Pacification et sécurité nationale. Quelles stratégies pour la RDC ?( Télécharger le fichier original )par Frédéric BIRINDWA MIHIGO Univesrité Simon Kimbangu de Bukavu - Licence en Relations Internationales 2010 |
§2. Théorie explicativev La théorie des points nodaux selon Rudolf RESZOHAZY Dans le cadre de cette étude, nous avons voulu faire parcours à la théorie des points nodaux selon Rudolf RESZOHAZY afin de détecter la pesanteur et les apesanteurs historiques, les itinéraires forcés, les coups forcés, la latitude d'action qui ont caractérisé l'instabilité et l'insécurité de la RDC du point de vue des causes, des manifestations, des conséquences, de la pacification et de la sécurité.
Les considérations suivantes ont pour but de sortir du débat entre déterminisme et contingence et de trouver, à cet effet, une méthode qui nous permette, dans chaque cas concret étudié, de suivre les traces(plus ou moins obligées, plus ou moins choisies) des événements .35(*) Dans cette perspective, l'analyse de la route historique des sociétés est concentrée sur deux éventualités : 1. Lorsque des événements semblent aller dans un sens unique, marchent suivant un itinéraire obligatoire, rencontrent des sens interdits, dansent sur place et débouchent sur une impasse, l'analyse se demande quelles sont les forces qui imposent aux acteurs leurs trajectoires, quelles sont les causes qui déterminent le cours des choses. 2. Cependant, le cheminement peut rencontrer des croisements, des bifurcations des ronds-points, des carrefours qui, reconnus, offrent la possibilité de décider et peuvent devenir l'occasion d'un changement d'itinéraire. Nous les appelons « points nodaux », en référence en un noeud de chemin de fer où plusieurs voies se rencontrent et où le train peut être aiguillé aussi bien vers les unes que les autres. La tâche de l'analyste est ici de se demander comment et pourquoi les possibilités de choix se sont ouvertes et quels sont les facteurs qui rendent compte des décisions et de la direction effectivement prises. Nous entendons donc par « point nodal » ce moment crucial (ou période relativement brève) où l'acteur (les acteurs) est confronté à une difficulté grave, où il doit dénouer une situation dramatique, résoudre un dilemme d'une portée considérable, ayant de choix devant lui. Les décisions que les acteurs pouvaient prendre à ces moments cruciaux sont en nombre relativement réduit. Un pouvoir menacé peut réprimer ou transiger ; les opposants peuvent ériger des barricades et tenter de renverser le gouvernement ; une minorité nationale peut chercher son salut dans l'assimilation , dans un statut d'autonomie et d'indépendance ; dans une crise internationale, un Etat peut lâcher prise, lancer un ultimatum, imposer un boycott à des degrés divers, lancer une opération militaire ponctuelle, déclarer la guerre,... En simplifiant les péripéties, l'itinéraire d'un acteur(d'une société) peut être symbolisée de cette manière : t point nodal, Le trait continu indique l'itinéraire effectif ; des traits interrompus après chaque point nodal indique les alternatives possibles non retenues. Nous rejoignons ici le concept Weberien de « possibilité objective », par lequel il désigne l'éventail d'éventualités qui étaient envisageables, mais dont une seule s'est réalisée en devenant l'histoire. * 35 REZSOHAZY, R., Pour comprendre l'action et le changement politique, Paris, Duculot, 1996, pp. 18-19. |
|