Le refinancement des établissements de micro finance (EMF) par les banques commerciales en Centrafrique( Télécharger le fichier original )par Deki - Deki ZANGAMONZIA Université de Bangui (RCA) - Master 1 Sciences économiques 2009 |
II.1.2.4 Les avantages et les limites des mécanismes de garantie de prêtLes mécanismes de garantie présente les avantages suivants : Ø Les garanties permettent aux IMF de recourir à des prêts commerciaux qui sans cela leur seraient resté inaccessible. Les garanties ont notamment contribué à démontrer la solvabilité des IMF qui ne collectent pas l'épargne auprès des banques locales. Ø Le recours à des garanties a permis à des investisseurs internationaux spécialisés dans le financement d'IMF de lever des fonds sur les marchés internationaux et d'apporter une garantie supplémentaire à leur portefeuille de prêt aux IMF. b) Les limites des mécanismes de garanties de prêt Les limites de ces mécanismes se présentes comme suit : Ø Le coût de ces garanties est élevé, malgré une part substantielle de subvention des bailleurs de fonds ; Ø Sur les marchés financiers plus matures, les IMF peuvent trouver d'autres alternatives plus intéressantes que de recourir à l'emprunt bancaire ; Ø Les banques exigent souvent des IMF des garanties réelles complémentaires pour couvrir le reste de prêt ; Ø Nombre de ces mécanismes de garanties ce sont concentrés sur des grandes IMF et des prêteurs internationaux ou sur des marchés comme l'Inde, le Bénin, le Maroc où les banques sont prêtes à effectuer des prêts pour les IMF en considérant leur portefeuille comme une garantie à des conditions avantageuses. Ainsi, les garanties de prêt semble apporter une réelle plus value lorsqu'elles permettent à l'IMF de composer une structure de financement qui reste compétitives compte tenu de son marché. Pour la plupart des IMF, les prêts commerciaux des banques aux IMF tels qu'ils sont définis aujourd'hui, ne sont pas soutenable sur le long terme ; en particulier lorsque les IMF sont confrontés à des concurrence et doivent réduire leurs taux d'intérêt sur les crédits accorder à leurs clients, pour pouvoir rester compétitives. C'est pour cette raison que les IMF doivent à terme diversifier leur stratégie de financement en ayant par exemple d'avantage recours à la mobilisation de l'épargne où des outils financiers plus récemment introduisent en microfinance comme l'émission d'obligation27(*).
II.2. Cadre analytiqueII.2.1. Approche du cycle de viePour comprendre la relation habituelle et quelque peu complexe entre la microfinance et les ressources en capital d'origine privé qu'elle attire, il est possible de se référer à la théorie du cycle de vie de l'économiste Franco MODIGLIANI28(*), comme cadre analytique décrivant les besoins a la fois théorique et réels des IMF en cours de développement. La théorie du cycle de vie est un concept simple, bien que puissant, pour décrire l'évolution d'entreprises pendant leur période de croissance et d'évolution vers l'âge adulte. Les secteurs industriels et les entreprises traversent des étapes qui sont similaire à celle de la humaine. Les deux naissent, grandissent, deviennent adultes et le cas échéant meurent. A chaque étape de leur vie, les entreprises restent en vie ou disparaissent en fonction de leurs capacités à se procurer des ressources de financement adaptées. L'intérêt de la théorie du cycle est qu'elle procure un cadre de référence décrivant les cycles au travers des quelles les IMF passent. Elle permet ainsi de comprendre les écarts par rapport à une évolution normale de leur activité. La théorie suggère que les IMF en voie de développement devraient passer de ressources en capital à haut risque à une variété de ressources à moindre risque. Comme pour toutes entreprises nouvelles, les IMF en phase de démarrage ont besoin de ressource en capital acceptant des prises de risque élevées. Ces ressources proviennent en premier lieu de source à but non lucratif comme les dons ou les prêts bonifiés apportés par des organismes à vocation sociale, telles que les organisations caritatives et des agences de développement. Une bonne part provient également d'investissement en nature apporté par des organisations à but non lucratif ainsi que par les membres fondateurs. Au cours de la phase de jeunesse, les IMF ont également besoin de ressources financière pour accroître leur part de marché et pour réaliser des économies d'échelle. Les financements proviennent des dividendes non distribués, des formes de fonds propres à but non lucratif tels que l'assistance technique, les emprunts à bas taux d'intérêt ou à taux d'intérêt nul. Lors de cette phase, les IMF entrent souvent dans le champ de la réglementation bancaire. Cela demande généralement l'arrivée des capitaux du type dette. A l'âge adulte, les IMF ressemblent de plus en plus aux autres catégories d'institutions financières. Leurs financements doivent mettre l'accent non seulement sur le volume des fonds collectés mais aussi sur leur coût et sur leur flexibilité. Les ressources permanentes des IMF se trouvant dans le champ de la réglementation bancaire proviennent des dépôts, des emprunts à moyen terme et des dividendes non distribués. Les autres relèves des prêts accordés par les banques commerciales, des agences nationales et internationales de développement, des gouvernements, des organisations à but non lucratif et des bénéfices non distribués. Les IMF plus importantes peuvent également émettre de nouvelle ou des obligations. Tableau n°6 : Les étapes du cycle de vie des IMF et le schéma typique de Financement
Source : www.esf.asso.fr (épargne sans frontière)
Pour conclure, le refinancement des IMF par les banques constitue de nos jours une stratégie de plus en plus utilisée dans la microfinance pour amener les IMF à accéder à des ressources financières complémentaires et par conséquent accroître la taille de leurs portefeuilles de crédits. L'importance du refinancement en microfinance relève non seulement du souci d'accroître le niveau d'activités des IMF et d'augmenter la rentabilité économique mais aussi et surtout d'atteindre le plus grand nombre de la population à faible revenu localisée souvent dans les zones les plus reculées. Nous soutenons donc que la microfinance est à la croisée des chemins entre le recours à des financements à vocation sociale et l'obligation croissante de répondre aux exigences et aux intérêts du secteur financier privé. Nous croyons que si le secteur veut promouvoir servir une part importante des pauvres par l'intermédiaire des services financiers pérennes, il doit continuer à démonter la viabilité financière que présente le marché des bas revenus et doit augmenter de manière significative le recours à des financements privés locaux.
* 27 www.la microfinance.org /files/22024 * 28 Franco MODIGLIANI (1918-2003), économiste Italo-américain, prix Nobel d'économie en 1985, doctorat en économie à l'université de New school for social New York (USA) en 1944. |
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