Chapitre I : Présentation du cadre du
travail
Ce chapitre est structuré autour du cadre
théorique, de la méthodologie, des difficultés
rencontrées et de la présentation de la zone d'étude.
I.1. Cadre théorique
Dans cette partie sont présentées, la revue de
la littérature, la problématique, les hypothèses, les
objectifs de l'étude et la définition des termes.
I.1.1. Revue de la littérature
Pour mieux cerner notre thématique, il est important de
parcourir toute la documentation disponible, relative aux débats en
cours sur le changement climatique, ses manifestations sur les activités
agricoles en général et en particulier sur la production de la
canne à sucre. Tout d'abord il faut noter qu'au niveau de la
littérature, deux principales thèses s'affrontent en
matière de réchauffement climatique :
y' La première soutient que le réchauffement
climatique actuel est naturel ;
y' la deuxième soutient que le réchauffement
climatique actuel est beaucoup plus lié aux activités
anthropiques.
Les tenants de la première thèse sont en
général les climato sceptiques c'est-à-dire sceptiques sur
la réalité d'un réchauffement climatique exceptionnel, son
origine humaine ou le fait qu'il ait des conséquences négatives.
Ces derniers ont signé en 1999 « l'Oregon petition » en
réaction au protocole de Kyoto (1997) visant à réduire les
émissions des gaz à effet de serre. Cette pétition
conteste que ces émissions puissent provoquer un réchauffement
catastrophique de l'atmosphère terrestre ou une rupture brutale du
climat. C'est dans cette optique que MARCEL (2005), explique que le
réchauffement climatique est un processus naturel et non humain. Il
démontre que le gaz à effet de serre n'est pas la cause du
changement climatique, les causes probables sont plutôt des
paramètres orbitaux bien établis à l'échelle
paléo climatique. SYUN-ICHI (ancien professeur de géophysique),
soutient cette idée en affirmant que : « la méthode
d'étude adoptée par le GIEC est déficiente à la
racine, ce qui entraîne des conclusions sans fondement. [...]
Contrairement à ce qu'affirme le GIEC, il n'y à ce jour aucune
preuve définitive que "la plupart" du réchauffement actuel soit
dû à l'effet de serre. [...] [Le GIEC] aurait dû
reconnaître que les variations climatiques passées ne devaient pas
être ignorées et donc que leurs conclusions étaient
très approximatives. Le terme "la plupart" dans leurs conclusions est
sans fondement. ». Quant à CLAUDE (géochimiste),
souligne que l'on ne connaît à peu près rien du rôle
du CO2 d'origine humaine dans le réchauffement climatique et que
d'autres facteurs sont bien plus importants : vapeur d'eau, formation des
nuages, nuages de poussières et activité volcanique. DAVID
(scientifique australien), estime
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que c'est le soleil qui est le véritable responsable de
l'évolution du climat. Cet auteur prédit contrairement au GIEC,
un refroidissement climatique au vu de l'évolution de l'activité
solaire ; BOB (paléoclimatologie), contredit également le GIEC en
rappelant que même les mesures de ce dernier, ne montrent aucun
réchauffement depuis 1998, et qu'au contraire les températures
mondiales semblent baisser. JOHN (ancien rédacteur des rapports du
GIEC), dit : « je ne vois venir ni la catastrophe qu'on nous annonce,
ni la preuve évidente que l'activité humaine doive être
mise en cause dans le réchauffement que l'on peut observer. Je vois
plutôt l'utilisation aveugle de modèles climatiques (utiles mais
qui ne sont jamais des "preuves") et la coïncidence entre augmentation de
la concentration en CO2 et réchauffement qui fonctionne de moins en
moins avec le temps ». Cet auteur veut montrer que le
réchauffement climatique n'a aucun effet négatif, et que l'homme
n'est pas à l'origine de ce dernier. TOMAS (météorologue
américain), s'oppose également à la théorie de
l'origine humaine du réchauffement climatique, en insistant sur la
dimension naturelle du phénomène. En 2007, il rappelle que «
rien de ce qui est en train d'arriver sur le plan climatique ne peut être
considéré comme anormal à la lumière de notre
connaissance des variations climatiques passées ». MICHAEL (ancien
directeur de la NASA), soutient cette idée sceptique au
réchauffement climatique en disant : « Je ne doute pas qu'il y
ait une tendance actuelle au réchauffement climatique. Je ne suis pas
sûr qu'il soit adapté de dire que le réchauffement
climatique est un problème qu'il faut combattre. Supposer que c'est un
problème, c'est supposer que le climat de la terre actuel est le climat
optimal, le meilleur climat que nous puissions avoir ou ayons jamais eu, et que
nous devons prendre des mesures pour qu'il ne change plus ».
Cependant, il faut noter que parmi les signataires de cette
pétition, la plupart ne sont pas des climatologues, mais plutôt
des scientifiques issus des spécialités qui de près ou de
loin concernent les différents domaines ayant une influence à
court, moyen ou long terme sur le climat telles que la géologie,
l'astrophysique, la glaciologie, la chimie etc.
La deuxième thèse est beaucoup plus
acceptée par le monde scientifique car les tenants de cette
dernière sont essentiellement les 600 climatologues qui se
réunissent périodiquement au sein du GIEC pour analyser la
tendance générale de l'évolution du climat. Les
différents rapports produits par ces différents scientifiques au
cours des deux dernières décennies tendent à montrer que
le réchauffement climatique actuel est le corollaire des
activités humaines à travers l'augmentation des gaz à
effet de serre. Ces climatologues ont pu démontrer scientifiquement le
lien qu'il y'avait entre le réchauffement climatique et l'accroissement
des gaz à effet de serre. Ainsi, GODARD et TABEAUD (2009), après
avoir
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fait l'historique de la variabilité climatique
notamment les variations rythmées du quaternaire, affirme par la suite
que d'importants changements ont marqué l'histoire de la planète,
des temps géologiques les plus reculés au réchauffement
contemporain. Il aborde ensuite l'indiscutable réchauffement du XX
siècle et estime une hausse des températures de l'ordre de
0,6°C pour l'ensemble de la planète depuis un siècle. Cette
hausse de température jusqu'à la seconde guerre mondiale
était principalement d'origine naturelle mais depuis 1976 elle ne peut
s'expliquer que par l'effet de serre additionnel d'origine anthropique. La
CCNUCC (1992), dans son article premier définit les changements
climatiques comme «des changements qui sont attribués directement
ou indirectement à une activité humaine altérant la
composition de l'atmosphère mondiale et qui viennent s'ajouter à
la variabilité naturelle du climat observée au cours de
périodes comparables». Cette convention montre ici une distinction
entre «les changements climatiques» attribuables à
l'activité humaine altérant la composition de l'atmosphère
et la «variabilité du climat» imputable à des causes
naturelles. Dans le même ordre idée, le GIEC (2007), explique dans
son 4ème rapport que : « les causes du
réchauffement climatique sont attribuables à 90% aux
activités humaines, et en particulier à la production massive de
gaz à effets de serre ». Dans son dernier rapport de 2013, le
GIEC alerte qu'à la fin du 21ème siècle,
l'augmentation de la température à la surface du globe
dépassera probablement 2°C et que la plupart des
caractéristiques du changement climatique persisteront pendant de
nombreux siècles même si les émissions de CO2 sont
arrêtées.
Dans tous ces débats, il ressort que l'opinion publique
mondiale est consciente de la réalité du changement climatique
et, qu'il soit d'origine naturelle ou humaine, ce dernier a des effets
néfastes sur l'activité agricole et de ce fait sur
l'activité de la canne à sucre.
D'autres chercheurs se sont aussi penchés sur la
question du changement climatique mais chacun l'aborde de sa manière.
C'est ainsi, qu'AMOUKOU (2009), a voulu expliquer la perception paysanne des
changements climatiques dans un village du bassin du fleuve Niger à
travers l'abandon par les populations des certaines activités
socioculturelles (festivités de jouissances) dû au déficit
alimentaire mais aussi et surtout à travers les phénomènes
climatiques extrêmes (sécheresse, inondations, famines) qui
viennent perturber les écosystèmes ces dernières
années ; MAHAMAN DODO (2012), explique également que dans le
village de Sabarou, les changements climatiques se perçoivent à
travers les variations des paramètres climatiques. Mais leurs
manifestations se font ressentir à tous les niveaux sur le vécu
quotidien des populations. Les secteurs les plus touchés sont
l'agriculture et l'élevage. Quant à SITHOU RANI (2012), montre
qu'en dehors des variations des paramètres climatiques et les
indicateurs de début de saison de pluies, les manifestations des
changements
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climatiques se font sentir également sur le vécu
quotidien des populations. L'état actuel de la végétation
et de la faune dans cette zone connait une forte dégradation, et la
température entraine la fonte de semis, une réduction de la
production et l'échaudage des cultures. En abordant ce sujet, MAMAN
(2010), explique que la faiblesse de la pluviométrie, l'augmentation de
la température et le vent sont à l'origine de
l'assèchement, la salinité et l'ensablement de la cuvette de
Guidimouni véritable creuset de la production maraichère. Il
explique que la combinaison de ces trois phénomènes conduit
à l'assèchement des cultures en plein cycle
végétatif. Cette peine perdue engendre découragement et
désespoir chez les maraichers de cette localité ; BOUBACAR
(2011), expose le phénomène du changement climatique à
travers la baisse des ressources en eau dans la commune de Tagazar. Il explique
que ces dernières connaissent une baisse consécutive aux grandes
sécheresses des années 70 et 80, et une baisse de la
pluviométrie dans la plus grande partie du département de
Fillingué. Ce phénomène conduit à la
dégradation de la composition floristique, certaines espèces sont
menacées de disparition et d'autres sont en régression. BATIONON
(2009) et BOIGNI (2011), ont tenté d'analyser les incidences du
changement climatique sur l'activité maraichère au Burkina Fasso;
ils ont démontré dans leurs travaux que l'accroissement de la
température et du gaz carbonique (CO2) dans un contexte du changement
climatique, pourrait remettre en cause la pratique des cultures
maraichères. MAMAN (2007), parle de l'évolution climatique qui se
caractérise ces dernières années par un retard dans
l'installation de la saison des pluies ,un prolongement de la saison
sèche et par conséquent un rétrécissement de la
saison des pluies, des périodes retours de pluies fort prolongées
,des températures maximales et minimales de plus en plus
élevées des vents forts, une fréquence accrue des
sécheresses et une variabilité notoire des cumuls des
précipitations interannuelles. Le PDC (2012) de la commune rurale de
Doungou, montre que cette commune était jadis située dans la zone
soudanienne, mais aujourd'hui avec les effets anthropiques sur la nature, le
phénomène du changement climatique se fait de plus en plus sentir
; notamment à travers les différentes manifestations sur
l'ensemble du système productif agro-sylvo-pastoral, dont les
principales causes sont entre autres la coupe abusive du couvert
végétal, la disparition de plus en plus de certaines
espèces végétales, les feux de brousse etc.
Ces chercheurs ont d'une manière ou d'une autre voulu
expliquer le changement climatique non seulement à travers la variation
des certains éléments du climat (précipitations, vent,
température), la perception paysanne, mais aussi et surtout à
travers ses différentes manifestations sur les activités
socio-économiques de la population. La canne à sucre, objet de
notre étude n'a pas fait l'objet de plusieurs études, mais on
peut retenir entre autres celles
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d'OUMAROU (2012), qui montre que la canne à sucre exige
beaucoup plus d'humidité, il estime que plus de 15 à 20 camions
quittent le Dallol Maouri (lieu de sa production) pour Niamey chaque semaine
pendant la période des grandes récoltes (Décembre-Mars).
Mais la production est encore traditionnelle, toute fois, elle est rentable car
elle permet non seulement de prendre en charge les besoins familiaux de
premières nécessités (denrées alimentaire
santé, scolarité), mais aussi ouvre des perspectives vers les
grandes réalisations (véhicules, commerce, pèlerinage
à la Mecque etc.). MAMAN (2014), définit le producteur paysan
comme une personne qui gère une ferme ou un jardin pour commercialiser
ou consommer sa production agricole. Il montre qu'à Wacha79% des
producteurs maraichers n'ont été à l'école, ni
fréquenté des centres d'alphabétisation ; 13% ont
fréquenté l'école primaire jusqu'au CM2 et seulement 8%
des exploitants ont été jusqu'en seconde. Ce qui n'est pas sans
conséquence sur la pratique du maraichage dans cette zone. Le rendement
moyen par hectare de la canne à sucre dans le site maraicher de Wacha
s'élève à 15t / ha et que la canne à sucre est
chère au début et vers la fin de la récolte avec un prix
de "Kai "(unités de 10) variant de 1000f à 1500f au début
et 1500f à 7500f à la fin de la récolte. En
évoquant la culture de la canne à sucre au Brésil, CLAIRE
(2011), montre que la culture de celle-ci aurait tendance à lutter
contre le réchauffement climatique. C'est donc une double victoire
écologique pour cette plante, déjà cultivée pour
produire un carburant vert très utilisé dans ce pays. Il ajouta
qu'en effet, le remplacement des végétations naturelles par des
champs de culture provoque une augmentation moyenne de la température de
1,55° C, une diminution de l'évapotranspiration de 0,60
millimètre par jour et un albédo augmenté de 1,73 %, alors
que leur remplacement consécutif par des cultures de cannes à
sucre abaisse la température de 0,93° C, augmente
l'évapotranspiration de 0,43 millimètre par jour et augmente
l'albédo de 0,20 %.« C'est une situation gagnant-gagnant
potentielle pour le climat, utiliser la canne à sucre pour faire marcher
les véhicules réduit les émissions de carbone, tandis que
la faire pousser abaisse la température de l'air local
» conclut-il. Il est donc important de continuer à utiliser
des champs déjà en place pour la culture de la canne à
sucre, plutôt que de réquisitionner de nouvelles terres, encore
sauvages. Save the children (2008), écrit dans son rapport
d'enquête sur la sécurité alimentaire des ménages
dans le département de Kantché que la zone sud du
département en particulier la commune rurale de Doungou
bénéficie d'un potentiel d'irrigation notamment des cuvettes et
bas-fonds fertiles avec des nappes phréatiques peu profondes et
très favorables au maraichage. Tous les groupes socio-économiques
sont engagés dans cette activité. Ceci contribue de façon
significative à leur alimentation par consommation des fruits et
légumes ayant des hautes qualités organoleptique. Le
maraîchage est la principale
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source de revenu pour les ménages et freine ainsi
l'exode rural. La canne à sucre et les autres produits maraîchers
sont exportés à l'intérieur du pays et vers le Nigeria.
HAROU (2011), dans ses travaux, a voulu montrer que la commune rurale de
Doungou regorge d'énormes potentialités et que l'agriculture
irriguée ou de contre saison joue un rôle capital sur le plan
économique, alimentaire et socioculturelle des populations. En plus, la
canne à sucre est la principale activité dans cette zone et la
production est estimée à 3.240.000 tonnes par an. Cette culture
fait la spécificité de Doungou, en ce sens, elle fait la
fierté des populations grâce aux revenus
générés. Cependant, l'activité de la canne à
sucre ou le maraîchage d'une manière générale est
confronté a certaines contraintes d'ordre physique (assèchement,
ensablement, salinisation etc.) et d'ordre technique et organisationnel (manque
d'encadrement et des structures) qui risqueront de compromettre cette grande
activité qui faisait la fierté de population de cette zone.
WAZIRI (1988), à travers son étude intégrée d'un
type de paysage sahélien a exposé avec nostalgie, les contraintes
et les potentialités de?kwari?de wacha ainsi que son importance dans un
environnement sahélien. Cette étude a mis en évidence le
schéma de l'occupation du milieu et les différents
problèmes que rencontrent les paysans, elle a recommandé la
nécessité d'aménager cet espace agricole et d'assurer la
vitalité de ce site. En abordant la culture de la canne à sucre,
il démontre qu'il y'a même abandon des cultures
céréalières au profit de cette activité. Il estime
sa production moyenne à 216 tonnes sur 3 hectares en1984. Dans ses
travaux, WAZIRI (2000), aborde cette fois-ci l'importance des cultures de
contre saison tant sur le plan agricole, social qu'économique dans le
sud de la région de Zinder tout en soulignant ses principales
contraintes. Parlant de la culture de la canne à sucre, il explique que
cette dernière est pratiquée sur les sites où les
problèmes d'eau sont ressentis avec moins d'acuité, en d'autres
termes où les conditions hydriques les permettent. Ainsi, les parcelles
sont disposées de façon à ce que chaque exploitant puisse
accéder à la zone de bas-fonds plus humide où la nappe
phréatique est subaffleurant .C'est aussi dans cette dernière que
sont plantées les cultures les plus exigeante en eau ou celles qui
supportent d'avantage d'humidité. Elle est généralement
réservée à la canne à sucre et à la banane.
La production cannière est estimée à 25510,7 tonnes dont
90,39% est commercialisable. La FAO (2014), dans les fiches techniques de base
destinées aux techniciens agricoles, rapporte que la canne à
sucre a besoin d'un sol profond ,meuble, riche en humus, en
éléments fertilisant, et suffisamment humide. La canne à
sucre exige beaucoup de lumière pour sa croissance et pour la formation
de saccharose. Son mode de plantation consiste à mettre à plat
dans les fonds des sillons les boutures en files simples ou doubles puis
recouvrir 2 à 5cm de terre fine .La première irrigation doit
avoir lieu le jour de la plantation
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ou le lendemain avec100m 3/ha d'eau, la
deuxième irrigation 8 à 10 jours après la première
,la troisième 3 semaines après la seconde et l'irrigation se
poursuivit toutes les 3 semaines avec 100 m3/ha .Dans la pratique
,le moment de la récolte est fonction de l'âge de la canne : 12
à 14 mois pour les cannes vierges et 12 mois pour les repousses. ADAMOU
(2014), explique dans ses travaux qu'au Niger, l'expérimentation de la
canne à sucre qui a eu lieu à Tillakaina s'est
déroulée en deux phases complémentaires. D'abord sur
convention passée entre le gouvernement du Niger et l'IRAT (institut de
la recherche en agronomie tropicale) d'octobre 1968 à janvier 1975 puis,
depuis cette date par l'INRAN (Institut national de recherche agronomique du
Niger). En 1979, la superficie plantée en canne à sucre au Niger
était de 3540 ha pour une production de 190.085 tonnes soit un rendement
de 53,695 kg /ha. En 2003, dans un bilan national de production cannière
de 207.893 tonnes, la région de Zinder s'est retrouvée avec 82,3%
du tonnage produit. Cette zone est la principale pourvoyeuse du marché
de la canne à sucre et ceci grâce aux nombreux bassins de
production qu'elle regorge dans sa partie sud. Au Niger la
variété cultivée est le saccharum officinarum renfermant
ainsi la canne verte et la canne violette. Cette espèce est
appelée aussi "canne de bouche". Cette plante contribue de façon
efficace à la protection de l'environnement. Ses racines s'enfoncent
dans le sol à plus de deux (2) mètres et facilitent
l'infiltration de l'eau, les feuilles desséchées tombent et
fertilisent le sol alors que les tiges protègent le sol contre
l'érosion éolienne. Parlant des atouts socio-économiques,
il explique que même si à Jambirgi la production de la canne
à sucre demeure encore traditionnelle, les paysans sont unanimes quant
à sa rentabilité. Elle permet non seulement aux producteurs de
subvenir aux besoins alimentaires de leurs familles mais aussi d'organiser des
cérémonies et même faire des réalisations. Pour la
saison 2012, la commercialisation de la canne à suce a permis aux
exploitants d'engranger globalement une somme estimée à
36.579.500f. Cependant, le site de la production cannière de Jambirgi
est aujourd'hui menacé par les phénomènes de changement
climatique qui risqueront de compromettre cette grande activité.
Tous ces auteurs ont tenté d'expliquer le mode de
production de la canne à sucre, son rôle socio-économique
et écologique notamment dans la protection de l'environnement contre les
aléas climatiques. Toutefois, ces derniers n'ont pas
évoqué clairement les effets du changement climatique sur cette
activité. Notre modeste contribution portera sur la perception du
changement climatique sur cette activité.
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