I.2.2. Le Sud Soudan
Située à l'ouest de la corne de l'Afrique de
l'est, le Soudan du Sud possède la vingtième plus grande
superficie de l'Afrique avec un territoire de 619 745 km2. Le Soudan du Sud est
encadré au nord par le Soudan, à l'ouest par la République
centrafricaine, à l'est par l'Éthiopie, et au sud par le Kenya,
l'Ouganda et la République démocratique du Congo.
Le Soudan du Sud, officiellement
République du Soudan du Sud est un pays d'Afrique
orientale dont la capitale est Djouba. Il est souvent appelé, par
anglicisme, le Sud-Soudan. À la suite du
référendum d'autodétermination organisé du 9 au 15
janvier 2011, le Soudan du Sud a fait sécession de la République
du Soudan le 9 juillet 2011. Malgré la reconnaissance immédiate
de l'État, des litiges subsistent quant au tracé définitif
de la frontière.
Le gouvernement sud-soudanais a publié l'ébauche
d'une Constitution provisoire, dans laquelle le nom de l'État est
Republic of South Sudan. Cette dénomination a été choisie
pour des raisons de facilité d'usage parmi plusieurs autres
propositions, comme « Nouveau Soudan », « République du
Nil », «Equatorie» (en référence à
l'ancienne Équatoria), « Koush » (en référence
à l'antique Royaume de Koush) ou « Djouwama » (Juwama), ce
dernier nom étant construit à partir des premières
syllabes des trois capitales régionales, Djouba, Wau et Malakal.
L'anglais est seule langue officielle selon l'article 6 de la constitution.
Les dissensions entre le nord du Soudan, à
majorité musulmane, et le sud à majorité chrétienne
et animiste, sont apparues au lendemain de l'indépendance du Soudan
anglo-égyptien proclamée en 1956. En effet, le gouvernement
central de Khartoum revint sur les promesses d'autonomie au sein d'un
État fédéral qu'il avait faites aux populations de la
région. Une mutinerie d'officiers sudistes déclencha la
Première Guerre civile soudanaise qui dura 17 ans, de 1955 à
1972. Ce premier conflit prit fin à la suite des accords signés
à Addis-Abeba en Éthiopie, qui accordèrent finalement au
Sud-Soudan un certain degré d'autonomie.
Mais en 1983, le colonel Gaafar Nimeiry au pouvoir à
Khartoum depuis son coup d'État de 1969, décide
unilatéralement d'étendre au droit pénal, le domaine du
droit musulman qui était cantonné depuis la colonisation au droit
personnel. Ce fut l'élément déclencheur de la Seconde
Guerre civile qui embrasa le pays pendant vingt-deux ans. La rébellion
était menée depuis le début par l'Armée populaire
de libération du Soudan (APLS) dirigé par John Garang, un
vétéran de la première
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guerre civile. Elle était largement soutenue par les
États-Unis. Malgré la scission de son mouvement en 1991, Garang
maintint la lutte contre le régime de Khartoum qui, après le coup
d'État du général Omar al-Bashir en 1989, s'orienta de
plus en plus vers l'idéologie islamiste.
Après un conflit sanglant (deux millions de morts
recensés) qui provoqua également le déplacement de quatre
millions de civils et désorganisa la production vivrière au point
de déclencher une terrible famine en 1998, un cessez-le-feu fut
signé entre les protagonistes en 2002, consolidé trois ans plus
tard, le 9 janvier 2005, par un accord de paix signé à Naivasha,
au Kenya.
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