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Le refinancement des établissements de micro finance (EMF) par les banques commerciales en Centrafrique

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par Deki - Deki ZANGAMONZIA
Université de Bangui (RCA) - Master 1 Sciences économiques 2009
  

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I.2.2. Les contraintes pour les EMF.

De même comme les banques commerciales, les EMF font face à des contraintes de deux types :

Ø Les contraintes exogènes, liées à l'environnement extérieur de ces derniers.

Ø Les contraintes endogènes, liées à la structure interne des EMF.

I.2.2.1 Les contraintes exogènes.

Les contraintes exogènes des EMF sont liées à plusieurs facteurs et domaines.

a) Les contraintes géographiques et démographiques

L'inégale repartions de la population Centrafricaine, lui offre une densité très faible et mal organisée sur l'ensemble de son territoire cela constitue une contrainte naturelle ou développement de la microfinance. Car dans une situation d'atomisation de la population, un EMF ne peut être efficace.

Les coûts induits par l'éloignement pour assurer les activités de contrôle et d'inspection pèsent grandement sur les charges d'exploitation.

Ce qui a pour conséquence la concentration des EMF au niveau de Bangui, entraînant une faible couverture géographique des autres régions du pays en services financiers de proximité.

b) les contraintes économiques et sociales

L'économie Centrafricaine a de la peine à se relever, car les répercutions des crises récurrentes de la décennie dernière influe encore sur son développement.

Cette petite économie exportatrice essentiellement de produits agricoles, miniers et forestiers, est très faiblement industrialisée.

Toutes ses faiblesses de l'économie Centrafricaine ont pour conséquence sur les activités des EMF les faits suivant :

L'affaiblissement de la capacité d'épargne de la population, la fuite des capitaux extérieurs, la réduction des opportunités économiques et d'investissement, l'aggravation du niveau de la pauvreté et le retrait de nombreux bailleurs de fonds.

On note aussi que, la quasi absence des voies de transport, les problèmes de télécommunication et l'accès à l'électricité constituent des contraints économique empêchant l'articulation des IMF et les banques. Ainsi la fonction d'intermédiation financière à accuser le coup de cette baisse du niveau économie aussi bien en termes de volume de transaction que de remboursement des prêts.

Sur le plan social, la culture du non remboursement de crédit notamment les antécédents des volets crédits d'ONG et des projets de développement, certaines pratiques locales et les anciennes pratiques (habitudes) de gratuité (dons et subvention), la pratique de la thésaurisation, la faible capacité d'épargner des populations pauvres et l'absence de la différentiation entre dons et crédit constituent des freins à l'articulation des EMF aux banques.

c) Les contraintes réglementaires, institutionnelles et juridiques

Sur le plan réglementaire, bien que la réglementation CEMAC/COBAC présente quelques avantages, d'autre part, on relève quelques obstacles pour les EMF dans certains de ces articles.

Vu la situation financière des EMF en RCA, l'article14 de ce règlement qui limite la part des ressources de refinancement à deux fois le montant des fonds propres des EMF ; constitue un frein au développement de ces derniers et donc à leur articulation.

Autre, la formalisation absolue des activités de microfinance qui, à terme, risque de faire disparaître des structures qui fournissent pourtant des services correspondants à des besoins réels des populations.

On note aussi que le respect de la réglementation par les EMF est à améliorer notamment en ce qui concerne les audits annuels des comptes, le contrôle interne à mettre en place, la transmission des rapports périodiques à la COBAC ainsi que la mise en place d'un outil interne de suivi des normes prudentielles, la mise en conformité avec le nouveau référentiel comptable des établissements de microfinance (EMF).

Sur le plan institutionnel, la cellule microfinance et l'association professionnelle des EMF en Centrafrique (APEMF-CA), sont les deux organes concernés.

La cellule microfinance après le démarrage de ses activités en 2006, reste aujourd'hui confrontée aux difficultés que sont :

Ø Une insuffisance de moyens matériels et humains pouvant lui permettre d'assurer sa mission ;

Ø Le cumul de la mission de supervision avec celle de promotion du secteur qui peut poser un problème de conflit d'intérêt ;

Ø Le positionnement institutionnel lié au fait que la cellule est dissoute à l'intérieur de la direction des banques, des assurances et de la microfinance, le quel positionnement n'est pas à la hauteur du rôle stratégique qu'elle doit jouer dans le cadre d'un secteur inclusif émergent confronté à de nombreuses difficultés ;

Ø La cellule n'arrive pas, en raison de la lourdeur des procédures, à mobiliser ses ressources qui sont prévu au budget national et fonctionne actuellement uniquement grâce à l'appui du PAE/SFI ;

Ø La cellule n'a pas de procédures administratives et comptables pour gérer ses ressources ;

Ø Le quasi absence de contrôle du secteur, de sanction à l'endroit des acteurs ne respectant pas la règle édictée par la réglementation.

Ø L'APEMF-CA depuis le démarrage de ses activités compte aujourd'hui 17 membres et fait face à des difficultés suivantes :

Ø Le manque de financement pour son plan stratégique ;

Ø L'appropriation des formations dispensées avec l'appui financier du PAE/SFI ;

Ø Absence d'une stratégie progressive d'autofinancement ;

Ø Le problème de la mise en place d'un système d'échange d'information sur les clients pour les discipliner et d'éviter leur surendettement ;

Ø Pas d'adhésion pour certains membres et l'amélioration progressive du niveau de cotisation des membres en l'indexant sur le volume des activités ;

Ø L'association, ne réalise pas suffisamment le plaidoyer pour le secteur de la microfinance.

En ce qui concerne les contraintes juridiques, la lenteur des procédures judiciaires dans les affaires portées par les EMF auprès des juridictions compétentes et la perte fréquente des procès par ces derniers sont de nature à encourager l'impunité en cas de non remboursement des prêts ou de malversations financières des personnels.

d) Les contraintes opérationnelles

Ces contraintes concernent exclusivement l'absence de structures d'appui technique, de formation et financière dans le secteur de la microfinance.

On remarque l'absence totale des structures de formations, des bureaux d'étude, des structures d'appui technique et financier, qui seraient indispensable pour le développement des EMF.

Les efforts fournissent par Planet Finance et Azimut Capacité à travers les formations, séminaires et quelques appuis techniques sont encore insuffisants.

Concernant les mécanismes financiers au profit du secteur, aucun dispositif du type fonds de garantie ou de ligne de refinancement très sollicités par les EMF n'a jamais été envisagé.

Pour l'articulation des EMF au secteur bancaire et leur bon fonctionnement, on remarque les difficultés suivantes :

Ø Une insuffisance de professionnalisme au niveau des acteurs ;

Ø L'absence des systèmes d'information fiables et ou de procédures formalisées ;

Ø La non production d'état financier et l'absence de vision et de planification stratégique ;

Ø L'insuffisance de système de contrôle interne et de système de sécurité physique.

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"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo