4.1.1. Situation du milieu
La chefferie de Ngweshe est l'une des deux chefferies formant
le territoire de Walungu (à savoir la chefferie de Ngweshe et la
chefferie de Kaziba) dont la superficie est de 1875Km2 avec 1599
Km2 pour Ngweshe et 376 Km2 pour Kaziba.
La chefferie de Ngweshe est limitée comme
suit :
- Au Nord, par les rivières Kazinzi, Bishanyi et
Nyakabongola, le sommet de Kampuse qui la séparent de la chefferie de
Kabare ;
Au Sud, par les rivières Luzinzi et Kadubo qui
constituent une limite naturelle d'avec les chefferies des Bafuliro, de Kaziba,
Burhinyi et Luhwindja ;
A l'est, par la rivière Ruzizi qui en constitue la
limite avec la République Rwandaise au niveau de Karhongo-Nyangezi et
Kamanyola ;
A l'Ouest, par la chefferie de Nindja (à travers la
rivière Luzinzi).
La chefferie de Ngweshe est située entre 2° et
30° de latitude sud et 28°,40° de longitude Est.
4.1.2. Relief
La chefferie de Ngweshe fait partie de l'ensemble
dénommé « Kivu montagneux » dont l'altitude
moyenne se situe entre 1800 et 2000m. Etant entendu que l'altitude la plus
basse est de 1000m à Kamanyola et la plus élevée est celle
de la montagne Nidunga culminant à 2.900m. La Chefferie de Ngweshe se
rattache à la région centrale du Graben-Est Africain ou Rift
valley. Elle présente un relief très accidenté où
prédominent des montagnes, des collines, des plateaux et des
vallées. Ces montagnes constituent le prolongement direct des Monts
Mitumba. Les sommets les plus remarquables de Ngweshe sont : Nidunga
(2900m) ; Mirhumba (2600m) ; Mulume munene (2600m) ; Bisinzu
(2520m) ; Bangwe (2400).
Les vallées marécageuses les plus importants
sont Nyamubanda à Karhongo-Nyangezi (1.050 ha) ; Nyalugana
à Lurhala (900 ha) ; Cidorho à Mulamba-Burhale (450
ha) ; Cisheke à Walungu, Ibere à Burhale... Tous ces marais
sont des domaines importants des cultures de haricot, manioc, sorgho, patates
douces, légumes...
4.1.3. Les sols
Les sols de la chefferie de Ngweshe sont de nature diverse.
Ils différent selon qu'on se trouve en zone montagneuse à forte
pente, en zone de plateau ou en zone des bas-fonds s'étendant le long
des cours d'eau. Dans la partie centrale de Ngweshe, c'est- à-dire dans
les groupements de Walungu, Izege, Ikoma, Burhale et Lurhala, quatre formations
pédologiques prédominent :
- L'altération des basaltes a donné naissance
à une argile rouge ou rouge-brun suivant l'état de la
décomposition de la roche. Le profil type est formé d'un horizon
légèrement humifère pouvant atteindre 40 cm de profondeur
reposant sur un horizon de transition toujours tassé de 10 à 20
cm d'épaisseur. La teneur en sable est de 10 pour cent, tandis que la
quantité d'éléments fins varie entre 85 et 90 pour cent.
Cette formation pédologique apparaît sous sa phase normale sur les
plateaux et sous sa phase dénudée sur les pentes où
l'influence néfaste de l'érosion se manifeste par
l'enlèvement progressif de la couche humifère superficielle. Les
sols provenant des schistes et quartzites des collines de couleur
brun-rougeâtre sont nettement moins argileux et moins compacts.
- Les alluvions anciennes qui se rencontrent dans les
bas-fonds sont généralement lourdes et très argileuses.
Les argiles bleues, jaunes et grises sont les plus fréquentes parmi les
alluvions. Elles sont fortement délavées et leur
intérêt cultural réside principalement dans la faible
profondeur de la nappe phréatique en saison sèche. Un drainage
contrôlé est nécessaire dans l'exploitation de ces terres
pendant la saison pluvieuse.
- Les alluvions sont nettement moins homogènes dans
leur profil que les précédentes. La teneur en
éléments grossiers est beaucoup plus élevée et leur
intérêt cultural réside également dans la faible
profondeur de la nappe phréatique.
- Les formations marécageuses, actuellement
inutilisées, sont formées d'une couche minérale
très riche en matières organiques peu décomposées
d'une épaisseur variable mais inférieure à 50 cm. Cet
horizon repose sur un résultat organique en suppression d'eau et peut
atteindre, par endroits, 2 à 3 mètres de profondeur.
Malheureusement, la densité de la population et plus encore celle du
bétail avec ses conséquences habituelles (feux de brousse,
érosion) les ont appauvries et l'érosion les a fortement
attaquées. La couche humifère a totalement disparu. Ces sols sont
compacts et peu perméables à l'eau des pluies qui ruisselle.
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