A. Point des connaissances antérieures liées
au problème général
Le problème général que s'attache
à résoudre cette étude est la tenue non satisfaisante de
la comptabilité patrimoniale de l'État. Notre objectif
général est de rechercher les conditions d'amélioration de
la tenue de la comptabilité patrimoniale de l'État au
Bénin. Ainsi, notre thématique de résolution est la
modernisation de la gestion financière publique par
l'amélioration de la tenue de la comptabilité patrimoniale.
L'adoption par l'administration publique d'une
comptabilité patrimoniale inspirée des normes privées
devient une nécessité à l'ère des exigences de la
transparence et de l'efficacité de la gestion publique. Elle vise
à améliorer l'information fournie aux acteurs publics. Elle tend
également à limiter les possibilités d'arbitrages
défavorables aux investissements de long terme et à l'entretien
des actifs publics. Elle donne au Parlement, aux organismes de contrôle
et aux citoyens, une appréciation des politiques menées,
renforçant les exigences de transparence des comptes publics et de
responsabilisation des gestionnaires publics. C'est dans cette optique que
Adhémar P., (2003), dans sa recherche intitulée « la
modernisation de la comptabilité de l'Etat en France : état des
lieux, enjeux et perspectives » affirme que l'adoption d'une
comptabilité patrimoniale doit renforcer la contrôlabilité
de la gestion publique en permettant notamment de disposer d'information
permettant des comparaisons entre les différentes institutions
publiques. Elle n'est pas moins une réforme complexe et coûteuse,
dont la conduite nécessite un contexte politique favorable et une
stratégie de mise en oeuvre adaptée. Pour Kott S. (2007) dans
«les Finances de l'État», « La
comptabilité patrimoniale permet d'identifier une situation
financière complexe, prenant en compte non seulement les
liquidités, mais aussi l'actif et le passif de l'État. Il s'agit
bien d'appréhender le patrimoine au-delà des recettes de
l'État ».
Il convient de rappeler que la protection du patrimoine est
une préoccupation née au milieu du 19è siècle. En
effet, la France se l'approprie sous la monarchie de juillet (1830-
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Pour l'amélioration de la tenue de la comptabilité
patrimoniale de l'Etat au Bénin 41
1848. Jusqu'alors, les monuments servaient prosaïquement
de carrières à pierres. (Bezançon X., 2004, Dans les
pas des batisseurs).
B. Points des connaissances antérieures
liées aux problèmes spécifiques
1. Point des connaissances antérieures sur
l'inexistence d'information détaillée sur la situation
patrimoniale de l'Etat
La comptabilité est un système d'organisation de
l'information financière permettre de saisir, de classer,
d'évaluer, d'enregistrer des données de base chiffrée et
de présenter des états financiers reflétant une image
fidèle du patrimoine, de la situation financière et du
résultat de l'entité à la date de clôture (Plan
comptable général).
Dans la plupart des pays, autant le budget de l'État,
qui décrit les flux de dépenses et de recettes, est largement
détaillé et débattu, autant l'aspect patrimonial est
généralement peu étudié et divulgué.
? L'aspect "Passif" (endettement de l'État) est
généralement chiffré et communiqué, mais souvent
incomplètement (par exemple peu d'indications sur les engagements futurs
découlant des décisions politiques et sociales)
? L'aspect "Actif" (patrimoine de l'État), qu'il
s'agisse des biens immobiliers, des actifs économiques (corporels et
incorporels) et de la situation de la trésorerie, est rarement
chiffré avec précision et encore moins publié.
La tenue de la comptabilité patrimoniale doit permettre
: « la connaissance de la situation du patrimoine, le calcul du prix de
revient, du coût et du rendement des services,
la détermination des résultats annuels »
(article 85 de la directive n°06/97/CM/UEMOA portant règlement
général sur la comptabilité publique).
Pour MÈDÉ N., (l'établissement d'une
comptabilité patrimoniale de l'Etat au Bénin : avancées et
contraintes, RFFp n° 98, pp110), l'établissement de la situation
patrimoniale de l'État requiert des outils et une technique
d'élaboration du bilan. La conclusion qu'il tire d'une comparaison des
expériences est que la tenue de la comptabilité de l'Etat est
« une entreprise de longue haleine ». La phase de transition a
duré sept ans en Grande-Bretagne, quatre ans en France et trois ans en
Nouvelle Zélande.
De même, la gestion financière publique
contemporaine et la gestion privée se rapprochent l'une de l'autre.
Ainsi, un aperçu du bilan des organisations privées permet-il
d'avoir une idée sur ce qu'on peut espérer de l'État.
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Pour l'amélioration de la tenue de la comptabilité
patrimoniale de l'Etat au Bénin 42
Structure d'un bilan privé
ACTIF IMMOBILISE (Classe 2)
20 Charges immobilisées
21 Immobilisations incorporelles
22 à 24 Immobilisations corporelles
25 Avances versées s/immobilisations
Immobilisations financières
26 Titres de participations
27 Autres immobilisations financières
(prêts, titres, immobilisés, dépôts et cautionnements
versés, intérêts courus)
Immobilisations dont HAO
|
CAPITAUX PROPRES (Classe 1) 10 Capital
10 à 12 Primes et réserves 13
Résultat net de l'exercice Autres capitaux propres
14 Subvention d'investissement
15 Provisions réglementées DETTES
FINANCIERES (classe 1)
16 Emprunts
17 Dettes de crédit-bail
19 Provisions financières pour risques et
charges
Dont HAO
|
|
PASSIF CIRCULANT (classe 4)
Dettes circulantes HAO (48)
(Dette d'investissement, dettes sur Acquisitions de
titres etc...)
419 Clients, avances reçues
40 Fournisseurs
44 Dettes fiscales
42 Dettes sociales
18/47 Autres dettes
|
|
ACTIF CIRCULANTS (Classes 3 et 4)
Actif circulant HAO (48) Stocks (31 à
38)
31 à 38 Marchandises
Créances et emplois assimilés (40
à 47) 409 Fournisseurs, avances versées
41 Clients
42 à 47 Autres créances
|
TRESORERIE ACTIF (Classe 5)
50 Titres de placement
52 à 58 Banque, CCP, caisse etc...
478 ECARTS DE CONVERSION ACTIF (Classe 4)
(perte probable de change)
|
TRESORERIE PASSIF (classe 5) 56 Banque et crédits
de trésorerie
(découverts, concours bancaires, ...)
|
|
479 ECART DE CONVERSION PASSIF (classe (gain probable de
change)
|
4)
|
Par ailleurs, une comptabilité patrimoniale bien tenue
comporte l'avantage de fournir à tout instant, l'état de la
situation nette de l'organisme intéressé et donc sa
capacité financière. C'est ainsi que dans son discours de
lancement de l'atelier de formation sur le thème «le passage
à la comptabilité de l'Etat en droit constaté et
patrimoine», le directeur d'AFRITAC, Jean Le Dem déclare que «
Si l'on ne connaît pas à tout moment les flux de dépenses
et de financement, on ne peut laisser s'accumuler la dette de l'Etat, ou au
contraire si on ne sait pas suffisamment tôt et précisément
le montant des recettes, on peut inutilement sous-exécuter
l'investissement public tant nécessaire. Comme dans toute entreprise,
connaître précisément le bilan de l'Etat est aussi
important pour la prise de décision ».
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Pour l'amélioration de la tenue de la comptabilité
patrimoniale de l'Etat au Bénin 43
Pour la Cour suprême, « Ces innovations permettent
de fournir une information plus complète et plus compréhensible
sur la situation patrimoniale de l'État en précisant le contenu
et la valeur des différentes composantes de ce patrimoine »
(Rapport sur l'exécution de la loi de finance pour l'année
2001, 2006, pp123).
Plus loin, la cours estime dans le même rapport
cité supra, qu'il est nécessaire, en dehors du nouveau plan
comptable, « d'accompagner le bilan de commentaires fournissant une
description plus complète des éléments du patrimoine et du
rapport d'évaluation de certains éléments de l'actif
immobilisé tels que les immobilisations incorporelles, les
immobilisations corporelles, les sols, les sous-sols, les immeubles, les
meubles et les équipements militaires ».
Mais pour mette en place ce système de suivi du
patrimoine, la situation de départ (bilan d'ouverture) doit être
établie. Selon Nathalie MORIN, « L'élaboration du bilan
d'ouverture ne se limite pas un changement de référentiel mais
traduit une démarche de reconstitution d'une nouvelle
comptabilité » (la nouvelle comptabilité de l'Etat, une
dynamique partagée au service de la section publique, RFFP
n°93, février 2006).
Actif
|
Passif
|
Immobilisations incorporelles
|
Brevet-R&D
|
Provisions pour risques et charges
|
Logiciels
|
Domaine public
|
Immobilisations corporelles
|
Parc immobilisé
|
Dettes
|
Infrastructures
|
Equipements militaires
|
Autres immobilisations
|
OEuvres d'art
|
Engagements hors bilan
|
Immobilisations financières
|
Stocks
|
Créances
|
Source : RFFP n°93, février 2006
Pour J. P. MILOT, « L'approche privilégiée
par les normes internationales accorde une place centrale au bilan » dans
comment comprendre les comptes de l'Etat et à quoi peuvent-ils
servir ?, RFFP n°93, février 2006, pp12.
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Pour l'amélioration de la tenue de la comptabilité
patrimoniale de l'Etat au Bénin 44
« Il existe alors un risque de production d'un bilan
lacunaire et donc potentiellement incohérent », J.P. MILOT,
comment comprendre les comptes de l'Etat et à quoi peuvent-ils
servir ?, RFFP n°93, février 2006, pp13.
2. Point des connaissances antérieures sur
l'incomplétude de l'établissement des états financiers de
l'État
Les nouvelles normes comptables de l'État
présentent les règles applicables pour l'élaboration des
états financiers et permettent de donner une vue globale du patrimoine
et de l'activité de l'État.
Les états financiers ont pour objectif de fournir une
information sur la situation financière, la performance et
l'évolution de la situation financière de l'entité. Cette
information contenue dans les états financiers est utile à la
prise des décisions « économiques ». Ils sont
destinés aux utilisateurs que sont :
· les investisseurs ;
· le personnel de l'entité ;
· les prêteurs et les bailleurs de fonds ;
· les fournisseurs et autres créditeurs ;
· les clients ;
· l'Etat et les organismes publics ;
· le public.
Les états financiers doivent présenter une image
fidèle de la situation financière, de la performance
financière et des flux de trésorerie d'une entité. L'image
fidèle requiert la juste représentation des effets des
transactions et autres événements affectant la vie de
l'entité.
Dans son rapport sur l'exécution de la loi de finances
pour l'année 2006, la Cour suprême du Bénin précise
que « la tenue d'une comptabilité générale de
l'État inspirée du SYSCOA implique la production en fin
d'exercice des états financiers ci-après :
? le bilan ;
? le compte de résultat ;
? le tableau financier des ressources et des emplois (TAFIRE) ; ?
l'état annexé, liste des informations. » (2006,
pp122-123).
La Cour a donc souhaité obtenir à l'appui du
Compte Général de l'Administration des Finances (CGAF), «
tous les états financiers prévus par le plan comptable en
vigueur
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Pour l'amélioration de la tenue de la comptabilité
patrimoniale de l'Etat au Bénin 45
Pour l'amélioration de la tenue de la comptabilité
patrimoniale de l'Etat au Bénin 46
afin d'avoir toutes les informations nécessaire
à l'appréciation de l'évolution de la situation
financière de l'État » (Rapport précité,
p.123).
Le bilan de l'État
Il s'agit d'un tableau de situation nette qui présente
la différence entre l'actif et le passif. L'actif recense et valorise
les éléments du patrimoine de l'État ; le passif recense
et valorise les engagements de l'État à l'égard de tiers
externes. Le bilan de l'État présente de nouvelles informations
ou complète certains éléments déjà existants
afin de répondre aux exigences des nouvelles normes de l'État :
immobilisations corporelles, stocks, charges à payer, provisions,...
Le bilan de l'État se distingue du bilan des
entreprises privées en raison des spécificités de son
action qui trouvent leur traduction dans les états financiers de
l'État.
Un actif est pour l'État une ressource
contrôlée qui participe à la mise en oeuvre des actions
publiques. La spécificité de certaines actions de l'État
implique inévitablement des méthodes de valorisation des biens
différentes du secteur privé, soit pour traduire correctement
l'action de l'État dans les comptes, soit parce qu'il n'existe pas
d'équivalent dans le secteur privé (les monuments historiques,
les routes, les prisons, les actifs militaires par exemple).
Le traitement des passifs dans le bilan de l'État
trouve une mise en application différente liée à des
contraintes et pratiques spécifiques. Par exemple, concernant les
engagements de retraite, les principes comptables généralement
admis au niveau international pour le secteur privé (IFRS) imposent leur
comptabilisation au passif du bilan des entreprises. Le Comité des
normes de l'État a tranché pour une présentation des
engagements de retraite des fonctionnaires de l'État en hors bilan
dès lors qu'il s'agit d'un système de retraites par
répartition. Les spécificités des états financiers
de l'État conduisent à déconnecter la notion de situation
nette du concept de création de richesse.
Au bilan tout d'abord, l'État ne dispose pas de capital
social. D'autre part, la capacité de l'État à lever
l'impôt, qui constitue un actif incorporel, n'est pas
intégrée au bilan de l'État en raison de la
difficulté d'en donner une valorisation objective. Autre exemple, les
monuments historiques sont valorisés à l'actif à l'euro
symbolique. L'ensemble de ces particularités peut conduire à un
déséquilibre du bilan de l'État qui se traduit par une
situation nette négative. Au compte de résultat, la non
correspondance des produits et des charges a pour conséquence logique
que le niveau de résultat de l'État ne
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correspond pas à une perte ou à une
création de valeur par rapport aux moyens engagés comme dans le
cas d'une entreprise.
Par conséquent, une situation nette négative
dans les comptes de l'État ne signifie pas une destruction de richesse
comme le traduirait un résultat net négatif d'une entreprise
privée mais reflète un déséquilibre du bilan de
l'État intrinsèque à la mise en oeuvre de ses missions de
service public. Cette situation se retrouve dans les comptes de nombreux
États étrangers ou organisations internationales ne disposant pas
structurellement de capital.
Le compte de résultat de l'État
Il est constitué de trois tableaux successifs qui
représentent la totalité des charges et des produits de
l'exercice comptable : le tableau des charges nettes, le tableau des produits
régaliens et le tableau de détermination du solde des
opérations de l'exercice.
Le compte de résultat de l'État est
spécifique par rapport à celui d'une entreprise privée car
il n'y a pas, au niveau d'un État, de lien direct et immédiat
entre les charges engagées pour la mise en oeuvre des politiques et les
produits collectés (essentiellement les impôts). Le
résultat comptable de l'État ne correspond donc pas, comme dans
le cas des entreprises, à une création de richesse ou à
une diminution de richesse par rapport aux moyens initiaux engagés dans
la structure.
De ce fait, pour l'État, on distingue un tableau des
charges nettes qui permet de mettre en avant l'importance respective des
grandes catégories de dépenses (fonctionnement, interventions,
etc.) nettes des produits annexes et un tableau des produits régaliens
nets qui permet de faire ressortir l'impact des recettes fiscales.
Le tableau des flux de trésorerie
Il présente les entrées et les sorties de
trésorerie qui sont classées en trois catégories :
? les flux de trésorerie liés à
l'activité,
? les flux de trésorerie liés aux opérations
d'investissement, ? les flux de trésorerie liés aux
opérations de financement.
L'annexe
L'annexe participe à la diffusion d'une information
transparente sur la situation financière de l'État. L'état
annexé contient l'ensemble des informations utiles à la
compréhension et à l'utilisation des états financiers de
l'Etat. Il comprend
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Pour l'amélioration de la tenue de la comptabilité
patrimoniale de l'Etat au Bénin 47
notamment l'explicitation et le chiffrage des engagements hors
bilan. Toute opération particulière de modification des normes
comptables, destinée à fournir une information sincère,
entre deux exercices doit être décrite et justifiée dans
l'état annexé. (Article 29, Directive portant plan comptable
CEMAC, Article 27, Directive portant plan comptable UEMOA).
« L'État vient en effet de publier, pour
l'exercice 2006, son premier « compte général »
composé d'états financiers très proches, dans leur format,
de ceux des entreprises », Jean-Raphaël ALVENTOSA, Patrick LEFAS et
Julien GOUBAULT, la première certification des comptes de
l'Etat, RFFP n°99, septembre 2007, pp 41.
« Le classement des différentes opérations
s'est fait autour de la notion centrale de processus comptable, à partir
d'un faisceau de quatre critères : comptes impactés,
régime juridique des opérations, système d'information et
structures administratives concernées. Ce sont ainsi près de
soixante-dix processus qui ont été identifiés pour
cartographier l'activité financière de l'État. Pour plus
de lisibilité, ces processus comptables ont été
regroupés dans sept cycles » (le contrôle interne, un
enjeu majeur pour la qualité des comptes de l'État, Alain
CAUMEIL, RFFP n°93, février 2006).
Immobilisations et Stocks
Charges
Engagements et provisions
Etats financiers
Trésorerie
Dettes
Produits
Selon la Cour suprême, « en dehors de la
présentation des résultats de l'exercice, les états
financiers permettent de suivre l'évolution du patrimoine de
l'État » (Rapport sur l'exécution de la loi de finances
pour l'année 2002, 2006, pp120).
Réalisé et soutenu par Gratien Tonankpon
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Pour l'amélioration de la tenue de la comptabilité
patrimoniale de l'Etat au Bénin 48
3. Point des connaissances antérieures sur le risque
de non-respect du principe des droits constatés au regard du nouveau
contexte de gestion des finances publiques
Les systèmes d'information utilisés par les
Etats sont désormais conçus en tenant compte des exigences de la
tenue de la comptabilité avec le respect du principe des droits
constatés. Cette réforme comptable a été
progressive. Ainsi, le Canada n'est passé à une
comptabilité en droits constatés intégrale qu'en 2003 ;
après s'être éloigné de la comptabilité de
caisse vers la fin de l'année 1979. La mise en oeuvre de la
comptabilité des droits constatés en France a
nécessité un changement dans le processus de collecte des
données, la pratique et la culture de jugement des comptes. La France a
mis près de sept ans pour passer de la comptabilité base caisse
à la comptabilité en droits constatés, avec les
étapes suivantes :
y' 28 juin 2001 : Loi organique relative aux lois de finances
modifiée et adoptée par le parlement ;
y' 1er août 2001 : Nouvelles règles
budgétaires dans la loi organique relative aux lois de finances ;
y' 2002 : Création d'une commission pour les comptes
publics ; y' 1er janvier 2003 : Règles budgétaires mise en oeuvre
en liaison avec le débats budgétaires ;
y' 1er janvier 2004 : Mise en oeuvre règles
budgétaires avec quelques nouvelles dispositions ;
y' 1er janvier 2005 : Loi de finances a introduit la
modification de la comptabilité base caisse ;
y' 1er janvier 2006: Les comptes sont établis sur la base
de droits constatés.
La mise en oeuvre de ce processus a été rendue
possible grâce à une volonté politique nationale forte,
à la création d'un référentiel comptable
adapté au contexte et aux opérations de l'Etat après une
réflexion sur les moyens (organisation comptable ; moyens techniques,
humains...) et à la constitution d'un comité de normalisation
placé sous l'autorité du ministre des finances.
Selon Kott S. (2007), dans «les comptes de
l'État», « L'inscription des droits constatés est
plus élaborée que l'inscription des flux ; elle relève
d'une démarche que l'on qualifie de « patrimoniale ». Elle
permet d'inscrire, en amont du mouvement lui-même, la cause juridique du
mouvement. L'intérêt de l'inscription des droits constatés
est de
Réalisé et soutenu par Gratien Tonankpon
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Pour l'amélioration de la tenue de la comptabilité
patrimoniale de l'Etat au Bénin 49
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patrimoniale de l'Etat au Bénin 51
permettre, en l'absence de tout mouvement de caisse, de
connaître l'état des fonds dont on dispose théoriquement
».
Pour Stéphane THÉBAULT dans son article
intitulé «à quoi sert la qualité comptable
?», « la qualité comptable trouve une application directe
s'agissant de la comptabilité générale de l'État.
En effet, fondée sur le principe de la constatation des droits et des
obligations, elle reprend ici l'une des principales caractéristiques de
la comptabilité des entreprises et vise ainsi, à donner une image
de la situation de l'entité » (RFFP n°112, novembre 2010,
pp109).
A l'issue de ce travail de restitution des connaissances
antérieures sur les différents problèmes en étude,
il urge de choisir la méthodologie devant conduire leur
résolution.
|