I.3.4. Accessibilités aux Antirétroviraux
(ARV)
Il y a moins de dix ans, une personne vivant avec le VIH/SIDA
n'avait guère d'espoir. L'infection par le VIH conduisait à une
dégradation inexorable, pour aboutir à la destruction
complète du système immunitaire et à la mort.
L'introduction des antirétroviraux en 1996 a constitué un
tournant pour des centaines de milliers de personnes ayant accès
à des systèmes de soins de santé perfectionnés.
Incapable de guérir le VIH/SIDA, les ARV ont cependant permis une
réduction spectaculaire de mortalité et de la vie de nombreuses
personnes vivant avec le VIH/SIDA20.
Aujourd'hui, nous sommes à nouveau à un tournant
et cette fois c'est des pays en développement qu'il s'agit. Grâce
aux efforts de centaines de particuliers et de militants, d'ONG, de
gouvernements, d'organismes du système des nations unies et du secteur
privé, le prix des ARV a diminué et nous sommes maintenant en
mesure d'envisager une amélioration de l'accès à ces
produits dan les pays à ressources limitées.
L'amélioration de l'accès ne sera pas possible
en l'absence d'une approche claire de santé publique propre à
promouvoir l'usage rationnel et sûr de ces précieux
médicaments particulièrement actifs. Ces recommandations
techniques, élaborées avec l'appui des National Institutes of
Health des Etats-Unis, constituent une telle approche et visent à
promouvoir l'utilisation des schémas thérapeutiques
standardisés et une surveillance simplifiée. Elles recommandent
les normes à respecter pour l'introduction à grande
échelle des ARV en évitant leur mésusage, condition
20 WHO : Rapport annuel sur le SIDA, 2009, p.4
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Indispensable pour assurer, un bon respect du traitement par
les patients et une prescription approchée.
L'OMS estime qu'en 2002, environ 6millions des personnes dans
les pays, en développement ont un besoin immédiat d'un traitement
antirétroviral indispensable à la survie. Or seules 230000
d'entre elles y ont aujourd'hui accès, dont la moitié dans seul
pays, le Brésil21.
Il est important de décupler ainsi le chiffre actuel
pour des nombreuses raisons. Trois millions de personnes se verront ainsi
offrir une espérance de vie plus longue, un meilleur accès au
traitement stimulera la prévention et l'on enregistrera aussi des
répercussions positives sur le développement
socio-économique à mesure que les personnes touchées
vivront plus longtemps et mèneront une vie plus
productive22.
I.3.5. Avantages thérapeutiques a)
avantages
+ sanitaire :
- Amélioration de l'état
général de santé
- Réduction de sejour hospitalier
- Réduction des infections
opportunistes
- Réduction de la charge virale
- Augmentation de CD4
- Augmentation de la survie
Les avantages des schémas thérapeutiques
basés sur une association de deux inhibiteurs nucléosidiques et
un inhibiteur non nucléosidiques sont les suivants :
· Les médicaments sont largement disponibles,
leur coût est abordable, le nombre de comprimés à prendre
est raisonnable, et ces schémas thérapeutiques ont une bonne
activité.
21 OMS : Santé familiale et communautaire,
Avril 2002, P.20
22 OMS Opcit, p.65
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23 PHILIPPE BOCQUIER et Al ; impact du soutien
nutritionnel intégré pour les patients sous traitement
antirétroviral, enquête préliminaire, Burundi, 2007.
b) Inconvénients
Leurs inconvénients principaux sont les risques
d'apparition d'une résistance de virus et les risques
d'hepatoxicité de la névirapine (NVP) ; à cela s'ajoute la
nécessité d'avoir deux schémas thérapeutiques
distincts pour les hommes et les femmes, en raison du risque
tératogène de l'éfavirenz (EFZ) qui interdit son
utilisation chez la femme enceinte ou en âge de procréer ayant un
risque de grossesse non désirée. A cela nous pouvons ajouter la
survenue des effets secondaires mal supportés par les PVVIH et la
rupture de stock
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