1.2. Validation empirique de la
théorie du « supply-leading »
La première validation empirique de la relation entre
la finance et la croissance et mieux de la mise en exergue du sens de
causalité a été inspirée de King et Levine (1993a),
leur analyse est réalisée sur une période de 30 ans allant
de 1960 à 1989. Ils arrivent à la conclusion que le
développement financier influence significativement la croissance
économique. Cependant ces résultats ont été
beaucoup critiqués car les données en coupe transversale sont
moins pertinentes pour l'analyse de la causalité que des données
en séries temporelles.
Un grand nombre d'étude ont suivi l'analyse de King et
Levine (1993), analyse utilisant d'autres modèles
économétriques pour donner un contenu robuste à l'analyse
du lien entre la finance et la croissance économique dans les
études récentes.
Unalmis (2002) examine la direction de la causalité
entre le développement financier et la croissance économique en
Turquie en utilisant la causalité au sens de Granger dans un
modèle à correction d'erreur. L'analyse s'étend sur la
période 1970-2001 et montre qu'à court terme à l'exception
de certains indicateurs, la causalité va du développement
financier à la croissance économique. Leur étude montre
aussi qu'à long terme il existe une causalité bidirectionnelle
entre la finance et la croissance économique.
Wadud (2005) analyse une relation de long terme entre le
développement et la croissance économique pour trois pays de
l'Asie du Sud dont le Pakistan, l'Inde et le Bangladesh. Ils utilisent une
modélisation de vecteur autorégressif pour évaluer la
relation de long terme. L'étude montre que les modèles à
correction d'erreur résultats indiquent que la causalité de
Granger entre le développement financier et la croissance
économique va de la finance à la croissance.
Calderon et Liu (2002) en utilisant le test de
décomposition de Geweke (1982) sur des données reparties sur 109
pays développés et industrialisés allant de 1960 à
1994. L'analyse montre qu'en général le développement
financier conduit à la croissance économique. Cependant la
causalité de Granger du développement financier vers la
croissance et inversement coexistent. Ils concluent à travers leurs
résultats que la finance contribue plus à la croissance dans les
pays développés que dans les pays en voie de
développement. Christopoulos et Tsionas (2004) approfondissent l'analyse
en prenant en compte non seulement les données en coupe transversale et
temporelle sur un échantillon de 10 pays, ils testent la
causalité à l'aide d'un modèle de cointégration
multivarié en panel. Les résultats soutiennent l'hypothèse
d'une causalité à long terme qui va du développement
financier à la croissance.
En Afrique subsaharienne, la liste restreinte des
études ont validé la relation de causalité du
développement financier à la croissance. Ainsi dans une
étude de la relation pour le cas de l'UEMOA AKA (2010) montre sur la
période de 1961 à 2005 et à l'aide des tests de
cointégration et de causalité au sens de Granger, qu'il existe
une relation de long terme stable entre le développement financier et la
croissance économique. Les résultats expliquent que la
causalité va de la finance vers la croissance pour 3 pays et une
causalité à double sens dans le cas de 5 pays. La
particularité de son étude c'est la construction d'un indice
synthétique du développement financier à partir de la
méthode d'analyse en composante principale, il explique cela par le
problème de forte corrélation des indicateurs financiers.
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