PREMIERE PARTIE
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Mémoire de Master II soutenu par : NGASSEU NOUPIE Elie
INTRODUCTION DE LA
PREMIERE PARTIE
En analyse économétrique, l'efficacité et
la productivité sont deux termes complémentaires, qui permettent
tous les deux d'évaluer l'efficacité de la production agricole.
L'efficacité mesure l'écart entre la production maximale
réalisable, compte tenu des inputs consommés, et le niveau de
production observé ; alors que la productivité se mesure par le
rapport de l'output réalisé a un input particulier. L'objectif de
cette partie est d'évaluer l'efficacité de la production agricole
au Cameroun.
A cet effet, il sera question, à partir de l'indice de
productivité de malmquist, d'analyser l'efficacité productive
afin de mieux appréhender l'efficacité dans quelques
régions du Cameroun. Un premier chapitre sera à cet égard
consacré au cadre théorique et conceptuel de l'efficacité
productive. Le second quant à lui sera réservé à la
mise en évidence de l'efficacité productive au Cameroun.
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CHAPITRE I : CONCEPTS DE L'EFFICACITE PRODUCTIVE
Introduction
Toute activité de production met en jeux des intrants
(inputs) constituant les ressources productives à transformer ou
à utiliser et des extrants (ou output) qui sont les résultats de
production. La relation entre les intrants et les extrants permettra de mesurer
la performance et d'évaluer les types d'allocation des ressources
à la production. Ainsi, pour tenir compte du critère de
maximalité du produit obtenu d'une part, et de la possibilité
d'une utilisation moindre des moyens de production d'autre part, les
économistes ont souvent recourt à la notion d'efficacité
productive. Dans cette mesure une exploitation agricole est dite efficace si,
à partir du panier d'inputs qu'elle détient, elle produit le
maximum d'outputs possible ou si, pour produire une quantité
donnée d'outputs, elle utilise les plus petites quantités
possibles d'inputs.
L'objectif de ce chapitre est de dégager les concepts
d'efficacité technique. Il s'agira d'exposer dans la première
section la notion d'efficacité productive et l'indice de
productivité de malmquist, et dans la deuxième section, nous
exposerons les méthodes d'estimation de l'efficacité productive
en parlant notamment des approches non paramétrique et
paramétrique.
Section1 : L'efficacité productive et l'indice
de productivité de malmquist
Dans le domaine agricole, les inefficacités proviennent
de plusieurs raisons parmi lesquelles : le manque de formation du chef de
l'exploitation agricole, la taille de l'exploitation agricole, l'accès
aux crédits, l'individualisme des exploitants (Nuama, 2006). Pour mieux
comprendre les facteurs qui influencent l'efficacité productive, on se
propose d'étudier au préalable la notion d'efficacité
productive.
1.1. La notion d'efficacité productive
A la notion d'efficacité productive est
rattachée différents concepts en économie. De même
elle est une notion qui repose sur plusieurs fondements théoriques.
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1.1.1 Fondements de l'efficacité productive
La théorie néo-classique présente
l'économie comme un régime de concurrence, le jeu des
entrées et de sorties du marché porte en lui les
mécanismes de rétablissement de la compétitivité
des entreprises. Condamnées en effet à réussir sur le
champ de bataille de la concurrence au risque de perdre des parts de
marchés ou de sortir entièrement du marché au profit des
autres, les entreprises veillent à une allocation optimale de leurs
ressources et sur une utilisation efficace des facteurs de production
(Nodjitidjé, 2009). Ainsi, les entreprises qui tiennent sur le
marché sont celles qui combinent au mieux les facteurs de production.
Cette philosophie peut trouver ses origines dans la théorie de la «
main invisible » d'Adam Smith(1776). Pour cet auteur, le marché
porte les germes de l'efficacité productive ; donc à priori, il
n'est pas opportun pour une unité de production agricole de surmonter
ses défaillances. Cependant, cette théorie qui se veut
universelle a fait l'objet de nombreuses critiques.
En effet, dans la pratique, les marchés sont en
concurrence imparfaite, et les risques d'inefficacité permanente ne sont
pas exclus. Ainsi, Hirshman (1992)1 écrivait qu'aucun
système économique ne peut garantir que les entreprises(ou les
exploitations agricoles) agiront toujours de façon à avoir une
conduite efficace et respectueuse des comportements qu'on attend d'elles.
Les études empiriques ont dans cette mesure, jusqu'au
début des années cinquante, écarté de
manière implicite la possibilité que les entreprises puissent
exploiter leurs ressources d'une manière inefficace. Cette omission du
traitement de l'efficacité a caractérisé les travaux de
plusieurs économistes [Carlson (1939), Hicks (1946) et Samuelson
(1947)]2.
L'intérêt des chercheurs pour étudier les
impératifs d'une utilisation efficace des nouvelles technologies de
production a été stimulé par l'engouement pour
l'innovation technologique au cours des années 60. La notion
d'efficacité productive prenait une place de plus en plus importante
dans les débats et les recherches scientifiques ; et cela dans tous les
secteurs de l'économie. Plusieurs approches et méthodes
d'évaluation et de mesure de l'efficacité ont été
développées et utilisées dans des études
empiriques, et ce pour plusieurs secteurs d'activités (Amara et Romain,
2000).
Koopmans (1951) et Debreu (1951) sont les premiers à
travailler sur le concept d'efficacité productive. Koopmans proposa une
mesure du concept d'efficacité et Debreu la
1 Voir Nodjitidjé (2009).
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2 Voir Amara et al (2000).
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mesura empiriquement. Debreu (1951) propose le coefficient
d'utilisation des ressources, qui donne une évaluation numérique
de la perte associée à une situation non optimale.
Une primeur revient également à Farrell (1957),
celle d'avoir défini clairement le concept d'efficacité
économique et distinguer les concepts d'efficacité technique et
d'efficacité allocative. C'est également lui qui proposa une
approche pour l'estimation des frontières d'efficacité, partant
de l'idée que les informations disponibles sur une activité
donnée devaient permettre l'estimation du « best practice enveloppe
», pour cette activité.
Le terme d'efficacité productive englobe certaines
notions de la théorie microéconomique que sont : la fonction de
production, les coûts, le profit et le prix. Ainsi, Selon Issaka (2002),
l'efficacité en agriculture peut être définie comme le
degré auquel les producteurs obtiennent le meilleur résultat avec
les ressources disponibles et les technologies données. Pour Amara et
Romain (2000), le terme d'inefficacité est utilisé pour signifier
que l'atteinte de la capacité optimale que vise l'efficacité, ne
peut être atteinte en réalité. C'est dans ce sens que
Rainelli (1996) affirme que les écarts entre le niveau maximum de
production que l'on puisse obtenir en intégrant toutes les contraintes
auxquelles font face les producteurs et la réalité sont sensibles
et montrent l'existence d'importantes marges de manoeuvre.
Le concept d'efficacité présente trois
composantes que sont l'efficacité technique, allocative et
économique (Xiasong Xu et al, 1998 ; Adesina, 1997 ; Mensah, 1992 ;
Ellis, 1989, Anda, 1996 ; Bravo-Ureta et al, 1997 ; Sharma et al.,
1999).
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