ABSTRACT
The main objective of this research is to evaluate the impact
of the level of efficiency of agricultural production on poverty status of
farmers in Cameroon. This research has focused particularly on vegetal
agriculture, which is from the land. Specifically, this research concentrates
on the quantification of the level of efficiency of agricultural producers and
to estimate the effects of global productivity of factors (constituted of
technical and technological efficiency) on the level of poverty.
The use of a nonparametric (through the method of the
productivity index of Malmquist) and multiple regression model (through
ordinary least squares) on data collected from the different regions of
Cameroon from 2005-2012 has achieved the following results: the
availability of land, labor, tractors, fertilizers or human capital leads to
technical inefficiency but rather a technological efficiency of agricultural
production. The results also show that the total factor productivity is
positively on the level of poverty of farmers in Cameroon. In other words, an
increase in total factor productivity leads to a reduction in poverty
levels.
Keywords: Malmquist
productivity index, technical efficiency, technological efficiency, total
factors productivity.
VIII
Mémoire de Master II soutenu par : NGASSEU NOUPIE Elie
INTRODUCTION GENERALE
1. Contexte et problématique
Theodore Schultz entama son discours d'acceptation du prix
Nobel d'économie de 1979 en faisant l'observation suivante : «
Pour la plupart, les habitants de la planète sont pauvres ;
par conséquent, étudier l'économie de la
pauvreté nous apporterait beaucoup de renseignements sur les principes
économiques qui comptent vraiment. Partout dans le monde, les pauvres
tirent en majorité leur revenu de l'agriculture ; par
conséquent, étudier l'économie agricole nous
apporterait beaucoup de renseignements sur l'économie de la
pauvreté » (Schultz, 1979 cité par Cervantes-Godoy et
Dewbre, 2010).
Trente ans plus tard, nous constatons que les habitants des
pays en développement dont la subsistance est tributaire de
l'agriculture sont encore, en règle générale, bien plus
pauvres que ceux qui travaillent dans d'autres secteurs de l'économie et
qu'ils représentent une forte proportion, souvent la majeure partie, de
la totalité des pauvres dans leur pays.
Pour atteindre l'objectif du millénaire pour le
développement (OMD) visant à réduire de moitié la
pauvreté d'ici à 2015, il faut trouver les moyens d'augmenter la
valeur ajoutée de ces populations. Comment pouvons-nous améliorer
l'action conjointe publique-privée dans le domaine de la
coopération pour le développement de l'agriculture pour que cette
dernière contribue d'avantage à la lutte contre la
pauvreté au Cameroun? Le présent document est le premier
résultat d'un projet de recherche qui vise à répondre
à cette question.
Globalement, la valeur ajoutée agricole au Cameroun est
faible. Une des principales causes de cette faiblesse est le bas niveau
d'efficacité technique des producteurs agricoles Camerounais. Une
unité de production est dite efficace si, à partir du panier
d'intrants qu'elle détient, elle produit le maximum d'extrants possibles
ou si, pour produire une quantité donnée d'extrant, elle utilise
les plus petites quantités possibles d'intrants (Atkinson et Cornwell,
1994). La mesure du degré d'efficacité d'une unité de
production permet donc de cerner si cette dernière peut accroître
sa production sans pour autant consommer plus de ressources, ou diminuer
l'utilisation d'au moins un intrant tout en conservant le même niveau de
production.
1
Mémoire de Master II soutenu par : NGASSEU NOUPIE Elie
Le continent africain en général et le Cameroun
en particulier est la seule région du Monde en voie de
développement à être passée à
côté de la révolution verte des années 1970 et 1980
(Sanchez et Sachs, 2004). La situation du continent n'est guère
reluisante sur le plan agricole. Depuis les années 1970, la production
alimentaire par tête du continent a connu une baisse de plus de 20%
(Ouédraogo, 2005). Afin de renverser la tendance au déclin du
secteur agricole sur le continent, l'Assemblée des Chefs d'Etat et de
Gouvernement de l'Union Africaine a ratifié la Déclaration sur
l'agriculture et la sécurité alimentaire en Afrique à
Maputo en juillet 2003. Cette Déclaration les engage à consacrer
au moins 10% de leurs budgets respectifs au secteur agricole.
On ne soulignera jamais assez l'importance de l'agriculture
pour l'avenir économique de l'Afrique. Plus de 65% de la population
Camerounaise travaillent dans l'agriculture, et le secteur est à
l'origine de plus du quart du produit intérieur brut dans le pays. Les
produits agricoles représentent environ 20% des échanges
commerciaux internationaux de l'Afrique et constituent l'une des principales
sources de matières premières pour l'industrie. D'après
les estimations du Programme Alimentaire Mondial des Nations Unies, plus de 30
millions d'Africains ont actuellement besoin d'aide alimentaire internationale.
Des chercheurs de l'Union Africaine ont signalé que la population
augmentait plus rapidement que la production alimentaire du continent depuis
1993, ce qui explique la hausse de 20% du nombre de personnes souffrant de la
faim passant de 176 millions à 210 millions.
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