I.2. Problématique
Le débat en économie sur le rôle de l'Etat
est omniprésent depuis ADAM SMTIH, à tel enseigne que la mesure
de la performance du secteur public dans la fourniture des services est
restée une question délicate de la littérature. La
contribution de la santé, bref du capital humain a été
reconnu et vantée par les économistes, les organismes
internationaux et les gouvernements qui reconnaissent à l'Etat un
rôle actif dans la prestation de ces services compte tenu des
externalités positives, ainsi que d'autres imperfections de
marché qui les caractérisent. Ainsi, la nature et la
crédibilité des institutions constituent de nouvelles variables
qui entrent en ligne de compte dans l'appréciation de
l'efficacité de la mise en oeuvre d'une politique économique
(Boettke, 2005). Elles intéressent de plus en plus les
économistes et les bailleurs de fonds (institutions financières,
pays donateurs, etc.). L'Etat et son fonctionnement deviennent dès lors
des variables déterminantes dans les stratégies de
développement et de croissance économique. La configuration
actuelle des rapports Nord-Sud a pour base la bonne gouvernance. En d'autres
termes, l'aptitude des pouvoirs publics à instaurer un cadre
réglementaire efficace, la capacité à respecter les
engagements et la pertinence des dépenses publiques engagées sont
des indicateurs renseignant sur la crédibilité de l'Etat. Dans
les prolongements des nouvelles théories de la croissance encore
appelées théories de la croissance endogène, nombreux sont
les économistes (Romer 1986, Lucas 1988, Barro 1990.) qui se sont
intéressés à l'interaction entre les dépenses
publiques et la croissance économique. Leur prise en compte dans les
récents modèles de croissance endogène montre à
suffisance que leur efficacité ne fasse pas l'unanimité, aussi
bien chez
exploiter de façon durable, gérer durablement
les forêts, lutter contre la désertification, enrayer et inverser
le processus de dégradation des sols et mettre fin à
l'appauvrissement de la biodiversité. 16- Promouvoir
l'avènement de sociétés pacifiques et ouvertes aux fins du
développement durable, assurer l'accès de tous à la
justice et mettre en place, à tous les niveaux, des institutions
efficaces, responsables et ouvertes. 17-Renforcer les moyens
de mettre en oeuvre le partenariat mondial pour le développement durable
et le revitaliser.
Mémoire rédigé par AJOULIGA DJOUFACK
Hermann Blondel 5
Efficience des dépenses publiques de santé et
croissance économique en zone CEMAC
les chercheurs que les décideurs publics. Ainsi le
défi auquel sont confrontés les pays africains actuellement,
n'est pas l'augmentation des dépenses sociales en elle-même, mais
plutôt la bonne redistribution de celles-ci au sein des secteurs
sociaux.
Au regard des statistiques individuelles des pays, le bilan
reste encore mitigé à l'instar des thèses des auteurs dans
la littérature économique. En effet de nombreuses études
ont démontré l'incidence positive plus ou moins directe des
dépenses publiques sociales sur la croissance économique. Becker
(1964) ; Barro (1991) ; Rosner (2003) ; par exemple, ont montré une
corrélation nettement positive entre les dépenses sociales et la
croissance économique. Par ailleurs, Tanzi et Zee (1997) ont
montré à travers 2 canaux que les dépenses publiques
peuvent avoir des effets sur la croissance : directement par des
investissements en infrastructure ou des investissements des entreprises
publiques qui viennent accroître les capitaux de l'économie ; et
indirectement à travers les dépenses d'éducation, de
santé et d'autres services qui contribuent à l'accumulation du
capital humain. Ces résultats sont corroborés par ceux de
Baldacci E. et al. (2008) selon lesquels les dépenses d'éducation
et de santé ont un impact positif significatif sur la croissance
économique par le biais du capital humain.
A contrario, d'autres auteurs en particulier Devarajan et al.
(1996) ; Pritchett (2001), Button et al (2003) remettent en cause l'optimisme
général du capital humain à la croissance. Pour ces
derniers, il existe une corrélation négative entre la part des
dépenses publiques d'éducation et de santé dans le budget
de l'Etat et la croissance économique. Ils attribuent cette incidence
négative des dépenses sociales dans certains pays aux sommes
assez importantes qui y sont consacrées les rendant par la même
occasion improductives. Comme quoi ils conviennent de l'opportunité de
rechercher les montants optimaux à injecter dans les systèmes.
Néanmoins, cette ambivalence du débat sur la
relation des dépenses sociales et la croissance économique laisse
dans l'ombre un reliquat. Celui-ci s'explique dans une mesure importante, par
la qualité de la production générée par les
dépenses publiques que sur les performances du Gouvernement en tant que
producteur de services publics. Outre le niveau des dépenses publiques,
la qualité de la gestion des ressources publiques est une condition
forte de l'efficacité des dépenses. Afin de pouvoir expliquer la
croissance économique à partir des dépenses publiques, il
faut voir d'une manière plus pointue et plus précise le volume et
la composition des dépenses publiques nécessaires à la
production des services publics efficients susceptible de stimuler la
croissance économique. Des travaux récents d'Afonso, Ebert,
SchuKnecht et Thone (2005), ont monté que si les dépenses
publiques sont de bonne qualité, alors les services produits suite
à ses dépenses sont efficients et peuvent générer
la croissance économique. Cette notion d'efficience a été
analysée par plusieurs auteurs, qui ont cherché à
construire une mesure empirique des performances des dépenses publiques
dans le domaine de prestation des services d'éducation, de santé,
d'infrastructures et de réglementations juridiques.
Dès lors, au regard de tout ce qui
précède, la question fondamentale qui se dessine est la
suivante
Question centrale
L'allocation des dépenses sociales de santé
est-elle efficiente au point de stimuler l'activité économique en
zone CEMAC ?
Mémoire rédigé par AJOULIGA DJOUFACK
Hermann Blondel 6
Efficience des dépenses publiques de santé et
croissance économique en zone CEMAC
Questions spécifiques :
A cette question centrale se greffent deux questions
auxiliaires à savoir :
? Les dépenses publiques de santé sont-elles
efficientes dans la zone CEMAC ?
? Les scores d'efficience de ces dépenses sociales
affecte-t-elle la croissance économique plus vite que leur volume dans
la zone en question ?
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