II. L'inflation
L'inflation est un phénomène, ou un processus
qui se manifeste par des variations aux niveaux des prix de biens et services
et d'une baisse généralisée de la valeur de la monnaie.
C'est une variable qui est en relation étroite avec le taux
d'intérêt et qui joue un rôle paradoxal sur les
marchés.
Plusieurs études antérieures mettent en
évidence la relation des fluctuations boursières et celle de
l'inflation comme (lintner, 1973)qui constate qu'il n'y a pas de
corrélation entre les taux de variation annuelle des prix et l'indice du
cours boursier.
(fisher, 1930) stipule que le taux nominal de la
rentabilité d'un actif financier, tel que les actions, est égal
à la somme de l'inflation anticipée et du taux réel de
rentabilité de l'action.
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Son raisonnement se base sur le fait que l'inflation pousse
les cours boursiers vers la hausse. Mais cette logique est remise en cause car
à court terme l'inflation a des effets néfastes sur les
entreprises qui n'arrivent pas à ajuster correctement leurs prix et
leurs marges par rapport aux différentes situations. Donc, l'inflation
aura souvent à court terme un effet négatif sur les cours en
bourse.
(FAMA, 1981) montre que la relation empirique entre les taux
nominaux de la rentabilité des actions et l'inflation est
négative. L'introduction d'une variable économique, telle que le
taux de croissance du PIB ou de la production industrielle dans les
régressions se traduirait par des résultats conformes à
l'identité de Fisher. Ainsi est née l'hypothèse dite proxy
de Fama .
III. Le risque de taux de change
Les entreprises sont confrontées au risque de change
lorsqu'elles effectuent des opérations commerciales ou
financières en devises. Ce risque est lié à la
volatilité des devises sur le marché des changes.
Le risque de change peut être défini comme
étant le risque d'un décaissement plus élevé ou
d'une entrée d'argent moindre dus à l'utilisation d'une monnaie
différente de la devise domestique.
« Le risque de change est le risque de perte lié
aux fluctuations des cours de monnaie »1, il est
supporté par les participants en position de change2. Toute
fluctuation défavorable des taux de change risque de se
répercuter négativement sur les flux futurs espérés
par l'acteur en position.
En fait, la position (donc le risque de change) peut
être générée, soit par une activité
commerciale (import/export) avec l'étranger, soit par une
activité financière en devises, soit en fin par le
développement multinational de l'entreprise.
Un aperçu de l'environnement du marché des
changes, et plus particulièrement de ses différentes composantes
et des régimes qui coordonnent les fluctuations des monnaies entre
elles, permet de mieux appréhender le sujet.
Ces fluctuations de monnaies peuvent affecter l'entreprise sur
deux niveaux :
- les opérations d'exportation et d'importation
comportent généralement des délais de paiement ou de
règlement. Pendant ces délais, les fluctuations de change peuvent
affecter de
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façon sensible le montant des factures converties en
monnaie nationale : ce risque est appelé risque de
transaction.
- une variation des taux de change d'une monnaie par rapport
à une monnaie étrangère peut affecter la
compétitivité des produits, les rendant plus ou moins chers pour
les acheteurs étrangers selon que le pays dévalue ou
réévalue sa monnaie : ce risque est appelé risque
de compétitivité.
Le risque de change est le risque financier que supporte une
entreprise suite à l'impact des fluctuations non anticipées des
taux de change affectant sa situation financière et économique et
comporte deux principaux volets. La première catégorie de risque
de change est le risque transactionnel. Il est communément défini
comme étant l'effet des variations des taux de change sur les flux
monétaires entre le moment où la transaction est engagée
et le moment où elle est payée. Ce risque est
généralement à court et moyen terme et plus facile
à couvrir par des produits financiers adéquats puisque les termes
du contrat sont connus à l'avance. La deuxième catégorie
plus difficile à couvrir est le risque opérationnel. Ce dernier
est l'effet des variations inattendues des taux de change sur les flux
associés aux actifs et les passifs non monétaires et affecte donc
le prix de vente, les intrants de production ainsi que les concurrents.
Les études antérieures relient
généralement 1'exposition au risque de change au niveau des
ventes à l'étranger mesuré par le ratio d'exportation et
au niveau de la couverture. Dans l'étude de (Jorion, 1991), l'exposition
au risque de change a été reliée au niveau des ventes
à l'étranger et les résultats obtenus confirment bien
l'existence d'une relation significative et positive pour l'ensemble de
l'échantillon étudié.
Selon (Mun, 2007)qui a procédé à une
investigation au cours de la période 1990 à 2003, il a
remarqué que le taux de change élevé augmente la
volatilité du marché boursier local, mais il diminue la
volatilité des marchés boursiers américains. Les
fluctuations élevées des taux de change réduisent la
corrélation entre les marchés des Etats unis et les
marchés boursiers locaux.
Dans le même contexte, (Adjasi, 2008) a utilisé
un modèle GARCH multi varié pour détecter les
asymétries dans le mécanisme de transmission de volatilité
entre les prix d'achats d'actions et les taux de change pour les pays G7 sur la
période de 1979-1999. Leurs résultats obtenus
21
ont montré que les variations de taux de change ont eu
un impact direct sur l'évolution future des prix d'achat d'actions.
IV. L'impact des variables macroéconomiques sur le
rendement boursier
La littérature a montré la relation existante
entre le taux d'intérêt, le taux de change et le rendement
bancaire. Une quantité considérable d'études de recherche
peut démontrer la relation entre le marché boursier et les
variables macroéconomiques. Dans les périodes récentes, un
certain nombre d'études portent sur la relation dynamique du
marché boursier avec le taux de change et le taux
d'intérêt.
(Modigliani, 1971) Et (Mishkin, 1977) indiquent que les taux
d'intérêt plus bas augmentent le prix des actions qui, à
son tour conduit à une augmentation de l'investissement des entreprises.
Normalement, un faible taux d'intérêt entraîne des flux de
capitaux plus élevés pour le marché boursier dans
l'attente d'un taux de rendement plus élevé où un taux
d'intérêt élevé encourage davantage
l'épargne, les banques et réduit le flux de capitaux vers les
marchés boursiers en conséquence. L'étude de (Fama, 1977)
révèle la relation inverse entre le rendement des actions
ordinaires et les taux des bons du Trésor.
(Mukherjee, 1995) a étudié l'association des
cours boursiers à Tokyo Stock Market avec un ensemble de variables
macroéconomiques, l'étude suggère une relation positive
entre le prix d'achat d'actions et l'offre de monnaie, le cours des actions et
la production industrielle, le cours des actions et le taux de change.
En se fondant sur les données les plus récentes
couvrant Septembre 2000 à Septembre 2010, l'étude de (Muazu
Ibrahim, 2014) s'est focalisé sur les effets des variables
macroéconomiques sur les rendements du marché boursier en
utilisant l'approche multidimensionnelle de cointégration et le
modèle de correction du vecteur d'erreur de Johansen (VECM) où il
a présenté des preuves d'une relation à long terme entre
les variables macroéconomiques et les rendements des actions. Les
résultats de test de causalité de Granger n'ont toutefois pas pu
établir la causalité de toutes les directions entre les variables
macroéconomiques et les cours boursiers et que la littérature
antérieure qui a trouvé la causalité entre la série
peut être trompeuse. Les résultats des deux fonctions de
réponse aux impulsions et décomposition de la variance montrent
que, parmi les variables macroéconomiques, les chocs de l'inflation, la
masse monétaire et le taux de change n'expliquent pas une proportion
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importante de l'erreur de la variance des rendements
boursiers, mais leurs effets persistent pendant une longue période.
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