5-2- DESAFFECTION POUR LA POLITIQUE, PARTIS POLITIQUES
ET FAIBLE IMPLICATION DE LA POPULACE DANS LA GESTION DE LA CHOSE
PUBLIQUE.
Certes l'incompétence et le défaut de culture
politique apportent une compréhension de cet investissement insuffisant
de la populace ; toutefois ils ne sont pas exhaustifs. Puisque d'autres
éléments, pourvus de sens méritent d'être
évoqués ici. Il s'agit de la désaffection jumelée
au désintérêt et les partis politiques.
5-2-1- Désaffection, désintérêt
pour la politique
La philosophie nous enseigne que l'individu (Homme dans son
jargon), se caractérise par sa singularité, sa
subjectivité (ses choix et préférences), sa
liberté. Bref, par sa marge de manoeuvre, car il est avant tout un
acteur (au sens de Merton). En rapport avec notre travail, il apprécie
aussi la scène politique et décide de prendre part ou pas
à ce qui s'y passe. Ce qui nous appelle à observer le tableau
ci-dessous :
111 Sciences Sociales, Citoyenneté et Comportements
Politiques, p.148 112Gaxie (daniel), op.cit.
Rédigé et défendu par : NANTCHA
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LA PARTICIPATION POLITIQUE DANS LES BIDONVILLES : LES
CAS DE NEW-TOWN AEROPORT ET DE NEW-BELL DOUALA
Tableau 15 : raisons de la non implication et
pourcentage
Raisons de
non
implication
|
Par
désintérêt
|
Par manque de moyens
|
Par
découragement
|
Autres
(manque de temps)
|
Total
|
Effectif
|
74
|
50
|
41
|
10
|
178
|
%
|
41%
|
28,08%
|
23,03%
|
5,61%
|
100%
|
Source : par nos soins
Ce tableau permet de répertorier quelques raisons
avancées par ces habitants à la question de savoir pourquoi ils
ne participaient pas aux autres activités politiques de leurs quartiers
; et à nous de constater que le désintérêt l'emporte
sur les autres raisons. Pour avoir plus de précisions, nous sommes
allés auprès d'eux pour les interviewer quant' à pourquoi
ils ne s'intéressaient pas à la vie politique. C'est ainsi que le
chef du quartier New-Town III nous relata que :
« La mairie ne répond pas favorablement aux
doléances des populations, c'est pour cela qu'ils ne sont pas
très actifs politiquement »
C'est aussi ce que pense le chef d'antenne d'ELECAM douala
IIème :
« Nous rencontrons beaucoup de difficultés
dans les bidonvilles, parce que de manière général ils ne
croient plus en la politique »
Egalement, cette ménagère explique son
découragement et son désintérêt en ces termes :
« Nos jeunes d'aujourd'hui ne s'intéressent
qu'à de l'argent, tout le monde y va pour en tirer un profit et non pour
écouter les problèmes qui y sont exposés afin de
débattre pour en tirer des solutions »
Cet autre anglophone justifie son désintérêt
par :
« There is always war among the opposition during the
eletorial vote, which causes heatred»
Une quinquagénaire pour sa part ne soutient que :
« Ça ne me nourrit pas »
De plus, certains expliquent cette désaffection par le
fait qu'ils ne se sentent pas pris en compte. En se basant sur le concept de
démocratie, en tant que système qui confie le pouvoir au peuple,
ils estiment que leurs voix ne comptent pas. En effet, même si dans
certains quartiers il existe des espaces de concertation, ce ne sont pas tous
les habitants qui y sont conviés. Plus encore, cette forme de
concertation se limite au niveau du quartier,
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CAS DE NEW-TOWN AEROPORT ET DE NEW-BELL DOUALA
puisqu'il n'y a pas d'espace public113 (entendu
comme le lieu de production et d'échange public d'arguments sur les
affaires de la cité, aussi, il est communication entre les divers
interlocuteurs que sont les hommes politiques et les citoyens « ordinaires
») entre les quartiers de la mairie114. Comme pour dire que le
pouvoir ne leur appartient pas. Nous pouvons donc dire que ce
désintérêt et cette désaffection tire ses sources de
l'histoire commune de ces quartiers ; allant dans le sens
d'Hirschman115 (1983) pour qui :
« La participation politique des individus est
fonction des différents types de déceptions qu'ils peuvent
être amenées à connaitre »
Cette insuffisante implication serait liée à
l'apathie de ces populations à l'égard de la chose publique. Quel
peut être la responsabilité des partis politiques ?
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