Dynamique familiale et gestion de l'environnement en chefferie de Ngweshe. une analyse praxéo-interdiscursive( Télécharger le fichier original )par Pierre BAKENGA SHAFALI Université Officielle de Bukavu - Doctorat en Sociologie 2012 |
Chapitre troisièmeCADRE METHODOLOGIQUEA travers ce chapitre, nous abordons des aspects relatifs à la méthode, aux techniques et aux problèmes épistémologiques. 3.1. LA METHODE3.1.1. Acception du conceptLa méthode dispose d'un caractère polysémique. Nous passerons en revue les opinions de certains auteurs en rapport avec le sens qu'ils confèrent à la méthode. Pour Descartes, « les intelligences ne différent que par les méthodes qu'elles utilisent ». Sans cependant prétendre que la méthode remplace l'intelligence et le talent, Descartes estime que « la méthode a pour effet de discipliner l'esprit »79(*). Elle conduit, oriente, la recherche et hiérarchise ses étapes. Ces étapes qui, du reste, disposent d'un caractère processuel se traduisent plus fondamentalement par la méthode en tant que voie intellectuelle conduisant à l'objectif escompté. Cet aspect processuel et hiérarchisée exige à la méthode un certain ordre qu'il faut imposer aux différentes démarches nécessaires pour atteindre l'objectif qu'on s'est fixé. Pour Jolivet, « la méthode scientifique procède par démonstration et recourt au critère de l'évidence intrinsèque ».80(*) Pour Grawitz et Pinto, la méthode est un ensemble concret d'opérations mises en oeuvre pour atteindre un ou plusieurs objectifs, un corps des principes présidant à toute recherche, un ensemble de normes permettant de sélectionner et de coordonner les techniques. Ces opérations constituent de façon plus ou moins abstraite ou concrète, précise ou vague, un plan de travail en fonction d'un but.81(*) Tout ce qui prédomine à travers la méthode, c'est fondamentalement le but et le moyen d'y parvenir. La définition de Kambaji explicite davantage cette option. Pour cet auteur, la méthode, est une démarche à la fois théorique et appliquée. Elle est une démarche de principes et de stratégies : un ensemble logistique qu'un chercheur doit adopter en fonction de la nature de son fait d'analyse, de ses objectifs et appliqués tout au long de sa recherche pour une intelligence approximative de la réalité sociale. 82(*) La méthode, écrit Emile Bongeli,83(*) en tant que processus conférant la légitimité scientifique à toute forme de savoir, ne fait pas l'objet de consensus entre chercheurs. La sempiternelle question reste toujours d'actualité : qu'est ce que la connaissance scientifique ? Ou mieux encore à partir de quel critère peut-on considérer une connaissance comme scientifique ? Pour Comte, le père de la sociologie, une connaissance n'est scientifique que dans la mesure où elle est, non pas le produit de l'imagination qui prend prépondérance sur l'observation (comme la théologie ou la métaphysique) mais donnée issue d'une observation objective et interprétée méthodiquement. Pour lui, le seul recours à une méthode fiable constitue la garantie de la scientificité d'une connaissance. Tout savoir produit en dehors de cette exigence ne peut se réclamer de la science. Pour notre part, la méthode est un schéma intellectuel, rationnellement choisi et scrupuleusement suivi et dépendant nécessairement du sujet de la recherche dont elle devient unique en son genre, que l'on se fixe en vue de l'atteinte de l'objectif envisagé afin qu'à travers ce mode de raisonnement l'on contribue au développement de la science. * 79 NDAY WA MANDE, critique de fondement de l'hexagone philosophique du sociologue congolais Longandjo Okitakekumba, Essai d'épistémologie praxéologique. Thèse de Doctorat en Sociologie, Lubumbsahi, 2004. * 80 NDAY WA MANDE, Cours de méthodes de recherche et d'analyse quantitative, cycle de DEA, UOB, 2007, inédit. * 81 M. GRAWITZ, R. PINTO, Méthodes de recherche en sciences sociales, Paris, Dalloz, 1999, p. 45. * 82. NDAY WA MANDE, op. cit. p. 44. * 83. EMILE BONGELI YEIKELO YA ATO, op. cit. pp. 44-45. |
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