I.3. Prise en charge des PVVIH
La base de toute prise en charge est le counseling qui seul
permet un dépistage volontaire et éclairé.
La prise en charge correcte des PVVIH est une prise en charge
globale qui comprend :
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I.3.1. La prise en charge médicale
Depuis la découverte du VIH/SIDA, des progrès
remarquable ont été réalisés dans le cadre des
recherches de son vaccin et des thérapies empêchant la
réplication virale. Tel est le but à moyen ou à long terme
visé par la communauté scientifique. En ce qui concerne la
thérapie, il est à souligner que depuis ces dix dernières
années, les antirétroviraux (ARV) sont devenus de puissantes
armes de lutte contre le VIH en inhibant la réplication. Malheureusement
ces médicaments sont incapables d'éliminer le virus de
l'organisme. Ainsi, la thérapie actuelle recourt aux soins palliatifs et
traitement des infections opportunistes, et au traitement
antirétroviral19.
I.3.2. Traitement des infections opportunistes
a) Introduction
La prévention et le traitement des infections
opportunistes représentent un niveau intermédiaire de soins du
SIDA. La plupart des infections opportunistes (IO) peuvent être
traitées sans difficultés et à moindre coût.
b) Définition
Infection Opportuniste : Il s'agit
d'une infection provoquée par des organismes qui ne provoqueraient pas
la maladie chez une personne dont le système immunitaire fonctionne
bien. Les PVVIH sont particulièrement sensibles aux IO et cela
résulte de: - L'immunosuppression
- Le stress psychologique, qui peut influer sur le système
immunitaire
- L'appauvrissement de l'état nutritionnel
Les coïnfections à des pathogènes tels que
la TB et la malaria augmentent la charge virale du VIH et
accélèrent donc la progression de la maladie. Par
conséquent, la prévention d'autres infections comme les IST, la
malaria et la TBC peut présenter un avantage clinique pour le VIH.
19 Helen Jackson ; Sida en Afrique, Continent en
Crise, SAFAIDS, 2004
13
I.1.3.1 Traitement antirétroviraux
(ARV)
Définition des ARV : Les ARV
ou Antirétroviraux sont des médicaments qui fonctionnent en
inhibant l'action de l'un ou l'autre ou encore des deux enzymes virales
essentielles à la réplication du VIH, la TRANSCRIPTASE INVERSE et
la PROTEASE. Ils sont donc à la fois des inhibiteurs de la transcriptase
inverse (ITI) ou Antitranscriptase, et des inhibiteurs de la protease (IP) ou
antiprotease.
Les soins palliatifs et le traitement des infections
opportunistes ne stabilisent pas la progression de la pandémie du VIH et
ne diminuent pas la déchéance du système immunitaire.
Seuls les antirétroviraux actuellement attaquent directement le VIH.
Cependant, la combinaison d'au moins trois sortes d'antirétroviraux est
requise.
I.1.3.2 Traitements antirétroviraux de
première intention recommandés
Les pays sont invités à adopter une
démarche de type santé publique pour faciliter l'utilisation des
antirétroviraux quand les ressources sont limitées. Une telle
approche à une double implication :
+ D'une part, des programmes adaptés de traitement
antirétroviral, doit être mis au point
+ D'autre part, le traitement antirétroviral doit
être standardisé
Il est suggéré en particulier que les pays
sélectionnent pour l'usage à grande échelle un seul
traitement de première intention et un nombre limité de
traitements de deuxième intention sachant que les personnes
intolérantes ou en échec thérapeutique avec les protocoles
de première et de deuxième intention devront être
adressées à des médecins spécialisés qui
définiront un traitement individualisé.
Certains éléments devront être pris en
compte dans le choix des schémas thérapeutiques
antirétroviraux, tant au niveau des programmes que chacun des patients :
activité du traitement, profit des effets secondaires, maintien des
possibilités futures de traitement, observance présumée
d'un schéma thérapeutique donné par la population de
patient considérée, état de santé
(coïnfections, anomalies métaboliques
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médicamenteuses par exemple), grossesse ou risque de
grossesse, traitements contaminants (en raison des risques d'interactions
virales résistantes, coût et accessibilité. D'autres
facteurs peuvent devoir être considérés quand les
ressources sont limitées :
> Accès à un petit nombre
d'antirétroviraux seulement insuffisance des infrastructures sanitaires,
nécessité de faire parvenir les médicaments dans les zones
rurales, incidence élevée de la tuberculose et de
l'hépatite B et / ou C, présence enfin de plusieurs groupes et
sous-types de VIH.
I.1.3.3 Quand débuter le traitement ?
Dans le cadre des programmes de traitement
antirétroviral en situation de ressources limitées, l'OMS
recommande de débuter le traitement des adolescents et des adultes
infectés par le VIH dans les cas suivants :
+ Maladie à VIH de stade IV (Stade OMS) (SIDA clinique
quelque soit le nombre de CD4 ;
+ Maladie à VIH de stade I, II ou III (stade OMS), avec
un nombre de CD4 inférieur à 200/mm3 ;
+ Maladie à VIH de stade II ou III (stade OMS) avec un
nombre total de lymphocytes inférieur à 1200/mm3 ;
Les pays sont invités, chaque fois que possible,
à utiliser la numération des CD4 dans leurs programmes de
traitement antirétroviral, et à envisager l'emploi des
méthodes simples et peu coûteuses qui existent maintenant pour
pouvoir généraliser la pratique de la numération.
A la place du nombre total de CD4 (numération de CD4),
on peut utiliser le pourcentage de CD4. Un pourcentage de CD4 inférieur
à 15% correspond à une numération des CD4 inférieur
de 200/mm 3. Si la numération exacte des CD4 est impossible,
on peut aussi utiliser un nombre de lymphocytes totaux égal ou
inférieur à 1200/mm3 comme indicateur de la
décision thérapeutique en présence d'une maladie à
VIH symptomatique (c'est-à-dire) stade II ou III de l'OMS
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Si le nombre total de lymphocytes est mal
corrélé au nombre de CD4, associé au stade clinique, c'est
un marqueur utile de pronostic et de survie. La mesure de la charge virale (par
dosage).
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