ABSTRACT
ABSTRACT
The objective of this thesis is to measure the efficiency of
the health public expenditure and to seek if the efficiency of this expenditure
allows an increase in GDP more quickly than the volume of the expenditure
engaged. To achieve this aim, we first proceeded on the basis of previous work
and economic context of the countries of CEMAC zone, to estimation of
efficiency scores by DEA-Malmquist method according to input orientation;
before considering the impact of these scores on the growth through a theorical
model of increased Solow growth (the Mankiw, Romer and Weil model). Our sample
is constituted by 6 countries of CEMAC zone and ours data used are secondary
sources and come in general from World Development Indicator of the World Bank
2014. The results of our estimates showed on the one hand that, the health
public services are not efficient in CEMAC zone over considered period, more
precisely 28,7% on average of resources are wasted in this sector over all
period and in the whole zone. And the other hand that an efficient use of these
resources is carrying growth more quickly than the volume of engaged
expenditure, in other words, the efficiency of health public expenditure
affects the economic growth positively contrary to public expenditure of this
sector which has a negative influence. Thus, it results from a general way that
the health public expenditure is not of good quality in CEMAC zone and that the
effect of this public expenditure on economic growth is thus subordinated to an
efficient management of these resources. In view of these results, the
countries of zone must set up the policies aiming to create a healthy political
and socio-economic environment, to ameliorate the efficacy of authorities and
the development of investments through the promotion of transparency and the
fight against corruption.
Key words: health publics expenditure;
Efficiency; DEA, DEA-Malmquist; economic growth.
Mémoire rédigé par AJOULIGA DJOUFACK
Hermann Blondel 1
Efficience des dépenses publiques de santé et
croissance économique en zone CEMAC
1
INTRODUCTION GENERALE
I.1. Contexte de l'étude
L'état de la science économique en
matière d'économie de développement ne permet pas, pour
l'instant, de proposer une recette miracle pour accélérer la
croissance d'un pays, ni même de prédire avec justesse les impacts
des politiques publiques. Cependant, si on part de l'analyse historique des
expériences réussies de par le monde, il est autorisé
d'affirmer que sans une stratégie de développement
coordonnée, sans les conditions minimales d'une meilleure gouvernance de
la chose publique et sans un effort soutenu d'amélioration des
institutions en place, il est impossible pour un pays d'avoir une
accélération de sa croissance et dans la durée une
amélioration cumulative et mesurable du bien-être de sa
population. Il est maintenant presque universellement admis que le
succès d'un pays ou le bien-être d'un individu ne peut être
mesuré strictement en termes monétaires. Le revenu est bien
entendu crucial : sans ressources, tout progrès est difficile. Mais il
est également essentiel de savoir si les gens ont la chance de vivre une
vie longue et en bonne santé, s'ils ont ou non accès à une
éducation et s'ils sont libres d'utiliser leurs connaissances et leurs
talents pour façonner leurs propres destinées. En effet, le
problème fondamental est associé au fait que les ressources sont
limitées et que la rareté exige de faire des choix. Même si
nos préférences sont de dépenser plus de ressources, il y
a une limite à la proportion de nos ressources que nous pouvons y
allouer. En outre, quel que soit le montant que nous y choisissons d'y allouer,
il doit être dépensé le plus efficacement possible. Dans
ces perspectives, dans le cadre des nouvelles stratégies de lutte contre
la pauvreté mises en place à la fin des années 90, l'Etat
se voit reconnaître un rôle central dans l'élaboration et la
mise en oeuvre des politiques de développement. Cette plus grande
autonomie accordée aux Etats de la part des bailleurs de fond a pour
corollaire l'exigence d'une gestion efficace et transparente des affaires
publiques (Tornell et Lane, 1999). Depuis une dizaine d'années,
l'intervention des bailleurs de fonds bilatéraux et multilatéraux
dans les pays en développement est ainsi conditionnée à la
bonne gouvernance (Burnside et Dollar, 2000), suivant le principe selon lequel
l'amélioration des
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Efficience des dépenses publiques de santé et
croissance économique en zone CEMAC
conditions de vie est le résultat d'une meilleure
gouvernance et non l'inverse (Kaufmann et al, 2005). La lutte contre
la corruption étant un élément central de la promotion de
cette bonne gouvernance1, elle fait l'objet d'attentions et de
préconisations particulières.
En effet, il existe une vaste littérature sur les
effets de la corruption sur l'activité économique en
général et sur la production de biens publics par l'Etat en
particulier. Plus précisément la corruption augmente le
coût des dépenses et, pour un même niveau de dépense,
réduit la quantité d'output fournie par l'Etat (Shleifer et
Vischny, 1993) ; gonfle le montant des dépenses publiques en pourcentage
du PIB (Tanzi et Davoodi, 1997) ; réduit par conséquent
l'efficacité des dépenses sociales (Gupta et Tiongson, 2003).
Ainsi, à niveau égal et pour un poste budgétaire
donné, les dépenses publiques sont moins efficaces dans les pays
qui connaissent une forte corruption : les fonctionnaires corrompus vont
favoriser les projets d'investissement les plus générateurs de
« Pot-de-vin » et non nécessairement les plus efficients ou
les plus productifs. La corruption atténuerait donc l'impact des
dépenses publiques de santé sur les performances sanitaires
(espérance de vie à la naissance, couverture sanitaire, taux de
mortalité infantile, etc.) et amoindrit la qualité des services
fournis (Delavallade, 2007). Réduire la corruption permettrait ainsi de
réaliser des améliorations significatives en termes de
mortalité infantile (Gupta et al 2001). Ainsi, compte tenu du
fait que l'espace CEMAC constitue aujourd'hui un vaste marché de plus de
40 millions de consommateurs et au regard des attentes de plus en plus grandes
de cette importante population, tout l'enjeu de cette réflexion se
trouve dans la capacité d'instaurer une croissance économique
positive et durable induite à travers une priorisation des
dépenses publiques productives ; dans la mesure où selon
International Country Risk Guide2 et Transparency
International3 (2014), les statistiques de l'indice de corruption
montrent que la totalité des pays de la communauté affiche un
indice en deçà de 40 sur une échelle comprise entre 0
(degré élevé de corruption) et 100 (degré
élevé d'intégrité). Selon Transparency
international (2014), l'indice de perception de la corruption, qui
évalue et classe les pays ou les territoires selon le degré de
corruption perçue dans le secteur public, montre qu'à l'exception
du Gabon (pays le moins corrompu de la zone car IPCGabon = 37) tous les pays de
la zone ont des indices inférieurs à 30 sur une échelle de
0 à 100 (soit un IPC pour le Cameroun de 27 ; Guinée Equatoriale
25 ; RCA 24 ; Congo 23 ; Tchad 22).
Dans ces perspectives, compte tenu du volet bonne gouvernance
dans la politique actuelle des gouvernements et du rôle croissant que la
Banque Mondiale et les institutions financières internationales jouent
dans l'économie mondiale, les exigences d'efficacité
1 La bonne gouvernance se caractérise par un
certain équilibre institutionnel (séparation des pouvoirs,
primauté du droit, démocratie, existence de contre-pouvoirs,
rôle de la société civile) ainsi que par un ensemble de
règles régissant les liens entre l'État et la population
(obligation de rendre compte, transparence, efficience,
réceptivité, prospective). Cette définition est
proposée sur la base des formulations de l'OCDE, du PNUD, de la Banque
Mondiale et de l'UNESCO. Pour une discussion plus complète de la notion
de gouvernance sur un plan académique, se référer par
exemple à Kaufmann et al. (1999).
2 Crée en 1979, international country risk
guide (ICRG) est l'une des meilleures sources commerciales d'analyse et
d'estimation du risque politique et du risque économique.
3 Transparency international (TI) est une ONGI
allemande crée en mai 1993 par l'allemand Peter Eigen ; elle a pour
vocation la lutte contre la corruption des gouvernements et in institutions
gouvernementales mondiaux et elle est surtout connue pour publier
régulièrement des indices mondiaux sur la corruption : classement
des Etats, taux de corruption par pays ou encore régularité des
échanges internationaux.
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Efficience des dépenses publiques de santé et
croissance économique en zone CEMAC
sont actuellement au centre de toutes les
préoccupations. L'amélioration de l'efficacité de la
gouvernance et de la transparence est de plus en plus recherchée, sinon
prônée, dans toutes les entreprises et dans toutes les
institutions. Cette réflexion est d'autant plus importante que les
économies des pays de la sous-région (CEMAC) sont
généralement caractérisées par un manque de
ressources accentué par une assiette fiscale limitée face
à des besoins urgents de développement et de réduction de
la pauvreté ; en dépit du poids de la dette publique dans les
budgets des Etats et la crise financière récente. En effet, des
restrictions budgétaires ont été imposées à
plusieurs pays africains par certaines institutions internationales depuis les
années 1990. Par exemple, les programmes d'ajustement structurels ont
été imposés aux pays en développement pour leur
permettre de rembourser leurs dettes. Dans ces conditions, comment poursuivre
les importants programmes d'investissements publics sans dégrader
significativement le déficit budgétaire? Face à une marge
de manoeuvre limitée en termes de collecte de recettes fiscales,
l'amélioration de la qualité des dépenses publiques
s'impose plus que jamais. La raréfaction des flux de capitaux et
d'appuis provenant des pays avancés du fait de la conjoncture
défavorable marquée par des crises répétées
ne fait que renforcer les arguments en faveur d'une meilleure efficacité
des dépenses publiques. En d'autres termes, l'État, dans sa
mission régalienne de fourniture de biens et services, doit telle une
entreprise privée adopter une approche exigeante en matière de
qualité et d'efficacité. Par ailleurs la crise financière
récente qui frappe l'ensemble des économies du monde ne s'est
guère limitée à la sphère financière, mais
s'est étendue à la sphère réelle. De nombreuses
dépenses programmées par des Etats africains ont ainsi
été réduites, retardées et même
supprimées. Les dépenses relatives à l'éducation et
à la santé des individus ont, semble-t-il, subies le même
sort. Les pays de la zone CEMAC à l'instar des pays de la
sous-région se sont lancés dans une logique de restructuration et
d'assainissement des finances publiques. Face à cette situation
où le financement des systèmes sociaux dans les pays en
développement devient de plus en plus difficile, les pays se sont
retrouvés devant une pression croissante d'améliorer
l'utilisation des ressources. Cette volonté de réduire les
coûts s'est accompagnée par l'accent mis par les pays en
développement, sur l'efficacité des dépenses, pour bien
atteindre les OMD devenus ODD4. Si les dépenses sociales
sont
4 Les objectifs de développement durable
(ODD) adoptés à la suite des objectifs du millénaire pour
le développement au sommet sur le développement durable le 25
septembre 2015 par les Etats membres de l'ONU comprennent un ensemble de 17
objectifs mondiaux pour mettre fin à la pauvreté, lutter contre
les inégalités et l'injustice, et faire face au changement
climatique d'ici à 2030 : 1- Éliminer la
pauvreté sous toutes ses formes et partout dans le monde. 2-
Éliminer la faim, assurer la sécurité
alimentaire, améliorer la nutrition et promouvoir l'agriculture durable.
3- Permettre à tous de vivre en bonne santé et
promouvoir le bien-être de tous à tout âge. 4-
Assurer l'accès de tous à une éducation de
qualité, sur un pied d'égalité, et promouvoir les
possibilités d'apprentissage tout au long de la vie. 5-
Parvenir à l'égalité des sexes et autonomiser
toutes les femmes et les filles. 6- Garantir l'accès de
tous à l'eau et à l'assainissement et assurer une gestion durable
des ressources en eau. 7- Garantir l'accès de tous
à des services énergétiques fiables, durables et modernes,
à un coût abordable. 8- Promouvoir une croissance
économique soutenue, partagée et durable, le plein emploi
productif et un travail décent pour tous. 9-
Bâtir une infrastructure résiliente, promouvoir une
industrialisation durable qui profite à tous et encourager l'innovation.
10- Réduire les inégalités dans les pays
et d'un pays à l'autre. 11- Faire en sorte que les
villes et les établissements humains soient ouverts à tous,
sûrs, résilients et durables. 12- Établir
des modes de consommation et de production durables. 13-
Prendre d'urgence des mesures pour lutter contre les changements climatiques et
leurs répercussions. 14- Conserver et exploiter de
manière durable les océans, les mers et les ressources marines
aux fins du développement durable. 15- Préserver
et restaurer les écosystèmes terrestres, en veillant à
les
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Efficience des dépenses publiques de santé et
croissance économique en zone CEMAC
nécessaires pour un accroissement potentiel du niveau
de vie des populations, leur efficience en est une autre non moins importante
si non plus importante que les autorités doivent promouvoir. D'où
la nécessité de tenir compte de l'efficience des services publics
dans l'un des secteurs clé du développement humain qu'est la
santé.
Le concept de l'efficience consiste à estimer une
fonction de production de santé en considérant les institutions
comme des entités transformant les ressources sanitaires en
résultats de santé. C'est en quelque sorte, la capacité
qu'à chaque pays, de transformer ses inputs sanitaires en outputs de
santé (Bosmans et Fecher, 1992). Les études sur l'efficience se
sont développées ces dernières années
(Hollingsworth, 2008). Cependant la mesure de l'efficience représente
une tâche complexe du moment qu'il faut bien faire attention au choix des
intrants et sortants. Mais surtout une importance particulière, doit
être portée à la méthodologie (paramétrique
ou non paramétrique), qui dépendra des objectifs soulevés
par l'étude. La présente étude s'inscrit dans cette
logique et ambitionne d'évaluer l'efficience des dépenses
publiques de santé en zone CEMAC.
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