4.2 Stratégies d'adaptation paysanne au
changement climatique
Afin d'optimiser et de maintenir leur production à un
niveau satisfaisant dans le contexte actuel du changement climatique, les
producteurs de la commune rurale de Doungou font recours à diverses
stratégies d'adaptation. Ces dernières sont
étudiées en vue d'apprécier leur efficacité et la
durabilité de leur mise en oeuvre dans la lutte contre le changement
climatique.
52
4.2.1. Association
De nos jours les paysans abandonnent progressivement la
monoculture au profit de l'association. Ainsi, dans la cuvette de Doungou, la
canne à sucre est surtout cultivée en association avec la courge
(photo 14. a), de l'oignon (photo 14. b) et de la tomate qui sont des
espèces répondant aux mêmes conditions climatiques et
édaphiques que la canne à sucre. Les raisons
évoquées par les exploitants sont que l'association permet
d'économiser non seulement le temps et l'énergie mais aussi et
surtout de faire une utilisation rationnelle de l'eau car cette dernière
permet d'éviter un double arrosage (arroser la canne, et arroser les
plantes associées), surtout avec les puits traditionnels qui tarissent
vite. Elle permet aussi de minimiser le risque lié à la mauvaise
récolte de la canne à sucre ces dernières années
imputable au phénomène du changement climatique. Mais,
l'association présente des limites dans la mesure où la canne
à sucre ne peut se produire que sur un sol argilo-limoneux très
humide (Tabo), elle ne peut donc être associée avec
n'importe qu'elle plante surtout celles qui se cultivent sur un sol
léger tels que le poivron, la pomme de terre, qui de nos jours
génèrent beaucoup de revenu à la population.
![](Perception-du-changement-climatique-sur-la-culture-de-la-canne--sucre-dans-la-cuvette-de-Doungou-27.png)
Photo 14: a . Canne associée avec la courge b . Un
paysan associe la canne avec l'oignon Cliché : I. Anass
(2015)
4.2.2. Irrigation de complément
La canne à sucre exige beaucoup plus d'humidité
(OUMAROU, 2012).Mais suite aux irrégularités de la
pluviométrie et à la forte chaleur qui viennent handicaper cette
activité surtout ces dernières années, les producteurs
procèdent à l'irrigation de complément qui consiste
à augmenter la fréquence d'arrosage surtout pendant la saison
sèche et chaude. Cette
53
fréquence varie en fonction de l'humidité du
site. C'est ainsi que dans les sites de Doungou Haoussa et de Garin Gao, cette
fréquence est d'une fois chaque deux (2) jour tandis qu'à Kabori
où la nappe phréatique est affleurant cette fréquence est
de deux (2) fois par semaine au maximum. Mais ces derniers temps, cette
opération est perturbée par le tarissement des puits
traditionnels surtout pendant la période de forte chaleur.
|