CONCLUSION GENERALE
L'objectif de ce mémoire est d'évaluer l'impact
du niveau d'efficacité productive sur la pauvreté des
agriculteurs camerounais. Un accent particulier a été mis sur
l'efficacité productive et l'incidence de la productivité globale
des facteurs sur la pauvreté. Notre recherche utilise différents
instruments conceptuels, majoritairement empruntés aux modèles de
croissance et à l'économétrie. Pour opérer cette
analyse de l'efficacité de la production agricole et la pauvreté
au Cameroun, nous avons retenu d'abord un modèle non paramétrique
appelé indice de productivité de Malmquist pour mettre en
évidence l'efficacité productive des agriculteurs Camerounais et,
ensuite, un modèle de régression multiple pour estimer l'effet de
la productivité globale des facteurs sur la pauvreté des
agriculteurs au Cameroun.
Ce travail comporte donc deux parties dont pour chacune deux
chapitres. Cette conclusion va se résumer en trois points qui sont :
synthèse des principaux résultats, apports du mémoire et
les limites et extensions du mémoire.
1- Synthèse des principaux résultats
Il est donc question dans cette synthèse de
vérifier si nos préoccupations de départ ont trouvé
de réponses, mais aussi de chercher à savoir si nos
hypothèses de travail sont vérifiées ou non. La
première partie étudie les concepts et évidence de
l'efficacité productive. Quant à la seconde partie, elle s'est
attelée sur l'impact de l'efficacité de production sur la
pauvreté. Ainsi, les chapitres 1 et 3 traitent des aspects
théoriques et conceptuels de l'efficacité productive, de la
productivité globale des facteurs et de la pauvreté.
Au chapitre1, nous avons examiné les contours
théoriques de l'efficacité productive et la littérature
concernant les travaux y relatives. Nous avons aussi présenté
brièvement l'indice de productivité globale des facteurs de
malmquist qui est retenu pour la mesure de l'efficacité productive au
Cameroun. Nous avons également présenté les modèles
non paramétrique et paramétrique. L'efficacité productive
est un concept très difficile à appréhender, ce qui
dénote les multitudes de définitions proposées par les
économistes. Le concept a été examiné sous trois
niveaux : technique, allocative et économique. Plusieurs approches et
méthodes d'évaluation et de mesure de l'efficacité ont
été développées et utilisées dans des
études empiriques, et ce pour plusieurs secteurs d'activités
(Amara et Romain, 2000).
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Mémoire de Master II soutenu par : NGASSEU NOUPIE Elie
Au chapitre 3, nous avons examiné les contours
théoriques de la productivité globale des facteurs et de la
pauvreté d'une part et d'autres parts, la littérature des liens
existant entre productivité globale des facteurs et pauvreté.
Nous avons d'abord mis en exergue la PGF, ensuite la pauvreté et enfin
le lien entre productivité et pauvreté.
Quant à nos chapitres 2 et 4, ils nous ont permis de
tester nos hypothèses. Qu'il s'agisse de la première ou de la
seconde, elles ont été toutes vérifiées :
La production agricole est techniquement inefficace au
Cameroun ;
Cette hypothèse a été traitée au
chapitre2 ou les résultats nous ont permis de procéder à
une analyse de l'efficacité de la production agricole des
régions. A partir de l'indice de productivité de malmquist et du
logiciel DEAP VERSION 2.1, nous avons calculé l'indice de
productivité totale de malmquist et ses deux composantes pour l'ensemble
des régions de notre échantillon. Les résultats de mesure
de l'efficacité technique pour ces régions sous les technologies
de rendement d'échelle variables (VRS) donnent un score
d'efficacité de 96,4% soit un score d'efficacité technique pure
de 99,3% et un score d'efficacité d'échelle de 97,2%. Ces
résultats renseignent sur les inefficiences tant au niveau technique
pure, qu'au niveau d'échelle. Pour ce qui est de la productivité
globale des facteurs, les résultats affichent une amélioration du
taux de croissance de la productivité globale des facteurs pour
l'ensemble des régions qui est en moyenne de 2% par an, néanmoins
ce résultat varie selon les régions. Cependant, nos
résultats montrent que dans l'ensemble les agriculteurs Camerounais ont
une productivité globale des facteurs élevée. Mais ceci
est dû à une efficacité technologique qu'à une
efficacité technique (c'est-à-dire que les producteurs agricole
camerounais se dotent des moyens techniques pour la production mais ne les
utilisent pas d'une manière efficace). Ces résultats
méritent une attention particulière en termes d'actions à
entreprendre de la part des autorités, ils répondent
affirmativement à notre hypothèse1 qui stipule que les
agriculteurs sont techniquement inefficace dans notre pays.
L'augmentation de la productivité globale des facteurs
conduit à un faible taux de pauvreté des agriculteurs camerounais
;
Cette hypothèse a été abordée au
chapitre4. Plusieurs études ont été menées pour
évaluer l'impact de la productivité globale des facteurs sur la
pauvreté. Globalement, les résultats montrent que la PGF a un
impact négatif sur la pauvreté c'est- à-dire que
l'augmentation de la productivité globale des facteurs concourent
à la réduction du taux de pauvreté des agriculteurs.
Malgré que ces résultats diffèrent d'un modèle
à l'autre. Dans le cas de cette recherche, nous avons utilisé un
modèle de régression multiple. Et l'estimation de nos
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Mémoire de Master II soutenu par : NGASSEU NOUPIE Elie
paramètres a été faite grâce
à la méthode des moindres carrés ordinaires (MCO). Nos
résultats montrent que la productivité globale des facteurs agit
significativement sur le taux de pauvreté des agriculteurs au Cameroun.
Ces résultats apparaissent ainsi intéressants et méritent
une attention particulière en termes d'actions à entreprendre de
la part des autorités, ils répondent affirmativement à
notre hypothèse2 qui stipule que l'augmentation de la
productivité globale des facteurs conduit à un taux de
pauvreté faible des agriculteurs.
En somme, une leçon importante peut être
dégagée au terme de la vérification de nos
hypothèses.
La composition de la productivité globale des facteurs
mis en évidence suggère que les pouvoirs publics interviennent
à la fois pour créer des conditions propices au progrès
technologique et pour éliminer les conditions qui favorisent
l'inefficacité technique de la production agricole au Cameroun. En
termes de politiques économiques pour stimuler le progrès
technologique et améliorer l'efficacité technique afin
d'accroître la productivité, il faut assurer le financement public
optimal de programmes de recherche et développement et des
infrastructures rurales ainsi que les régimes fiscaux favorables et les
diverses subventions dont bénéficient les différentes
filières agricoles. Aussi, les diverses mesures visant à
vulgariser les résultats des recherches au niveau des paysans et
à promouvoir la formation du capital humain à tous les niveaux
scolaires et universitaires ne peuvent que renforcer le progrès
technologique.
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