marchés financiers
? Modèle partenarial, régulé par les
partenaires économiques
? Modèle administré, régulé par les
pouvoirs publics
? Modèle réticulaire, régulé par les
réseaux interpersonnels et les partenaires sociaux
A noter que ces formes de GE peuvent, suivant les pays,
s'alterner en fonction du contexte et des périodes de l'histoire.
B. Analyse conceptuelle de la Gouvernance d'Entreprise
Nous avons vu plus haut que la GE est nécessaire
dès qu'il existe, pour une entreprise ou une organisation, un ou des
dirigeants salariés et les parties concernées par le devenir de
ladite entreprise ou organisation.
Que doit-on mettre sous le terme « dirigeant » ?
(Pérez, 2009) « Il s'agit d'une, ou plusieurs
personnes, d'une structure plus ou moins hiérarchisée, au contour
parfois difficile à définir. Ce « flou » fait par
ailleurs partie des difficultés que doit gérer la GE. C'est cette
partie d'acteurs (les dirigeants) qui va polariser l'attention de la GE, avec
toutes les questions s'y rapportant : »
10
Qui doit nommer ces dirigeants et endosser la
responsabilité du choix ? Quels pouvoirs seront attribués
à ces dirigeants dans l'exercice de leurs fonctions ? Ce que rapportent
ces dirigeants sur leurs actions de management, est-il le reflet parfait de la
politique qu'ils mettent en oeuvre au quotidien ? A qui doivent-ils rendre
compte de leurs décisions et actions ? Réalisent-ils,
conformément au cahier des charges, les missions qui leur ont
été confiées ?
« La GE, c'est le management du management »
selon une formule d'Edgard Morin.
a. Contenu institutionnel
La GE est constituée de structures et de
procédures définissant le contenu institutionnel.
Les structures peuvent varier suivant les organisations ou
les entreprises. On y trouve généralement, les Conseils
d'Administration, les Assemblées Générales, les
Comités en charges de diverses missions ; mais aussi des organismes
externes avec par exemple les audits ou encore des missions
d'intérêts générales comme la régulation.
Les procédures, elles aussi, sont très
diverses, allant du Plan Comptable, au Code du Commerce ; toutes inscrites dans
des Recueils ou des Codes.
La GE est donc constituée des structures et des
procédures auxquelles il est nécessaire de rajouter les
Comportements qui apportent une dimension essentielle au bon fonctionnement du
tout. Si les structures et les procédures font partie du formel, il est
aussi important de s'assurer de la déontologie de la GE mise en
place.
b. Dispositifs de régulation de la Gouvernance
d'Entreprise Parmi les dispositifs de régulation on trouve :
Les organisations professionnelles, qui vont être
différentes suivant les pays et les professions. Elles peuvent aller de
la simple constitution d'amicale, jouant uniquement sur le climat professionnel
; à des structures plus élaborées avec un réel
pouvoir auprès des autorités de tutelles et jouant par
là-même un rôle de régulation. Certaines professions
sont érigées en « ordre » dont les structures sont
reconnues par les autorités de tutelles.
Ces tutelles, administratives, ne sont pas toujours en lien,
par ailleurs, avec les professions auxquelles elles s'adressent, posant parfois
des problèmes culturels. Parfois, comme c'est le cas en France, elles
peuvent disposer d'un haut pouvoir et adopter une attitude hautaine. Ces
11
tutelles ont pour mission de veiller au bon fonctionnement du
secteur d'activité, jouant alors un rôle important dans le
système de régulation.
En ce qui concerne le système financier, il existe des
instances dédiées ou autorité de régulation, mises
en place pour éviter un pouvoir trop lourd des organismes de
l'état dans ce secteur d'activité.
Les instances juridictionnelles permettent, elles, à
toute personne, dans un état de droit, de demander l'examen d'une
décision, prise à son encontre par les autorités
professionnelles ou les autorités de régulation, qui lui
porterait préjudice (les parties prenantes). En France, c'est le
rôle de la Cour de Cassation et du Conseil d'Etat.
|
|
|
Management
des organisations par les dirigeants
Gouvernance ou Management du Management:
Conseil d'Administration, ou Assemblée
Générale (instances internes)
Régulation ou Management de la gouvernance
:
Organisations professionnelles (ordres), autorités
administratives, instances juridictionnelles
Gouvernance de la gouvernance Lois et
réglements (voie politique)
Instances d'appel (voie juridictionnelle)
|
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Métagouvernance: Constitutions (au niveau
des états)
Traités internationaux ( au niveau international )
|
Figure 1 Schéma récapitulatif : Organisation
des systèmes de management et articulation des dispositifs de
gouvernance (Pérez, 2009) (Adaptation
personnelle)
12
2. EVOLUTION DES MODES DE GOUVERNANCE
Au fil et à mesure de cette progression, historique et
conceptuelle, le lecteur se rend compte, que si les avis ont été
et sont encore très partagés sur les différents modes de
gouvernance avec les questions aussi vastes (du moins les réponses) que
: Pour qui ? Pour quoi ? voir Pourquoi ? Un thème semble rassembler de
nombreux auteurs : les comportements des acteurs du système de
gouvernance. En effet, si de façon formelle il a été
difficile parfois, dans l'histoire de la GE, d'inscrire des droits et des
devoirs dans les textes, la notion de comportements en GE est difficile
à contrôler, les exemples les plus récents étant les
affaires, Enron, Kerviel, Madoff.
A. Le versant comportemental et la connaissance
Gérard Charreaux, dans son article « Quelle
théorie pour la gouvernance ? De la gouvernance actionnariale à
la gouvernance cognitive et comportementale » (2011), met en avant ce
point particulier « Le problème dont traite la gouvernance
s'inscrit ainsi, à l'origine, dans une perspective disciplinaire visant
à définir les « règles du jeu managérial
» ». Le but est clair : discipliner les managers.
Ces conflits d'intérêt,
dirigeants/«propriétaires» (propriétaire pris ici au
sens large) sont souvent liés à une asymétrie
d'information et de ce fait à des dérives comportementales.
Charreaux nous explique que, si certains courants (notion de
la firme contractuelle) se basent sur les contrats juridiques pour tenter de
régler ces conflits, le courant partenarial privilégie la
connaissance, source de création de valeur pour l'entreprise. Le
modèle financier de la gouvernance s'opposera donc plus tard au
modèle contractuel partenarial, où le statut de
propriétaire va être étendu à tous les membres d'une
organisation ou d'une entreprise qui, par leur apport de connaissance, et leur
aide à la décision, créent de la valeur, et donc de la
rente. Ces nouvelles parties prenantes (salariés y compris) seront alors
à même de s'attribuer une partie de la rente à laquelle
elles ont contribué.
B. L'apport de la création de valeur
Les théories cognitives, elles, vont apporter la notion
de « création de valeur » via la construction de nouvelles
compétences : les capacités de la firme à innover et
changer son environnement. La gouvernance est alors passée d'un
problème purement financier et
13
disciplinaire, à une dimension productive de
création de valeur, laissant alors apparaître le manager comme
initiateur de nouvelles opportunités. Charreaux (2011) cite ici les
travaux de Prahalad (1994) et Lazonick et O'Sullivan (1998 -2000).
L'identité et les compétences de la firme sont un
répertoire de connaissance, amenant à la pérennité,
d'autant plus si la firme est spécialisée.
Si les deux dimensions sont complémentaires,
disciplinaire et cognitive, Charreaux émet l'hypothèse suivante
« De très nombreux travaux en macro-gouvernance (Charreaux,
2006) montrent que la création durable de valeur et la performance
macro-économique dépendent d'autres facteurs que la seule
protection juridique des investisseurs financiers spécialement de
facteurs politiques et socio-culturels. La multiplicité de ces facteurs
et la complexité du lien entre gouvernance et performance qui en
résulte, conduisent à émettre l'hypothèse
très plausible que différentes configurations de SG permettent
d'obtenir des performances équivalentes sur le long terme.
»
C. La franchise comme mode de gouvernance
Dans son travail « Architecture financière des
réseaux de franchise: apports de la théorie des ressources et de
la théorie des contrats incomplets (2007) » l'équipe
Perdreau F., Le Nadant A-L et Cliquet G ; apporte un éclairage
différent de la gouvernance, en axant son travail sur les réseaux
de franchises et insiste sur les notions de connaissances comme création
de valeur.
La franchise, souvent présentée comme un mode de
financement (Caves et Murphys 1976), peut aussi s'analyser comme un mode de
gouvernance.
L'analyse de Perdeau F. et al, sous l'angle de la
théorie fondée sur les ressources, présente alors que le
développement en mode franchise n'est pas seulement un moyen pour faire
croître la performance de la tête de réseau (le
franchiseur), mais comme « un acte fondateur d'une « entreprise
en réseau » dont les ressources sont « nourries » par les
apports des partenaires ». Les ressources, citées ici, sont
prises au sens large, actifs (matériel ou non) ainsi que les
compétences. Ces ressources, si elles sont rares, difficilement
imitables et non substituables, sont alors considérées comme
ressources stratégiques et sont alors à l'origine d'avantages
concurrentiels.
14
Les auteurs (Perdreau F. et al.) présentent la
franchise comme un mode de croissance efficient, dans les environnements
pauvres en ressources, ou lorsque que les avantages au premier entrant sont
décisifs ou encore lorsque la « fenêtre d'opportunité
» est étroite.
Ils se basent sur la théorie positive de l'agence
(Jensen et Meckling, 1976), pour montrer que l'apport de fonds propres
réalisé par les franchisés, garantit des coûts de
contrôles et d'incitation plus faible pour le franchiseur que dans une
filiale ou une succursale.
Les auteurs soulignent que le fait pour une tête de
réseau de posséder aussi des unités en nom propre
(succursale) permet de créer de l'information, en offrant la
possibilité de découvrir et d'appliquer aux succursales des
procédures efficientes développées par le franchiseur.
Cette forme plurale (Franchise + Succursale) apporte au franchiseur, un moyen
de gérer plus efficacement le réseau et d'amener à un
apprentissage mutuel.
La franchise c'est aussi l'accès immédiat
à des ressources financières (droit d'entrée, redevance
directe), et des ressources managériales, présentant des
avantages par rapport un développement en propre. Le recrutement de
franchisés, motivés, impliqués et ayant une connaissance
du marché local, en fait une ressource difficilement imitable, sans
substitut, relativement rare, avec des qualités représentant une
valeur intrinsèque. Nous sommes donc proches ici de ressources
stratégiques.
Les auteurs (Perdreau F. et al.) se rapprochent des travaux de
Charreaux (gouvernance dans une perspective contractuelle partenariale (2002)),
pour présenter la franchise comme un mode de gouvernance d'un pool de
ressources immatérielles. Ils montrent que dans de nombreux secteurs,
les actifs inanimés ne représentent plus la source la plus
importante de valeur, mais que c'est le capital humain, avec sa valeur de
créativité, capacité à inventer, loyauté,
qualité de relations avec le client... sur lequel un actionnaire ne peut
s'en déclarer propriétaire. Or dans la franchise, les ressources
apportées par le franchiseur, le franchisé ou
créées en interne, deviennent des caractères «
animés ». La valeur de cette ressource dépend, surtout en
phase de démarrage et de croissance, de l'investissement du capital
humain des franchisés. Le franchiseur, si elles ne lui appartiennent
pas, doit en contrôler l'accès, en garantir la valeur, en retenant
dans le réseau les franchisés qui l'ont créée. Les
franchisés eux-mêmes sont concernés par cet actif, car ils
y participent et en bénéficient, sans en contrôler
l'accès.
15
Il apparaît alors, dans ce mode de franchise, un enjeu
important. Le franchiseur, non propriétaire de cet actif, doit
créer une dépendance économique envers ses
franchisés, afin de retrouver un contrôle sur ces actifs «
animés ». Ici Perdreau et al. se basent sur les travaux de Rajan et
Zingales (2000), pour proposer 2 leviers : offrir aux franchisés
l'accès aux ressources du franchiseur (concept, méthodes,
résultats du réseau, informations, droit de décisions ou
regard sur les décisions stratégiques du groupe), et
l'accès à une partie de la rente créée. Le
franchiseur doit en revanche se prémunir du départ de ses
franchisés, une fois la clientèle et la réputation
établie. Cette garantie ne peut pas se faire sur ce qui est contractuel.
Elle peut, en revanche, se réaliser grâce à un
système d'information spécifique (innovant et créateur de
valeur pour le franchisé), ainsi que sur la fourniture de
matériaux, ameublement ou tout autre système qui, non
présents, feraient perdre de la valeur au point de vente.
L'exemple est ici illustré par un groupe « Avis
Immobilier » qui a su créer cette gouvernance, expliquant sa
réussite. (Nous l'aborderons plus tard pour étayer nos
propositions).
D. La confiance comme mécanisme de gouvernance.
Perdreau F. et al.(2009), mettent en avant que la confiance
apparaît comme un mécanisme de gouvernance des organisations. Ils
citent pour cela les travaux de Powell (1990) et Bardach et Eccles (1989).
Cette notion est, d'après eux, oubliée de nombreux auteurs
traitant de la franchise, vue comme un modèle « hybride »
entre la hiérarchie et le marché. Ainsi, si la relation
Franchiseur/Franchisés n'est pas purement hiérarchique, le
franchiseur est en situation de décideur pour l'ensemble de son
réseau et il lui appartient de créer les conditions pour amener
la confiance au sein du réseau et ainsi asseoir son autorité en
tant que décideur. La forme plurale citée plus haut (franchises
et succursales), fait partie des conditions qui vont créer ce climat de
confiance. Elle permet de valoriser la connaissance du métier par la
tête de réseau, son engagement dans le temps et d'emporter
l'adhésion des franchisés pour le franchiseur.
Au-delà des bonnes conditions à la circulation
de l'information, cette confiance permettrait aussi de créer de
l'information et de l'apprentissage.
16
E. Avantages de la forme plurale
La forme plurale, en favorisant l'émulation des acteurs
du réseau, entraînerait une capacité d'innovation
managériale et technique, supérieure aux formes classiques. Cette
forme permet aussi de réitérer ces apports, d'un point de vente
à un autre.
En termes de recrutement, la forme plurale favorise le
parrainage des candidatures sur des salariés du groupe, devenant
eux-mêmes indépendants, et cela grâce à la confiance
créée en interne. Les risques concernant la fiabilité et
l'efficacité des candidats, ainsi recrutés, sont diminués
par la connaissance en interne des candidats. Pour les franchisés
possédant plusieurs points de vente, ils peuvent reproduire les
pratiques de management de la tête de réseau, réalisant
ainsi une croissance endogène.
Sur le plan financier, l'étude conclut à
envisager le mode franchise pour les entreprises où le capital humain et
incorporel prédomine dans les ressources. En fonction du cycle de vie,
si ce capital humain diminue, le système de gouvernance « classique
» retrouve sa pertinence et il devient intéressant pour le
franchiseur de détenir les points de vente du groupe (succursales ou
filiales). Une exception est notée, dans les études, pour les
secteurs du service. (Caves et Murphys, 1976 ; Manolis et al., 1995).
Pour conclure, voici les 2 propositions de cette étude
(Perdreau F et al. (2007))
« En phase de démarrage/croissance, le recours
à la franchise est plus important lorsque la part d'actifs animés
est élevée dans le réseau. »
« En phase de maturité, le recours à la
franchise est d'autant plus faible que les actifs animés sont moins
importants dans le réseau. »
3. SYNTHESE
La gouvernance d'entreprise a été
créée pour gérer les conflits entre dirigeant et
propriétaire (au sens large du terme). L'adaptation au cours du temps a
vu défiler différents courants en réponse à
l'évolution de l'économie et de la société.
L'information, la connaissance et la création de valeur qui en
découlent, entraînent des problématiques sur le capital
humain, qui est devenu le centre d'intérêt car créateur de
valeur et d'innovation. La parole, la réputation
17
et la confiance semblant simplistes et archaïques dans
certains modèles de gouvernance d'antan, reprennent aujourd'hui leurs
lettres de noblesse.
Dans ce mémoire, la confiance est au centre du sujet
comme le montre les travaux sur la franchise. La franchise comme forme de
gouvernance, impose des relations basées sur cette notion. La confiance
ne se décrète pas, elle doit être incarnée par les
dirigeants et l'ensemble des managers. Le monde d'aujourd'hui est le monde de
la connaissance. Cette connaissance passe par l'apprentissage et mieux, par
l'apprentissage mutuel. L'apprentissage n'est pas le monopole de quelques
personnes au sein d'une entreprise ou d'une organisation. Chaque individu,
quelle que soit sa fonction, dispose d'un savoir, d'un savoir-faire et de
compétences qui doivent être mutualisés pour créer
de la valeur. Cette création de valeur assure les
pérennités des entreprises. Il appartient aux dirigeants et
managers de faire un inventaire de ces ressources (savoir, savoir-faire et
compétences), et de les « exploiter » pour en faire des
ressources stratégiques afin de détenir un avantage
concurrentiel. Cette confiance et ce partage de connaissance doivent être
le vecteur qui optimisera les comportements « sains ». L'obtention de
ces comportements « sains » et la mise en place de valeurs
d'entreprise, seront les seuls garants d'un évitement des conflits,
internes et externes.
4. VIDE THEORIQUE
Tous les travaux recensés ici étudient les
entreprises (ou organisations) et leur mode de gouvernance, a posteriori. Les
firmes prises comme exemple, dans la littérature, sont pour la grande
majorité créées de longues dates, or ce mémoire est
centré sur la forme de gouvernance nécessaire à la
création d'un réseau, puis son évolution au cours du
temps. Ce stage en immersion au sein d'une jeune TPE en croissance fait surgir
des interrogations. Les contraintes, financières, logistiques ou de
recrutement ne trouvent pas obligatoirement de réponses, dans la
littérature, au mieux des hypothèses ou des voies de recherches.
Il serait opportun d'interroger des dirigeants après les
premières années de création de leur entreprise, et de
confronter leurs décisions avec les intentions et ambitions de
départ. Quelles sont les « bonnes démarches » à
entreprendre lorsqu'on est face à une entreprise en croissance, avec une
absence de fonds propres et un dirigeant sans réelle expérience
de management ?
18
5. PROBLEMATIQUE
Le manque de financement en fonds propres, que connait
SCAL'In, est caractéristique des jeunes entreprises, avec en plus un
système bancaire frileux lorsqu'il entend le mot « Innovation
». Une opportunité existe pour SCAL'In, même si le
marché du BTP, au moment où est rédigé ce
mémoire, est en crise importante. L'opportunité existe car le
concept est novateur, la création de valeur est basée sur un
savoir-faire détenu par le jeune entrepreneur (en opposition à la
perte de savoir-faire des maçons dans la réalisation des
escaliers en béton), et sur un thème cher à notre
époque « diminuer la pénibilité dans le BTP ».
La preuve la plus évidente de cette opportunité est le
succès rencontré depuis 3 ans. Les produits SCAL'In font l'objet
d'une demande nationale, poussant le créateur à étendre
son activité sur l'ensemble du territoire. Pour autant la fenêtre
est étroite. Le brevet déposé par le dirigeant de SCAL'In
a comme tout brevet un terme.
La problématique se pose alors comme suit :
«Quelle serait le mode gouvernance idéal pour une
jeune TPE désirant se développer grâce à une
croissance externe ?»
19
V. METHODE
1. RAPPEL DE LA PROBLEMATIQUE
«Quelle serait le mode gouvernance idéal pour une
jeune TPE désirant se développer grâce à une
croissance externe ?»
Si nous rapprochons la problématique du cas de SCAL'In,
cela entraîne des sous questions auxquelles nous tenterons de
répondre :
« Quelle forme structurelle doit adopter cette GE par
rapport à la personnalité du dirigeant ? » « Comment
une jeune TPE comme SCAL'In peut attirer et recruter de futurs partenaires ?
»
« Comment la structure doit-elle évoluer au fil du
temps, pour répondre aux besoins de l'entreprise et des partenaires?
»
« Quels outils de pilotage sont impératifs pour
garantir : la réitération du savoir-faire, la fertilisation
croisée, l'implication des partenaires ?»
2. CONTEXTE AYANT CONDUIT A LA PROBLEMATIQUE
Il est clair que le dirigeant de SCAL'In, Thomas CHOQUET, doit
dès aujourd'hui envisager la structure de son entreprise, sur le court
et moyen terme, avec une attention toute particulière sur la gouvernance
de son entreprise.
L'historique de cette TPE, depuis ses débuts, a
montré une forte valeur ajoutée du concept
développé, sur le plan local et national, et ce en ne faisant que
répondre à une demande via son site web ou la « bouche
à oreille » (mode réactif pour le B to C). SCAL'In n'a pas
encore utilisé de manière intensive tous les outils informatiques
disponibles pour une promotion proactive (achat de fichiers de permis de
construire par exemple). Cette « petite » expérience, en tant
qu'entreprise, a permis à son dirigeant de comprendre les
difficultés à développer une croissance régionale,
voire nationale. Les difficultés, nous le verrons plus tard, ne viennent
pas de la demande (en production), mais du type d'organisation adaptée
à cette demande.
20
Ma mission durant ce stage, centrée sur la
réalisation des outils permettant son développement national, a
mis en valeur, à travers les échanges (avec le dirigeant et la
FFB notamment) et les enquêtes menées, les points de gouvernance
que le dirigeant devait envisager à l'avenir.
Nous aborderons dans cette partie, l'historique de cette TPE, les
premières études ayant amené le dirigeant à un
changement organisationnel.
A. HISTORIQUE DE SCAL IN
a. Les prémices d'une TPE innovante
Formé en maçonnerie aux côtés de son
père, Thomas CHOQUET a vécu de très près les
problématiques terrain : techniques de coffrage, méthodes,
marché, etc...
L'escalier préfabriqué, seule réponse
béton compétitive existant à l'époque,
générait par contre des pertes de temps inévitables suite
aux interruptions de chantiers (transport, levage et pose par engins
volumineux) et aux délicats ajustements au bâti avant toute
utilisation.
De plus, vu la standardisation, il était impossible de
faire face élégamment et à moindre coût à des
demandes très particulières. L'escalier fait à
façon, onéreux et complexe, restait par ailleurs un choix peu
satisfaisant.
Ces constats ont inspiré à Thomas CHOQUET son
concept, qui a révolutionné le marché et remis au
goût du jour l'utilisation personnalisée du béton,
matériau performant à tous niveaux.
En 2010, Thomas CHOQUET démarre alors seul son
activité. Il s'occupe à la fois du démarchage commercial,
par le biais de « porte à porte » auprès de
professionnels de la construction de maisons individuelles, notamment lors de
salons professionnels.
Il obtient rapidement des commandes suite à ses
démarches et lance les premières productions.
En parallèle, il met en place un site internet pour faire
la promotion de son savoir-faire auprès d'une clientèle de
particuliers.
2011, l'activité de SCAL'In se développe
conformément aux prévisions, et face à ce succès (B
to B et B to C), le dirigeant recrute une équipe pour faire face
à une demande de plus en plus grandissante.
21
Sa vision est alors de créer une PME, au niveau
national avec 15 agences, filiales du groupe.
Il engage donc une assistante, qui devra gérer les
commandes, les devis et la logistique des salariés (planning,
déplacements...). Thomas CHOQUET engage aussi 4 coffreurs, qu'il va
former à son savoir-faire et fait appel aux services d'un apprenti.
D'un point de vue géographique, la demande
s'étend au niveau national, avec une demande plus importante dans le
nord du Gard et le Vaucluse, donnant lieu à l'ouverture d'une agence
secondaire à Bollène. C'est l'amorce de l'activité dans
une nouvelle région. Cette agence secondaire, pilotée par le
dirigeant, est un premier essai de délégation. Un coffreur, avec
2 ans d'expérience est en charge de gérer cette agence.
D'un point de vue organisation, Thomas CHOQUET reste le seul
dirigeant, assurant toute les fonctions de l'entreprise. On est dans la
Configuration Entrepreneuriale telle que l'a décrit Henry Mintzberg.
Dès 2012, Thomas CHOQUET va rapidement prendre
conscience des limites de cette structure, par rapport à ses
affinités avec le management traditionnel (contrôle, recadrage,
sanction) et à la difficulté de recruter des salariés qui
soient « aussi performants que lui ».
b. Les limites de la première structure
Thomas CHOQUET est un entrepreneur technicien. Il
maîtrise parfaitement son savoir-faire et est capable de le transmettre,
il attend en retour de ses salariés qu'ils appliquent à la lettre
ses consignes, mais aussi qu'ils soient à même de prendre des
initiatives sur les chantiers. Il s'investit fortement dans leur formation
(coffrage, ferraillage coulage) et demande en retour une forte implication de
la part de ses salariés.
Pour son assistante, Thomas CHOQUET va recruter en mode
réseau. C'est souvent le cas dans un management de proximité des
TPE. JAOUEN et TORRES (2008) dans leur ouvrage « Les très petites
entreprises - un management de proximité » citent CHASSARD et
BOURUET (2003) « Dans une enquête concernant la gestion du
personnel dans les petites entreprises, les relations et le « bouche
à oreille » arrivent en tête des réponses, bien avant
les agences d'Intérim et les cabinets de recrutement ».
22
Cette combinaison (entrepreneur technicien/recrutement en
proximité) va rapidement montrer ses limites.
En effet, l'assistante se révèle ne pas
être assez qualifiée pour les tâches qui lui sont
demandées, les erreurs se cumulent et le dirigeant est obligé de
tout contrôler voir de faire « à la place de »,
d'où une surcharge de travail.
Concernant les coffreurs, si ils se révèlent
être pour la majorité de bons salariés, ils ne montrent pas
les signes d'autonomie et d'implication attendus par le dirigeant. Là
encore, le contrôle permanent se révèle indispensable, mais
aussi avec 1 des salariés il faudra recadrer, formaliser par
écrit, contrôler. Cette facette du management ne correspond pas
à la personnalité et à la volonté du dirigeant qui
va alors se résigner à licencier.
En 2013, l'activité de SCAL'In bat son plein sur le
plan local et national. Pour autant, comme nous l'avons vu plus haut, Thomas
CHOQUET va réduire son équipe, restant uniquement avec 2
coffreurs, diminuant par ce fait la capacité de production de
l'entreprise.
Il prend alors conscience que le la croissance interne dont il
rêvait pour SCAL In ne pourra pas être mis en oeuvre
immédiatement
c. Le changement de cap
Thomas CHOQUET a créé SCAL In dans un but de
pérenniser et transmettre, mais sa première expérience de
croissance interne ne lui permet pas d'aller vers cet objectif, ni sa
capacité financière d'ailleurs.
Les salariés recrutés ne remplissent pas
parfaitement les missions qui leur sont confiées, ils revendiquent
rapidement le paiement d'heures supplémentaires et des augmentations de
salaires. Les dérives de comportement sont parfois relevées trop
tardivement et risquent de mettre en péril l'image de marque de
l'entreprise.
Quelle voie choisir alors ?
Thomas CHOQUET n'est pas de nature à renoncer. Il croit
en son projet d'entreprise et confie donc à un groupe d'étudiant
du MASTER 2 CMOS Montpellier en 2013, une étude de marché pour
implanter une nouvelle agence sur Lyon, avec les questions suivantes.
o
23
Quelles sont les tendances sur Lyon en termes d'escaliers ?
o Quels sont les clients potentiels ?
o Quelles sont les offres les plus adaptées ?
o Par quels moyens proposer ces offres ?
o Quelles zones géographiques viser ?
La question générale se résumant à
« SCAL IN peut-il se développer sur le plan national avec des
agences régionales ? »
Les résultats de cette étude montreront une
attente forte de la part des professionnels de la construction de maisons
individuelles (CMIstes, Architectes, courtiers en travaux), sur la
région lyonnaise.
Thomas CHQOUET est conforté dans son ambition : SCAL In
doit se développer sur le territoire national, car il existe de
réelles opportunités pour son concept.
Mais alors, si SCAL In ne peut pas se développer en
interne, par manque d'auto financement, pour des raisons de recrutement
inadéquat et un mode de management qui ne convient pas à la
personnalité de Thomas CHOQUET, quelle forme de mode de croissance doit
adopter SCAL In ?
Comment exploiter rapidement ce savoir-faire en s'implantant
au niveau national avant que le brevet n'arrive dans le domaine public ?
Afin de répondre à ces questions, il est
impératif d'étudier de plus près cette jeune TPE.
B. ANALYSE DE SCAL IN
Lors de la mission confiée au groupe d'étudiant
CMOS (2013/2014), une analyse SWOT avait été
réalisée.
Pour répondre aux différentes
problématiques confiées lors de ce projet, plusieurs
études ont été réalisées. En effet, afin de
cerner tous les aspects de la mission, l'étude a été
organisée en 5 analyses.
24
Tout d'abord, l'analyse sectorielle a donné lieu
d'examiner les caractéristiques économiques et concurrentielles
du secteur des escaliers. Cette étude a été
réalisée sur l'analyse de données secondaires disponibles
sur internet. Les points étudiés ont été :
l'origine du secteur des escaliers, les formes et matériaux, la
réglementation. Le marché a été
étudié en parallèle à celui de la construction de
la maison individuelle auquel la production de SCAL'In est fortement
lié. L'étude a porté aussi sur l'analyse des concurrents,
donnant ainsi des groupes stratégiques et les prix pratiqués. Les
clients ont étudié aussi bien au niveau B2B que B2C. Les enjeux
et perspectives du secteur ont donné lieu à une analyse Pestel du
secteur (Cf. Annexe 1)
Ensuite, l'étude de marché a permis de
collectionner l'ensemble des données chiffrées
caractérisant la demande au sein du marché des escaliers en
béton. Pour étayer les données secondaires, le groupe de
travail s'est basé aussi sur une étude qualitative, dont le but
était de comprendre plus en profondeur le comportement et les attitudes
des acteurs sur le marché. Le groupe a utilisé une méthode
inductive puis a généralisé par la suite les
données. Les données ont été recueillies
grâce à des entretiens semi directifs, sur le terrain
auprès de 14 professionnels (constructeurs, architectes, conducteurs de
travaux), futurs prospects et clients actuels de SCAL In. Les entretiens ont
été analysés, après retranscription, par un codage
des données basé à la fois sur les thèmes
répétitifs et le verbatim.
Cette étude qualitative a servi de base à une
enquête quantitative. L'étude qualitative a en effet permis
d'identifier auprès des professionnels interrogés, le profil type
des acheteurs de maisons individuelles, donc d'escalier. Ce profil type a
été croisé avec les données disponibles sur le web
(Etude de cabinet conseils, données INSEE), pour valider la
qualité de l'échantillon. Un questionnaire test a servi à
interroger des particuliers sur le terrain (nombre 20) et a permis de
construire un questionnaire mis en ligne sur 3 forums de construction. Soixante
répondants, dont le profil correspondait au profil type de l'acheteur de
maison individuelle, ont rempli ce questionnaire auto administré. Cette
enquête quantitative a permis de mieux comprendre les critères
d'achat d'un escalier et de comparer ceux-ci à l'offre SCAL'In.
25
Enfin le groupe de travail a établi un diagnostic
stratégique, dont une première partie est externe (la
connaissance de l'environnement dans lequel évolue l'entreprise). La
seconde partie s'attarde sur le potentiel stratégique interne.
A partir des constats établis et des informations
recueillies dans le cadre des études vues précédemment, le
modèle SWOT met en avant les éléments internes et externes
qui peuvent influencer l'activité de l'entreprise.
Forces
|
Faiblesses
|
Un savoir-faire totalement maîtrisé.
Une valeur ajoutée forte.
Une valeur captée par le client forte.
Des prix jugés comme attractifs de l'entrée de
gamme au haut de gamme.
Autonomie de SCAL'In et délai.
Une réponse à la nouvelle norme RT 2012
|
Une organisation non adaptée au développement
externe.
Une difficulté à recruter.
Une puissance financière faible pour
se développer en interne.
|
Opportunités
|
Menaces
|
Une demande en volume stable voir croissante (marché au
plus bas à ce jour).
Une concurrence qui a perdu sa maîtrise de l'art. Un
accueil très positif du concept en B to B comme en B to C.
|
Un marché au plus bas à ce jour.
Une concurrence directe qui peut réagir vite avec de
gros moyens financiers.
|
Figure 2 Analyse SWOT appliquée à SCAL'In
Cette analyse avait amené le groupe de travail aux
conclusions suivantes.
« Une opportunité existe, aussi bien au niveau
local, qu'au niveau national. La concurrence indirecte (bois essentiellement)
n'est pas à négliger, lorsqu'on aborde la question prix,
notamment dans l'entrée de gamme. La concurrence directe n'est pas
très active à ce jour et SCAL'In a l'avantage d'un savoir-faire
maîtrisé et d'une visibilité nationale via son site
internet. »
26
« Pour autant, répondre
à l'ensemble des demandes, aujourd'hui reçues, par SCAL'In via le
site internet ou par une clientèle fidélisée (B to B),
n'est plus possible avec l'organisation actuelle, au risque d'épuisement
du dirigeant ou d'une mauvaise image de la marque en cas de refus trop
fréquent. »
Il était donc temps de prendre une décision
quant à la future organisation de SCAL'In et ce avant qu'un concurrent
direct ne saisisse l'opportunité.
Suite aux recommandations du premier groupe de travail et aux
souhaits du dirigeant de faire évoluer sa structure, j'ai proposé
à Thomas CHOQUET de réaliser un stage en interne pour l'aider
dans cette réflexion.
C. CHOIX METHODOLOGIQUE
Ma mission allait alors se concentrer sur l'étude
concrète du développement de la marque SCAL'In, ainsi que sur la
rédaction des documents nécessaires à son
développement.
Le temps qui m'était imparti pour cette mission, quatre
mois, allait conditionner mes choix méthodologiques. J'étais dans
l'incapacité de mener de nouvelles analyses ou enquêtes
comparatives sur le développement des TPE et leur croissance externe.
Cette méthode, si elle est fructueuse, aurait imposé par la suite
de comparer les différentes entreprises entre elles et ensuite de mettre
en lumière les différences caractéristiques avec le cas
qui m'était confié.
Le dirigeant de SCAL'In attendait la réalisation
concrète de documents (les livrables) et je devais m'assurer que ces
livrables soient en adéquation avec l'avenir de l'entreprise.
Le choix méthodologique a donc était le suivant.
J'ai dû dans un premier temps faire un état des
lieux des documents déjà existants au sein de l'entreprise,
étude de marché, enquêtes, document de formation. Il en
existait un certain nombre créés par le dirigeant lui-même,
son ancienne assistante, un cabinet conseil, une agence de communication. Ces
documents étaient riches d'enseignement mais posaient un souci : aucune
liaison entre eux, aucune charte graphique commune, pas d'outil de pilotage
pour les faire vivre.
27
L'heure était donc venue de m'entretenir avec les
différents auteurs des documents et avec le dirigeant afin de bien
m'imprégner de l'esprit de SCAL In. J'ai pu, grâce à cette
méthode, mieux comprendre SCAL'In et l'esprit que souhaitait y faire
régner le dirigeant.
J'ai ensuite rencontré des professionnels
compétents afin de garantir que les documents que nous allions
élaborer soient conformes aux différentes réglementations
:
? Un responsable RH de la Fédération
Française du Bâtiment (FFB) en ce qui concerne les
fiches métiers, les plans de formation et les
organisations structurelles du monde du BTP. ? L'agence de communication pour
valider la charte graphique en conformité avec le site
Web.
? L'avocat de SCAL'In afin d'étudier ensemble le
document d'information préalable (DIP), obligatoire avant toute
signature d'un contrat avec un partenaire et l'étude préalable de
marché qui s'y attache, le contrat de partenariat.
? Un cabinet d'assurance afin de lister les garanties
nécessaires à un futur entrepreneur partenaire.
? Les différents organismes de formation (GRETA,
AFPA....), les organismes d'aide à la création (Iniative, France
Active, Boutique de gestion...) et la Chambre de Commerce et d'Industrie ainsi
que la Chambre des Métiers (sur 3 régions différentes).
Ces différents entretiens, face/face ou
téléphoniques ont été menés soit en semi
directif (recueil d'avis et recherche d'information), soit à «
bâton rompu » (recherche d'idée), ont été
retranscrits et transmis régulièrement au dirigeant (mail ou
rencontre face/face), afin de le maintenir informé des recherches et
valider avec lui les options qui nous étaient offertes.
Riche de tous ces entretiens, nous pouvions maintenant
envisager la création de documents propres à SCAL'In et en
conformité avec la réglementation.
Pour les plans de formation, nous avons aussi opté par
une validation sur chantier. Ce qui avait été écrit par le
dirigeant durant son activité (ébauche de plans de formation)
devait être confirmé et détaillé (oeil du
naïf). Chaque processus devait être expliqué pas à pas
pour servir de base de référence pour les futurs partenaires. Des
vidéos et photographies ont été alors
réalisées pour apporter une animation et des
éclaircissements.
28
Cette méthodologie « in situ » et les
entretiens avec des professionnels ont été fructueux quant
à l'élaboration des documents comme le souhaitait le dirigeant.
Cela nous a aussi permis d'aborder au fur et à mesure les notions de
gouvernance d'entreprise que SCAL'In allait devoir mettre en oeuvre.
Cette méthodologie est moins rigoureuse que la mise en
comparaison avec SCAL'In de différentes entreprises ayant le même
profil. Cette mise en comparaison aurait nécessité beaucoup plus
de temps d'étude (que ce que nous disposions). La méthode
choisie, même si elle n'est pas optimale, donne une solution clé
en main adaptée.
29
VI. RESULTATS
Les quatre mois au sein de SCAL'In m'ont permis de remplir ma
mission, à savoir rédiger les documents nécessaires au
développement de SCAL'In, mais aussi, comme nous l'avons vu plus haut,
échanger avec le dirigeant sur les aspects de la gouvernance
d'entreprise.
Au fur et à mesure que nous avancions dans les
documents, nous avons systématiquement évoqué les outils
nécessaires à la mise en oeuvre et les structures qui devraient
prendre place dans l'avenir.
Dans cette partie, nous aborderons les documents
réalisés durant ce stage, ainsi que les enquêtes
réalisées, mais sous l'angle de la gouvernance d'entreprise.
Pourquoi et comment, chaque besoin de l'entreprise, impose des
structures, des procédures et des comportements garantissant sa
pérennité ?
1. BESOINS DE L'ENTREPRISE
La première étape, pour construire les documents
nécessaires au développement de SCAL'In et envisager sa
gouvernance, était de lister les besoins de la future entreprise. Ces
besoins sont axés sur la transmission du savoir-faire et la
qualité de la production qui sera déléguée.
Afin de répondre aux demandes du marché
(l'escalier en béton dans le cadre de la maison individuelle), le
personnel produisant les escaliers doit être un personnel qualifié
et impliqué dans ses tâches. Ces personnes devront être
formés aux méthodes de production SCAL'In France. Il faut donc
envisager une plateforme de formation. Cette formation initiale doit être
dispensée par le créateur lui-même, et ce afin
d'éviter tout risque de transmission de mauvaises habitudes.
Les unités de production doivent être proches de
la demande afin de réduire au maximum les frais engendrés par de
fréquents et longs déplacements, comme le fait aujourd'hui Thomas
CHOQUET. Le personnel doit être autonome pour pouvoir gérer les
tâches quotidiennes et avoir une forte capacité d'Initiative pour
s'adapter aux difficultés des chantiers. (Erreur de plan,
difficultés d'approvisionnement en matière première
etc...).
30
Enfin ce personnel doit aussi avoir des capacités
commerciales pour négocier et satisfaire le client final. La
création de valeur et l'innovation doit continuer à progresser
pour assurer la pérennité de l'entreprise. Cela implique un
partage des expériences terrain, au bénéfice de toute
l'entreprise. Une forte implication des équipes est pour cela
nécessaire.
A. AMMORCES DE SOLUTIONS
Ces impératifs de qualification et compétences
impliquent donc de recruter du personnel hautement qualifié, ce qui
implique souvent un salaire élevé.
Il est impératif d'animer ces équipes, le
dirigeant devra remplir cette fonction, ce qui demande des déplacements
fréquents au niveau national ou de déléguer la gestion de
ce personnel à un middle management (chef d'équipe).
Cette hypothèse va à l'encontre des
capacités de management du dirigeant actuel et de ses convictions
acquises durant ces 3 dernières années, avec des
difficultés à impliquer des salariés. Cette structure
devrait alors aussi se doter en interne d'un service RH centralisé, d'un
Service achat et d'un Service de Gestion. Nous sommes ici dans une Organisation
divisionnalisée selon Mintzberg.
Figure 3 Schématisation de l'organisation
divisionnalisée selon H MINTZBERG
Chaque division doit disposer d'une certaine autonomie et se
composer d'une mini structure classique. Mais chaque division doit rester
chapeautée par une direction générale qui fixe les
objectifs stratégiques. Les fonctions de support sont essentielles car
elles assurent la coordination entre les divisions. Chaque responsable de
division applique les directives stratégiques choisies par le
siège et rend compte des résultats obtenus.
31
Figure 4 Schéma organisationnel de SCAL'In
après son développement (Réalisation personnelle)
Cette hypothèse engendrerait des coûts financiers
immédiats importants, impossibles d'être supportés par
SCAL'In à ce jour, sans aucune garantie de qualité de production
finale et donc de résultat.
Elle ne répond donc pas aux exigences du dirigeant
et aux capacités financières. B. IMPERATIFS D'UNE STRUCTURE AU
NIVEAU NATIONAL
Afin de développer l'entreprise SCAL'In dans de bonnes
conditions et répondre aux exigences de son dirigeant, chaque
unité en France doit respecter une charte de qualité.
Le succès de SCAL'In est étroitement lié
au savoir-faire du dirigeant. Ce savoir-faire s'est amélioré tout
au long du parcours du dirigeant, avec notamment des phases de réussite
et d'échec.
a. Autonomie de décision
L'autonomie de décision est un critère tout
aussi important. Chaque chantier, chaque région a des
particularités propres et ne répond pas obligatoirement à
une standardisation. L'étude de marché menée en Bretagne
(Etude réalisée durant le stage Cf.Annexe 2), montre par exemple
un fort attachement de cette région aux escaliers en bois, par tradition
notamment, ce qui diffère de l'étude menée par le premier
groupe de travail sur Lyon. L'unité localisée sur la Bretagne
devra donc développer une communication et une démarche
commerciale
32
spécifique pour coller à la demande locale. Les
professionnelles (CMI) ont tendance à proposer des escaliers basiques en
bois afin de réduire les coûts de construction et s'opposent par
nature à l'introduction d'escaliers en béton dans leurs
réalisations. Pour autant lorsqu'on les interroge le client final (le
particulier), le choix du bois pour les escaliers n'est pas
systématique, voire même, ils reconnaissent le côté
« bas de gamme » de leurs escaliers et la nuisance sonore qui y est
associée (Informations tirées des entretiens semi-directifs
auprès de 29 acteurs (13 CMI, 7 Maîtres d'oeuvre, 2 Architectes, 2
Décorateurs d'intérieur) de la région Bretagne - (Cf.
Annexe 2). En Bretagne, le futur responsable devra convaincre de la valeur
ajoutée que pourra apporter un escalier en béton, par rapport aux
autres constructeurs, même si cela engendrera un surcoût dans un
premier temps. Cette démarche, locale, sera très
différente d'autres régions où l'escalier en béton
est par habitude l'offre standard (Rhône-Alpes ou Languedoc-Roussillon).
Cela demandera à ce que le responsable construise une argumentation
différente, et validée par SCAL'In France. Pour répondre
à ces particularités de marché régional, les futurs
responsables devront être issus du tissu local.
b. Fixation des prix
Le pouvoir de négociation des tarifs avec les clients
devra donc, dans la même logique, être accordé aux agences
régionales et ceci pour permettre de prendre plus rapidement des parts
de marché dans les régions où la demande en escalier
béton est plus faible.
c. Capacité financière
La capacité financière du début
d'activité est essentielle dans les nouveaux territoires, car bien que
SCAL'In observe une demande au niveau national, via son site internet, cette
demande générée par les particuliers n'est pas
régulière. L'activité sera ponctuelle au moins durant les
6 premiers mois, période durant laquelle l'agence régionale
mènera une démarche commerciale auprès des constructeurs.
Cela nécessite de posséder en début d'activité de
certaines liquidités, pouvant couvrir les frais fixes de l'entreprise,
la communication locale, et le paiement des fournisseurs.
d. Transmission du savoir
Le savoir-faire étant essentiel, la formation initiale
prend ici toute sa valeur. La production d'escaliers en béton ne
s'apprend pas dans les livres. L'ensemble du personnel doit être
formé par le créateur lui-même, qui possède une
expérience de plus de 1.000 réalisations. Cela en
33
va de même si des salariés sont engagés
à l'avenir dans les unités régionales, ils devront tous
être formés au Centre de Formation pour s'assurer qu'aucune
mauvaise habitude ne soit transmise.
e. Qualification du personnel
Il sera nécessaire pour cela de prévoir dans la
nouvelle structure des personnes, qualifiées et parfaitement
formées afin de convaincre si nécessaire les
établissements bancaires à investir en amont. La formation
initiale doit être dispensée par la créateur
lui-même, et ce afin d'éviter tout risque de transmission de
mauvaises habitudes. Les salariés des agences régionales devront
aussi être formés par l'organisme national. Il faut prévoir
une plateforme nationale de formation.
f. Profil des futurs dirigeants régionaux
Le dirigeant de chaque unité régionale doit
avoir un profil d'entrepreneur. Il doit être autonome, pour toutes les
raisons évoquées plus haut, et doit être gestionnaire de
son activité (décision, démarche commerciale, suivi
clientèle, gestion des conflits...). L'implication coule de source
lorsque que l'on veut réussir en tant que commerçant
indépendant, elle l'est moins lorsque l'on n'investit pas de fonds
propre. Les heures ne se comptent pas, semaines comme week-ends, du moins en
début d'activité. C'est aussi, avec l'autonomie, un
critère qui influencera fortement les investisseurs (Organisme de
prêt et de cautionnement).
g. Matériel de production
Le matériel de production doit être identique
pour chaque unité, car il fait partie des critères de
réussite des ouvrages. Il devra être spécifique à
SCAL'In, produit et vendu aux agences régionales par la plateforme
principale (national), pour s'assurer d'une « dépendance » des
agences régionales.
Tous ces critères nous amènent vers le
commerce indépendant, avec ses diverses formes (Franchise, partenariat,
coopérative...)
La solution s'impose d'elle-même. Le dirigeant Thomas
CHOQUET n'a pas aujourd'hui la disponibilité financière pour
créer une structure type PME en choisissant une croissance
34
interne. Les coûts engendrés pour une structure
nationale telle que l'on vient de la décrire ci-dessus, dépasse
largement ce que peut investir Thomas CHOQUET et le volume de production actuel
ne sera pas suffisant pour convaincre un établissement bancaire
d'investir. La dernière contrainte et non des moindres et le management
que supposerait cette structure avec le nombre de salarié et le middle
management adéquat. La seule opportunité pour SCAL'In est donc de
trouver des indépendants prêts à investir leur capital, ou
demander à titre personnel des prêts afin d'implanter le concept
SCAL'In dans leur région.
2. MISE EN LUMIERE DES BESOINS EN GOUVERNANCE
L'organisation d'une entreprise en réseau impose un mode de gouvernance
particulier.
Thomas CHOQUET souhaitait que ma mission de stage aboutisse
à l'élaboration de documents permettant le développement
de son entreprise au niveau national. Ces documents devaient répondre
aux exigences d'un réseau national. Les dirigeants des agences
régionales doivent s'engager, à partir d'un contrat juridique,
à suivre une formation initiale, afin de pouvoir produire des escaliers
fidèles au concept SCAL'In. Ces partenaires, membres d'un réseau
national, devront aussi respecter une charte de qualité, une gestion
commune au réseau et faire croître le réseau en apportant
le fruit de leur expérience terrain au service du groupe. Les
échanges seront la base forte de cette structure.
Les acteurs mis en jeu seront : la tête de réseau
(ou franchiseur), représentée ici par Thomas CHOQUET et les
partenaires (ou franchisés) qui seront les responsables des
unités régionales.
Parmi les documents élaborés, nous trouvons :
? Le Manuel Opératoire (aussi appelé « la
bible »), réunissant tous les processus de mise en route d'une
agence régionale.
? Le Manuel de Démarche Commercial, compilation des
méthodes d'approches des clients et des argumentaires adaptés
à chaque cible (B2B et B2C), pour la promotion des produits SCAL'In.
? Le Document d'Information Préalable ou DIP,
obligatoire pour l'information de tous partenaires intéressés
pour développer le concept SCAL'In.
? Le Contrat de Partenariat, listant les points contractuels
juridiques entre la tête de réseau (SCAL'In France) et un
partenaire.
35
? Les Plans de Formations, dictant étape
par étape, le processus de réalisation d'un escalier.
Dans l'ensemble de ces documents, nous retrouvons des
exigences émises par le dirigeant, exigences qu'il est impératif
de mettre en oeuvre par un partenaire sous contrat et qui devront être
contrôlés par la tête de réseau.
L'éloignement géographique des unités
régionales et le degré d'autonomie nécessaire au bon
fonctionnement de ces dernières imposent d'envisager non seulement des
outils de pilotage adaptés, mais aussi une gouvernance d'entreprise
définissant le contenu institutionnel (structures et procédures)
et les comportements nécessaires au bon fonctionnement du réseau
ainsi créé.
Sur la base des impératifs de la nouvelle structure,
listés plus haut, nous identifierons dans chaque document comment nous
l'avons mis en exergue.
3. REPONSES APPORTEES EN BESOINS DE GOUVERNANCE A.
AUTOMIE DE DECISION
Nous avons identifié la nécessité de
l'autonomie de décision nécessaire à chaque dirigeant
régional.
Un ouvrage consacré aux réseaux de franchises
aborde ce sujet.
«On ne manage pas un réseau de franchise comme
on manage un réseau succursaliste. Le statut des franchisés--ils
sont juridiquement et financièrement indépendants--ne peut pas
être comparé à celui de managers salariés. S'ils
sont certes dépendants du franchiseur pour tout ce qui concerne le
concept et le savoir-faire, ils disposent d'une large autonomie dans la gestion
de leurs points de vente. En outre, la propriété de leurs fonds
de commerce et la connaissance du marché local équilibrent le
rapport de forces qu'ils entretiennent avec leur franchiseur.
Parallèlement au contrat juridique, un contrat moins formel existe entre
le franchiseur et le franchisé, qui repose sur la confiance et la
compréhension des attentes de son partenaire. Prendre en compte ce
contrat psychologique et veiller à ce que ses franchisés soient
satisfaits sont pour le franchiseur des leviers forts afin de s'assurer de la
performance et de la pérennité de son réseau
»
36
(Jacques Boulay et Odile Chanut, Les réseaux de
franchise, La Découverte « Repères », 2010, p. 3)
Comme le laisse entrevoir cet extrait, l'autonomie dans le
cadre du commerce indépendant est différente de l'autonomie
laissée aux cadres, dirigeants ou non, d'une entreprise « classique
». La nature de la relation, entendu par là le contrat, les
spécificités que sont les apports de capitaux personnels du
partenaire et la propriété des locaux commerciaux, s'en trouve
donc influencés. Il en reste pas moins que la signature d'un contrat de
partenariat ou de franchise, soumet le franchisé à un respect de
règles, que celles-ci concernent, les processus ou les procédures
(savoir-faire, communication, image de marque, charte graphique, territoire de
distribution...).
Ces règles sont donc inscrites dans les documents remis
au partenaire et si elles doivent être suivies, elles doivent pouvoir
être contrôlées. Ces contrôles doivent être
prévus en amont (dans le contrat), ainsi que les outils le permettant.
En cas de non suivi, le partenaire peut être formé à
nouveau, être sanctionné, voire subir une rupture de contrat. Bien
entendu, comme dans tous contrats devant durer dans le temps, il peut y avoir
une modification de ces règles si l'environnement ou le marché le
nécessite.
Ces contrôles, ces formations continues, ces mises
à jour doivent être confiées à une organisation, en
interne ou en externe de la tête de réseau. Au-delà du
contrat juridique, la notion de confiance est aussi mise en avant. La
performance du réseau s'analysera, non seulement sur des
résultats financiers, mais aussi sur la satisfaction d'appartenance au
réseau. Les contrôles évoqués en amont doivent
être vus non pas comme un « flicage », mais bien comme une aide
à la gestion des agences régionales. Il appartient à la
tête de réseau de prendre garde à cette différence
importante de sentiment.
On voit dès cette première notion d'autonomie du
partenaire, qu'une gouvernance d'entreprise spécifique doit être
envisagée.
Cette autonomie est décrite dans les documents que nous
avons établis pour SCAL'In. Le manuel opératoire (MANOP),
prévoit par exemple des conseils en termes d'organisation dans le
contact des prospects par exemple ou l'emplacement du local (Cf. Annexe 3 -
Manuel Opératoire - Tome 2 - pages 3 et 12).
37
Mais aussi une organisation imposée, pour le
matériel de bureau (couleurs pochette, emplacement...), pour une
question de contrôle sur site ou de remplacement d'un partenaire en
congés ou en maladie (Manuel Opératoire - Tome 2 - pages 16).
Le document Démarche Commercial apporte aussi des
conseils sur la manière d'aborder un nouveau prospect, impose un
argumentaire de vente (les arguments ayant fait le succès de SCAL'In
doivent être utilisés), mais laisse une marge de manoeuvre au
niveau des tarifs produit « Vous êtes maître du prix dans
une certaine mesure (Marge incompressible) » (Manuel Démarche
Commercial pages 11, 16, 21)
Bien sûr, ces degrés d'autonomie ou non, sont
écrits dans le contrat de partenariat, et ce dès la remise du
Document d'Information Préalable (DIP).
« Ce contractant se déclare parfaitement
informé des possibilités et des exigences du concept «
SCAL'IN » tels qu'ils lui ont été
présentés et tel qu'il a pu en constater le fonctionnement
à l'occasion de son stage. (Extrait du Contrat de partenariat Page
3)
« Il (sous-entendu le partenaire) est libre
de s'approvisionner pour les autres produits que ceux listés ci-dessus,
chez d'autres fournisseurs de son choix. »( Extrait du DIP - Page
6)
B. FIXATION DES PRIX
Comme vu ci-dessus, dans le document de démarche
commerciale, la tête de réseau laisse une marge de liberté
sur les prix de vente et celle-ci est inscrite au contrat.
« Le Partenaire consacrera le temps nécessaire
à une exploitation optimale de l'Activité. Le Partenaire choisit
librement son personnel.
Le Partenaire déterminera librement ses heures et
jours d'activité.
Le Partenaire fixera librement le prix des
Prestations. » (Extrait du Contrat de partenariat Page
13)
Il serait mal venu pour la tête de réseau
d'imposer des tarifications ne tenant pas compte du marché local. Le
franchiseur peut tout au plus donner une grille tarifaire.
38
C. CAPACITE FINANCIERE
Le partenaire est un indépendant, il doit être en
capacité d'acquérir le matériel nécessaire à
la production. Il en est informé dès la signature de son
contrat.
« ARTICLE 14 -APPROVISIONNEMENT
14-1 Outre l'agencement du Local, le Partenaire s'engage
à acquérir, préalablement au démarrage de son
Activité, les Equipements, Matériels, Véhicule,
Informatique obligatoires permettant d'effectuer l'ensemble des Prestations
proposées au sein du Réseau « SCAL'IN », à les
maintenir en bon état de marche et d'entretien, le renouveler dans les
délais d'usage ; et ce afin de permettre d'offrir des Prestations de
qualité » ( Extrait du Contrat de partenariat Page 22)
A. QUALIFICATION DU PERSONNEL et TRANMISSION DU SAVOIR-FAIRE
Il est bien entendu que pour assurer une production de qualité, le
partenaire sera formé par la tête de réseau, pour sa
formation initiale. Si le partenaire souhaite recruter des salariés, qui
doivent produire des escaliers sous licence SCAL'In, ces derniers devront
être aussi formés dans les mêmes conditions.
« 7.4 Salariés du Partenaire
Si le Partenaire souhaite affecter des salariés
à l'Activité (notamment à la
fabrication/conception/installation/rénovation des Produits), il
s'engage au préalable à faire suivre les formations
précitées aux articles 7.1 et 7.2 à chacun des
salariés concernés, à contacter à cet effet SCAL'IN
et à prendre à sa charge les frais et coûts de ladite
formation. » ( Extrait du Contrat de partenariat Page 12)
Ces quelques exemples évoquent bien les obligations du
partenaire, mais aussi de la tête de réseau et ce l'un envers
l'autre et envers la clientèle.
Bien sûr l'ensemble des obligations, imposées aux
partenaires, doivent pouvoir être contrôlées. Dans cette
optique SCAL'In doit prévoir différents outils.
39
D. PILOTAGE ET OUTILS DE SUIVIS
Le respect de la qualité de fabrication des produits,
ainsi que la bonne gestion de l'agence seront soumis à des
contrôles in situ pour lesquels le partenaire sera informé en
amont. Ces contrôles seront réalisés par une personne
mandatée par le groupe SCAL'In qui disposera des compétences
nécessaires pour réaliser ce travail. Dans un premier temps,
Thomas CHOQUET jouera lui-même ce rôle, tant que le nombre
d'agences reste restreint (moins de 6).
La mise en place de clients mystères, localement ou
à distance, est aussi prévue afin de valider l'accueil
réservé au client. Cette démarche sera à
prévoir par un organisme externe.
Les systèmes d'informations (SI) sont des outils
permettant la formation continue, la circulation de l'information, la gestion
au quotidien et un contrôle à distance. SCAL'In utilise
déjà un logiciel de gestion (via la société INDEX)
qui sera imposé au partenaire dans son contrat. Ce logiciel permet au
partenaire de gérer son activité au quotidien, de faire du
reporting (Devis, Chiffres d'affaires). Il permettra bientôt, via une
numérotation des demandes de devis par le site internet, de s'assurer
que toutes ces demandes obtiennent une réponse. Ce contrôle
servira à valider que l'ensemble du territoire confié au
partenaire est correctement exploité (risque d'évitement des
zones éloignées).
Ces SI peuvent être perçus par les partenaires
uniquement comme un contrôle panoptique (Foucault, 1975).
Il appartient à la tête de réseau d'expliquer ces
contrôles pour qu'ils soient acceptés comme une aide (Boulay J
et Isaac H, Contrôler les réseaux d'entreprises avec les
technologies de l'information, Revue française de gestion, 2007/1 no 70,
p. 103-115.)
La GE, comme nous l'avons vu plus haut, comprend à la
fois le contenu institutionnel (structures et procédures), mais aussi la
notion de comportement.
Cette exigence doit se traduire pour SCAL'In à
plusieurs niveaux. Les différents documents remis au partenaire le
spécifient clairement.
Lorsqu'il est évoqué la notion collaboration :
«Le Partenaire déclare ainsi être
responsable des moyens humains et financiers qu'il engage et des actes
accomplis, notamment vis-à-vis des tiers, dans le cadre de la mise en
oeuvre du
40
Contrat. Le Partenaire a une obligation de collaborer
loyalement à la réussite du réseau auquel il a
adhéré. » » (Extrait du Contrat de partenariat
Page 3)
La notion de territoire :
« Dans les territoires limitrophes non exclusifs,
voire les territoires pour lesquels l'exclusivité d'un partenariat aura
été contractuellement levée, le Partenaire pourra
développer l'Activité avec l'accord exprès,
préalable et écrit de SCAL'IN. Cette Activité ne
confère au Partenaire aucun droit d'exclusivité sur ledit
territoire, ni aucun droit à indemnité lorsque un autre
partenaire aura été agréé par SCAL'IN pour le
territoire en question. » (Extrait du Contrat de partenariat Page
6)
Ou encore la notion d'accueil des nouveaux partenaires :
« 10.1.5 Aux fins de favoriser l'intégration
de nouveaux membres au sein du Réseau « SCAL'IN», le
Partenaire s'engage à accueillir, sans contrepartie financière,
toute personne recommandée par SCAL'IN, et ce pour la durée
jugée utile par SCAL'IN. » (Extrait du Contrat de partenariat Page
15)
L'esprit est bien ici le respect d'autrui (sous-entendu un
autre partenaire), une collaboration à double sens (le partenaire
bénéficie du savoir-faire de la tête de réseau et il
partage ses expériences avec le groupe) ou tout simplement de l'image de
marque pour laquelle et avec laquelle il s'est engagé.
La question est maintenant : « Comment garantir cela ?
»
La tête de réseau doit vérifier,
au-delà de la structure et des procédures, simples à
inscrire dans un contrat juridique, que ses partenaires respectent une
déontologie commune.Pour que ce réseau fonctionne et
évolue dans le temps, l'ensemble des partenaires doit participer
à sa croissance. D'autres interrogations en découlent : «
Comment la tête de réseau va créer cette dynamique et la
maintenir au cours du temps ? » « Comment la tête de
réseau va-t-elle se protéger de comportements opportunistes ?
»
Comme le décrivent, Perdreau F. et al. (2009), dans
leur étude de la gouvernance des réseaux de franchise, le
franchiseur doit asseoir son autorité et montrer son engagement sur le
long
41
terme pour instaurer la confiance aux partenaires. Une des
solutions est la forme plurale. Si le franchiseur possède des
unités en nom propre, il démontre ainsi sa compétence dans
le métier et son engagement sur le long terme.
4. LA GOURVERNANCE D'ENTREPRISE ADAPTEE A SCAL'IN
A. LA MISE EN ROUTE DU RESEAU
Les besoins en GE étant clairement exprimés,
nous devons envisager une mise en oeuvre future. Il est clair que cette GE va
évoluer au cours du temps, grâce aux moyens financiers, la taille
du réseau au cours des années, le volume de production du groupe
SCAL'In. Nous allons ici envisager une GE évolutive qui va
répondre au fur et à mesure à la croissance du
réseau.
Un réseau de franchise comme l'envisage SCAL'In est
composé d'une tête de réseau (le franchiseur) et
d'entrepreneurs indépendants (les franchisés). La tête de
réseau dispose d'un savoir-faire et d'outils de production (ici les
moules et les étais spécifiques à la fabrication
d'escalier en béton SCAL'In), d'outils de communication (plaquette
commerciale et site Web), d'outils de gestion (matériel informatique et
logiciels) qu'elle s'engage à transmettre aux indépendants, au
début du contrat, puis en formation continue. Elle doit aussi une
assistance technique, voire commerciale, et une garantie d'approvisionnement en
outils de production et de communication. La tête de réseau doit
assurer aussi la pérennité du réseau ainsi que son bon
fonctionnement. Le reste (assurance, petit matériel, véhicule,
prospects, local, matières premières) est sous la
responsabilité des indépendants.
Nous avons ici les bases de la structure avec un Centre de
formation et son Equipe de formation, une Unité de production pour les
outils de production, un Système d'information et son Service
logistique, une Direction générale, un Animateur de réseau
(chargé aussi des missions de contrôle).
Agence de communication
Indépendant 1 Indépendant 2 Indépendant 3
Centre de formation
Tête de réseau Direction
générale
Unité de fabrication des outils de production
Site Web et son service
42
Figure 5 Structure pilote de l'organisation SCAL'In
(Réalisation personnelle)
Au vu de la capacité financière de départ
et la faible taille du réseau (3 partenaires indépendants), les
fonctions de Tête de Réseau (Direction générale),
Fabrication des outils de production et Formateur, pourront être
assurées par le dirigeant lui-même.
La gestion des outils de communication et du site web, sont
à laisser en externe, comme cela est le cas aujourd'hui, pour des
raisons de compétences non disponibles en interne.
Les flèches sur le schéma représentent
les flux de communication nécessaires à la bonne vie du
réseau. Les échanges entre la tête de réseau
(assurant toutes les autres fonctions) et les partenaires se feront en direct,
par téléphone ou mail. Bien entendu, tout échange
remettant en cause, modifiant ou alertant au sujet des procédures, sera
réalisé par écrit et ce pour en assurer une bonne
traçabilité.
Ce mode « Pilote », comme il est prévu dans
le contrat de partenariat, privilégie les échanges forts entre le
dirigeant et les partenaires pilotes. Ici Thomas CHOQUET, reste
l'homme-orchestre, mais c'est une phase nécessaire pour valider la
conception du concept SCAL'In en réseau. Il est décrit dans
l'ouvrage de Michel KHAN (KHAN M. (2014), Franchise et Partenariat, DUNOD,
Paris), comme un véritable « laboratoire du réseau ».
Il est un lieu d'échange fructueux sur les procédures et les
processus qui doivent être validés durant cette
43
phase. C'est aussi le départ de l'amélioration
du savoir-faire qui s'enrichit des expériences de chacun des
indépendants.
Dès ces prémices, la tête de réseau
sera vigilante à la libre communication entre les partenaires. Il serait
dommageable qu'un partenaire, améliorant le concept au cours de sa
pratique n'en fasse pas bénéficier la tête de réseau
et par la même le réseau. Ce point est mis en valeur dans le
contrat de partenariat.
« Le Partenaire transmettra sans délai
à SCAL'IN toute proposition d'amélioration et de
Perfectionnements.
Les Perfectionnements deviendront la
propriété de SCAL'IN. Compte tenu de sa qualité de
Partenaire pilote, et des conditions financières
préférentielles accordées par SCAL'IN, le Partenaire ne
pourra revendiquer un quelconque droit sur ces informations et/ou
Perfectionnements ni une quelconque contrepartie financière.
Dans l'hypothèse où les Perfectionnement
seraient brevetables, SCAL'IN pourra déposer, à son nom et
à ses frais, toutes demandes de brevets concernant ces inventions,
qu'elles soient le fait de SCAL'IN ou du Partenaire, sous réserve,
toutefois d'en consentir un droit d'utilisation au Partenaire, pendant toute la
durée du présent Contrat.
En tout état de cause, le Partenaire ne pourra
exploiter ces Perfectionnements qu'après en avoir reçu l'accord
écrit, préalable de SCAL'IN. SCAL'IN pourra de son
côté transmettre ces Perfectionnements aux autres membres du
réseau dans le cadre du présent Contrat. » (Extrait
du Contrat de partenariat Page 11)
La logique est établie dès le départ. Le
partenaire se voit confier un savoir-faire, qui ne lui appartient pas. S'il
l'améliore, il a le devoir de le communiquer à la tête de
réseau. La tête de réseau s'accorde le droit de valider
cette amélioration et de la faire breveter à son compte, si bon
lui semble.
Dès lors se pose la question de la dérive
opportuniste mise en avant dans le principe de GE. Comme le souligne Roland
Pérez dans son ouvrage (Pérez R. (2010), La gouvernance de
l'entreprise. La découverte, Paris.) « Leurs « bonnes
pratiques », leur déontologie ou, à
44
l'opposé, leur absence de scrupules et leurs
déviations ont une part majeure dans l'efficacité des
systèmes de gouvernance à l'instar de tout système humain
»
C'est à la tête de réseau de s'en soucier
: cela ne se décrète pas comme la motivation. L'échange de
savoir-faire se crée, et ce dès le début de
l'organisation, car les partenaires pilotes seront les vitrines du
réseau, voire les recruteurs des futurs partenaires. Par la suite, il
sera nécessaire d'animer cette amélioration des processus, et
peut-être d'envisager des challenges.
De la même manière et pour les mêmes
raisons, la qualité de la fabrication des produits, la gestion de
l'agence, de la clientèle et l'entretien des outils de production
devront être contrôlés. Ce mode de contrôle devra
être perçu par les indépendants, pas seulement comme un
contrôle, mais comme une assistance garantissant la
pérennité de chaque agence et, par-là, la
pérennité du réseau. Cette fonction de «
contrôle » pourra dans cette phase pilote être assurée
par le dirigeant lui-même, par souci d'économie et de garantie
qualité.
Transmission du savoir
Contrôle qualité
Echange des "bonnes pratiques"
Garantie de
pérennité
Figure 6 Schéma de la transmission du savoir dans
l'optique de la pérennité du réseau (Réalisation
personnelle)
Perdreau F. et al. (2009) expliquent que la confiance des
partenaires est assurée dans les réseaux de franchise par «
la forme plurale ». Thomas CHOQUET détient aujourd'hui 2 agences
régionales (Hérault et Vaucluse), il peut donc asseoir son
autorité de compétence métier (production) et rassurer le
réseau quant à ses engagements sur le long terme.
B. L'EVOLUTION DU RESEAU
L'ambition de Thomas CHOQUET est de couvrir le territoire
national avec environ 15 agences régionales. L'augmentation du nombre de
partenaires indépendants entraînera l'augmentation des flux de
communication et la fertilisation croisée, souhaitée par le
dirigeant pour garder l'âme de SCAL'In « entreprise innovante
». Il conviendra d'envisager une structure différente. Les acteurs
vont se multiplier. Le dirigeant ne pouvant plus assumer
45
toutes les fonctions (Direction générale,
fabrication des outils de production, formation, contrôle des agences,
assistance technique, animation du réseau, validation de
l'amélioration des processus....), il sera nécessaire de
créer d'autres structures internes, leur attribuer des missions, assurer
l'échange entre ces structures.
La production totale s'en retrouvera aussi augmentée,
donnant ainsi à SCAL'In un pouvoir de négociation plus fort avec
ses fournisseurs. Une plateforme d'achat et de négoce sera alors
envisageable.
Tête de réseau
(Stratégie nationale, animation, formation)
Groupement d'Intérêt
économique (Comptabilité, RH, achat, négoce,
communication, intérim)
Conseil consultatif
(Validation des nouvelles stratégies, recueil des
expériences, validation des modifications de production)
MARGE
Partenaire
1
Partenaire
2
Partenaire
3
Partenaire
4
Partenaire
5
Partenaire
6
Figure 7 Chaine de valeur de PORTER appliquée
à SCAL'In
La tête de réseau prendra les fonctions suivantes
: Stratégie nationale, Formation initiale, Animation.
Le Groupement d'Intérêt Economique, quant
à lui, assurera la comptabilité du groupe et des agences, le
service RH, la plateforme d'achat, la fonction de négoce, la
communication entre la tête de réseau et les autres structures. On
pourra prévoir également un service intérim gérant
les absences maladie au sein du personnel des agences, ou une aide ponctuelle
à une agence régionale en cas de demande de production trop
importante.
46
Le Conseil consultatif est une structure très
importante dans cette future organisation. Le réseau est
constitué d'indépendants ayant engagé des fonds
personnels. Ils sont donc soucieux de la pérennité du
réseau qu'ils représentent localement. Lorsque nous avons
abordé plus haut les échanges entre partenaires et surtout les
échanges de « bonnes pratiques » assurant
l'amélioration des processus de fabrication, nous avons
évoqué le fait que les « bons échanges » ne se
décrètent pas. Ce Conseil consultatif est donc une plateforme
d'échanges entre les partenaires mais aussi avec la tête de
réseau. Il sera maître de la validation des nouvelles
stratégies, du recueil des expériences, de la validation des
modifications de production et transmettra ces informations et décisions
à la tête de réseau. Il jouera aussi un rôle
important en gérant les conflits pouvant apparaître entre
partenaires.
Ce Conseil consultatif est propre au réseau
fonctionnant en contrat de partenariat (et non en franchise). Michel Khan
(2014) souligne dans son ouvrage que la constitution de ce Conseil est garante
du bon fonctionnement du réseau. Si les membres du GIE pourront
être choisis par la tête de réseau et en dehors des membres
du réseau, le Conseil consultatif sera lui représenté par
le Dirigeant du groupe, qui en est membre automatiquement, et par des membres
du réseau élus par les partenaires pour 1 ou 2 ans. Il fonctionne
par ordre du jour, déterminé par le franchiseur, en tenant compte
des points souhaitant être traités par les partenaires.
Perdreau F. et al. (2009) citent (Rajan et Zingalés,
2000) et expliquent qu'accepter d'offrir aux partenaires des droits de
décisions est un des leviers pour favoriser la
complémentarité entre la tête de réseau et ses
partenaires.
Nous sommes ici en présence d'une GE structurée
pour pallier aux grandes décisions du groupe et garantir le risque de
dérives opportunistes.
Une tête de réseau qui détient un
savoir-faire, recrute des partenaires indépendants qui apportent des
capitaux au bénéfice du réseau (droit d'entrée
initial, plus redevances directes, plus acquisition d'outils de production).
Ces partenaires sont décideurs en partie de la stratégie locale,
mais aussi de celle du réseau, sous validation du Conseil consultatif
puis de la tête de réseau. Les dérives opportunistes
peuvent être décelées par les membres du réseau et
rapportées au Conseil consultatif.
47
Reste maintenant l'animation de ce réseau,
assurée par la tête de réseau et garantissant la motivation
des partenaires. Dans cette optique, nous avons envisagé avec Thomas
CHOQUET, les animations nécessaires pour créer cette
dynamique.
La fertilisation croisée doit être dynamique. Il
convient d'intéresser les partenaires dans ce sens. Un journal interne
numérique peut être le vecteur permanent de cette dynamique. Des
séminaires de formation aux nouvelles techniques et de mise à
niveau tiendront lieu de rencontres annuelles et seront le moment idéal
pour récompenser le partenaire le plus innovant. Un système de
bonus ou de récompense (voyage, cadeau...) a aussi son
intérêt pour augmenter le challenge. Nous sommes ici dans le cas
d'entrepreneurs indépendants, la logistique et les déplacements
pour ces réunions seront à la charge de ces derniers.
VII. DISCUSSION
48
1. LA SOLUTION ADAPTEE A SCAL'IN EN PARRALLELE AVEC LA
LITTERATURE.
Perdreau F. et al. (2009) donnent l'exemple d'un réseau
de Franchise pour étayer leur travail. AVIS-Immobilier est une enseigne
créée en 1957 par les frères SZANTIR, les hommes et les
femmes du réseau en sont les garants.
L'entrée dans ce réseau commence par une
formation en interne de 9 semaines aux techniques commerciales et
managériales, gage d'une bonne transmission du savoir-faire interne. La
formation est dispensée par la maison mère, ce qui
représente un moyen de lier « le novice » au réseau. Un
tuteur accompagne le nouveau franchisé, de sa formation aux premiers pas
sur le terrain. Le nouveau dispose ainsi d'une véritable
expérience et d'un précieux appui supplémentaire. Le
franchisé, reçoit à l'issue de sa formation un manuel
opératoire reprenant l'ensemble des formalités légales,
démarches administratives, procédures techniques et commerciales
ce qui, au-delà de représenter une aide précieuse,
détermine l'engagement de la tête de réseau envers son
réseau. Le franchiseur assiste les nouveaux arrivants dans
l'étude de potentialité du secteur choisi, la recherche du local
et l'établissement d'un budget prévisionnel. Les outils de
communication, documents juridiques, affiches, modèle d'annonce sont
fournis dans le pack de démarrage. L'accompagnement se poursuit
après l'ouverture de l'agence par la visite d'un animateur qui permet au
franchisé d'établir un premier bilan et de le réajuster si
nécessaire. Une assistance téléphonique est à
disposition des franchisés pour les aider au quotidien. La mise en
commun (inter agences) des biens immobiliers à vendre et le partage de
l'information entre les agences dynamisent les échanges. Les prises de
décisions stratégiques de la tête de réseau sont
toujours soumises à l'ensemble du réseau. Des commissions
spécialisées (Marketing, formation, informatique et audit) sont
mises en oeuvre au sein de commissions consultatives. Ces commissions sont
représentées par des franchisés élus par les
membres du réseau et les membres sont choisis pour leurs
spécificités dans un domaine. Les décisions
stratégiques émises par le terrain sont formalisées et
misent en oeuvre par un coordinateur (représentant de la tête de
réseau). Accompagner, assister, conseiller, faire participer aux
décisions, les membres d'un réseau de franchisés est
49
un moyen d'instaurer le dialogue entre les membres du
réseau et de faire remonter un maximum d'informations à la
tête de réseau, source de créativité et
d'innovation.
Les auteurs insistent sur le fait que l'exemple d'Avis
Immobilier laisse apparaître une condition essentielle à
l'existence des réseaux : la confiance.
La visite du site internet, dédié aux futurs
franchiseurs, véhicule la vision décidée par le groupe et
ses valeurs.
« Dans une société où le client
est de plus en plus informé et exigeant, nous sommes convaincus que
cultiver nos valeurs renforce notre légitimité de professionnel
et notre efficacité commerciale.
Nous privilégions donc la transparence et le
respect de la parole donnée, et déployons un suivi rigoureux de
chaque dossier. Nous nous employons à garantir à tous nos clients
intégrité, équité et transparence. »
Cultiver des valeurs, privilégier la transparence,
respecter la parole donnée, garantir l'intégrité,
l'équité et la transparence : les rapports à la confiance
sont présents et affirmés à tous ceux qui souhaitent
intégrer cette enseigne.
|
Une image forte est présente au centre du site,
laissant imaginer les pères fondateurs se tenant promesse de confiance
et de partage.
|
Figure 8 Image extraite du site Avis-Immobilier
|
|
« La seule franchise immobilière appartenant
à des franchisés
Détenue à 100% par 9 franchisés
historiques actionnaires de la marque AVIS-Immobilier, votre enseigne est
dirigée par des entrepreneurs qui sont sur le terrain au quotidien. Ils
prennent donc des décisions très opérationnelles qui
impactent directement leur propre activité. »
50
La forme plurale est mise en avant avec l'annonce de 9
franchisés historiques actionnaires détenant le groupe.
Il nous paraît intéressant, sur la base de cette
exemple (Avis Immobilier), de tenter la comparaison avec ce que nous proposons
à travers le concept SCAL'In et le mode de gouvernance
envisagé.
Outils
|
Avis Immobilier
|
SCAL'In
|
Présent ou A créer
|
Concept détenue par les créateurs
|
Oui, 9 franchisés historiques et actionnaires
|
Oui, par son créateur
|
Présent
|
Formation
|
Par l'entreprise
|
Par l'entreprise
|
Présent
|
Assistance démarrage (Etude de potentialité,
recherche local..)
|
Oui par un pack
|
Oui par le DIP et le tome 1 du manuel opératoire.
|
Nouvel outil créé
|
Manuel opératoire
|
Oui
|
Oui
|
Nouvel outil créé
|
Pack de démarrage outils de
communication..)
|
Oui
|
Oui (Plaquette, fiche d'information client, site web...)
|
Présent
|
Animateur réseau
|
Oui
|
Oui
|
Le dirigeant au départ, puis 1 animateur par la suite
|
Assistance téléphonique
|
Oui
|
Oui
|
A prévoir, technique et commerciale.
|
Mise en commun des informations
|
Oui
|
Oui
|
Journal interne numérique à prévoir
|
Prise de décisions stratégiques émises par
le terrain
|
Oui
|
Oui
|
A partir de 6 agences.
|
Commissions consultatives
|
Oui
|
Conseil consultatif
|
A partir de 6 agences
|
Séminaire d'échange
|
Pas décrit
|
Oui annuel
|
A partir de 6 agences
|
GIE
|
Pas décrit
|
Oui
|
A partir de 10 agences
|
Figure 9 Tableau comparatif des outils mis en place chez
Avis Immobilier et chez SCAL'In (Réalisation
personnelle)
51
Il existe un parallèle fort entre les procédures
et les outils présents au sein du groupe Avis Immobilier et ceux
présents ou à venir chez SCAL'In. Si beaucoup de
procédures et outils existent déjà au sein de SCAL'In,
d'autres (animateur, journal interne, assistance téléphonique)
seront présents dès la phase pilote. Par la suite, il conviendra
de créer le Conseil Consultatif, les Comités de décisions
stratégiques et le GIE. Les séminaires n'auront lieu d'être
qu'à partir d'un certain nombre de membres (6), mais seront
discutés dès le départ avec les premiers franchisés
pour se renforcer de leurs idées.
Une certitude existe, le développement et la
pérennité de SCAL'In passera par le partage. Partage
d'information (marché, réalisations), de connaissance (mise en
commun du savoir-faire et des initiatives), de production (en marge de
territoire pour une agence qui est en sur production). Ce partage d'information
et de connaissance doit être créé dès la phase
pilote, par des rencontres (formation) et des échanges à distance
(vidéo conférence, mail, échange de photos des
réalisations). Thomas CHOQUET doit non seulement être à
l'origine de ce partage mais il doit aussi le provoquer et s'assurer qu'il
existe même en dehors de son intervention.
La confiance, souvent évoquée à travers
la littérature, ne peut pas être décrétée
mais le dirigeant doit créer un climat favorable pour qu'elle se
développe. Les bases de départ sont présentes. Thomas
CHOQUET a créé le concept (compétence de savoir-faire), il
sera le seul formateur chez SCAL'In (compétence de transmission de
savoir). Il dispose d'une unité en nom propre et continue à
réaliser lui-même des escaliers (engagement envers le
réseau et autorité hiérarchique). Thomas CHOQUET est un
homme de dialogue et de partage. Il a un réel plaisir à
transmettre sa connaissance. Dès la phase pilote (avec le premier
entrant Mathias MOUCHET), il a instauré un climat de confiance et de
proximité, incitant ce nouvel arrivant à s'investir pleinement
dans les réalisations qui lui ont été confiées. Le
fait même d'avoir confié ses premiers chantiers à un
débutant représente une preuve de confiance, reconnue par ce
futur partenaire.
Cette comparaison avec l'entreprise Avis Immobilier nous
éclaire sur la structure telle qu'elle vit aujourd'hui (Avis
Immobilier), avec ses différentes commissions. Cette analyse est peu
52
instructive sur les débuts de l'organisation. Quelles
problématiques se sont posées ? Les premiers associés
disposaient-t-ils de fonds propres et dans quelle proportion ? »
Un élément essentiel pourtant sépare ces
2 entreprises. Si chez Avis Immobilier, les franchisés
développent un concept « clé en main » basé sur
un service, les franchisés de SCAL'In devront eux être à la
fois, des commerciaux, des concepteurs (chaque escalier réalisé
est un produit unique à créer), des techniciens (connaissances de
base nécessaires pour la conception des ouvrages) et des ouvriers
spécialisés puisqu'ils construiront eux-mêmes les ouvrages.
Là où la plupart des franchisés commercialisent ou posent
des produits manufacturés en amont, chez SCAL'In ils devront concevoir
les escaliers. Le recrutement de ces futurs franchisés pose
lui-même une problématique. « Où trouver ces candidats
à la fois commerciaux et entrepreneurs ? Comment les approcher ?
»
2. LIMITES DU TRAVAIL
A la fin de ce mémoire nous pouvons répondre
à la problématique principale : «Quelle serait le mode
gouvernance idéal pour une jeune TPE désirant se
développer grâce à une croissance externe ?»
La réponse peut être « La franchise comme
mode de gouvernance ». Ce mode de GE apparaît comme optimal. Il
répond à l'absence de fonds propres par un apport de capitaux via
les futurs franchisés. Cet apport répond à la
problématique financière et donne l'avantage d'impliquer les
franchisés qui seront responsables des fonds engagés dans leur
entreprise. L'implication entraînera alors une motivation à
créer de la valeur ajoutée, pour leur entreprise, mais aussi pour
le réseau auquel ils appartiendront.
La méthode utilisée (compilation des
données interne, entretien avec le dirigeant, les professionnels du BTP,
le comptable, les organisations professionnels) a été choisie en
fonction du temps qui était imparti et des livrables qui devaient
être conçus durant le stage. Avec plus de temps et de moyen, nous
aurions pu interroger des entreprises similaires, acheter des études de
grands cabinets (sur les marché du BTP et les franchises) et peut
être répondre mieux ou plus précisément à la
problématique. Si la problématique principale a trouvé une
réponse (Cf. Perspectives), les sous questions qu'elle engendre restent
parfois sans réponse.
53
3. PERSPECTIVES
La problématique entraînait des sous questions,
qui n'ont pas forcément trouvé leur réponse durant ce
stage.
« Comment SCAL'In peut attirer et rencontrer ses futurs
« franchisés » ? »
Cette question reste encore sans réponse et
mérite d'être traitée dans un projet étudiant ou un
mémoire. Si le cas SCAL'In est un cas particulier (franchisés
SCAL'In à la fois commerciaux, concepteurs, techniciens et ouvriers
spécialisés), il mérite une réponse qui servira
à d'autres entreprises futures dans la même configuration.
« Comment la structure doit-elle évoluer, en
structure et procédure, pour répondre aux besoins de l'entreprise
? »
La question des « conseils consultatifs » du GIE
doit être approfondie. A quel moment les mettre en place (quelle taille
de réseau) ?
« Quels outils de pilotage sont impératifs pour
répondre à l'ambition de SCAL In ? Réitération du
savoir-faire, fertilisation croisée, implication des partenaires
?»
L'étude, la création et la mise en place de ses
outils est un travail long mais essentiel. Il mérite à lui seul
un accompagnement de la tête de réseau dans ses attentes et une
consultation des franchisés quant à la perception de ses
outils.
Ce stage, au sein d'une TPE du BTP, et la réalisation
de ce mémoire m'ont enrichi sur le plan théorique et pratique. Si
l'exploration de la littérature sur la gouvernance d'entreprise m'a
permis de prendre du recul et de mieux comprendre la gouvernance d'une
entreprise privée, le stage au sein de cette TPE m'a donné
l'occasion de mettre en application l'enseignement du Master.
D'un commun accord avec le dirigeant, nous souhaitons
collaborer ensemble au développement de son concept à travers son
accompagnement et la recherche de partenaires pour SCAL'In. Ce sera pour moi
l'occasion de valider les options que nous avons envisagées.
VIII. BIBLIOGRAPHIE
54
Agliétta M. (1997), Régulation et
crises du capitalisme, éd. Odile Jacob, 1997
Boulay J et Isaac H. (2007), Contrôler les
réseaux d'entreprises avec les technologies de l'information, Revue
française de gestion, 2007/1 no 70, p. 103-115.
Chassard, Y. et C. Bouruet (2003), «
Gestion du personnel et de l'emploi dans les petites entreprises »,
Regards sur les PME, no 3.
Boulay J. et Chanut O. (2010), Les
réseaux de franchise, La Découverte « Repères »,
2010, p. 3
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Autority and Trust : From Ideal Form to Plural Forms, Annual Review of
Sociology, 15, p. 97-118.
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Charreaux G. (2006), Les théories de la
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cognitive et comportementale, Cahier du FARGO N° 1110402 version 1.
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Financial Economics, 3, October, p. 305-360
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Paris
55
Lazonick W. et O'Sullivan M. (1998), Corporate
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0804-8185, Oslo
Lazonick W. et O'Sullivan M. (2000),
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Manolis C., Dalstrom R., Nygaard A. (1995), A
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Empirical Perspectives, Cambridge.
Thiévaud J.-M. (1994), De la gouvernance
des grandes sociétés, Revue d'économie financière,
n°13, hiver, p.243-276.
I.
|
|
IX. TABLE DES MATIERES
|
|
REMERCIEMENTS
|
1
|
II.
|
|
SOMMAIRE
|
2
|
III.
|
|
INTRODUCTION
|
3
|
|
1.
|
Intérêt du sujet
|
4
|
|
2.
|
Présentation du contexte
|
4
|
|
3.
|
Enjeux théoriques du mémoire
|
4
|
|
4.
|
La problèmatique
|
5
|
|
5.
|
Les résultats
|
5
|
|
6.
|
Annonce du plan
|
6
|
IV.
|
|
REVUE DE LITTERATURE
|
7
|
|
1.
|
La gouvernance d'entreprise
|
7
|
|
A.
|
Un peu d'histoire
|
7
|
|
B.
|
Analyse conceptuelle de la Gouvernance d'Entreprise
|
9
|
|
|
|
a. Contenu institutionnel
|
10
|
|
b.
|
Dispositifs de régulation de la Gouvernance d'Entreprise
|
10
|
|
2.
|
Evolution des modes de gouvernance
|
12
|
|
A.
|
Le versant comportemental et la connaissance
|
12
|
|
B.
|
L'apport de la création de valeur
|
12
|
|
C.
|
La franchise comme mode de gouvernance
|
13
|
|
D.
|
La confiance comme mécanisme de gouvernance.
|
15
|
|
E.
|
Avantages de la forme plurale
|
16
|
|
3.
|
Synthèse
|
16
|
|
4.
|
Vide théorique
|
17
|
|
5.
|
Problèmatique
|
18
|
V.
|
|
METHODE
|
19
|
|
1.
|
Rappel de la problèmatique
|
19
|
|
2.
|
Contexte ayant conduit à la problèmatique
|
19
|
|
|
A.
|
HISTORIQUE DE SCAL IN
|
20
|
|
a.
|
Les prémices d'une TPE innovante
|
20
|
|
b.
|
Les limites de la première structure
|
21
|
|
c.
|
Le changement de cap
|
22
|
|
B.
|
ANALYSE DE SCAL IN
|
23
|
|
C.
|
CHOIX METHODOLOGIQUE
|
26
|
|
|
|
56
|
57
VI. RESULTATS 29
1. Besoins de l'entreprise 29
A. AMMORCES DE SOLUTIONS 30
B. IMPERATIFS D'UNE STRUCTURE AU NIVEAU NATIONAL 31
a. Autonomie de décision 31
b. Fixation des prix 32
c. Capacité financière 32
d. Transmission du savoir 32
e. Qualification du personnel 33
f. Profil des futurs dirigeants régionaux 33
g. Matériel de production 33
2. Mise en lumière des besoins en gouvernance 34
3. Réponses apportées en besoins de gouvernance
35
A. AUTOMIE DE DECISION 35
B. FIXATION DES PRIX 37
C. CAPACITE FINANCIERE 38
D. PILOTAGE ET OUTILS DE SUIVIS 39
4. La gourvernance d'entreprise adaptée a SCAL'In 41
A. LA MISE EN ROUTE DU RESEAU 41
B. L'EVOLUTION DU RESEAU 44
VII. DISCUSSION 48
1. La solution adaptée à SCAL'In en
parrallèle avec la littèrature. 48
2. Limites du travail 52
3. Perspectives 53
VIII. BIBLIOGRAPHIE 54
IX. TABLE DES MATIERES 56
X. ANNEXES 1
XI. INDEX DES SCHEMAS 10
1
X. ANNEXES
Table des matières des annexes
ANNEXE 1 Analyse Pestel du secteur de l'escalier
1
ANNEXE 2 Etude de marché Région Bretagne pour
le compte de SCAL'In 7
Pour des raisons de confidentialités, le Manuel
Opératoire (Tome 1 et 2), le Manuel de
Démarche Commerciale, n'existent qu'en version
numérique et ne peuvent pas figurer dans les annexes.
Il en va de même pour le Document d'Information
Préalable et le Contrat de Partenariat (confidentialité).
Ces documents pourront être consultés, lors de la
soutenance, en format numérique. 1. ANNEXE 1 Analyse Pestel du secteur
de l'escalier
Extrait de l'analyse sectorielle réalisée par des
étudiants du MASTER 2 CMOS (2013/2014) - Bensliman K., Noury S., Baraona
A.
ANALYSE DU SECTEUR DES ESCALIERS ET PERSPECTIVES
Enjeux du secteur
Les structures de secteur dépendent des conditions de base
que l'on peut également appeler les déterminants des structures
sectorielles, tels que les barrières à
l'entrée, la
différenciation, l'effet
d'expérience et les facteurs clés de
succès.
Mais, pour mieux comprendre le secteur, nous allons tout d'abord
nous focaliser sur la chaîne de valeur de l'industrie.
2
Organisation du métier
Artisans
CMI/ EMG
Maître
d'ouvrage
Architecte
Fin chantier
Chaîne de valeur de l'industrie des escaliers
Source : Réalisation personnelle
La chaîne de valeur de l'industrie des escaliers est
constitué de la façon suivante : le particulier peut, ou non,
faire appel à un architecte (comme nous l'avons annoncé
précédemment, si la superficie est inférieure à 170
m2, il n'est pas obligé).
L'architecte va donc faire appel à un constructeur de
maisons individuelles ou à une entreprise de maçonnerie
générale qui eux travaillent avec leurs propres artisans. C'est
dans cette phase que nous retrouvons le secteur des escaliers et le choix de
matériaux, pour finaliser le chantier.
Barrières à l'entrée du
secteur
Ce qui détermine l'entrée sur un marché
est l'existence d'un surprofit. Mais, en réalité, certaines
entrées sont plus accessibles que d'autres.
Parmi les barrières à l'entrée, nous
distinguons l'économie d'échelle qui, théoriquement, se
définit comme la décroissance des coûts avec l'augmentation
de la taille. Dans les secteurs
où la taille minimale de production est importante, il
est nécessaire d'établir, dès l'entrée, une
unité de production de taille importante.
Au sein du secteur des escaliers, il est important de
distinguer les différents types d'escaliers. En effet, les escaliers en
métal et en verre, par exemple, nécessitent d'importants
investissements au départ. Cela forme donc des charges fixes, afin de
pouvoir modeler et présenter plusieurs gammes aux particuliers.
Or, pour les escaliers en bois et les escaliers en
béton, il n'y a pas un grand besoin d'investissements ni de beaucoup de
machines.
Néanmoins, au sein du secteur des escaliers en
béton, afin de pouvoir présenter un produit innovant, il faut
investir dans la Recherche et Développement, et ce pour pouvoir se
différencier des concurrents.
Cependant, les coûts fixes peuvent être
récupérables. Et, si l'activité n'est pas assez rentable
pour l'entreprise, celle-ci peut alors la supprimer. Cela confirme donc que
dans le secteur, les barrières à l'entrée et sortie sont
faibles.
Ces barrières à l'entrée et à la
sortie sont d'autant plus faibles dans le secteur des escaliers en bois et
quasi inexistantes pour le secteur des escaliers en béton.
|
Bois
|
Béton
|
Métal
|
Verre
|
Economies
|
Faibles
|
Inexistantes
|
Fortes
|
Fortes
|
|
|
|
|
|
Barrières à la sortie
|
Faibles
|
Faibles
|
Coûts
Récupérables
|
Coûts
Récupérables
|
3
Economies d'échelle et barrières à
l'entrée
4
Les avantages des firmes en places
Les firmes présentes sur le marché peuvent
bénéficier de plusieurs avantages :
o Le savoir-faire
Les menuisiers, les serruriers et les fabricants d'escaliers
en verre détiennent un savoir- faire difficilement imitable. De ce fait,
il est délicat de s'improviser menuisier ou serrurier. Cependant,
concernant les escaliers en béton, la tendance est complètement
différente. Il ne faut pas avoir un grand savoir-faire pour
réaliser un escalier en béton standard. Toutefois, ce n'est plus
le cas lorsqu'il s'agit d'escaliers design en béton, car il faut des
compétences spécifiques pour pouvoir construire un escalier de
forme hélicoïdale par exemple et avec de belles finitions.
o Les avantages commerciaux
Parmi les barrières à l'entrée, nous
pouvons citer les avantages commerciaux qui correspondent à la
notoriété de l'entreprise. Cette notoriété peut
être acquise en présentant une gamme complète de
produits.
Les firmes déjà en place sur le secteur des
escaliers possèdent une large gamme de produits, que ce soit pour les
escaliers en verre, en bois, ou en métal.
Cela rend l'accès à ce secteur difficile pour
les nouveaux entrants car, pour être compétitif, il faut proposer
une gamme étendue de produits.
Concernant le marché des escaliers en béton, la
stratégie est la même, c'est-à-dire que le constructeur de
l'escalier en béton doit proposer une large gamme.
Sur ce secteur, seuls deux constructeurs proposent une large
gamme. Ces deux entreprises sont Scal'In et ID béton, qui sont les
seules sur le marché.
Quant aux maçons, qui peuvent aussi être
concurrents dans la construction des escaliers en béton, ils ne
proposent que des escaliers standards.
5
|
Bois
|
Béton
|
Verre
|
Métal
|
Charges fixes
|
Importantes
|
Faibles
|
Importantes
|
Importantes
|
Barrières à la sortie
|
Faibles
|
Faibles
|
Faibles
|
Faibles
|
Avantage des firmes sur place :
??Savoir Faire
??Avantages commerciaux
|
Important Forts
|
Important Forts
|
Important Forts
|
Important Forts
|
Tableau récapitulatif
Pour résumer, le secteur des escaliers est un secteur
qui peut être concentré, notamment concernant les escaliers en
verre, en bois, en métal et en béton design. En effet, ils
nécessitent la mobilisation de charges fixes importantes.
À propos du béton, les charges fixes peuvent
être faibles, mais seulement pour les escaliers standards en
béton. Pour pouvoir présenter des escaliers
différenciés, il faut faire de la recherche et du
développement, afin de proposer un nouveau concept. Ces barrières
à l'entrée favorisent la concentration des entreprises en
place.
Facteurs clés de succès
Pour être compétitif dans le secteur des
escaliers, il est capital pour les entreprises spécialisées de
disposer des facteurs clés de succès afin de pouvoir se
différencier de la concurrence.
Parmi ces facteurs clés de succès, nous pouvons
citer le rapport qualité prix, l'adaptabilité, le temps de
réalisation et enfin la capacité de proposer du sur mesure.
? Rapport qualité prix :
C'est l'un des principaux facteurs clés de succès. Cet aspect
peut être déterminant et peut encourager, ou au contraire,
être un frein à l'achat. En fait, le bas prix des escaliers n'est
pas forcément synonyme d'encouragement à l'achat. Le consommateur
étant de plus de plus aguerri, il est prêt à faire une
6
comparaison entre les produits existants sur le marché
pour faire le choix qui lui semble le plus rationnel.
? Adaptabilité : Il est
intéressant de proposer des escaliers avec un rapport qualité -
prix intéressant, encore faut-t-il qu'ils soient adaptés à
l'ouvrage dans lequel ils vont prendre place. Cette qualité peut donc
peser sur le choix de l'entreprise qui
fabrique l'escalier
? de réalisation : De
même, nous pouvons citer le temps de réalisation des escaliers
comme un déterminant non négligeable. Un constructeur qui
fabrique les escaliers en un temps précis et en respectant les
délais serait plus demandé par les constructeurs de maisons
individuelles, les architectes, ou même directement le particulier.
? Sur mesure : La fabrication
d'escaliers sur mesure peut constituer un
véritable facteur clé de succès. Leur
personnalisation permet de mieux répondre aux besoins du consommateur.
Elle assure aussi la fidélisation du client. Dans le cas du secteur des
escaliers, un client satisfait peut avoir recours au même fabricant ou
alors peut recommander l'entreprise à son entourage. Cette
stratégie va aussi permettre à l'entreprise de se
différencier des concurrents. La personnalisation permet de pratiquer
des prix supérieurs à la concurrence et ainsi d'augmenter la
marge.
Analyse Pestel du secteur
Politique
|
Economique
|
Social
|
Technologie
|
Environnement
|
Législa tion
|
Stabilité des
taux de prêts immobiliers
|
PIB stable depuis 2012
|
Croissance
de la
population
Rhône-
Alpes
|
Innovations orientées vers
le développement durable
|
Les fédérations
du bâtiment encouragent le recyclage des déchets
|
|
Renforcement des prêts à
taux zéro1
|
Taux de chômage élevé
|
|
|
RT 2012, respect
des normes environnementales obligatoire dans le
secteur de la
construction
|
|
1 Le renforcement des prêts à taux
zéro concerne les primo-accédants qui veulent acquérir un
logement
7
2. ANNEXE 2 - Etude de marché Région Bretagne
pour le compte de SCAL'In
Extrait de l'étude de marché, réalisé
en Avril 2014 dans le cadre de la réalisation du Document d'Information
Préalable Bretagne , indiquant la Forte propension pour le
bois.
A.Echantillon
Au total 29 acteurs ont été interrogés
(13 CMI, 7 Maîtres d'oeuvre, 2 Architectes, 2 Décorateurs
d'intérieur).
B.Résultats de l'enquête
Le concept est bien accueilli car novateur et inexistant sur
la région. Les constructeurs, maîtres d'oeuvre ou architectes ;
avouent que les escaliers en béton ne sont pas parfaitement
réalisés par les maçons.
Par manque d'offre et par habitude, la majorité des
constructeurs proposent des escaliers en bois. Ce sont des kits en bois
exotique, hêtre ou lamellé collé, sans contre marche. Les
prix varient entre 1300€ HT pour les plus bas de gamme à 3500€
HT pour les plus hauts de gamme.
Une seule entreprise de maçonnerie annonce sur son
site la fabrication d'escaliers en béton (Entreprise Yves GUERIN
à Saint Gondran), avec une seule photo de réalisation.
Pour une rare minorité de constructeurs, ils ont eu
l'occasion de faire réaliser par leurs maçons des escaliers en
béton, mais c'étaient des escaliers basiques (droit ou 1/4
tournant, entre 2 murs). (Un CMI nous indique même qu'il a dû
refusé la demande d'un escalier en béton, pour accéder
à une cave, à un de ses clients, car les maçons n'ont pas
su le réaliser. )
La raison invoqué par les CMI, est le prix de revient
des escaliers en béton, qu'il faut par la suite recouvrir en carrelage,
ce qui fait grimper les prix de revient.
Il faut différencier ici, les CMI, qui sont souvent
des grands groupes de constructeurs, réalisant du volume avec un prix au
mètre carré d'environ 1100 à 1200€, des entreprises
de maîtrises d'oeuvre qui s'orientent plus vers le moyen ou haut de
gamme, avec une vision plus qualitative.
Pour ces entreprises, l'arrivée du concept SCAL IN est
perçue positivement, comme une offre qui leur permettrait de se
différencier de la concurrence. Les produits SCAL IN (vu sur le site
internet), sont jugés comme « Design » « Beaux produits
». Ils reconnaissent que le bois est une habitude régionale, et
qu'aujourd'hui ils ont une demande qui s'oriente vers le métal, ou
mélange bois/métal. Ils jugent les escaliers en bois et en
métal « bruyants » « sonores » et seraient
intéressé par une offre béton.
La majorité, des entreprises interrogées, a
demandé les coordonnés de SCAL IN et la date d'ouverture de
l'agence.
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Ils souhaitent être contacté rapidement,
même si ils reconnaissent aujourd'hui ne pas connaître l'accueil
réservé par les clients, mais souhaitent proposer cette offre
nouvelle.
Cette attitude est aussi constatée chez les
architectes et les décorateurs d'intérieurs.
Extrait de l'étude de marché, réalisé
en Avril 2014 dans le cadre de la réalisation du Document d'Information
Préalable Bretagne , indiquant la nuisance sonore des escaliers
bois et le niveau bas de gamme des escaliers posé en maison
neuves.
TRAVERS DANIEL - Maître
d'oeuvre à Saint Aubin de Cormier -
http://www.dtravers.fr/
Entretien téléphonique de 15 minutes avec Mme
SOUFLET Annie Réalisation de maisons à petits budgets. Pas
énormément de maisons à étage.
Pour les escaliers nous posons que des escaliers en bois
avec une valeur de 2800 à 3500 € pour un escalier fini. «
Nous avons aujourd'hui des demandes d'escaliers en métal, alors
que c'est très bruyant, comme le bois d'ailleurs » «
Maintenant en même temps on n'a pas d'offre béton, alors je ne
sais pas si cela pourrait intéresser nos clients »
Annonce des prestations possibles, accès au site
internet.
« Ah oui c'est très beau, mais peut être
hors budget pour nos clients » « Ce serait intéressant de le
proposer »
Et avec un catalogue ou des photos dans vos locaux
« C'est une bonne idée, les clients pourraient
alors se projeter « « Dès que l'agence est ouverte il faut
venir nous démarcher pour que l'on puisse proposer cela ».
Qu'en pensez-vous ?
« Cela peut nous intéresser même si on
réalise peu d'escalier béton. Sur 110 maisons par an on fait 4
à 5 escaliers béton. On fait du bois parce que les maçons
ne sont pas à l'aise et que nos escaliers en bois sont bien et pas chers
».
Quel est le % de maison à étage ? « On
fait 95% de maison à étage »
Faites-vous des escaliers pour accéder aux combles ou
à une cave ?
« Non c'est très rare »
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Quel est le prix de vos escaliers en bois ?
« On fait des escaliers en bois lamellé
collé rabouté et on arrive à 1100HT pour les premiers
prix, sur une base 1/4 tournant. » « Pour les escaliers
béton on donne 80 euros par marche aux maçons, mais il n'aiment
pas les faire
MAISONS DEMEURANCES - Monsieur de
BRETON - Responsable des sous-traitants
http://www.maisons-demeurance.com/plans-maisons/construction-traditionnelle.html
110 Maisons par an en plan type pour la plus part
Présentation simple de l'offre SCAL IN Qu'en
pensez-vous
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XI. INDEX DES SCHEMAS
Figure 1 Schéma récapitulatif : Organisation des
systèmes de management et articulation des
dispositifs de gouvernance (Pérez, 2009) (Adaptation
personnelle) 11
Figure 2 Analyse SWOT appliquée à SCAL'In 25
Figure 3 Schématisation de l'organisation
divisionnalisée selon H MINTZBERG 30
Figure 4 Schéma organisationnel de SCAL'In après
son développement (Réalisation personnelle)
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Figure 5 Structure pilote de l'organisation SCAL'In
(Réalisation personnelle) 42
Figure 6 Schéma de la transmission du savoir dans
l'optique de la pérennité du réseau (Réalisation
personnelle) 44
Figure 7 Chaine de valeur de PORTER appliquée à
SCAL'In 45
Figure 8 Image extraite du site Avis-Immobilier 49
Figure 9 Tableau comparatif des outils mis en place chez Avis
Immobilier et chez SCAL'In 50
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