§3. La désintégration de l'URSS et la
fin de la guerre froide
Bien des auteurs ont évoqué les raisons à
la base de laquelle l'effondrement de l'empire communiste devenait
inévitable. Mais principalement les raisons les plus fatales de cette
chute sont d'ordre idéologique, économique et politique.
Tshimpanga en évoquant la raison politique il s'est
plus penché du côté des pays de l'union qui revendiquaient
leur autonomie. En effet, vers la fin des années 80, l'URSS était
confrontée à des vastes mouvements de revendication autonomistes,
beaucoup des peuples soviétiques découvrent qu'ils n'ont
été dans l'union que par la pesanteur de l'histoire,
c'est-à-dire, par la volonté des puissances qui sortaient
victorieuses au terme de la 2e guerre mondiale.
Les pays baltes (l'Estonie, la Lettonie et la Lituanie)
annexés en 1940 par Staline Joseph avec la complicité d'Hitler,
étaient beaucoup plus avancés que les autres républiques
dans les revendications autonomistes. Les trois républiques
européennes de l'URSS (Ukraine, Moldavie, et Biélorussie)
réclamaient elles aussi leur droit à la différence. Il en
est de même de trois républiques du cocase, situées plus au
Nord de l'Union soviétique (la Géorgie, l'Arménie et
l'Azerbaïdjan)94.
C'est ainsi qu'à la fin de 1991, dit l'auteur,
l'éclatement de l'URSS était devenu évidente. 13 des 15
Etats formant l'URSS avaient abandonné l'union, la Russie restait
finalement seule et devenait l'Etat successeur qui
93 Tshimpanga Matala, K., cours cité,
inédit
94 Idem
finit par détenir la majeur partie des forces
économiques (usines, industries...), l'autorité politique et tels
moyens militaires de l'ancienne union soviétique. La Russie
héritait ainsi de la puissance soviétique.
Maurice Vaisse quant à lui, en parlant de la
dislocation de l'empire soviétique, affirme que cette dislocation est
due à une triple crise :
1. Crise idéologique : car le rôle dirigeant du
communisme est non seulement remis en cause, mais le PC russe se voit
même interdire toute activité après le putsch marqué
;
2. Crise économique : en raison de la
désorganisation de l'économie soviétique qui a
été prise notamment par l'inflation, le déficit
budgétaire, l'endettement extérieur... ;
3. Crise politique : car l'engagement des réformes
démocratiques déstabilise le pouvoir soviétique et
démontre son incapacité à se réformer sans changer
radicalement de système : Mikail Gorbatchev, devenu président de
l'Union et apprécié à l'étranger (prix Nobel de la
paix 1990), peine à arbitrer l'affrontement entre conservateurs et
partisans des reformes et doit abandonner son poste de secrétaire
général du PCU (Parti Communiste de l'Union
Soviétique)95.
La fin de la guerre froide est caractérisée par
plusieurs avènements selon que soutient l'auteur. Cependant certains
auteurs disent que la fin de la guerre froide a lieu en 1989, car, disent-ils,
c'est à cette année qu'il y a eu chute de mur de Berlin qui
était considéré comme symbole de la division du monde en
deux camps idéologistes. D'autres soutiennent que c'est 1992, car c'est
en cette année que l'URSS s'était effondrée, elle qui
alimentait de plus en plus ce conflit latent.
Notons avec Maurice vaisse que, il faut remonter à 1985
pour saisir les origines immédiates de la fantastique
accélération de l'histoire, évidente depuis 1989. En fait,
toutes les bases sur lesquelles le monde a vécu non seulement depuis
1945, mais même depuis 1917, sont
95 Vaisse, M. op.cit., p. 181
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ébranlées. Les conséquences de la seconde
guerre mondiale sont effacées ; l'Allemagne unifiée et le Japon
sont redevenus des puissances. Le communisme chancelle et l'économie du
marché parait triompher partout. L'union soviétique, craint
à un repli généralisé, éclate en plusieurs
républiques. A la faveur de la fin de la guerre froide, les tensions
s'apaisent ; le modèle occidental de la démocratie parlementaire
s'étend, mais avec la résurgence du fait
national96.
Ainsi, se termine notre deuxième chapitre, nous disons
que la fin de la guerre froide a inauguré une ère nouvelle dans
les relations internationales. Le système international devient
décrispé, mais la victoire est certaine dans le camp capitaliste,
les USA peuvent désormais prendre la direction du monde en tant que
puissance dominante.
96 Maurice, V., op.cit., p. 169
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