Selon les modes de production
Au sein de la chefferie, l'on peut relever cinq principaux
modes de production :
· Le mode de production communautaire : il
apparaît à travers les groupements des paysannes qui s'associent
pour travailler à tour de rôle dans les champs des personnes
membres. C'est une forme de ristourne des travaux des champs. La relation
commence à partir de leurs communautés ecclésiales de
base. Les jours choisis, pour ces travaux en groupe, sont ceux qui ne sont
pas des jours de marché. De même, les femmes d'un même
village ou d'une même communauté confessionnelle religieuse
peuvent, pour des cas de maladie, de deuil dans la famille d'une de leur
groupe, aller travailler collectivement dans le champ de la personne
sinistrée pendant une journée en terme de soutien moral, mais
aussi en terme de marque de solidarité et de manifestation d'amour
à la personne concernée pour qu'elle se sente vraiment membre du
groupe et qu'elle s'en reconnaisse fière.
· Le mode de production tributaire : c'est
un mode de production de tendance despotique. Il s'observe dans les travaux des
champs qu'on doit effectuer chez le chef du village ou du mwami, mais tous les
chefs des villages ne disposent plus de cette notoriété d'attirer
tous leurs sujets dans leurs champs appelés
« kunene ». Dans les Eglises, essentiellement catholiques,
cette pratique despotique est encore en vigueur. . On observe les
chrétiens aller cultiver les champs des prêtres. Les jeunes
à baptiser, à confirmer ou les enfants en préparation
à la première communion sont soumis, dans toutes les paroisses
catholiques, à travers la chefferie, pendant un mois, à des
travaux forcés dans le domaine paroissial. Ne pas participer à ce
genre de travaux peut avoir comme conséquence le fait de ne plus
être aligné pour le sacrement souhaité.
· Le mode de production paysan : il est
assimilable à la production isolée, il vise l'autosuffisance,
curieusement jamais atteinte. Il est fragile de par son rendement mais aussi de
par les échanges extérieurs. A titre d'exemple, les paysans, au
lieu de cultiver du manioc menacé à travers toute la chefferie
par la mosaïque et ne presque rien produire, préfèrent
s'engager dans l'achat et la vente de la farine, le lieu d'approvisionnements
étant la ville de Bukavu.
· Le mode production artisanal : l'artisan
est un fabricant indépendant. Au sein de la chefferie, l'artisanat n'a
pas émergé. Néanmoins, il existe à travers la
cordonnerie, la menuiserie, la boulangerie. Ce sont des activités qu'on
retrouve dans tous les centres commerciaux et de négoce de la chefferie
et qui pourront émerger si et seulement si ceux-ci sont alimentés
en énergie électrique. Il faudra encore plus d'une
décennie pour en arriver là.
· Le mode de production capitaliste
marchand : il se remarque chez des personnes qui ont
développé de l'esprit quelque peu mercantiliste, qui ont
encré en eux l'esprit de la propriété privée, la
recherche de l'argent à travers des activités purement
commerciales, mais qui se retrouvent confrontés à beaucoup de
difficultés pour des raisons de constitution de capital,
d'insécurité et d'écoulement des produits.
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