2-2- MODELE D'ANALYSE
La formation continue est un levier ou un atout pour le
développement d'une entreprise. Elle permet d'acquérir des
compétences requises pour faire face à une situation nouvelle
dans le travail. Ce stock de connaissances générales ou
spécifiques, de savoir-faire, reçu lors de la formation continue
ne fait que renforcer de façon significative le capital humain d'un
individu. En effet, tout travailleur y compris les maitres artisans de la
mécanique automobile doivent fortement investir et renforcer
continuellement son capital humain afin d'optimiser ses capacités, en
évitant qu'elles ne se déprécient du fait de la
dévalorisation de ses connaissances. Pour notre étude, nous avons
choisi d'utiliser les modèles théoriques de Becker (1962) et de
Lucas (1988).
La théorie du capital humain développée
par Becker (1962), distingue deux formes de formation. En effet, il distingue
la formation permettant d'acquérir des connaissances
générales (écoles, centres de formation...) et la
formation offrant des connaissances spécifiques qui a lieu
généralement dans un lieu autre que les structures formelles.
L'auteur reconnait alors les limites de la formation initiale qui sont
liées notamment aux difficultés de la non prise en compte des
besoins en un instant T, du fait des avancées technologiques. Le capital
humain à travers sa forme qu'est la formation continue ou formation tout
au long de la vie vise l'acquisition des connaissances aussi
générales que spécifiques, le renforcement et le
perfectionnement des capacités des travailleurs.
Pour Becker, le capital humain est un actif, un patrimoine, un
stock de connaissances et d'expériences accumulées par un
individu tout au long de la vie par des investissements et susceptible de
procurer un revenu. En mettant un accent particulier sur le revenu d'une
personne qui se retrouve dans le processus de la formation continue,
élément du capital humain, l'auteur veut signifier que cette
formation a un impact sur l'aspect économique des travailleurs et d'une
entreprise. BOSSOU COMLAN Alexis, dans son mémoire de maitrise, soutenu
en 2014 à l'INJEPS, fait ressortir la définition du capital
humain selon l'OCDE, 1998. Selon l'Organisation, le capital humain recouvre
« l'ensemble des connaissances, qualifications, compétences et
caractéristiques individuelles qui facilitent la création du
bien-être personnel, social et économique. ». Cette
affirmation va parfaitement dans le sens de la pensée de Becker.
L'investissement fait par exemple par un mécanicien automobile pour
renforcer son capital humain à travers une remise à niveau, un
perfectionnement... dans le but de découvrir de nouvelles techniques de
travail engendrera certainement des bénéfices qui
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mécaniciens automobiles de la ville de Porto-Novo: état des
lieux et perspectives
peuvent se traduire par une augmentation notable de la
clientèle améliorant ainsi son chiffre d'affaire.
Selon le modèle de Lucas (1988), le capital humain est
perçu comme un stock de formation qui a un impact sur la
productivité de la main d'oeuvre en accroissant sa qualité. A
travers ce point de vue, l'auteur insiste sur l'enjeu que peut
représenter le capital humain dans des structures, entreprises... Avec
l'avènement de la mondialisation la demande devient de plus en plus
exigeante vis-à-vis de l'offre en termes de production et de
qualité. Il n'est pas rare de constater des entreprises perdre des
marchés à cause d'un déficit de personnel qualifié,
déficit de moyens de production modernes, ou encore d'un manque
d'organisation interne à l'entreprise. Le développement d'une
entreprise passe inévitablement par le renforcement du capital humain,
surtout par sa seconde forme qu'est la formation tout au long de la vie.
La théorie de ces deux auteurs ont un lien
étroit du moment où toute entreprise susceptible
d'améliorer le niveau de formation d'un individu augmenterait sa
productivité et, par conséquent, ses revenus futurs.
D'un autre côté, Lucas admet aussi qu'il y a
« un effet externe positif induit par l'accumulation individuelle du
capital humain » (Liechti, 2007, p.15). En effet, cet effet positif est
lié à une croissance économique durable qui provient des
résultats ou des fruits de la mise en oeuvre des compétences, du
savoir-faire techniques des travailleurs qui prennent le soin de renforcer
continuellement leur capital humain car pour lui : « A long terme, la
croissance ne peut être durable que si le capital humain peut se
développer sans limites ». Cette affirmation de Lucas a
été enrichie par Romer qui va plus loin en estimant : « un
accroissement ponctuel du stock de capital humain entraine une
accélération indéfinie du taux de croissance ».
(Temple, 2001, p. 62).
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