II.2.2.3.
Interactivité par participation bancaire aux capitaux des EMF
Cette forme d'intéressement des banques au
financement des micro-entreprises exige des EMF un statut de
société anonyme (SA). C'est donc à un stade plus
évolué que le rapport s'établit entre les deux groupes
d'acteurs, c'est-à-dire lorsque l'institution atteint son
équilibre financier ou lorsqu'elle est en phase de l'atteindre.
Les banques souscrivent aux actions émises par les
EMF/SA, et acquièrent le statut de copropriétaires. Mais il
existe aussi une forme souple de participation au capital des EMF qui nuance
les arguments développés précédemment. Elle
consiste pour un établissement de crédit à prendre part au
capital d'un EMF quelconque à travers des crédits avec une option
de transformation des créances en titre de propriété.
Cette forme s'apparente à celle développé
précédemment mais la différence est qu'elle est assortie
d'un droit de changement de la nature du titre financier par la banque porteuse
et suivant les performances de l'institution débitrice.
Dans cette hypothèse, la banque aura un droit
d'ingérence dans le fonctionnement de l'institution qui s'engage
à travailler en collaboration avec elle.
Les atouts de cette formule pour les EMF sont entre autres les
bénéfices continus de ressources financières. Ces concours
bancaires réguliers les mettent à l'abri de tout manque de
ressource financière susceptible de perturber le développement de
leurs activités.
Les avantages sont aussi importants pour la banque. En effet,
non seulement elle aura un droit de regard sur les créances, ce qui est
une assurance contre les probables pertes, mais aussi elle pourra mieux
comprendre les spécificités de ce secteur et participer à
l'innovation financière.
En somme, que ce soit la forme complexe de prise de
participation dans le capital des EMF/SA ou la forme souple (créance
avec option de transformation en actions), l'interaction entre les deux
secteurs (secteur bancaire et microfinancier) nécessite, pour
réussir, un cadre environnemental favorable au développement
institutionnel et l'approfondissement des activités
financières.
II.2.3. Intervention en
consortium dans le financement des micro-entreprises
Il est question ici d'étudier
l'éventualité d'association d'un organe collectif de
refinancement des EMF à l'aide notamment des capitaux
apportés par les banques commerciales, des partenaires
développement, l'Etat ou les partenaires privés.
Cette démarche répond à deux
préoccupations majeures à savoir ; remédier au
fonctionnement discriminatoire des banques commerciales dans le fonctionnement
de l'économie de l'économie nationale et ou des EMF à
accéder à des ressources financières importantes pour
mener à bien leurs activités.
Par ailleurs tout comme les scénarios
précédents, cette politique ne peut s'affranchir d'une
implication des pouvoirs publics. En effet l'Etat doit prendre part à la
réalisation de ce programme compte tenu de son importance
économique et sociale.
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