L'optimisation de l'accès au financement court terme et de la gestion du compte courant au sein des PME au Cameroun.( Télécharger le fichier original )par Bello ALIOU ADAMOU KEDGE BUSINESS SCHOOL-FRANCE - Mastère MSC en Management Financier et Organisationnel 2015 |
IV-2-L'accès au financementNous allons procéder à l'estimation du niveau de financement des entreprises par les banques, après quoi seront examinés les critères d'accès au financement. IV-2-1-La mesure de l'accès au financementMesurer le niveau de l'accès au financement équivaudrait à mesurer le niveau de rationnement de crédits. Il aurait fallu determiner la demande de crédit en volume et en valeur, puis les crédits octroyés, et calculer le ratio. Or, comme le souligne SMONDEL (2011, PP 47-48) sur le rationnement des crédits, les banques ne s'interessant pas aux demandes de crédits enrégistrées, et les entreprises non plus ne faisant pas cas de leurs échecs dans la quete de financement, l'application d'une telle méthode serait difficile et incertaine. Les methodes proposées par LOBEZ, JAFFEE et MODIGLIANI, cités par SMONDEL (2011, PP47-48) sont les suivantes : H=(Volume total des crédits octroyés-Crédits octroyés aux entreprises menacées de rattionnement)/Volume total des crédits octroyés Ou encore : H1=Crédits octroyés aux entreprises menacées de rationnement/( Crédits octroyés aux entreprises menacées de rattionnement+Crédits octroyés aux non menacées de rationnement) Thèse MSc Finance : « L'optimisation de
l'accès au financement court terme et de la gestion de compte courant au
sein des PME au Cameroun », 56 Ces mèthodes se sont averées sinon impossibles à appliquer, du moins difficultueuses et peu fiables, SMONDEL lui- même reconnaissant que le volume de crédits accordés aux entreprises ménacées de rationnement est une information « soft », donc plus ou moins subjectives. Aussi, nous avons adopté deux méthodes dont les indicateurs ne sont pas « directs » mais qui ont au moins le mérite d'utiliser des données objectives, fiables et disponibles : -la methode des crédits octoyés rapportés aux dépots collectés et ; - la méthode du nombre des comptes débiteurs rapporté au nombre total des comptes. IV-2-1-1- La méthode des crédits octroyés rapportés aux dépots collectésCette méthode mesure globalement la plus ou moins grande tendance des banques à utiliser les dépots qu'elles détiennent à l'octroi de crédits aux agents résidents, au détriment (ou en faveur) des emprunteurs non-résidents ou d'autres emplois. Nous allons l'affiner en comparant notre ratio à celui d'un pays de référence dans le cadre de ce travail (la France). Figure 16. Source: Cf. Fig. 17 Situation Dépôts et crédits au Cameroun, septembre 2013, en milliards de FCFA
Thèse MSc Finance : « L'optimisation de
l'accès au financement court terme et de la gestion de compte courant au
sein des PME au Cameroun », 57 Les ratios Figure 17
(1) et (2) : Jsqu'en septembre 2013 banques+Microfinance, Données MINFI Cameroun, Direction Générale du Trésor "Bulletin trimestriel sur le secteur financier camerounais" N° 011, Mars 2015 (3) et (4): Jusqu'en septembre 2013, Dépôts des résidents et Crédits octroyés aux résidents (3) et (4): Site Banque de France ( http://www.banque- france.fr/fileadmin/statistiques/fr/base/html/tmf_trim_detail_fr_depotbancec.html) france.fr/fileadmin/statistiques/fr/base/html/tmf_trim_detail_fr_crdtauxres.html) Il ressort des ratios ci-dessus détérminés que : - Les banques françaises financent les agents résidents plus que ces derniers n'ont effectué des dépots, et donc financent les résidents avec de l'épargne collectée à l'exterieur ou du revenu d'autres activités (ratio=105,5%) : les résidents présentent donc des profils de risque intéressants pour les banques françaises, et surtout au vu des taux bas appliqués comme nous l'avons vu plus haut. -Tandis que les banques camerounaises (ratio=80,5%) utilisent une partie de l'épargne des résidents soit pour financer des agents non résidents aux profils de risque meilleurs, soit pour d'autres emplois. C'est un signal en tout cas de la perception des emprunteurs domestiques par les banques camerounaises comme étant plus risqués que ceux exterieurs, ou encore que d'autres emplois auxquels ces dernières destinent les dépots qu'elles collectent. -Cela revient à dire que les emprunteurs exterieurs ou d'autres emplois font concurrence aux entreprises camerounaises, ce qui entraine des difficultés d'accès aux crédits. Thèse MSc Finance : « L'optimisation de
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