§2. L'équilibre stratégique
Très souvent la notion de l'équilibre intervient
toujours dans les
études de Relations Internationales, s'agissant de
l'équilibre des forces ou des puissances, de l'équilibre
stratégique et de l'équilibre de terreur. Ces trois notions
s'avoisinent toujours et souvent se nourrissent. S'agissant de
53 Mwayila, T., op.cit., p. 88
ces deux dernières, elles sont très proches et
parfois se complètent. Nous avons quant à nous,
préféré les étudier séparément
malgré qu'elles semblent être une même notion et difficile
à séparer.
Dans les écrits géopolitiques de Pascal Gauchon
et Jean-Marc Houissoud, lorsqu'ils expliquent les cent mots de la
géopolitique, ils n'en sont pas passés sans faire allusion
à la notion de l'équilibre stratégique. Ils expliquent
l'équilibre stratégique dans le sens de l'adversité, ils
disent que c'est une situation dans laquelle aucun acteur ne dispose d'un
avantage décisif certain sur ses adversaires54.
Selon ces auteurs, un équilibre peut, dans un sens
large (d'explication du concept équilibre), exister par l'existence de
moyens équivalents dans deux camps opposés, mais être aussi
en théorie induit par le territoire. Lorsqu'aucun des adversaires ne
peut espérer vaincre sur le terrain de l'autre.
En matière stratégique, le concept
d'équilibre a connu son ère de gloire du temps de la guerre
froide, sous le président Dwight D. Eisenhower. Il posait comme principe
que les Etats-Unis devraient à tout prix maintenir une parité des
moyens, notamment nucléaires, avec les soviétiques. C'est le
concept central de la notion de dissuasion.
Le maintien de cet équilibre est difficile dans la
mesure où il n'est pas seulement quantitatif, mais aussi
influencé par les évolutions techniques. Par ailleurs, il est
difficile de déterminer les conditions d'un équilibre global car
les moyens et les et les ressources de deux camps sont rarement
équivalents, les conceptions stratégiques différentes et
les conditions de l'affrontement variables. Il est compliqué aussi par
l'ignorance des moyens exacts de l'adversaire. Cela a valu à la course
aux armements, la qualification de « stratégie névrotique
» dans la théorie des relations internationales. D'autres parlent
« d'impuissance de la puissance de la puissance », chacun devant
assumer des dépenses militaires considérables sans perspective de
servir des arsenaux. La supériorité militaire sans
54 Gauchon, P., et alii, op.cit., pp. 24-25
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équivalent des Etats-Unis depuis la fin de la guerre
froide a conduit à une remise en cause de la stratégie de
l'équilibre. Ils cherchaient au contraire à accentuer le
déséquilibre en leur faveur à fin de prévenir
l'émergence d'une puissance concurrente. Allusion faite à la
Chine55.
La notion de l'équilibre stratégique est
tellement vaste, elle cherche son explication dans la détention des
armes concurrentes, et la stratégie de démonstration pour se
faire prévaloir. Ceci fera objet enfin, de notre dernier paragraphe.
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