1-2-2- Travaux relatifs aux bidonvilles
Plusieurs auteurs ont travaillés sur ce concept de
bidonvilles. C'est le cas de :
François Aballea pour qui : « ce terme est
née au Maghreb dans les zones portuaires de Casablanca au temps des
splendeurs coloniales » etadopté pour signifier l'habitat
précaire et insalubre. Ce terme selon R. Descloitre, apparaît pour
la première fois sous la plume d'A. Berque en 1936. Ce concept prend
d'autres noms dans d'autres pays relativement à leur langue et signifie
autres choses. Par exemple l'anglais parle de « slums » (taudis),
« shantytowns » (villes déchets), « squatter settlements
et substandard settlements » (établissements d'occupants
illégaux et établissements ne répondant pas aux normes) ;
le Brésil parle de « Favelas ». Dans la langue
française le terme bidonville est utilisé pour signifier des
établissements irréguliers illicites,
sous-intégrés, marginaux, incontrôlés,
spontanés, non planifiés, clandestins, anarchiques.
15Philippe Braud, Sociologie du Politique,
2008
16Dominique chagnollaud, « Science Politique
», 2010 17Dominique memmi, Engagement Politique,
1985
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LA PARTICIPATION POLITIQUE DANS LES BIDONVILLES : LES
CAS DE NEW-TOWN AEROPORT ET DE NEW-BELL DOUALA
Farouk Benatia19(1980), qui renvoie, le bidonville
à : « ce quartier isolé, aux abords de la grande ville
établi sur un terrain choisi pour sa discrétion et non pour ses
avantages urbanistes, composés d'habitations précaires ou barack
de planches de tôles, démuni d'eau courante,
d'électricité, de gaz de ville, d'égouts, de routes
goudronnées, et échappant en quelques sortes à la gestion
municipales ». Cette définition évoque ici la position
géographique, la nature de construction, les matériaux de
construction, l'accès aux services de base ou infrastructures de base.
Cependant, elle n'est pas exhaustive et n'épuise pas la
réalité urbaine du bidonville selon Belaadi Brahim (2001).
Jean Marc Ela20(1983), qui en étudiant la
ville en Afrique noire a abordé le concept de bidonville. Pour lui, il
est la résultante de la manière donc a été
pensée la ville en Afrique noire, le phénomène de
migration qui repose sur les facteurs attractifs de la ville. Mus par le mirage
urbain, ces individus se déplacent massivement vers les villes,
accroissant ainsi la population urbaine qui n'est plus en adéquation
avec les infrastructures, les ressources de ce nouveau milieu et l'offre
d'emploi ; quand bien même certains en ont, le revenu n'est pas de nature
à leur permettre de supporter le mode de vie urbain. C'est ainsi que ces
derniers s'entassent dans les bas-quartiers, quartiers pour petits peuples, les
bidonvilles où l'urbanisme fait défaut, quartiers pour
travailleurs sous-payés ou à faible revenu, où se vivent
la misère, l'insalubrité, une forte pression
démographique, l'insécurité, l'impraticabilité des
routes en saison pluvieuse. L'auteur laisse également entendre que ce
sont des zones « où les hommes sans espoir n'ont pour
évasion que les débits de boissons » ; zones de
prostitution, des inégalités, d'habitats spontanés,
d'accès insuffisant à l'eau, inondation. « Les formes
d'habitation traduisent les niveaux de différenciation sociale
»21
Motaze Akam22(1991) s'appuyant sur les travaux de
Jean Marc Ela, conçoit les bidonvilles comme les lieux des travailleurs
sous-payés, d'entassement des milliers de jeunes qui ont fait de la
migration urbaine leur stratégie de survie, de la misère urbaine.
Se caractérisant par des cagibis en tôle rouillé, l'habitat
traditionnel, la poubellisation, les contraintes d'eau potable,
d'énergie électrique, les encombrements humains dans les rues.
Les chambres où s'observent la promiscuité, la cherté de
la vie, la famine, les inégalités et injustices sociales.
19 Farouk benatia, Alger, Agrégat ou
Cite, Rheghaia, sned,1980, PP226
20Ela Jean Marc, la ville en Afrique noire,
Karthala, paris, 1983 P71-99
21Ela Jean Marc, op cit
22Motoze AKAM, Sociologie de Jean Marc Ela : les
voies du social, l'Harmattan, Paris, 2011 P56 - 57
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René23 Dumont (1991) à son niveau
aborde le concept de bidonville en ces termes :
« Les plus démunies, en ville sont à
tel point privés de ressources que quoique l'on fasse, pour essayer de
construire des logements économiques, leur pris de revient les rendra
pour eux inaccessibles. Ils peuvent bien sûr-ils le font chaque jour-se
bâtir eux-mêmes des logements « spontanés »
grâce aux ressources locales.»
Ainsi, à son sens, ce qui justifie le nom de
bidonvilles ce sont : les ruelles fort étroites qui descendent vers ce
marais sont déjà en saison sèche24 plein de
boue, il n'ya pas d'égouts, ni de latrines.
Les bidonvilles, habitats des populations à faibles
revenus pour Philippe Bissek25(1994), renvoient à la
conséquence classique de l'exode rural. Ces zones échappent au
contrôle des pouvoirs publics et ont pour corollaires partout où
elles se manifestent :la taudification, l'insalubrité et la
promiscuité. Les bidonvilles constituent la réponse à un
problème identique : accueillir et abriter les populations à
faibles revenus ou sans revenu du tout ; on y retrouve toutes les formes de
construction (tentes, maçonneries, poteries, embarcation panneaux de
bois, prise, poto-poto, qui font appel à la récupération
et ils trouvent leur assise presque toujours dans les zones impropres à
la construction `marécages, escarpement...)
Au Cameroun, à l'occasion d'un atelier sous
régional de la méthodologie sur programme participatif
d'amélioration des bidonvilles, le ministre du développement
urbain et de l'habitat laissait entendre que les bidonvilles sont dans ces
quartiers notamment la très forte prévalence du paludisme, du
VIH/SIDA et des maladies hydriques, le taux de déperdition scolaire
élève et la dépravation des moeurs et abus de toutes
sortes » Clobert Tchatat26. Que retenir donc da la
participation politique dans les bidonvilles ?
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