Introduction générale
En raison de ses multiples répercussions sur les
milieux naturels et sur les activités humaines, la question de la
variabilité et des changements climatiques est placée depuis
quelques temps au centre des préoccupations de divers acteurs du
développement (scientifiques, ONG, décideurs politiques...) dans
le monde. Le phénomène s'accélère et la
Communauté scientifique est convaincue de l'ampleur du problème
et de la nécessité d'en étudier toutes les facettes (MALAM
ABDOU KARAMI, 2014).
L'Afrique est considérée comme la région
la plus vulnérable aux effets des variabilités et changements
climatiques, du fait notamment de la fragilité de son économie et
de ses faibles capacités d'adaptation et de résilience. En 2007,
le GIEC avait notifié qu'au cours du XXIème siècle, le
réchauffement climatique allait être plus important en Afrique
qu'au niveau mondial. Il estimait que l'augmentation de la température
moyenne entre 1980/1999 et 2080/2099 pourrait atteindre 3 à 4°C sur
l'ensemble du continent africain, soit 1,5 fois plus qu'au niveau mondial. De
plus, le GIEC prévoit également une élévation de
température de l'ordre de 1 à 1,5°C dans les zones semi
arides d'Afrique Sud Saharienne, à l'horizon 2025. Le continent africain
dont le taux d'émission des gaz à effet de serre est le plus
faible (< 4%) est ainsi présenté comme le continent le plus
exposé aux chocs climatiques qui s'annoncent (IPCC, 2007 in
ABDOU BAGNA, 2014). Les différentes simulations
réalisées par le GIEC (2007) démontrent que le changement
climatique va surtout affecter l'agriculture des pays en voie de
développement. A travers l'histoire, cette agriculture a quand
même montré une grande capacité d'adaptation aux conditions
changeantes, avec (ou sans) une réponse consciente des agriculteurs et
des chercheurs du domaine.
Cependant, les modifications imposées par le climat
dépassent souvent les limites d'une adaptation autonome, d'où la
nécessité de politiques adéquates de soutien aux
agriculteurs face aux changements (Iglesias et al. 2007 in
ABDOU BAGNA, 2014). Les zones humides sont parmi les
écosystèmes les plus vulnérables au changement climatique.
La dégradation et la perte de ces milieux sont plus rapides que celles
de tout autre écosystème (GIEC, 2007). Selon les
différents scénarii climatiques, celles-ci pourraient être
touchées par les modifications des régimes des
précipitations, des sécheresses, des tempêtes et des
inondations plus fréquentes ou plus intenses. Alors que ces espaces
constituent une source des produits alimentaires, stockent le carbone,
régulent les flux hydrologiques, stockent l'énergie et jouent un
rôle critique pour la biodiversité (MALAM ABDOU KARAMI, 2014).
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Le Niger, situé au coeur du Sahel dont la population
est à plus de 80% rurale souffre des effets néfastes des
changements climatiques. En effet, l'agriculture comme l'élevage qui
constituent la base de l'économie du pays, évoluent
malheureusement dans un milieu physique en dégradation, résultat
surtout de ces changements climatiques. Ce qui constitue un problème
épineux pour le développement, surtout du monde rural. La
population rurale perçoit ces changements climatiques à travers
les impacts de ces derniers sur leurs activités économiques. En
effet, la baisse des pluies, les fortes chaleurs, les vents violents...
influent considérablement les différentes activités
économiques (agriculture, élevage...) des paysans (SITHOU,
2012).
Ainsi, la zone d'étude regorge d'énormes
ressources naturelles, les ressources en eau de cette dernière sont
constituées essentiellement d'importantes eaux souterraines de la Korama
dont le niveau statique de la nappe ne dépasse guerre les 10
mètres, et les cuvettes parsemées ça et là tout au
long de la Korama (PDC, Doungou, 2012). L'agriculture est constituée des
cultures maraîchères et pluviales. Les cultures
maraîchères sont constituées essentiellement de la
production de la canne à sucre, qui procure d'importants revenus aux
populations. Cette zone constitue un véritable bassin de la production
de cette denrée, mais aujourd'hui, avec les effets anthropiques sur les
terroirs, le phénomène du changement climatique se fait de plus
en plus sentir sur cette activité à travers les
différentes manifestations telles que le démarrage tardif ou le
rétrécissent de la saison des pluies, les inondations, les vents
violents, les fortes chaleurs, etc. Les impacts de ces risques climatiques sur
cette activité sont multiples et multiformes.
Cependant, pour mieux analyser ce phénomène, un
intérêt a été porté sur l'impact du
changement climatique sur la culture de la canne à sucre dans cette
zone. Le présent travail comprend quatre(4) chapitres :
y' le premier présente le cadre du travail et la
méthodologie,
y' le deuxième porte sur la culture de la canne à
sucre,
y' le troisième aborde la perception paysanne du
changement climatique,
y' le quatrième analyse l'impact du changement climatique
sur la culture de la canne
à sucre et les stratégies d'adaptation paysanne, y'
enfin le cinquième expose les résultats et discussion.
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