CONCLUSION DU CHAPITRE
Nous avons présenté les principaux travaux
théoriques et empiriques traitant de la contribution de la
fiscalité à la croissance économique. Il en ressort que la
théorie derrière l'effet de la fiscalité sur la
performance économique des nations est assez vaste et constitue l'un des
domaines de la macroéconomie le moins contesté (Szarowska, 2010).
La plus part des modèles théoriques néoclassiques et
keynésiens s'accordent pour montrer qu'une charge fiscale trop
élevée a un impact négatif sur l'activité
économique. Les tentatives de vérification empiriques par des
données de panels, par des modèles VAR, et même par des
séries temporelles rendent compte du lien négatif existant entre
la politique fiscale et la croissance économiques des pays à
travers le monde. De plus ce chapitre montre que l'instabilité des
recouvrements fiscaux entraîne celle de la croissance économique.
Les résultats de la présente étude contribueront donc
à renchérir le débat sur la question et nécessitent
au préalable la présentation et la justification
méthodologique qui font l'objet de la suite de cette étude
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CHAPITRE III : METHODOLOGIE ET ESTIMATION
ECONOMETRIQUE DES MODELES
Après avoir passé en revue les travaux
théoriques et empiriques relatifs à la politique fiscale et la
croissance économique de façon générale, il
question pour nous dans ce chapitre de présenter d'une part les
modèles économétriques liés à nos de nos
deux hypothèses d'étude (fiscalité-croissance
économique ; et mobilisation des recettes fiscales-variabilité de
la croissance économique), et d'autre part les méthodes
d'estimations économétriques de ces relations pour les
différents pays de la zone CEMAC. La revue de la littérature nous
a permis d'avoir un aperçu de la contribution de la fiscalité
à la croissance économique des pays. A cet égard, nous
présenterons dans un premier temps le modèle et les étapes
d'estimations économétriques liés à la
fiscalité et la croissance économique des pays de la
sous-région (section 1), et dans un second, le modèle et les
étapes d'estimations économétriques liés à
la mobilisation des recettes fiscales et la croissance économique des
pays de la zone CEMAC (section 2).
SECTION I : FISCALITE ET CROISSANCE ECONOMIQUE :
METHODOLOGIE ET ESTIMATIONS ECONOMETRIQUES
L'objet de cette section est de présenter et de
justifier notre modèle, nos sources de données, avant d'effectuer
les estimations économétriques proprement dites. Ainsi, cette
section se subdivisera en deux sous sections : la première :
méthodologie, et la deuxième : Méthodes d'estimations
économétriques.
I.1- Méthodologie
A la lumière des travaux antérieurs au sujet de
l'estimation des modèles de croissance, nous choisissons l'approche de
la régression en panel à effets aléatoires (modèle
à erreurs composées) avec variable instrumentale. Nous nous
basons sur les travaux empiriques de Ebrahimi et Vaillancourt (2013), pour
analyser l'impact du taux de pression fiscale sur le niveau de croissance
économique des pays de la zone CEMAC. Cette méthode permet de
contrôler les effets sur la croissance économique des variables
stables à travers le temps, ce qui rend la comparaison entre les
différents pays de la sous-région plus pertinente.
Toutefois, contrairement à ces auteurs, nous
utiliserons pour mesurer l'ouverture commerciale, le taux composite
développé par Squally et Wilson (2011) qui, contrairement aux
autres, ne
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pénalise plus les grands pays dotés de niveaux
élevés de PI13, mais incrimine plutôt ceux ayant une faible
participation au commerce international.
Le modèle est le suivant :
TC i,t= ai + 9Dévali,t
+ p ln(Yi,t) + f31ln(Ki,t) + f32educi,t + f33T
Oi,t + gpTPFi,t_1 +
Ei,t [III.1]
Avec Ei,t représentant le
terme d'erreur et ai = a + ui
; a désigne la composante fixe
et uila composante stochastique individuelle, non
observable.
Variable dépendante :
Taux de croissance du PIB par habitant :
TCi,t
Notre variable dépendante est le taux de croissance du
PI13 par habitant pour le pays i au temps t et pour l'intervalle t
Cette variable est exprimée par la différence
entre deux périodes du ratio du PI13 réel par
habitant comme suit : TC ·
Yi,t-Yi,t-i ; avec Y ·
le PI13 réel par habitant pour le pays i, à la
`'t Yi,t-i - Yup Y
date t. Pour construire cette variable, le PI13 nominal est
d'abord transformé en termes réels. Ce qui permet d'isoler
l'impact des variables indépendantes sur la croissance réelle de
l'économie.
Variables indépendantes :
· Variables de contrôle :
Dévaluation :
Dévali,t
Pour prendre en compte l'impact de la dévaluation qu'a
connu la zone en 1994, sur le taux de croissance, nous avons
généré une variable muette Deval qui prend la valeur 1
pour les années allant de 1994 à 2005, et 0 pour les autres
années.
Niveau initial du PIB réel par habitant
: Yi,t
Cette variable a été transformée en
logarithme naturel car elle correspond à un niveau. L'inclusion de
Yi,t dans les équations de
détermination du taux de croissance économique permet de capturer
la convergence conditionnelle (au point de départ) ; son inclusion est
courante dans les travaux empiriques sur les déterminants de la
croissance. Le modèle de Solow (1956) prédit que les
économies ayant un niveau initial du revenu peu élevé
croissent plus rapidement que celles dont le niveau du revenu est plus
important et proche de l'état stationnaire.
0
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Capital physique : ) i,t
Le capital physique est une variable très importante
dans l'explication de la croissance du PIB. Lorsqu'on constate une baisse de la
demande générale des biens et services au cours d'une
récession, une large part de celle - ci peut généralement
être imputée aux dépenses d'investissement. Les
dépenses d'investissement se justifient pour les raisons suivantes :
elles permettent aux entreprises d'accroître leur capacité de
production par l'acquisition de nouvelles machines. Ensuite, elles permettent
aux entreprises de pouvoir constituer leur stock de matières
premières et de produits finis. Nous l'avons mesuré par la
Formation Brute du Capital Fixe présente dans le WDI. Comme pour le
niveau initial du PIB, nous avons transformé le niveau du capital
physique en logarithme naturel.
Capital humain : educ1,~
Le capital humain est approximé par le taux brut de
scolarisation dans le secondaire. Ce dernier est défini comme le rapport
entre le nombre d'élèves inscrits dans le niveau secondaire (quel
que soit leur âge), par la population ayant l'âge officiel de
scolarisation du même niveau d'éducation. Le principal avantage de
l'utilisation de cet indicateur est sa disponibilité pour un grand
nombre de pays et pour plusieurs années (Barro, 1991 ; Mankiw et al.,
1992 et De Gregorio, 1996).
Taux d'ouverture commerciale : T
1,
Le taux d'ouverture commerciale, calculé selon le taux
composite de Squally et Wilson(2011),
est introduit dans le modèle. Il est donné par
: T 1, = n(+,-) ~ ; avec j représentant
"./~ ? (+,-)
~
121 1
l'ensemble des pays du monde, tel que345, n le nombre de pays
de la planète, X et M représentent respectivement les volumes
d'exportations et d'importations. Intuitivement, ce taux ajuste
l'ancien23 par la part du niveau de commerce d'un pays relativement
à la moyenne de celle du reste du monde.
· Variable d'intérêt
Ratio des recettes des taxes ou taux de pression
fiscale : T"#1,$1
Le Taux de pression fiscale est le rapport de l'ensemble des
recettes fiscales au PIB (Landau, 1986). L'augmentation de la pression fiscale
décourage l'activité productive et exerce de ce fait une
influence négative sur la croissance et le développement. Les
entreprises étant le lieu par excellence de la production de la valeur
et de l'importance de la matière imposable, l'Etat ne
23 Celui qui est égal au ratio des recettes
fiscales sur le PIB.
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peut pas les imposer trop lourdement sans risquer de mettre en
cause la croissance ultérieure, sauf si le taux d'investissement de la
puissance publique est élevé. De plus, la hausse du PIB provoque
également la hausse les recettes fiscales. Ainsi, pour éviter une
causalité inverse, nous avons retardé nos ratios de taxes d'une
période.
On retient également une variable instrumentale
Variable instrumentale
Recettes Fiscales : RF1,~_1
Les recettes Fiscales correspondent à la somme des
recettes fiscales en provenance de toutes les formes de taxation
imposées par chaque pays de la zone CEMAC. Cette variable est notre
variable instrumentale car elle est corrélée à notre
variable endogène TPF1,~_1.
Source de données
Les données utilisées dans la présente
étude couvrent la période 1980-2005 et sont annuelles. Les
données sur les recettes fiscales sont tirées de l'oeuvre
récente de Keen et Mansour (2010), le capital humain (taux de
scolarisation dans le secondaire) est quant à lui issu des statistiques
sur l'éducation de l'UNESCO (2013), et toutes les autres variables
restantes proviennent du WDI de la Banque Mondiale édition 2013.
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