1.3. Hypothèses
En milieu rural, les structures de prise en charge de la
malnutrition aiguë sévère avec complication sont
éloignées des populations qui doivent payer plus cher pour s'y
rendre. Aussi, les soutiens de l'État et des partenaires sont
acheminés vers les structures en milieu rural à partir du milieu
urbain avec un certain coût. Ce qui suppose que « La prise en
charge de la malnutrition aiguë sévère avec complication
serait donc globalement plus couteuse en milieu rural qu'en milieu
urbain. »
1.4. Présentation générale du
Mali sur le plan sanitaire
Suivant la loi 02-049/AN RM du 22 juillet 2002 portant loi
d'orientation sur la santé au Mali, le système de santé
est organisé de façon pyramidale en des niveaux central,
régional et subrégional. Chaque niveau présente des
organes de gestion de la santé et des prestataires de soins (cf. au
schéma ci-dessous).
v Le niveau central :Il
est placé sous l'autorité et la tutelle du ministère
chargé de la santé et est constitué sur le plan
gestionnaire par le cabinet du ministre, le secrétariat
général du ministre et les services centraux ; et sur le
plan de prestation de soins de sept (7) Centres hospitaliers Universitaireset
hôpitaux nationaux de troisième référence.
v Le niveau régional ou niveau
intermédiaire : Il est représenté par 9
régions sanitaires qui sont placées sous l'autorité
administrative du Gouverneur de région et l'autorité technique de
la Direction nationale de la santé qu'elles représentent. Les
Directions régionales de la santé y sont les organes
gestionnaires et sept(7) hôpitaux régionaux constituent les
structures de prestations de soins.
v Le niveau subrégional ou
opérationnel : Il est composé de soixante-cinq (65)
districts sanitaires, l'équipe cadre du district sanitaire inclut un
médecin-chef de district qui est sous l'autorité administrative
du Préfet du cercle et technique de la Direction régionale de la
santé qu'elle représente, et le personnel du Centre de
Santé de Référence (CSRéf) ou Hôpital de
district.
Par ailleurs, dans but de rapprocherles services de
santé des populations afin d'atteindre les objectifs du concept des
soins de santé primaire, mille cent dix-sept (1117) Centres de
Santé communautaire (CSCom) dirigés par les communautés,
contribuent à la promotion de la santé et à l'offre de
soins de santé.
Malgré les progrès enregistrés avec
certains indicateurs santé, la situation sanitaire du Mali reste encore
précaire. Le rapport d'évaluation de la mise en oeuvre du Plan
Décennal de Développement Socio-Sanitaire (PDDSS 1998-2011) a
souligné en 2010,l'évolution tant bien que mal desdits
indicateurs dans le cadre de l'atteinte des Objectifs du Millénaire pour
le Développement. Les résultats de ce rapport ont
étécorroborés par ceux del'Enquête
Démographique et de Santé de l'année 2012-2013.
Ainsi, le taux d'insuffisance pondérale chez les
enfants de moins de 5 ans est passé de 26,7% en 2006 à 25,5% en
2012 et celui de la couverture vaccinale des enfants de 12-23mois
(Rougeole), de 68,4% en 2006 à 71,7% en 2012. Dans cette même
lancée de couverture en troisième dose du couple de vaccin
antidiphtérique, antitétanique et anticoquelucheux le pays a
enregistré une diminution des indicateurs de 72,1% en 2006 à
63,1% en 2012. Sur le plan de la lutte contre la mortalité infantile et
infanto-juvénile, les efforts ont permis de passer respectivement de
95,8%o en 2006 à 56%o en 2012 et de 190,5%o en 2006 à 95%o
en 2012.
Pour ce qui concerne la santé maternelle, le taux de
mortalité maternelle a été amélioré de 464
en 2006 à 368 pour cent mille naissances vivantes en 2012, celui des
soins prénatauxa connu une baisse de 70,4% en 2006 à 49,1% en
2012. Des efforts doivent toujours être consacrés à
l'accouchement assisté bien que le pays ait enregistré une
augmentation de tauxde 49% en2006 à 56% en 2012 et aussi à la
maitrise de la natalité le taux de prévalence contraceptive
(femmes en union) ayant passé seulementde 6,9% en 2006 à 10,3% en
2012 ; quant au VIH/SIDA, il constitue toujours un problème de
santé publique avec une prévalence quia baissé de 1,3% en
2006 à 1,1% en 2012.
La crise sécuritaire et politique au Mali depuis 2012,
a eu des impacts négatifs sur la réalisation des Objectifs du
Millénaire pour le développement (OMD). Ces impacts
négatifs se sont traduits principalement par des pertes d'acquis
économiques et sociaux, ainsi que par un manque à gagner des
actions de développement.
Dans
le domaine de l'alimentation et de la nutrition, la situation au Mali est
dominée par une forte prévalence de la malnutrition qui constitue
un problème de santé publique. Le taux proportionnel de
mortalité dû à la malnutrition au Mali est de 56%. Pour
faire face à ces nombreux problèmes de nutrition qui affectent la
population, la Division Nutrition(DN) a été mise en place au sein
de la Direction Nationale de la Santé (DNS). Cette division est
chargée de définir les orientations stratégiques en
matière de nutrition, d'élaborer les normes et procédures
en matière de nutrition, d'assurer la coordination des actions des
différents intervenants dans le domaine de la nutrition, de participer
à la formation et à la recherche en matière de formation,
d'assurer le suivi et l'évaluation des programmes de nutrition, de
veiller à l'intégration de l'approche genre dans les programmes
de nutrition.
Ainsi, sous l'égide du Ministère de la
Santé et de ses partenaires, la Division Nutrition de la Direction
Nationale de la Santéa élaboré le Plan Stratégique
National pour l'Alimentation et la Nutrition (PSNAN). L'objectif
général du PSNAN est d'améliorer la cohérence et
l'efficacité des politiques et programmes sectoriels ayant un impact
direct ou indirect sur l'alimentation et la nutrition des populations en vue de
réduire la mortalité.Dans cette lancée, un protocole
national de prise en charge de la malnutrition aiguë a été
élaborépour permettred'atteindre des objectifs du PSNAN à
travers la coordination et l'harmonisation des actions de prise en charge de la
malnutrition aigüe.
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