CONCLUSION
Les relations
internationales, terme désignant les rapports
qu'entretiennent entre eux les États souverains et les nations,
connaissent actuellement une transformation relativement profonde. En
même temps que subsistent nombre de problèmes internationaux
liés aux effets retard de la décomposition des empires, la
montée de l'Asie suscite l'espérance des uns et
l'inquiétude des autres, et le Moyen-Orient n'est toujours pas en paix.
D'un côté, rongé par une soif
démesurée de puissance régionale, l'Iran ne tarde à
affirmer sa passion (de reconfiguration du Moyen-Orient) en se dotant d'une
technologie nucléaire ; et de l'autre côté, les
Etats-Unis éprouvent toujours de la difficulté à
définir leur rôle en dehors d'une puissance qui cherche son objet.
On est cependant bien loin du monde d'avant 1914. Plusieurs révolutions
technologiques nous en éloignent, autant que les bouleversements
politiques, les transformations stratégiques, la croissance
économique, l'explosion démographique.
Au regard des tous ces faits marquant, l`analyse de relations
américano-iraniennes, dans le contexte de la présente cogitation,
sert de base pour jeter un pont dans les relations torpillées entre les
deux Etats ; afin de les libérer dans le carcan du ghetto. C'est
dans ce sens-là que notre préoccupation a porté sur les
préoccupations suivantes :
§ Pourquoi les relations américano-iraniennes
reposent-elles sur un dilemme?
§ Comment les Etats-Unis et l'Iran entendent-ils sortir
de ce dilemme?
En réaction, nous avons émis les
hypothèses suivantes :
§ Les relations américano-iraniennes reposeraient
sur un dilemme parce qu'une succession de conflits et d'incidents - allant de
la « révolution iranienne de 1979 » en
passant par le « dossier des activités nucléaires
» jusqu'aux « enjeux géostratégiques de
chacun » - auraient conduit à l'impasse les relations
entre les deux ; ce qui fait que, leurs relations oscillent entre rupture
et négociation.
§ Le rétablissement de relations prometteuses, au
sein de la sphère politique des deux États, supposerait le
respect des principes du droit international et des engagements issus de
l'accord du 14 juillet 2015 d'une part, et la construction d'une vision
orientée vers l'homogénéité adaptatrice d'autre
part.
Par conséquent, nous nous sommes assigné un
double objectif :
§ Desceller les germes qui concourent au paradoxe de
relations américano-iraniennes ;
§ Offrir aux deux Etats les moyens de base pouvant
obstruer les péripéties survenues au cours de leurs relations et
qui ont servies de base du dilemme de leurs relations.
Pour vérifier nos hypothèses, nous nous sommes
servis de la méthode dialectique matérialiste en suivant le
protocole descriptif des quatre lois opérationnalisées
ci-dessus.La collecte des données de ce travail s'est faite au moyen de
la technique documentaire, couplée de l'analyse de contenu.
Grâce à la méthodologie appliquée,
il se dégage ce qui suit :
§ En dépit de l'ambivalence
(coopération/conflit) qui fait surface dans les relations
américano-iraniennes, ce qui cause de l'épouvante entre les deux
Etats sont d'une part, les séquelles de la révolution iranienne
et la divergence de vue quant au nucléaire iranien ; et d'autre
part les ambitions géostratégiques de chacun.
Après le contrecoup de la révolution iranienne,
les Etats-Unis voient dans le nucléaire iranien, l'ambition d'Iran
à se doter d'armes nucléaire. Cette considération,
couplée aux ambitions géostratégiques de chacun, donne du
tonus dans la dissension de relations des deux Etats. La dissimilitude des
ambitions des deux acteurs font d'eux des ennemis de tous les temps.Ces
désastres n'ont pas pourtant empêché les deux Etats
à négocier sur un certain nombre des points ; dont
l'aboutissement est la fameuse signature de l'accord nucléaire du 14
juillet 2015. Cependant, cet accord - bien qu'étant un pas
décisif dans les relations américano-iraniennes - n'offre pas
jusqu'à ces jours la possibilité de la normalisation de relations
entre les deux Etats.
§ Nonobstant cette ligne de conduite, les deux Etats se
voient l'un et l'autre comme une éventualité pour résoudre
un certain nombre de leurs problèmes.Cependant, l'indignation qui
règne dans la sphère politique des deux Etats n'offre pas de
l'espoir pour atteindre les objectifs que chacun de deux Etats s'assigne. Mais
cela n'est pas pour autant impossible.Des spécialistes de relations
américano-iraniennes pensaient promptement que la signature de l'accord
nucléaire du 14 juillet donnerait la possibilité d'atteindre ce
vieux rêve suspendu au sommet d'Himalaya. Certainement, leurs
réflexions n'avaient pas tort, mais elles manquaient plutôt de la
finesse.
C'est pourquoi, le présent support se cantonne à
proposer une grille de lecture autre que ce qu'a fait ses
prédécesseurs. Il le fait sous forme d'exhortation. Les
recommandations suivantes méritent une considération
particulière :
o Pour la République Islamique
d'Iran : celle-ci doit tout d'abord observer les engagements
découlant du Plan d'Action Global Commun ; convaincre les
États-Unis, les pays du Golfe et Israël de sa bonne foi dans
la poursuite de sa politique étrangère; légitimer ses
actions; dépasser les rivalités civilisationnelles et enfin se
comporter à bon élève dans le respect des principes et
valeurs universelles de la démocratie.
o Pour les Etats-Unis : ils
doivent d'abord traiter l'Iran en pays souverain, puis le retirer de la liste
des pays de la ligne de mire de sa politique étrangère ;
cesser de se comporter en rival réel et éviter d'adopter
à tout moment de sanctions à l'égard de la
République Islamique d'Iran ; traiter l'affaire
israélo-palestinienne avec beaucoup plus de circonspection ; et
enfin, éviter de faire de l'Islam le pire de toutes les
civilisations.
Ces recommandations s'adressent aussi bien aux Etats-Unis
qu'à l'Iran, et portent sur la mise en place d'une meilleure
planification et coordination des actions au sein de la sphère
politique des deux Etats. Elles soulignent enfin le besoin de développer
des nouveaux comportements ou modes de conduite de la politique
étrangère. Si elles ne répondent pas à tous les
défis identifiés dans ce travail, on peut estimer que leur mise
en oeuvre aura un prix et fera un pas substantiel à la normalisation de
relations américano-iraniennes.
N'étant pas une parole d'évangile le
présent travail n'est qu'une oeuvre humaine qui doit souffrir de
quelques imperfections ; nous prions ainsi à tout chercheur
ultérieur - prétendant aborder cette matière dans ce
même angle d'idée - de pouvoir nous compléter en vue de
rendre cette démarche plus efficac
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