Section 2 Les barrières Institutionnelles de
l'exclusion Bancaire : Justifications Théoriques
Certaines barrières institutionnelles servent
d'entraves ou génèrent l'exclusion bancaire. Pour mieux ressortir
ces facteurs institutionnels de l'exclusion bancaire, nous mettons en
évidence d'une part, la réglementation et d'autre part, les
autres facteurs institutionnels.
1.
Les barrières Institutionnelles de l'exclusion Bancaire : La
réglementation
La réglementation des activités bancaires, est
également susceptible de créer ou de renforcer l'exclusion
bancaire (Avom et Bobbo, 2014 ; De Boissieu et Couppey-Soubeyran, 2013 ;
Beck et al. 2006 ; Washington, 2006 ; Barth et al. 2004). L'analyse faite par
Avom et Bobbo (2014), sur l'exclusion bancaire montre que, certains
éléments tels que : les coûts administratifs, les
coûts liés au crédit et les exigences de garanties
renforcent cette exclusion.
a. Les coûts administratifs
Les coûts administratifs matérialisent les
différentes charges supportées par les clients des banques afin
de se conformer aux formalités administratives qui donnent droit aux
produits et services bancaires. Dans cette perspective, la
réglementation bancaire, en l'occurrence les exigences en
matière de documents à fournir par les clients, a un effet direct
sur les obstacles que les banques imposent à leurs clients et limite
d'autant l'accès aux services qu'elles offrent à une certaine
catégorie de la population (Avom et Bobbo, 2014 ; Demirguc-Kunt et
Klapper, 2012 ;Beck et al. 2008).
Parmi ces barrières, les adultes plus jeunes citent le
coût, l'éloignement et les documents à fournir comme
obstacles par ailleurs, la distance qui les sépare d'une banque est
invoquée comme principal obstacle par les adultes vivant en milieu
rural(Demirguc-Kunt et Klapper, 2012). C'est dire que, ces coûts
s'identifient en termes de documents à fournir tels que : une
pièce d'identité officielle (carte d'identité nationale
ou passeport en cours de validité), des justifications de domicile
(facture d'électricité ou d'eau ou de téléphone),
des justifications de revenu (bulletin de salaire, titre de patente en cours de
validité), des montants minimum à disposer pour l'ouverture d'un
compte que ne disposent pas toujours les ménages (Avom et Bobbo, 2014)
et enfin les coûts liés à l'éloignement.
b. Les coûts de crédit
Les coûts de crédit relèvent
essentiellement des conditions de banque. Ils représentent l'ensemble
des charges susceptiblesd'être supporté par l'emprunteur. Ils sont
une fonction décroissante de la demande de crédit. Ainsi, lorsque
ces coûts sont élevés, ils sont de nature à
décourager une bonne partie de la population à demander les
financements bancaires c'est-à-dire, à les exclure du
système financier dont l'une des conséquences s'apprécie
par l'insuffisance des crédits accordés (Avom et Bobbo, 2014).
c. Les exigences de garanties
Un nombre important d'individus n'a pas accès au
crédit bancaire car, ne peut satisfaire les exigences des banques en
termes de garanties analysent Avom et Bobbo (2014). Il arrive parfois que les
garanties exigées sont soit équivalentes soit supérieures
au montant du prêt demandé. Ainsi, la valeur des garanties qui est
soumise à la discrétion des banques est fonction du profil du
client et du risque auquel s'expose la banque. Il est à cet effet
possible de constater qu'un ménage peut solliciter un crédit.
Seulement, les cautions ou les garanties qui lui sont demandées, il ne
peut les satisfaire et renonce par conséquent à sa demande. Cet
état d'insatisfaction conduit au refus du crédit
sollicité. Et aboutit ainsi, à une difficulté
d'accès. Cependant, vu la définition de l'exclusion bancaire que
fait Gloukoviezoff (2004), il apparait clairement que, l'insatisfaction en
termes d'exigences de garanties, aboutit au refus du crédit et donc
à l'exclusion bancaire.
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