Dynamique familiale et gestion de l'environnement en chefferie de Ngweshe. une analyse praxéo-interdiscursive( Télécharger le fichier original )par Pierre BAKENGA SHAFALI Université Officielle de Bukavu - Doctorat en Sociologie 2012 |
2°. La fonction de socialisationC'est la famille qui assure l'intégration primaire des individus dans toute société. Même si l'intégration secondaire fournie à l'individu par l'Eglise, l'école,..., reste indispensable, on ne le dira jamais assez, un enfant né et qui a pu grandir en dehors de la famille dès le très bas âge, dispose de beaucoup d'insuffisances d'intégration sociale. 3°. La fonction affectiveAu sein de la famille, - entre les enfants, entre les parents eux-mêmes, entre les parents et leurs enfants, entre tous les membres de la famille, proches et collatéraux - la culture de l'amour, est toujours recommandée. Il y a des sentiments de pardon, d'estime mutuelle, de don de soi, d'acceptation de l'un et de l'autre qui doivent primer au sein d'une famille. De plus, les enfants, dès qu'ils ont grandi et responsabilisés, doivent prendre en charge leurs parents vieillis sous n'importe quelle forme. C'est à travers cette affectivité que la famille entretient de bonnes relations en son sein, avec d'autres familles et individus vivants ou morts et que cette affection se répercute, se manifeste et se perpétue entre des générations prochaines et lointaines. La famille est une courroie de transmission culturelle. Mais, au-delà, de l'aspect strictement culturel, la famille doit jouer une fonction instigatrice praxéologique communautaire. Et de ce point de vue, parce qu'il n'existe pas, généralement, d'individu humain non issu d'une famille, il s'avère important que toute famille s'autonomise, accumule des ressources, se rassure et devienne véritablement et rationnellement « travail productif ». 4°. La fonction d'identitéA travers tout l'espace enquêté, il ressort que toute personne n'est connue suffisamment qu'à travers sa famille. On ne se dit connaître une personne que lorsqu'on reconnaît sa famille, ses parents et ses frères. De ce point de vue, nous estimons qu'au-delà de la simple connaissance du nom d'une personne, la maîtrise des noms de ses parents, ses frères, est nécessaire pour s'assurer de son identité. D'ailleurs, il est rare chez les bashi en général et ceux de Ngweshe en particulier que quelqu'un demande à un quidam son nom sans se renseigner sur celui de son père. La question est toujours récurrente : « de qui es-tu fils ou fille » ? On va même plus loin en se rassurant de sa lignée familiale et clanique. Il convient de signaler même que dans les pratiques traditionnelles lesquelles subsistent encore aujourd'hui sous forme des survivances, les fiançailles des jeunes se concluaient plus entre leurs parents et familles que par les futurs mariés. Outre ses fonctions, la famille, moderne, plus spécialement dispose de trois traits essentiels, selon François de Singly49(*) : * 49 F. DE SINGLY, Sociologie de la famille contemporaine, 3ème édition refondue, Paris ; Armand Colin, 2007, pp. 11-15. |
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