Conclusion du Chapitre
L'objectif de ce chapitre a été
d'évaluer les facteurs institutionnels de l'exclusion bancaire au
Cameroun. A l'issu de cette évaluation, il ressort que, la concentration
des banques vers les zones urbaines au détriment des zones rurales
constitue un facteur significatif de l'exclusion bancaire au Cameroun. En
effet, nos résultats indiquent que, des 201 guichets bancaires que
compte le Cameroun, 61.19% sont localisés entre Yaoundé et
Douala. Cette forte concentration vers les grandes villes marginalise du
système bancaire les populations vivantes en zones rurales. Outre ce
facteur, nous avons également trouvé la réglementation.
Cependant, il ne s'agit que de certains éléments de la
réglementation qui exacerbe l'exclusion bancaire. Parmi ces
éléments nous distinguons, le coût de crédit, les
exigences en termes de garanties et les documents à fournir. Leur niveau
élevé est de nature à exacerber la dite exclusion. Par
ailleurs, l'analyse économétrique que nous avons menée
nous indique, le nombre de banques et le nombre de guichets sont
également des déterminants institutionnels de l'exclusion
bancaire au Cameroun. En effet, il a été démontré
qu'un accroissement du nombre de banques ou de guichets réduit le nombre
d'exclus bancaire dans la mesure où, cette accroissement
bénéficie aux populations qui n'étaient jusque-là
pas bancarisées. Enfin, cette analyse nous a montré que, le
rationnement de crédit dû à une offre insuffisante de
liquidité explique également l'exclusion bancaire au Cameroun.
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Conclusion de la deuxième partie
Il a été question dans cette partie
d'identifier les fondements théoriques des facteurs institutionnels de
l'exclusion bancaire d'une part, et d'autre part, d'analyser empiriquement ces
facteurs institutionnels de l'exclusion bancaire au Cameroun. A l'issu de notre
analyse, il ressort théoriquement que, la sélection de la
clientèle à partir des asymétries d'information qui
aboutissent au rationnement de crédit et à la discrimination de
certains ménages explique l'exclusion bancaire. En outre, certains
travaux ont mis en évidence les effets pervers de la
réglementation en termes d'exclusion bancaire. Il a s'agit des
coûts de crédit, des documents à fournir et l'exigence de
garanties. Ces approches théoriques ont également abouties
à la découverte de l'exclusion géographique. Cette
dernière étant expliquée comme les difficultés
d'accès aux services bancaires suite à l'éloignement des
guichets ou à leur insuffisance dans un milieu considéré.
L'évaluation empirique de ces facteurs qui en a suivie renseigne que,
la concentration du réseau bancaire au Camerounfavorise les
ménages vivants en milieux urbains au détriment des
ménages vivants en milieux ruraux. En effet, 61.19% des guichets
bancaires sont situés entre Yaoundé et Douala. S'agissant de la
réglementation, il ressort que, les coûts de crédit, les
exigences en termes de garanties et la documentation à fournir sont
très élevés. Ainsi, les ménages sont très
souvent incapables de satisfaire ces besoins et se trouvent de faite exclus du
système bancaire. Par ailleurs, le nombre de banques, et de guichets
déterminent l'exclusion bancaire des populations. En effet, lorsqu'il
existe un grand nombre de banques ou de guichets, les ménages encore
exclus ont une probabilité plus accrue d'être bancarisés.
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