Résumé
1
Mots Clés :
1
Abstract :
2
Introduction
3
Objet de la recherche
6
Intérêt et objectifs de la
recherche
6
Problématique de la recherche
8
Démarche de la recherche
9
Démarche de la recherche
11
Chapitre I : Cadre conceptuel et
théorique de la recherche : management stratégique des
compétences et création de valeur
12
Section 1: cadre conceptuel de la recherche
13
Paragraphe 1 : Conceptions et
éléments clés du MSC
15
Paragraphe 2 : Fondements conceptuels de la
notion « création de valeur »
34
Section 2: Revue de littérature
43
Paragraphe1 : Nature et dynamique du
« management stratégique des
compétences »
44
Paragraphe2 : Analyse théorique de la
« création de valeur » dans la littérature en
gestion
57
Chapitre II : le management stratégique
des compétences levier majeur de la création de valeur
72
Section1: liens entre le MSG et CV
72
Paragraphe1 : Compétences
stratégiques source d'amélioration de la performance globale
72
Paragraphe2 : Contribution du MSC à la
création de valeur
72
Section2: déterminants de la création
de valeur
72
Paragraphe 1 : déterminants liés
à l'organisation
72
Paragraphe 2 : déterminants liés
aux individus
76
Chapitre III : Champ empirique de la
recherche
77
Section I : construction du modèle et
méthodologie de recherche
77
Paragraphe 1 : hypothèses et
Modèle de recherche
77
paragraphe2 : Epistémologie et
méthodologique de la recherche
88
Section II : Cas empirique de la recherche
101
Paragraphe 1 : présentation du terrain
de recherche
101
Paragraphe 2 : Analyse des résultats de
l'étude
110
Conclusion Générale:
120
Références Bibliographique
123
Table des matières
128
Résumé
Au Maroc, l'ensemble des entreprises et administration s'est
engagé dans des projets de modernisation des structures
organisationnelle dont la fonction RH est devenue le pivot du management, elle
est appelé à jouer un rôle majeur permettant d'assurer la
performance et la création de la valeur qui représente la mission
de toute entreprise quelque soit sa nature, sa taille et son domaine
d'activité.Le management des ressources humaines est apparaît dans
plusieurs champs disciplinaires qui s'intéressent au
développement du mode de gestion et de management des organisations tout
en vérifiant l'impact des actions RH tant sur le résultat et la
compétitivité de l'entreprise que sur l'employabilité des
salariés qui définit le contrat d'engagement de l'entreprise
à l'égard du travailleur, dans les nouvelles approches
managériales on parle plus d'un emploi contre un salaire mais d'une
employabilité contre un résultat. Cette employabilité se
traduit par la capacité des salariés à développer
ses compétences et à garantir sa capacité de se maintenir
en emploi à travers les actions menées par l'entreprise dont
l'objectif est la contribution à la performance, du fait que
« pour assurer cette « performance » du
salarié, l'entreprise s'engage à développer ses
compétences »1(*).Cet engagement se traduit par les actions de la GRH
mise en oeuvre et particulièrement le management des compétences
qui constitue le coeur de la fonction RH et de la stratégie de
l'entreprise.
Mots Clés :
Management stratégique des compétences,
création de valeur, compétences stratégiques,
apprentissage organisationnel, valeur stratégique, valeur
substantielle
Abstract :
In Morocco, all administrations and companies
has undertaken projects for
modernizationof organizational structures which the HR
function has become a mainstay of management, it will
play a major role to ensure the performance
and creation of value that represents the mission of any
business, whatever its nature, size and area of ??activity. The
management of human resources is displayed in a variety of
fields concerned with the development of management
style and organizational management while checking the
impact of HR actions as the outcome and thecompany's
competitiveness on the employability of employees that
defines the contract of the company in respect of the
worker in new managerial approaches we speak more than one
job against a salary but an employability against
income. This results inemployability the ability of
employees to develop their skills and ensure its ability
toremain employed through the actions of the company whose
objective is the contribution to performance, the fact that
"to ensure that "performance" of the employee, the
company is committed to developing their skills. "This commitment is
reflected by the actions of the HRM implementation
and particularly the management skills that is the
heart of the HR function and business strategy.
Keywords:
Strategic management of competencies, value
creation, strategic skills, organizational learning, strategic
value,
Introduction
Dans le cadre de la concurrence accrue
générée par la globalisation des marchés, la
mondialisation, l'internationalisation de l'économie et l'accroissement
des poussées concurrentielles, le développement des technologies
et les défis de l'évolution démographique, les entreprises
marocaines quelque soit leur taille, leurs activités, privé ou
publiques, à l'égard des organisations américaines et
européennes, ont tenté de trouvé d'autre méthodes
pour conserver ou renforcer leur avantage concurrentielà fin de faire
face à un environnement qui est de plus en plus complexe et turbulent
dont la complexité est à la fois économique, technologique
et social, elle prend la forme d'un enchevêtrement d'action et de
réactions difficilement modélisables, or la turbulence c'est la
perception de l'impossibilité d'utiliser les modèles
passés dans la conduite de son action.
En effet durant les premières années
d'industrialisation,l'économie d'échelle à
été un véritable moteur pour avoir un avantage
concurrentiel et de création de valeur qui est, depuis toujours, la
mission de l'entreprise. Par la suite, de nouveaux marché se sont
développés au Japon, dans le Sud-Est asiatique, en Afrique et en
Inde ce qui a poussé la plupart des sociétés industrielle
de revoir leurs formes et leurs structures en accordant plus d'importance aux
ressources et leur développement notamment celle de
« l'homme » et en recherchant des nouvelles méthodes
de travail plus flexibles.
La prise en compte de la dimension humaine dans
l'amélioration et la reconfiguration des structures organisationnelles
était un élément incontournable pour faire face aux
exigences de l'organisation du travail qui s'est trouvé confronté
à un marché de plus en plus concurrentiel et une économie
en forte évolution. Cela était parmi les principales raisons du
rejet de plusieurs modèles d'une part, et l'apparition de nouveaux
modèles tels que le modèle
« compétences » d'autre part.
Les théoriciens de la contingence organisationnelle
invitent de tenir en compte l'environnement à fin de renforcer la
compétitivité des entreprises, ce postulat était à
l'origine du développement des démarches compétences,
dans une structure de type « organique » qui est souple et
adaptable, et de rupture de plusieurs modèles d'organisation qui adopte
une structure « mécaniste »
caractérisée par le formalisme et la rigidité.
L'apparition des principes de management tels que la
qualité, la réactivité, l'innovation comme défis
majeurs de la compétitivité ont amené les entreprises
à favoriser le rôle cruciale du capital humain dans leurs
processus organisationnelles :
· Partant du postulat que «l'entreprise gagnante est
celle saura faire non seulement mieux que les autres mais avant les
autres »2(*), le
principe de réactivité suppose une autonomie et marge de
manoeuvre.
· Le principe qualité est devenu indispensable
pour assurer la compétitivité de l'entreprise, elle est
« une condition de survie nécessaire mais non suffisante pour
procurer un avantage concurrentiel »3(*).
· Le principe innovation est un enjeu premier de la
compétitivité des entreprises, ces dernières doivent
concevoir et innover, qui signifie être capable de réunir et de
faire coopérer une grande variété de connaissances, de
compétences et de personnalité, plus vite que les autres le
principe est de « savoir produire du nouveau non seulement de
qualité, mais plus vite que les autres »4(*) la rapidité et la
qualité des interactions entre des ressources variées fondent la
capacité d'innovation.
P. Zarfian a développéle
« modèle de la compétence » en soulignant
que « les pratiques émergent en lien avec certaines
évolutions des modes de conduite d'organisations
productives »5(*)
:
· La transformation des organisations du travail de fait
de la modification des règles du jeu concurrentiel (recherche de
qualité, de réduction de délai,...)
· Evolution de la pensée stratégique qui
promeut la nécessité de s'appuyer sur ces compétences
spécifiques afin d'en tirer un avantage concurrentiel
· Transformation du lien salarial, en réponse
à des exigences de flexibilité.
Un autre facteur favorise l'intégration et le
développement de la démarche
« compétence » dans l'organisation, il s'agit de
« la tertiarisation de l'économie » qui
« concerne l'ensemble des activités de production qui entre
dans une logique de l'économie de service »6(*) dont l'organisation devient
«orientée client» dont elle doit développer et
améliorer les relations durables avec les clients ce qui donne une
importance de plus en plus croissant à la dimension comportementale de
la compétence qui est n'est plus considérée comme
technique mais pluridimensionnelle en intégrant des exigences de
qualité, de réactivité d'innovation et de relation.
Dans le cadre du contexte économique, on ajoute
l'intelligence économique, l'activité de veille, la gestion des
connaissances et surtout le développement de l'économie de la
connaissance et du savoir qui sont devenue plus dynamique dans le monde et
source de création de richesses ainsi en pleine extension. En effet,
pour agir avec compétence, il faut être capable de mobiliser non
seulement ses propres savoirs mais ceux qui sont capitalisés dans des
réseaux ressources et de participer à l'actualisation et au
renouvellement de ces derniers. L'économie du savoir consiste à
transformer l'information en connaissances dans une démarche
« compétence ».
Au Maroc, l'ensemble des entreprises et administration s'est
engagé dans des projets de modernisation des structures
organisationnelle dont la fonction RH est devenue le pivot du management, elle
est appelé à jouer un rôle majeur permettant d'assurer la
performance et la création de la valeur qui représente la mission
de toute entreprise quelque soit sa nature, sa taille et son domaine
d'activité.Le management des ressources humaines est apparaît dans
plusieurs champs disciplinaires qui s'intéressent au
développement du mode de gestion et de management des organisations tout
en vérifiant l'impact des actions RH tant sur le résultat et la
compétitivité de l'entreprise que sur l'employabilité des
salariés qui définit le contrat d'engagement de l'entreprise
à l'égard du travailleur, dans les nouvelles approches
managériales on parle plus d'un emploi contre un salaire mais d'une
employabilité contre un résultat. Cette employabilité se
traduit par la capacité des salariés à développer
ses compétences et à garantir sa capacité de se maintenir
en emploi à travers les actions menées par l'entreprise dont
l'objectif est la contribution à la performance, du fait que
« pour assurer cette « performance » du
salarié, l'entreprise s'engage à développer ses
compétences »7(*).Cet engagement se traduit par les actions de la GRH
mise en oeuvre et particulièrement le management des compétences
qui constitue le coeur de la fonction RH et de la stratégie de
l'entreprise.
Objet
de la recherche
La notion « compétence » trouve sa
place dans plusieurs champs de recherche notamment dans le management
stratégique qui le considère comme une source d'avantage
concurrentiel. Aujourd'hui les entreprises sont jugées non seulement sur
leurs aptitudes de créer la valeur mais sur leur capacité
d'acquérir, de fidéliser, valoriser et développer ses
compétences clés et stratégiques ainsi que mobiliser
l'énergie et l'intelligence collective.
En effet, le présent travail vise l'étude et
l'analyse de la contribution du management stratégique des
compétences sur la création de la valeur de l'entreprise.
Dans cette perspective, deux questions s'imposent :
Pourquoi le choix de sujet ?
Comment traiter le sujet ?
D'où la première question fait l'objet de
l'intérêt théorique, managérial et pratique de la
recherche et la deuxième concerne la méthodologie adoptée
pour répondre à la problématique
Intérêt et objectifs de la recherche
L'intérêt de sujet est une caractéristique
importante permettant d'expliquer l'importance et l'originalité de la
recherche.
Dans le cadre de cette recherche la question qui se pose est
autour de l'intérêt que présente la problématique,
donc en quoi l'analyse de la contribution du management stratégique des
compétences sur la création de la valeur par les ressources
humaines constitue-t-elle un intérêt ? La réponse
à cette question peut être analysée selon trois
plans :
Sur le plan théorique, la plupart des
études et des travaux réalisés en matière de
gestion et du management d'entreprise ont pour objectif de faire face à
l'instabilité des situations et des contextes de l'environnement
d'où « les entreprises sont entrées dans un mouvement
permanent de changement dû aux impacts simultanés de multiples
facteurs : technologiques, financières, stratégiques,
concurrentiels, culturels... »8(*) ces facteurs ont poussé les chercheurs et les
praticiens à s'intéresser au traitement des problèmes de
performance, de compétitivité et de création de valeur
d'une part et d'autre part à analyser les facteurs clés
conduisant à la réalisation des finalités
organisationnelles et des objectifs stratégiques.
En ce qui concerne les compétences, notre objet de
recherche, plusieurs courants ont mis l'accent sur les actions
stratégiques des ressources humaines permettant une exploitation et une
valorisation des compétences clés dans la conduite et la
performance de l'entreprise. En effet, la fonction RH est devenue le socle du
management, l'évolution du concept et des outils de gestion des
ressources humaines ainsi que leur développement dans les sciences de
gestion et les approches managériales ont donné naissance
à autres notions qui ont montré leurs apports dans la conduite
des organisations dans la pratique tant dans la théorie.
Parmi ces concepts, la notion
« compétences » « devient en quelque sorte
le pivot de la gestion des ressources humaines »9(*), dans ce cadre on entend parler
du « management des compétences » et de
« la gestion des compétences », deux concept qui se
différencie en termes de domaines d'intervention du fait que
« le management des compétences concerne le pilotage des
actions sur terrain, alors que la gestion des compétences est
plutôt considéré comme une fonction d'élaboration et
d'application des règles de gestion définies par la fonction
ressources humaines »10(*) ce qui montre que le champ d'action du management des
compétences est à la fois plus global et plus complet. Cette
globalité a permis au management des compétences d'être
traiter dans plusieurs domaines plus précisément le management
stratégique qui a intégré cette notion, contrairement au
champ de la gestion des ressources humaines, dans la théorie avant de
donner lieu à des tentatives de mise en oeuvre plus concrètes et
qui a montré le rôle des compétences stratégiques en
adoptant une démarche globale dans la conduite, la performance et la
création de valeur de l'entreprise. Autrement dit, de point de vue
théorique la plupart des travaux traitant les compétences mettent
l'accent sur l'apport de l'approche à base des compétences sue le
management stratégique.
Par ailleurs les théories managériales ont ainsi
que la création de valeur est la mission principale de toute
organisation, elle est au sommet de la stratégie globale, d'ailleurs
« ce qui compte ce n'est pas la valeur mais la création de
valeur »11(*)
d'où la performance globale repose essentiellement sur
l'efficacité de la stratégie et surtout celle des ressources
humaines qui « favorise l'innovation, la compétitivité, la
réussite et la pérennité de l'entreprise quine saurait
exister sans le développement, l'engagement et la motivation des hommes
et des femmes de l'organisation. C'est participer pleinement à la
création de valeur pourl'entreprise et ses
salariés »12(*).
Sur le plan managérial, l'objectif de
la recherche en gestion est de trouver des solutions aux problèmes
concrets rencontrés par les organisations par la production des
connaissances utiles pour les managers.
Dans notre cas, l'intérêt de cette recherche est
d'analyser le rôle du management stratégique des
compétences générant de la valeur.
Sur le plan pratique, notre champ de
recherche concerne le secteur publique marocain qui a mis en place plusieurs
réformes de modernisation et de restructuration des modes de gestion
afin de répondre aux exigences des citoyens en mobilisant toutes ses
ressources que soit technologiques, financiers ou humaines. En effet, ce
secteur a connu une évolution considérable avec la mise en oeuvre
de nouveaux dispositifs surtout en matière de gestion des ressources
humaines, mais la question qui se pose toujours c'est si le nouveau
système de management des ressources humaines adopté que soit au
niveau du management des talents, celui de la performance et des
compétences permet de rendre le secteur plus compétitif et de lui
créer de la valeur ? et comment la création de valeur y est
présenté ?
Problématique de la recherche
Ce travail s'inscrit dans le cadre d'une approche qui est
devenue le socle de la gestion des ressources humaines et le management
stratégique.
« Traiter le management des compétences,
c'est traiter des effets sur la conduite générale des
organisations d'une approche des hommes et du travail fondée sur l'usage
de la notion compétence »13(*). Toutefois, la conduite de l'organisation repose sur
la mise en oeuvre d'une stratégie qui englobe toutes les
dimensionsmanagériales dont la fonction RH fait partie et qui occupe une
place primordiale dans la chaîne de création de valeur à
travers la conduite de ses actions stratégiques liées en premier
lieu au management des ressources et des compétences.
Dans cette perspective, la problématique qui oriente
cette recherche est : Comment le management stratégique des
compétences contribue-t-il à la création de valeur de
l'entreprise?
Démarche de la recherche
La présente recherche s'inscrit principalement dans le
courant du management stratégique qui analyse l'organisation dans sa
globalitédont notre analyse prendre en considération plusieurs
éléments de l'organisation, par ailleurs, cette globalité
ainsi que la complexité du sujet et le manque des études
réalisées nous amène à étudier le
thème dans les autres courants managériaux permettant de
répondre à notre problématique.
Dans cette perspective, on accepte le postulat dont le
management stratégique des compétences contribue à la
création de valeur pour l'entreprise, ce postulat peut être
considéré comme une réponse préalable à
notre problématique de recherche.
Le thème contient deux concepts centraux pour cela, et
afin de bien assimiler le sujet et comprendre le lien entre les deux ainsi que
la contribution du management stratégique des compétences sur la
création de valeur on est censé d'étudier chaque concept
indépendamment, pour cela, au début on adopte la méthode
de décomposition-recomposition qui nous est amené à poser
certaines questions qui peuvent nous aider à tester notre
hypothèse, à savoir :
Ø De quel concept de
« compétences » les entreprises ont-elles
besoin ?
Ø Comment les compétences se sont
émergé dans le management stratégique ?
Ø De quelle mesure les « démarches
compétences » représente un intérêt dans
la stratégie globale de l'entreprise ?
Ø Que signifie le concept
« valeur » dans l'organisation ?
Ø Qu'est ce qu'on entend par la création de
valeur ?
Ø De quelle création de valeur on a besoin en
mangement stratégique ?
Ensuite, on essaye d'établir le lien entre les deux
concepts en répondant d'une façon préalable à notre
problématique centrale à travers une série de
questionnement telle que :
Ø Comment les compétences stratégiques
permettent l'amélioration de la performance globale de
l'entreprise ?
Ø Comment les actions du management stratégique
des compétences peuvent être un levier de performance en
contribuant à l'innovation, à la compétitivité et
à la création de la valeur ?
Ø Et quels sont les déterminants de la
création de valeur qui sont liées au management
stratégiques des compétences ?
Et enfin, on termine par une étude sur terrain dans une
démarche hypothético-déductive afin de valider notre
hypothèse de départ en se basant sur l'analyse théorique
faite au préalable.
Le schéma ci-après récapitule notre
démarche.
Démarche de la recherche
Méthodologie et construction du modèle de
recherche
Méthodologie et épistémologie de
recherche
Thématique de départ
Contexte et objet de la recherche
Champ théorique de la recherche
Conceptions et éléments clés du management
stratégique des compétences
Recommandations et pistes de réflexion
Nature et dynamique du management stratégique des
compétences
Cadre théorique de la recherche
Déterminants de la création de valeur
Création de valeur dans la littérature en
gestion
Contribution du MSC à la création de valeur
Modèle de recherche
Cas empirique et validation des hypothèses
Compétence source de la performance globale
Intérêt et problématique de recherche
Liens entre le MSC et la CV
Déterminants liés à l'organisation
Déterminants liés à l'individu
Cadre conceptuel de la recherche
Analyse théorique de la Création de valeur en
sciences de gestion
Relation entre le MSC et la CV
Champ empirique de la recherche
Chapitre I: Champ théorique de la recherche: management
stratégique descompétences et création de valeur
Le présent chapitre s'inscrit dans une démarche
analytique des différentes conceptions et fondements théoriques
relatives à notre thème de recherche. Il est subdiviséen
deux grandes sections dont la première sera consacré au cadre
conceptuel de la recherche qui traite l'ensemble des notions et des concepts
clés ainsi que les éléments constitutifs des conceptions
et la deuxième présente l'aspect théorique de la recherche
en mettant l'accent sur les différentes théories et approches
développant les thèmes des
« compétences » et de la
« valeur » expliquant l'émergence du
« management stratégique des compétences » et
celle de la « création de valeur ».
En effet, les deux thèmes présentent une
difficulté et une complexité dans leurs conceptions et leur
analyse, cette difficulté s'explique par la multiplicité de
disciplines et d'approches ainsi que les champs de recherche dont l'objectif
d'étude et d'analyse se différencient de l'un à
l'autre.
De ce fait, le présent travail s'inscrit dans courant
du management stratégique qui est au coeur de notre recherche tout en
mettant l'accent sur les autres disciplines en particulier la GRH ce qui nous
facilitera l'assimilation de l'émergence du management
stratégique des compétences et la création de valeur dans
les organisations ainsi que le passage d'une pratique managérial
à un processus stratégique.
Dans cette perspective et afin de répondre à
l'objectif de ce chapitre, on est amené à répondre
à une série de questions qui permet de nous orienter lors de la
recherche :
Ø Qu'est ce qu'on entend par le concept
« compétence » ? et de quel concept on a besoin
dans le cadre de notre problématique de recherche ?
Ø Que signifie le management stratégique des
compétences ?
Ø Qu'est ce que la valeur ? et de quel type de
valeur avons-nous besoin ?
Ø Qu'est ce que la création de valeur ?
Ø Comment le concept
« compétence » s'est apparu et analysé dans
les courants managériaux en donnant naissance au « management
stratégique des compétences » ?
Ø Et comment les théories des sciences de
gestion analysent-elles la création de valeur ?
Section 1: cadre conceptuel de la recherche
L'objectif de cette section est de répondre aux
questions relatives à la conception et la définition des
éléments clés de la recherche à savoir le
management stratégique des compétences et la création de
valeur.
Avant de définir les concepts, il est nécessaire
de mettre l'accent sur un élément très essentiel celui du
choix du champ d'analysequi s'inscritdans un niveau macro de l'entreprise
c'est-à-dire l'analyse du management des compétences et de la
création de valeur sous l'angle de la stratégie globale.
Lalittérature managériale a montré que la
stratégie permet d'identifier les voies et les conditions de la
performance pour l'entreprise en mobilisant toutes les ressources à son
disposition et en analysant l'environnement global. C'est un domaine complexe
qui nécessite toujours d'études et de nouvelles recherches,
autrement dit, un domaine toujours en évolution.
Le management stratégique est le résultat de
l'articulation entre le domaine du management et celui de la stratégie
c'est l'intégration de la stratégie dans les pratiques de la
gestion et de management. Il est un domaine d'investigation hybride, il devient
un facteur clés de succès des entreprises.
Comme le défini Avenier en 1985, le management
stratégique est« un mode de gestion qui vise à
assurer un couplage entre stratégie et opération..., toute
décision opérationnelle qui n'est pas une décision de
gestion courante est systématiquement examinée dans une
perspective stratégique »14(*).
Thiétart R.A relie le management et la stratégie
en expliquant que la stratégie est la pierre angulaire à partir
de la quelle le management va pouvoir s'élaborer, il souligne que
le management est une action, art ou manière de conduire une
organisation, de la diriger, de planifier son développement, de la
contrôler, elle s'applique à tous les domaines d'activité
de l'entreprise. Pour lui le management s'appuie sur la stratégie qui
est l'ensemble des décisions et des actions concernant le choix des
ressources et leur articulation en vue d'atteindre un objectif15(*).
Peu à peu, le mangement stratégique est devenu
au coeur de la conduite de toute organisation de sorte qu'il permet d'assurer
la compétitivité, la sécurité et la
légitimité.
Afin de synthétiser, le management stratégique
est l'ancrage de la stratégie dans l'activité courante et
quotidienne des dirigeants permettant un certain niveau de qualité, de
mise en oeuvre stratégique et de son pilotage, à travers
l'utilisation de processus et des pratiques organisationnelles qui comporte
quatre grandes étapes telles que la formulation des objectifs, la
formulation stratégique, l'implantation de la stratégie et
l'évaluation de la performance organisationnelle, de la
compétitivité, de l'avantage concurrentiel et de la
création de valeur pour l'entreprise.
En effet toute démarche managériale est
liée à la stratégie, actuellement on parle plus de
procédure ou de fonction ou de poste, les entreprises se trouvent
impliquées dans la démarche processus qui relie toutes les
parties et les acteurs dont l'objectif est la performance globale de
l'entreprise en mobilisant toutes les ressources et les compétences de
l'organisation selon la stratégie de l'entreprise.
Lesétudes réalisées dans ce cadre ont
montré que le succès de toute organisation se réalise
à travers ses ressources et ses compétences clés mais ce
qui reste toujours à étudier ce sont les modes et les
manières de leur mise en oeuvre et leur mobilisation c'est pour cela
qu'on dit que ce courant est toujours en forte évolution.
Dans cette perspective, la présente section analysera
le cadre conceptuel de notre thème de recherche subdivisé en deux
axes, dans les quelle on essaye de faire une analyse conceptuelle des
éléments principaux de la recherche « management
stratégique des compétences » et la
« création de valeur », par ailleurs, la
littérature en gestion n'as pas donné des définitions
claires et précises, cette absence est due à la
multiplicité des champs de recherche analysant le sujet, pour celaon va
traiter et définir les notions principales
« compétence» et « valeur » dans le
courant du management stratégique plus précisément mais
avant on met l'accent sur l'analyse des concepts à travers
différents champs disciplinaires.
Paragraphe 1 : Conceptions et éléments
clés du MSC
La notion « compétence » a fait
l'objet d'importants débats émanant des disciplines scientifiques
à savoir la sociologie, la psychologie, les sciences de
l'éducation et de formation, l'ergonomie ou sciences de gestion
principalement16(*).
Cependant, la mise en oeuvre du management stratégique
des compétences se heurte à une différence fondamentale de
conception de la compétence en stratégie et en GRH.
Notre champ d'analyse s'inscrit, comme on a déjà
signalé, dans un niveau macro de l'entreprise dont notre analyse sera
dans le cadre des courants du management stratégique qui
s'intéresse à la gestion stratégique des
compétences organisationnelles et/ou stratégiques17(*)mais le problème qui se
pose à ce niveau concerne principalement l'inexistence d'une
définition claire et précise du concept « management
stratégique des compétences » pour cela nous proposant
dans notre cadre conceptuel de définir l'ensemble des
éléments qui sont en rapport avec concept comme suit :
Ø Premièrement on essaye de définir le
concept central de notre recherche celui de la
« compétence » selon les différents champs
disciplinaires.
Ø Deuxièmes on présente les
différentes analyses et études réalisées dans ce
cadre dans le courant du management stratégique en mettant l'accent sur
les travaux faites dans le courant de la GRH qui est à l'origine de
l'émergence de cette notion comme pratique dans les organisations, ce
qui permettra de comprendre la typologie de la notion
« compétence » dont l'articulation des
différents types explique dans la plus grande partie d'analyse la notion
du MSC.
1. La notion
« compétence » : de quoi
s'agit-il ?
1.1. La compétence : des conceptions
multidisciplinaires
En étymologie, la compétence
vient du mot latin « competens de compere », ce terme
est apparu au XII siècle, sa source est indo-européene
« pet ou pot » qui désigne pouvoir.
En biologie, elle désigne la
capacité d'une cellule à absorber une molécule d'ADN libre
dans son environnement.
En linguistique, ce concept représente
l'aptitude théorique d'une personne à s'exprimer et comprendre un
langage. Selon Chomosky18(*), « la compétence linguistique
est commune à tous les locuteurs d'une même langue, elle permet
d'interpréter les phrases dotées de sens, les phrases
ambiguës etc..., elle permet en théorie à un locuteur de
produire des phrases d'une longueur infinie, ce que ne permet pas la
performance linguistique en raison d'une limites
mémorielle »19(*). Pour lui, c'est la capacité de construire
l'ensemble des énoncés grammaticalement corrects. Chomosky oppose
dans sa théorie synthétique la
« compétence » à la
« performance », c'est-à-dire « ce
dont on est capable de réaliser à ce qui est visible, ce qui est
réellement réalisé, il désigne par cette
réalisation la «performance» »20(*).
En sciences de l'éducation, la notion
«compétence» est la capacité d'un individu à
accomplir certaines tâches, elle provoque souvent des incertitudes
lexicales et des controverses à cause de la difficulté à
identifier clairement les phénomènes qu'elle tente
d'objectiver21(*). En
effet, dans le système éducatif, l'approche par
compétences avait pour objectif de « mettre en place une
conception nouvelle de l'enseignement dans le but, entre autre, de porter
l'accent sur les compétences que les élèves devaient
acquérir en fin de cycle »22(*).
En ergonomie23(*), les travaux sont orientés les
exécuteurs des tâches de travail déterminées, ces
exécuteurs sont appelés
« opérateurs ». Progressivement, la notion
« compétence » s'est introduite en ergonomie, elle
devient peu à peu indispensable pour décrire mais surtout pour
expliquer les activités de l'opérateur et les conduites
professionnelles. Elle désigne l'ensemble des connaissances des savoirs
faire, type de raisonnement nécessaire pour accomplir une tâche
spécifique, selon De Montmollin24(*) « les compétences, pour
l'ergonome, ce sont les savoirs mis en oeuvre par l'opérateur dans les
diverses situations de travail. Chaque opérateur en dispose d'autant que
de situations qu'il rencontre dans son travail. Dans chaque cas il met en
oeuvre des savoirs spécifiques, et donc à chaque fois transforme
simultanément sa compétence pour la situation. L'analyse retrouve
ici des savoirs théoriques (connaissances déclaratives et
procédurales, en général verbalisables), et des savoirs
d'action (savoirs faire, à la limite des routines en
général difficilement verbalisables). Il faut y ajouter des
métas connaissances, indispensables pour agir réellement. On
entend par ce terme des connaissances de l'opérateur sur ses propres
connaissances »25(*). A partir de cette définition on peut
distinguer trois types de compétences :
Ø Savoir-faire : qui indique « comment
faire marcher » il est acquis par la pratique personnelle et il est
difficilement transmissible.
Ø Connaissances : qui permet de répondre
à la question « comment ça marche », elle est
subdivisé selon la psychologie cognitive en connaissances
déclaratives (savoir que) qui permettent la description des outils,
machines, dispositifs divers et connaissances procédurales (savoir
comment) qui sont les connaissances d'usages du système, règles
permettant d'obtenir certains effets. Ces deux types sont verbalisables,
c'est-à-dire que si l'on interroge l'opérateur sur les
connaissances qu'il doit mobiliser pour exécuter une tâche il est
capable de les exprimer.
Ø Et enfin les méta-connaissances,
désignent un savoir de second degré, se sont des connaissances
sur ses propres connaissances qui permettent de gérer les connaissances
elle-même. Elles sont typiques de ce qui est acquis par
l'expérience.
En psychologie du travail, Guillevic26(*) postule que «La
compétence des opérateurs sera considérée comme
l'ensemble des ressources disponibles pour faire face à une situation
nouvelle dans le travail. Ces ressources sont constituées par des
connaissances stockées en mémoire et par des moyens d'activation
et de coordination de ces connaissances. La notion de " compétence " est
donc prise dans son sens opposée à la notion de " performance "
qui est la traduction totale ou partielle de la compétence dans une
tâche donnée »27(*).
En sociologie, la notion
« compétence » renvoie à la
légitimité du pourvoir. Dans la sociologie du
travail, cette notion a fait l'objet de plusieurs débats
comparant la compétence à la qualification qui a
été développée, dans les années 60, par A.
Tourraine28(*) en
l'attribuant le caractère social. Pour lui et autres sociologues, la
« qualification social » contient les dimensions
attribuées à la compétence, et comme le souligne Yves
Schwartz29(*), la
compétence surgit au moment où « la qualification
comme élément partiellement régulateur, comme point de
référence dans le champ des relations et antagonismes sociaux
paraît entrer en crise avec une perte de repères dans la
définition des postes de travail, le classification et la
rémunération qui leur correspond »30(*), le système
qualification, dans ce contexte, traduit surtout la reconnaissance
professionnelle des salariés à travers leur implication et leur
appartenance à un système collectif du travail en attribuant un
statut social. Généralement, la notion qualification
« s'appuie à la fois sur les conventions collectives et
leurs avenants classifications qui hiérarchisent les postes de travail
et sur l'enseignement qui classifie les diplômes autours des savoirs
spécifiques »31(*), malgré son importance sociale, plusieurs
critiques sont adressées à cette notion liées au
caractère taylorien qui est remis en cause, la qualification correspond
à la notion du poste de travail et la notion du métier requise
par l'organisation du travail , des notion qui ne correspondaient plus aux
transformations des organisations et à un environnement qui est de plus
en plus instable et incertain.
A partir des années 70, et plus
précisément après les événements du mai
1968, le concept compétence s'est émergé dans la
sociologie, avant d'intégrer les courants managériaux, en
étant un important objet de recherche entre les partenaires sociaux,G.
De Terssac32(*) a
proposé de « penser les relations entre le travail et les
savoirs grâce à la notion de compétence dont il montre la
place en fonction de l'évolution de la notion de
qualification »33(*).
La rupture de la notion « qualification »
qui traduit, comme on a déjà signalé, une reconnaissance
professionnelle des salariés, le questionnement des relations de
subordinations hiérarchiques, la revendication d'une reconnaissance plus
grande de la personne dans les situations de travail allait conduire
progressivement à une demande de prise en compte des compétences
individuelles dans l'obtention des performances34(*).
Avec l'évolution des contextes socio-économique
et concurrentiels ainsi que l'apparition des nouveaux formes des organisations
dans les années 80, la notion « compétence »
et ses liens avec les relations salariales est devenu plus importante dans les
recherches et les études menées par les sociologues qui ont
proposé l'idée d'un «construit social, appelé
compétences, qui définit les capacités des personnes, a un
caractère prédictif, intègre des modalités
variées identifiables et utilisables dans les différents
contextes de gestion»35(*).
En résumé, la notion
« compétence » est caractérisée par
une diversité de définitions et de conception, elle a fait objet
de plusieurs débats selon les différents courants, dans chacun
l'a traitée selon un contexte bien déterminée qui
répond à leur objectif de recherche.
Notre objectif dans ce sous paragraphe n'est pas seulement de
mettre le point sur cette notion selon plusieurs approche mais de comprendre
pourquoi cette notion occupe une place crucial dans les débats actuels
porté sur la relation individu et travail et de mettre l'accent sur les
apports qui nous paraissent plus significatifs.
Par ailleurs, la diversité des approches et disciplines
scientifiques du concept « compétence » n'a pas
permet d'avoir une définition simple et commune capable
d'intégrer toutes les dimensions mise en avant par chaque discipline, du
point de vue étymologique et sociologique la notion renvoie au pouvoir ,
pour les spécialistes en éducation et en linguistique on
désigne par la « compétence » la
capacité des individus et enfin, la sociologie et la psychologie du
travail ainsi que l'ergonomie, qui refuse d'entrer dans des
problématiques managériale au contraires aux sociologue et
psychologue du travail, constituent une source utile et guide de
réflexion pour les spécialistes et les théoriciens en
management.
1.2. La
compétence :entre GRH et management stratégique
La compétence est une notion pluridisciplinaire qui a
donné lieu à une diversité de définitions et de
connotations. Cependant, il est nécessaire de disposer d'un concept qui
tient compte des défis de la compétitivité (innovation,
qualité de service, variété, ...) et de la
complexité des situations de travail ce qui explique le lien fort entre
la GRH et le management stratégique exprimé par l'analyse de
l'entreprise dans sa globalité.
Dans les sciences de gestion, la notion
« compétence » se définit habituellement par
la « somme des savoirs, savoir faire et savoir
être »36(*)ou comme une « ensemble d'aptitudes ou
de traits de personnalité »37(*) mais ces définitions
présentent une faiblesse vis-à-vis enjeux forts du concept
compétence : gestion anticipée des compétences,
identification des compétences critiques, évaluation et
validation des compétences acquises, développement des
compétences, ...etc38(*), ainsi les caractéristiques attribuées
à la notion « compétence » qui s'inscrit
dans les aspects suivant :
Ø Compétence comme « somme »
ou « ensemble » qui renvois à un certain
caractère d'assemblage, or le concept est la combinaison entre plusieurs
éléments dont chacun dépend de l'autre et de ses
caractéristiques, d'où l'entreprise doit dépasser la
notion qui réduit la compétence en une somme de savoir, de
savoir-faire et de savoir-être.
Ø La compétence est limitée dans le
triangle « savoir, savoir faire et savoir être »
alors que le concept dépasse cette décomposition c'est la
capacité de gérer les situations complexes et instables en
mobilisant toutes les connaissances et les ressources.
Ø La compétence comme
« état » alors qu'il s'agit d'un lien, d'un
processus reliant une combinaison des ressources, une action, une contribution
à un résultat (service, produit) par un destinataire.
Selon Le Boterf l'entreprise a évidemment besoin d'un
concept qui doit:
Ø s'adapte à l'évolution du contexte et
des situations de travail ;
Ø rende compte de la double dimension individuelle et
collective de la compétence ;
Ø considère la compétence non seulement
comme une disposition à agir mais également un processus ;
Ø permet de raisonner en terme de combinatoire et non
seulement en terme d'addition;
Ø distingue et traite la différence entre la
compétence requise et la compétence réelle (acquise) ;
Ø partage la responsabilité de la construction
des compétences entre l'individu et les autres acteurs ;
Ø permet d'établir des consensus sur le
processus et les critères d'évaluation des compétences.
Dans cette perspective, Guy Le Boterf39(*) a donné une
définition qui répond à l'ensemble des limites
précitées en postulant que la compétence est
« avant tout un savoir agir, un vouloir agir, un pouvoir agir et
surtout un savoir combiner »40(*). Dans son ouvrage
intitulé «l'ingénierie des compétences», il
définit cette notion comme «une construction à partir
d'une combinaison des ressources»41(*). A son sens, le savoir agir renvoie à la
combinaison de ressources pertinentes par l'individu, le vouloir agir concerne
la prise en compte de sa motivation et son implication et le pouvoir agir
désigne l'existence d'un contexte permettant la mise en oeuvre des
compétences.
L'auteur distingue les ressources incorporées comme les
connaissances (générales, d'environnement, procédurales),
les savoir-faire (formalisés, empiriques, relationnels, cognitifs), les
qualités ou aptitudes, les ressources physiologiques et les ressources
de l'environnement (réseaux relationnels, documentaires,
informationnels, d'expertise...)42(*).
Ainsi, La compétence peut être
considérée comme un processus mais aussi comme une disposition
à agir. La compétence est un processus qui permet de construire
ou d'adapter des stratégies d'action en mobilisant les ressources
nécessaires pour accomplir une mission donnée. A travers ce
processus le sujet apprend et développe ses pratiques professionnelles.
En revanche, considérer la compétence uniquement comme une
disposition à agir, est un risque de la réduire aux ressources
personnelles.
a- Les compétences
individuelles et collectives
En GRH, la compétence occupe une place importante et
centrale elle est devenue une notion fondamentale et incontournable dans le
fonctionnement de l'entreprise, elle renvoie aux multiples manières de
concevoir et de définir les capacités individuelles et
collectives de mobilisation dans l'action, des connaissances, savoir-faire et
comportements qui assurent l'efficacité de l'activité humaine en
situation de travail.
Dans cette discipline, on distingue de deux types de
compétences qui s'inscrivent dans une démarche micro et
méso, il s'agit successivement de :
Ø Les compétences individuelles :
sont la propriété de l'individu et une caractéristique
sous-jacente de la personne, pouvant être une motivation, un trait de
caractère, une capacité, un aspect de son image ou de son
rôle social ou de ses connaissances qu'elle utilise. On considère
ainsi comme compétence, toute caractéristique permettant
d'obtenir un succès dans le travail ou dans une situation. Cette
définition permet de prendre en compte les attitudes, les motivations,
les traits de personnalité et les constructions comme l'intelligence
rationnelle, l'intelligence émotionnelle,...etc.elles
représentent un aspect clés de fonction RH, Elle correspond
à une mobilisation et à une combinaison dans l'action d'un
certain nombre de ressources (savoirs, savoir-faire opérationnels,
savoir-faire relationnels, aptitudes). Elle est directement liée
à un contexte et s'observe en situation de travail. Autrement dit,
l'individu, en fonction de sa représentation de la situation,
combine un ensemble d'éléments qu'il a appris, dans le but de
mener à bien une activité professionnelle.De plus, elle
revêt une dimension sociale importante, ainsi, nous ne pourrons parler de
compétence que si elle a été reconnue socialement.Etre
compétent au sens du Guy LeBoterf, « c'est de plus en
plus être capable de gérer des situations complexes et
instables »43(*). Généralement les compétences
individuelles représentent une intégration et une coordination de
savoir-faire, de connaissances et de qualités individuelles44(*).
Ø Les compétences collectives :C'est
le niveau intermédiaire aussi qualifié de méso niveau
d'analyse des compétences repérables au niveau des équipes
ou unités de travail (projets, services, départements).
Traditionnellement, la compétence collective est considéré
comme la somme des compétences individuelles mises en oeuvre
garantissant une bonne compétence collective, alors que cette
dernière comme l'indique Le Boterf «ne s'obtient pas d'une
somme de compétences individuelles (...) leur existence et leur
mobilisation sont des conditions nécessaires, mais non suffisantes, pour
assurer une compétence collective.»45(*), d'où cette
dernière est perçue comme une résultante, elle
émerge à partir de la coopérationetde la synergie
existantes entre les compétences individuelles, elle fait clairement
référence à un savoir faire opérationnel propre
à un groupe et lui permettant de réaliser une performance hors de
portée d'un individu seul ou supérieure à la seule
addition des compétences individuelles elle se comprend donc comme le
fruit d'une combinaison de compétences plus élémentaires,
en l'occurrence individuelles et suppose une coopération parmi les
membres de l'équipe opérationnelle qui en sont les
dépositaires46(*).
En résumé, la compétence collective représente
l'ensemble des savoirs et savoir-faire d'un collectif de travail issu de
l'interaction entre ses membres et mis en oeuvre pour faire face à une
situation de travail, elle traduit la capacité la capacité des
équipes à identifier et à résoudre des
problèmes liés au travail, à s'adapter à des
aléas (opportunités de marchés, gestion de
dysfonctionnements...), à traiter des situations complexes et à
proposer des solutions innovantes.
Par ailleurs, la mise en oeuvre et la mobilisation des
compétences individuelles et collectives est la préoccupation de
la GRH d'où on entend parler de la gestion et management des
compétences deux terme qui se différent dans leur mode de
fonctionnement.
b- Les compétences
organisationnelles ou stratégiques
Contrairement à la GRH,qui s'efforce d'imaginer des
démarches permettant d'identifier de façon précise et de
développer les compétences individuelles nécessaires aux
emplois, la stratégie s'inscrit dans une approche globale de
l'entreprise et vise à déterminer les ressources internes qui lui
permettront d'assurer sa performance. Au contraire, dans le management
stratégique, la compétence est un élément
constitutif de la performance qui dépend de plusieurs facteurs externes
et internes, stables et instables. Ce qui est important ce n'est pas la
possession des compétences mais la mise en oeuvre des modèles et
des pratiques favorisant le système.
L'approche « compétence » en
stratégie aborde la notion des compétences stratégiques,
organisationnelles ou clés dans le but d'améliorer la performance
globale en mobilisant et combinant toutes les ressources à la
disposition de l'entreprise et en dynamisant l'ensemble des capacités
valorisables et rares qui crée un avantage concurrentiel à
travers la mise en place et le développement des processus
d'apprentissage.
Les compétences organisationnelles sont constitutives
du métier de l'entreprise, qu'elles s'inscrivent dans des routines et
sont le résultat d'un apprentissage organisationnel. Parler de
« compétence organisationnelle » suppose de
s'engager dans une analyse de l'entreprise en terme de couple
métier/mission, d'analyse de la capacité de la firme, de ses
processus et de ses activités créatrices de valeur face aux
mécanismes de marché : on s'intéresse à la
combinaison des ressources et des compétences pour construire une offre
valorisée par les clients ; une offre supérieure à celles
des concurrents, afin de doter l'entreprise d'avantage concurrentiel durable et
défendable. Dans cette perspective, la capacité
stratégique de l'entreprise n'est pas statique et elle requiert un
management dynamique de ses ressources et compétences47(*).
2. le management
stratégique des compétences: tentatives de
conceptions
Les approches théoriques récentes de la
stratégie accordent une place essentielle à la notion de
compétence, présentée comme la clé du succès
de l'entreprise. L'accent est mis sur la capacité de l'entreprise
à définir ses propres compétences appelées les
« compétences stratégiques » qui lui
permettront d'obtenir un avantage concurrentiel.
L'absence d'une conception claire et précise du
management stratégique des compétences a amené les
chercheurs et les spécialistes en GRH et en stratégie, d'une part
à articuler entre les compétences individuelles, collectives et
stratégiques comme élément de conception du management
stratégique des compétences, et d'autre part, à de
chercher les liens entre les deux domaines celui du management des
compétences et celui de la stratégie en articulant entre les
actions de chacun des deux.
Face à ces difficultés rencontrées, les
travaux réalisés dans la matière supposent
d'intégrer le management des compétences dans la
stratégieen le considérant comme un processus stratégique
visant la performance globale de l'organisation.
2.1. Articulation des
compétences individuelles, collectives et
stratégiques
Le management stratégique des compétences s'est
évolué entant qu'une pratique managériale dont la
manière est de penser l'entreprise dans sa globalité, elle
suppose de maîtriser chacun des processus d'apprentissage qui
sous-tendent ces compétences de base48(*) qui sont de point de vue des stratèges un
concept central dans la survie de l'entreprise.
Les entreprises se sont trouvées confrontées
à des enjeux concurrentiels qui exigent une redéfinition de leurs
systèmes de management des compétences, l'évolution des
contextes technologique, économiques, et sociologiques a
influencé les contextes et les contenus du travail en passant d'une
logique de poste à une logique des compétences en mettant en
place des outils destinés aux pratiques de la GRH comme la GPEC qui
était dédiée au début à la gestion des
compétences individuelles, mais les exigences de l'environnement ont
montré que le management des compétences comme pratique de la GRH
n'est pas suffisant pour atteindre les objectifs stratégiques de
l'entreprise, peu à peu, dans les démarches de gestion des
compétences individuelles et collectives ne permet plus de créer
un avantage concurrentiel surtout avec l'évolution du concept en
management stratégique. Dés lors, les théoriciens et les
praticiens ont rencontré des difficultés de présenter une
conception qui permet d'articuler entre le management des compétences et
la stratégie du fait que les liens entre les micro, méso et macro
niveaux de compétences sont difficiles à établir49(*).
La réflexion stratégique s'intéresse
à construire les conditions d'articulation entre les objectifs
stratégiques et de la GRH en transformant les compétences
individuelles et collectives en compétences clés ou
stratégiques dans un niveau macro de management dont la question
principale est sur l'utilité du management des compétences pour
la réflexion stratégique et l'avantage concurrentiel. En effet
les compétences stratégiques renvoient à un ensemble de
compétences collectives et en dernier ressort à des
compétences détenues par les individus, c'est-à-dire des
compétences individuelles50(*).
L'articulation des compétences individuelles/
collectives/ stratégiques s'organise en six étapes
illustrées dans le schéma suivant :
Schéma 1 : représentation de
l'articulation des compétences
individuelles/collectives/stratégiques
Stratégie émergente Stratégie
délibérée
C. Clés
(Top management)
Identification de CS Définition des CS clés
Et leur trajectoire d'évolution Futures
C. Collectives
(Projet/ Services/ Départ)
Identification et identification des CC
Valorisation des CC Clés
C. Individuelles
(Collaborateurs)
Valorisation des Gestion
CI Prévisionnelles
Des CI
Source : E. Rouby et C. Thomas, 2009, op.cit,
p9.
L'objectif de cette articulation est de transformer l'ensemble
de compétences individuelles et collectives en compétences
stratégiques ou organisationnelles qui sont le concept central du
management stratégique et qui sont considéré à
travers les approches comme sources de performance globale et organisationnelle
et d'avantage concurrentiel pour l'entreprise.Comme le souligne Tarondeau dans
son ouvrage « Le management des savoirs» de 1998,
« depuis quelques années, la conception dominante de la
stratégie concerne l'acquisition et la maîtrise des ressources et
compétences permettant à la firme de se différencier de
ses concurrents, de déployer ses activités, d'innover ou de
disposer d'une flexibilité suffisante pour s'adapter aux
évolutions de l'environnement ou aux stratégies des
concurrents »51(*).
2.2. Relations entre
management des compétences et stratégie
La gestion des compétences fait partie
intégrante des pratique de la GRH, elle est considérée
comme une fonction de d'élaboration et d'application de règle de
gestion définies par la fonction RH, elle est «le processus par
lequel on tente désespérément de gérer ce qui peut
encore l'être en matière de compétence et qui n'aurait pas
pu de toute façon être géré par d'autres moyens. Il
s'agit d'un processus qui est à la fois simple et complexe, ascendant et
descendant, transparent et opaque, tout en étant directif et
participatif. Il ne rend pas nécessairement heureux mais on ne note pour
l'instant aucun cas où il aurait rendu fondamentalement malheureux. Il
n'est ni vraiment utile, ni vraiment inutile, bien au contraire!
»52(*).
La gestion des compétences est analysée selon
deux modèles :
Ø Modèle individualisant qui
caractérise une personnalisation du lien salarial dans les organisations
où dominent les négociations interpersonnelles entre la
hiérarchie et les opérateurs, il est caractérisé
par les actions de la sélection, logique de valorisation des
compétences pour la gestion des sorties, la mise en oeuvre de la gestion
prévisionnelles des emplois et compétences, culture d'entreprises
articulée autour d'un projet commun considéré comme
facteur d'identification, formation, évaluation fondée sur le
bilan des compétences..... ce modèle représente un
idéal type et une représentation de la réalité, il
est considéré comme le modèle le plus adapté
à la mise en oeuvre des démarches compétences.
Ø Modèle objectivant correspond aux
organisations dotées de règles impersonnelles qui s'appliquent de
façon uniforme à tout le monde. Ces règles sont souvent
issues de dispositions légales, comme dans la fonction publique par
exemple, ou de règles issues des conventions collectives. Elles ont eu
en commun de présenter une certaine garantie contre l'arbitraire
managérial dans ce modèle le développement des ressources
humaines se limite au niveau de l'acquisition de compétences techniques
particulières visant avant tout l'efficience de l'organisation.
Généralement, les travaux portant sur la gestion
des compétences considèrent l'entreprise selon deux points de vue
complémentaires:
Ø l'entreprise comme un système de production de
biens et de services : sa performance réside dans ce cas dans la
maîtrise de ses processus de réalisation de valeur ;
Ø l'entreprise comme un système de production de
connaissances et de compétences : sa compétitivité se
fonde alors sur la maîtrise des processus de capitalisation des
connaissances et de développement des compétences.
La gestion des connaissances et des compétences vise
à piloter les processus de capitalisation des connaissances et de
développement de compétences dans un objectif de performance
globale de l'entreprise.
Alors que le management des compétences ne se confond
pas avec la gestion des compétences dans la mesure où son champs
d'action est à la fois plus global et plus complet. La notion
« management » concerne l'ensemble des actions
impliquées dans la conduite des organisations pour réaliser leurs
finalités et leurs objectifs. Ces actions se déclinent en termes
d'organisation, de planification, d'animation et de contrôle. Elles
concernent tous les nouveaux d'exercice de l'autorité et tous les
domaines d'activité. Le management des compétences concerne le
pilotage des actions sur le terrain, son traitement signifie le traitement des
effets sur la conduite générale des organisations d'une approche
hommes et du travail fondée sur l'usage de la notion
« compétence ». Le management des compétences
renvoie aux multiples manières de concevoir et de définir les
capacités individuelles ou collectives de mobilisation dans l'action,
des connaissances, savoir-faire et comportements qui assurent
l'efficacité de l'activité humaine en situation de travail.
Cependant, le management des compétences définit
les conditions dans lesquelles les ressources humaines constituent un avantage
compétitif pour l'entreprise53(*) en identifiant dans une perspective micro et
méso les compétences individuelles et collectives. Cela explique
que le management des compétences ne se limite pas seulement au niveau
d'une pratique managériale mais il est lié fortement à la
stratégie globale de l'entreprise à travers son objectif de la
performance globale.
Le management stratégique des compétences
s'inscrit dans une logique de la mise en oeuvre d'une intention
stratégique, il insiste sur le caractère dynamique des
compétences organisationnelles en les articulant avec les
compétences individuelles et collectives par la prise en compte de
processus d'apprentissage individuel et collectif. Elle porte l'emphase sur les
ressources intangibles et les processus cognitifs, notamment ceux de
l'équipe dirigeante, qui jouent un rôle déterminant dans
l'identification des compétences stratégiques.
Lemanagement stratégiquedescompétences
déploie une approche axée sur les personnes et leurs
compétences dansles situationsdetravailet
faceauximpératifsdel'environnementsocial,économique,
administratif et réglementaire. Il s'intéresse aux
mécanismes par lesquels une organisation peut identifier ses
compétences stratégiques suppose d'accéder aux
représentations des différents acteurs qui ont la charge, de
près ou de loin, de l'identification et/ou de la traduction
organisationnelle des compétences stratégiques. De plus cet
aspect suggère de s'intéresser aux différents domaines de
l'interaction afin de saisir les sources de l'apprentissage organisationnel. En
effet, dans la mesure où les compétences organisationnelles ne se
laissent pas facilement observer, une position adoptée par certains
chercheurs consiste à les identifier à partir des
différentes formes d'apprentissage mises en oeuvre.
L'enjeu majeur du management stratégique des
compétences réside dans la capacité d'améliorer la
performance de l'entreprise qui est une préoccupation centrale dans la
stratégie globale.
En GRH, la performance concerne l'évaluation de la
contribution des compétences individuelles dans le fonctionnement de
l'entreprise, mais le management stratégique des compétences
s'inscrit dans une démarche globale et collective qui postule que la
combinaison des ressources et des compétences en prenant en compte le
processus d'apprentissage fait la différence dans l'avantage
concurrentiel.
Le
managementstratégiquedescompétencesviseuneefficience des
personnels à la foisdansun aspect statique, évaluation des
compétences etmeilleurpositionnementpossibledansl'organisation
collective, et dansunaspect dynamique afin de construire les compétences
et forger les encadrements qui seront nécessaires demain.
Le management stratégique des compétences,
paraît une réponse possible permettant de garantir au meilleur
niveau leur performance globale.
Par ailleurs, il existe toujours des difficultés de
définir le lien entre la stratégie et le management des
compétences, la théorie est bien claire, elle précise que
les véritables raisons du succès d'une organisation s'articulent
autour de la combinaison des ressources, la construction des compétences
clés et les processus d'apprentissage collectif.
En conclusion de cette analyse conceptuelle, il faut
retenir que le concept du management stratégique des compétences
peut se définir comme suit:
Ø Un ensemble des actions visant à identifier,
mobiliser, développer, piloter et évaluerles compétences
stratégiques ou organisationnelles qui se définissent par des
actions collectives, finalisées, intentionnelles combinant les
ressources et les compétences de niveau plus élémentaires
pour accumuler de savoirs et un apprentissage organisationnel ainsi que
créer la valeur globale de l'entreprise.
Ø Une articulation entre l'ensemble des
compétences individuelles, collectives et organisationnelle s'inscrivant
dans une intention stratégique qui visent la création et le
maintien d'un avantage concurrentiel.
Ø Un résultat de la combinaison des processus
stratégiques et organisationnels expliquant la relation entre la
stratégie et le management des compétences.
Paragraphe 2 : La notion « création de
valeur » : définitions et concepts clés
Avant d'entamer le deuxième volet de notre thème
de recherche celui de la « création de valeur », il
est nécessaire de mettre l'accent sur le concept de base celui de la
« valeur », un concept que se caractérise, comme le
montrent les travaux et les recherches menées en économie et en
sciences de gestion, par une polysémie et une transversalité ce
qui rend difficile de donner une définition claire et précise.
1. de quel concept « valeur »
avons-nous besoin ?
La valeur est un concept polysémique,
omniprésent en économie et en sciences de gestion mais largement
éclaté54(*).La polysémie de la notion, comme le montre Ben
Ahmed et Yannou55(*) la
conclusion de l'analyse des différentes conceptions de la valeur qu'ils
ont recensées (valeur en Philosophie, en Sociologie, en Economie, en
Finance, en Marketing, en Conception, en Sciences de Gestion) est que la
polysémie du terme trouve une explication dans le fait que la
définition de la valeur a évolué au cours du temps pour
devenir synonyme de « mesure de l'intérêt », dans ce
cadre, afin de comprendre cette polysémie qui rend difficile de donner
une définition claire et précise, on va mettre l'accents sur les
différentes conceptionsde la « valeur »
abordées en sciences de gestion et plus particulièrement le
concept « valeur stratégique » qui est au coeur de
notre champ de recherche.
1.1. Quelques conceptions de la valeur de
l'entreprise
Une valeur, d'une manière générale, est
une norme permettant de juger si une réalité est bonne ou
mauvaise. Le terme valeur vient du mot latin valor il est dérivé
de valere qui signifie « être fort » ou
« bien se porter », il renvoie à la capacité
de se réaliser, cette notion est très ancienne, elle remonte aux
écrits philosophique, sociologique d'Aristote, Platon et de Machiavel
qui essayèrent d'établir des liens entre la valeur et autres
concepts comme désir, fin, intérêt.
Le thème a pris plusieurs formes et dimensions selon le
champ de recherche, Le terme de valeur est synonyme de celui de richesse.C'est
le cas en finance, Il est communément associéau profit
économique qui renvoie aux obligations financières de
l'entreprise, il correspond à ses propres nécessités de
financement et à la génération de profit pour ses
actionnaires, autrement dit il renvoie à la maximisation de la valeur
actionnariale.
La conception financière de la valeur repose sur
l'idée qu'une entreprise, qui n'est qu'unecollection de droits de
propriété, peut s'assimiler à un ensemble d'instruments
financiers quicomprend, d'une part, des droits et des créances et,
d'autre part, des actifs en place et des options.
Tout investissement, physique ou financier, se ramène
à un choix financier qui seul peut dire s'il augmente ou non la richesse
des actionnaires56(*).
L'objectif étant maximisation de la valeur de l'entreprise à
travers la maximisation de la richesse des actionnaires.
Cette primauté de la valeur actionnariale est
basée sur quatre points essentiels : le poids croissant des acteurs du
marché financier, l'adaptation du processus de création de valeur
aux logiques actionnariales, le choix d'indicateurs financiers de mesure de la
valeur et le management par la valeur financière.
Par ailleurs, le management par la valeur financière
(Total Shareholder Return, Total Book Return, Cash Flow Return On Investment,
Economic Value Added, Market Value Added, Courbe de Valeur,...) qui associe une
stratégie économique visant à positionner l'entreprise sur
ses marchés, et une stratégie financière visant à
maximiser la valeur de l'action, est devenu plus complexe avec le
développement de l'immatériel (investissements intellectuels,
propriété incorporelle), des processus d'innovation, de
l'articulation et l'ampleur des savoirs, et de l'apprentissage dans les
organisations qui coopèrent57(*).
Il ne suffit pas seulement de traiter la valeur dans un aspect
économique qui renvoie aux obligations financières de
l'entreprise, elle correspond à ses propres nécessités de
financement et à la génération de profit pour ses
actionnaires, cette conception financière de la valeur se focalise
principalement sur le court terme. Pourtant, un pilotage de l'entreprise
fondé uniquement sur la maximisation de la création de valeur
pour l'actionnaire risque de freiner la croissance et l'innovation et de
favoriser le court terme au détriment de la vision stratégique
à long terme58(*).
Par ailleurs le développement de l'immatériel a
donné naissance à plusieurs conceptions de la
« valeur »en sciences de gestion liée au capital
humain parmi les quelles on trouve59(*) :
La valeur intellectuelle : C'est la
richesse du capital intellectuel de l'entreprise : les connaissances,
expertises et savoir-faire exprimés au travers des services et des
produits. La somme des connaissances disponibles dans le monde et leur
complexité ne cessent de croître. L'entreprise doit apprendre
à maîtriser la somme des connaissances qui lui sont
nécessaires pour s'adapter. La valeur intellectuelle devient un
élément clé de la compétition.
.La valeur sociale : C'est la
sécurité, la confiance dans l'avenir que génère
l'entreprise en préservant l'emploi, l'environnement et les
bénéfices financiers. La valeur «sécurité
», qui s'exprime notamment au travers des politiques de
développement durable,concerne de plus en plus les jeunes
générations beaucoup plus sensibles à ces sujets que leurs
aînés.
La valeur « satisfaction » :
Il s'agit de la satisfaction des clients en répondant efficacement
à leurs attentes ; de celle des salariés en leur offrant la
possibilité de conjuguer travail et épanouissement professionnel,
de celle des fournisseurs et de la communauté économique et
sociale en préservant leur développement et leur
équilibre.
La valeur économique:renvoie à
la performance économique de l'entreprise qui est très
directement liée à la satisfaction de ses salariés. La
qualité des relations sociales est un enjeu majeur pour la direction des
ressources humaines.
L'aboutissement du processus de création de valeur
passe par la performance économique de l'entreprise dans la
durée. Les moyens de la création de valeur sont liés
à la satisfaction de ces différents partenaires. Il devient
nécessaire, pour renouer avec la profitabilité à long
terme et assurer l'équilibre économique et social, de
réorienter les pratiques de management, et notamment celles liées
aux ressources humaines.
Au-delà des rapports avec les partenaires sociaux, il
s'agit de créer des conditions de confiance entre managers et
employés qui favorisent l'engagement, l'autonomie, l'initiative et la
responsabilité individuelle et collective.
Profit financier, connaissances, satisfaction,
pérennité constituent le réseau de valeur de l'entreprise
actuelle.
L'équilibre entre ces différentes formes de
valeur est indispensable à la dynamique et la performance de
l'entreprise. Il ne doit pas y avoir d'antagonisme entre la création de
valeur économique et la création de valeur intellectuelle ou
sociale. La nouveauté ne repose pas sur l'existence de ces valeurs qui
ont de tout temps cohabité dans l'entreprise, mais bien sur la
capacité du management à les conjuguer en respectant les
impératifs d'adaptation et de durée.
Schéma 3 : la valeur globale
Valeur globale
Valeur sociale Sécurité
Pérennité
Confiance
Adaptation et pérennité de l'entreprise
Equilibre économique et social
Satisfaction des partenaires
Clients, salariés, investisseurs
Valeur économique Profits Financiers
Valeur intellectuelle expertises
Valeur intellectuelle expertises
Valeur économique Profits Financiers
Source : J. Imbert, 2007, op.cit, p18.
1.2. La valeur : de la conception
stratégiquevers une conception substantielle
La notion de valeur intégrait le domaine du management
stratégiqueen occupant une place centrale, selon porter dans son ouvrage
de l'avantage concurrentiel« la mission de la stratégie
est définie comme la création de valeur dans le cadre de son
périmètre d'activité, c'est-à-dire de configurer
ses activités et ses produits de sorte que les clients acceptent
durablement de payer un prix supérieur aux coûts de production des
produits »60(*).
En management stratégique avec la logique de l'avantage
concurrentiel, la notion détermine la valeur qu'une firme peut
créer pour ses clients, abstraction faite des coûts
supportés.
Porter donne une définition de « la valeur
client» en disant que « la valeur est le prix que le client
est prêt à payer pour le produit offert, compte tenu de
l'appréciation qu'il fait de l'effet de
différenciation »61(*), il est prêt, en effet, à payer un
surcoût pour cela. Autrement dit, la valeur d'une organisation est
essentiellement générée en développant, en
produisant et en livrant des services et des produits pour les quels les
clients sont prêts à payer un prix permettant de faire une marge
bénéficiaire intéressante, L'essentiel pour Porter est de
savoir sélectionner les activités les plus stratégiques
qui produiront la différenciation.
La valeur performance, qui se distingue difficilement de la
valeur client, se situe à un autre niveau que l'on peut qualifier de
« tactique-opérationnel » car elle a des
conséquences pratiques sur le fonctionnement organisationnel de la
firme. Elle consiste à faire progresser des données
précises de la performance, comme le délai ou la qualité,
dans une stratégie donnée. Le concept de « chaîne
de valeur » désigne toutes les activités qui vont
permettre d'engendrer une performance supérieure, il représente
l'ensemble des processus jugés, comme étant critique ou d'appui
dont on trouve la logistique d'approvisionnement, les opérations, la
logistique de commercialisation, le marketing et les ventes et le service
après vente, la gestion des ressources humaines, la recherche et
développement et la gestion des approvisionnement62(*).Ce concept est
considéré comme un fondement de l'avantage concurrentiel de
Porter, il est devenu un des objets principaux du management stratégique
permettant d'acquérir et de consolider un avantage concurrentiel
à long terme.
De ce fait on entend parler de la valeur stratégique
qui se base sur la mobilisation des ressources spécifiques. Ici la
valeur dépend de la capacité de l'entreprise à
développer des stratégies permettant d'exploiter et de
neutraliser les menaces présentes dans son environnement. Selon
l'approche par les ressources, les performances des entreprises, leurs
capacités à s'imposer sur le marché, dépendent de
leurs ressources spécifiques. Il peut s'agir des ressources tangibles,
corporelles ou financières mais aussi des compétences, de
savoir-faire, plus difficilement mesurable63(*).
Pour le gestionnaire, la valeur créée est
déterminée à la fois à l'intérieur et
à l'extérieur de l'entreprise, et les deux sont fortement
liés. L'extérieur se traduit par le recours au marché.
Cela signifie que l'environnement en tant que contrainte et en tant
qu'opportunité, impose à l'entreprise de connaître le
marché et les comportements des acteurs et, surtout, d'innover et de
chercher des réponses originales par rapport à ses
concurrents64(*). Le
rôle du gestionnaire s'inscrit dans les pratiquesles pratiques
managériales développées au sein de l'entreprise qui
permettent d'influencer son environnement, en cherchant des solutions et en
modifiant ainsi les règles du jeu à travers l'anticipation et
l'appréciation des besoins de la clientèle en trouvant les
ressources et les compétences nécessaires pour y répondre,
cela permettra à l'organisation d'être autonome et capable de
définir les règles qui régissent les relations entre ses
partenaires internes et externes. Autrement dit, l'organisation n'est plus
considérée comme un simple actif financier ou à un noeud
de contrats qui cherche à maximiser la valeur crée pour obtenir
un avantage concurrentiel, au contraire, c'est la pérennité
assurée par les opportunités offertes par les ressources
stratégiques qui est un gage de la maximisation de valeur.
Alors, d'un point de vue stratégique, la
création de valeur d'une entreprise revient à évaluer son
aptitude à engendrer de la valeur, la défendre face aux attaques
des concurrents, se l'approprier et la renouveler face aux changements
concurrentiels65(*).
Cependant, cette conception demeure incomplète dans le sens où
elle s'intéresse à l'exploitation des opportunités dans un
aspect statique en négligeant l'aspect dynamique qui se base sur la
mobilisation des compétences stratégiques et le processus
d'apprentissage.
L'évolution vers une conception substantielle permet
l'association entre les différentes conceptions traditionnelles de la
valeur,comme le montre le schéma ci-dessous, en répondant
particulièrement aux limites de la conception financière et celle
stratégique.
Figure 3 : Schéma représentatif de
différentes conceptions de la « valeur »
Valeur stratégique
Ressource-Positionnement
Positionnement concurrentiel
Performance expliquée par celle du secteur
d'activité
Valeur Financière
Valeur pour l'actionnaire
Value basedmanagement
Ressources stratégique
Approche de ressources
Valeur Substantielle
Valeur
Processus de création de valeur
Source : W. Bensahel, 2010, op.cit, p6.
Dans ce schéma, la valeur substantielle regroupe les
caractéristiques de chaque conception de valeur qui s'articulent autour
des ressources stratégiques et du positionnement concurrentiel qui
interviennent dans la reformulation du processus de création de valeur
qui permet d'intervenir sur les processus eux-mêmes et sur les
représentations que s'en font les acteurs et qui intègre le
caractère dynamique des compétences et du processus
d'apprentissage.
En effet, la valeur substantielle s'inscrit dans les courants
du RBV et KBV fondés sur la mobilisation des ressources et
compétences et les intentions d'apprentissage66(*). Il s'agit de mobiliser des
intelligences collectives, de modifier à la fois les structurations et
les processus de création de valeur, ce qui suppose une évolution
des activités, des ressources et des compétences. Les
capacités collectives d'innovation, le renouvellement des
compétences et des capacités d'apprentissage qui constituent des
éléments clés du management stratégique par la
valeur.
Le pilotage stratégique par la valeur se
généralise au sein des entreprises par l'adossement de la valeur
financière à la valeur substantielle. Cependant, ce type de
management s'il est encouragé par la rivalité dynamique au sein
des marchés, n'intègre que partiellement les dynamiques et
motivations sociales et sociétales des entreprises67(*).
Autrement dit, on ne peut nier que le pilotage
stratégique en tant que processus inducteur de changement, l'innovation
et le développement des compétences individuelles et
organisationnelles en tant que processus de valorisation interne, et la
gouvernance d'entreprise en tant que processus support sont indirectement
liés.
Sur le plan stratégique, la gestion de la valeur de
l'entreprise aide les organisations à établir des programmes et
à faire des investissements qui concordent avec leur stratégie
d'affaires.
Pour répondre à cette question, il faut revenir
à la signification même du concept de création de valeur,
d'abord pour l'entreprise et, en son sein, pour la fonction RH.
2. La notion de la création de valeur
La notion de création de valeur se caractérise
par une multiplicité des aspects et de formes ainsi que de conceptions,
cette la diversité est liée principalement aux
«destinataires » de la création de cette valeur et son
contexte d'analyse, comme l'illustrent Hoarau et Teller dans le schéma
suivant :
Figure 4 : la création de valeur selon Hoarau et
Teller
Création de valeur stratégique,
substantielle et institutionnelle
Création de valeur pour les clients
Création de valeur pour les fournisseurs
Création de valeur sociétale
Création de valeur pour les employés
Création de valeur pour les partenaires
Valeur du marché
Création de valeur pour les actionnaires
Valeur comptable de la firme
Création de valeur financière
Source: B. Aliouat, A. Taghzouti, op.cit, p 8.
Au-delà de la valeur financière et comme on a
mentionné, la notion de création de valeur s'inscrit dans deux
dimensions ou approches en management stratégique :
2.1. La création de
valeur selon une conception concurrentielle
La conception concurrentielletient compte
d'éléments stratégiques de ressource/positionnement,
où les intentions stratégiques des acteurs dominent l'objectif de
création de valeur qui apporte des perspectives d'évaluation
à long terme, il s'agit d'une création de valeur
stratégique68(*).
Dans cette approche, la création de valeur est à
analyser en considérant l'entreprise en tant que compétitrice au
sein d'un secteur où plusieurs firmes évoluent. Elle accorde une
grande importance à l'environnement au secteur d'activité : dans
un tel contexte, l'entreprise crée de la valeur concurrentielle en
exploitant les opportunités de l'environnement.
Ce modèle postule que toutes les entreprises d'un
même secteur ont des ressources homogènes : leurs performances
passent par une analyse stratégique du secteur, puis par une
définition en conséquence des ressources nécessaires.
Pour M. Porter, la valeur concurrentielle se situe au niveau
des facteurs clés de succès, c'est-à-dire des avantages
qui apparaissent comme réellement compétitifs pour le client,
tandis que sa création est fortement liée à des facteurs
externes.La création de valeur doit alors être
considérée comme un processus dynamique d'investissement
stratégique69(*).
Ce processus doit compléter les méthodes
d'évaluation en cherchant si les décisions stratégiques
liées aux investissements dans les ressources spécifiques
étaient ou non créatrices d'une valeur supplémentaire.
2.2. La création de
valeur selon une conceptionsubstantielle
La conception substantielle fait l'objet d'une dimension
organisationnelle plus ancrée dans une logique d'entreprise apprenante
où le capital relationnel de l'entreprise favorise l'apprentissage et
l'acquisition de compétences70(*). Toutefois, la conception concurrentielle demeure
incomplète en ce sens qu'elles négligent la dynamique interne des
phénomènes d'apprentissage, qui reposent sur des
éléments de valeur spécifiques liés au
dépassement des comportements conflictuels.
L'intégration de la dimension organisationnelle dans la
problématique de la valeur conduit à envisager l'entreprise
à travers sa capacité réelle d'action qui prévaut
sur les modes de financement. L'entreprise peut dominer, par ses
compétences et ses ressources spécifiques, les marchés sur
lesquels elle intervient71(*). Réagir à l'imprévu, être
flexible et savoir s'adapter rapidement et à moindre coût sont
devenus les exigences primordiales pour pouvoir concourir.
Dans un tel contexte, la création de valeur repose de
plus en plus sur lesinvestissements immatériels (R&D, formation,
publicité, méthode d'organisation, etc.) et doit être
considérée comme un processus dynamique d'investissement
stratégique qui a pour objectif de chercher si les décisions
liées aux investissements dans l'immatériel ont été
ou non créatrices d'une valeur supplémentaire. Cette vision est
adaptée à une représentation dite substantielle où
l'entreprise est conçue comme une base d'actifs immatériels
spécifiques quise partagent et se multiplient, dont la
compétitivité repose sur la maîtrise des réseaux
d'information et de communicationet la gestion se fait par projets ou par
processus72(*).
Cette représentation substantielle de l'entreprise met
en évidence la nécessité de changement de paradigme,
c'est-à-dire de la vision des modes de production dans l'organisation.
Elle appelle à considérer l'organisation non plus comme un
processus linéaire de production de biens physiques, au sein duquel la
fonction de production est dominante, mais désormais comme un processus
interactif, ouvert sur l'extérieur.
Dans ce contexte, le processus de création de valeur
donne une place primordiale à la dimension « substance »
(comment faire, plutôt que faire). Il se focalise :
Ø sur la découverte des sources cachées
de la valeur procréées par les ressources et les
compétences stratégiques sous formes d'opportunités
futures ;
Ø et sur la mise en place d'une structure permettant
d'identifier, de sélectionner et de réaliser ces
opportunités afin de les transformer en valeur réelle.
Cette démarche processuelle de la valeur permet de
passer d'une vision statique de la valeur basée sur la mesure de la
valeur, à une vision plus dynamique basée sur la recherche de la
valeur au cours du temps. Dans ce contexte, la création de valeur se
construit progressivement.
En résumé, la création de valeur prend
plusieurs formes et conceptions en raison de son caractère
polysémique et transversal, pour notre cas qui s'inscrit dans le cadre
du management stratégique des compétences, la création
valeur substantielle, qui se caractérise par son aspect dynamique,
parait la plus adaptée, il est un processus stratégique
basé sur la capacité organisationnelle à développer
des stratégies permettant d'exploiter des opportunités futures
à travers la mobilisation des compétences stratégiques et
en favorisant l'apprentissage organisationnel.
Résumé
section1 :
Nous avons essayez, tout au long de cette section du premier
chapitre, de donner les définitions des concepts et des
éléments clés de notre thématique, en
décomposant les concepts principaux en « sous
concept » afin de faciliter la conception, en s'appuyant sur les
travaux et les écrits des chercheurs en la matière.
En résumé, nous pouvons dire que le management
stratégique des compétences et la création de valeur
s'inscrivent dans une logique de la mise en oeuvre d'une intention
stratégique, ils insistent sur le caractère dynamique des
processusfondés sur la mobilisation des ressources et compétences
stratégiques et les intentions d'apprentissage, il s'agit principalement
de la capacité collective et celle organisationnelle à s'adapter
au changement de l'environnement en mobilisant les intelligences collectives en
assurant la pérennité de l'organisation etl'équilibre
économique et social.
Dans cette optique, le management stratégique des
compétences est conceptualisé comme un instrument d'acquisition
des compétences, d'apprentissage, voire comme un moyen de
restructuration organisationnelle qui facilite le changement organisationnel et
la création de valeur substantielle de l'entreprise qui est un processus
dynamique d'investissement stratégique qui a pour objectif de chercher
si les décisions liées aux investissements dans
l'immatériel ont été ou non créatrices d'une valeur
supplémentaire..
Par ailleurs, le cadre conceptuel paraît insuffisant
pour comprendre l'ensemble des conceptions, pour cela il est nécessaire
de revenir sur les origines et les fondements théoriques des concepts
clés ce qui nous permettra de bien les assimiler ainsi que leurs enjeux
et contextes d'apparition et d'émergence.
Section 2: Revue de littérature
Cettesection s'inscrit dans une démarche analytique des
origines et des fondements théoriques relatives à notre
thème de recherche, cette revue de littérature a pour objectif de
mener une analyse théorique en lien avec notre problématique de
recherche, elle permet de bâtir le cadre théorique de la
recherche, d'identifier les manques ou sujets non traités dans les
précédentes recherches et donc de justifier théoriquement
la recherche menée73(*).
Pour cela, la présente section est subdivisée en
deux paragraphes dont le premier développe les origines et les approches
analysant la dynamique du management stratégique des compétences
tout en mettant le point sur l'émergence du concept
« compétence » dans les différents champs
scientifiques, d'une part. Et d'autre part,il traitele volet théorique
du concept « création de valeur ».
Donc, l'objectif de la section est de répondre à
deux questions fondamentales, à savoir :
Ø Comment le concept
« compétence » est-il apparu et analysé dans
les courants managériaux?
Ø Comment les théories ont-ils analysé la
création de valeur?
Paragraphe1 : Dynamique et émergence du
«management stratégique des compétences»
L'objectif assigné à cet axe est de
répondre à la problématique de la dynamique et
l'émergence decette pratique dans le management stratégique qui
explique le passage de la gestion des compétences au management
stratégique des compétences. De ce fait, il est nécessaire
de traiter dans un premier temps l'origine et les fondements de la
logique compétence à travers quelques champs disciplinaires ainsi
que les contextes expliquant son émergence dans le monde des
organisations, puis on va analyser l'émergence du modèle
compétence dans le management stratégique.
1. Fondements théoriques de « Gestion
des compétences »
Comme le souligne Guy le Boterf « la notion
compétence fait partie depuis longtemps du langage courant et son emploi
quotidien est fréquent sans poser à ceux qui l'utilisent de
graves questions techniques... »74(*). Peu à peu, plusieurs théoriciens ainsi
que des praticiens se préoccupaient de cette notion en analysant ses
différentes dimensions et ses apports dans des contextes divers, en
effet le concept n'a pris de l'importance qu'à partir de fin des
années 1980 en l'introduisant dans les courants managériaux, il
s'agit de la gestion des compétences.
1.1. La logique
«compétence» : aspect et évolution
historique
Durant le 19éme siècle, les organisations se
sont trouvés confrontés à des changements environnementaux
considérables, que soit au niveau interne ou externe, dont il est
difficile actuellement de les citer tous, ce qui est sûr c'est que ces
changements ont poussé la plupart des organisations, publiques ou
privées, à revoir et à modifier leurs structures et leurs
modes de gestion et de management du travail qui sont de plus en plus
dépendantes des facteurs environnementaux et du contexte
économique en constante évolution, un contexte qui impose aux
entreprises de prendre en considération certaines valeurs et a fait
apparaître la notion des compétences dans le monde des
organisations.
La prise en compte de l'importance du développement du
capital humain et plus précisément les compétences, due
aux transformations des systèmes productifs, l'apparition de nouveaux
modes de management et le passage d'une classique compétition à
une concurrence agressive en parallèle avec l'évolution du
marché, est considérée comme une rupture de certains
modèles du système productif et naissance et développement
d'autres tels que le management des ressources humaines et la gestion des
compétences, qui sont des dimensions intégrales de notre
thème de recherche.
Certes, la démarche
« compétence » a connu un grand succès en
France dans les années 80 par la mise en oeuvre des dispositifs de
gestion des compétences, en plus elle a été
utilisée dans plusieurs pays industrialisés selon
différents approches et des contextes spécifiques selon chaque
pays, mais son origine remonte à la fin des années 50 aux Etats
Unis.
C'est en 1959 que le concept compétence s'est
émergé en premier lieu par le psychologue R. White. Pour lui,
cette notion désigne «l'interaction effective entre un individu
et son environnement : il fait valoir qu'il existe également une
compétence de motivation qui s'ajoute à celle de la
compétence comme réalisé»75(*).
En 1970, McClelland a approfondi ses études et ses
recherches pour ajouter à l'approche de White d'autres dimensions
à savoir les caractéristiques cognitives, les comportements des
individus et la performance, il a proposé en 1973 en collaboration avec
le psychologue D. Berlew, une approche comportementale qui articule la
compétence et la performance en postulant que « les
performances des individus les meilleurs sont liées à la nature
des compétences clés qu'ils mobilisent dans l'exercice de leur
emploi »76(*)
Loin du l'Amérique du Nord, et plus
précisément au Royaume-Unis, durant les années 1980, le
gouvernement a mis en place un système de formation en introduisit la
notion des compétences dans le but de construire un système de
qualification qui soit le même sur l'ensemble du territoire. Il a mis un
dispositif appelé NVQ's (National Vocational Qualifications) qui
« permet de reconnaître les compétences acquises au
travers d'expérience pratique »77(*), en se basant sur une analyse
fonctionnel des situations de travail dans des contextes variés, le
gouvernement a défini des niveaux des compétences et des sous
niveaux en lien avec la performance, par ailleurs, ce modèle
était adopté par plusieurs pays.
Dans la même période, en Europe, la notion
« qualification clé » est apparus au
début, elle renvoie à la maîtrise des exigences
professionnelles d'une situation concrète, cette notion inclut les
compétences personnelles dont ses caractéristiques s'articulent
autour de l'autonomie, la flexibilité, la capacité à
coopérer l'éthique professionnelle et la maturité morale
l'approche adopté par ces deux pays est plus globale qui intègre
plusieurs dimensions de savoir et de capacité.
En 1982, le psychologue américain R.E. Boyatzis a
donné une nouvelle conception à la notion de compétence
dont il souligne que c'est « une caractéristique
sous-jacente d'une personne qui a une relation de cause à effet avec la
performance moyenne ou supérieure dans une
fonction »78(*), pour lui, les compétences peuvent être
acquises et développées par l'apprentissage, elles sont
présentées comme combinatoires et toujours rapportées au
niveau de performance requis par l'activité concernée.
A partir des années 90, et dans la plupart des pays
industrialisés, la notion « compétence » a
pris une nouvelle forme pour s'intégrer dans les organisations et les
entreprises. Les approches « compétences » sont
devenues comme des mécanismes de développement des ressources
humaines et de la stratégie organisationnelle.
A l'origine des observations et des postulats sur le
développement des compétences en situation du travail, en faisant
face à plusieurs facteurs et contextes favorisant l'émergence et
l'usage de la notion compétence tels que les effets des importantes
mutations technologiques, la rupture de plusieurs principes managériaux,
le déclin du syndicalisme et de la conflictualité dans un
contexte de forte crise d'emploi depuis plus de vingtaine d'années et la
transformation des modes de gestion du travail pour ce centrer sur l'individu,
l'intégration de la dimension « compétence »
dans le management des ressources humaines par un système de
« gestion des compétences » est devenue un facteur
clé dans l'amélioration de la performance et de la
compétitivité de toute type d'organisation.
1.2. Emergence de la « gestion des
compétences » en GRH
En GRH, l'émergence de la logique compétence est
liée à la prise de conscience des insuffisances du modèle
taylorien-fordien dans un contexte d'incertitude. Au service de l'adaptation de
l'entreprise à son environnement, elle vise explicitement à
accroître la flexibilité et la réactivité de
l'organisation par une meilleure adéquation des ressources, la
redéfinition des emplois et des comportements attendus, le
développement et le partage des savoir-faire
La gestion des compétences en GRH définit les
conditions dans lesquelles les ressources humaines constituent un avantage
compétitif pour l'entreprise79(*), du point de vue micro, la gestion concerne les
compétences individuelles, celles collectives sont traitées au
niveau méso.
La gestion des compétences est apparue au début
dans les pratiques d'entreprises puis elle est devenue un objet dans les champs
de recherches des sciences sociales liées au travail.
L'évolution de la gestion des compétences dans
la gestion des ressources humaines est passée par trois
périodes :
a- Apparition de la gestion
des compétences (début des années 80)
Apparue en France au milieu des années 1980, elle est
née en tant que pratique dans les grandes entreprises comme une
passerelle entre les études prévisionnelles et la
préparation d'actions de gestion individuelle et qualitative
contrairement à l'approche quantitative et collectives de la gestion
prévisionnelle des ressources humaines. Un peu plus tard, le Centre
d'Études et de Recherches sur les Qualifications (CEREQ) propose la
notion d'« emploi-type étudié dans sa dynamique » pour
« anticiper la production des compétences » et reprend la
classique distinction entre savoirs, savoir-faire et savoir-être qui se
trouve ainsi confirmée80(*).
Dans cette période, plusieurs entreprises, à des
activités différentes, ont engagé la gestion des
compétences afin de faciliter la recherche de spécialistes,
d'aider à l'orientation et à la réorientation des
carrières et d'organiser la formation interne pour satisfaire les
besoins de l'entreprise à moyen et long termes81(*). Elle a pris plusieurs
formes telles que « le système d'évolution des
compétences » et «développement des
compétences ».
b- Mise en place de
dispositifs de gestion des compétences (début des années
90)
Les années 90, qui ont accompagné le mouvement
d'individualisation82(*)
de GRH, ont marqué une nouvelle vision en matière de la gestion
des compétences qui est devenue de plus en plus importante ou en quelque
sorte le pivot de la GRH d'abord dans les grandes entreprises puis dans les
PME. La gestion des compétences s'est institutionnalisée à
travers la mise en place des dispositifs qui a pris plusieurs appellations
telles que « la gestion prévisionnelle de l'emploi »
« gestion des emplois te des compétences »,
« gestion prévisionnelle des métiers et des
compétences », « gestion anticipée des
compétences », et « gestion anticipatives des
emplois et des compétences ». Toutes ces formes ont fait
l'objet de plusieurs critiques et qui résiste mal à un contexte
économique peu porteur pour devenir par la suite « la
gestion prévisionnelle des emplois et des
compétences ». En effet, le mot « emploi »
est mis en question parallèlement avec l'évolution des
démarches de gestion prévisionnelle qui intégraient
« la logique compétence »Comme l'ont souligné
V. de Saint Giniez et A. Bernard en 1996, « le développement
des démarches de gestion prévisionnelle s'est progressivement
accompagné de celui de la notion de compétence
»83(*) ainsi, B.
Bruhnes déclare « qu'il y a une manière de faire la
gestion prévisionnelle : la gestion anticipé des
compétences », parce que le mot « emploi »
évoque plus souvent un nombre qu'une qualification, la quantité
que la qualité »84(*).
Dans cette période, qu'à connue une grande
évolution avec la mise en place des politiques de
rémunération plus attractive, une politique d'intégration
pour motiver les salariés et surtout en matière d'emploi afin de
faire face à un environnement de plus en plus turbulent dont les
entreprises cherchaient à s'en adapter et gérer l'incertitude sur
l'évolution du contenu des activités en développant
l'« employabilité »85(*) de leurs salariés qui est devenu un levier
d'action.
c- Instrumentalisation de la
gestion des compétences (à partir du 1995)
Dans cette période la gestion des compétences se
renforçait et s'instrumentalisait de plus en plus avec le
développement des logiciels spécifiques qui aident au management
des compétences et à la gestion de la mobilité par exemple
le Foederis qui est le premier dans la gestion des compétences et qui
propose une représentation graphique des arbres des compétences,
Toccata est destiné à la gestion des compétences...etc.
peu à peu et avec l'évolution des techniques d'information et de
communication, les entreprises ont mise en place des progiciels de GRH qui
intègrent des outils de gestion des compétences.
2. le « management des
compétences » dans la pensée
stratégique
Parmi les différents domaines de management des
compétences, la stratégie occupe une place importante à
part en raison de la manière dont la notion de compétence a pu y
être conçue et utilisée. Contrairement à ce qui
s'est produit dans le champ de la gestion des ressources humaines où les
pratiques intégrant la notion de compétence ont
précédé les approches théoriques, la notion de
compétence est d'abord apparue dans le management stratégique
dans le champ théorique avant de donner des tentatives de mise en ouvre
plus concrètes.
Le management stratégique des compétences trouve
ses origines dans l'approche ressources et compétences et plus
précisément dans celle à base des compétences dont
les compétences clés de l'entreprise sont
considérées comme source de l'avantage concurrentiel, il
résulte de l'intégration des compétences
stratégiques dans le domaine du management.
La théorie des ressources et des compétences
regroupe un ensemble de branches, principalement « la théorie
évolutionniste »de Nelson et Winter en 1982 qui a posé
les fondements de l'approche par les compétences en management
stratégique, la « Resource Based Vue » de Wernerfelt en 1984
et Barney en 1986, la « théorie des compétences centrales
» Hamel et Prahalad en 1990, « la théorie des capacités
dynamiques » Teece Pisano et Shuen en 1997, et la « théorie
de la connaissance », également connue sous l'appellation
anglophone de « Knowledge Based View » de Grant en 1996 et Conner et
Prahalad en 1996.
En 1999 KOENIG a distingué entre les différentes
approches constitutives de l'approche ressources et compétences dans le
management stratégique. Elles sont présentées comme
suit :
Tableau1 : Les approches constitutives de
l'approche ressources et compétences
|
Approche « ressource »
|
Approche « compétence » et
« capacité dynamique »
|
Ecole évolutionniste
|
Objet de recherche
|
Les sources de l'avantage concurrentiel
|
Le changement des systèmes économiques
|
Niveau d'analyse
|
La firme individuelle
|
Population de firmes
|
Type de ressources
|
Type de ressources
|
Principalement les ressources intangibles
|
Perspective
|
Statique
|
Dynamique
|
Conception de la stratégie
|
Tournée vers les rentes ricardiennes
|
Attentive aux rentes schumpetériennes
|
Rôle du management
|
Le bon dirigeant anticipe mieux que les autres et se soucie
d'éviter l'imitation
|
Le bon dirigeant pousse son entreprise à s'imiter
elle-même avant que les autres ne le fassent
|
Source : KOENIG G., « Les ressources au
principe de la stratégie », in G.KOENIG (coord.), De nouvelles
théories pour gérer l'entreprise du 21ème
siècle », Paris, Economica, 1999, p203.
On constate à travers ce tableau que :
Ø Contrairement aux autres approches, la théorie
évolutionniste s'intéresse à l'évolution des
systèmes économique plus que les sources de l'avantage
concurrentiel.
Ø L'approche « Ressource » et l'approche
« Compétence » se diffèrent au niveau de la prise ne
compte de la détention et du caractère soutenable d'un avantage
concurrentiel.
Ø Il existe un lien important entre l'approche «
Compétence » et l'approche « Capacité Dynamique »
ce qui rend la distinction difficile théoriquement.
En effet, l'ensemble de ces approches montre l'utilité
potentielle du management des compétences pour la réflexion
stratégique en établissant le lien entre eux dont l'objectif
s'articule autour de l'amélioration de la performance et la
création de l'avantage concurrentiel.
2.1. Fondements de base de la logique
« compétence » en management
stratégique
a- La théorie
évolutionniste et les compétences organisationnelles
La théorie évolutionniste met l'accent sur la
dynamique des mécanismes économiques. Elle renouvelle la
manière de penser les mécanismes concurrentiels et la dynamique
des structures économiques86(*) qui naît de la confrontation des agents
hétérogènes aux pressions de leur environnement. Dans
cette théorie, les entreprises doivent prendre en considération
trois critères dans le cadre de détermination de leurs
stratégies, à savoir :
Ø La subjectivité des représentations de
l'environnement. Chaque entreprise perçoit subjectivement son
environnement à partir de cartes cognitives, de schémas
représentationnels ou de routines spécifiques. Elle adopte des
représentations différentes des contraintes et
opportunités conduisant à la mise en oeuvre de comportements
différenciés ;
Ø La diversité des objectifs. la
littérature managériale montre que la maximisation du profit
n'est pas le seul objectif mais il faut bien définir d'autres objectifs
considérés stratégiques qui font la distinction afin de
répondre aux exigences de l'environnement que soit interne ou
externe;
Ø Et l'adoption des comportements permettant l'atteinte
de des objectifs stratégiques en prenant en compte la
spécificité de représentation de l'environnement en
mobilisant et développant les compétences.
En effet, la perspective évolutionniste
s'intéresse avant tout à la dynamique et le contexte des
organisations dans lequel se développent les activités
productives des firmes, elle a largement contribué à enrichir les
méthodes d'analyse des secteurs. Cette approche a intégré
le concept « compétence », les recherches
menées postulent que les compétences construites au niveau des
firmes sont organisationnelles qui repose sur un ensemble de routine, selon
Tampoe « elles font partie intégrante du sous
système technique d'une organisation et par conséquent sont
enchevêtrées dans ses processus de production et de
management »87(*).
b- Approche « Ressource
» et les compétences stratégiques.
L'approche « Ressource » s'est basé sur
l'hétérogénéité des performances des firmes
au sein d'un même secteur, comme le postule l'approche
évolutionniste, qui conduit à des niveaux de rentes
différenciées, explicatives de l'avantage concurrentiel. Penrose
préconise dans son ouvrage « the theory of the growth of the
firm » que la mobilisation et la combinaison des ressources joue un
rôle déterminant dans le développement de l'entreprise. La
« Resource Based View » apparaissent pour compléter l'analyse
« industrielle »(Wernerfelt, 1984) avec la conviction profonde que la
profitabilité des firmes émaneégalement de ressources
intrinsèques et non pas seulement du secteur88(*).
Dans le domaine du management stratégique, l'approche
« ressources » traite comme objet de recherche la
soutenabilité de l'avantage concurrentiel à travers la
définition des ressources, d'une part, que détient l'entreprise
que soit tangible ou intangible. Ces ressources doivent être
combinées, coordonnées et intégrées selon des
processus sociotechniques dont certains sont rares, difficilement imitables et
difficilement substituables. Selon cette approche, ces ressources peuvent
être créatrices d'un avantage concurrentiel et
génératrices de la valeur organisationnelle.
D'autre part, cette approche développe le rôle
des compétences dans l'entreprise, elle précise que les
compétences organisationnelles au sens des évolutionnistes sont
stratégiques ils sont considéré comme un usage
combiné et coordonné des ressources89(*).
Ainsi, l'identification des compétences
stratégiques est considérée comme un processus de
rationalisation, un outil de diagnostic de l'activité
stratégique. Pour cela il faut, premièrement recenser les
ressources et les compétences de l'entreprise, puis de confronter
chacune d'entre elles aux conditions de l'avantage concurrentiel.
Malgré l'apport de l'approche ressource au management
stratégique des compétences, notre objet de recherche, qui
s'appuie sur l'intérêt et les caractéristiques des
compétencesstratégiques dans la création de l'avantage
concurrentiel soutenable, elle a été critiquée par la
littérature managérial en raison de son caractère comme on
remarque dans le tableau ci-dessus, or pour répondre aux exigences de
l'environnement qui sont de plus en plus complexe il faut mobiliser les
ressources et les rendre plus dynamique du fait que la firme est en croissance
et c'est la dynamique qui crée la valeur.
Les auteurs critiquant cette approche comme Koenig, Jonhson et
Hoopes montre que les sources de
l'hétérogénéité des performances ne se
limitent pas au niveau des ressources de l'entreprise mais il faut prendre en
considération d'autres facteurs externe tant interne.
Ces limites ont donné naissance à l'approche
« compétence » dont l'objectif est toujours le
même celui de la création de l'avantage concurrentielle.
2.2. Analyse théorique
de l'approche à base des compétences
a- Les compétences
clé sources de l'avantage concurrentielle
Prahalad et Hamel sont les premiers auteurs focalisant leurs
travaux sur le concept de compétence organisationnelle du courant RBV
(Resource-Based View) de Wernerfeld Barney. Grant souligne, dans son article
«The resource-based theory of competitive advantage: implications for
strategy formulation»que «les compétences
organisationnelles y sont décrites comme des ressources
organisationnelles qui consistent dans une coordination de ressources à
un niveau plus élémentaire, les compétences sont
fondamentalement liées à l'expérience accumulée
dans le temps et dans l'espace et confèrent un différentiel
fonctionnel à l'entreprise»90(*).
Selon Prahalad et Hamel, la « Competence Based
Vue » a pour ambition de repenser le contenu de la théorie et
de la pratique de la stratégie,l'approche
« compétence » traite aussi l'avantage concurrentiel
mais il se distingue de celle de « ressource » dans
la mesure où elle s'intéresse en premier chef aux
mécanismes de coordination des ressources, à « l'alchimie
organisationnelle »91(*)et non plus aux ressources en elles-mêmes. Selon
Durand «la contribution de Prahalad et Hamel a eu pourtant le
mérite de mettre en avant l'idée essentielle de la théorie
fondée sur la ressource, à savoir qu'une combinaison
spécifique de ressources rares peut faire la différence, tout en
rendant le concept à la fois plus opérationnel (au moins en
apparence) et directement accessible aux managers »92(*). Prahalad et Hamel ajoute dans
leur théorie la notion des compétences clés et leur
importance dans la stratégie dont il faut englober et réunir,
dans une démarche stratégique, les actifs et les ressources de
l'entreprise ainsi que les connaissances et les pratiques maitrisées par
l'entreprise, autrement dit, elles sont considérées clés
à travers l'alliance des ressources et des savoir-faire sous une forme
permettant la création d'un avantage concurrentiel durable.
L'approche à base des compétences s'inscrit dans
une logique d'intention stratégique qui est notion centrale qui consiste
à prendre une part active à la construction de l'environnement de
l'entreprise93(*). Elle a
permis une avancée significative dans le management stratégique,
l'idée consiste à repenser en termes de construction et de
valorisation des compétences clés et stratégiques qui
doivent être difficilement imitable et permettent de créer la
valeur de l'entreprise en parallèle avec les regroupements des
activités dans les domaines d'activités stratégiques
suffisamment homogène pour qu'ils s'appliquent un même ensemble
d'actions stratégiques94(*).
Dans une perspective stratégique, tenant compte de
l'environnement de l'entreprise, la capacité stratégique de
l'entreprise n'est pas statique et elle requiert un management dynamique de ses
ressources et compétences qui s'engage, selon Prahalad et Hamel, dans
l'analyse de l'entreprise en terme de couple métier/mission d'analyse de
la capacité de la firme, de ses processus et de ses activités
créatrices de valeur face aux mécanismes de marché: on
s'intéresse à la combinaison des ressources et des
compétences pour construire une offre valorisée par les clients,
une offre supérieure à celles des concurrents, afin de doter
l'entreprise d'avantage concurrentiel durable et défendable95(*).
b- L'approche «
Compétence » et l'approche « Capacité Dynamique
»
Les recherches en compétences stratégiques et
leur rôle dans le succès de l'entreprise ont été
complétés par les travaux de Teece, Pisano et Shuen en 1997 qui
proposent une lecture basée sur les « capacités
dynamiques » ainsi sur la question de la création de
ressources à partir des processus d'apprentissage mis en oeuvre dans les
firmes qui doit décider « quelle compétence il faut
développer afin d'affronter l'évolution rapide du marché,
des produits et de la technologie »96(*).
Selon Teece et Shuen« La notion de
compétence doit être entendue comme le résultat de
l'assemblage de groupe d'actifs spécifiques à la firme et
transversaux aux différentes lignes de produits et la notion de
capacité dynamique comme l'aptitude d'une firme à
intégrer, construire et reconfigurer les compétences internes et
externes pour répondre aux changements rapides de l'environnement
»97(*).
Les auteurs ont mis l'accent sur les capacités des
firmes à utiliser et à reconfigurer les ressources dont elles
disposent. Ces capacités sont dynamiques en adaptant les
compétences organisationnelles à un environnement de plus en plus
complexe et évolutif. La notion de capacité relève
principalement de l'aptitude potentielle à être capable de quelque
chose que d'une capacité réellement mise en oeuvre.
En résumé, du point de vue stratégique,
l'approche ressources et compétence analyse l'entreprise dans sa
globalité, elle est un système fondé sur des ressources
tangible et intangible difficilement imitable, la mobilisation et la
combinaison de ces ressources et leur transformation en compétences
stratégiques contribue à la construction des avantages
concurrentiels durable et soutenable ainsi qu'à la création de
valeur qui est un des choix stratégiques de l'entreprise. Ces
compétences sont plus fortes et spécifiques, qui ont un
caractère tacite, que les actifs détenus par l'entreprise.
Dans cette perspective basée sur les ressources et les
compétences de l'entreprise, la stratégie s'inscrit dans une
démarche globale visant à déterminer les ressources
internes assurant la performance, elle englobedes actionsà long terme en
capitalisant les connaissances nécessaire.Le développement des
compétences clés et stratégiques sont au centre des choix
stratégique de chaque entreprise.
En effet, dans le cadre de notre recherche, l'ensemble des
travaux sont fondés sur le rôle des compétences dans la
performance pour cela le management stratégique des compétences
s'inspire des pratiques de la GRH et des choix stratégique dans une
perspective plus large qui renvoie à la notion de performance de
l'entreprise.
Paragraphe2 : Analyse théorique de la
« création de valeur » dans la littérature en
gestion
Le thème de la création de valeur pour
l'entreprise en mangement ressources humaines et stratégie, le coeur de
notre objet de recherche, n'est guère traité dans la
littérature, selon des recherches approfondies menées par EBSCO,
Science Direct et Wiley Interscience, il apparaît que seule une
quarantaine d'articles scientifiques abordent ce thème et aucune
proposition de vision synthétique ou théorie
générale98(*), ce manque est expliqué par la
complexité de la problématique et la diversité de ses
contextes et ses champs d'analyses ainsi que l'absence d'instrument de
quantification.
Vu que notre champ de recherche est limité au niveau du
MS et GRH on essayera d'analyser profondément l'utilité du
concept dans notre problématique à travers ces deux disciplines,
on propose d'abord une revue de littérature focalisée sur
l'analyse du concept valeur dans la pensée économique et les
courants managériaux ensuite celui de la création de valeur en
essayant de distinguer entre son analyse en stratégie et en GRH.
1. La « Valeur » : une notion
polysémique étudiée dans plusieurs disciplines
Comme on a signalé, La valeur est un concept
polysémique, omniprésent en économie et en sciences de
gestion, le thème de la valeur fait l'objet de regards multiples ou de
paradigmes, c'est-à-dire de visions communes aux membres d'un groupe
donné (Kuhn, 1983)99(*). il fait objet de plusieurs recherches, débats
et publications en management. La multiplicité des approches traitant la
valeur s'explique par la diversité des champs de recherche en
économie et en sciences de gestion.
La pluralité des déclinaisons du thème de
la valeur dans les différents courants et écoles de pensée
ainsi que la diversité des formes qu'a pris cette notion rend difficile
la compréhension et l'assimilation du concept, pour cela notre
thème se limitedans une perspective stratégique au niveau de la
valeur stratégique et substantielle de l'entreprise.
Avant d'aborder le sujet de la valeur dans l'entreprise, la
première difficulté à surmonter est de comprendre que la
« valeur » dont les économistes voire les
gestionnaires n'est pas du tout celle du langage courant, à cet
égard, il faut bien mettre l'accent sur l'originedu concept en analysant
d'abord la théorie de la valeur fondée par les
économistes, ensuite l'évolution du concept dans les sciences de
gestion.
1.1. La théorie de la valeur dans les approches
traditionnelles des économistes
La théorie de la valeur est une des pierres angulaires
de la pensée économique, une ligne de partage fondamentale
de chaque côté de laquelle se sont rangés les
différents courants.
a- La « valeur » dans
l'économie classique
L'ensemble des concepts utilisés en sciences de gestion
sont à l'origine des travaux des économistes,
Au XVIIIème siècle, Adam Smithest un
des premiers fondateurs de l'économie des organisations qui à
réfléchiten termes d'entreprise en mettant l'ensemble des
principes de fonctionnement des organisations. Il met en valeur le fait que la
division du travail par la spécialisation en fonction des
compétences permet de dynamiser le marché.
Les économistes classiques ont la liée
directement la notion de « valeur » aux
intérêts sociaux. La théorie de la valeur s'interroge sur
la production de la richesse, la « valeur » a fait objet
des principales études en économie des organisations. A ce titre
l'école anglaise s'est intéressée à l'analyse de la
valeur d'usage et la valeur d'échange, or l'école
française a fondé ses recherches sur la valeur d'utilité.
Au delà de la valeur d'usage des biens qui est
subjective et variable selon les situations, Adam Smith100(*) et David Ricardo101(*) se sont focalisé su
la notion « valeur » qui est adaptable à toutes les
situations, dans une approche objective, ils ont mis les fondements d'une
valeur d'échange. Dans une approche concerne seulement les biens
reproductibles, Adam Smith souligne : « il s'agit d'examiner
quelles sont les règles que les hommes observent naturellement, en
échangeant les marchandises l'une contre l'autre, ou contre de l'argent.
Ces règles déterminent ce qu'on peut appeler la Valeur relative
ou échangeable des marchandises »102(*). Pour lui, dans un
état simple le travail reste le seul facteur de production dont le
rapport de valeur de deux biens est lié à la quantité de
travail nécessaire pour les obtenir il s'agit de la théorie
valeur-travail, il postule que « la valeur d'une denrée
quelconque pour celui qui la possède et qui n'entend pas en user ou la
consommer lui-même, mais qui a intention de l'échanger pour autre
chose, est égale à la quantité de travail que cette
denrée le met en état d'acheter ou de commander. Le travail est
donc la mesure réelle de la valeur échangeable de toute
marchandise »103(*).Dans un état plus avancé ou
complexe, il faut penser en termes du coût de production, où la
prise en compte de tous les facteurs quantité du travail, profit du
capital et de la rente foncière incorporés est indispensable dans
chaque produit.
Pour Ricardo, en obtenant la même voie de Adam Smith, la
valeur d'échange est sur la base des quantités proportionnelles
du travail nécessaires pour obtenir chaque objet paraissent être
la seule règle d'échange possible.
Contrairement au postulat du Smith et Ricardo, Jean Baptise
Say a repris la théorie subjectif de la valeur de l'école
française établie par Turgot en 1769 et Condillac en 1776. Il a
fondé ses travaux sur la notion valeur d'utilité, La
théorie de la valeur-utilité, étant beaucoup plus proche
de ce que suggère l'intuition, ne demande pas de très longs
développements pour être saisie dans ses grandes lignes.
Dans son Traité d'économie politique,
Jean-Baptiste Say104(*)
précise que « si les hommes attachent de la valeur à une
chose, c'est en raison de ses usages : ce qui est bon à rien, ils n'y
mettent aucun prix. Cette faculté qu'ont certaines choses de pouvoir
satisfaire aux divers besoins des hommes, qu'on me permette de la nommer
utilité... La production n'est point création de matière,
mais une création d'utilité. Elle ne se mesure point suivant la
longueur, le volume ou le poids du produit, mais suivant l'utilité qu'on
lui a donnée»105(*). A la fin du 19ème siècle la
théorie de la valeur serait alors liée à l'utilité
et la rareté d'un bien.
En Résumé, dans la théorie objective
valeur-travail, l'utilité est une simple condition de la
valeur qui est un objet doit être utile pour être produit et pour
avoir une valeur, mais la grandeur de cette valeur est fixée par un
facteur objectif, totalement indépendant de la conscience humaine, en
l'occurrence, la quantité de travail nécessaire pour la
production. Dans la théorie valeur-utilité, le facteur subjectif,
la conscience humaine, ses désirs, ses envies, interviennent pour fixer
la valeur des biens qui est en conjugaison avec le facteur objectif de la
rareté.
b- La « valeur » chez les
néoclassiques
La théorie néoclassique ou marginaliste de
l'économie notamment, fondée par Jevons définit la valeur
non par rapport aux coûts, mais par référence à la
demande, c'est l'utilité marginale d'un bien qui détermine sa
valeur. La demande, résultant de cette utilité marginale d'un
bien, fonde alors la valeur d'échange. La valeur doit donc être
perçue non pas comme une réalité objective basée
sur des entités (le fer, le blé, la société...)
dans une économie figée, mais comme la résultante de
comportements humains. La valeur présente ainsi les
particularités d'être subjective et contingente.
La théorie de la répartition fondée par
les néoclassiques, qui ont succédé Say, identifie trois
facteurs de production à savoir la terre, le capital et le travail qui
contribuent à la création de valeur. Les revenus engendrant
respectivement : la rente, le profit et le salaire possèdent un niveau
d'équilibre : celui où ils correspondent parfaitement à la
valeur qu'ils ont chacun créée.
La théorie néoclassique établit que dans
la société capitaliste, sous l'action du marché
libre, les différents types de revenus correspondent
très exactement à la richesse créée par chacun des
facteurs de production :
Ø La rente que perçoivent les
propriétaires fonciers est l'exacte contrepartie de la richesse
créée par leur terre.
Ø Le profit des capitalistes correspond
également à la valeur créée par leur capital.
Ø Quant au salaire, il rémunère de
même les travailleurs à la hauteur de la valeur
créée par leur travail.
Bien entendu, les néoclassiques concèdent
volontiers que dans la réalité, il peut exister des perturbations
qui éloignent provisoirement la rémunération effective de
tel ou tel facteur de production de ces points d'équilibre.
1.2. Emergence duconcept
« valeur » dans les approches managériales
Le concept de valeur est une notion centrale en sciences de
gestion. Toutefois, cette notion prend des sens différents selon les
disciplines, les postes d'observation, les types d'acteurs, le champ et l'objet
d'étude, et les intentions de recherche. Aujourd'hui, la valeur
apparaît comme un concept répandu, mais peu
fédérateur en sciences de gestion. Bréchet et Desreumaux,
postule notamment que « la valeur, notion régulièrement
mobilisée en sciences de gestion, est l'objet d'une pluralité de
regards disciplinaires sans réelle lecture fédératrice
approfondie »106(*).
a- Les limites des approches
classiques
L'approche traditionnelle a été, dominée
par la vision des économistes, caractérisée par une
dichotomie entre l'offre et la demande qui renvoie à la
séparation entre l'offre et la demande.
L'évolution du contexte économique et les
événements qu'à connue le monde au début du
20° siècle a conduit les entreprises à se soucier des
attentes de leurs clients et surtout garder leur positionnement dans le
marché. A cet égard, suite aux travaux réalisés des
écoles classiques, qui sont à l'origine de l'émergence des
théories des organisations et des courants managériaux, la notion
de la « valeur » a pris une autre voix et une autre
signification en termes des performances globales des entreprises qui sont dus
s'interroger sur la façon qu'elles concevaient allaient être
perçus par le client.
La notion « valeur » dans les travaux de
Taylor renvoie à la minimisation des coûts de production qui sont
utilisés comme substitut à la valeur pour évaluer la
performance de l'entreprise107(*), ce principe développé dans le
modèle taylorien, qui est à la recherche de la performance
financière d'où les seuls destinateurs de valeurs sont les
apporteurs de capitaux, se base sur la stabilité de l'environnement.
Cette approche est caractérisée par la vision mécaniste de
l'école classique qui ignore le caractère complexe de
l'organisation.
Le principe de création et de gestion de valeur
était exploré dans différentes perspectives, selon
Bréchet et Desreumaux,dans une perspective production, les sciences de
gestion considèrent que l'on peut créer de la valeur par
production ou par arbitrage en déplaçant un produit d'un
marché à un autre. Cette tension constitue, avec les
débats relatifs aux conceptions possibles de la
rationalité108(*).
Les théories classiques introduisent un modèle
rationalisant des activités d'exécution de l'entreprise. Elles
recherchent en effet une rationalisation du travail pour accroître la
création de valeur productive des organisations (Taylor, 1911 ; Fayol,
1916 ; Weber, 1949). Cependant, le modèle taylorien ne prend en compte
ni les individus qui composent l'organisation, ni les groupes et leur
interaction, ni l'environnement, ni les stratégies. Taylor ignore tout
d'une sociologie du sens que l'acteur donne à l'action. Il se
débarrasse du sens en réduisant l'action à son aspect
instrumental.
En effet, l'objectif d'une organisation n'est pas de tendre
vers un fonctionnement fondé sur la rationalité économique
ou la rationalité absolue d'optimisation sous contraintes. Son objectif
est d'élargir la rationalité du fonctionnement de l'organisation
sociale et économique.
La rupture des théorie classique et l'évolution
des domaines du management, possédant de nombreux dimensions qui
prennent en compte le développement de la concurrence et l'aspect
contingent de l'entreprise, a conduit cette dernière à se soucier
des attentes des parties prenantes en s'interrogeant sur la façon dont
les décisions, les choix, les orientations et les actions mises en
oeuvre dans le cadre de la stratégie globale permettent de
réaliser les objectifs stratégiques prédéfinis, de
piloter les performances et d'atteindre un avantage concurrentiel
durable109(*).
Dans cet objectif, la notion de valeur a connu plusieurs
formes traitées à travers les approches socio-économiques,
managériaux.
b- L'analyse
socio-économique et managériale : une diversité
d'approches de la « valeur »
.le concept valeur était présent au début
dans la plupart des ouvrages de comptabilité et de contrôle de
gestion, puis elle est devenue au centre des travaux et des écrits sur
les nouvelles pratiques de management.
La multiplicité d'approches s'explique par les
destinataires de la valeur crée, on peut citer quelques
théories :
Ø la théorie financière, les dirigeants
de l'entreprise doivent agir selon l'objectif de maximisation de la richesse
des actionnaires par création de valeur110(*). On parle de la valeur
actionnariale
Ø Le modèle comptable traditionnel repose
notamment sur les principes de prudence et du coût historique. La valeur
comptable ou patrimoniale que l'on peut tirer du bilan dépend des
estimations très approximatives (subjectives), notamment des
dépréciations subies par les actifs, ces estimations étant
fonction des intentions plus ou moins intéressées des
responsables des comptes111(*). Les capitaux propres comptables ne donnent pas la
« vraie » valeur créée ou valeur économique.
L'obtention d'une valeur proche de cette dernière nécessite des
retraitements.
Ø La juste valeur (fair value) est
présentée comme une nouvelle convention d'évaluation qui
donne au nouveau modèle comptable plus de pertinence par rapport au
modèle traditionnel du coût historique112(*). La comptabilité
financière doit satisfaire des utilisateurs divers ou parties prenantes
(stakeholders). L'entreprise, outre sa responsabilité économique
classique, a aussi une responsabilité sociale, au point que certains
n'hésitent à parler d'entreprise citoyenne. La juste valeur
correspond à une valeur de marché, non affectée par
l'historique de l'actif ou du passif, la spécificité de
l'entreprise détentrice de l'actif ou débitrice du passif,
l'utilisation future de l'actif ou du passif113(*). Sur un plan théorique, la juste valeur d'un
actif correspond à la valeur actuelle de la suite des flux de
trésorerie attendus de cet actif dans le futur. Lorsqu'il n'existe pas
de marchés où ces derniers sont inefficients, il est possible de
calculer la juste valeur à l'aide d'une méthode
prévisionnelle proposée par le FASB ou l'IASB. Mais le choix des
éléments de calcul (horizon temporel, prévisions des flux
de trésorerie, taux d'actualisation) se heurte à des
difficultés techniques114(*).
L'évaluation en juste valeur comporterait selon ses
partisans trois avantages principaux : une plus grande objectivité dans
la mesure, la fourniture d'une meilleure information sur les performances
présentes et futures et donc une plus grande pertinence, un meilleur
contrôle des dirigeants par les actionnaires. Mais la juste valeur a
aussi des limites : son extrême volatilité, en particulier dans le
cas des établissements de crédit, et les difficultés
liées à sa mesure lorsqu'il n'existe pas de marchés ou
ceux-ci sont inefficients115(*).
Ø la théorie de l'agence : L'entreprise est
considérée par certains comme un noeud de contrats dont chaque
partie prenante cherche à tirer le maximum d'avantages. Les partisans de
cette vision contractualiste de l'entreprise soutiennent l'idée que
privilégier la valeur actionnariale ne signifie pas pour autant ignorer
les autres parties prenantes (stakeholders) et leurs
intérêts116(*). En effet, la création de valeur pour les
actionnaires nécessite de satisfaire toujours plus les clients avec de
bons produits, réalisés par des salariés motivés et
de qualité, en achetant aux fournisseurs les plus
intéressants.
Ø Théorie des parties prenantes : Le
concept de valeur partenariale est proposé comme alternative à
celui de valeur actionnariale117(*). Ces auteurs s'appuient sur le constat que la valeur
actionnariale est réductrice car les décisions de l'entreprise
produisent des effets pour l'ensemble des parties prenantes : les stakeholders
ou partenaires (créanciers, fournisseurs, salariés,
sous-traitants, pouvoirs publics). Par ailleurs, elle ne permet pas de
déterminer de manière satisfaisante les mécanismes de
création de valeur par référence à des
modélisations récentes de l'entreprise telles que la
théorie contractuelle élargie aux différents partenaires.
Cette conception de la valeur élargie aux différents stakeholders
a l'intérêt de mettre en évidence que la création de
valeur ne résulte pas seulement de l'apport de capitaux par les
actionnaires mais des efforts conjugués de tous les partenaires.La
valeur partenariale intègre aussi la notion de valeur client, Il s'agit
de valeur perçue par le client, laquelle dépend de la notion de
qualité perçue.
Ø D'après la théorie des coûts de
transaction de Coase et Williamson, l'entreprise doit chercher à
minimiser ses coûts de transaction et ses coûts
d'organisation118(*).
Ces coûts de fonctionnement dont il s'agit sont implicitement des
coûts visibles. Or un dysfonctionnements peut être source de
coûts cachés. Pour nous, la valeur organisationnelle se rapporte
à la qualité du management et du fonctionnement de
l'entreprise119(*).
Cette qualité peut être appréciée par le calcul de
coûts cachés qui existent mais qui ne sont pas
détectés par le système d'information de l'entreprise.
L'analyse socio-économique, développée
par Savall, propose de passer d'une notion de maximisation des ressources
à celle de la mise en relation des moyens et des résultats
souhaités. En outre, cet auteur ouvre la vision technique du travail
à la dimension économique de l'organisation. L'analyse
socio-économique se propose d'améliorer l'efficience
socio-économique de l'entreprise en définissant le domaine de la
compatibilité des objectifs économiques et sociaux, selon Savall,
dans son ouvrage « Enrichir le travail humain » de 1975
« la relation dialectique entre la quête de l'efficacité
et de l'efficience économique (créer de la valeur ajoutée
financièrement mesurable) et la quête de l'efficacité et de
l'efficience sociale (accroître la satisfaction des besoins de confort et
de développement des personnes actives dans l'entreprise) crée un
mouvement perpétuel vital accentué de tensions puis d'ajustements
mutuels, générateurs de valeurs, selon le
cas»120(*).
Par ailleurs, le courant du management des ressources humaines
s'intéresse à l'analyse de la rationalisation au service de la
performance économique, sociale et organisationnelle de l'entreprise en
favorisant la mise en cohérence d'une pluralité de
rationalités.
Cette réflexion s'inscrit également dans la
lignée de l'analyse socio-économique en proposant un processus
expérimental du management des ressources humaines qui permet
d'atteindre le fonctionnement souhaité en répondant à la
fois à des exigences sociales (valorisation des ressources humaines, du
potentiel humain, implication, cohésion), à des exigences
économiques (valorisation des ressources techniques, proactivité)
ainsi qu'à la conjonction des exigences socio-économiques.
La fonction ressources humaines est appelée à
jouer un rôle majeur, bien supérieur à celui qu'elle assure
encore aujourd'hui dans la plupart des entreprises. Le constat est que,
contrairement aux autres fonctions, la majorité des professionnels RH ne
possèdent pas d'outils de pilotage et de mesure qui permettent de
vérifier l'impact réel des actions RH, tant sur le
résultat et la compétitivité de l'entreprise que sur
l'employabilité des salariés.
L'analyse socio-économique se caractérise par
l'importance accordée dans les choixstratégiques à la
valorisation et au développement des ressources propres de l'entreprise.
Le capital humain prend un rôle clé dans son analyse. Ce concept
de potentiel humain est à rapprocher de la théorie des ressources
(Resource-Based Theory). La théorie des ressources a pour volonté
de réexaminer la relation entre la gestion des ressources humaines et le
management stratégique.
2. Essor de la création de valeur dans les
courants stratégiques
Quant à la création de valeur, il s'agit d'un
concept ambigu, comme celui de la valeur, en raison de multiplicité des
analyses et pratiques managériales. Certaines approches
s'intéressaient à l'aspect financier générant la
valeur pour l'entreprise, d'autres intégraient les différentes
composantes de la valeur en adoptant une approche globale. Dans le cadre de
notre thème de recherche, la création de valeur comme concept,
dont on a besoin et qui en relation avec les compétences, s'inscrit
principalement dans les courants stratégiques.Les recherches sur les
stratégies de création de valeur ont connu un essor important
principalement depuis le début des années 90, mais au risque de
bousculer quelques idées reçues, il est utile de préciser
que la création de valeur n'est pas un nouveau concept ou une
idée révolutionnaire.
2.1. La création de valeur selon une approche
concurrentielle
Le thème « création de
valeur » est abordé dans une optique de sources d'avantage
concurrentiel, on s'intéresse davantage à la question de savoir
comment créer plus de valeur que les concurrents, selon des
critères admis, qu'à ceux de la valeur elle-même. Dans
cette perspective, les théories économiques sont peu de secours
puisqu'elles postulent l'homogénéité des entreprises quant
à leur capacité à traiter les transactions et les
problèmes d'agence. C'est du coté du management
stratégique qu'il faut chercher la réponse121(*).
Durant les trente dernières années, les
chercheurs et les praticiens ont développé un corps de doctrines
dont le but ultime était la satisfaction des clients. La plupart des
raisonnements stratégiques qui ont alors été
développés ne peuvent se comprendre qu'en faisant
référence à des situations managériales dans
lesquelles la notion de priorité est essentielle. Ces situations toutes
différentes se distinguent les unes des autres par l'existence de
ressources limitées, qu'il s'agisse des ressources humaines,
financières ou de toute autre ressource ainsi que d'un facteur temps.
Pour les entreprises, l'objectif n'est donc plus de savoir si
une chose est importante, mais si elle est plus importante qu'une autre pour la
réalisation de cet objectif, si elle aura un impact supérieur
à un autre. En outre, aucun des raisonnements qui ont été
développés ne peuvent se comprendre hors d'un environnement
concurrentiel. La concurrence a fait évoluer les comportements et a
amené les entreprises à relativiser leur performance par rapport
à la fois à leurs concurrents et à leurs clients.
L'impératif stratégique, en termes de création de valeur,
a forcé les mêmes entreprises à remettre en cause leurs
schémas stratégiques dominants.
Certains auteurs comme Chandler, Ansoff, Porter, Nakamura,
Shrivastava... postulent qu'il faut prendre en compte en premier lieu la notion
de concurrence dans le thème de valeur,en s'appuyant soit sur le
paradigme « structure- comportement-performance »
hérité de l'économie industrielle et dont on tire
l'idée d'instauration de barrières destinées à
protéger de la concurrence les avantages liés à un certain
positionnement ; soit sur l'approche dite fondée sur les ressources qui
considère que ce sont les ressources, compétences,
capacités de l'entreprise qui, à condition de posséder
certaines propriétés (avoir une valeur, être rares,
difficiles à imiter et sans substituts stratégiques),sont
à l'origine d'une performance supérieure122(*).
Porter en 1986 propose d'utiliser le concept de chaîne
de valeur ou chaîne d'activités pour l'obtention d'un avantage
compétitif. La valeur créée, à son sens,
résulte du choix et de la combinaison des activités en vue de
créer un avantage concurrentiel123(*).
Figure 1 : chaîne de valeur selon
porter
Source : Michel Marchesnay, « Management
stratégique », editions de l'adreg, septembre 2004,
p174.
La chaîne de valeur s'inscrit dans une approche
concurrentielle, en parlant d'une création de valeur stratégique
ou concurrentielle, dont les activités principales (logistique interne,
production, logistique externe, commercialisation-vente, services) et les
activités de soutien (infrastructure de l'entreprise, gestion des
ressources humaines, développement technologique, approvisionnements)
consomment des ressources afin de dégager une marge maximale. De
l'analyse de la structure du secteur et de la chaîne de valeur, Michael
Porter distingue trois stratégies de base : la domination par les
coûts, la différenciation et la focalisation, cette
dernière se déclinant en deux formes : la concentration
fondée sur des coûts réduits et la concentration
fondée sur la différenciation.La valeur concurrentielle a trait
aux relations de l'entreprise avec son environnement. La valeur
créée résulte du choix et de la combinaison des
activités en vue de créer un avantage concurrentiel124(*).
Ainsi, la théorie fondée sur les ressources est
potentiellement porteuse d'une meilleure compréhension de la relation
entre politique de financement et création de valeur. Il y a, en effet,
création de valeur lorsque les flux de liquidité
sécrétés par une entreprise excèdent le coût
du capital.
Pour les approches de ressources, bien qu'elles soient
considérées comme un cadre théorique adapté et
pertinent pour comprendre réellement l'origine de la performance des
firmes, elles souffrent de certaines limites essentiellement
opérationnelles. Ces approches d'orientation interne contribuent
à une logique de pensée qui conduit à la résurgence
d'un cadre théorique fondé sur l'étude de la valorisation
des ressources, mais ne précisent pas la direction à prendre.
Elles considèrent le processus évolutionnaire de
développement des ressources spécifiques, et les facteurs
contingents qui rendent ce processus idiosyncratique, comme le résultat
d'un processus de prise de décisions raisonnables.
Par conséquent, ces approches négligent, en
grande partie, l'idée que les choix de décisions liés au
développement de ces ressources stratégiques sont soumis à
l'incertitude liée à la nature complexe, ambiguë et
même paradoxale des phénomènes organisationnels.
2.2. une nouvelle vision dans
les approches cognitives: vers lacréation de
valeur substantielle
L'approche concurrentielle demeure incomplète en ce
sens qu'elle se caractérise par son aspect statique et la recherche de
création de valeur stratégique en exploitant les
opportunités de l'environnement, ainsi, qu'elle néglige la
dynamique interne des phénomènes d'apprentissage, qui reposent
sur des éléments de valeur spécifiques liés au
dépassement des comportements conflictuels. Ces limites on donner
naissance à une nouvelle vision dite structurelle qui s'inscrit dans les
approches cognitives principalement l'approche à base des
compétences et celle basé sur les connaissances.
Cette nouvelle vision complète l'approche
concurrentielle en s'appuyant sur la prise en compte de la dynamique interne
des phénomènes d'apprentissage et le développement des
compétences clés comme sources de création de valeur. De
là, on entend parler de la valeur organisationnelle ou
substantielle125(*).
Certains auteurs évoquent le concept de valeur
organisationnelle. Cette dernière conduit à l'examen des
problèmes sous l'angle interne de la hiérarchie, de la
coordination, de la motivation des acteurs, des capacités et processus
d'apprentissage, de structure, de frontière, d'entité voire de
légitimité. La question de la création de valeur est
traitée par les auteurs de ce paradigme de la valeur organisationnelle
au moyen des processus organisationnels, des problèmes liés
à la prise de décision126(*).
La capacité à créer de la valeur
organisationnelle pour l'entreprise réside dans sa capacité
à réduire ses coûts de fonctionnement. La valeur repose
alors sur une compétence organisationnelle c'est-à-dire une
disposition à gérer et organiser, elle se rapporte à la
qualité du management et du fonctionnement de l'entreprise127(*).
D'après Porter, une entreprise crée de la valeur
grâce à ses compétences et à ses savoir-faire. Elle
a donc intérêt à évaluer et surveiller chacun des
maillons de la chaîne de valeur afin d'accroître ses avantages
compétitifs ou en développer de nouveaux128(*).
La recherche en stratégie nous enseigne, cependant, que
la capacité d'une entreprise à créer durablement de la
valeur n'est pas réductible à une question de discipline de
dirigeants potentiellement opportunistes. Au contraire, les capacités
organisationnelles, connaissances et compétences spécifiques du
dirigeant et de ses équipes apparaissent comme autant de vecteurs
potentiels d'un avantage compétitif durable et, donc, de la
création de valeur129(*). On peut alors s'interroger sous quelles conditions
la gouvernance peut jouer un rôle dans la construction
d'opportunités de création de valeur inédites, dont la
perception et la mise en oeuvre sont intimement liées aux
compétences spécifiques d'une entreprise et de ses dirigeants.
Les théories cognitives insistent sur les
compétences propres à différentes organisations pour
expliquer leur capacité à développer et à soutenir
un avantage compétitif durable. Ici, la principale source de
création de valeur n'est pas la mise à disposition d'une
ressource financière relativement indifférenciée pour
saisir des opportunités données de manière exogène
sous le regard vigilant d'une gouvernance disciplinaire, mais la construction
d'une vision originale des opportunités et sa mise en application ainsi
que le développement d'un savoir-faire managérial et
organisationnel spécifique130(*).
En résumé, les approches cognitives insistent
sur le rôle central des connaissances, capacités et
compétences, souvent tacites pour favoriser l'innovation et conforter un
avantage concurrentiel, qui seraient autant de vecteurs potentiels d'une
création de valeur durable.
Résumé
section2 :
L'objectif de cette section est de chercher la nature des
concepts clés de cette recherche. Dans un premier temps, nous avons
traité l'origine du management stratégique des compétences
regard du management stratégique en mettant le point sur les
différentes disciplines analysant la logique compétences afin de
comprendre son émergence dans les courants stratégique dans les
quelles cette logique est apparue dans les champs théorique,
contrairement au champ de la GRH, à travers les approches cognitives
avant de donner lieu à des tentatives de mise en oeuvre plus
concrètes. Autrement dit, nous avons essayé d'expliquer
l'émergence du management stratégique des compétences sur
la base d'une analyse théorique des compétences
organisationnelles au regard de l'approche « Ressource » et de
l'approche « Compétence » qui postule que une
compétence stratégique est une compétence
organisationnelle que les autres n'ont pas, c'est-à-dire issue d'un
agencement spécifique de ressources ou de conditions de marché
particulières. Dès lors, il semble possible d'en apprécier
l'état, voire d'en isoler les caractéristiques
intrinsèques. Généralement le management
stratégique des compétences est apparu en tant qu'une mise en
application de l'approche « compétences », qui s'est
émergé comme théorie au début, à travers
l'articulation des différentes dimensions des compétences et
l'intégration du management des compétences dans la
stratégie.
Ces approches ont fait l'objet de notre analyse
théorique du thème de « création de
valeur », en deuxième lieu, qui était au centre de
préoccupation de plusieurs courants et écoles s'inscrivant dans
les champs économiques et managériales, son émergence
commençait en s'appuyant sur le caractère financier de la valeur,
un principe qui s'est rejeté principalement avec l'émergence des
courants qui ont donné plus d'importance au facteur humain et
l'élargissement du champ stratégique. Ce dernier donnait une
nouvelle vision à la création de valeur en prenant en
considération l'ensemble des facteurs internes et externes de
l'organisation et surtout le développement des compétences
stratégiques comme source de création et de maintien d'un
avantage concurrentiel soutenable et donc de création de valeur.
Par ailleurs ces approches demeurent incomplètes pour
donner une idée claire sur l'émergence de ces concepts et surtout
celui du management stratégique des compétences, et de
même, pour expliquer leur opérationnalisation ce qui demande des
recherches et des travaux plus approfondis surtout en faisant recours aux
études sur terrain.
Conclusion du chapitre
I
En guise de conclusion de ce chapitre, l'objectif était
de préciser les termes génériques de la recherche à
travers une analyse conceptuelle et théorique.
En récapitulant, la première section a fait
l'objet d'un cadre conceptuel expliquant les concepts clés à
savoir le management stratégique des compétences et la
création de la valeur et les sous concepts ceux de la compétence
et la valeur en mettant l'accent sur leurs typologies.Le recours à ces
sous concepts est dû au manque d'une conception claire des concepts
généraux.
D'après cette analyse on peut retenir les
définitions suivantes :
Ø Le management stratégique des
compétences est un processus dynamique qui s'inscrit dans une logique de
mise en oeuvre d'intention stratégique, il s'agitd'un ensemble des
actions d'identification, développement, de conduite et de pilotage des
compétences stratégiques et du processus apprentissage dans une
approche « marco » de l'entreprise qui vise une performance
globale.Il résulte d'une articulation des compétences
individuelles, collectives et stratégiques et une intégration des
pratiques du management des compétences dans les processus
stratégiques.
Ø La création de valeur est défini comme
un processus dynamique d'investissement stratégique qui a pour objectif
de chercher si les décisions liées aux investissements dans
l'immatériel ont été ou non créatrices d'une valeur
supplémentaire, il s'inscrit dans la logique d'une organisation
apprenante qui se base sur l'acquisition et le développement des
compétences ainsi que l'apprentissage organisationnel.
Cette conceptualisation montre que le management
stratégiques des compétences et la création de valeur sont
indirectement liés en raison de la logique d'intention
stratégique131(*).
Cependant, pour bien assimiler ces deux concepts, dans la
deuxième section on a essayé de faire une analyse
théorique des concepts et des sous concepts à travers l'ensemble
des disciplines abordant ces thèmes que soit économiques,
managériales et surtout les courants stratégiques.
Du point de vue stratégique, les approchescognitives se
sont focalisées sur la notion « compétence
clé » et apprentissage organisationnel comme source de
performance et de création d'avantage concurrentiel. Les auteurs de
cette approche on met l'accent sur la création de valeur en
parallèle avec la compétence ce qui montre la place
accordée à cette dernière dans le processus de la
création de valeur.
En effet, le management stratégique des
compétences est issu de l'approche basée sur les
compétences qui postule que la combinaison des ressources
spécifiques de l'entreprise et l'identification et le
développement des compétences qui ont un caractère rare,
non imitable et non substituable qui permet la création d'un avantage
concurrentiel soutenable, c'est une mise en application de cette approche dans
les entreprises en se basant sur les pratiques managériales du
management des compétences dans la GRH.
A lumière de ces approches le management
stratégique des compétences apparaît comme une solution
face à la problématique de la conduite de l'activité de
l'entreprise.
En ce qui concerne la création de valeur, les courants
stratégiques ont montré que les théories
financières, économiques et managériales sont
incomplètes pour expliquer le processus qui permet de créer la
valeur globale en prenant en considération toutes les dimensions de
l'organisation et toutes les parties prenantes. Autrement dit, en
stratégie, il ne suffit pas de créer la valeur actionnariale, la
valeur « client », la valeur financière ou
comptable, la valeur sociale ou la valeur partenariale mais il s'agit d'une
création globale de ces valeur en mobilisant l'ensemble des ressources
de l'entreprise et en valorisant les compétences organisationnelles.
En résumé, dans ce chapitre, il ne s'agit pas
d'une opérationnalisation ou une mesure des concepts abordés mais
l'objectif est de les comprendre et les assimiler afin d'expliquer la relation
entre les deux et la contribution du management stratégique des
compétences sur la création de valeur comme une réponse
théorique, objet du deuxième chapitre, qui peut faire objet
à une étude sur terrain pour savoir si cette contribution est
mesurable ou pas.
Chapitre II : le management stratégique des
compétences levier majeur de la création de valeur
substantielle
L'objectif de ce chapitre est de répondre
théoriquement à notre problématique qui s'articule autour
de l'impact du management stratégique des compétences sur la
création de valeur en montrant les éléments permettant de
lier ces deux dimensions et les facteurs clés de création de
valeur par les compétences stratégiques.
Autrement dit, l'étude de la contribution du management
stratégique des compétences à la création de valeur
n'a pas un caractère mesurable, autrement dit, notre objectif n'est pas
de mesurer l'impact, il s'agit d'une articulation entre les deux dimensions de
la présente recherche en analysantles éléments permettant
de faire la relation et le lien entre euxet les facteurs clés et les
déterminants de la création de valeur liés aux
compétences stratégiques.
Dans cette perspective, deux questions se posent à
savoir :
Ø Par quoi et comment peut-on articuler le management
stratégique des compétences et la création de valeur
substantielle en expliquant la contribution du MSC?
Ø Qu'elles sont les déterminants de la
création de valeur substantielle par les compétences
stratégiques ?
La réponse à ces questions s'inscrit dans une
approche stratégique qui est toujours notre champ de recherche pour
cela :
Ø L'articulation de ces dimensions (section 1), d'une
part, fait objet d'une analyse des éléments communs
dégagés à travers les conceptions réalisées
dans le premier chapitre.
Ø D'autre part, les déterminants de la
création de valeur (section 2) sont limités au niveau du
management stratégique des compétences, c'est-à-dire seuls
découlant de ce dernier qui seront analysés.
Section1: Le management stratégique des
compétences et la création de valeur substantielle : quelle
relation ?
Concernant cette section, la littérature en
stratégie a montré que le management stratégique des
compétences et la création de valeur substantielle sont fortement
liés, l'approche à base des compétences considère
ces deux dimensions comme des processus dynamique qui s'inscrivent sous
l'intention stratégique de l'entreprise.
En effet, les courants stratégiques ont
développé la notion de « compétence
stratégiques ou organisationnelle » sous l'angle de
création de valeur, intentionnalité (la création de valeur
ne peut être le fruit du hasard) et combinaison intelligente de
ressources et de compétences de niveaux plus élémentaires
pour répondre à une finalité. L'analyse de
« compétences organisationnelles » était pour
objectif de chercher les éléments permettant le maintien et le
développement d'un avantage concurrentiel, et donc, de création
de valeur.
De même, la notion de création de valeur s'est
émergée en se basant sur l'intention stratégique
liée aux compétences stratégiques.
Donc, on peut dire qu'il n'y a de compétence que s'il y
a création de valeur132(*) et vis-versa, dans cette perspective, ces deux
dimensions s'articule autour de l'intention stratégique de l'entreprise
du fait que la création de valeur est considérée comme une
intention à réaliser par la mobilisation et le
développement des compétences stratégiques, elle est, d'un
coté, explicative de la relation entre eux.
Pour cela, l'objectif de cette section est d'analyser le
rôle de l'intention stratégique dans la relation entre le MSC et
la création de valeur, mais au début on essaye d'expliquer le
principe lui-même.
Paragraphe 1 : La
place de l'intention stratégique dans la relation « MSC et la
création de valeur ».
L'intention stratégique est l'un des
éléments permettant de lier le management stratégique des
compétences et la création de valeur, elle définit ce que
l'entreprise entend être à long terme.
Avant d'entamer le sujet, on revient sur la définition
de la stratégie qui, selon l'une des définitions les plus
citées en management, consiste à déterminer les objectifs
et les buts fondamentaux à long terme d'une organisation, puis à
choisir les modes d'action et d'allocation de ressources qui lui permettront
d'atteindre ces buts, ces objectifs. Son élaboration fait l'objet d'une
démarche stricte allant de la définition de la mission de
l'entreprise au contrôle et à la mise à jour de la
stratégie déployée.
Dans une perspective stratégique,
l'intentionrésume l'état futur de l'organisation, les aspirations
et le destin susceptibles de motiver tous les membres de l'organisation, cet
état futur s'exprime par des buts et des objectifs à atteindre
par la mobilisation et la mise en oeuvre des moyens nécessaires. Dans
notre cas on peut considérer que la création de valeur est une
intention stratégique réalisable à travers la mise en
oeuvre d'un management stratégique des compétences.
En se basant sur nos concepts centraux, certaines questions se
posent dans le contexte stratégique, il s'agit principalement
de :
Ø Comment les compétences s'inscrivent-elles
dans les intentions stratégiques des entreprises et comment
permettent-elles la réalisation des objectifs stratégiques et
l'aboutissement à la vision globale ?
Ø Comment la création de valeur peut-elle
occuper une place dans les intentions stratégiques de
l'organisation ?
Ce questionnement permet de comprendre que les
compétences stratégiques sont à mobiliser et à
exploiter pour atteindre les objectifs généraux, les intentions,
et la vision stratégique d'où la création de valeur fait
partie, ce qui explique le lien entre les deux dimensions de notre
recherche.
1. L'intention stratégique : de quoi
s'agit-il ?
Hamel et Prahalad (1989) ont été les initiateurs
de l'idée faisant de l'intention une dimension stratégique
importante. elle est apparue, dans les travaux de Hamel et Prahalad en 1989
dans leur approche « compétences », comme une
nouvelle « architecture stratégique » de
l'entreprise qui comprend d'une part l'intention stratégique qui est un
état mental dans lequel le dirigeant se représente le futur de
son organisation, et d'autre part, la mise en oeuvre de moyens pour atteindre
ce futur désiré133(*).En ce sens elle correspond à une description
de l'avenir de l'organisation.
Ils précisent également que l'intention
stratégique décrit une position de leader désiré
à long terme dans le cadre de bénéficier d'un avantage
concurrentiel. Le leader est celui qui, avant les autres, a la volonté
de créer les opportunités et de provoquer le changement et le
mouvement et qui a l'intention stratégiqueen éveil permanent et
avec une longueur d'avance sur ses concurrents.
Par ailleurs, la notion d'intention se confond avec celle de
vision dont certains les utilisent sans les différencier implicitement
ou explicitement. Toutefois, Hamel et Prahalad ont avancé le terme
« strategy intent » en traduisant le terme « intent
» par « intention », ils différencient les deux concepts
de vision et d'intention en mettant la vision en aval de l'intention,
D'où :
Ø L'intention stratégique est alors
définie comme « un état mental qui dirige l'attention du
dirigeant vers la recherche et la mise en place de moyens particuliers dans le
but de réaliser un objet stratégique spécifique,
Ø Et la vision stratégique du dirigeant comme
« sa représentation mentale, à la fois du présent et
du futur, de son organisation et de son environnement. ».
Cette conceptualisation est intéressante, toutefois, il
y a un lien entre les deux termes, par ailleurs l'intention y est
définie comme un état d'esprit et non comme une
représentation mentale du futur comme la littérature en
management stratégique a parfois tendance à l'exprimer. Elle
apparaît essentiellement comme une composante mentale de l'action et plus
précisément comme une volonté de mettre tous les moyens en
oeuvre pour concrétiser une représentation mentale d'un futur
désiré.
Les deux notions correspondent à une description de
l'avenir de l'organisation en considérant l'intention
stratégique,qui centrée sur le futur de l'entreprise, est comme
un cas particulier de vision.Bien qu'une différence de nature soit
pressentie entre les notions de vision stratégique et d'intention
stratégique, les auteurs, dans leur immense majorité, les
utilisent indifféremment sans les différencier sur le plan de
leur nature. Pour eux elles sont susceptibles d'entretenir des relations dans
l'esprit du dirigeant et qu'elles peuvent donc recouvrir des
réalités proches134(*).
Ainsi l'intention stratégique se rapproche
fondamentalement de la vision du fait de l'existence d'un futur
désiré, de la définition d'objectifs compétitifs et
de la prédominance du discours guerrier sur les valeurs de la firme.
A la suite destravaux de Hamel et Prahalad, Charles E.Smith,
en 1994 dans son article intitulé «The Merlin Factor: Leadership
and Strategic Intent » soutient qu'il est possible, en oeuvrant pour
la promotion d'une ambition organisationnelle forte, d'augmenter l'avantage
concurrentiel de l'entreprise135(*). Plus précisément, il souligne la
capacité de l'intention stratégique à modifier les
croyances au sein de l'organisation et à canaliser les actions autour
d'un projet à long terme136(*).
Selon l'approche à base des compétences, les
dirigeants de l'entreprise, après avoir affiné leurs intentions
stratégiques, n'auraient qu'à allouer, de façon optimale
les ressources dont ils disposent pour atteindre leurs objectifs. Dans ce cas,
on tend à considérer que toute stratégie souhaitable est
réalisable. La concrétisation des objectifs stratégiques
de l'entreprise passerait donc par les intentions stratégiques de ses
dirigeants.
En effet, l'intention est devenue au coeur du processus de
conception et de réalisation du projet entrepreneurial, tout en
reconnaissant qu'elle est un élément déterminant dans la
conception et la réalisation d'autres formes de projets.
Aussi en management stratégique, on trouve une autre
notion qui s'inscrit dans les mêmes perspectives, il s'agit de la mission
qui venait clarifier les principales intentions et aspirations de
l'organisation. Pour Hamel et Prahalad, l'intention stratégique est un
« rêve stimulant ». Il devient alors possible de
« distinguer la mission, qui permet de choisir les orientations du
quotidien et l'intention stratégique qui résume l'état
futur de l'organisation, les aspirations et le destin susceptibles de motiver
tous les membres de l'organisation.»137(*).
Ces différentes dimensions (intention, vision, mission,
projet) contribuent à donner au pôle du futur une place
prédominante dans la conception de la stratégie comme le souligne
Koenig« Il ne saurait être question de nier le poids des
contraintes et des tendances lourdes qui façonnent le monde et
s'imposent à l'entreprise, mais seulement d'affirmer que l'adaptation
n'est qu'une des cordes de l'arc stratégique. En d'autres termes, il est
urgent de souligner la dimension projective du management stratégique.
Mettre l'accent sur l'idée de projet ne consiste pas à enterrer
le principe de réalité, mais seulement à affirmer que la
réalité n'est pas donnée à l'entreprise mais
construite avec son concours »138(*).
Généralement, Les intentions stratégiques
sont repérables dans les plans stratégiques, dans les projets
annoncés et dans les programmes et les discours des dirigeants.
Certaines intentions stratégiques se transforment en actions
délibérées, mais toutes ne sont pas
réalisées, et celles qui le sont ne forment pas toute la
stratégie réalisée, il s'agit de la stratégie
délibérée et celle émergente. A partir
d'elledécoulent les moyens que mobilise l'entreprise pour provoquer le
changement au niveau de son univers concurrentiel.
Les intentions pleinement réalisées peuvent
être appelées stratégies délibérées,
et celles qui ne le sont pas du tout stratégies non
réalisées, un autre cas de figure appelé des
stratégies émergentes dans la quelle ce qui est
réalisé n'étais pas expressément
prévu139(*).
Mintzberg et Water dans leur article intitulé « of strategies,
deliberate and emergent »postulent que une stratégie
réalisée est la résultante des différentes
trajectoires présentés comme suit :
Figure 1 : stratégies
délibérées et stratégies émergentes selon
H. Mintzberg et J.A. Waters en 1985
Intention
stratégique
Stratégies
délibérées
Stratégies
réalisées
Stratégies non réalisées
Stratégies émergentes
Source :H.Mintzberg et al, 1999, op.cit.
Quoiqu'il est fréquent de considérer que toute
stratégie est synonyme de planification et qu'elle résulte d'une
volonté consciente et préalable. Surtout, si l'on porte un regard
externe sur l'entreprise sans avoir une idée sur ses véritables
desseins.
Nous pensons qu'une stratégie est un flux continu
d'actions dans le temps.C'est un modèle qui ne peut être
cerné qu'après coup, il peut être volontaire ou
involontaire. Certaines stratégies intentionnelles n'aboutissent pas. La
part réalisée d'une stratégie est appelé:
stratégie préméditée. La majeure partie des
stratégies préméditées n'est que le résultat
d'un concours de circonstances ou d'événements fortuits. Ce volet
est appelé: stratégie émergente.
Toute stratégie réussie est formée de la
combinaison d'une stratégie délibérée et d'une
stratégie émergente.
1.1. Stratégie délibérée
On parle de la stratégie délibérée
lorsque les intentions initiales sont complètement
réalisées dont la stratégie peut être le fruit d'une
réflexion très rigoureuse.Elle s'inscrit dans un cadre de
stabilité en mettant l'accent sur le contrôle.
Dans ce type de stratégie, les entreprises anticipent
et planifient ce que sera le futur de l'entreprise dans un délai de 3
à 5 ans. C'est donc une démarche rationnelle qui lui permet de
faire des choix volontaires. Elle suppose la stabilité de
l'environnement de l'entreprise.
Autrement dit, la stratégie
délibérée est celle qui résulte de plans
stratégiques intentionnellement conçus par la direction
générale, par les managers. Ces stratégies ne sont pas
toujours appliquées en raison par exemple de l'évolution de
l'environnement qui remet en cause les grandes orientations ou parce que les
parties prenantes n'adhérent pas au plan stratégique.
Les tenants du leadership raisonnent sur un modèle de
la décision et de l'action stratégique encore très
empreint d'une perspective délibérée et top -down. Or on
ne peut ni amalgamer l'entreprise et son dirigeant, ni réduire le
processus stratégique à une succession de décisions et
d'actions clairement identifiées et déconnectées140(*).
Un dirigeant qui veut mettre en place une orientation
délibérée et globale pour sonentreprise a
intérêt à mettre en place des moyens pour convaincre
l'organisation de le suivre. Le partage de l'intention est donc un
élément essentiel de la tâche dévolue au leader.
En effet, La stratégie réalisée
résulte d'une décision réfléchie qui, de sa
formulation à sa mise en oeuvre, n'a pas varié et s'est
réalisée comme prévu ce qui ne veut pas dire que ses
effets sont nécessairement positifs.La stratégie
réalisée provient des opportunités offertes à
l'entreprise qui peut remettre en cause la stratégie initiale
d'où ses effets ne sont pas forcément négatifs. Cela
traduit la réactivité de l'entreprise dont la situation
résulte d'une préparation à toute
éventualité de la part des dirigeants.
1.2. Stratégie émergente
Une stratégie émergente, qui est un concept de
Mintzberg, résulte des routines, processus et activités
quotidiennes de l'entreprise. Chaquedécision opérationnelle
contribue aux orientations à long terme de l'entreprise,
c'est-à-dire sa stratégie.
Elle s'inscrit dans un cadre de mobilité,sous-entend
beaucoup plus d'adaptabilité, d'innovation et l'apprentissage. Elle
nécessite un véritable apprentissage des événements
et un progrès pas à pas.
Cette stratégie peut être mise en place suite aux
changements et événements inattendus et aux nouvelles
opportunités qui se présentent. C'est une stratégie
décidée au fur et à mesure qu'on avance et qu'il y a des
nouvelles situations.
Dans la perspective de réalisation des intentions
stratégiques se mêle le développement d'une
stratégie émergente qui, comme on a déjà
signalé, est le fruit des circonstances, des événements et
des processus internes.
En effet, dans le cadre des marchés en constante
mutation, les stratégies efficaces sont généralement le
fruit d'une série de décisions, prises par les cadres moyens, en
l'absence d'une stratégie consignée et imposée au niveau
de la direction générale. Ces décisions forment la base
d'une stratégie "émergente" qui concerne l'allocation des
ressources de l'entreprise et l'investissement de sommes assez importantes. Les
Décisions Stratégiques d'Investissement (DSI) jouent ainsi un
rôle primordial dans cette stratégie émergente.
Les stratégies émergentes impliquent
l'engagement de sommes colossales, ainsi que le développement ou
l'acquisition de nouvelles ressources. Les DSI sont souvent
considérées comme des questions préoccupantes pour le top
management. Les dirigeants leur consacrent la majeure partie de leur temps,
pour deux bonnes raisons:
Ø Elles engagent des sommes conséquentes et
forment un pont entre les projets financiers et stratégiques qui sont
les deux principaux volets du management. Les DSI sont ainsi les mieux
placées pour encourager le débat sur les possibles
conséquences financières d'une alternative stratégique.
Ø Les DSI impliquent aussi des processus complexes de
management. Elles sont une importante source d'apprentissage dans l'entreprise,
peu importe qu'elles soient le fruit d'une stratégie
délibérée ou d'une stratégie
émergente.
2. Lier le MSC et la création de valeur à
travers l'intention stratégique
2.1. Création
de valeur comme intention stratégique : entre une logique de
transformation et celle de configuration stratégique
L'intention stratégique est destinée à
attirer l'attention vers la victoire, à motiver le personnel en
communiquant autour de la valeur du but, à laisser libre cours aux
contributions individuelles et collectives, à maintenir l'enthousiasme
en fournissant de nouvelles orientations opérationnelles et à
guider l'utilisation des ressources (Campbell et Yeung, 1991).
Pour Hamel & Prahalad (1989, 1995) la mobilisation de
l'entreprise toute entière141(*),l'engagement de l'organisation vers le futur qui est
nécessaire à l'accomplissement de la vision se fait par «
la [seule] communication portant sur la valeur intrinsèque del'objectif.
» (Hamel & Prahalad, 1989) Cet objectif capable de mobiliser
l'entreprise à luiseul, prend la forme « [d'une] obsession du
leadership global poursuivie pendant 10 ou 20ans ». Les auteurs
l'appellent « intention stratégique 18 19 ». Cette intention
« décrit[notamment] une position de leader désiré,
[...] elle capture l'essence de la victoire [... et] fournit aux
employés le seul but qui est susceptible de les faire s'engager :
détrôner le meilleur ou le rester, mondialement. ». (Ibid.)
Ainsi, comme le note Varraut (1999) « Hamel & Prahalad s'inscrivent
dans une perspective téléologique. » : l'action de
l'entreprise tout entière est guidée par un but : la vision20.
L'i ntention stratégique fournit alors une tension visible
pour l'organisation. « [Elle] la force a être plus inventive,
à fabriquer plus de ressources. Tandis que la [...] stratégie
[traditionnelle] se focalise sur le degré d'adéquation entre les
ressources e xistantes et les opportunités, l'intention
stratégique crée une inadéquation extrême entre les
ressources et les ambitions. La direction de l'entreprise défie ainsi
l'organisation afin qu'elle comble l'espace. » (Ibid.) « [En
conclusion,] il s'agit moins d e fixer des objectifs compatibles avec les
ressources disponibles, comme l'enseignent les principes de la planification
stratégique que de fixer des objectifs ambitieux desquels
découleront les ressources. » (Mathé & Chagué,
1999) Comme le note Messeghem & Varraut (1998) dans un article traitant de
la vision des dirigeants de PME
L'entreprise se définit une obligation morale qui
l'amène à rechercher une création de valeur
Récemment, le courant de l'intention stratégique a
évolué pour se centrer
quasi exclusivement sur la problématique de la
transformation. L'autre volet de
l'intention, à savoir la notion de ressources et de
compétences, a été relégué au
second plan, au profit de réflexions plus approfondies sur
les mécanismes de transformation et de rupture. Le problème
central devient celui du renouvellement
constant des conditions de la concurrence, issu d'une
redéfinition de la posture
stratégique de la firme. Cette évolution de la
pensée est rendue nécessaire par
l'évolution sans cesse croissante des formes de
concurrence, c'est-à-dire par le
caractère hypercompétitif de nombreuses
industries.
En effet, si l'on accepte le principe de
l'hypercompétition, alors la capacité à se
transformer et à évoluer en permanence devient la
clé de la réussite. Plusieurs
travaux mettent en avant cette idée d'une réussite
fondée sur un autorenouvellement
constant, tout comme l'avait suggéré l'étude
de Shell. Ainsi, le
cabinet Mercer a montré que l'on trouve, quelle que soit
l'industrie, des entreprises
en forte croissance sur de longues périodes. Celles qui
croissent le plus sont des
entreprises qui savent se « réinventer » tous
les 5 à 7 ans, en remettant profondément
en cause leur manière de servir le client ou encore leur
architecture
organisationnelle47. Le « paradoxe d'Icare » de
Miller48, l'idée de « management
paranoïaque » défendue par Grove49 ou encore
l'étude menée par Collins et Porras
sur les entreprises visionnaires50 aboutissent à la
même conclusion. Les entreprises qui survivent à long terme ont
une capacité singulière à se repenser, à se
remettre régulièrement en question. Ce faisant, elles
créent et maîtrisent de nouvelles sources de valeur, et ne se
contentent pas de défendre leurs acquis.
L'idée centrale consiste à construire de nouveaux
espaces concurrentiels, en
modifiant radicalement et régulièrement les axes de
création de valeur. L'objectif est
de créer dans l'environnement un point d'inflexion51, en
déstructurant ce que tous
les acteurs considèrent comme établi, à
savoir les cadres de références52. La
déstructuration passe par la création,
l'élimination, l'augmentation ou la diminution radicale de certains
facteurs propres à l'industrie53. L'ouvrage de Tom Peters sur
l'innovation se situe dans cette même perspective et la
systématise54.
Dans ce cadre, la gestion du changement est devenue une
priorité. L'objectif central de stratégie étant le
mouvement, il convient de modifier en permanence
l'organisation. Cependant, alors que l'intention
stratégique fondée sur les ressources
suppose la poursuite linéaire d'un objectif à long
terme, l'ère de la transformation
nécessite une organisation capable de poursuivre des
objectifs changeants, de se
repositionner très vite dans le temps55. Autrement dit,
même la plate-forme
stratégique devient instable, seul étant permanent
le changement. Des travaux, issus
notamment des cabinets conseils, proposent donc de nouvelles
conceptions de
l'organisation56, assorties de méthodes de pilotage du
changement57. L'entreprise y
est notamment comparée à un être vivant,
vouée au changement et à l'évolution
constants. Tout le problème est de rendre le changement
habituel dans les
organisations, afin de satisfaire aux exigences d'une concurrence
de plus en plus
mouvante. Plus précisément, il s'agit d'aligner en
permanence l'organisation et la
stratégie.58
Comprendre la logique de la transformation permanente suppose de
revenir à
la notion de valeur, revisitée à la fin des
années quatre-vingt-dix60. Le principe de
base (Tableau 1) consiste à expliquer comment des
entreprises parviennent à
accaparer une part substantielle de la création de valeur
dans leur industrie
(mesurée principalement par des indicateurs de valeur
boursière61, c'est-à-dire de
valeur pour les actionnaires)62. Ces critères
représentent la confiance que les
actionnaires placent dans l'entreprise et dans son potentiel
futur, relativement aux
autres firmes de l'industrie.
On constate ainsi que des entreprises parviennent en quelques
années à
s'approprier une part significative de la capitalisation
boursière relative à leur
industrie63, suite à des stratégies innovantes.
Seules quelques entreprises parviennent
à maintenir leur leadership, en remettant
elles-mêmes en cause les conditions de leur
réussite. L'hypothèse est que les entreprises se
disputent des « zones de profit »,
qu'elles peuvent et doivent faire constamment évoluer en
leur faveur. Cependant,
« les réinventeurs savent que le jeu n'a pas de fin.
Pour chaque entreprise, les
conditions changent, et la zone de profit se déplace
périodiquement »64. En effet, un
monopole ne peut être éternel et conduit
inéluctablement à un renouvellement des
conditions de la concurrence65.
Pour occuper cette zone de profit, chaque entreprise se fonde sur
une
« configuration stratégique ». Cette
dernière est centrée sur le client et non plus
seulement sur les ressources et compétences de
l'entreprise. Selon Slywotsky, le
besoin du client doit déterminer la chaîne de valeur
et les compétences et non
l'inverse. Toutefois, ce besoin n'est pas identifié par
des études de marché classiques,
mais par une compréhension profonde et fine de
l'intimité du client. Il s'agit de
comprendre en profondeur ce qu'est le client, ce dont il a besoin
maintenant et dont
il aura besoin demain, sans en avoir lui-même conscience.
De cette compréhension
découle la configuration stratégique,
c'est-à-dire la posture stratégique globale de
l'entreprise. Ce point de vue consiste donc à sortir d'une
approche centrée
compétences, pour s'orienter à nouveau vers le
client. Cependant, ce qui sous-tend
l'ensemble de la décision stratégique n'est pas le
besoin exprimé par le client, mais
au-delà, la compréhension fine et
l'interprétation de ce besoin par l'entreprise, pour
accéder au système complexe de priorités du
client.
Plus précisément, la configuration
stratégique renvoie à la manière dont une
entreprise « sélectionne ses clients, établit
et différencie son offre, définit les activités
qu'elle réalise en interne et celles qu'elle sous-traite,
configure ses ressources, ses
compétences et son organisation, se positionne sur le
marché, crée de l'utilité pour
ses clients et réalise un profit »66. La
configuration stratégique repose en fait sur des
hypothèses fondamentales concernant le client,
l'évolution de ses besoins et la
dynamique de ses décisions142(*).
Partant de cette conception, tout l'enjeu consiste pour une
entreprise à
redéfinir régulièrement sa configuration
stratégique, au fur et à mesure de
l'évolution de la perception des priorités du
client. La valeur se déplace d'une
configuration dépassée à d'autres, qui
créent davantage d'utilité pour le client.
Pendant longtemps, on a pensé qu'une entreprise devait,
pour réussir, choisir une
configuration dominante, et s'y tenir à long terme. Or, il
semblerait que la réussite
suppose un ajustement constant de la configuration
stratégique, et son évolution au
fil du temps, pour atteindre une sorte de flexibilité
stratégique totale. Les paramètres
de cette configuration (mode de création de valeur, de
distribution, de production,
degré d'intégration, champ d'action, organisation,
compétences...) doivent se
modifier sans cesse, au fur et à mesure de
l'évolution des priorités du client.
La conduite du changement devient un des enjeux clés de
la fonction RH. Les compétences et les modes d'organisation
évoluent et doivent pouvoir être remis en cause aussi rapidement
que le marché l'impose. La capacité de changement, et donc la
satisfaction du client, dépend de la mobilisation des équipes, de
leur capacité à accepter et intégrer le changement. Il
existe souvent un lien étroit entre la fidélisation des clients
et celles des collaborateurs. L'entreprise doit conjuguer flexibilité et
fidélisation. Dans un marché de pénurie de main-d'oeuvre
et de qualification, la stratégie RH vise à attirer et retenir
les talents. Il s'agit de mettre en place les conditions de satisfaction des
collaborateurs afin, in fine, de satisfaire les clients. Pour mener à
bien sa mission, laDRH doit avoir un temps d'avance sur les
nécessités d'adaptation en se tenant informée de
l'évolution des attentes des clients.
Jusque-là essentiellement centrée sur la
satisfaction des clients internes, la fonction RH ouvre ses champs
d'investigation et centre sa veille technologique sur les attentes des clients
externes. La valeur de son action réside dans l'anticipation des besoins
en compétences.
2.2. Créer la
valeur : une intention stratégique à
réaliséeà travers la mobilisation des compétences
stratégiques
Les auteurs américains notent que cette intention
stratégique crée une inadéquation extrême entre les
ressources et les ambitions. La direction de l'entreprise « défie
» l'organisation afin qu'elle comble l'espace en créant de
nouvelles ressources (Varraut, 1999 ; Mathé & Chagué, 1999).
La vision se conçoit alors comme un guide à la fois pour le
développement des compétences actuelles de l'entreprise et
l'acquisition de nouvelles compétences.
Il est possible d'isoler les caractéristiques formelles
des compétences organisationnelles :elles représentent des
facteurs stratégiques de l'entreprise, le résultat d'une
intentionstratégique (principe de finalité). Elles sont une
combinaison de ressources, decompétences individuelles et collectives et
de capacités (principe systémique). Elles sontla réponse
à un besoin de marché et de ce fait, évaluées en
termes de performance sur cemarché (principe de lisibilité et de
reconnaissance). Elles supposent une accumulation desavoirs et un apprentissage
collectif qui doit garantir leur déploiement et leurrenouvellement dans
le temps et dans l'espace (principe dynamique et cumulatif).
Les compétences organisationnelles n'ont de sens qu'au
regard d'une finalité que s'est fixée l'organisation, d'une
intention stratégique, d'un dessein stratégique, d'une vision
(Hamel et Prahalad, 1995)143(*). Ce
principe de finalité, qui renvoie à ce que l'organisation aspire
à devenir sur le long terme, implique une représentation du
futur, laquelle nécessite à son tour et conjointement une
déclinaison opératoire.
En second lieu, pour réaliser leur intention, ces
entreprises construisent leurdéveloppement autour d'un portefeuille de
compétences centrales30. Lescompétences renvoient aux
différents savoirs de l'entreprise, liés à la technologie
ouencore à la connaissance approfondie d'un marché31. Hamel et
Prahalad, s'appuyanten particulier sur l'exemple de Canon, montrent qu'un
raisonnement en termes decompétences se révèle beaucoup
plus adapté pour des stratégies de mouvementqu'un raisonnement
fondé sur les domaines d'activités stratégiques.
Lescompétences centrales représentent des points de
repères clairs et relativementstables, par opposition aux domaines
d'activités et aux produits, dont la variété s'estaccrue
sensiblement, et dont le cycle de vie s'est raccourci. Tout produit ou
servicen'est que la matérialisation à un moment donné des
compétences centrales, quiseules permettent de comprendre le
positionnement concurrentiel de l'entreprise. Along terme, l'entreprise
investit en priorité sur des pôles de compétences, à
partirdesquels elle articule toute son offre. En outre, l'approche par les
compétencespermet de dépasser les frontières
traditionnelles des industries pour trouver denouvelles sources de croissance.
La notion de compétence centrale est complétée en1992 par
celle de capacité organisationnelle32, supposée rendre compte de
la qualité
Au contraire des approches porteriennes (jugées trop
défensives et à usage exclusif des entreprises dominantes),
l'intention stratégique (cf. Hamel & Prahalad, 1994) suppose une
vision volontariste et offensive de la stratégie
d'entreprise.
Pour réussir, une entreprise ne doit pas s'adapter
à son environnement mais le changer, le transformer à son profit.
L'art du stratège est de modifier les règles du jeu concurrentiel
et non de s'y conformer. Le changement n'est plus une contrainte mais un
objectif (cf. le modèle des entreprises japonaises et la notion de
kaizen).
Selon Hamel & Prahalad, le point de départ de la
stratégie est l'intention, c'est-à-dire la vision ou la
représentation que l'entreprise se fait de son avenir. La
stratégie ne se conçoit pas sans intentionnalité.
L'intention stratégique se comprend comme une ambition
permanente de compétitivité partagée par les membres de
l'organisation et non directement reliée aux ressources actuelles de
l'entreprise. L'intention est une ambition de long terme, une
aspiration formulant ce que l'entreprise veut devenir dans un horizon lointain.
L'intention stratégique est un rêve démesuré qui
permet de fixer un point de repère face à un environnement
turbulent tout en créant une tension créatrice de valeur et de
changement.
L'intention stratégique est le moteur du changement et de
la transformation de l`environnement.
L'intention stratégique produit 2 effets
:
- Un « effet de tension » qui engendre
un sentiment d'incompétence. Ce sentiment doit amener l'entreprise
à repenser ses cadres de référence pour proposer des
stratégies innovantes. La vision du dirigeant conduit à
identifier les ressources et compétences manquantes pour parvenir au
développement futur souhaité ;
- Un « effet de levier » qui
génère le besoin de maximiser l'usage des compétences
centrales.
Selon Hamel & Prahalad, l'entreprise doit atteindre
sa vision en s'appuyant sur son portefeuille de compétences
clés, car il constitue un repère stable pour
l'entreprise. Ce processus se traduit généralement par des
stratégies de transformation, destinées à
remettre en cause les fondements du jeu concurrentiel. La vision conduit
à un usage intensif des compétences et à un
renouvellement de celles-ci. La transformation provient du fait que
l'entreprise impose ses propres FCS.
En définitive, les choix stratégiques
dépendent d'une ambition bien avant que n'apparaissent les moyens de
l'atteindre.
L'entreprise doit être capable de se créer
un destin singulier pour amorcer un processus d'apprentissage et d'acquisition
des compétences manquantes.
Conclusion de paragraphe
L'idée de transformation permanente oriente de fait la
pensée en stratégie
vers un niveau « méta ». Elle suppose en effet
un questionnement constant sur
l'ensemble du dispositif stratégique de l'entreprise,
incluant ses grands choix en
matière de positionnement, de croissance, d'organisation,
de sous-traitance... qu'elle
doit ajuster en permanence. Une réflexion approfondie sur
les conditions de
l'environnement économique et industriel en
général, et sur le client en particulier
est supposée nourrir cette réflexion, pour moduler
les composantes essentielles de la
stratégie dans le temps. Seul le renouvellement de ce
schéma stratégique peut
conduire à la modification de la zone de profit,
c'est-à-dire à une création
substantielle de valeur. La notion de transformation permanente
s'oppose donc à
l'approche classique en ce qu'elle suppose une démarche
d'intention et en ce qu'elle
rejette l'idée d'une recette stratégique dominante
à long terme ; elle s'oppose
également à l'approche par les ressources en ce
qu'elle se centre prioritairement sur
le client, c'est-à-dire sur l'externe, même si la
seule analyse externe ne peut suffire à
formuler la stratégie.
33
En fait, l'hypercompétition et la transformation
permanente posent des
problèmes, liés à la remise en cause
permanente des équilibres qu'elles supposent.
D'une part, cette attitude de contestation des habitudes est
coûteuse au plan
organisationnel. D'autre part, elle peut générer
une impossibilité de profiter des
rentes associées à une position dominante. Le
retour de la croissance économique
tend à accentuer ces limites.
C'est pourquoi il devient intéressant de dépasser
le débat entre stratégie de
position et stratégie de mouvement, entre stratégie
d'adéquation et stratégie
d'intention, en s'intéressant au niveau « méta
» de la stratégie. Ainsi, le problème
n'est plus de s'adapter ou de transformer, mais plus
précisément d'avoir
l'intelligence, la compréhension fine du monde
concurrentiel dans lequel évolue
l'entreprise. Une entreprise doit pouvoir moduler sa posture
stratégique, selon les
enjeux de sa situation. Par exemple, Courtney, Kirkland et
Viguerie67 proposent de
choisir une « posture stratégique », en fonction
du degré d'incertitude de
l'environnement. De même, d'Aveni répertorie quatre
grands types
d'environnements, selon leur niveau de turbulence et de
déséquilibre, pour choisir
ensuite le comportement stratégique qui s'impose, et
notamment la nécessité ou non
de modifier le jeu concurrentiel68. Le principe de la
modification de la configuration
stratégique rejoint également cette idée, en
la précisant et en la systématisant. La
complexité nécessite de réaliser des
équilibres entre des démarches et des postures
stratégiques diverses69. La stratégie consiste
finalement non plus dans le choix d'un
modèle dominant à suivre sur une longue
période de temps, mais dans l'arbitrage et
l'alternance entre des postures et des modes de pensées
différents.
Paragraphe 2 : contribution du MSC à la
création de valeur substantielle
le management des connaissances peut se caractériser
comme une démarche visant à soutenir ou à créer
l'avantage concurrentiel d'une organisation au travers d'une
amélioration de son fonctionnement fondée sur une utilisation
stratégique de la ressource « connaissance ». Plus
précisément, le management des connaissances se
différencie radicalement de l'intelligence économique en ce qu'il
permet de concevoir des stratégies basées sur des
démarches d'exploitation des connaissances singulières qui sont
littéralement des stratégies de création de valeur par les
connaissances :
« Nous pensons que face à la montée de
ces enjeux [enjeux de la connaissance], les entreprises seront
confrontées à des choix structurants et prioritaires portant sur
les modes de production de la connaissance en leur sein. De ce fait, la
question stratégique ne sera plus de savoir quel type de produits
placer, pour en déduire les modes de compétences à
acquérir. Il s'agira plutôt de déterminer quel type de
connaissance doit être développé pour en déduire la
production qui leur conviendra le mieux ou, encore plus finement, comment
articuler le couple « connaissance-produit » de manière
optimale par rapport à une stratégie de marché144(*)2.
Le management des connaissances a ainsi pour fin, selon des
objectifs précis de changements organisationnels et d'optimisation de
l'organisation du travail, la recherche de l'amélioration continue des
performances des processus opérationnels en s'attachant à
exploiter de manière optimale la ressource « connaissance »
(Nonaka et Teece, 2001) sur des périmètres d'entreprise
définis, selon des objectifs précisément
déterminés, comme par exemple :
· Améliorer le processus d'innovation ;
· Réduire les pertes des connaissances ;
· Augmenter la production des connaissances
· Améliorer l'accès à la
connaissance ;
· Réduire le temps de diffusion des
connaissances ;
· Réduire les coûts de formations ;
· Améliorer le processus de prise de
décision.
soutient le processus de décision stratégique en
procédant à des actions de captation des intentions
stratégiques lisibles dans l'environnement - quels que soient les
acteurs et les facteurs impliqués dans leur conception et leurs mises en
oeuvre -, le management des connaissances s'intègre dans le management
opérationnel, dans un périmètre qui est soit circonscrit
à un domaine d'activité précis de l'entreprise - le
département Recherche et Développement par exemple -, soit
s'étendant à la globalité de l'entreprise avec une
intention stratégique transversale à tous les départements
et les business units. Il ressort ainsi clairement que l'intelligence
économique et le management des connaissances sont deux démarches
distinctes au service de la stratégie : celle-ci fait usage des
ressources internes - savoirs et savoir-faire - de l'entreprise pour
bâtir un avantage concurrentiel soutenable, tandis que celle-là
initie la création ou la consolidation d'un avantage concurrentiel en
identifiant les menaces et les opportunités de l'environnement de
l'entreprise. Au travers de ces démarches, ce sont deux paradigmes de la
stratégie qui transparaissent en filigranes de nos analyses : l'un
centré sur le patrimoine de connaissances propres à l'entreprise,
exploite celles-ci pour y fonder un avantage concurrentiel soutenable; l'autre,
centré sur l'appréhension des changements de l'environnement,
soutient la stratégie en exploitant le patrimoine informationnel de
l'entreprise issu d'une traduction et d'une analyse constantes desdits
changements. Cependant, cette différence entre les deux paradigmes
n'induit nullement que les deux démarches soient exclusives l'une de
l'autre ; elles sont bien plutôt complémentaires en ce sens
qu'elles sont les conditions opératoires sur lesquelles une entreprise
va, selon ses marchés - présents et futurs-, les mouvements de la
concurrence, et les savoirs et savoir-faire qu'elle détient, s'appuyer
pour adopter une posture stratégique rentable pour chacune de ses gammes
de produits ou de services.
Les différences et la complémentarité
entre management des connaissances et intelligence économique
étant ainsi posées, il apparaît plus clairement et
distinctement que notre questionnement initial sur le paradigme
stratégique de l'intelligence économique n'est pas un simple
geste conceptuel à visée purement épistémologique.
En effet, s'interroger sur ce paradigme s'avère posséder de
fortes implications managériales puisque de sa délimitation
découle une plus grande compréhension de l'orientation prise par
une démarche d'intelligence économique, et donc, finalement, de
son efficacité opérationnelle dans le cadre de la mise en oeuvre
d'une stratégie.
La question du paradigme stratégique de l'intelligence
économique est, selon nous, porteuse d'enjeux concrets et
opérationnels en termes de management et d'amélioration de
l'efficacité opérationnelle de la démarche : si, comme le
laisse entendre la littérature, un paradigme de type portérien
oriente toute démarche d'intelligence économique, quelles sont
les modalités par lesquelles il est possible d'infléchir une
telle orientation ? Autrement dit, quelle solution potentielle
préconiser pour que l'intelligence économique soit capable d'une
réelle polyvalence stratégique, c'est-à-dire
témoigne d'une aptitude à actualiser tout type d'orientation
stratégique ?
Il nous semble qu'une solution envisageable résiderait
dans la mise en oeuvre des modalités opératoires d'un management
global de l'immatériel de l'entreprise, lequel management associerait
autour d'un dispositif commun le pilotage des démarches d'intelligence
économique et de management des connaissances. Ce dispositif
consisterait à faire collaborer les acteurs des deux démarches
selon la nature des intentions et des axes stratégiques de l'entreprise
en concertation avec les réseaux de correspondants fonctionnels et
métiers des deux démarches. Il serait alors possible d'envisager
l'intelligence économique comme une démarche apte à une
réelle polyvalence stratégique, c'est-à-dire à
même de répondre, conjointement avec le management des
connaissances, aux besoins informationnels de l'entreprise, ce qui suppose
qu'elle fonde le traitement et l'analyse des informations touchant à
l'avantage concurrentiel visé en tenant compte des savoirs et des
savoir-faire possédés ou à développer.
À cette solution visant à accroître la
polyvalence stratégique de toute démarche d'intelligence
économique doit être corrélé un développement
des compétences en matière d'analyse stratégique des
acteurs de la démarche; développement des compétences qui,
dans la continuité de l'élargissement des options
stratégiques issu de l'approche basée sur les ressources,
réside dans l'apprentissage de capacités à maîtriser
d'autres grilles de compréhension de la stratégie que celle
portérienne - laquelle reste nécessaire mais insuffisante - pour
appréhender la diversité des orientations stratégiques
auxquelles doit donner sens un analyste en intelligence économique dans
la vie courante d'une entreprise.
Section2: déterminants de la création de
valeur
Le premier chapitre montre que les approches cognitives se sont
intéressées à l'analyse de la création de valeur en
parlant de celle substantielle qui repose principalement sur la dynamique des
compétences stratégiques et l'apprentissage organisationnel qui
s'inscrivent, comme on a déjà avancé, dans le processus du
management stratégique des compétences.
Cela suppose que l'efficacité des actions du management
stratégique des compétences et l'apprentissage organisationnel
sont des facteurs déterminants de la création de valeur
substantielle.
Paragraphe 1 :
déterminants managériaux
1. Mise en oeuvre du MSC
a. Choix et identification des compétences
stratégiques
145(*)Les compétences clés sont
considérées comme essentielles et le support d'un avantage
concurrentiel durable. Elles ont comme caractéristique de ne pouvoir
être imitées en raison de leur spécificité, leur
caractère tacite et leur complexité (Auregan, Joffre et Le
Vigoureux 2000). Le vocabulaire, là aussi, n'est cependant pas encore
stabilisé. Hamel et Prahalad (1990) parlent de coeur de
compétence ou encore de pôles de compétences pour
désigner un apprentissage collectif dans l'organisation, plus
spécifiquement dans la manière de coordonner les expertises en
matière de production et d'intégration des différentes
technologies. Le BCG mobilise la notion de plate-forme stratégique pour
désigner « un ensemble cohérent de compétences
relatives au métier et de capacités organisationnelles dont la
combinaison assure la compétitivité de l'entreprise »
(Milan, 1991).
Plusieurs auteurs ont essayé cependant de clarifier les
concepts et de fournir des supports méthodologiques capables de
surmonter les difficultés énoncées
précédemment. Ainsi, M.Javidan (1998) distingue successivement
les notions de ressources, de capacités, de compétences et de
compétences clés. Les ressources se rapportent aux ressources
physiques (usine, équipement, capitaux,...), humaines (personnel,
formation expérience, ...) et organisationnelles (culture,
réputation, ...). Les capacités se réfèrent
à l'habileté de l'entreprise à exploiter ces ressources.
Ce qui distingue une capacité d'une ressource, c'est son positionnement
fonctionnel. Une capacité réside au sein d'un département
fonctionnel. Il existe ainsi des capacités en marketing, en production,
en ressources humaines, ... Une compétence est une intégration
interfonctionnelle et l'échange de capacités qui vont être
mobilisées dans un domaine d'activité stratégique
(DAS) : par exemple, le développement d'un nouveau produit
résultat de l'interaction de capacités en marketing, en R& D,
production, etc. Enfin, les compétences clés découlent de
la synergie entre plusieurs compétences propres à plusieurs DAS.
b. Développement et évaluation des des
Compétences stratégiques
Dès lors, l'enjeu stratégique majeur consiste
à acquérir, maîtriser et développer les ressources
et les compétences permettant à l'organisation de se
différencier de ses concurrents, de déployer ses
activités, d'innover ou de disposer d'une flexibilité suffisante
pour s'adapter aux exigences mouvantes de l'environnement (Mbengue, Petit,
2001). Dans cette perspective, la contribution de la fonction ressources
humaines à la gestion des compétences stratégiques peut
s'analyser à différents niveaux parmi lesquels (Meignant,
1992) :
· la participation au processus de construction de
l'architecture stratégique de l'entreprise (identification des
compétences clés à développer et des technologies
correspondantes) en mettant à la disposition des décideurs des
outils d'aide à l'identification des savoir-faire collectifs qui
caractérisent l'entreprise.
· la proposition et la mise en oeuvre des moyens
nécessaires à l'acquisition (recrutement), au
développement (gestion de la mobilité, gestion de la formation)
et la stimulation (définition d'une politique salariale et d'une
politique de promotion adaptée, mais aussi élaboration d'une
vision partagée indispensable à un apprentissage collectif...)
des porteurs de compétences stratégiques.
· la contribution à la mise en place
d'organisations du travail optimisant la synergie entre les différentes
compétences contributives à un même enjeu, création
d'un contexte favorable à l'apprentissage organisationnel.
· l'aide au management afin de lui permettre de faire
évoluer son rôle au sein de ces nouvelles formes d'organisation
apprenante.
La gestion des compétences clés installe la
stratégie ressources humaines au coeur de la capacité
managériale et de la capacité organisationnelle. La gestion
stratégique des ressources humaines se voit désormais confier la
mission de construire les compétences clés indispensables
à un avantage compétitif durable (Bayad, 2001).
Le développement des compétences des managers
doit être orienté vers des actions contributives aux orientations
stratégiques prioritaires de l'entreprise.
Il faut développer les actifs intangibles de
l'entreprise (compétences, degré d'innovation,
flexibilité) d'où la nécessité de prendre des
dispositions assurant l'innovation et l'apprentissage organisationnel.
2. Pilotage des actions du MSC
Paragraphe 2 :
Déterminants organisationnels
1. Dynamique des processus
stratégiques
Les compétences organisationnelles sont alors
intimement liées aux processus de management et aux
éléments organisationnels construits autour de la connaissance et
des savoir-faire visant la création de valeur.
Le processus ou le projet est une forme d'organisation qui met
l'entreprise en relation avec l'environnement. « La vision en termes de
processus est le regard jeté sur le système d'activités
à partir du résultat fourni, du client, du besoin satisfait
» Les processus traduisent les besoins du client ou plus
généralement les exigences de l'environnement, telles que
perçues par l'entreprise, dans tous les méandres de
l'organisation146(*).
La logique de processus est celle qui agence les
activités de la firme selon une logique de création de valeur,
répondant ainsi à une définition de Martinet : « des
actions toujours locales, mais susceptibles de produire une oeuvre globalement
viable et cohérente » Cette vision de l'entreprise
considérée comme ensemble de processus n'est pas nouvelle. Elle
apparaît dans la mise en pratique du concept de chaîne de valeur
chez Porter. On la retrouve chez les consultants qui ont lancé la mode
du « reengineering » ainsi que chez les spécialistes du
progrès continu.
Un processus est un ensemble de ressources et
d'activités liées qui transforment des éléments
entrant en éléments sortant. Autrement dit, c'est une boite noire
qui a une finalité (les données de sortie) et qui pour atteindre
cette finalité utilise des éléments extérieurs
(données d'entrée) et les transforme (en leur donnant une valeur
ajoutée) par du travail et des outils (activités et
ressources).
Le management par les processus s'impose comme un
véritable mode de gestion collaboratif et offre un levier puissant
d'amélioration des performances de l'entreprise.
Un système de management des processus est une des
composantes du management général des organisations. Il consiste
à comprendre et à formaliser le mécanisme interne d'une
entreprise à travers l'identification des processus et de leurs
interrelations. La maîtrise des processus est basée sur la mise en
oeuvre de bonnes pratiques de travail, sur la connaissance des finalités
de chaque processus et sur l'établissement de contrats d'interfaces. Le
management des processus s'appuie sur cette maîtrise mais aussi sur
l'attribution de la responsabilité d'atteindre les finalités
à des personnes et sur la mesure et l'amélioration des
performances.
Parmi les multiples processus d'action observables dans toute
organisation, certains présentent un caractère stratégique
: ce sont ceux dont la maîtrise peut fonder un avantage comparatif
pérenne. Ils remplissent deux conditions :
Ø Ils sont critiques : ils ont un impact significatif
sur une performance stratégiquement sensible. En d'autres termes, ils
peuvent contribuer à saisir une opportunité environnementale ou
à parer une menace environnementale.
Ø Ils sont durablement créateurs de valeur :
pour que les avantages comparatifs obtenus soient durables, il faut que les
processus critiques qui les génèrent ne soient pas substituables
ou accessibles sur un marché, qu'ils soient rares et difficiles à
imiter.
Pour identifier les processus stratégiques, il est
nécessaire de définir les limites dusystème
étudié de manière à observer les contributions ou
valeurs fournies par le système àson environnement. Comme ces
contributions ou valeurs sont nécessairement créées par
desprocessus, on remontera la chaîne de création de valeur pour
identifierl'ensemble desprocessus concernés. Pour sélectionner
ceux des processus qui seront qualifiés de stratégiques,
l'analyse de processus rejoint l'analyse stratégique. Sont
stratégiques lesprocessus qui modifient les conditions d'insertion de la
firme dans son environnement et qui lui procurent des avantages concurrentiels
durables.
Schéma 5 : contribution des ressources
sur la création de valeur147(*)
Les liens entre le management des compétences et la
stratégie montrent que la logique compétence occupe une place
essentielle dans le but d'améliorer la performance globale de
l'entreprise, le concept du management stratégique des
compétences est expliqué à travers la mise en oeuvre des
processus stratégiques expliquant la relation entre le management des
compétences et la stratégie.
Le Boulaire et Retour identifient
trois modèles de relation entre stratégie et management des
compétences, les deux premiers expliquent la relation d'une façon
distincte d'où la première relation estdescendante
«top-down» postulant que la fonction RH met en oeuvre sur le plan
humain les options stratégiques retenues et la deuxième est
ascendante «bottom-up» où la fonction RH est invitée
à prendre part à l'élaboration des choix
stratégiques. Le troisième modèle articule entre les deux
processus proposé par G. Guérin et T. Wils qui explique le
concept du mangement stratégique des compétences.
1.1. Processus
stratégiques liées à la logique
« compétence »
a- Processus d'alignement
stratégique : approche « Top-down »
Ce modèle est simple dans sa conception. Son point de
départ est la formulation de la stratégie de groupe et de la
stratégie concurrentielle. Ces deux préalables étant
posés, il est demandé à la fonction ressources humaines
d'identifier les compétences requises par ces options
stratégiques148(*). Autrement dit, la direction des ressources humaines
détermine les compétences requises, dont l'organisation a besoin
dans le cadre de la mise en oeuvre de la stratégie du groupe ou
concurrentielle, dans son propre plan stratégique qui s'inscrit dans son
management stratégique des ressources humaines. Des instruments de type
Balanced Score Card (BSC) ou « HR Score Card » permettent de suivre
l'évolution des résultats en référence aux
objectifs initiaux, selon Patrick Gilbert, dans son article de novembre 2007
« évaluation et le pilotage de la performance
RH », « Le BSC est devenu une méthode pour
décliner les buts stratégiques en objectifs concrets à
tous les niveaux de l'organisation »149(*).
Cette approche dénommée fréquemment
« alignement vertical150(*) » considère que la fonction RH est un
élément uniquement de support à la chaîne de valeur
de l'entreprise qui facilite la mise en oeuvre de la stratégie
business.
b- Processus d'investissement : approche
« bottom-up »
L'approche « bottom-up » ou Ressource Based View
(RBV) selon laquelle lescompétences clés, issues le plus souvent
d'un processus d'apprentissageorganisationnel, contribuent à la
construction d'avantages concurrentiels. Il postule que le capital des
compétences détenues par une entreprise peut être à
la source d'un avantage concurrentiel et devrait, dès lors, être
pris en considération lors de l'élaboration de la
stratégie de l'entreprise.
Comme le souligne C.H. d'Arcimoles dans son article
« Diagnostic financier, ressources humaines et création de
valeur », « la théorie des ressources s'efforce
d'expliquer l'avantage concurrentiel des entreprises par des facteurs internes,
plutôt que par l'analyse sectorielle et les couples
produits-marchés. Constatant que les écarts intra sectoriels de
performance sont plus importants que les écarts intersectoriels,
l'idée est d'apporter une explication par
l'hétérogénéité observée des
ressources possédées par les entreprises concurrentes. Pour les
auteurs de ce courant, cette diversité suggère que c'est bien la
détection et l'agencement de ressources propres, à la fois
physiques et humaines, qui permettent aux entreprises de construire leur
unicité et d'assurer un développement
durable»151(*).
Le principe est que la mobilisation de compétences
clés de l'entreprise peut permettre de créer des avantages
concurrentiels sur ses marchés en s'inspirant des travaux de Hamel et
Prahalad en 1990 dans leur approche basé sur les compétences
parlant de « coeur de compétence » ou encore de «
pôles de compétences » permettant d'atteindre un
apprentissage collectif dans l'organisation. Le BCG, de son côté,
mobilise la notion de « plate-forme stratégique » pour rendre
compte d'« un ensemble cohérent de compétences relatives
au métier et de capacités organisationnelles dont la combinaison
assure la compétitivité de l'entreprise »152(*). Ainsi plusieurs auteurs ont
essayé de clarifier les concepts en les mettant certains
caractéristiques répondant à la problématique de
l'avantage concurrentiel et de fournir des supports méthodologiques
d'analyse permettant d'identifier au sein d'une entreprise ses
compétences clés.
1.2. MSC : double
processus stratégique
Des auteurs comme G. Guérin et T. Wils (2006) pensent
que la relation entre stratégie et compétences s'établit
en réalité par un double processus d'alignement et
d'investissement.
Figure 2 : le double processus du management
stratégiques des compétences
Stratégie organisationnelle actuelle
Stratégie RH
Besoins RH
Capacités RH futures
Stratégie organisationnelle future
Source : M. Le Boulaire et D. Retour, op.cit,
p56.
Comme l'indique les deux auteurs « dans les faits, la
véritable stratégie RH est donc composée
simultanément de décisions à court terme visant
l'alignement sur les grandes orientations stratégiques et de
décisions à long terme relatives à l'investissement dans
les capacités des ressources humaines de l'organisation.
»153(*)
Le premier processus aligne, comme nous l'avons vu plus haut
dans le schéma présenté, les ressources humaines sur les
besoins RH qui découlent de la stratégie. La stratégie RH
est ici réactive : déclinaison de la stratégie en
compétences requises, autrement dit, la GRH s'efforce de traduire la
stratégie en compétences requises et de fournir à
l'organisation les compétences dont elle a besoin154(*).
Le processus d'investissement influence la stratégie
par le biais des capacités RH. En travaillant à bâtir les
forces qui seront à la base des stratégies futures, la
stratégie RH est ici proactive, s'appuyant sur les compétences
détenues.
A partir de ce postulat, il est possible d'envisager une
relation double entre la stratégie et le management des
compétences faite d'un processus d'alignement et
d'investissement155(*).
Autrement dit, le processus du management stratégique des
compétences est composé de décisions exprimées
à court terme par l'alignement des grandes décisions
stratégiques et à long terme par l'investissement dans les
capacités RH.
La recherche en stratégie nous enseigne, cependant, que la
capacité d'une entreprise à créer durablement de la valeur
n'est pas réductible à une question de discipline de dirigeants
potentiellement opportunistes. Au contraire, les capacités
organisationnelles, connaissances et compétences spécifiques du
dirigeant et de ses équipes apparaissent comme autant de vecteurs
potentiels d'un avantage compétitif durable et, donc, de la
création de valeur.
2. Apprentissage organisationnel : vers une logique
d'organisation apprenante
En troisième lieu, ces entreprises sont des organisations
dites « apprenantes ». Eneffet, dès lors que le mouvement et
la transformation ont été érigés en
priorité, dèslors que la stratégie s'est focalisée
sur les compétences centrales, c'est-à-dire sur lesavoir et la
connaissance, l'apprentissage organisationnel est devenu un thèmecentral
de la stratégie d'entreprise. Hamel et Prahalad définissent
d'ailleurs unecompétence comme étant le résultat de «
l'apprentissage collectif de l'organisation,particulièrement pour
coordonner différentes techniques de production et intégrerde
nombreux éléments technologiques »34. Dès 1988, une
étude réalisée par Shell35,cherchant à comprendre
le succès de certaines entreprises sur une très
longuepériode de temps, montre que le « seul avantage concurrentiel
soutenable est lacapacité d'apprendre plus vite que les concurrents
», l'apprentissage sous-entendantdéjà dans ce cas la
capacité à remettre profondément en cause les conditions
de laconcurrence. L'idée d'apprentissage organisationnel est notamment
développée,dans le champ académique, par des auteurs comme
Argyris36 ou Senge37. Ilscherchent d'une part à bien définir les
différents niveaux de l'apprentissage, etd'autre part à
identifier les mécanismes qui bloquent ou qui favorisentl'apprentissage.
Les notions d'organisation apprenante et de compétences
centrales supposent celle d'entreprise sans frontières38. L'introduction
de l'idée de compétence centrale a permis de considérer
l'entreprise comme une entité homogène, indépendamment des
produits - marchés. Tout le problème, sur le plan
organisationnel, est d'éviter de recréer des frontières,
au niveau des compétences cette fois, pour deux motifs. D'une part,
l'efficacité d'une stratégie centrée sur les ressources
peut provenir non seulement de l'excellence dans une compétence
donnée, mais également de la combinaison originale de plusieurs
compétences. D'autre part, le développement d'une
compétence, c'est-à-dire l'apprentissage, suppose un maximum
d'interactions, avec des acteurs internes comme externes. Il est donc
primordial de réduire les clivages entre les compétences et
l'environnement, aussi bien qu'entre les compétences elles-mêmes.
Ainsi, selon Taylor39, les alliances, les fusions-acquisitions, les relations
clients-fournisseurs40 et les stratégies socio-politiques sont les
principales sources de modification des facteurs clés de succès
dans une industrie, par le croisement de compétences différentes.
Sur le même principe mais au plan géographique, Bartlett et
Ghoshal ont montré que l'apprentissage et l'acquisition des
compétences devaient désormais s'opérer au plan
mondial41.
L'ensemble de ces réflexions a également
contribué à mettre en avant la notion d'entreprise intelligente.
En effet, l'approche par les ressources a souligné le fait que la
plupart des avantages concurrentiels reposent désormais sur des
ressources intangibles, notamment sur des savoirs et des connaissances. Ainsi,
Quinn estime que 75% de la valeur ajoutée créée par les
entreprises provient de ressources immatérielles et intellectuelles42.
Au-delà, certains s'interrogent sur la possibilité
d'évaluer le capital immatériel d'une entreprise, et notamment en
matière de savoir43. Cette orientation pose donc le problème de
la gestion des savoirs, et place l'intelligence et le talent au rang des
ressources primordiales d'une entreprise44. Cette tendance a conduit à
révolutionner certains présupposés de l'économie
classique. Ainsi est apparue la notion de rendements croissants45, qui stipule
qu'une entreprise peut, à partir d'une ressource fondée sur le
savoir et dans un environnement turbulent46, accroître ses rentes et sa
domination, pour établir à la limite une situation de
monopole.
L'analyse de la relation entre l'apprentissage organisationnel
et la gestion des ressources humaines s'inscrit dans le cadre de
réalisationdesambitions des individus et de l'organisation dont la
question qui se pose est : quelles compétences faut-il
développer et comment devenir une organisation «
apprenante»?
L'apprentissage organisationnel intervient donc dans la
construction ou la transformation de savoirs dans et pour l'action, quand les
procédures ne collent plus aux situations (J. MARCH).
Dans un premier temps, nous retiendrons une définition
de B. MOINGEON «L'apprentissage organisationnel est incontestablement une
notion polysémique. Sa définition varie ainsi selon les auteurs :
création et modification de routines, acquisition de connaissances et
compétences individuelles utiles à l'organisation,
amélioration de la capacité à réaliser des actions
efficaces, détection et correction d'erreurs, capacité collective
à interpréter et à donner du sens, etc ». Par les
modifications qu'il induit, l'apprentissage organisationnel s'inscrit dans une
perspective de changement, voire d'innovation permanente. Nous nous attacherons
ainsi aux différentes représentations de l'apprentissage
organisationnel afin d'en appréhender le fonctionnement, les
finalités et les modalités de mise en application au service du
pilotage des organisations, envisagé comme « système
d'action ».
L'apprentissage organisationnel est un processus qui permet au
final de disposer de nouvelles compétences au niveau collectif (quel
qu'en soit le levier initial, individuel ou collectif). Les savoirs,
savoir-être et savoir-faire vont être utilisables par l'ensemble
des membres de l'organisation afin que celle-ci puisse réussir avec
succès le passage à la normalisation. La dimension collective
semble indispensable à prendre en compte ici car l'apprentissage est
tourné vers les procédés de production touchant toute
l'organisation. Quelle que soit la nature de l'intervention de l'acteur, elle
doit être conforme au processus de fabrication prévu par la norme.
Ces réflexions permettent de souligner les
éléments structurants de l'apprentissage organisationnel
(Nicolas, 2003):
· « porosité de la PME ». La
frontière entre la petite entreprise et ses parties prenantes est floue.
Elle va y puiser des opportunités d'apprentissage si elle est
suffisamment aux aguets;
· « unité de
coopération ». Les unités de coopération vont se
construire autour de la résolution d'un problème;
· « effet de la vision partagée
impulsée par le dirigeant ». Le dirigeant doit tenter de faire
partager sa vision stratégique aux salariés de la PME. Cela
favorisera l'apprentissage organisationnel;
· « climat de confiance qui accompagne les
relations ». Le climat de confiance mutuelle permettra aux membres de
l'organisation d'encourager et de faciliter le partage des idées
émergentes, qu'elles soient immédiatement exploitables ou non;
· « communication informelle
intra-unité » : La petite entreprise va
bénéficier de la proximité physique et affective des
salariés pour développer une communication informelle rapide et
interactive. La résolution de problème s'en trouvera
facilitée et accélérée au sein des unités de
coopération (exemple : développement de compétences
tacites);
· « communication formelle
inter-unités ». La communication formelle sert à
formaliser et ensuite à partager le fruit de la réflexion des
unités de coopération. Elle sert en outre à diffuser les
procédures « officielles » de
l'organisation156(*).
Cet axe concerne les infrastructures que l'entreprise doit
mettre en place pour améliorer la performance et générer
la croissance à long terme. [...] L'apprentissage organisationnel a
trois composantes : les hommes, les systèmes, les procédures. [Il
comprend] des indicateurs génériques de résultats :
satisfaction, fidélité, formation et compétence des
employés.
Chapitre III : Champ empirique de la recherche
Section I : construction du modèle et
méthodologie de recherche
Dans toute recherche en sciences de gestion, l'exposition d'un
questionnement épistémologique semble être incontournable,
ce questionnement ne se limite pas à la seule réflexion
méthodologique, il ambitionne de clarifier la conception de la
connaissance sur laquelle le travail reposera, il s'avère donc crucial
de s'interroger sur les hypothèses fondamentales des paradigmes
épistémologiques dans lequel nous inscrivons la connaissance,
cette interrogation demeure un acte fondateur et fondamental ayant des
conséquences sur la validation/ légitimation des résultats
de la recherche.
Paragraphe1 :hypothèses et Modèle de
recherche
Cette section est consacrée essentiellement à
la présentation du modèle et des propositions ou
hypothèses de recherche. Elle permet de préciser clairement les
éléments de la littérature qui justifient nos
hypothèses.
A cet égard, la première partie de cette
recherche, qui traite le champ théorique du thème, nous a permis
de dégager certains éléments permettant de faire une
relation explicative entre les deux grandes axes de notre recherche à
savoir :
· Le management stratégique des
compétences
· La création de valeur
Cette relation va nous permettre, d'une part, de construire
notre hypothèse universelle ainsi que le modèle de recherche et,
d'autre part, d'analyser les dépendances logiques entre les
éléments constitutifs des deux concepts principales à la
base d'un modèle hypothétique.
1. Hypothèse universelle et modèle de
recherche
Avant de présenté notre hypothèse
universelle et notre modèle de recherche, il est nécessaire de
faire un rappel de notre problématique principale qui
s'intéresse à la contribution du management
stratégique des compétences sur la création de valeur de
l'entreprise. D'où l'hypothèse générale
présente une réponse provisoire à celle-ci et le
modèle de recherche nous permettra de comprendre et d'expliquer la
réalité d'une manière plus précise.
1.1. Hypothèse générale de
recherche
L'hypothèse est une conjoncture sur l'apparition ou
l'explication d'un phénoméne. C'est une présomption de
comportement ou de relations entre objets étudiés. Elle permet
l'explication de la relation existant ente les concepts clés
évoqués dans la problématique. Une fois formulée,
l'hypothèse remplace la problématique et se présente comme
une réponse provisoire.
Dans le cas de notre recherche, nous cherchons à
expliquer la contribution du management stratégique des
compétences sur la création de valeur pour l'entreprise.
Le management stratégique des compétences se
définit comme un ensemble des processus, des actions, des
décisions et des démarches stratégiques permettant la
mobilisation et le développement des compétences clés
propres à l'entreprise en vue d'atteindre avantage durable
vis-à-vis ses concurrents. Ce qui caractérise ce concept ce qu'il
ne concerne pas seulement l'entreprise mais aussi les individus qui sont
depuis toujours la source de succès de toute organisation.
En tant que processus stratégique, le MSC constitue une
voie d'accès aux objectifs stratégique de l'entreprise et aux
attentes des salariés, il s'intéresse à construire les
conditions d'articulation entre les objectifs stratégiques et de la GRH
en transformant les compétences individuelles et collectives en
compétences clés ou stratégiques dans un niveau macro de
management dont la question principale est sur l'utilité du management
des compétences pour la réflexion stratégique et
l'avantage concurrentiel.
Ainsi, ce processus permet de modifier les conditions
d'insertion de la firme dans son environnement et qui lui permet de
créer de la valeur tout en maintenant des avantages concurrentiels
durables.
La multiplicité et l'ambigüité des
conceptions de la notion valeur ainsi que l'absence d'une définition
claire et précise du management stratégique des
compétences rend difficile l'établissement d'une relation entre
eux. Pour cela on a cherché de faire une articulation sur les points
communs des concepts qui se converge vers un seul l'objectif celui de
l'obtention d'un avantage concurrentiel.
Notre démarche d'articulation entre concepts, sous
l'angle de l'avantage concurrentiel, permet de répondre à notre
problématique générale comme le souligne C.
Benavent157(*)
« le problème général dans une démarche
scientifique est d'établir la relation entre deux concepts qu'elle soit
une association ou une comparaison (...), ce travail consiste en grande partie
à élaborer des hypothèses et les valider ».
En se basant sur les développements théoriques,
qu'on a avancés, notre hypothèse pourrait répondre
à l'exigence de pertinence qui suppose, au sens de Benavent, que
l'explication qui découle de la théorie fournit de bonnes raisons
pour que le phénomène étudié se produise ou se soit
produit158(*).
Dans tel perspective, l'entreprise crée de la valeur en
exploitant les opportunités de l'environnement externe et en favorisant
l'apprentissage et l'acquisition des compétences d'où
l'entreprise peut dominer ses marchés par ses compétences et ses
ressources spécifique qui lui permettent d'avoir des atouts distinctives
tels que la réactivité, la flexibilité, l'adaptation au
changement. De ce postulat la création de valeur en stratégie
repose de plus en plus sur les investissements immatériels
principalement les compétences stratégiques, ce qui permet de
supposer que le management stratégique des compétences contribue
à la création de valeur pour l'entreprise, nous
schématisons cette hypothèse générale de la
façon suivante :
Management stratégique relation de contribution
Création
Des compétences de valeur
La validation de l'hypothèse sur le terrain parait
difficile, il est rare de s'en tenir à une hypothèse unique. Le
chercheur est amené à élaborer un ensemble
d'hypothèses. Celles-ci doivent s'articuler les unes aux autres et
s'intégrer logiquement dans la problématique. Nous sommes alors
en présence d'un modèle.
1.2. Construction du modèle de recherche
Le modèle permet la compréhension et
l'explication de l a réalité. C'est un ensemble de relations de
nature physique ou cognitive entre deux ou plusieurs concepts ou variables.
Dans notre cas, nous cherchons à expliquer la relation entre le
management stratégique des compétences et la création de
valeur et ce, par la mise en relation des différents concepts qui
composent chacune de ces deux variables. Pour assurer la faisabilité
méthodologique de notre thèmeau sens de D.K Schneider159(*), nous allons poser une liste
des concepts fondamentaux de notre problématique tout en essayant de les
subdiviser en sous concepts plus opérationnels.
A partir de l'hypothèse générale qui est
considérée comme une réponse provisoire à notre
problématique de recherche, on suppose que le management
stratégique des compétences contribue à la création
de valeur pour l'entreprise. Il en découle que les variables de
recherche (2.1) sont à ordre de deux, la variables explicative qui
concerne le management stratégique des compétences et celle
à expliquer qui est la création de valeur. L'articulation des
deux types de variable synthétise les hypothèses de notre
recherche et forme un modèle synthétique.
a- Les variables de recherche
Les variables originales, ayant contribué à la
conception du MSC et de la création de valeur, sont prises en compte
dans la présente recherche par l'ensemble des éléments
permettant l'explication des deux concepts majeurs. Les variables de cette
recherche se présentent comme suit :
i. Variables
explicatives
Dans la première partie on a définit notre
principale concept celui du management stratégique des
compétences sur la base de certains éléments que nous
considérons ici comme des sous variables explicatives, dont on
trouve :
X1 : processus stratégique
X 1-1 : Alignement stratégique
X 1-2 : Processus d'investissement
X2 : actions stratégique
X 2-1 : Dynamique des compétences
stratégique
X 2-2 : Apprentissage organisationnel
Nous reprenons les définitions d'une façon plus
précise, dans le tableau suivant, permettant de les rendre plus
opérationnel:
Management stratégique des
compétences
|
Opérationnalisation des concepts
|
X1 : Processus Stratégique
|
X1-1 : Alignement stratégique
|
la formulation de la stratégie de groupe et de la
stratégie concurrentielle à partir des compétences
requises identifiées par la fonction ressources humaines à
travers son plan stratégiques.
Cette approche considère que la RH est un
élément support permet de faciliter la mise en oeuvre d'une
stratégie business
|
X1-2 : Processus d'investissement
|
Le processus d'investissement influence la stratégie
sur la base des capacités RH En travaillant à bâtir les
forces qui seront à la base des stratégies futures, la
stratégie RH est ici proactive, s'appuyant sur les compétences
détenues.
Le principe est que l'identification, la protection,
l'exploitation, la création de ressources rares (compétences
clés) de l'entreprise peut permettre de créer des avantages
concurrentiels sur ses marchés.
|
X2 :
Actions Stratégiques
|
X2-1 : Dynamique des compétences
stratégique
|
Le management des compétences stratégiques
installe la stratégie ressources humaines au coeur de la capacité
managériale et de la capacité organisationnelle. Il consiste
à acquérir, maîtriser et développer les
compétences clés permettant à l'organisation de se
différencier de ses concurrents, de déployer ses
activités, d'innover ou de disposer d'une flexibilité suffisante
pour s'adapter aux exigences mouvantes de l'environnement.
Le management stratégique des ressources humaines se
voit désormais confier la mission de construire les compétences
clés indispensables à un avantage compétitif durable
|
X2-2 : Apprentissage organisationnel
|
Un système d'action qui vise la création et la
modification de routines, l'acquisition de connaissances et compétences
individuelles utiles à l'organisation, l'amélioration de la
capacité à réaliser des actions efficaces, la
détection et la correction d'erreurs, capacité collective
à interpréter et à donner du sens ainsi que le pilotage
des organisations en termes des ressources. Il permet au final de disposer de
nouvelles compétences au niveau collectif.
|
Tableau 2 : concepts et éléments
clés du management stratégique des
compétences
j. Variables
expliquées
La variable explicative de notre recherche est la
création de la valeur liée à la stratégie de
l'entreprise « Y ». nous avons déjà
évoqué que la notion de valeur est difficile à
définir vue son caractère polysémique. Toutefois nous
avons souligné que la plupart des chercheurs ont postulé que
cette notion est analysé en stratégie selon deux approches, une
approche concurrentielle « Y1 » et celle structurelle
« Y2 ».
Nous rappelons que l'objectif de ce travail, n'est pas de
fournir une mesure de la valeur mais d'expliquer les types de valeur aux quel
le management stratégique des compétences peut contribuer
A l'instar de cette variable expliquée, nous
récapitulons les définitions des sous variables dans le tableau
suivant :
Y : la création de valeur
|
Opérationnalisation du concept
|
Y1 : la valeur stratégique
|
tient compte d'éléments stratégiquesde
ressource/positionnement, oùlesintentions stratégiques des
acteurs dominent l'objectif de création de valeur qui apporte des
perspectives d'évaluation à long terme.
|
Y2 : la valeur substantielle
|
Il s'agit de mobiliser des intelligences collectives, de
modifier à la fois les structurations et les processus de
création de valeur.
|
Tableau 3 : concepts et éléments
clés de création de valeur
L'articulation entre ces variables synthétise notre
modèle de recherche.
b- Le modèle synthétique
Selon P.Naslin, un modèle est « un mode de
représentation tel qu'il permette d'une part de rendre compte de toutes
les observations faites et d'autres part de prévoir le comportement du
système considéré dans les conditions plus variées
que celles qui ont donné naissance aux observations »160(*). Il permet de prévoir la
réaction des différentes composantes suite à une
modification de l'une d'entre elles.
Le modèle synthétique de recherche articule un
système d'hypothèses qui découle de la mise en relation
logique dont le chercheur n'est pas tenu d'analyser l'ensemble des liaisons
possibles entre chaque concept, mais de retenir que celle qui sont logiques et
qui trouvent leurs fondements dans la littérature.
La mise en relation logique des différents concepts de
notre problématique vise à modéliser la contribution du
management stratégique des compétences à la
création de valeur.
Notre hypothèse et ses sous hypothèses de cette
recherche sont illustrées comme suit :
X Y
Management stratégique relation de
contribution Création
Des compétences de valeur
Figure 6 : Hypothèse
Universelle
X1-1
X1
X1-2
Y1
Y
X2-1
Y2
X2
X2-2
Figure 7 : Sous
Hypothèses
D'où :
X1 : processus stratégique
|
X2 : actions stratégique
|
Y : création de valeur
|
X 1-1 : Alignement stratégique
|
X 2-1 : Dynamique des compétences
stratégique
|
Y 1 : la valeur stratégique
|
X1-2 :Processus d'investissement
|
X 2-2 : Apprentissage organisationnel
|
Y2 : la valeur substantielle
|
2. Propositions de recherche
Nous allons analyser les dépendances observées
dans notre modèle en supposant l'impact de chacun des concepts composant
du management stratégique des compétences surla création
de valeur de l'entreprise.
Les approches stratégiques accordent une place
essentielle à la notion de compétence, présentée
comme la clé du succès de l'entreprise. L'accent est mis sur la
capacité de l'entreprise à définir ses propres
compétences qui lui permettront d'obtenir un avantage concurrentiel.
De ce fait, dans ce paragraphe, nous présentons les
processus liés au management stratégique des compétences
(1) et ses actions stratégiques (2) qu'on va examiner sous l'ongle de
leur contribution à la valeur stratégique de l'entreprise
2.1. Contribution des processus liés au
management stratégique des compétences sur la création de
valeur
La plupart des études réalisées dans ce
domaine ont montré le rôle des compétences
stratégiques dans la création d'un avantage à
l'organisation par rapport à ses concurrents, pour cela les chercheurs
ont tenté de faire intégrer l'ensemble des concepts
stratégiques dans les pratiques managériales et plus
précisément le passage du management des compétences
individuelles et collectives à celui des compétences
stratégiques d'où la stratégie s'inscrit dans une approche
globale de l'entreprise et vise à déterminer les ressources
internes qui lui permettront d'assurer sa performance. Au contraire, la GRH
s'efforce d'imaginer des démarches permettant d'identifier de
façon précise et de développer les compétences
individuelles nécessaires aux emplois.
En effet, il ne suffit pas seulement de lier le management des
compétences à la stratégie mais d'opérationnaliser
les compétences stratégiques et mettre en oeuvre des processus
permettant à l'entreprise d'atteindre sa performance. De cela, Le
processus du management stratégique des compétences est
composé de décisions exprimées à court terme par
l'alignement des grandes décisions stratégiques et à long
terme par l'investissement dans les capacités RH.
La prise en compte ces processus critiques dans l'entreprise
permet de dépasser la conception traditionnelle selon laquelle la
gestion des compétences englobe les démarches de
développement des compétences collectives permettant le bon
fonctionnement de l'organisation.
Le processus d'alignement des ressources humaines est la
traduction de la stratégie en compétences requises et la mise
à la disposition de l'organisation les compétences dont elle a
besoin, en ce qui concerne l'investissement, la dynamique des capacités
RH influence la stratégie dont l'élaboration des
compétences requises est basée sur la disponibilité des
ressources humaines et des compétences.
Le processus d'alignement permet de formuler la
stratégie concurrentielle à partir des compétences
requises identifiées par la fonction RH, l'intégration des
processus stratégique dans la démarche RH permet de s'assurer que
les compétences requises seront disponibles au bon moment lors de la
mise en oeuvre des stratégies du groupe ce qui permet de faire un suivi
et un pilotage de toute action en termes de compétences et réagir
à temps.
En tant qu'un processus critique, il a un impact significatif
sur une performance stratégiquement sensible et il contribuer à
saisir une opportunité environnementale ou à parer une menace
environnementale et maintenir les processus de création de valeur de
l'entreprise.
H1 : le processus d'alignement contribue au maintien
du processus de création de valeur de l'entreprise
Le processus d'investissement, quant à lui, influence
la stratégie organisationnelle en s'appuyant sur les compétences
détenues et les capacités RH, le principe est d'identifier,
protéger, exploiter et créer compétences clés de
l'entreprise à partir de ses ressources rare cela permet de créer
des avantages concurrentiels sur ses marchés.
La combinaison de ressources, capacités,
compétences, en nombre restreint, difficiles à imiter, à
substituer et à échanger sont des conditions nécessaire
pour obtenir un avantage compétitif, les mêmes conditions sont
attribuées aux processus critiques pour qu'ils soient durablement
créateurs de valeur.
H2 : les caractéristiques du processus
d'investissement permet la création de la valeur de
l'entreprise.
2.2. Impact des actions du MSC sur la création
de valeur
Le management stratégique des compétences
s'inscrit dans une logique de la mise en oeuvre d'une intention
stratégique, il insiste sur le caractère dynamique des
compétences organisationnelles par la prise en compté de
processus d'apprentissage individuel et collectif
Les intentions stratégiques des acteurs dominent
l'objectif de création de valeur qui apporte des perspectives
d'évaluation à long terme, il s'agit d'une création de
valeur stratégique pour l'entreprise.
Dans le cadre du management stratégique des
compétences, le principe est de mobiliser les compétences
clés dans une perspective stratégique sans nier l'aspect
opérationnel, la démarche se fait à travers la
mobilisation des compétences stratégiques et l'apprentissage
organisationnel qui ont un lien fort avec les processus critiques de la
stratégie ceux de l'alignement stratégique et
d'investissement.
La littérature a montré sue les
compétences clés de l'entreprise sont le support de l'avantage
concurrentiel durable, l'enjeu stratégique majeur consiste à
acquérir, maîtriser et développer les ressources et les
compétences permettant à l'organisation de se différencier
de ses concurrents, de déployer ses activités, d'innover ou de
disposer d'une flexibilité suffisante pour s'adapter aux exigences
mouvantes de l'environnement.
Or, la dynamique des compétences stratégique
n'est pas seulement la mobilisation des intelligences collectives et le
développement des compétences mais aussi la mise en place d'un
système de pilotage stratégique, cette dynamique permet de
modifier la structuration et les processus de création de valeur.
H3 : la dynamique des compétences
stratégique permet de modifier le processus de création de
valeur.
Une organisation est dite « apprenante »
est celle qui peut déterminer les compétences que doit
développer ainsi que transformer les savoirs dans l'action.
L'apprentissage organisationnel est fortement lié
à la dynamique des compétences stratégiques, il est le
résultat de tout un processus de création et modification de
routines, d'acquisition de connaissances et compétences individuelles
utiles à l'organisation, d'amélioration de la capacité
à réaliser des actions efficaces, de détection et
correction d'erreurs, et la capacité collective à
interpréter et à donner du sens, voire de piloter le processus
compétences dans une démarche stratégique.
Les capacités d'apprentissage s'inscrit dans une
perspective de changement et d'innovation permanente, il est favorisé
à travers le capital relationnel de l'entreprise et le processus
d'investissement sur lesquels repose la création de valeur.
Cependant, le processus apprentissage permet de faciliter le
changement organisationnel en contribuant au pilotage de la création de
valeur.
H4 : le processus apprentissage contribue au pilotage
de la création de valeur
L'ensemble de ces hypothèses sont
résumédans le tableau suivant :
Hypothèse 1
|
le processus d'alignement contribue au maintien du processus
de création de valeur de l'entreprise
|
Hypothèse 2
|
les caractéristiques du processus d'investissement
permettent la création de la valeur de l'entreprise.
|
Hypothèse 3
|
la dynamique des compétences stratégique permet
de modifier le processus de création de valeur
|
Hypothèse 4
|
processus apprentissage contribue au pilotage de la
création de valeur
|
Tableau 4 : propositions de
recherche
Les hypothèses évoquées ci-dessus
apportent des réponses non univoques aux questions de recherches
présentées auparavant. Certaines précautions nous
amènent à opter pour la formulation de ces hypothèses sous
une forme facilitant leur vérification.
paragraphe2 : Epistémologie et
méthodologique de la recherche
1. Cadre
épistémologique en sciences de gestion
Le terme épistémologie est apparu au
début du XX° siècle pour désigner une branche de la
philosophie spécialisée dans l'étude des théories
de la connaissance. Il est peu à peu devenu synonyme de philosophie des
sciences.
En 1967, Piaget définit l'épistémologie
comme suit « l'épistémologie est
l'étude des connaissances valables et elle
s'intéresse aux questions suivantes : qu'est ce que la
connaissance ? Comment est-elle élaborée ? Quelle est
sa valeur ?161(*) »
Cette définition permet donc donner une clarification
sur l'objectif de la recherche, la stratégie de la recherche, ainsi que
les méthodes et les techniques mobilisées.
1.1. Positionnement
épistémologique
Partant du propos de Wacheux, 1996 selon lequel: «
dans le quotidien du chercheur, c'est simplement pouvoir à tout
moment légitimer sa recherche sur le phénomène
étudié », on peut conclure que la
spécification du positionnement épistémologique
adopté et lesjustifications apportées semblent être
fondamentales pour permettre de conférer une légitimité au
travail de recherche et aux choix qui sous-tendent.
Pour appuyer ce postulat, nous aborderons, tout d'abord, les
trois formes du raisonnement épistémologique et nous rappellerons
ensuite l'opposition aujourd'hui classique entre une conception positiviste et
une conception constructiviste dans les sciences de gestion.
a- Formes du raisonnement
épistémologique
La littérature de référence sur les
questions de logique d'épistémologique est extrêmement
abondante162(*), il
importe d'appréhender à cette fin les fondements des
réflexions et de la construction des connaissances et de
présenter les principaux paradigmes épistémologiques
auxquels les chercheurs en sciences de gestion se réfèrent.
i. La
déduction
La déduction consiste à tirer une
conséquence à partir d'une règle générale et
d'une observation empirique. Dans la déduction, c'est la prémisse
(la règle générale) qui est conjecturale : elle est vraie
ou fausse, sans que l'on puisse le décider.
j.
L'induction
L'induction consiste à trouver une règle
générale qui pourrait rendre compte de la conséquence si
l'observation empirique était vraie.
k.
L'abduction
L'abduction correspond à la forme logique de
référence restant de la déduction, elle consiste à
élaborer une observation empirique qui relie une règle
générale à une conséquence, c'est-à-dire qui
permette de retrouver la conséquence si la règle
générale est vraie.
Dans l'induction et l'abduction, c'est la conclusion qui est
hypothétique : la théorie issue de l'induction n'est que
postulée, de même l'hypothèse sur la réalité
qui est élaborée par abduction n'est que probable.
b- Articulation entre les formes : vers une
boucle récursive
Les trois formes de raisonnement sont conjecturales. Chacune,
à sa manière, joue donc un rôle particulier dans la
construction de la connaissance.
Il sera donc question de comprendre les réflexions des
principaux paradigmes épistémologiques auxquels les chercheurs en
sciences de gestion se réfèrent et de montrer qu'il est
impossible de considérer séparément les aspects abductifs,
déductifs et inductifs pour la construction de la connaissance et qu'il
faut, au contraire, prendre en compte dans sa globalité une boucle
récursive.
La plupart des raisonnements scientifiques, combinent les
trois formes de raisonnement. Cette articulation peut se formaliser comme suit
:
Ø Une hypothèse explicative est construite par
abduction pour rendre compte de données posant problème ;
Ø Les conséquences possibles de cette
hypothèse sont explorées par déduction ;
Ø L'induction permet une mise à jour
(confirmation ou infirmation) des règles ou théories
mobilisées; si ces règles sont infirmées, alors il faut
reformuler - par abduction - de nouvelles hypothèses explicatives, et le
cycle recommence.
C'est dans ce sens que Peirce a pu concevoir un processus
récursif de type :
Abduction
déduction
induction
Figure 8 : Boucle récursive de
questionnement épistémologique
D'une manière générale, c'est l'ensemble
de la boucle « abduction/déduction/induction » qui
devra être questionné. Il faut dépasser globalement, dans
la génération des connaissances scientifiques, l'opposition
classique entre démarche inductive et démarche
hypothético-déductive163(*).
1.2. Paradigmes
épistémologiques
La conception de la connaissance dans les sciences de gestion
est influencée par les grands courants de pensée auxquels se
réfèrent les chercheurs, nommés paradigmes
épistémologiques.
Un paradigme épistémologique est un
système d'hypothèses relatives aux questions qu'étudie
l'épistémologie. Ces hypothèses concernent donc ce qui est
considéré comme connaissable, ce qu'est la connaissance, et
comment se constitue-t-elle?
Dans cette section notre attention sera focaliser sur les deux
familles de paradigmes épistémologiques ; la famille des
paradigmes épistémologiques positivistes et la famille des
paradigmes épistémologiques constructivistes.
Les deux paradigmes épistémologiques se
diffèrent en plusieurs points. Le paradigme
épistémologique positiviste est plus connu et a fait l'objet de
nombreuses écritures dans les ouvrages de méthodologie et de
l'autre côté, la famille des paradigmes
épistémologiques constructivistes, moins connue, et
également plus compliquée à présentercar, il existe
de multiples courants de pensé dont les dominations se recouvrent, tout
en ayant parfois des contenus différents.
a- Constructivisme
Le constructivisme est d'abord, historiquement, associé
aux penseurs marxistes, un mouvement artistique qui prône à partir
des années 1920 une nouvelle forme de pensée dans l'art moderne
en réaction à l'esthétisme philosophique164(*).
Dans la littérature de sciences sociales, il y a
essentiellement deux paradigmes épistémologiques constructivistes
dont les hypothèses fondatrices sont explicitées et
vraisemblables.
L'un a principalement été conceptualisé
par des chercheurs issus du champ des sciences de l'éducation, comme
Guba et Lincoln, 1989, ces derniers introduisent trois niveaux ou ordres de
questionnement ; ontologique, épistémologique et
méthodologique. Ils font alors observer qu'il n'y a pas, pour ces
questions, de réponses unique ou dont on peut faire la preuve, et qu'un
paradigme constitue justement un ensemble de réponses à ces
questions. Ils considèrent que si le paradigme positiviste a
dominé au cours des siècles derniers, le paradigme
constructiviste a émergé comme un concurrent sérieux et
successeur logique du paradigme positiviste.
L'autre, fruit de la conceptualisation par une équipe
interdisciplinaire se plaçant dans le prolongement des travaux Pionniers
et Piaget, a été qualifié de radical par Glasersfeld
(1988, 2005).
Au sujet de ce paradigme épistémologique
constructiviste radical, Glasersfeld explique en 1988, que : «
le constructivisme radical parce qu'il rompt avec la convention, et
développe une théorie de la connaissance ne reflète pas
une réalité ontologique `objective', mais concerne exclusivement
la mise en ordre et l'organisation d'un monde constitué par notre
expérience ».
On peut d'ores et déjà souligner le fondement
principal de ce courant de pensée constructiviste radical: si
l'existence d'un réel « tel qu'il est ou pourrait être
en lui-même, indépendamment de toute perception par un être
humai, n`est pas niées. Autrement dit, il pose que nul être
humain, ne dispose de critères absolus permettant de savoir avec
certitude s'il existe un réel et un seul.
De son côté, l'approche constructiviste recherche
les finalités des actions menées par les acteurs dans
l'organisation. Elle introduit donc la complexité systémique dans
l'ensemble des interdépendances imbriquées. Il y a de ce fait
incompatibilité avec les techniques économétriques qui ne
s'appliquent que sur des phénomènes dont l'analyse permet
d'isoler rigoureusement et de manière transparente les
interdépendances.
Au final, la représentation qu'a le chercheur de
l'accessibilité de son objet de recherche a donc un impact sur la
méthode retenue165(*).
Après cette présentation du noyau dur du
paradigmeconstructiviste, examinons maintenant le paradigme
épistémologique positiviste.
b- Positivisme
épistémologique
Le paradigme épistémologique positiviste
repose sur des hypothèses fortes qui constituent pour les tenants de ce
courant les armes d'une bonne science166(*) :
La première hypothèse :
Qualifiée d'ontologie réaliste, postule que la
réalité est obtenue par l'observation.
La deuxième hypothèse :
Dite de détermination naturelle, pose que le réel existentiel est
déterminer par une quelconque forme de détermination
naturelle.
La troisième hypothèse :
Relative à l'épistémologie objective dualiste, postule que
le chercheur doit et peut se placer en position d'extériorité par
rapport au phénomène étudié, puisque l'observateur
et l'objet étudié sont deux entités clairement
séparées d'une part et d'autre part grâce aux
préoccupations prises par le chercheur pour rester détaché
et preuve d'objectivité, de neutralité et travaillant dans des
conditions contrôlées.
Alors que les positivistes n'envisagent que les
méthodes expérimentales et la vérification
d'hypothèses par les testes statistiques, les post-positivistes
acceptent et même s'efforcent de construire d'autres modes de collectes
de données et s'attachent à tester des hypothèses (est-ce
que telle variable est cause ou non de tel phénomène ?...) et
étudie les enchaînements causes/conséquences courts.
La recherche des post-positivistes s'est faite pour tenir
compte des critiques et limites évoquées par de nombreux
théoriciens, ils cherchent à adoucir les règles
positivistes afin de mieux saisir des phénomènes sociaux complexe
notamment dans le domaine des sciences humaines et sociales.
Pour ce courant, il n'est pas toujours possible de saisir
pleinement et parfaitement la réalité dans sa globalité.
Le chercheur doit se contenter de l'approcher au plus près, en
particulier en multipliant les méthodes. Comme ils estiment que le
chercheur doit tout mettre en oeuvre pour tendre vers une objectivité
maximale, notamment contrôler le plus précisément possible
les conditions dans lesquelles il réalise sa recherche et
spécialement sa collecte de donnée, de manière à
s'assurer le plus possible de l'objectivité de son travail.
Pour ce paradigme deux démarches classiques sont
utilisables, selon la nature des objectifs de la recherche: l'induction et
la déduction. Toutefois, l'induction pure n'est pas
considérée comme acceptable dans les canons de la science. Selon
l'unicité ou la pluralité des objectifs poursuivis et la phase du
processus, l'induction et déduction peuvent altérer167(*).
DEDUCTION
INDUCTION
THEORIE
Figure 9 : La roue de la science
GENERALISATION EMPIRIQUE
HYPOTHESES
OBSERVATION
Il faut dépasser l'opposition entre positivisme et
constructivisme168(*),
dissiper certaines confusions, par exemple celles résultant
d'associations trompeuses entre positivisme et méthodes quantitatives
ou, de manière symétrique, entre constructivisme et
méthodes qualitatives, pour explorer les différentes implications
d'une conception constructiviste en sciences de gestion.
2. Cadre méthodologique et modèles
d'investigation
Dans les sciences de gestion, le modèle de
l'investigateur pousse à s'interroger sur les types d'approches et de
méthodes les plus adaptées dans le domaine.
Ce paragraphe pose le débat classique entre les
méthodes dites « quantitatives » et les méthodes dites
« qualitatives », tout en soulignant la complémentarité
entre les deux, puis il présente les méthodes de collecte de
données dans une démarche qualitative.
2.1. Choix méthodologique
La méthodologie est l'étude des méthodes
permettant de constituer des connaissances. Piaget présente la
méthodologie comme un aspect de l'épistémologie mais
distinct de celle de-ci169(*).
Les méthodologies en usage dans les sciences de gestion
sont très variées et souvent perçues comme concurrentes ou
antinomiques170(*), un
fossé est désormais de plus en plus large se creuse entre les
partisans des méthodes quantitatives et les partisans des
méthodes qualitatives.
La distinction entre méthodes qualitatives et
méthodes quantitatives n'est pas toujours claire et elle est
délicate, entre ces deux stratégies s'est établie une
rupture de plus en plus profonde.L'opposition entre les démarches
quantitatives et qualitatives trouve ses racines dans des traditions de
recherche héritées respectivement de l'Amérique du Nord,
avec le courant béhavioriste, et d'Europe, plus ancrée dans les
sciences sociales [Thiétart 1999].
Par ailleurs, la sophistication croissante des méthodes
et l'utilisation d'outils informatiques complexes pour traiter les
données quantitatives ou qualitatives obligent une spécialisation
plus forte des chercheurs dans l'une ou l'autre des méthodes, ce qui
contribue à renforcer cette opposition pourtant souvent
dénoncée [Langley 1999 ; Thiétart 1999].
a- Démarche quantitative
Une des principales stratégies de recherche en sciences
est l'approche par les variables. C'est donc une technique qui mobilise des
statistiques pour faciliter la comparaison d'un échantillon de cas, avec
un nombre élevé de variables: il s'agit de lister toutes les
combinaisons possibles de variables, en termes de présence ou d'absence,
et d'associer à chacune de ces combinaisons des cas analysés pour
être traduites en variables opérationnelles comparables.
La plupart du temps, cette stratégie vise à
tester des hypothèses issues des théories. Comme le chercheur se
doit d'accumuler un grand nombre de cas afin d'appliquer les outils
statistiques adéquats et d'aboutir à des résultats
significatifs, la connaissance concrète des cas ne dépasse pas la
définition et l'opérationnalisation des variables. Chaque cas
devient un élément relativement anonyme et substituable d'un
échantillon que l'on souhaite « représentatif », duquel
on extrait des données chiffrées.
La principale limite à cette stratégie est la
difficulté de rentrer dans le détail des cas choisis. La
volonté de disposer d'un échantillon le plus large possible rend
difficile une analyse en profondeur: la complexité et la contingence des
faits stratégiques ne sont pas vraiment pris en considération, et
la parcimonie obtenue, qui permet une généralisation, est parfois
trop grande pour que les résultats soient réalistes. De plus, la
nécessité de constituer des échantillons se heurte
souvent, dans le cadre d'une étude sur les stratégies des
organisations, à la diversité limitée dans la
réalité.
b- Démarché
qualitative
C'est une démarche qui permet d'envisager un dialogue
entre des faits et des idées tout au long d'un processus de recherche,
et ce de manière très explicite.
La stratégie de recherche centrée sur les cas
part du postulat qu'il existe des entités distinctes qu'il faut
comprendre dans leur globalité et leur complexité. Chaque
entité est choisie à dessein pour ses particularités, et
constitue le point de départ de l'analyse. Le dialogue entre les faits
et les idées est à l'avantage des faits, et c'est pourquoi
l'étude de cas été souvent assimilée à une
méthode inductive ou exploratoire. Cette assimilation a largement
été remise en cause (Yin, 1994) et la diversité des
recherches par étude de cas montre un panel allant de l'étude
très qualitative sous la forme de recherche ethnographique longue
(Schouten et McAlexander, 1995), fondée sur l'observation (Arnaud, 1996)
ou sur la participation (Berry, 1995), à l'étude
quasi-quantitative avec une fragmentation des cas en variables
opérationnelles (Eisenhardt, 1989).
2.2. méthodes
d'investigation utilisées
Comme on l'a signalé auparavant, la logique de la
recherche hypothético-déductive procède par une
évaluation des connaissances existantes, l'élaboration des
concepts et d'hypothèses, la mise sur pied d'une méthodologie et
l'analyse de données pour aboutir à l'interprétation des
résultats et à l'évaluation des théories et
concepts de départ et aux implications stratégiques.
Arrêtons-nous sur deux méthodes pour en
démontrer l'importance et les implications dans la recherche. Le recours
aux méthodes des cas et de l'observation participante peut-il offrir une
posture épistémologique adéquate pour répondre au
questionnement précédent ?
a- Collecte de données par
l'observation
La méthode de l'observation est une méthode de
collecte des données qui alimente traditionnellement la réflexion
de nombreuses disciplines de gestion. L'observation peut être
définit entant que « support de recherche
problématique dans la mesure où elle possède une double
nature à la fois technique et stratégique 171(*)».
Elle peut être définit au sens étroit,
comme « une technique de collecte de données primaires
visibles et audible172(*)s ». Dans cette perspective l'accent
sera mis sur les modalités concrètes et les outils mis en oeuvre
pour saisir le phénomène étudié. Cette conception
est au coeur des démarches expérimentales.
L'observation peut également être définie,
de manière plus large, comme « une stratégie
particulière d'interaction avec le terrain. De ce point de vue,
l'exercice déborde largement le simple cadre de « voir et
entendre » pour impliquer toute la personne de
l'observateur »173(*). Cette conception est au coeur de l'observation non
expérimentale. L'accent est mis sur le choix du type de relation que le
chercheur entretien avec son terrain afin d'accéder au
phénomène étudié puis d'en rendre compte et
d'analyser. La double nature technique et stratégique de l'observation
se traduit dans les activités qui entrent dans le cadre de
l'observation.
i. Utilité de la méthode de
l'observation
Les raisons qui poussent un chercheur à utiliser
l'observation sont multiples. Certaines sont purement pratiques ; d'autres
ont une dimension plus épistémologique et renvoient à la
visée de la recherche. De nombreux chercheurs soutiennent qu'il n'y pas
de déterminisme de la démarche de recherche, il n'existe pas
de lien simple entre le positionnement épistémologique du
chercheur et l'utilisation d'une démarche particulière.
La question principale porte sur les relations que
l'observation entretient avec la théorie. Deux positions s'affrontent.
D'un côté, les démarches empiriques qu'utilise
l'observation in situ « non expérimentale » pour
décrire des faits et produire de nouvelles théories, ce type
d'observation s'inscrit dans le cadre d'une démarche abductive. De
l'autre côté, les démarches
hypothético-déductives qui mobilisent l'observation dans le cadre
de protocoles expérimentaux afin de tester des théories
existantes. Dans cette dernière approche, l'observation doit être
réalisée par l'application d'un protocole expérimental
directement issue de la théorie. C'est en effet, le raisonnement
scientifique qui part de la théorie pour aller vers le réel et
non l'inverse.
j. Types d'observation
L'observation peut être définie plus largement
comme une stratégie d'investigation orientée vers un mode
particulier d'interaction entre le chercheur et son terrain. Classiquement deux
options sont possibles : l'observation passive et l'observation
participante.
L'observation
passive
Caractérise les situations dans lesquelles le chercheur
ne participe pas l'activité des personnes observées.
L'observation
participante
Caractérise les situations dans lesquelles le chercheur
participe à l'activité des personnes observées.
L'observateur part alors d'un point de vue interne avec un accès
privilégié à certaines données de l'observation,il
s'appuie sur sa propre expérience professionnelle, sur sa connaissance
intime de l'organisation dont il a adopté la culture et les codes,
pour effectuer sa collecte de données et procéder à leur
analyse.
Les avantages de cette position d'observation résident
dans la pertinence du regard et la possibilité de travailler sur des
sujets à fort enjeux stratégiques pour les acteurs de terrain, et
donc difficile d'accès à l'observateur externe. C'est aussi la
possibilité d'accéder rapidement et efficacement à la
composante institutionnelle des situations et des problèmes
observés, qui peuvent échapper aux novices ou aux observateurs
externes. Mais à l'inverse, la position d'observateur interne ne donne
pas toujours la liberté de mouvement qu'offre une position d'observateur
extérieur, et elle peut de surcroît amplifier les biais de
comportement des personnes observées, surtout si l'observateur interne
occupe une position hiérarchique qui l'amène à devoir
juger ou évaluer les personnes observées.
L'observation participante peut s'inscrire dans le cadre d'une
recherche-action ou d'une recherche intervention avec comme principe
l'introductiond'un changement dans l'organisation pour observer les effets.
La méthode de l'observation participante souligne d'une
part l'implication du chercheur dans le milieu qu'il souhaite étudier
et, d'autre part, insiste sur le détachement dont il doit faire preuve
pour en analyser le fonctionnement.
Outre ces avantages indéniables, l'observation
participante permet de supprimer les filtres d'interprétation et de
se substituer aux acteurs, percevoir ce qu'aucune personne extérieure ne
saura jamais, de ne pas apparaître comme un observateur extérieur,
etc. qui sont autant d'atouts qui plaident en faveur de cette méthode.
Le choix d'une méthode adaptée à la recherche conduit
à un dénuement et à une objectivation des faits.
b- Collecte de données par
l'enquête
L'enquête par la démarche qualitative est un mode
de recueil de données extrêmement répondu dans les sciences
de gestion, elle mise sur la compréhension des dynamiques qui sont
présentes au sein d'un environnement unique.
Ceci s'explique par le fait qu'elle peut être
utilisée pour recueillir des données sur une grande
variété de thèmes, et elle ne se limite pas uniquement
à investiguer sur un domaine bien spécifique mais permet aussi
une collecte de données très diversifiées couvrant
l'ensemble des disciplines de gestion, ses multiples applications sont à
même d'élucider les problèmes les plus complexes.
Il existe de nombreuses techniques de collecte de
données qualitatives, entre autre la méthode des
entretiens174(*) ;
une des méthodes les plus utilisées en sciences de gestion.
i. Utilité des
entretiens :Instrument s'accès au terrain
L'entretien se caractérise par une rencontre
interpersonnelle qui donne lieu à une interaction essentiellement
verbal: les données collectées sont donc coproduites. On y trouve
des entretiens collectifs et les entretiens individuels.
Pour ce qui est d'entretiens individuels,on distingue
habituellement entre trois formes en fonction du niveau de structuration de
l'interaction entre l'animateur et l'individu : entretien directif, non
directif et semi directif (méthode choisie dans notre travail).
L'entretien semi-directif ou semi-dirigé ou encore
semi-structuré est le plus utilisé en gestion, il est mené
à l'aide d'un guide d'entretien, sorte de liste de thèmes/ sujet
à aborder avec tous les répondants. L'ordre de discussion n'est
toutefois pas imposé,l'enquêteur s'appuie sur l'enchainement des
idées propres au répondant pour évoquer un thème
avant ou après un autre. Sa durée variée plus souvent
entre une demi-heure et deux heures.
Les formes d'entretiens varient selon le nombre des
répondants en interaction avec l'enquêteur, l'explication ou non
de l'objet de l'étude à une forme donnée correspondent des
objectifs, caractéristiques et règles d'animation
particulières. Il n'existe pas cependant de consensus sur une
classification des types d'entretiens, ils se caractérisent en fait par
des degrés croissants d'exploration en profondeur des
représentations individuelles et en corollaire, par des degrés
décroissants d'intervention de l'enquêteur.
j. construction de
l'échantillon
Parallèlement à l'élaboration du guide
d'entretien, le choix de l'échantillon est une
étapedéterminante et délicate. Déterminante dans la
mesure où il s'agit d'avoir accès à unediversité
des points de vue sur l'objet d'étude, délicate dans le sens
où l'accès aux répondantsest loin d'être aisé
(DEMERS, 2003). En effet, le choix des répondants ne s'effectue pas
demanière aléatoire, comme cela peut être le cas dans les
analyses quantitatives. Il ne s'agit pastant d'avoir le plus grand
échantillon possible que d'avoir accès à des
données permettant unecompréhension du phénomène
observé.
Nous avons choisi d'interroger des cadres dirigeants et des
responsable dans chaque pôle et filiale disposant d'une
expériencesignificative en stratégie et développement des
ressources humaines et ayant fait partie intégrante des situations
degestion décrites. TSOUKAS (1994) rappelle à cet égard
que la connaissance des managers estune connaissance contextuelle, à
savoir qu'elle privilégie les événements historiques et
lesprocessus dynamiques et qu'elle est synthétique (elle
considère l'objet d'étude dans saglobalité). Cela dit,
elle est dispersée (elle manque de structure générale) et
elle ne permet pasune généralisation sur des
régularités empiriques (CALORI et al, 1994).
La composition de l'échantillon s'est
opérée progressivement dans la mesure où elle a
étéguidée par le critère de saturation des
données. La plupart des dirigeants etdes responsables rencontrés
lors de notreprésence sur le terrain et durant et après la
période du stage effectué au sein du pôle prévoyance
ont bien voulu répondre à notre entretien sur le terrain en
montrant tout document et application permet de nous expliquer les
démarches lancées en lien avec notre thème.
En conclusion de cette section, nous signalons que notre
travail s'inscrit dans une démarche scientifique classique de
perspective post-positiviste appelée aussi approche
hypothético-déductive.
Et pour la vérification empirique notre la
démarche part du postulat selon lequel « Pour comprendre en
profondeur un phénomène, la meilleure méthode est
l'étude de cas » [Ragin 1999, p. 10].
Notre travail sera donc fondé sur la méthode des
cas, qui est très présente dans le champ des études
qualitatives, trouve une bonne application en sciences de gestion,ce ci
à travers deux méthodes d'investigation empirique, la
méthode d'observation participante qui sera renforcer par la
méthode de l'enquête à travers des entretiens
semi-directifs.
Section II : Cas empirique de la recherche
Paragraphe 1 : présentation du terrain de
recherche
Le choix méthodologique de l'étude de cas ainsi
que le cadre d'analyse retenu impliquent de restituer les
éléments de contexte qui entoure la réalisation de la
recherche. Non seulement il s'agit de permettre au lecteur d'apprécier
la nature du matériau empirique à l'origine des analyses
menées mais également de décrire les principales
caractéristiques de l'organisation et de son environnement au moment de
l'étude. Plus précisément, l'objectif de cette section.
Il s'agit de mettre le point sur le secteur public marocain et
le rôle des ressources humaines ainsi que une présentation
générale de notre cas en exposant sa nature, ses domaines
d'activité et sa stratégie.
1. L'entreprise publique marocaine
Les acteurs économiques des secteurs publics et
privés constatent les bouleversements intervenus dans leur
environnement. Leur efficacité dépend désormais de leur
capacité d'adaptation à ces changements qui imposent une remise
en cause totale de leurs finalités, une meilleure définition des
objectifs et une refonte des méthodes de gestion.
Cet impératif d'adaptation est commun aux deux
secteurs, d'autant plus qu'il n'existe guère de différence
décisive entre les fonctions traditionnellement dévolues à
ces secteurs.
Certes, l'administration administre et le secteur privé
gère les affaires, mais au-delà :
· Des sociétés privées sont
chargées de services publics (transports urbains, eau...) ;
· Des sociétés publiques exercent des
activités purement commerciales (OCP...) ;
· Il existe de nombreux cas de sociétés
mixtes exerçant, soit une activité commerciale,soit assurant un
service d'intérêt général.
L'administration, qui est la plus grande entreprise du monde,
a ses propres spécificités. Eneffet, il existe des pays plus ou
moins « administrés » comme le Danemark (13,4%
defonctionnaires par rapport à la population), la Grèce (4,2%)...
Néanmoins, le point commun àtoutes les administrations c'est la
garantie de l'emploi.
En ce qui concerne l'administration marocaine, la garantie de
l'emploi existe toujourstoutefois, depuis le plan d'ajustement structurel,
cette dernière ne garantit plus d'emplois auxjeunes
diplômés comme cela était le cas dans le cadre du service
civil qui débouchait laplupart du temps, au bout de 2 ans, sur un emploi
stable, pour ceux qui le souhaitaient.
1.1. Le secteur public marocain
La réforme de l'administration a constitué ces
dernières années une préoccupation majeureaussi bien des
pays développés que de ceux en voie de développement,
à telle enseigne qu'ontrouve pratiquement dans chaque pays un
ministère chargé de la réforme administrative.
Parmi les actions de modernisation entreprises par les
gouvernements figurent les effortssoutenus pour introduire le management au
sein des administrations publiques. Ces effortspeuvent être
résumés par la devise « il faut gérer les services
publics comme l'on gère uneentreprise ».
Le Maroc s'est lancé, depuis les années 80 dans
un vaste programme d'ajustement structurelayant pour objectif le
rétablissement de la stabilité du cadre macroéconomique.
Cette stabilités'est accompagnée par une accentuation du
caractère libéral de l'économie du pays, uneouverture
active de l'économie sur l'extérieur, un désengagement de
l'administration au profitdes opérateurs privés et une
volonté de s'intégrer dans le mouvement de
mondialisationdéclenché à l'échelle
planétaire.
Conscient du rôle que doit jouer l'administration dans
la conduite de ces réformes, le Maroc a,depuis 1994, entrepris avec le
concours du PNUD un vaste programme de modernisation deson administration,
« La prise de conscience d'un immense besoin de réforme de l'Etat
et del'administration, partagée par la plupart des pays, s'accompagne de
la nécessité d'un travailplus approfondi vers la valorisation de
l'action administrative pour progresser dans ce que l'onappelle
communément la mondialisation, la globalisation et la
compétitivité».
Les nouveaux objectifs consensuellement attribués
à l'administration sont, outre la créationd'un cadre
général favorable à l'entreprise et à
l'épanouissement de l'initiative privée, laconduite et la mise en
place d'un certain nombre de réformes telles que la réforme
fiscalepour plus d'équité, la réforme comptable pour plus
de transparence, la libéralisation et laprivatisation, la
création d'un Ministère de modernisation de la fonction
publique...
Avant les réformes de privatisation, le secteur public
marocain abandonnait au secteur privéun certain nombre d'entreprises du
secteur concurrentiel. En parallèle, il récupérait
desressources financières, qui lui faisaient rudement défaut. Or,
le stimulant du secteur privé estla concurrence dans un contexte de
mondialisation de l'économie et d'abaissement desbarrières
douanières tandis que le stimulant traditionnel du secteur public :
c'est le contrôle.
Le contrôle du secteur public, qui se transforme, est de
moins en moins axé sur la productionet de plus en plus tourné
vers un rôle d'animation.Mais comment peut-on animer sans connaître
les règles du jeu ? Comme l'a énoncé MichaelPorter, le
secteur public, grâce au nouveau rôle qui se dessine, doit assurer
la compétitivité dela nation.
1.2. La fonction RH : action prioritaire de
modernisation du secteur public
La richesse du secteur public réside essentiellement
dans la qualité de ses ressources humaines. La qualification de ces
ressources, leur motivation et leur capacité d'exprimer dans le travail
quotidien toutes leurs possibilités, constituent un gage fondamental de
l'efficacité des services publics.
En conséquence, dans ce nouveau rôle du secteur
public et dans ce programme de modernisation du secteur public, la gestion des
ressources humaines constitue l'un des axes prioritaires. « Les ressources
humaines, qui furent depuis longtemps considérées comme une
charge pour le secteur public, sont aujourd'hui perçues comme un
véritable investissement qu'il faut constamment valoriser afin d'en
tirer le meilleur avantage pour la collectivité »175(*).
En effet, c'est de la qualité des ressources humaines
du secteur public, de leur motivation, et du degré de leur implication
dans le processus de changement que dépend la réussite des
réformes engagées.
Or, dans la réalité quotidienne, la pratique de
la gestion des ressources humaines au sein du secteur public semble souffrir
d'un déficit de stratégie et de professionnalisme. Actuellement,
dans la plupart des services, il se dégage le sentiment que la fonction
« Ressources humaines » souffre d'une mauvaise image, celle de son
assimilation à des fonctions d'intendance, de pure gestion
administrative et même parfois de gendarme. Par ailleurs, l'Etat, plus
que par le passé, a besoin aujourd'hui de mettre en place une gestion
stratégique de ses ressources humaines.
Si les entreprises ont été forcées
à développer leur réflexion sur le thème de la
gestion stratégique des ressources humaines en raison d'une
intensification de la concurrence, l'Etat est pour sa part soumis à des
contraintes spécifiques qui le confrontent à la même
problématique.
Le resserrement de la contrainte budgétaire dessine un
cadre de gestion dans lequel les gains d'efficacité doivent
résulter davantage d'une dynamique de mobilisation interne que de moyens
supplémentaires.
De façon plus déterminante, la réflexion
sur la gestion stratégique des ressources humaines s'impose du fait de
l'apparition d'un nouveau contexte. Les politiques publiques s'inscrivent de
surcroît dans des cadres d'intervention renouvelés, issus
principalement de la décentralisation, de la déconcentration, et
de l'intégration dans l'économie mondiale.
En outre, aux attentes accrues des usagers à
l'égard du secteur public, dont les prestations sont de plus en plus
évaluées par rapport à celles du secteur privé,
s'ajoute le souhait des agents d'une gestion des ressources humaines plus
motivante, et d'une meilleure reconnaissance de leurs compétences.
En effet, des études effectuées par le
Ministère de modernisation de la fonction publique ressortent qu'il
existe une véritable prise de conscience du rôle
stratégique que doit dorénavant jouer le secteur public dans la
valorisation et l'épanouissement de ses ressources humaines.
Mais avant de parler d'actions à entreprendre, il est
nécessaire de ressortir les caractéristiques de la gestion des
ressources humaines dans le secteur public marocain.
2. Présentation Générale du
cas
La Caisse de dépôt et de gestion est une
institution financière créée sous forme
d'établissement public par le Dahir du 10 Février 1959, qui
stipule dans son premier article : « Il est institué, sous le nom
Caisse de Dépôt et de Gestion, un établissement public
doté de la personnalité civile et de l'autonomie
financière. Son siège social est à Rabat. »
Ainsi la CDG est chargée, dans les conditions
prévues au Dahir de :
* Assurer la gestion des deniers et la conservation des
valeurs appartenant aux fonds ou organismes qui y sont tenus ou qui le
demandent ;
* Recevoir les consignations administratives et judiciaires,
ainsi que les cautionnements ;
* Gérer les caisses ou services spéciaux qui
peuvent lui être confiés.
La Caisse centralise aussi auprès de 35% du stock de
l'épargne institutionnelle et totalise près de 100 milliards de
dirhams des actifs sous gestion. Elle est le principal investisseur en valeurs
du Trésor avec 50% environ des actifs gérés.
Aujourd'hui, le groupe reste un des principaux market-marker
de la place puisqu'il détient une part de 32% sur le marché
primaire des bons de trésor, 16% du marché secondaire des bons du
Trésor et près de 5% de la capitalisation boursière.
Rouage central du processus de transformation de l'épargne, la CDG se
positionne également comme principal investisseur institutionnel. Ainsi,
et en plus de ses investissements directs, elle intervient activement dans
l'économie nationale par l'intermédiaire de ses filiales et
organismes gérés avec lesquels elle constitue un groupe important
dont l'activité s'étend aux différents secteurs.
De par sa vocation, son poids financier et la nature de ses
interventions, le groupe Caisse de Dépôt et de Gestion constitue
aujourd'hui un véritable levier de développement, et un acteur
majeur en matière de dynamisation, d'animation et de
développement des marchés.
2.1. Les domaines d'activités
En effet, la CDG intervient dans plusieurs domaines
d'activité, ces domaines se déclinent par les différents
métiers exercés par la caisse, à savoir :
a- Les métiers financiers :
i. Les marchés
des capitaux :
Sur le marché des capitaux, la CDG agit tant au niveau
de l'Asset management (gestion d'actif pour compte de tiers ou pour compte
propre, sur les marchés des taux et des actions) qu'au niveau de
l'animation et de la tenue de marché. Son importante capacité de
financement et son gisement de titres lui valent d'être le premier
créancier du Trésor et de compter parmi les sept IVT
(intermédiaires en valeurs et Trésor) agréées.
Afin de diversifier ses placements en matière de
gestion collective de l'épargne, la caisse a mis en place des outils
performants, notamment les OPCVM gérés par sa filiale CD2G.
j. Ingénierie
financière :
Depuis qu'elle a entamé sa mutation vers des
métiers pointus de la finance, la CDG a réalisé un
progrès notable dans celui de l'ingénierie financière.
Désormais, elle compte parmi les spécialistes
nationaux en matière de conseil, d'orientation, de syndication et du
financement structuré. Elle a été sollicitée par de
grands organismes en tant qu'arrangeur et co-arrangeur, chef de file ou membre
du syndicat de placement, pour le montage d'opérations de financement
désintermédié.
Mieux encore, la caisse a contribué à la
conception et la mise en place pour la première fois au Maroc, d'une
émission à taux variable concernant des Bons de
Société de Financement.
Enfin, la CDG a été pionnière dans la
création de nouveaux outils financiers, notamment dans les domaines du
capital-risque et du financement du logement à travers la technique de
titrisation (contribution au lancement du premier Fonds de placements
Collectifs en titrisation baptisé Crédilog I).
b- Les métiers
opérationnels:
i. Immobilier
:
Le groupe CDG est l'un des principaux promoteurs immobiliers
du Royaume. Les réalisations de la caisse, faites par le biais de ses
filiales spécialisées, bénéficient de
l'expérience du groupe et de son expertise en matière de
promotion immobilière et de logement locatif et social, de gestion du
patrimoine, d'ingénierie et d'aménagement de zones industrielles
et touristiques.
j. Tourisme
:
Acteur historique du développement touristique du
Maroc, la CDG a réussi à développer un patrimoine
hôtelier des plus importants.
Depuis quelques années, la caisse adopte une
stratégie de désengagement de la gestion directe de ses
unités hôtelières. Désormais, la plupart de ces
dernières ont été concédées en
gérance libre à des chaînes internationales de
renommée (Club Med, Le Méridien, Accor). D'autres unités,
sont en passe de connaître le même sort, demeurent sous gestion des
filiales spécialisées (SOGATOUR, MAROC-TOURIST...).
Par ailleurs, à travers son rapprochement
stratégique avec la RAM, via la création d'un holding touristique
commun, la Caisse confirme sa volonté d'accompagner efficacement la
croissance du secteur, ceci, en lui permettant d'atteindre un seuil de
visibilité suffisant et de faire face aux nouvelles exigences du
marché international.
c- les métiers de prévoyance et de
promotion de l'épargne
La prévoyance représente un secteur dans lequel
la CDG ne cesse de développer ses activités, via la CNRA (caisse
nationale de retraite et d'assurance) et le RCAR (régime collectif
d'allocation de retraite), institutions qu'elle gère directement. Ce
marché connaît une croissance notable et se développera
davantage à moyen terme.
Le pôle a met en place une stratégie
privilégiant l'approche du partenariat avec les institutions et des
organismes nationaux afin de développer sa présence sur le
marché de la retraite et de la sécurité sociales, son
rôle est de développer l'épargne institutionnelle
grâce à une approche client d'avantage et la qualité des
services.
2.2. stratégie du groupe CDG
Depuis sa création, la Caisse de Dépôt et
de Gestion a su adapter ses interventions aux besoins du pays. C'est pour y
répondre de la manière la plus efficace possible qu'elle s'est
dotée, en 2008, d'un nouveau cadre d'action qui a permis de penser son
utilité et de sélectionner ses priorités. Le Plan
Stratégique 2008-2012 décrit les objectifs que le Groupe s'est
fixé pour cette période et les moyens qu'il envisage de mettre en
oeuvre pour les atteindre. Il est le fruit de l'adhésion à une
vision partagée et d'un travail collaboratif qui a vu se concerter
l'ensemble des équipes concernées.
La vision stratégique du groupe CDG comporte :
· Une recherche de performances financières
maximales dans la gestion des avoirs de sesclients.
· Une recherche de rentabilité maximale dans le
cadre de ses missions de financement deprojet.
· Un rôle de premier plan dans la venue à
maturité des marchés financiers.
· Un positionnement central dans la réforme des
retraites.
· Une recherche de rentabilité maximale dans le
cadre de ses missions de financement deprojet.
· Un rôle d'excellence et de leadership pour le
développement d'opérationsd'aménagement urbain et
territorial.
D'autre part, les objectifs de la caisse de Dépôt
et de Gestion s'articulent autour des axes suivant :
· Etre au centre du dispositif d'acquisition et
d'échange de bonnes pratiques managériales
· Permettre le développement et la création
du savoir qui contribue à améliorer et à partager la
réflexion stratégique du groupe CDG
· Mettre en oeuvre des mécanismes d'alliances et
de partenariats pour le rayonnement de la CDG
· Vulgariser la culture d'appartenance au groupe CDG
· Développer le niveau de réflexion
stratégique du groupe CDG
Ainsi, quatre orientations stratégiques majeures
constitueront à l'avenir les priorités de développement du
Groupe :
· Jouer un rôle plus structurant en matière
de mobilisation de l'épargne à long terme grâce
à l'initiation au cours du premier semestre 2009 d'une réflexion
visant à repenser le dispositif national de collecte, de mobilisation et
d'allocation de l'épargne longue et grâce à la mise en
place de véhicules d'investissement utiles et innovants, permettant
d'orienter les ressources mobilisées vers des emplois à fort
rendement socio-économique et avec un levier financier optimal.
· Capitaliser sur le rôle historique de la Caisse
en matière de prévoyance et de gestion des fonds de
retraite à travers les mandats qui lui ont été
confiées, à la fois en matière de conservation d'une
épargne particulière (CNSS) et de gestion de Caisses de
prévoyance (RCAR et CNRA) afin de jouer un rôle pionnier en
matière de gouvernance des régimes de retraite et s'installer
comme partie prenante proactive dans la réflexion nationale autour de la
réforme.
· Poursuivre son rôle de levier de maturation du
secteur financier et inscrire plus fortement ses métiers bancaires et
financiers au coeur des préoccupations du secteur ; et contribuer
plus fortement aux préoccupations du secteur bancaire, en particulier
aux enjeux de bancarisation.
· Renforcer son rôle d'opérateur du
développement territorial et durable en s'appuyant sur ses
compétences clés, pour lesquelles la Caisse dispose d'un
savoir-faire reconnu et bénéficie d'une légitimité
forte. Ainsi, dans les années à venir, le Groupe donnera la
priorité à de nouveaux secteurs à savoir, d'une part, les
énergies renouvelables qui représentent un enjeu crucial pour le
pays et un métier accessible pour la Caisse et d'autre part,
l'éducation et l'économie du savoir qui relève de
l'urgence nationale et nécessite l'engagement
déterminé et proactif d'institutionnels tels que la Caisse de
Dépôt et de Gestion.
Paragraphe2 : Analyse des résultats de
l'étude
L'étude menée au sein du groupe CDG est pour
objectif d'analyser les concepts clés de cette recherche dans une
démarche opérationnelle en montrant la contribution du management
stratégique des compétences sur la création de valeur de
l'entreprise.
L'interprétation et l'analyse des données
collectées, par le guide d'entretien et l'observation, auprès de
notre cas d'entreprise appelle un certain nombre de constations qui seront
présentées dans la présente section en respectant la
même architecture du corps de guide d'entretien.
D'abord, on présente des renseignements
généraux sur les concepts clés du point de vue des
personnes interviewés ainsi que les résultats sur la
contribution du management stratégique des compétences sur la
création de valeur ce qui nous permettra de valider ou non nos
hypothèses de recherche.
1. Renseignements généraux
1.1. management stratégiques des
compétences
Selon le directeur du pôle stratégie et
développement de la CDG, le système du management
stratégique des compétences est l'ensemble des actions et des
décisions stratégique qui permettent l'identification, le
développement, la valorisation, l'évaluation et le pilotage des
compétences clés au sein du groupe, des pôles et des
filiales. Cette définition est partagée par l'ensemble des
collaborateurs du groupe que soit au niveau des pôles ou des filiales et
ça concerne aussi tous les niveau de la hiérarchie, la CDG, dans
son système de qualité, favorise l'implication du personnel dans
tout processus de management, Au début de chaque année, les
directeurs des pôles et des filiales présentent et expliquent au
personnel la stratégie, les objectifs stratégiques et les plans
d'action annuel.
De même le personnel a la possibilité de
participer à la définition des objectifs stratégiques et
leurs besoins en compétences à travers des propositions des
actions d'amélioration via leur portail de qualité JAWDA.
Le système du management stratégique des
compétences s'inscrit dans le programme d'excellence du groupe qui
regroupe toutes les initiatives d'amélioration et de modernisation.
Le développement et la valorisation des RH constituent
les principaux leviers de progrès retenus par la CDG
La multiplicité des domaines d'intervention du groupe a
amené la direction générale d'identifier des
compétences stratégiques communes entre les filiales et les
pôles comme le postule le responsable du développement RH du
pôle prévoyance.
Les directeurs des filiales et les pôles sont
censés de développer, évaluer et piloter les
compétences clés en sous orientations stratégiques du
groupe ainsi que définir leurs besoins en compétences en
collaborations avec les responsables du développement RH et les
responsable des entités « stratégie ».
a- management des compétences au sein de la
CDG
Depuis 1999, une nouvelle culture d'entreprise a
été impulsée au sein dugroupe de la Caisse de
Dépôt et de gestion (CDG) et ce, grâce à la
modernisation de la gestion des ressources humaines, avec pour mots d'ordre :
professionnalisme, performance et transparence. Le nouveau système qui a
été dénommé valorisation du capital humain (VCH) a
été mis en place afin de fournir au groupe CDG des outils
puissants et complémentaires pour gérer son capital humain, sur
la base du mérite et de la performance. Il a été
mené afin de :
o Passer d'une logique de « statut » à une
logique de « compétence » ;
o Récompenser les résultats plus que
l'ancienneté ;
o Passer de la notation à l'évaluation des
performances ;
o Homogénéiser les outils RH au niveau du groupe
CDG ;
o Mettre en place une gestion prévisionnelle des
emplois et des compétences.
Le groupe CDG définit les compétences comme la
combinaison d'un ensemble de savoirs, savoir-faire et de savoir-être
permettant de maitriser les situations professionnelle et d'obtenir les
résultats attendus176(*)
Le processus compétences RH au niveau des
entités de développement RH passe par les étapes
suivantes :
· Identification et valorisation des
Compétences Collectives : il s'agit pour
chaque responsable d'équipe d'identifier les compétences
collectives de son équipe selon le système de
développement RH d'évaluation de progrès. Une fois
identifiées, ces compétences seront validées par son
supérieur hiérarchique de les valoriser : redéploiement,
réorganisation, restructuration...
· Identification des Compétences
collectives Clés : grâce à l'identification des
Compétences Stratégiques Clés futures dans le
référentiel des compétences, le système
d'évaluation de la CDG pourra faire apparaître le degré
stratégique des compétences collectives identifiées dans
l'étape précédente. Cette information va orienter les
politiques de développement des compétences collectives (au
niveau du management de l'équipe) et par effet de ricochet, celles des
compétences individuelles. A cette étape, il sera alors possible
d'identifier les compétences collectives critiques à
développer, par exemple par la mise en place de plan de formation, de
recrutement ou de mobilité.
· Gestion Prévisionnelle des
Compétences Individuelles : le système
d'évaluation, JISR et JAWDA attribue à chaque collaborateur les
compétences collectives de son équipe. Au cours de l'entretien
individuel annuel, les compétences individuelles sont
déclinées avec plus de précision et
évaluées. Le système pourra également conserver en
les compétences acquises par le collaborateur au sein d'autres
équipes. Compte tenu de l'information sur le degré
stratégique des compétences collectives, des actions de formation
des collaborateurs de chaque équipe pourront être
envisagées. Cette étape sera aussi l'occasion de
réorienter les collaborateurs vers les compétences collectives
stratégiques et/ou critiques qui sont les plus proches de celles qu'ils
détiennent et/ou de recruter des collaborateurs sur des champs de
compétences collectives stratégiques et non suffisamment
alimentés (critiques).
· Valorisation des Compétences
Individuelles : prenant appui sur l'identification des
compétences individuelles et de leur évaluation au regard des
compétences collectives et stratégiques, il s'agit ici : 1)
d'exploiter au mieux les compétences individuelles au sein des processus
collectifs créateurs de valeur ; 2) d'assurer à chaque
collaborateur le développement de son parcours professionnel en relation
étroite avec les évolutions de la stratégie de
l'entreprise.
b- Dynamique des compétences
clés
i. Processus de
valorisation des compétences clés :
Les différents changements au sein du groupe sont
accompagnés par la mise en place d'une politique RH dynamique et une
implication accrue de chacun dans son travail. La CDG a identifierses
Compétences Stratégiques sur la base descompétences
collectives déterminés par chaque filiale et pôle, le
système pourra faire apparaître : lescompétences
stratégiques détenues par l'entreprise (principales
agrégations des compétencescollectives), les trajectoires
d'évolution de ces compétences stratégiques
(représentation desévolutions majeures dans le temps), les
compétences émergentes (nouvelles
compétencesstratégiques en voie de formation). Ces principaux
résultats vont alimenter la réflexion sur lesstratégies
futures de l'entreprise, c'est-à-dire ses compétences
stratégiques clés à développer.
Le référentiel des compétences177(*) qui a été mis
en place, définit les compétences clés nécessaires
à chaque salarié du groupe CDG. Cette définition est faite
sur la base d'une analyse de portefeuille des compétences
détenues et de ses dynamiques confrontées aux évolutions
et aux anticipations du marché ce qui permettra à la direction
d'élaborer sa stratégie en identifiant les compétences
stratégiques futures.
Le référentiel des compétences se
décompose ainsi en 6 compétences générales (qui
regroupent les compétences liées à la culture
générale et au savoir faire technique) et 6 compétences
comportementales (qui font références aux compétences
ayant traits aux attitudes et au savoir être).
Chaque compétence a été décrite
par une définition générale et déclinée en 6
niveaux. Une définition et des exemples sont donnés pour chaque
niveau. Il est intégrer dans le système intégré de
gestion des ressources humaines (JISR) dont chaque poste contient une rubrique
« compétences requises » qui montre le niveau des
compétences de chaque poste.
A travers ce système, dans le cadre des processus
stratégiques de la CDG qui démarre par une analyse de
l'environnement interne et externe et un diagnostic détaillé des
facteurs clés de succès du groupe et de chaque filiale, et lors e
l'élaboration du budget annuel, les pôles et les filiales
procède à l'analyse de leurs besoins en compétences
à travers leurs processus RH.
Le suivi et le pilotage des compétences se fait
à deux niveaux, au niveau stratégique et opérationnel
j. Processus
d'évaluation et de pilotage des compétences
clés :
L'évaluation, le suivi et le pilotage des
compétences clés de la CDG, comme l'indique le Directeur
Administratif Financier du pôle prévoyance, se fait par deux
étapes.
D'une part, Au niveau de chaque unité, entité,
direction et pôle : le processus de suivi se fait par une
évaluation annuelle à travers un entretien entre le collaborateur
et son manager, cette pratique vise à responsabiliser chaque
collaborateur dans la réussite d'entreprise.
Cette évaluation a pour objectif, premièrement
pour la GRH, de disposer d'une évaluation périodique par le
manager de chaque collaborateur, de maximiser la performance et la motivation
des collaborateurs, de soutenir le développement des carrières
des collaborateurs et d'anticiper les besoins de compétences
d'entreprise. Deuxièmes pour le collaborateur, de s'exprimer directement
sur le contenu de ses responsabilités et sur son environnement,
préciser ses attentes pour la période à venir et ses
projets professionnels et de connaître l'appréciation de son
manager sur son activité. Et enfin pour le manager, de faire le point
sur les missions confiées au collaborateur, de connaître les
attentes de l'intéressé et ses souhaits de développement
et de négocier les missions de l'année à venir.
Le déroulement de ce processus passe par des
étapes clairement identifiées, l'entretien d'évaluation ne
dépasse pas 1h30, il commence d'abord par des informations sur
l'année écoulée concernant les événements
marquants en identifiant les difficultés et les opportunités
rencontrées par le collaborateur ensuite par l'évaluation des
résultats permanent qui s'inscrit dans le bilan sur l'exercice
métier qui permet à chaque structure de trouver des solutions
pour l'avenir, puis par l'évaluation des objectifs individuels qui sont
fixés au début de chaque année ou ceux actualisés
en cours d'année, il concerne le degré de réalisation de
chacun des objectifs en se référant aux indicateurs de mesures,
et enfin l'évaluation des compétences et le degré
d'adéquation de la capacité démontrée aux
attentes.
Pour cela la CDG a mis en place un système
d'évaluation informatisé qui contient plusieurs rubriques
à savoir, Evaluation, Synthèse, Avancement, Mon évaluation
et Paramétrage. Il permet de renseigner tout les informations concernant
l'évaluateur, l'évaluer et le directeur de la structure.
D'autre part, le pilotage des compétences
stratégiques de l'entreprise se fait au niveau des processus
stratégie de chaque pôle et filiale à travers la Balanced
ScordCard BSC, cet outil Cet outil permet de faire un suivi trimestriel des
objectifs stratégiques pendant la revue de direction, il requiert
néanmoins une motivation et une mobilisation de tout le personnel dont
l'adhésion à la stratégie de l'organisation est
essentielle pour l'amélioration des processus internes et
l'apprentissage organisationnel.
Le processus apprentissage contient dans la balanced scordcard
les indicateurs clés des compétences à savoir, taux de
réalisation des plans de formation, le taux de mobilité interne
et le taux de couverture des compétences stratégiques.
1.2. Création de valeur
Comme l'affirme le directeur financier de la CDG
développement, la valeur au sein de la CDG ne concerne pas seulement
l'aspect financier mais surtout la valeur du capital humain qui est
déterminante, la valeur financière est exprimée par la
rentabilité et la performance. Pour la CDG la notion valeur est en total
exprimé par la valeur d'entreprise intègre toute les dimensions
stratégique financière, sociale, culturelle et sociétale
permettant d'améliorer son image vis-à-vis ses clients que soient
internes ou externes. Ils sont pour la caisse un véritable pilier de
management, un outil de fédération (des équipes internes,
des distributeurs, des clients, des fournisseurs, des partenaires financiers,
...), un référentiel pour la réalisation des choix
cruciaux (stratégie, cap d'entreprise, gestion des crises, ...), un
levier pour l'engagement des salariés.
A cet égard, La CDG a mis en place une stratégie
de développement claire, elle a modifié sesstructures par la
création de pôles, de holdings et de filiales pour s'adapter aux
exigences métiers. La dimension culturelle n'a pas été
omise avec la charte desvaleurs élaborée et qui fait partie
aujourd'hui des axes de changement promuspour faire émerger un style de
management adapté et à même d'accompagnerles
différents changements auxquels le groupe doit faire face et renforcer
le sentiment d'appartenance au groupe CDG.
Les valeurs du Groupe CDG sont le résultat d'une
consultation interne de l'ensemble des employés de la Caisse.Elles
traduisent la stratégie de la Caisse, centrée autour du
développement de l'entreprise et du pays. Elles constituent un
référentiel quotidien, que lacommunauté CDG s'engage
àen faire une source permanente de progrès.
La formalisation des valeurs est de rendre explicites des
valeurs implicites. Elle s'est appuyée sur l'histoire de l'entreprise et
sur sa stratégie. En réflexion avec les membres de l'entreprise,
voire de clients majeurs, les valeurs perçues en interne et en externe
sont tracées.
Le groupe CDG a adopté pour dans le cadre de son
management stratégique 4 valeurs à savoir :
· Innovation ; L'innovation est à l'origine
de la valeur et de la richesse que nous créons. Nous développons
continuellement notre capacité à faire toujours mieux.Conscients
du rôle central et des qualités personnelles et professionnelles
des femmes et des hommes de notre groupe, nous avons confirmé
l'innovation en valeur-phare, élément incontournable de notre
réussite.
· Synergie. Les synergies que nous mettons en oeuvre
participent de notre esprit d'équipe et de notre sens du partage.Les
capacités créatrices et novatrices que nous démontrons
sont catalysées et trouvent toute leur efficience dans l'esprit
d'équipe et les synergies que nous continuons de mettre en oeuvre,
animés d'une motivation partagée et mobilisés vers
l'excellence.
· Performance ; La performance, source de la
rentabilité des ressources qui nous sont confiées et de
création de valeur pour la collectivité, est le garant de notre
pérennité. Engagés à exceller dans nos
métiers et à rentabiliser nos investissements, nous
déployons tous les efforts nécessaires à la performance
qui garantit notre pérennité.
· Citoyenneté ; Notre responsabilité
citoyenne est au coeur de nos choix et de notre action. C'est ainsi que nous
assumons au mieux notre responsabilité citoyenne, au service de la
collectivité et de l'intérêt général.
Dans le système d'évaluation et de
progrès, les valeurs du groupe peuvent être mesurées lors
de l'entretien d'évaluation dont chaque évaluateur attribue une
note révélant une note d'appropriation par l'évalué
de chacune des valeurs du groupe.
2. Validation des hypothèses
1.1. La contribution des processus du management
stratégique des compétences à la création de
valeur
a- Le rôle de l'alignement stratégique
dans le maintien la création de valeur
Dans une perspective d'alignement stratégique, le
Groupe demande au pôle support plus précisément à la
Direction Capital Humain, en collaboration avec les autres entités de
développement des ressources humaines des autres pôles du groupe,
d'identifier les compétences requises par ces options
stratégiques.
Dans ce cadre, la direction définit son propre plan
stratégique de l'année en cours lui permettant de s'assurer que
les compétences requises seront disponibles lors de la mise en oeuvre
des stratégies de groupe.
Pour les filiales, leurs stratégies RH démarrent
par l'analyse de l'environnement interne et externe et l'analyse des
capacités internes permettant de définir leurs besoins en
compétences sous les orientations stratégiques du groupe.
Cela permet de définir les objectifs
stratégiques par pôle, filiales, sous filiales, per direction et
par processus, d'élaborer les plans d'action annuel sous la supervision
de l'entité planification et pilotage stratégique
L'analyse des capacités internes se fait par la
méthode de 6 S (strurture, strategy, systems, style, staff et skills),
qui montre que le groupe n'arrive pas à améliorer l'autonomie
personnel, l'innovation et la communication RH malgré la mise en place
des systèmes d'information performant comme JISR, JAWDA, MAARIFA, SEP et
la BSC qui est un outil principal dans l'alignement stratégique. Avec
BSC, les managers d'entreprise peuvent identifier les liens et les actions
effectives à lancer pour mettre en oeuvre la stratégie de
l'entreprise. BSC exige que les managers partagent leur point de vue à
propos des hypothèses stratégiques, des pilotes
d'activité, des résultats et des indicateurs. Dans ce cas, le
modèle produit est spécifique à une entreprise, sa valeur
est empirique et dépend de l'expérience des managers. Elle permet
à la CDG de faire un suivi trimistriel des objectifs stratégique
pendant la revue de direction.
Les indicateurs clés de performance KPIs permettent
d'identifier l'état d'avancement des plans d'actions, certains
indicateurs ont enregistré une baisse inéluctable liés aux
marchés des capitaux, par ailleurs certains indicateurs enregistrent des
sauts importants par rapport à l'année précédente
notamment dans la partie apprentissage et RH de la BSC il s'agit de :
· Taux de réalisation des plans de formation qui
atteint 99%
· Taux de mobilité interne de 5%
· Taux de couverture des compétences
stratégique de 23%
· Taux de satisfaction du personnel de 79,5%
· Taux d'absentéisme 2,10%
A travers ces taux et l'analyse de la carte
stratégique178(*)
les indicateurs se sont améliorer dans le cadre de l'atteinte des
objectifs fixés pour le processus apprentissage er RH qui sont d'ordre
de 100%, 7%, 80%, 90% et < 2% cela a influencé la performance du
régime dont l'objectif est de 100%, le processus d'alignement
stratégique en termes des compétences permet au groupe de bien
maitriser et maintenir sa performance par conséquent son processus de
création de valeur (Hypothèse 1
validée).
b- les caractéristiques du processus
d'investissement créatrices de la valeur de l'entreprise.
Le processus d'investissement au sein de la CDG s'inscrit dans
le cadre où les compétences détenues et les
capacités RH influencent les choix stratégiques et
organisationnels, en effet dans sa démarche qualité la CDG incite
l'ensemble du personnel à travers le processus
« amélioration continue » à produire des
propositions d'amélioration et d'innovation qui est une des valeurs
principale de la CDG à travers plusieurs canaux de communication tel que
JAWDA.
La CDG, comme on a signalé, a identifié ses
compétences clés afin de créer sa valeur, En termes de
compétences stratégiques, l'innovation est le niveau le plus haut
pour le groupe dont les compétences stratégiques permettent de se
différencier et d'atteindre un avantage conccurentiel.
L'innovation en termes de compétences a un impact
très important sur l'organisation et sensibles sur ses domaines
d'activités d'où l'individu innove dans son domaine
conçoit des approche non encore mise en oeuvre dans le secteur et
apporte une valeur ajoutée réelle et visible à son
entreprise.
En effet, toutes propositions d'amélioration sont
analysées, mensuellement, par l'EAP pour en étudier
l'opportunité et la pertinence. Celles retenus sont traduite en ACR
lesquelles sont organisées et planifiées sous forme de plan
d'actions.
Lors de la revue de direction, des actions d'envergures sont
proposées sous forme de recommandation et donnent en
général lieu à des décisions issues de la revue est
diffusée sur JAWDA.
Lors des réunions et séminaires, la direction
met en exergue les grandes réalisations ayant été
concrétisées suites à des propositions
d'amélioration émanant des équipes tout en encourageant le
personnel à entretenir la dynamique d'amélioration de notre
système de management.
Le processus d'investissement permet à encourager
l'esprit d'initiative et d'innovation dans les compétences clés
en participant activement et de façon conviviale à la dynamique
du progrès et de création de valeur (Hypothèse 2
validée).
1.2. la contribution des actions du MSC au processus
de la création de valeur
a- l'impact de la dynamique des compétences
stratégiques sur le processus de création de valeur
la CDG regroupe un ensemble de compétences oeuvrant
tous pour la création de la valeur et l'atteinte de la réussite
pour leur projet commun, la réussite dans ce sens doit être
décomposé en un ensemble d'objectifs et orientation à long
terme déclinés en un ensemble d'actions.
Les expériences de la CDG dans le domaine de GRH et
management des compétences montrent que les compétences
clés de l'entreprise sont le support de l'avantage concurrentiel
durable, son système de management qui lie l'opérationnel
à la stratégie lui a permis de se différencier de ses
concurrents, de déployer ses activités, d'innover ou de disposer
d'une flexibilité suffisante pour s'adapter aux exigences mouvantes de
l'environnement.Le groupe CDG intervient dans plusieurs domaines
d'activité pour cela l'identification des compétences clés
découlent de la synergie entre plusieurs compétences propres
à ses DAS.
Ainsi leur développement et évaluation se
réaliser dans tel perspective celui du positionnement stratégique
dans ses marchés qui modifie le processus de création de valeur
à travers l'innovation et la synergie (Hypothèse 3
validée).
b- la contribution du processus d'apprentissage
stratégique au pilotage de la création de valeur
Le dernier diagnostic des capacités internes de la CDG
a montré que le style de management de la CDG est en évolution
importante la notion d'entreprise apprenante est de plus en plus importante ce
qui a permis au groupe d'avoir une augmentions en termes de valeur
partagées.
L'apprentissage organisationnel est fortement lié
à la dynamique des compétences stratégiques, il est
lié aux processus mobilité, formation et compétences
stratégique.
La CDG, à travers son système de pilotage
stratégique, évalue et analyse les indicateurs clés de
performance,
Apprentissage organisationnel sont des indicateurs qui permet
de monter que l'ensemble des compétences disponibles dans l'entreprise,
ou celles en cours de formation, vont permettre la mise en oeuvre de la
stratégie.
L'apprentissage organisationnel comprend :
· les systèmes (logiciels, outils,
environnements),
· les procédures,
· les hommes et les femmes, les ressources
dédiées.
Le ratio de couverture des compétences
stratégiques permet à chacun des collaborateurs de l'entreprise
d'apporter sa contribution à la réalisation de la
stratégie, dans ses aspects concrets.
A travers le processus apprentissage de la BSC, le groupe peut
faire un suivi et un pilotage de création de valeur par les
compétences stratégiques.
Conclusion Générale:
L'objet de cette recherche consiste à analyser
l'évolution du management stratégique des compétences dans
le cadre d'une organisation confrontée à une profonde
évolution de son environnement.
La problématique de la recherche repose sur la question
suivante : comment le management stratégique des compétences
contribue-t-il à la création de valeur de l'entreprise ?
Afin de répondre à cet objectif, l'élaboration d'une
grille de lecture et d'une grille d'analyse nous ont permis
d'appréhender certains mécanismes par lesquels une organisation
élabore une stratégie de management des compétences afin
de créer sa valeur.
Au début on a les apports de la recherche d'un point de
vue théorique, managérial et méthodologique dont les
quelles :
Les apports théoriques de notre travail
répondent à plusieurs préoccupations relevées dans
les recherches dédiées à l'approche « Ressource et
Compétence ». L'analyse de la littérature nous a en effet
permis de constater que cette approche demeure fragmentée, confuse et
ambiguë, tant au niveau théorique que managériale. Au niveau
théorique, la coexistence de plusieurs courants de pensée
nécessite une clarification sémantique et
épistémologique de la position du chercheur. Sur le plan
empirique, nous avons mis en évidence la coexistence de plusieurs
acceptions de la compétence stratégique au sein de la CDG.
Le management stratégique des compétences n'a
pas encore une définition claire et précise que soit dans la
théorie ou dans la pratique, du fait qu'est liée au processus et
au pratique, c'est-à-dire il est le résultat d'une articulation
entre les processus stratégiques et les pratiques des
compétences
En effet, la théorie a montré que le management
stratégique des compétences permet de créer de la valeur
pour l'entreprise si cette dernière prends en concidération les
caractéristiques spécifique de sa structure, sa stratégie
et ses pratique, c'est la généralisation de la RBV dans les
processus organisationnels.
En considérant le management stratégique des
compétences est source de création de valeur, l'analyse de la
littérature nous a permis de mettre en évidence certains
éléments théoriques permettant de cerner notre objet de
recherche.
Cette recherche a enfin pour objectif d'investiguer
empiriquement le cadre des compétences organisationnelles ou
stratégiques, entendu comme l'articulation stratégie et
management. Appliquée au cas de la CDG.
A travers notre travail empirique, nous constatons que
l'évolution du cadre des compétences correspond à un
processus stratégique est flou. Le groupe CDG à intégrer
la démarche compétences dans son processus stratégique,
les ressources humaines sont déterminant dans l'élaboration de la
stratégie et la culture d'entreprise, mais si on compare la pratique
avec la théorie, le processus compétence en stratégie
reste flou, il s'agit de la vision stratégique, des structures
organisationnelles, des processus de gestion et de la culture
organisationnelle. Le cadre d'analyse contextualiste retenu dans le cadre de
cette recherche invite alors à considérer la dimension temporelle
de la stratégie comme « un espace d'accumulation et
d'épuisement de ressources et de compétences » (LAROCHE,
1997).
Après avoir présenté les apports
théoriques de cette recherche, nous en développons les principaux
apports managériaux.
Les apports managériaux rendent compte de
l'utilité de la recherche face aux problèmes et
difficultés que rencontrent les entreprises. Parmi ces
difficultés, la question de l'identification des compétences
stratégiques est souvent considérée comme un
préalable indispensable pour guider l'action stratégique de
l'entreprise. A cet égard, notre participation, à
l'élaboration de du plan stratégique RH pour l'année 2012
au sein du RCAR, nous permet de retenir un certain nombre de pistes de
réflexion et de leviers d'action.
Tout d'abord, la pertinence du référentiel des
compétences en tant qu'outil de valorisation et de pilotage de
l'activité stratégique. Le référentiel est global
pour tout le groupe dans le quel l'identification des compétences
stratégique est fait par une démarche top down et leur
mobilisation se fait par une bottom down, ce double processus qui nous a permi
de dire que la CDG adopte un management stratégique des
compétences. Ce référentiel a favoriser entre temps de
faire émerger le processus d'apprentissage organisationnel.
Après avoir présenté
l'intérêt théorique, managérial de cette recherche,
nous rendons compte des limites qu'elle soulève.
Bien que la démarche adoptée dans cette
recherche exploratoire renseigne les chercheurs et les praticiens sur certaines
dimensions du management stratégique des compétences, celle-ci
n'est pas exempte de limites. Ces limites sont liées à la fois au
positionnement théorique et méthodologique adoptés.
Tout d'abord, nous aurions pu mobiliser d'autres approches
théoriques tout aussi pertinentes pour appréhender notre
connaissance de la dynamique des organisations. La théorie
institutionnaliste aurait permis de mieux cerner la problématique qui
émerge en fin de recherche dans la mesure où elle a
conceptualisé la notion de légitimité et l'a placée
au coeur de son cadre d'analyse.
Ensuite, d'un point de vue méthodologique, nous avons
cherché à reconstituer l'histoire de
La CDG en créant des séquences propres à
l'analyse, à l'appréciation et à l'interprétation
du chercheur. C''est en se fondant sur la perception des acteurs
rencontrés dans l'organisation et en recoupant les faits que nous avons
pu élaborer notre interprétation du cas. Nous avons ainsi pu
reconstituer a posteriori la réalité de processus passés,
ce qui n'est pas sans poser un certain nombre de difficultés quant
à la validité de la recherche et sa généralisation
(GRENIER et JOSSERAND, 1999).
Nous avons cherché à démontrer la
plausibilité d'un certain nombre d'explications théoriques
concernant la logique du management stratégique des compétences
et de la valeur. Ce qui est difficile, c'est l'absence d'une définition
claire, de même pour la pratique. Empiriquement les deux notions de MSC
et Valeur sont ambigüe, les managers ont donné certaines
définitions par rapport à leurs activités et leurs
missions dans l'entreprise.
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http://hal.inria.fr/docs/00/04/87/60/PDF/TheseADudezert.PDF
date de téléchargement 01/05/12
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doctorat en sciences de gestion, Conservatoire National des Arts et
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du savoir, Mai 2006, p18.
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Gestion, Université Paris - IX Dauphine, U.F.R. Sciences des
Organisations, Centre de Recherche C.R.E.P.A., 30 mars 1992,
Conférences et
Séminaires :
· A.BOUMANE, A.TALBI, C.TAHON, D.BOUAMI,
« contribution a la modélisation des
compétences », 6ème Conférence Francophone de
Modélisation et Simulation (MOMSIM 06), sous le thème
« Modélisation, Optimisation et Simulation des
Systèmes : Défis et Opportunités », 3 au 5
Avril 2006, Rabat, Maroc. Disponible sur internet :
http://talbi.voila.net/Recherches/MOSIM_06_boumane.pdf
· A. DAVID « Logique,
épistémologie et méthodologie en sciences de
gestion », Conférence de l'AIMS, Mai 1999.
· E. PERSAIS , «Le caractère
stratégique des compétences relationnelles», Xième
Conférence de l'Association Internationale de Management
Stratégique, 13-14-15 juin 2001.
Université Mohammed Premier
Faculté des Sciences Juridiques, Économiques et
Sociales
Master: Management des Ressources Humaines et Dynamique des
Territoires
GUIDE D'ENTRETIEN
DESTINE AUX CADRES DIRIGEANTS
Objet de recherche : le management
stratégique des compétences et la création de la valeur
Objectif d'entretien :montrer le rôle
du management stratégique des compétences dans le processus
création de valeur
Entreprise étudiée : Groupe
Caisse de Dépôt et de Gestion (CDG)
Adresse :
Activité principale: Gestion de
l'épargne et des fonds publics
Type d'entreprise : Institution publique
Interlocuteur :
Fonction :
Mission :
I- Préambule
Monsieur, (Madame)........
Nous nous permettons de solliciter votre aide concernant une
recherche que nous effectuons sur le management stratégique des
compétences avec comme objectifde montrer sa contribution dans le
processus de création de valeur , dans le cadre de la préparation
du mémoire pour l'obtention du Master fondamental en management des
ressources humaines et dynamiques des territoires.
Les entretiens que nous réalisons en ce moment sont
exploratoires. C'est-à-dire que noussouhaitons recueillir le maximum
d'idées possibles qui vont nous permettre d'explorer la place
accordée au management des compétences dans une perspective
stratégique dans la performence et la création de valeur.
Bien entendu, tout ce qui sera dit au cours de cet entretien
restera absolument confidentiel. Si nous vous proposons de l'enregistrer, c'est
pour faciliter notre discussion et éviter des erreurs dans notre prise
de notes.
Nous tenons à dire qu'il n'existe pas de bonne ou
mauvaise réponse, ce que nous cherchons à savoir, c'est bien
comment vous définiriez le phénomène.
Nous vous remercions d'avance pour votre collaboration,
veuillez agréer Monsieur (Madame) nous expressions d'appréciation
et de respect.
Généralités :
Ø pouvez vous nous expliquer la mission de votre
structure ?
.............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
Ø quels sont les ressources de votre
entreprise ?
.............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
Ø qu'il est le nombre
d'effectif ?
...............................................................................................................................................................................................................................
Partie 1 : Management stratégique des
compétences :
Ø que signifie pour vous le management
stratégique des compétences ?
.............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
Ø le management stratégique des
compétences permet, selon vous, :
|
Oui
|
Non
|
De répondre aux exigences de l'environnement ?
|
|
|
De mettre en place un système de développement des
compétences de l'entreprise ?
|
|
|
Ø avez-vous déjà mis en
place une démarche:
|
Oui
|
Non
|
Management par la Qualité?
|
|
|
Management par processus?
|
|
|
Management par projet ?
|
|
|
Intelligence technologique ?
|
|
|
Valorisation des ressources humaines ?
|
|
|
Management par objectif ?
|
|
|
Ø quelles sont les orientations et les objectifs
stratégiques de l'entreprise ?
.............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
Ø comment vous élaborez votre
stratégie ?
.............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
Ø comment les objectifs stratégiques sont
déclinés ?
DAS Plan d'action
Ø existe-t-il un outil permettant le
déploiement de la stratégie ?
Oui Non
Si oui, le quel ?
...................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
Ø qui sont les individus qui participent au
processus « stratégie » ?
.............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
Ø la structure encouge-t-elle l'implication du
personnel dans la mise en oeuvre des actions RH ?
.............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
Ø comment vous procédez à la
déclinaison du plan d'action RH ?
.............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
Ø existe-t-il un processus de management des
compétences ?
Oui Non
Si oui, comment vous la définissez ?
Management par les compétences
Dynamique des compétences stratégique
Apprentissage organisationnel
Intégration de la stratégie dans les
démarches « compétences »
Autres,
précisez :........................................................
Ø la Direction Générale
présente :
Stratégie globale
Plans d'action
Projet d'entreprise
Autres,
précisez :.................................................................
Ø la stratégie de l'entreprise
intègre-t-elle la politique RH ?
Oui Non
Ø comment la direction définit-t-elle sa
stratégie?
A travers les orientations stratégiques du groupe
Ecoute du personnel
Ecoute des clients
Toutes les parties prenantes
Autres, précisez :
Ø comment l'entreprise valorise-t-elle les efforts
des individus et des équipes ?
Primes MPO
Primes Exceptionnelles
Points de mérite
Reconnaissance morale
Autres,
précisez :........................................................
Ø selon vous, comment vous considérez
les éléments suivant en termes de stratégie ?
|
Pas du tout d'important
|
Pas important
|
important
|
Plus au moins important
|
Très important
|
L'analyse de l'environnement constitue une donnée
d'entrée de la stratégie
|
|
|
|
|
|
La stratégie constitue un acquis
|
|
|
|
|
|
L'organisation des journées et des rencontres
d'information pour le personnel
|
|
|
|
|
|
Partager la stratégie avec l'ensemble du personnel
|
|
|
|
|
|
Ø selon vous, quelle est l'importance de
développer et maintenir les compétences en termes
stratégiques?
.............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
Ø quelle est votre rôle dans le cadre
des actions de management stratégique des
compétences ?
.............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
Ø Comment pouvez-vous apprécier le
système du management des compétences dans votre structure
(pôle ou filiale)?
.............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
Partie 2 : la création de valeur
Ø Pouvez-vous me définir la notion de
valeur ?
.............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
Ø La valeur au sein du groupe
présente
Valeur financière
Valeur intellectuelle
Valeur stratégique
Valeur sociale
Valeur économique
Valeur symbolique
Valeur culturelle
Autres,
précisez :........................................................
Ø Selon vous, que signifie la création de
valeur pour l'entreprise ?
.............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
Ø Qu'ils sont les facteurs clés de
création de valeur au sein du groupe ?
.............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
Ø Qu'ils sont les indicateurs de création
de valeur ?
.............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
Ø Qu'elle est la place de la création de
valeur dans la stratégie d'entreprise?
.............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
Partie 3 : Contribution du MSC sur la
création de valeur du groupe CDG
Ø Comment les processus stratégiques
permet-il la création de valeur ?
.............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
Ø Qu'il est le rôle de l'alignement
stratégique dans le processus de création de
valeur ?
.............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
Ø Qu'ils sont les caractéristiques du
processus d'investissement ?
.............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
Ø Que représentent ces
caractéristiques pour la création de valeur ?
.............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
Ø Les actions du management stratégique des
compétences permettent-elles une création de la valeur de
l'entreprise ?
.............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
Ø Comment la dynamique des compétences
stratégique permet de modifier la valeur ?
.............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
Ø Qu'elle est la place du processus apprentissage
dans le processus de création de valeur ?
.............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
Table des matières
Résumé
1
Mots Clés :
1
Abstract :
2
Introduction
3
Objet de la recherche
6
Intérêt et objectifs de la
recherche
6
Problématique de la recherche
8
Démarche de la recherche
9
Démarche de la recherche
11
Chapitre I: Champ théorique de la recherche:
management stratégique des compétences et création de
valeur
12
Section 1: cadre conceptuel de la recherche
13
Paragraphe 1 : Conceptions et
éléments clés du MSC
15
1. La notion
« compétence » : de quoi
s'agit-il ?
15
1.1. La
compétence : des conceptions multidisciplinaires
15
1.2. La
compétence : entre GRH et management
stratégique
19
a- Les
compétences individuelles et collectives
21
b- Les
compétences organisationnelles ou stratégiques
23
2. le management
stratégique des compétences: tentatives de
conceptions
24
2.1.
Eléments de conceptions
24
a- Articulation des
compétences individuelle/collectifs/stratégiques
25
b- Relations entre
management des compétences et stratégie
27
2.2. MSC et
processus stratégiques
30
a- Processus
stratégiques liées à la logique
« compétence »
30
i.
Processus d'alignement stratégique : approche
« Top-down »
30
ii.
Processus d'investissement : approche
« bottom-up »
31
b- MSC :
double processus stratégique
32
Paragraphe 2 : La notion
« création de valeur » : définitions et
concepts clés
34
1. de quel concept
« valeur » avons-nous besoin ?
34
1.1. Quelques
conceptions de la valeur de l'entreprise
34
1.2. La
valeur : de la conception stratégique vers une conception
substantielle
37
2. La notion de la
création de valeur
40
2.1. La
création de valeur selon une conception concurrentielle
41
2.2. La
création de valeur selon une conception substantielle
42
Résumé section1 :
44
Section 2: Revue de littérature
45
Paragraphe1 : Dynamique et émergence du
«management stratégique des compétences»
46
1. Fondements
théoriques de « Gestion
des compétences »
46
1.1. La logique
«compétence» : aspect et évolution historique
46
1.2. Emergence de la « gestion des
compétences » en GRH
48
a- Apparition de la
gestion des compétences (début des années 80)
49
b- Mise en place de
dispositifs de gestion des compétences (début des années
90)
50
c-
Instrumentalisation de la gestion des compétences (à
partir du 1995)
51
2. le
« management des compétences » dans la pensée
stratégique
51
2.1. Fondements de base de la logique
« compétence » en management stratégique
53
a- La
théorie évolutionniste et les compétences
organisationnelles
53
b- Approche «
Ressource » et les compétences stratégiques.
54
2.2. Analyse théorique de l'approche
à base des compétences
55
a- Les
compétences clé sources de l'avantage
concurrentielle
55
b- L'approche
« Compétence » et l'approche « Capacité Dynamique
»
56
Paragraphe2 : Analyse théorique de la
« création de valeur » dans la littérature en
gestion
58
1. La
« Valeur » : une notion polysémique
étudiée dans plusieurs disciplines
58
1.1. La théorie de la valeur dans les
approches traditionnelles des économistes
59
a- La
« valeur » dans l'économie classique
59
b- La
« valeur » chez les néoclassiques
61
1.2. Emergence du concept
« valeur » dans les approches managériales
62
a- Les limites des
approches classiques
62
b- L'analyse
socio-économique et managériale : une diversité
d'approches de la « valeur »
64
2. Essor de la
création de valeur dans les courants stratégiques
67
2.1. La création de valeur selon une
approche concurrentielle
67
2.2. La création de valeur :
vers une nouvelle vision dans les approches cognitives
70
Résumé section 2 :
72
Conclusion du chapitre I
73
Chapitre II : le management stratégique
des compétences levier majeur de la création de valeur
75
Section1: Impact de management stratégique
des compétences sur la création de valeur.
75
Paragraphe 1 : liens entre MSC et CV
75
1. Articulation entre
« compétences » et
« valeur »
75
1.1. Dynamique de
croissance économique
75
1.2. Satisfaction
sociale
75
2. Compétences stratégiques,
Création de Valeur et performance
77
Paragraphe 2 : Actions du MSC
créatrices de valeur
78
1. Mise en oeuvre du MSC
78
2. Pilotage du MSC
80
Section2: déterminants de la création
de valeur
81
1. L'intention
stratégique
81
2. La dynamique des
processus stratégiques liés aux compétences
81
Paragraphe 2 : Déterminants
organisationnels
82
3. Apprentissage
organisationnel : vers une logique d'organisation apprenante
82
4. Capacité
organisationnelle dans la conduite du changement
84
Chapitre III : Champ empirique de la
recherche
85
Section I : construction du modèle et
méthodologie de recherche
85
Paragraphe 1 : hypothèses et
Modèle de recherche
86
1. Hypothèse
universelle et modèle de recherche
86
1.1. Hypothèse générale
de recherche
86
1.2. Construction du modèle de
recherche
88
a- Les variables de
recherche
89
i.
Variables explicatives
89
j.
Variables expliquées
90
b- Le modèle
synthétique
91
2. Propositions de
recherche
93
2.1. Contribution des processus liés
au management stratégique des compétences sur la création
de valeur
93
2.2. Impact des actions du MSC sur la
création de valeur
95
paragraphe2 : Epistémologie et
méthodologique de la recherche
97
1. Cadre
épistémologique en sciences de gestion
97
1.1. Positionnement
épistémologique
97
a- Formes du
raisonnement épistémologique
97
i. La
déduction
97
j.
L'induction
98
k.
L'abduction
98
b- Articulation
entre les formes : vers une boucle récursive
98
1.2. Paradigmes
épistémologiques
99
a-
Constructivisme
99
b- Positivisme
épistémologique
100
2. Cadre
méthodologique et modèles d'investigation
102
2.1. Choix méthodologique
102
a- Démarche
quantitative
103
b-
Démarché qualitative
104
2.2. méthodes d'investigation
utilisées
104
a- Collecte de
données par l'observation
104
i.
Utilité de la méthode de
l'observation
105
j.
Types d'observation
106
b- Collecte de
données par l'enquête
107
i.
Utilité des entretiens : Instrument s'accès
au terrain
107
j.
construction de l'échantillon
108
Section II : Cas empirique de la recherche
109
Paragraphe 1 : présentation du terrain
de recherche
109
1. L'entreprise
publique marocaine
109
1.1. Le secteur public marocain
110
1.2. La fonction RH : action
prioritaire de modernisation du secteur public
111
2.
Présentation Générale du cas
113
2.1. Les domaines d'activités
114
a- Les
métiers financiers :
114
i. Les
marchés des capitaux :
114
j.
Ingénierie financière :
114
b- Les
métiers opérationnels:
115
i.
Immobilier :
115
j.
Tourisme :
115
c- les
métiers de prévoyance et de promotion de
l'épargne
115
2.2. stratégie du groupe CDG
116
Paragraphe 2 : Analyse des résultats de
l'étude
117
1. Renseignements
généraux
118
1.1. management stratégiques des
compétences
118
a- management des
compétences au sein de la CDG
119
b- Dynamique des
compétences clés
120
i.
Processus de valorisation des compétences
clés :
120
j.
Processus d'évaluation et de pilotage des
compétences clés :
121
1.2. Création de valeur
123
2. Validation des
hypothèses
124
1.1. La contribution des processus du
management stratégique des compétences à la
création de valeur
124
a- Le rôle de
l'alignement stratégique dans le maintien la création de
valeur
124
b- les
caractéristiques du processus d'investissement créatrices de la
valeur de l'entreprise.
126
1.2. la contribution des actions du MSC au
processus de la création de valeur
127
a- l'impact de la
dynamique des compétences stratégiques sur le processus de
création de valeur
127
b- la contribution
du processus d'apprentissage stratégique au pilotage de la
création de valeur
127
Conclusion Générale:
128
Références Bibliographique
131
Table des matières
148
* 1 Anne Detrich, Patrick
Gilbert, Frédérique Pigeyre, « Management des
compétences : enjeux, modèles et perspectives »,
DUNOD, 3° édition,,p 123.
* 2 G. Le Boterf,
« construire les compétences individuelles et
collectives : les réponses à 90 questions», 3°
édition, Edition d'organisation, 2004, p16.
* 3 G. Le Boterf,
« travailler efficacement en réseau : une
compétence collective », Edition d'Organisation, 2°
édition, 2008, p12.
* 4 G. Le Boterf, Ibid.
* 5 Zarifian P,
« l'émergence du modèle de la
compétence » in Stankiewicz F. (Ed), « les
stratégies d'entreprises face aux ressources humaines »,
Economica, 1988, pp 77-82.
* 6Le Boterf,
« construire les compétences individuelles et
collectives : les réponses à 90 questions», Op.cit,
p23
* 7 A. Detrich, P. Gilbert,
F. Pigeyre, « Management des compétences : enjeux,
modèles et perspectives », DUNOD, 3° édition,
2010,p 123.
* 8 G. Le Boterf,
«construire les compétences individuelles et collectives : les
réponses à 90 questions », Editions d'Organisation,
2005, p25
* 9F. Pichault et J. Nizet,
« les pratiques de la gestion des ressources humaines »,
Paris, Edition du Seuil, p 128
* 10 A.Detrich et al , op.
cit, p 1.
* 11 F. Bogliolo,
« La création de valeur », Edition d'Organisation,
2000, p 47.
* 12 Joëlle Imbert,
« les tableaux de bord RH : Construire, mettre en oeuvre et
évaluer le système de pilotage », Edition
d'Organisation, Juin 2007, p 7.
* 13 A. Detrich, P. Gilbert, F.
Pigeyre, op. cit.
* 14 F. BOUYOUDI,
« le management stratégique de la responsabilité
sociale des entreprises », thèse de doctorat en sciences de
gestion, Conservatoire National des Arts et Métiers, Laboratoire
d'Investigation en Prospective Stratégie et Organisation, Avril 2010,
p
* 15R. A. Thietart,
« le management », Presse Universitaire de France,
Collection « que sais-je », 11° Edition,
Février 2003, pp7-8.
* 16A. Detrich, P. Gilbert,
F. Pigeyre, « Management des compétences : enjeux,
modèles et perspectives », DUNOD, 3° édition, p
8.
* 17E. Rouby et C.
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* 18 Chomosky :
* 19
* 20
* 21 J. Dolz, E. Ollagnier,
« l'énigme de la compétence en
éducation », De Boek, 2001, p7.
* 22 S. Safourcade, S. Alava
«les processus subjectifs au coeur de fabrique de la compétence, le
cas du sentiment d'efficacité pédagogique », Revues
« interrogations », N° 10, p3.
* 23 Ergonomie
* 24 De Montmollin
* 25 J.M. Barbier,
« Savoirs Théoriques et savoirs d'action », Paris,
PUF, 1996, p 189
* 26Guillevic
* 27Ch. Guillevic,
« psychologie du travail », Paris, Nathan, 1991, p145
* 28 Tourraine
* 29Yves Schwartz
* 30Y. Schwartz,
« de la qualification à la compétence», Education
Permanente, 1995, N°123, p125.
* 31A. Detrich et al,
op.cit, p 15
* 32G. De Terssac :
* 33J.M. Barbier, op.cit, p
156
* 34 G. Le Boterf,
« construire les compétences individuelles et
collectives : les réponses à 90 questions», 3°
édition, Edition d'organisation, 2004, p14.
* 35 J. Aubret, P. Gilbert,
F. Pigeyre, « savoir et pouvoir, les compétences en
question », PUF, 1993, p49.
* 36 Guy Leboterf,
« repenser la compétence : pour dépasser les
idées reçus : 15 propositions », Éditions
d'Organisation, Groupe Eyrolles, 2008, p 15
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Disponible sur internet :
http://talbi.voila.net/Recherches/MOSIM_06_boumane.pdf
* 39 Guy LeBoterf est l'un
des théoriciens les plus connus et les plus reconnus dans le domaine du
management des entreprises par ses nombreux écrits et ses nombreuses
conceptualisations quant à l'adoption et à l'utilisation du
concept « compétence » au sein de ce milieu.
* 40
* 41
* 42G. LEBOTERF «
L'ingénierie des compétences » Editions d'Organisation
1998
* 43G. Leboterf,
« construire les compétences individuelles et
collectives : les réponses à 90 questions», op.cit,
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* 61A. Acquier, ibid,
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* 65C. Schmitt et M. Bayad,
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enjeux théoriques et management », Edition L'Harmattan, Paris,
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* 66A. Acquier, op.cit, p13
* 67B. Aliouat, A.
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rentabilité, avantage concurrentiel ou légitimité ? Vers
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* 68A. Acquier, 2008, op.cit, p
15.
* 69 C. Schmitt et M. Bayad,
2006, op.cit, p 33.
* 70B.Aliouat et A.
Taghzouti, 2007, op.cit, p 11
* 71 J. Imbert, op.cit, p
50.
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* 75 A. Detrich, P. Gilbert,
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* 76A. Detrich, et al, Ibid.
* 77 Lou Van Beirendonck,
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et gestion», édition De Boeck, 2004, p 16.
* 78 A. Detrich, et al, Op.Cit,
p20
* 79Didier Cazal et Anne
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stratégie », Centre Lillois d'Analyse et de Recherche sur
l'Evolution des Entreprises (CLAREE), UPRESA CNRS 8020, les cahiers de la
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* 80Patrick Gilbert,
«La notion de compétences et ses usagesen gestion des ressources
humaines», in « Management et gestion des ressources humaines :
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Revue Eduscol, Paris, 14 juin 2006, p78
* 81A. Detrich, P. Gilbert, F.
Pigeyre, « Management des compétences : enjeux,
modèles et perspectives », DUNOD, 3° édition, , p
27
* 82Selon F.Pichault et J.Nizet
« le modèle individualisant caractérise une
personnalisation du lien salarial dans les organisation où dominent les
négociations interpersonnelles entre la hiérarchie et les
opérateurs (le plus souvent qualifié) »
* 83SAINT GINIEZ V. DE, BERNARD
A., « L'analyse des compétences et l'attribution du potentiel, deux
modes de décision contradictoires dans la recherche d'une meilleure
performance organisationnelle ? », Performance et Ressources
Humaines, Economica, Paris, 1996, p 130-144
* 84A. Detrich, et al, ibid,
p28.
* 85L'employabilité
désigne : le développement de la polyvalence,
l'accroissement de la mobilité fonctionnelle et la prévention de
l'exclusion au sein de l'organisation d'une part et l'accompagnement du
salarié dans l'acquisition de compétences reconnues, valorisables
sur le marché du travail d'autre part.
* 86 MOATI P.,
«Méthodologie d'analyse de secteur. L'apport de l'approche
évolutionniste», in BASLE M., DELORME R., LEMOIGNE J.L., PAULRE B.,
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* 88 Houda Ghozzi, «
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l'environnement concurrentiel », Thèse de Doctorat en
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* 90Brigitte Charles-Pauvers,
Nathalie Schieb-Bienfait, « Analyser l'articulation des
compétences individuelles, collectives et stratégiques :
propositions théoriques et méthodologiques », LEMNA,
version 1, 2010, p8
* 91 Selon Durand, dans son
article l'alchimie de la compétence, L'alchimie organisationnelle de la
compétence correspond au déploiement coordonné des
ressources et des actifs, à savoir non seulement les processus de
management, mais aussi la structure organisationnelle et, au-delà, la
vision stratégique ainsi que l'identité de l'entreprise.
* 92 T.Durand,
« L'alchimie de la compétence », Revue
Française de Gestion (160), 2006, p.264.
* 93G.Koenig,
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* 95 B. Charles-Pauvers, N.
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théoriques et méthodologiques », LEMNA, version 1,
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* 96 H. Ghozzi, «
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* 99L. Cappellett, D.
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http://hal.inria.fr/docs/00/58/44/48/PDF/CAPPELLETTI.pdf
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* 100Adam
Smith (5 juin 1723 - 17 juillet 1790)
est
un philosophe et économiste écossais des Lumières.
Il reste dans l'histoire comme le père de lascience
économique moderne, et son oeuvre principale, la Richesse
des nations, est un des textes fondateurs du libéralisme
économique. Professeur de philosophie morale à
l'université de Glasgow, il consacre dix années de sa vie
à ce texte qui inspire les grands économistes suivants, ceux
que Karl Marx appellera les « classiques » et qui
poseront les grands principes du libéralisme économique.
* 101David
Ricardo (1772- 1823) est un
économiste anglais du XIXe siècle,
a également été agent de
change et député. Il est considéré comme
l'un des économistes les plus influents de l'école
classique aux côtés d'Adam Smith et Thomas
Malthus.
* 102Théodore Mannequin, « Travail
et liberté: études critiques d'économie sociale :
valeur et distribution de la richesse », Tome 1, Edition Guillaumin
et cie, Paris, 1863, p 37.
http://books.google.co.ma/books/download/Travail_et_libert%C3%A9.pdf
* 103 Adam Smith, «Recherches sur la
nature et les causes de la richesse des nations »,Tome 1, Edition
Guillaumin, Paris, 1813, p 38
* 104Jean-Baptiste
Say, né à Lyon le 5 janvier 1767 et
mort à Paris le 14 novembre 1832, est le
principal économiste classique français.
Industriel du coton, il fut l'un des entrepreneurs huguenots de
cetteindustrie alors en plein essor. Il fut également journaliste.
Il est réputé pour ses positions libérales.
* 105SAY, Jean-Baptiste,
« Traité d'économie politique : Simple exposition
de la manière dont se forment, se distribuent et se consomment les
richesses», tome 1, 6émé édition, Edition Rappily,
paris, 1841, pp 5-6
* 106J.P. Bréchet,
et A. Desreumaux., « Le thème de la valeur en sciences de gestion :
représentations et paradoxes», Revue Sciences de Gestion, ISEOR
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* 107 Albane JUGNET, « Un renouveau du
concept de valeur pour un renouveau de la comptabilité de
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* 108Nekka Hadj, « Le DRH
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* 109J.P. Bréchet, et
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* 111J.-F. Casta et B.Colasse,
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* 112J.-F. Casta et B.Colasse,
ibid.
* 113A. Orléan,
op.cit.
* 114J.-F. Casta et
B.Colasse, op.cit.
* 115J.-F. Casta et
B.Colasse, op.cit.
* 116F. Bogliolo,
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2000,
* 117G. Charreaux et P.
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* 118J.P. Bréchet, et
A. Desreumaux, op.cit, 2001.
* 119P. Besson, F. Rowe,
op.cit, 2009.
* 120Cité in L.
Cappelletti, D. Khouatra, 2002, op.cit.
* 121L. Cappelletti, D.
Khouatra, 2002, op.cit.
* 122P. Besson, F. Rowe,
op.cit, 2009
* 123C.Hoarau, et R.Teller,
Ibid
* 124C.Hoarau, et R.Teller,
op.cit.
* 125 Récemment, la
valeur substantielle a fait l'objet d'une approche conceptuelle
émergente et dominante comme l'identifie Mahoney, il s'agitde la
théorie des options réelles qui peut faire un objet de recherche
dans d'autres travaux et qui s'est émergée comme une
réponse aux limites des précédentes théories
traitant la valeur, Elle explique que dans certaines conditions, la valeur
d'options réelles peut comprendre une partie substantielle de la valeur
des projets et des entreprises. L'explication de cette valeur substantielle a
conduit les chercheurs à relier l'approche des options réelles
à d'autres problématiques tels que les problèmes d'agence
et d'incitation économique; les problèmes de coûts de
transaction; les problèmes de ressources, de compétences et
d'apprentissage et les problèmes de structure compétitive et des
aspects de la théorie de jeux. Ainsi, la logique d'options
réelles peut être trouvée dans différentes
théories de la firme.
* 126C.Hoarau, et R.Teller,
« Création de valeur et management de
l'entreprise », Vuibert. Paris. Mobilizing Invisible Assets, Boston
Harvard Business Press, 2001. p 9
* 127P. Besson, F. Rowe,
op.cit, 2009.
* 128J.P. Bréchet, et
A. Desreumaux, op.cit, 2001.
* 129C. Schmitt et M. Bayad,
2006, op.cit.
* 130C. Schmitt et M. Bayad,
2006, op.cit
* 131 Voir chapitre II,
section 1.
* 132E. Rouby et G. Solle,
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* 149Cité in M. Le
Boulaire, D. Retour, 2008, ibid, p. 56.
* 150 L'alignement vertical
est souvent complété par la recherche d'un alignement horizontal
qui vise à la cohérence d'ensemble des divers instruments RH
mobilisés par une entreprise (cf. par exemple Gratton & Truss,
2003). Certains auteurs parlent de contingence externe et interne (Besseyre des
Horts in Igalens & Roger, 2007)
* 151Cité inM. Le
Boulaire, D. Retour, 2008, op.cit, p57.
* 152M. Le Boulaire, D.
Retour, op.cit.
* 153Cité in J-P BOOTZ,
E. SCHENK, M. SONNTAG, « Gestion stratégique des
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* 154A. Detrich, P.
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* 155A. Detrich et
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* 157C. Benavent, «
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* 158C. Benavent, ibid,
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* 159 D.K schneider,
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* 160 Citée par
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* 162A. DAVID
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sciences de gestion », Conférence de l'AIMS, Mai 1999.
* 163Cette boucle n'a pas
besoin d'être parcourue intégralement par chaque chercheur ou au
sein de chaque dispositif de recherche : il suffit qu'elle le soit
collectivement dans la communauté scientifique.
* 164A. DAVID
« Logique, épistémologie et méthodologie en
sciences de gestion », op cit.
* 165 A. MAURAND-VALET
« choix méthodologiques en sciences de gestion : pourquoi tant
de chiffres ?, hal-00479481, version 1 - 30 avril 2010.
* 166A. JOLIBERT, C. HAON, D.
GOTTELAND, M-L. GAVARD-PERRET « Méthodologie de la
recherche : réussir son mémoire ou sa thèse en
sciences de gestion », op cit, pp 21-22
* 167A. JOLIBERT, C. HAON, D.
GOTTELAND, M-L. GAVARD-PERRET « Méthodologie de la
recherche : réussir son mémoire ou sa thèse en
sciences de gestion », op cit, 2008, p
* 168A. DAVID
« Logique, épistémologie et méthodologie en
sciences de gestion », op cit.
* 169A. JOLIBERT, C. HAON, D.
GOTTELAND, M-L. GAVARD-PERRET « Méthodologie de la
recherche : réussir son mémoire ou sa thèse en
sciences de gestion »,op cit, p 8.
* 170A. DAVID
« Logique, épistémologie et méthodologie en
sciences de gestion », op cit.
* 171A. JOLIBERT, C. HAON, D.
GOTTELAND, M-L. GAVARD-PERRET « Méthodologie de la
recherche : réussir son mémoire ou sa thèse en
sciences de gestion »,op cit, p 140
* 172 Idem.
* 173 Idem.
* 174A. JOLIBERT, C. HAON, D.
GOTTELAND, M-L. GAVARD-PERRET « Méthodologie de la
recherche : réussir son mémoire ou sa thèse en
sciences de gestion », op cit,pp 88-90
* 175Discours du Ministre de
la Modernisation et de la Réforme du Secteur Public
* 176 CDG, Direction du
capital humain, « Guide d'évaluation et de
progrés », document interne, p25.
* 177 Le
référentiel des compétences est détaillé en
annexes
* 178 Carte stratégique
en annexes
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