I.2.2. Les contraintes pour
les EMF.
De même comme les banques
commerciales, les EMF font face à des contraintes de deux
types :
Ø Les contraintes exogènes, liées
à l'environnement extérieur de ces derniers.
Ø Les contraintes endogènes, liées
à la structure interne des EMF.
I.2.2.1 Les contraintes
exogènes.
Les contraintes exogènes des EMF sont liées
à plusieurs facteurs et domaines.
a) Les contraintes
géographiques et démographiques
L'inégale repartions de la population
Centrafricaine, lui offre une densité très faible et mal
organisée sur l'ensemble de son territoire cela constitue une
contrainte naturelle ou développement de la microfinance. Car dans une
situation d'atomisation de la population, un EMF ne peut être
efficace.
Les coûts induits par l'éloignement pour
assurer les activités de contrôle et d'inspection pèsent
grandement sur les charges d'exploitation.
Ce qui a pour conséquence la concentration des EMF au
niveau de Bangui, entraînant une faible couverture géographique
des autres régions du pays en services financiers de
proximité.
b) les contraintes
économiques et sociales
L'économie Centrafricaine a de la peine
à se relever, car les répercutions des crises récurrentes
de la décennie dernière influe encore sur son
développement.
Cette petite économie exportatrice essentiellement de
produits agricoles, miniers et forestiers, est très faiblement
industrialisée.
Toutes ses faiblesses de l'économie Centrafricaine ont
pour conséquence sur les activités des EMF les faits
suivant :
L'affaiblissement de la capacité
d'épargne de la population, la fuite des capitaux extérieurs, la
réduction des opportunités économiques et
d'investissement, l'aggravation du niveau de la pauvreté et le retrait
de nombreux bailleurs de fonds.
On note aussi que, la quasi absence des voies de transport,
les problèmes de télécommunication et l'accès
à l'électricité constituent des contraints
économique empêchant l'articulation des IMF et les banques. Ainsi
la fonction d'intermédiation financière à accuser le coup
de cette baisse du niveau économie aussi bien en termes de volume de
transaction que de remboursement des prêts.
Sur le plan social, la culture du non remboursement de
crédit notamment les antécédents des volets crédits
d'ONG et des projets de développement, certaines pratiques locales et
les anciennes pratiques (habitudes) de gratuité (dons et subvention), la
pratique de la thésaurisation, la faible capacité
d'épargner des populations pauvres et l'absence de la
différentiation entre dons et crédit constituent des freins
à l'articulation des EMF aux banques.
c) Les contraintes
réglementaires, institutionnelles et juridiques
Sur le plan réglementaire, bien que la
réglementation CEMAC/COBAC présente quelques avantages, d'autre
part, on relève quelques obstacles pour les EMF dans certains de ces
articles.
Vu la situation financière des EMF en RCA,
l'article14 de ce règlement qui limite la part des ressources de
refinancement à deux fois le montant des fonds propres des EMF ;
constitue un frein au développement de ces derniers et donc à
leur articulation.
Autre, la formalisation absolue des activités de
microfinance qui, à terme, risque de faire disparaître des
structures qui fournissent pourtant des services correspondants à des
besoins réels des populations.
On note aussi que le respect de la réglementation
par les EMF est à améliorer notamment en ce qui concerne les
audits annuels des comptes, le contrôle interne à mettre en place,
la transmission des rapports périodiques à la COBAC ainsi que la
mise en place d'un outil interne de suivi des normes prudentielles, la mise en
conformité avec le nouveau référentiel comptable des
établissements de microfinance (EMF).
Sur le plan institutionnel, la cellule microfinance et
l'association professionnelle des EMF en Centrafrique (APEMF-CA), sont les deux
organes concernés.
La cellule microfinance après le démarrage de
ses activités en 2006, reste aujourd'hui confrontée aux
difficultés que sont :
Ø Une insuffisance de moyens matériels et
humains pouvant lui permettre d'assurer sa mission ;
Ø Le cumul de la mission de supervision avec celle de
promotion du secteur qui peut poser un problème de conflit
d'intérêt ;
Ø Le positionnement institutionnel lié au fait
que la cellule est dissoute à l'intérieur de la direction des
banques, des assurances et de la microfinance, le quel positionnement n'est pas
à la hauteur du rôle stratégique qu'elle doit jouer dans le
cadre d'un secteur inclusif émergent confronté à de
nombreuses difficultés ;
Ø La cellule n'arrive pas, en raison de la lourdeur des
procédures, à mobiliser ses ressources qui sont prévu au
budget national et fonctionne actuellement uniquement grâce à
l'appui du PAE/SFI ;
Ø La cellule n'a pas de procédures
administratives et comptables pour gérer ses ressources ;
Ø Le quasi absence de contrôle du secteur, de
sanction à l'endroit des acteurs ne respectant pas la règle
édictée par la réglementation.
Ø L'APEMF-CA depuis le démarrage de ses
activités compte aujourd'hui 17 membres et fait face à
des difficultés suivantes :
Ø Le manque de financement pour son plan
stratégique ;
Ø L'appropriation des formations dispensées avec
l'appui financier du PAE/SFI ;
Ø Absence d'une stratégie progressive
d'autofinancement ;
Ø Le problème de la mise en place d'un
système d'échange d'information sur les clients pour les
discipliner et d'éviter leur surendettement ;
Ø Pas d'adhésion pour certains membres et
l'amélioration progressive du niveau de cotisation des membres en
l'indexant sur le volume des activités ;
Ø L'association, ne réalise pas suffisamment le
plaidoyer pour le secteur de la microfinance.
En ce qui concerne les contraintes juridiques, la
lenteur des procédures judiciaires dans les affaires portées par
les EMF auprès des juridictions compétentes et la perte
fréquente des procès par ces derniers sont de nature à
encourager l'impunité en cas de non remboursement des prêts ou de
malversations financières des personnels.
d) Les contraintes opérationnelles
Ces contraintes concernent exclusivement l'absence de
structures d'appui technique, de formation et financière dans le secteur
de la microfinance.
On remarque l'absence totale des structures de formations, des
bureaux d'étude, des structures d'appui technique et financier, qui
seraient indispensable pour le développement des EMF.
Les efforts fournissent par Planet Finance et Azimut
Capacité à travers les formations, séminaires et quelques
appuis techniques sont encore insuffisants.
Concernant les mécanismes financiers au profit du
secteur, aucun dispositif du type fonds de garantie ou de ligne de
refinancement très sollicités par les EMF n'a jamais
été envisagé.
Pour l'articulation des EMF au secteur bancaire et leur
bon fonctionnement, on remarque les difficultés suivantes :
Ø Une insuffisance de professionnalisme au niveau des
acteurs ;
Ø L'absence des systèmes d'information
fiables et ou de procédures formalisées ;
Ø La non production d'état financier et
l'absence de vision et de planification stratégique ;
Ø L'insuffisance de système de contrôle
interne et de système de sécurité physique.
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