9.5.2 Survol sur les
Méthodologies de crédit
Les IMF pratiquent une ou plusieurs méthodologies pour
offrir leurs produits financiers ou autres. Celles en vigueur actuellement
sont : le crédit direct ou individuel (CD), le groupe solidaire (GS), la
banque communautaire (BC), la mutuelle de solidarité (MS), la caisse
populaire (CP) (CEPALC, 2005).
La CEPALC (2005) retient que la méthodologie de
crédit direct ou individuel (CD)
pratiquée par les IMF a des techniques de crédit qui se
rapprochent plus aux techniques de crédit bancaire classique. Les
prêts sont approuvés après la visite d'un agent de
crédit dans le milieu des microentrepreneurs afin d'évaluer leur
moralité et leur capacité de remboursement. L'agent de
crédit effectue une analyse réelle de l'activité
économique financée et du risque encouru. En
général, les clients ayant remboursé en respectant le
calendrier établi sont éligibles pour un nouveau crédit,
souvent d'un montant plus grand (après réexamen du dossier). Les
IMF utilisant une approche de crédit direct individuel offrent des
prêts d'un montant plus élevé que celles utilisant d'autres
méthodologies. Les filiales des banques, le GITH et l'ACME sont des
institutions qui utilisent cette méthodologie en Haïti.
La méthodologie de crédit dite groupe
solidaire (GS), consiste pour une IMF
à fournir un crédit à un petit groupe de 3 à 10
personnes se portant mutuellement garants pour le remboursement. La
durée du prêt, le taux d'intérêt et le calendrier de
remboursement sont déterminés par l'organisation prestataire du
service microfinancier.
Quant aux banques communautaires (BC),
elles regroupent en général, 20 à 35
personnes, le plus souvent des femmes, qui, grâce à l'encadrement
d'une IMF, se mettent ensemble pour fonder une «banque
communautaire». L'IMF fournit un fonds de prêt qui est
réparti entre les membres de la banque qui se réunissent à
des intervalles réguliers pour rembourser. Elles fonctionnent selon la
méthodologie de crédit solidaire. Selon l'ACDI (2004), les
banques communautaires qui pullulent en Haïti ont été
conçues en mode projet et ne sont pas structurées de sorte
à offrir de bonnes chances de pérennité.
Une mutuelle de solidarité
(MS) est un groupe de personnes,
socialement homogènes, cotisant à échéances
régulières une même somme d'argent. Elles utilisent une
méthodologie hybride. C'est-à-dire une méthodologie
contenant des éléments empruntés aux banques
communautaires et aux caisses populaires simultanément.
Les coopératives d'épargnes et de
crédit (CEC), communément appelées
caisses populaires (CP) fournissent des services
financiers seulement à leurs «membres» ou
«sociétaires» sur une base mutuelle. On devient membre en
achetant une part sociale de la caisse et en payant un droit
d'entrée.
Conclusion
Ce chapitre fait une radiographie de la situation
socio-économique d'Haïti de 2000 à 2009. On a notée
quelques remarques importantes au cours de cette décennie. Si l'on veut
commencer avec les positives on signale par ailleurs la tendance croissante que
connaît l'économie à partir de 2004 et la diminution du
taux d'inflation qui passait de 41.92 % en 2003 à 4.7 % en 2009.
Cependant, les conditions de vie ne sont pas changées pour autant car
les autres indicateurs tels le chômage, les inégalités, la
pauvreté, le développement humain... maintiennent leur tendance
décroissante. Plus loin, nous avons analysé l'évolution de
la microfinance en Haïti dans le contexte socio-économique. Nous
avons constaté les bons et les mauvais moments dans l'évolution
du secteur en Haïti. Nous retenons, que ce secteur trouve en Haïti un
terreau fertile pour son développement. Nous avons
présenté en passant, une vue panoramique du secteur financier en
Haïti, suivie d'un survol des méthodologies de crédit.
Tout est ainsi dit, nous sommes conscients que ce pays a
besoin de respirer de ses malheurs. Le secteur de la microfinance est un
instrument prometteur grâce à sa contribution dans le financement
des activités génératrices de revenus qui ont des impacts
directs sur les conditions de vie des bénéficiaires. Ces derniers
sont les mieux placés à confirmer ou à infirmer une telle
assertion. Une enquête de terrain a été
réalisée auprès des bénéficiaires à
cette fin. Le chapitre suivant est une analyse empirique de l'impact des
activités de la microfinance sur le développement
socio-économique.
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