Université de Rouen
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UFR Sciences de l'homme et de la
société
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Département des sciences de
l'Education
MASTER PROFESSIONNEL METIER DE LA FORMATION
Parcours INGENIERIE ET CONSEIL EN FORMATION
MEMOIRE
Formation professionnelle continue des enseignants et
rapport à leurs besoins : cas des professeurs de français de
l'enseignement secondaire technique et professionnel de
Ouagadougou.
Barthélemy TENKODOGO
N° étudiant :
2091311
Sous la direction de
Hervé DAGUET
17 Septembre 2012
DEDICACE
A mon épouse Alice Y. et à mes enfants Gilles
P. Alan et Laura K. Ariane qui ont souffert dans leur chair et esprit des
silences et absences que l'exécution de ce travail m'imposait. Qu'ils
trouvent dans son achèvement un motif de joie pour leur soutien moral.
REMERCIEMENTS
Au terme de ce travail, nous voulons avant toutes
choses adresser tous nos sentiments de remerciement et de gratitude:
A Monsieur le professeur Hervé DAGUET pour avoir
accepté de diriger notre mémoire d'abord pour le Master I
(Science de l'éducation) puis aujourd'hui le Master II jusqu'à
son terme malgré ses multiples charges.
A tous les professeurs de l'Université de Rouen et
Associées qui ont concouru à notre formation.
A Jeannie Bisson et Catherine Maugendre pour leurs
facilitations.
A Jean-Martin Coulibaly et Innocents Ouédraogo, nos
référents à Ouagadougou, pour leurs facilitations et leurs
conseils.
A l'ami Benjamin SIA pour nous avoir conseillé et
encouragé à nous inscrire d'abord au Master I Science de
l'éducation puis au Master II Ingénierie et Conseil en
Formation.
A la Direction Générale des Inspections et de la
Formation Pédagogique (DGIFP), à l'Inspection de Français
pour nous avoir accueilli pour notre stage.
Aux Censeurs du Lycée Technique Amilcar Cabral, du
Lycée Technique National/Aboubacar Sangoulé Lamizana, du
Lycée Professionnel Bruno Buchweiser et du Lycée Professionnel
Régional du Centre et de leurs enseignants qui nous ont permis de
collecter nos données.
A Maurice S. Somé et Rachel Yé/ Sawadogo,
camarades étudiants au Master II ICF pour les échanges et
conseils fructueux.
La meilleure façon de payer tant de dettes que
nous avons contractées pendant la réalisation de ce travail,
c'est de dire merci et un grand merci à toutes les femmes et tous les
hommes qui nous ont soutenus de différentes manières et selon
leurs possibilités.
Université de
Rouen
UFR SCIENCES DE L'HOMME ET DE LA SOCIETE
Département de Sciences de
l'Education
Mémoire de MASTER 2 PROFESSIONNEL
Métiers de la formation, parcours
Ingénierie et Conseil en Formation
TENKODOGO Barthélemy
Formation professionnelle continue des enseignants et
rapport à leurs besoins : cas des professeurs de français de
l'enseignement technique et professionnel de Ouagadougou.
Directeur de mémoire : Hervé
DAGUET
Mots clés : Burkina Faso, formation
professionnelle, besoins en formation, analyse des besoins,
enseignement-apprentissage du français, amélioration de la
formation, enseignement technique et professionnel
Résumé
Notre présente recherche vise à comprendre le
rapport entre la formation continue reçue par les enseignants et leur
besoin en formation. Autrement dit, les formations auxquelles les enseignants
de français de l'enseignement technique et professionnel participent
répondent-ils à leurs besoins ?
Pour répondre à ce questionnement de notre
recherche, nous nous sommes appuyé sur l'ingénierie de la
formation, les théories des besoins, des besoins en formation et de
l'engagement en formation
Notre recherche s'est focalisée sur les professeurs de
français de l'enseignement secondaire technique et professionnel de la
ville de Ouagadougou. La démarche a été ascendante par
entretien semi-directif.
L'analyse de nos données a mis en exergue que les
enseignants perçoivent une différence entre enseigner le
français dans l'enseignement général et l'enseignement
technique. Ils ont mis Cette différence est plus liée au profil
du sortant (élèves). La majorité des enseignants
interviewés trouvent que les formations reçues
n'améliorent pas leur habilité pédagogique, didactique et
motivationnelle comme ils le souhaitent dans leur poste actuel. Cependant, pour
justifier leur participation à une formation, ils avancent tous
explicitement des motifs externes (prescrit). Mais de façon implicite,
d'autres motifs tels économiques (externe) ou socio-affectifs (internes)
peuvent en être à l'origine. Enfin, comme dispositif de formation
souhaitée, le choix est porté sur conseil d'enseignement et les
journées pédagogiques.
Les conclusions de ce travail pensons nous servira à
la Direction Générale des Inspections et de la Formation
Pédagogique (DGIFP) de disposer d'information sur le vécu
professionnel des professeurs de français dans l'enseignement technique
et professionnel d'une part et d'autre par qu'elle entreprenne des actions de
formation au regard des besoins d'accomplissement professionnel
exprimés.
SOMMAIRE
DEDICACE
2
REMERCIEMENTS
3
SOMMAIRE
5
L'INTRODUCTION
6
INTRODUCTION
7
PARTIE 1 : LE CONTEXTE
10
1. LE CONTEXTE GÉNÉRAL
11
2. SYNTHÈSE DE LA REVUE DE
LITTÉRATURE SUR LA FORMATION CONTINUE
21
3. NOTRE PARCOURS PROFESSIONNEL
25
4. NOTRE POSITIONNEMENT PROFESSIONNEL
26
5. LA MISSION ET SA PLACE DANS LE
CONTEXTE
27
PARTIE 2 : LE CADRE THEORIQUE ET
CONCEPTUEL
30
1. CADRE THÉORIQUE ET CONCEPTUEL
31
PARTIE 3 : PROBLEMATIQUE ET
HYPOTHESES
46
1. PROBLÉMATIQUES ET
HYPOTHÈSES
47
PARTIE 4 : L'APPROCHE
METHODOLOGIQUE
49
1. APPROCHE MÉTHODOLOGIQUE
50
PARTIE 5 : L'ANALYSE DES RESULTATS
59
1. ANALYSE DES RÉSULTATS ET
SOLUTIONS PROPOSÉES
60
PARTIE 6 : VERIFICATION DES HYPOTHESES
ET LES
74
CONDITIONS D'AMELIORATION DE LA
FORMATION
74
1. VÉRIFICATION DES
HYPOTHÈSES
75
2. CONDITIONS D'AMÉLIORATION DE LA
FORMATION
77
3. LIMITES DE NOTRE TRAVAIL
80
CONCLUSION GÉNÉRALE
82
INDEX DES ABRÉVIATIONS
UTILISÉES
84
BIBLIOGRAPHIE
85
TABLE DES MATIÈRES
88
ANNEXES
91
L'INTRODUCTION
Introduction
Un proverbe arabe dit : « La différence
entre un jardin et un désert, ce n'est pas l'eau c'est
l'homme »1(*).
Nous retenons de ce proverbe un élément très
important : c'est l'homme qui est au coeur de tout processus de
transformation, d'évolution ou de mutation d'une étape vers une
autre. La gestion des ressources humaines organisée de façon
rationnelle permet à une entreprise, une organisation de relever de
manière efficace et efficiente les différents défis. Pour
développer ou adapter les compétences des ressources humaines
à l'environnement de travail et permettre aux organisations d'atteindre
les objectifs par leur organisation, la formation est parmi l'un des outils
nécessaires.
Les différents discours des responsables de
l'éducation au niveau de l'enseignement secondaire reconnaissent le
rôle que joue la formation initiale que surtout continue dans
l'amélioration de la qualité professionnelle des enseignants
aussi du niveau des élèves. En effet, à ce niveau, nous ne
cessons d'entendre: « Le niveau des élèves a
baissé, il n'y a plus de bons enseignants, ils n'ont plus la vocation,
ils ne sont plus bien formés ». A cette
récrimination de la société, les enseignants ont leur
réponse: effectifs pléthoriques, matériels didactiques
insuffisants, avantages pécuniaires non attrayants et surtout une
raréfaction des formations dans un contexte d'évolution des
savoirs et savoir-faire. Des propos qui contiennent certes une part de
vérité et témoignent de la préoccupation de tous
les acteurs parce que la performance d'un système éducatif
repose a priori sur les compétences de ses enseignants et de leurs
conditions de travail.
Cependant, si l'Institut National des Science de l'Education
(INSE créé en 1986) puis à l'Ecole Normale
Supérieure de l'Université de Koudougou (ENS/UK) ont
continué à donner une formation initiale à certains
professeurs. Ceux dits « directs » n'ont pas
bénéficié de ce principe. Conscient de cette insuffisance,
le ministère pris à coeur la formation continue des enseignants
en mettant en place des dispositifs de formation. Le projet
maths-français qui allait connaitre une fin en est une illustration,
remarquable. La formation continue des enseignants est devenue
irrégulière à cause de ressources financières
insuffisantes2(*). Les
formations professionnelles continues se font maintenant au gré des
disponibilités financières3(*) de la Direction Générale des Inspections
et de la Formation Pédagogique (DGIFP). Pourtant, le métier
d'enseignant quelque soit les conditions exige des méthodes
pédagogiques, des savoirs et connaissances en perpétuel
évolution. En un mot, l'enseignant doit d'être à jour. La
formation professionnelle continue est l'une des voies royales pour parvenir
à cette mise à jour. La formation continue peut prendre plusieurs
formes : visite de classe, séminaires, universités
d'été, Formation à Distance (FAD), journées
pédagogiques, conseils d'enseignement par discipline.
La langue officielle au Burkina Faso est le français.
Il est la langue d'enseignement la plus utilisée4(*) dans le système
éducatif du primaire au supérieur. Cette position de langue
principale d'enseignement met le français au centre de l'apprentissage
des autres disciplines. Combien de fois n'avons-nous pas été
interpellé par les collègues des autres disciplines sur la
qualité de l'expression des élèves : les
élèves n'écrivent ni ne parlent bien le français.
Cette interpellation montre que le professeur de français sans le
vouloir joue un rôle essentiel dans l'apprentissage dans les autres
disciplines. N'est-ce pas à travers le français écrit et
parlé que les parents et l'opinion publique jugent-ils de la
qualité de l'enseignement 5(*) ? Les professeurs des matières
générales sont confrontés à la difficile
articulation entre les programmes de l'enseignement général
et ceux de l'enseignement technique et professionnel. A cette
difficulté, s'ajoute la faiblesse des notes des élèves
dans ces matières considérées comme secondaire. A ce
titre, la conférence annuelle des inspecteurs de l'enseignement
secondaire(CAIES) recommande que les programmes de l'enseignement
général tiennent compte des besoins de l'enseignement
technique6(*)y compris ceux
du français. En effet, la 6ème CAIES tenue en 2005
constatait un manque de programmes cohérents et adaptés aux
besoins de l'enseignement technique et professionnel au niveau des
disciplines générales intervenant dans le technique d'une part
et absence de pratique interdisciplinaire à tous les niveaux dont
l'élaboration des programmes, des attitudes et des pratiques d'autre
part. Le français n'échappe pas à cette
réalité. D'ailleurs, Justine Couldiaty Kielem remarquait que de
toutes les disciplines enseignées, le français est la moins
réussie par les élèves. Elle attribue cet échec
des élèves en français aux approches
pédagogiques et disciplinaires des enseignants.7(*)
La position centrale qu'occupe le professeur de
français (mais pas en termes de primauté sur les autres
disciplines enseignées), nécessite une politique de formation
initiale et surtout continue en tenant compte des deux catégories de
l'enseignement secondaire.
Les formations professionnelles continues des professeurs en
général et des professeurs de français en particulier, les
séminaires semblent le canal le plus utilisé actuellement. Les
séminaires de formation regroupent à la fois des enseignants de
l'enseignement général et de l'enseignement technique et
professionnel. Dans la théorie ces deux groupes sont identiques, mais
dans les faits, chaque groupe a en charge des apprenants différents avec
des objectifs éducatifs finaux différents. Aussi,
l'uniformisation des contenus des formations continues pour ces deux groupes
d'enseignants notamment pour les enseignants de français de
l'enseignement technique et professionnel peut ne pas répondre à
leurs attentes en terme de formation. Thierry Ardouin ne dit-il pas que la
formation8(*) est :
« L'action de se doter de moyens pour permettre
l'acquisition de savoirs par une personne ou un groupe, dans une perspective
contractuelle, en lien avec un contexte donné en vue d'atteindre un
objectif ». Ce souci de lier formation continue et besoins ou
demande individuelle ou collective dans une démarche d'ingénierie
de formation, nous a amené à nous interroger sur le sujet
suivant: « Formation professionnelle continue des
enseignants et rapport à leurs besoins : cas des professeurs de
français de l'enseignement technique et professionnel de
Ouagadougou. »
Il s'agit pour nous dans l'examen de ce sujet d'explorer les
réalités auxquelles sont confrontées les professeurs de
français de l'enseignement technique et professionnel dans
l'enseignement-apprentissage du français, l'apport de la formation
continue dans leur professionnalisation. Cela, nous conduit à interroger
la relation entre les formations continues reçues et leurs besoins.
Dans la première partie de notre travail, nous
présenterons le contexte. La seconde partie sera axée sur le
cadre théorique et conceptuel, la troisième portera sur la
problématique. La quatrième partie sera axée sur le cadre
méthodologique où nous présenterons les populations
concernées par l'étude, les modalités
d'échantillonnage et de recueil des données. La cinquième
partie portera sur l'analyse des résultats. Enfin la dernière
partie sera basée sur la vérification des hypothèses et
les solutions pour l'amélioration de la formation.
PARTIE 1 : LE CONTEXTE
1. Le contexte
général
1.1.
Des objectifs de l'enseignement secondaire technique et professionnel
L'enseignement secondaire technique et professionnel se
subdivise en deux cycles. L'enseignement secondaire technique comprend le
cycle long qui conduit à la préparation aux diplômes de Bac
E, F, G et H. Il a vise essentiellement à préparer aux
écoles supérieures d'enseignement technique. L'enseignement
secondaire professionnel comprend le cycle court et long qui prépare aux
diplômes du CAP, du BEP et du Bac Professionnel. Il vise
essentiellement à préparer à la vie professionnelle ou
aux études supérieures. L'enseignement secondaire technique et
professionnel a pour finalité l'insertion professionnelle ou la
préparation aux études universitaires.9(*) Le resumé des
différents référentiels de l'enseignement technique et
professionnel montre qu'ils visent à faire acquérir des
compétences professionnelles selon le métier et d'offrir
des compétences connexes selon les conditions de travail et les
exigences du domaine au Burkina Faso. La professionnalisation se fait
à travers les disciplines techniques. Les autres disciplines
sont dites transversales. Tout autant, il est assigné à
l'enseignement du français dans le programme de l'enseignement technique
et professionnel de préparer le sortant à la vie
professionnelle. Il appartient à l'enseignant de prendre en
compte les réalités et les préoccupations des
séries concernées. En d'autres termes
l'enseignement-apprentissage doit s'appuyer sur le contexte
socio-économique en lien avec le diplôme ou le métier
préparé. L'enseignement du français participe donc
à cette professionnalisation à travers les objectifs
généraux de l'enseignement du français au Burkina Faso.
Ces objectifs sont au lycée comme au collège, la pratique
raisonnée de la langue, l'acquisition de méthodes de
pensée et de travail, l'accès à d'autres cultures
c'est-à-dire le développement de savoirs et de
savoir-faire10(*). Une
formation continue en cours de carrière des enseignants de
français de l'enseignement secondaire technique et professionnel
permettra de lever les difficultés rencontrées.
1.2.
Les attributions de la Direction Générale des Inspections et de
la Formation Pédagogique (DGIFP) dans le dispositif de formation
Continue
La DGIFP est la structure au sein du MESS où la
question de la formation continue est centrale. En effet, le décret
n°2011- 941/PRES/PM/MESS du 30 novembre 2011 attribue à la DGIFP
des missions (art 48). Ces missions peuvent être divisées en
missions de contribution et de mise en oeuvre, de supervision,
d'évaluation, de réalisation et de production. Toutes les formations sont à priori assurer
par les conseillers pédagogiques et les inspecteurs de l'enseignement
secondaire. Mais la DGIFP peut faire appel à des personnes ayant des
compétences avérées pour assurer une formation sous la
responsabilité d'un encadreur pédagogique.
1.2.1. La mission de
contribution, de mise en oeuvre et de suivi
Elle s'articule autour de la définition de la politique
nationale en matière d'enseignement secondaire, à la formation
initiale et continue, à l'évaluation du système
scolaire, à la production de documents et de matériels
pédagogiques, au suivi et à la mise en oeuvre des innovations
pédagogiques dans l'enseignement secondaire.
1.2.2. La mission de supervision
La DGIFP est chargée de la supervision et de la
coordination de l'élaboration des curricula de l'enseignement
secondaire général et de l'enseignement secondaire technique et
professionnel, de l'encadrement, de l'animation, du suivi et du
contrôle pédagogique des enseignants du Secondaire.
1.2.3. La mission d'évaluation
Elle a dans ses attributions la mission
d'évaluation des enseignants, des formations, des apprentissages et
des curricula de l'enseignement secondaire, l'évaluation
pédagogique des enseignants du secondaire et des innovations
pédagogiques.
1.2.4. La mission de conception et d'étude
La DGIFP mène des études sur les innovations
pédagogiques au Secondaire, la qualité de l'enseignement
secondaire et conçoit les outils d'évaluation des
apprentissages.
1.2.5. La mission d'organisation et de production
Elle renvoie à la participation à l'organisation
des examens et concours scolaires et professionnels de l'enseignement
secondaire et à la production des rapports bisannuels sur la
qualité et l'efficience de l'enseignement secondaire.
1.2. 6. Les Directions exécutives de la DGIFP
La DGIFP est composée d'une Direction des Inspections
(DI) et d'une Direction de la Formation Pédagogique et de l'Evaluation
(DFPE). Elles se partagent la mise en oeuvre des missions de la DGIFP.
1.2.6.1. La Direction des Inspections
Elle est composée de l'ensemble des inspections par
discipline. Les attributions se classent en activité de coordination, de
contribution, d'organisation et de mise en en oeuvre.
Les activités de coordination
concernent le suivi des activités des différentes
inspections ; le suivi, le contrôle et l'évaluation
pédagogique des enseignants du secondaire ; l'élaboration
des curricula et la formation des encadreurs pédagogiques et des
enseignants à la rédaction des manuels.
Les activités de contribution sont
axées sur la formation initiale et continue des personnels de
l'éducation et l'encadrement, au suivi, au contrôle
pédagogique des enseignants du Secondaire.
Les activités d'organisation et de mise en en
oeuvre s'articulent autour des examens scolaires et professionnels et
des innovations pédagogiques dans l'enseignement secondaire
1.3.6.2. La Direction de la Formation des Personnels de
l'Education
Elle assure en premier lieu la formation pédagogique
des personnels de l'éducation et l'évaluation des
enseignants, des formations, des apprentissages et des curricula de
l'enseignement du secondaire. Ensuite, elle contribue à
l'évaluation des examens et concours scolaires et professionnels, du
système éducatif et à la production des documents et
matériels pédagogiques du Secondaire. Elle conçoit les
outils d'évaluation des apprentissages et suit
l'évaluation de la mise en oeuvre des innovations
pédagogiques. Enfin, la DFPE est chargée de mener des
études sur les innovations pédagogiques et de participer à
l'organisation des examens et concours scolaires et professionnels de
l'enseignement secondaire.
1.3. La Direction Générale de l'Enseignement
Secondaire Technique et Professionnel (DGESTP)
Elle joue le même rôle que la DGIFP mais avec des
attributions en moins. Elle est chargée de la promotion du
système d'enseignement secondaire technique et professionnel, de la
définition des priorités nationales et de la promotion de la
formation professionnelle et de l'apprentissage en milieu scolaire. De plus,
elle assure le suivi des activités des services
chargés des établissements publics et privés
d'enseignement secondaire technique et professionnel. Les promoteurs des
établissements d'enseignement secondaire technique et professionnel
s'adressent à la DGESTP pour leur autorisation d'ouverture. Enfin, la
mise en oeuvre de la politique nationale en matière d'enseignement
secondaire technique et professionnel et la planification de la
création des établissements d'enseignement secondaire technique
et professionnel font partie également des missions de la DGESTP.
Cette direction générale comprend la direction
de l'enseignement secondaire technique et professionnel initial(DESTPI), la
direction de la prospective et des programmes de formations(DPPF) et de la
direction de la formation continue et de l'insertion(DFCI). La DFCI a
dans ses prérogatives l'organisation des formations continue des
personnels enseignants des établissements d'enseignement secondaire
technique et professionnel. Elle l'assure en collaboration avec la DGIFP. En
outre, la DGESTP est épaulée par le groupement des
établissements technique pour la formation continue (GET-FC). Nous
constatons à ce niveau que les professeurs de français de
l'enseignement technique et professionnel ne relèvent pas de la DGESTP
mais de la DGIFP. Par conséquent, ils ne bénéficient de
la formation continue organisée par cette structure. Les actions du
GET-FC sont plus orientées vers la formation des professeurs des
disciplines techniques et professionnelles.
1.4. Les dispositifs de formation de l'inspection de
français.
Pour les formations continues, l'inspection de
français à la DGIFP a mis en place depuis 1990 six (6)
dispositifs de formation11(*).
Le conseil d'enseignement par discipline
Les professeurs de français d'un même
établissement forment un groupe de discipline. Au sein de ce groupe, ils
abordent les questions relatives à l'enseignement de leur discipline.
L'animation du groupe dépend du dynamisme de ses membres.
Le conseil d'établissement
Un peu plus large que le groupe de discipline, il regroupe
les enseignants de français et l'administration du Collège ou du
Lycée. Il donne l'occasion de discuter autour de l'enseignement du
français. Il permet au professeur de français de ne pas se sentir
seul, isolé, laissé à lui-même.
Les journées pédagogiques
(JP)
Elles étaient animées alors par les
Professeurs Animateurs Pédagogiques (PAP). Autour du PAP, les
professeurs de plusieurs localités voisines se retrouvent, discutent de
problèmes communs liés à l'enseignement-apprentissage du
français. Les J.P ont lieu dans les zones d'animation du PAP, et se
déroulent 3 à 4 jours par an. Les JP sont un dispositif de
formation de proximité qui permettaient de satisfaire les besoins de
formation dans un contexte d'insuffisance de moyens financiers et logistiques.
Mais avec la fin du Projet Français/ Mathématiques et du Projet
d'Appui à l'Enseignement Secondaire Général (PAESG), les
JP sont quasi inexistantes.
L'auto-formation
L'auto-formation se fait à travers la
documentation mise à la disposition des enseignants par le service
d'encadrement pédagogique. Le dernier, avec l'aide du Projet Appui
à l'Enseignement Secondaire Général (PAESG) a
édité plusieurs manuels. Ces manuels appelés
communément T.U c'est-à-dire Trait-d'Union constituent le
bulletin officiel de liaison des professeurs de français. Ils abordent
pratiquement toutes les activités de la classe de français,
notamment les questions méthodologiques, permettant ainsi aux
professeurs de s'autoformer.
Les visites de classe
Elles permettent à l'équipe de l'encadrement
pédagogique de se rendre dans les classes sur le terrain, pour observer
de visu le travail qui y est fait, et apporter sur place aux
enseignants la formation et conseils.
La formation à distance (FAD)
La FAD a vu le jour en 2002 avec une phase
d'expérimentation à la rentrée scolaire 2004-2005. Cette
expérimentation a concerné deux(2) modules qui portaient
sur l'expression écrite. La FAD est venue suppléer les
journées pédagogiques comme un dispositif de formation continue
de proximité. Sa généralisation a commencé
à la rentrée scolaire 2005-2006. Elle concerne tous les
professeurs de français mais prioritairement ceux
n'ayant pas bénéficié de formation initiale. Les
documents FAD sont mis à la disposition des enseignants par
l'intermédiaire d'un tuteur pour la somme de 500f par document. Ensuite
chaque enseignant étudie les modules proposés dans le document. A
l'issue de cette phase, un regroupement (deux regroupements par module) est
prévu avec les tuteurs désignés appuyé d'un
encadreur pédagogique. Chaque groupe est constitué au maximum de
douze(12) enseignants. La mise en en place de la FAD par l'inspection de
français à la DGIFP est motivée par l'accessibilité
à la formation d'un nombre élevé de professeurs (ne
pouvant bénéficier d'une formation en présentiel rendue
difficile pour des raisons logistiques), le coût réduit, la
rentabilité d'un système de formation à distance
pérennisée (afin de créer un modèle pouvant servir
d'autres actions de formation continue), la possibilité de mutualiser
les compétences et les productions d'équipes
décentralisées d'encadreurs pédagogiques, la mise en place
d'une gestion décentralisée de la formation des personnels de
l'éducation et enfin le franchissement d'une étape vers une
autogestion de la formation par les apprenants eux-mêmes.
Jusqu'à nos jours au moins quinze (15) modules ont
été rédigés. Si la FAD est une innovation, la
thématique des modules sont une quasi reprise de celle des
Trait-d'Union. Concernant on succès, la FAD
reste mitigée. En effet, si dans certaines régions, elle semble
susciter de l'intérêt pour les enseignants, à Ouagadougou,
dans la région du Centre, elle reste presque méconnue. A cela, il
faut ajouter le manque de ressources financières pour la production des
documents ainsi que les conflits de compétence entre la DGIFP et les
directions régionales de l'enseignement secondaire12(*).
Le groupe d'animation pédagogique
(GAP)
Le GAP est institué par l'arrêté N°
2011-506/MESS/SG/DGIFPE portant règlementation de la formation continue
des personnels enseignants de l'enseignement secondaire du 5 décembre
2011. Les GAP sont un cadre permanent de formation continue et sont
animés par des enseignants sous la responsabilité d'un professeur
animateur pédagogique (PAP). Chaque établissement ayant au moins
Cinq (5) enseignants par discipline doit instituer un GAP. Lorsque le nombre
d'enseignants par discipline est inférieur à cinq (5), les
enseignants sont regroupés par zone ou par localité par
établissement. Les professeurs animateurs sont alors
désignés par les inspecteurs des disciplines concernés.
Tout enseignant est membre d'office d'un GAP de sa discipline dans
l'établissement, la zone ou la localité et leur participation
à un GAP est obligatoire. La formation des PAP est assurée
par les conseillers et les inspecteurs des disciplines concernées. Quant
à la planification et à l'exécution des activités
au sein des GAP, elles incombent aux enseignants et aux encadreurs
pédagogiques en collaboration avec le chef d'établissement.
Enfin, les conseillers pédagogiques et les inspections sont
habilités à assurer une session de formation continue. Mais
toute personne dont les compétences sont avérées peut
animer une session de formation sous la responsabilité d'un encadreur
pédagogique de l'enseignement secondaire. Si les GAP introduisent une
nouvelle forme de formation continue au sein de l'enseignement secondaire
(à l'exemple des GAP dans l'enseignement primaire), son financement non
clarifié. Il est vrai que le MESS de façon implicite laisse
à la charge de l'établissement le financement des GAP, or nous
savons que les établissement publics sont obligés d'engager des
enseignants vacataires et les rémunérer grâce aux frais de
scolarité collectés. Il y a certes une subvention du MESS
à la prise en charge salariale des vacataires, mais cette subvention a
connu une baisse, contraignant le budget de l'établissement à
supporter le complément. Dans ce contexte nous dotons fort que les GAP
puissent connaitre un début de réalisation. Dans l'enseignement
primaire, le Ministère de l'Education Nationale et de
l'Alphabétisation (MENA) finance les GAP contrairement au MESS pour le
moment.
Les autres dispositifs qui ne sont pas spécifiques
à l'inspection de français sont les séminaires et les
universités d'été sont organisés par l'ENS-UK et
l'IDS (institut Des Sciences). Ces dispositifs sont de nos jours les moyens de
formation les plus fonctionnels même si pour des questions d'insuffisance
de moyens financiers la formation devient quasi-inexistante. Mais dans la
réalité, les formations continues se font le plus à
travers les séminaires que les universités d'été.
Ce dispositif a la particularité de réunir plusieurs enseignants
de plusieurs régions aux besoins souvent variés et
différents. Il se pose dès lors la problématique de
l'analyse des besoins de formation. En effet, selon François P.
Souli13(*) : « Les stages courts ou
séminaires à orientation scolaire ont pour but de favoriser le
développement des compétences professionnelles pour
l'amélioration de la qualité de
l'enseignement/apprentissage. C'est l'inspection qui
définit les contenus et les objectifs de ces formation».
Les enseignants tirent-ils réellement profit de ces formations ?
Autrement dit, ces formations répondent-elles effectivement aux besoins
ou attentes des enseignants de français en général et de
l'enseignement technique et professionnel en particulier. Quand surtout ces
propos empruntés à François P. Souli augurent
déjà des difficultés voire d'un résultat
négatif: « Les jalons posés par les
différentes formations ne sont pas toujours suivis et ne sont pas
évalués par manque de moyens logistiques ou d'outils
appropriés ».
1.5. La formation continue des personnels enseignants :
état des lieux
Notre état des lieux est basé sur les rapports
des Conférences Annuelles des Inspecteurs de l'Enseignement Secondaire
(CAIES) qui se tiennent chaque année sur un thème précis
et des travaux de mémoires d'enseignants. Ces choix sont basés
sur le fait que la CAIES est l'instance où les problèmes de
l'enseignement secondaires sont passés en revue et discutés par
l'encadrement. Pour le travail d'élèves-inspecteurs et
d'inspecteurs, notre choix est guidé par sa relation avec notre
thème. Nous nous sommes intéressé à deux
CAIES : la 7ème dont le thème ét ait
« la problématique de la formation continue des
personnels : état des lieux, enjeux et
perspectives » et la 9ème dont le thème
était «la problématique de l'échec scolaire au
Burkina Faso ».
1.5.1. La synthèse des CAIES sur la formation continue
des enseignants
En 200614(*), la DGIFP a commandité une enquête
auprès des enseignants (toutes disciplines confondues) et des encadreurs
sur l'identification des besoins de formation. L'enquête a
révélé que les enseignants ont des difficultés
dans l'enseignement-apprentissage au plan pédagogique et a
identifié les besoins en formation.
1.5.1.1. Les situations-problèmes au plan
pédagogique
La conception des documents
pédagogiques
La formulation des objectifs, la conception des contenus
disciplinaires, l'élaboration des fiches pédagogiques
touchent la construction du savoir scolaire c'est-à-dire le passage du
savoir savant au savoir didactique à transmettre aux
élèves. Ces actes pédagogiques sont en amont de
l'enseignement-apprentissage car ils constituent le plan de bataille de
l'enseignant. Les documents pédagogiques précisent les actions et
les activités de l'enseignant et de l'apprenant, la stratégie et
les outils efficaces et pertinents pour réussir un
enseignement-apprentissage.
L'évaluation
En aval de l'enseignement-apprentissage se situe
l'évaluation. Elle permet soit de savoir si les objectifs de
l'enseignement-apprentissage sont atteints et dans le cas contraire le
professeur y remédie. Alors, une difficulté dans la conception
de l'évaluation impacte sur tout le processus
d'enseignement-apprentissage de l'enseignant et de l'apprenant. En d'autres
termes une évaluation non maîtrisée se résume
à son aspect sommatif.
La gestion de la classe
Les effectifs deviennent de plus en plus pléthoriques.
Au premier cycle l'effectif à ne pas dépasser est de 70
élèves et au second cycle de 60 élèves15(*). Mais la réalité
est tout autre aujourd'hui où la pression sur les établissements
publics fait que les effectifs ont explosé pouvant aller jusqu'à
100 quel que soit le cycle. La gestion des grands groupes et la conduite de la
classe deviennent un problème pour les enseignants.
Le non-achèvement du programme
d'enseignement
Certains enseignants ont invoqué comme raison de
l'inachèvement du programme la lourdeur et l'inadaptation du contenu du
programme d'enseignement dans les différentes disciplines et d'autres
n'épuisent pas le programme. L'inachèvement du programme a
créé des lacunes chez les apprenants au fur et à mesure
qu'ils avancent dans leur cursus scolaire.
Le cloisonnement des disciplines
Ce qui est mis en cause c'est l'absence
d'interdisciplinarité entre les disciplines enseignées.
L'approche disciplinaire met une barrière entre les
éléments constitutifs du savoir. Or les élèves
n'arrivent pas souvent à faire le lien entre les différents
savoirs. Si l'enseignant lui-même n'arrive pas à faire le lien
entre sa discipline et les autres disciplines, il est évident que
l'élève ne puisse pas le faire.
1.5.1.2. L'expression des besoins en formation
Les besoins ne sont pas propres aux enseignants de
français mais à tous les enseignants. Les besoins n'ont pas
été repartis selon les disciplines enseignées. Les besoins
en formation collectés concernent les méthodes et les techniques
d'enseignement, la pédagogie des grands groupes, l'approfondissement
disciplinaire, la didactique, l'animation pédagogique et la conduite de
la classe, l'évaluation, l'enseignement de la littérature au
second cycle, l'exploitation des supports didactiques, et enfin la
psychopédagogie.
Les suggestions suivantes ont été faites
à l'issue de l'enquête : des stages de formations,
l'institution de conférences pédagogiques annuelles de
l'enseignement secondaire, la nécessité d'une formation au moins
une fois par discipline, la formation sur les innovations
pédagogiques, l'institution de journées pédagogiques par
Direction Régionale du MESS.
Cette enquête a eu le mérite de souligner les
préoccupations des enseignants pour une meilleure professionnalisation
du métier d'enseignant afin de rendre efficace leur pratique de
l'enseignement-apprentissage. En outre, elle a permis à la DGIFP de
disposer d'un ensemble de données à partir desquelles les
décideurs et les encadreurs (présents à la
7ème CAIES) de dégager des perspectives et des
solutions à la problématique de la formation continue, maillon
essentiel de la lutte pour la qualité de l'enseignement.
1.5.1.3. Les dispositifs
institutionnels ou juridiques
La 7ème CAIES consacrée à la
problématique de la formation continue des personnels de
l'éducation a passé en revue l'existant au plan des dispositifs
institutionnels ou juridiques.
Les textes à portée
générale renvoient aux lois d'orientation de
l'éducation de 199616(*) et portant régime juridique applicable aux
emplois et aux agents de la fonction publique générale de
199817(*).
Les textes à portée spécifique ou
ministérielle sont des décrets et des
arrêtés du MESS : le décret
n°2002-561/PRES/PM/MESSRS portant organisation du MESSRS (p 4 ; art 13),
le décret n°2011- 941/PRES/PM/MESS du 30 novembre 2011 portant
nouvelle organisation du MESSRS.
et l'arrêté 2004-098/MESSRS/SG/DGESTP portant
autorisation et organisation des activités de formation
professionnelle continue dans les établissements publics d'enseignement
technique et professionnel du 08 juin 2004 (art 1, 5, 6).
Au plan organisationnel nous avons les structures centrales
déjà citées ci-dessus. En conclusion, la CAIES
reconnaît que si les textes existent de même que les structures
organisationnelles et la prise en compte de la formation dans
l'élaboration des projets d'appui à l'enseignement constituent
des forces pour la formation continue, n'empêche qu'il y a des
insuffisances. Elles concernent la difficulté du MESS à
poursuivre la formation continue sous les projets, la faiblesse de
supervision du personnel enseignant, le chevauchement des textes, la lourdeur/
lenteur administrative dans la mise en oeuvre de la formation
continue , l'absence de plan d'action de la formation continue au niveau
du MESS, la non valorisation des acquis de la formation continue et
l'absence de suivi de la formation continue.
En somme les insuffisances se résument à
l'absence de politique et d'un programme cadre pour la formation
continue. Ce qui nous amène à nous demander si les formations
continues s'inscrivent réellement dans la professionnalisation des
enseignants.
La 9ème CAIES qui s'est penchée aussi
sur la « problématique de l'échec scolaire au
Burkina Faso » a diagnostiqué les fondements de l'échec
scolaire à six niveaux: institutionnel, politique, socioculturel,
psycho-affectif, économique, pédagogique. C'est le
fondement pédagogique de l'échec scolaire qui nous
intéresse car il relève de la question des compétences
des enseignants en activité. En effet, la recherche des inspecteurs
affirment que l'absence ou l'insuffisance de formation initiale et
continue, la non- maîtrise de l'évaluation par les
enseignants, le dogmatisme de la relation pédagogique et la formation
disciplinaire et pédagogique de l'enseignant, incomplète,
souvent inappropriée, compliquent la situation d'apprentissage et
augmentent la difficulté de l'élève. En conclusion de
ces constats, la formation initiale et continue peuvent améliorer le
professionnalisme des enseignants dans le sens de réduire
l'échec scolaire.
1.5.2. Formation continue et perception des enseignants
Clément C. Somé élève inspecteur
à l'époque et Ouédraogo Innocent, inspecteur et
étudiant MARDIF, se sont intéressés à la formation
continue des enseignants de français à travers les
activités des encadreurs pédagogiques. Clément C.
Somé a travaillé sur la qualité de l'encadrement
pédagogique des encadreurs et Innocent Ouédraogo sur le
rôle de la visite de classe dans la formation continue.
Clément C. Somé, dans son étude sur le
rôle de l'encadreur dans la formation continue des enseignants à
travers l'encadrement, au terme de son analyse affirme :
« L'encadrement pédagogique offert aux professeurs de
français ne favorise ni leur développement professionnel ni leur
épanouissement personnel »18(*). L'encadrement des professeurs par les
encadreurs dont-il parle se fait lors des visites de classes. Les visites sont
plus régulières pour les élèves-professeurs en
stage que les professeurs déjà en activité. Cette
conclusion laisse penser que les visites de classe qui portent
généralement sur la présentation d'une leçon par
l'enseignant en situation d'enseignement-apprentissage est tout sauf un moment
pour l'enseignant d'analyser ses erreurs et d'y remédier par les
conseils de l'encadreur, en somme de se former.
Innocent Ouédraogo s'est interrogé sur les
enjeux des visites de classe : est-ce un contrôle, une
évaluation ou une formation continue ? Les avis sont
partagés à ce niveau entre encadreurs pédagogiques et
enseignants. Pour les enseignants dans leur majorité, les visites de
classe servent plutôt à contrôler c'est-à-dire
à vérifier l'application des prescriptions en matière
d'enseignement du français qu'un véritable moment de formation
continue pour eux. Cet avis est relativisé par les encadreurs
pédagogiques pour lesquels les visites de classe sont un moment de
perfectionnement de la pratique quotidienne des enseignants. En outre, elle
contribue à faire évoluer les pratiques et offre l'occasion de
porter assistance sur le plan pédagogique aux enseignants sur le
terrain.
La perception de la visite de classe par les enseignants pour
les deux études montre qu'elle ne semble pas positive dans la mesure
où les enseignants pensent qu'elle ne contribue pas à leur
formation continue c'est-à-dire le perfectionnement de leur pratique
d'enseignement-apprentissage du français.
Ce détour par ces travaux des deux inspecteurs nous
situe dans la problématique de la formation continue des professeurs de
français à travers les visites de classe. Il nous permet aussi de
nous interroger si les formations continues réalisées à
travers les autres dispositifs de formation tiennent compte des besoins ou des
attentes réelles des enseignants de français.
1.5.3. Les activités de
formations continues de la DGIFP de 2001 à 2011
Nous résumons les activités de formations
continues pédagogiques des enseignants des dix (10) dernières
années. Les activités énumérées ne sont pas
exhaustives. Elle concernent la démultiplication du séminaire
professeurs animateurs pédagogiques (PAP), le décloisonnement du
français au premier cycle, le projet pédagogique et la
communication, la formation en pédagogie générale et
appliquée et en dissertation pédagogique (pour les enseignants
préparant le CAPES), appui aux activités des cellules d'animation
pédagogique des établissement, démultiplication du
séminaire sur la lecture d'une oeuvre intégrale, les visites de
classe, la formation en pédagogie générale et
appliquée, en psychologie et psychopédagogie (pour les
enseignants du primaires ayant au moins un bac+2 reversés à
l'enseignement secondaire), la formation des tuteurs de la formation à
distance (FAD) en tutorat. Outre ces activités de formation au plan
pédagogique et didactique, il y a des activités de
sensibilisation sur le genre, la violence sur les filles en milieu scolaire,
l'éducation à la prévention contre le VIH-SIDA, les IST,
l'éducation en matière de population et ce citoyenneté,
les thèmes émergents comme l'excision, le mariage forcé,
les droits de l'enfant, l'éducation environnementale, l'art et la
culture. Certaines activités ont connu une exécution d'autres
non. Le manque de ressources financières est l'une des causes de la non
réalisation de certaines activités.
1.5.4. La formation continue de
professeurs de français de l'enseignement technique et
professionnel
A ce niveau, les différents documents que nous avons
consultés en plus de ce que nous avons pu recueillir comme informations
au cours de notre enquête exploratoire, montrent qu'il existe un plan de
formation qui concerne tous les enseignants de français sans
distinction au niveau de la DGIFP.
Dans le plan national de l'enseignement technique et
professionnel, la formation continue professionnelle des enseignants est une
priorité. Mais, nous nous sommes rendu compte à la lecture du
plan de formation continue élaboré en 2008 pour la DGESTP que
les professeurs de français de l'enseignement technique et
professionnelle n'y sont pas inscrits. Est-ce à dire qu'ils n'ont pas
de besoins ou d'attentes en formation en lien avec l'enseignement technique et
professionnel ?
Les formations continues professionnelles concernent en
principe l'ensemble des professeurs de français, semblent ignorer de
fait les caractéristiques et spécificités de
l'enseignement technique et professionnel. En outre, les besoins particuliers
des professeurs ne semblent être pris en compte. Même si la
démarche dans l'enseignement du français dans l'enseignement
secondaire reste la même pour tous. De façon particulière,
dans la politique de l'enseignement et de la formation technique, les
professeurs de français des lycées d'enseignement technique et
professionnels ne sont ni pris en compte dans le dispositif de formation
continue de la DGESTP. Le Groupement des Etablissements Techniques pour la
Formation Continue (GET-FC) est un dispositif qui accompagne les enseignants
qui désirent se perfectionner ou se former en finançant une
partie de leur formation sous forme de prêt. Les enseignants sont
financées par le sont tenus à la fin de leur formation de
rembourser les frais en travaillant en retour pour la structure. En effet le
GET-FC organise des formations et fait des consultations auprès des
entreprises.
Enfin, l'enseignement secondaire technique et professionnel
jusqu'à une période récente ne disposait pas de programme
officiel du français. Chaque professeur de français enseignait ou
faisait apprendre ce qu'il jugeait instructif et approprié à ses
élèves. C'est seulement au cours de cette année scolaire
2011-2012 qu'un programme de français élaboré en 2010 a
été mis à la disposition des enseignants.
2.
Synthèse de la revue de littérature sur la formation continue
Pour compléter nos informations, nous avons fait une
revue des auteurs qui ont analysé la problématique de la
formation continue des enseignants surtout ses objectifs.
Léopold Paquay19(*)définit cinq domaines de développement
professionnel de l'enseignant. Outre le bénéfice individuel que
tire l'enseignant de la formation continue, la professionnalisation de
l'enseignant concourt à la réalisation du bénéfice
institutionnel.
2.1. Le développement professionnel des enseignants
2.1.1. Le recyclage disciplinaire
Elle concerne les formations liées à
l'évolution du savoir disciplinaire. Aussi, les enseignants doivent se
mettre à jour des savoirs s'ils ne veulent pas enseigner des savoirs
obsolètes. Par exemple dans l'enseignement technique et professionnel,
l'approche par les compétences (APC) est recommandée. Mais comme
ses nouveaux savoirs évoluent dans un contexte social précis, il
se doit de choisir ceux qui sont importants et indispensables pour accomplir
son enseignement-apprentissage. Aussi, pour y parvenir l'enseignant doit avoir
des capacités réflexives afin de déterminer le savoir
à enseigner.
2.1.2. Le perfectionnement des
compétences professionnelles
Pour pouvoir faire face à l'évolution des
savoirs à enseigner, il est indispensable pour tout enseignant de se
perfectionner, d'améliorer ses compétences tout au long de sa
carrière professionnelle. Le perfectionnement des compétences de
l'enseignant se réalise à travers :
· sa propre pratique quotidienne du
métier ;
· les réflexions partagées avec ses
collègues lors d'un conseil de d'enseignement, de journées
pédagogiques...
· la formation continue à travers les dispositifs
tels les séminaires, les universités
d'été, les journées pédagogiques...
2.1.3. Le partage avec les pairs et le développement
d'une identité professionnelle
Les rencontres avec les pairs permet d'interagir, de partager
les difficultés, les angoisses, les solitudes, les
préoccupations. Et la formation est le lieu où l'enseignant peut
s'ouvrir aux pairs, construire une nouvelle identité, se transformer de
façon positive. La construction de cette nouvelle identité permet
d'avoir un autre regard sur son activité quotidienne.
2.1.4. Ouverture culturelle et sociale
Selon Paquay(2000) les périodes de formation continues
sont l'occasion pour l'enseignant de sortir de sa routine quotidienne, de
s'ouvrir à d'autres expériences, d'autres pratiques, d'autres
logiques. Toute rencontre serait la bienvenue et permettra à
l'enseignant d'oublier un tant soit peu son milieu quotidien. L'ouverture
sociale permet un accès à une culture générale
utile à la profession voire une promotion sociale.
2.1.5. La promotion sociale
Ici est posée la question de la valorisation ou la
certification de la formation continue. La reconnaissance sociale de la
formation reçue participe de la motivation des enseignants dans
l'exercice de leur métier.
2.2. Les bénéfices institutionnels
Au-delà du bénéfice individuel que tire
l'enseignant de la formation continue à travers le développement
de ses compétences, c'est toute l'institution éducative voire la
nation entière qui en tire le bénéfice.
2.2.1. L'amélioration des pratiques enseignantes
Tall20(*)disait : « La
formation continue des enseignants doit leur permettre non seulement de faire
face à un environnement souvent difficile mais aussi de
renforcer leurs compétences professionnelles ». Les
connaissances et les compétences acquises par l'enseignant ne servent
pas qu'à lui seule mais à tout le système scolaire dont
les résultats se mesurent et à travers les résultats
scolaires dans l'ensemble. En effet, les compétences acquises doivent
être réinvesties dans l'enseignement/apprentissage des
élèves dans le but d'améliorer la qualité de
l'enseignement et l'acquisition de savoirs et de savoir-faire par les
apprenants.
2.2.2. Construction d'une identité collective
Pour Léopold Paquay (2000) le sentiment d'appartenance
à un groupe fort et respecté renforce l'identité en tant
qu'enseignant et/ou enseignant de telle discipline. Aussi, dans le cas du
Burkina Faso où l'image de l'enseignant est dévalorisée
(besoin de reconnaissance, d'épanouissement, d'autonomie,
précarité sociale, salaires insignifiants, rapports verticaux et
expression étouffée)21(*), la conscience identitaire devient le socle sur
lequel les enseignants peuvent trouver des réponses aux questions ou aux
défis auxquels ils sont confrontés dans leur métier
d'enseignant.
2.2.3. Réussir une rénovation
L'enseignement-apprentissage dans le système
éducatif n'étant pas statique, des réformes sont chaque
fois initiées pour adapter le monde de l'éducation aux
différents bouleversements. La mise en oeuvre de ces différentes
réformes adoptées par l'Etat comme c'est le cas au Burkina Faso
passe par l'adaptation des compétences des enseignants aux
différentes approches et méthodes d'enseignement. La formation
continue devient le lieu de la mise à niveau des enseignants. Cependant,
la synchronisation entre réformes scolaires et formation des
enseignants ne se fait pas aussi facilement selon Philippe Perrenoud22(*).
2.2.4. Susciter l'innovation et la
diffuser
Selon Léopold Paquay (2000), le développement
des compétences ou l'accès aux savoirs et connaissances (dans le
domaine de l'enseignement-apprentissage mais aussi au plan pédagogique
et didactique) agit sur leur imagination créative des enseignants. Or,
il se trouve que les connaissances issues de l'expérience des
enseignants ne sont souvent pas partagées et restent alors
inexploitées. Aussi, la formation continue est le lieu où ces
connaissances innovantes peuvent être décrites et
développées avec l'aide des pairs. Par exemple, les enseignants
d'une même discipline comme le français peuvent se retrouver lors
d'une journée pédagogique ou d'un conseil d'enseignement pour
partager leurs expériences, leurs difficultés rencontrées
afin de dégager une conduite à tenir pour peu que le climat
organisationnel y incite.23(*) Les formations continues de nos jours devraient se
baser sur un dispositif qui encourage les enseignants à partager leurs
innovations, leurs analyses et à les valoriser. En somme, l'enseignant
n'est plus un simple exécutant de ce qu'on lui demande de faire ou
d'appliquer.
2.3. Les ingrédients d'une formation continue de
qualité
Il est indéniable que la qualité de la formation
reçue par les enseignants participe de leur professionnalisation d'une
part et influe sur le succès scolaire des élèves d'autre
part. Pour ce faire, la formation continue doit partir des besoins ou des
attentes des enseignants afin de susciter leur adhésion au projet de
formation surtout que les opportunités de formation ne sont pas
fréquentes. Alors, pour les ingrédients nous faisons
référence à Léopold Paquay qui donne quelques
éléments pour une formation de qualité.
Pour lui, les ingrédients de qualité
sont :
· la formation doit s'ancrer dans les besoins
professionnels des apprenants. Cela implique que les objectifs d'une formation
constituent des réponses aux problèmes professionnels et/ou
qu'ils permettent aux apprenants de réaliser leur projet.
· Les dispositifs de formation doivent être
adaptés à la formation des adultes par la prise en compte par
exemple, des préoccupations professionnelles, une explication du
vécu et une réflexion sur les pratiques.
· Les formations réalisées doivent
s'intégrer dans une logique de développement professionnel,
ce qui amène à tenir compte de l'expérience
antérieure des formés et de leur projet.
· La mise en place d'un espace, d'un dispositif qui
accorde une place à l'interaction.
Si nous convenons avec Léopold Paquay que la formation
continue a pour objectif de développer les compétences de
l'enseignant, cependant, nous nous demandons dans un contexte de rareté
des formations continues, si la préoccupation a toujours
été d'ancrer d'une part les formations dans les besoins
professionnels des enseignants et d'adapter les dispositifs aux
enseignants-apprenants et d'autre part d'intégrer les formations
formalisées dans une logique de développement professionnel des
enseignants de français en général et des enseignants de
français de l'enseignement technique et professionnel en particulier.
3. Notre parcours
professionnel
Nous sommes actuellement professeur certifié de
français au Lycée Technique Amilcar Cabral de Ouagadougou (LTAC)
et les filières professionnelles au LTAC sont essentiellement
tertiaires. Nous faisons partie de la première promotion des
enseignants du Secondaire à être recrutée en 1999 et
envoyée directement dans les classes sans formation pédagogique
sur le métier d'enseignant. A cette époque, les autorités
du MESS nous ont assuré que nous recevrions une formation lors de
séminaires de regroupement. Cette promesse restera lettre morte. En
outre, depuis notre intégration dans l'enseignement jusqu'à mon
examen pour l'obtention du CAPES en 2006, nous n'avons reçu qu'une
seule formation en rapport avec la pédagogie en avril 2004 et qui
portait sur le décloisonnement en français. Au cours de notre
carrière d'enseignant nous avons reçu jusqu'à ce jour
qu'une seule visite de classe, au moment de mon examen pratique pour mon
CAPES. Et après plus rien. Alors livré à nous-même,
l'auto-formation à travers les différents documents didactiques
et pédagogiques (produits par l'Inspection de français) est la
voie que nous avons privilégiée pour nous former parmi les
dispositifs de formations continues qui existent au MESS. Ce choix du
dispositif de l'auto-formation est guidé par sa faisabilité
puisque l'apprenant se forme à partir de documents existants et qu'il
suffit de l'acheter. La mise en oeuvre des autres dispositifs impliquent une
procédure un peu lourde. Est-ce pour cela qu'ils semblent ne plus
être utilisés ?
Par ailleurs, les rares formations dont nous avons
bénéficiées ne répondaient pas totalement à
nos besoins surtout que nous n'avons reçu aucune formation initiale
pédagogique. Pour satisfaire notre besoin de professionnalisme dans
l'enseignement, puisque c'est notre métier, nous nous sommes inscrit au
master 1 FOAD à l'université de Rouen. Notre admission à
ce master 1 nous a permis d'acquérir des compétences dans le
métier de l'éducation en général et scolaire en
particulier. Nous nous sommes en outre intéressé aux questions
d'intégration des TIC dans l'éducation. Ayant été
formé respectivement sur l'intégration des TIC et sur l'eau,
l'hygiène et l'assainissement dans l'éducation, nous somme devenu
à notre tour formateur des enseignants en TICE et formateur
d'enseignants, d'élèves et de parents d'élève sur
des questions d'eau, d'hygiène et d'assainissement pour le compte d'ONG
et d'associations. Entré de plain- pied dans le monde de la formation
et mon insatisfaction de la formation continue que nous reçue m'ont
conduits à postuler au Master Ingénierie et Conseil en
Formation(ICF) après un Master 1. Alors ce Master ICF est pour nous
l'occasion d'analyser les formations continues et les dispositifs en place par
le MESS et son rapport au besoin en formation continue des enseignants en
général mais des enseignants de français de l'enseignement
technique et professionnel en particulier.
4. Notre positionnement
professionnel
Notre profession d'enseignant de français d'abord dans
l'enseignement général et ensuite dans l'enseignement technique
et professionnel nous ont conduit à établir de façon
empirique la différence entre ces deux niveaux d'enseignement. Cette
différence réside dans les objectifs finaux de l'enseignement
technique et professionnel qui sont prioritairement orientés vers la
formation sur les métiers porteurs de demain
et l'insertion professionnelle c'est-à-dire des sortants
immédiatement opérationnels sur le marché de l'emploi, et
dont la finalité est de stimuler la croissance économique et de
réduire la pauvreté contrairement à l'enseignement
général et le peu d'intérêt que les
élèves portent à l'enseignement du français.
Combien de fois n'avons nous pas entendu ce type de propos exprimés
par nos élèves : « A quoi me sert un cours sur la
littérature, pourquoi étudier un poème ou un texte en
commentaire composé ? Quel lien avec notre formation de
comptable ou de secrétaire par exemple? Pourquoi le
français a un coefficient élevé ? » Alors,
au lieu de jeter l'anathème sur les élèves, nous nous
sommes dit que peut être la responsabilité de la perception que
les élèves de l'enseignement technique ont du français
incombe plus aux enseignants qui n'arrivent semblent-ils pas à leur
faire comprendre la place du français dans leur cursus scolaire. Nous
nous sommes alors dit que la formation continue professionnelle est le lieu
pour nous de satisfaire notre besoin de renforcement de compétences
pédagogiques, didactiques et surtout transversales indispensables dans
l'enseignement technique et professionnel. Mais, nous nous sommes rendu compte
que les formations continues professionnelles (d'ailleurs rares) mises en
place pour former des enseignants sont plus du type catalogue. Ces
formations sont définies en avance et l'enseignant est
désigné soit par l'inspection soit par son lycée pour
aller suivre la formation. D'où l'intérêt de savoir ce que
les enseignants de français de l'enseignement secondaire technique et
professionnel tirent des formations continues. Ces formations continues
sont-elles en lien avec les besoins réels des enseignants qui exercent
dans les lycées techniques et professionnels ? Ces
préoccupation nous a conduit au thème suivant :
Formation professionnelle continue des enseignants et rapport à
leurs besoins : cas des professeurs de français de l'enseignement
technique et professionnel au Burkina Faso. Aussi, nous comptons sur
notre formation en ICF pour mener à bien cette analyse exploratoire.
5. La mission et sa place dans le
contexte
5.1. Notre mission
associée au mémoire
Nous ne savons pas si nous pouvons parler réellement de
commande. C'est au regard de notre vécu en tant qu'enseignant et de nos
recherches et entretiens exploratoires que nous avons fait la demande à
la DGIFP de travailler sur les besoins des enseignants de français de
l'enseignement technique et professionnel. Aussi, tout se passe comme si nous
offrions nos services à la Direction Générale des
Inspections et de la Formation Pédagogique (DGIFP) pour faire le
diagnostic des besoins en formation continue de cette
catégorie d'enseignement qui est devenue un axe prioritaire du Burkina
Faso (avant l'enseignement technique et professionnel était
« oublié »). C'est ainsi que nous avons jugé
que la Direction des Inspections de Français (DI/F) est le lieu
d'observation pour nous. Elle est la structure au niveau de la DGIFP qui
s'occupe des questions de formation continue des professeurs. Elle est
responsable au-delà de la réalisation et de la mise en oeuvre des
différents dispositifs de formation. De la commande, nous avons
profité pour analyser le lien entre les formations continues
déjà réalisées et les besoins réels des
enseignants.
5.2.
Une commande ou une auto- commande ?
Au début, lorsque nous sommes allé
auprès du Directeur Général des Inspections et de la
Formation Pédagogique pour un stage au niveau de sa direction, nous
avons été orienté vers le chef de service de l'inspection
de français au niveau de la DGIFP. A son niveau, le chef de
l'inspection de français n'y trouva pas d'inconvénient vu que
nous nous intéressons à la formation continue des
professeurs de français. Cependant lorsqu'il s'est agit de
déterminer ce dont il a besoin comme commande, le chef d'inspection
nous a laissé de faire notre choix de problème à traiter.
Nous expliquons cet état de fait par les problèmes de
financements de la formation d'une part et d'autre part l'attente de moyens
financiers pour l'accompagnement des instituteurs (ayant un diplôme
universitaire) reversés dans l'enseignement secondaire. En effet, au
moment où nous menions la discussion aucune action n'est encore
entamée pour leur formation sur le terrain. Finalement, nous avons
analysé ensemble la possibilité de diagnostiquer les besoins
en formation continue professionnelle des enseignants de français qui
exercent particulièrement dans l'enseignement technique et
professionnel. Il faut dire que jusque là, selon les entretiens que
nous avons eu avec la direction des inspections de français, seule une
étude menée en 2006 avait identifié les difficultés
et les besoins en formation des enseignants toute discipline confondue.
Alors pourquoi les enseignants de français des
lycées techniques et professionnels ? Les raisons sont pour le
moment d'ordre empirique car selon nos entretiens préliminaires,
l'inspection de français à la DGIFP reçoit des demandes de
formation des enseignants qui disent rencontrer des difficultés dans
l'enseignement-apprentissage. Les méthodes préconisées ne
semblent pas réussir et pour cela ils ne savent pas quoi faire face
à cette situation ou sont confrontés à une
démotivation des élèves. Une recommandation issue des
Conférences annuelles des inspecteurs de l'enseignement
secondaire(CAIES) préconisait l'élaboration d'un programme pour
l'enseignement technique et professionnel. Une analyse des besoins en formation
professionnelle continue des enseignants serait opportune et permettrait
d'une part d'identifier leurs besoins en lien avec les formations continues et
d'autre part la mise en place si possible d'un dispositif de formation pour eux
dans le futur. Nous nous retrouvons dans la démarche de
l'ingénierie de formation.
A notre niveau, nous n'avons pas trouvé
d'inconvénient à travailler sur cette demande devenue
par la suite une commande. Cependant, pour approfondir la commande,
fallait-il pour nous produire un plan de formation à la fin. A cette
question, le chef de service nous dira de nous limiter à diagnostiquer
les besoins et d'en fournir un rapport, car c'est à partir de ce
diagnostic que les autres démarches pourront être entreprises.
Alors, nous nous sommes limité à l'analyse des besoins pour la
commande dans notre mission. Par ailleurs concernant la commande, nous
ajoutons que l'idée sur le recueil et l'analyse des besoins de
formation provient en réalité de nous. En toute franchise nous
disons que même si la DGIFP à travers l'inspection de
français a donné son accord pour le stage, la commande dans la
réalité est une auto-commande parce
qu'étant nous-même enseignant de français dans un
lycée d'enseignement technique. Nous nous retrouvons donc dans le
rôle du catalyseur24(*) et de l'ingénieur en formation où
l'action qui est menée servira sans doute à déclencher un
changement sur les questions de formation professionnelle continue à
l'égard des enseignants de français exerçant dans
l'enseignement technique et professionnel. Nous nous trouvons aussi dans la
posture de l'ingénieur de formation. Selon Pierre Caspar
l'ingénierie de formation est " d'une fonction technique,
c'est-à-dire tout ce qui a trait à la conception, au montage,
à la planification, à la gestion, à la conduite et
à l'évaluation des dispositifs de formation. Il s'agit
également ici d'optimiser la valorisation des patrimoines
intellectuels et des ressources en argent et en temps »25(*) . Nous reconnaissons avec
Thierry Ardouin et Hervé Daguet, que la fonction consultant fait partie
de l'ingénierie de formation dans le sens où l'ingénieur
de formation apporte conseil, recommandation à son client à
partir de l'analyse ou le diagnostic d'une situation- problème.
Pour conclure, nous dirons que nous avons entamé cette
démarche au mois de décembre afin de pouvoir introduire notre
demande de stage au sein du Ministère des Enseignements Secondaire et
Supérieur (MESS) dont relève la DGIFP. Et pour anecdote, nous
avons commencé notre stage avec l'accord de l'inspection de
français le premier février en attendant l'accord du MESS qui
sera finalement obtenu le 13 avril 2012. La convention de stage n'a
été signée que le 16 avril 2012 par le Directeur
Général de la DGIFP pour une mission de quatre mois :
février à mai.
PARTIE 2 : LE CADRE THEORIQUE
ET CONCEPTUEL
1. Cadre théorique et
conceptuel
Pour Luc Van Campenhoudt et Raymond Quivy26(*) la conceptualisation constitue
une étape importante dans la recherche. Sans elle, on ne peut imaginer
un travail qui ne se perde dans le flou, l'imprécision et l'arbitraire.
Aussi, pour Jannina Lagneau et al27(*), l'obligation de rigueur de la recherche a pour
première exigence une claire formulation des concepts utilisés et
pour seconde exigence un choix convenable des indicateurs avec lesquels l'on
appréhende la réalité étudiée. Le premier
volet de l'analyse des concepts concerne la notion de besoin, le
deuxième la notion de besoin en formation et enfin la notion
d'ingénierie de formation dans notre contexte.
1.1. La notion de besoin en général
Nous ne saurons parler de besoin en formation sans nous situer
d'abord sur le besoin en général. Pour interroger la notion de
besoin en général, nous faisons appel à Abraham Maslow qui
a été l'un des précurseurs de la théorie des
besoins, à Clayton Paul Alderfer, à David C.
McClelland, et à Alain Labruffe.
1.1.1. La notion de besoin
1.1.1.1. La théorie des besoins de Abraham Maslow
Contrairement à ce qui est dit dans la
littérature si Abraham Maslow a hiérarchisé ses besoins,
il ne les a point schématisés en pyramide.28(*)
Abraham Maslow a construit sa théorie des besoins en
rapport avec la motivation. Il hiérarchise ses besoins en besoins
psychologiques et besoins fondamentaux ou primaires. Dans l'esprit d'Abraham
Maslow la satisfaction d'un besoin de niveau psychologique par un individu
suppose la satisfaction des besoins fondamentaux. Ce que nous pouvons retenir,
c'est que les besoins sont issus des aspirations de l'individu en lien avec la
réalisation de soi29(*).Aussi, la satisfaction d'un besoin conduit à
son inhibition de la motivation et le désir se reporte sur un autre
besoin.
Abraham Maslow30(*) distingue cinq (5) types de besoins.
Les besoins physiologiques : ils
renvoient à des besoins concrets, vitaux comme se nourrir, se
vêtir, s'éduquer, respirer, se loger... Ce sont des besoins de
base, primaires c'est-à-dire élémentaires et
indispensables à l'existence. L'effort fourni par chacun pour
satisfaire ce besoin dépend de son appréciation.
Les besoins de sécurité
renvoient à des besoins de protection de soi, de sa famille, de sa
conservation dans un environnement sans danger tant au plan physique que
psychologique, de sécurité dans l'emploi, de la maîtrise
de sa pratique ou de ses connaissances, de la stabilité dans ses
actions.... Un individu cherche toujours à se mettre à l'abri
par exemple de catastrophes, de guerres, de situations d'embarras dans son
travail. Si le besoin de sécurité est une aspiration objective,
cependant les motifs qui fondent sa satisfaction restent subjectifs car
liés à l'appréciation de chaque personne. Dans notre
étude, le fonctionnariat fait que la sécurité de l'emploi
est assurée sans inquiétude31(*).
Les besoins d'appartenance concernent
les besoins sociaux tels que l'affectivité, la reconnaissance des
autres, l'amitié, l'amour. L'individu évolue et se
développe dans un environnement socio-culturel qui participe de sa
socialisation. La satisfaction de ces besoins d'appartenance participe de
l'intégration de l'individu dans un ou plusieurs groupes, dans un ou
plusieurs réseaux ou dans son milieu de travail.
Les besoins d'estime concernent les besoins
de reconnaissance par les autres, de ses qualités, d'être
respecté... Autrui devient le prisme par lequel un individu mesure
l'estime et le respect que le groupe ou la société
témoigne à son égard. Les besoins d'estime favorisent le
développement de l'identité d'un individu, son autonomie, sa
capacité d'intégration et d'adaptation dans son environnement et
sa confiance en lui-même. Ils sont le prolongement du besoin
d'appartenance.
Dans notre étude, l'intérêt que les
élèves témoignent pour un cours de français
équivaut à un respect envers l'enseignant. Et en retour renforce
son estime de soi.
Les besoins de s'accomplir
renvoient aux besoins de réalisation et de
réussite de projet professionnel ou personnel, d'innovation,
d'augmentation de ses compétences, de connaissances, de capacité
à pouvoir résoudre un problème et enfin à mettre en
oeuvre ses potentialités dans son travail... Pour un enseignant
réussir son enseignement-apprentissage donne un sentiment de
satisfaction.
Schéma 1 :
théorie des besoins de Abraham Maslow
1.1.1.2. La théorie des besoins (SRP) de Clayton Paul
Alderfer
Clayton Paul Alderfer recense trois types de besoins32(*) fondamentaux humains qui
sont : les besoins de subsistance, de sociabilité ou de relation et
de développement ou de progression.
Les besoins de subsistance (Existence needs)
renvoient aux besoins primaires tels que boire, se nourrir, se
protéger... Ce sont des besoins fondamentaux qui permettent le maintien
psychologique, physiologique et sécuritaire de l'individu. En somme ce
sont les besoins qui conditionnent la survie de l'individu. En outre, ces
besoins sont d'ordre matériel.
Les besoins de sociabilités ou de relations
(Relatedness needs) sont des besoins liés à
l'établissement de relations interpersonnelles, d'affectivité,
d'estime, de reconnaissance des autres, de besoin d'intégration au
groupe. L'individu se réalise, s'épanouit grâce à la
considération que lui témoigne l'environnement social dans lequel
il évolue. Autrui est le miroir par lequel un individu évalue le
respect qui lui est témoigné ce qui le rassure et
développe la confiance en lui.
Les besoins de développement ou de
progression (Growth needs) se manifestent par le besoin de
développement de compétences, de connaissances, de
création, d'innovation, de réalisation de soi,
d'évolution. Ces besoins constituent pour l'individu le moment de
montrer qu'il est productif, utile à la réalisation des objectifs
fixés tant au plan personnel que professionnel. Ainsi, la
responsabilité de l'individu est engagée au niveau personnel ou
professionnel dans la réalisation des différentes missions et
pour sa propre progression. Un individu mobilisera pour une activité
toutes les connaissances et les compétences dont il dispose pour la
réussir. Nous en déduisons que si des connaissances ou des
compétences lui font défaut, il y a une insatisfaction ou un
manque dont la formation pourrait combler.
Les besoins Chez Clayton Paul Alderfer peuvent être
satisfaits de façon simultanée ou hiérarchique selon le
choix de l'individu. Il n'y a pas de priorité absolue de besoins chez
Clayton Paul Alderfer. Aussi, la satisfaction d'un besoin par un individu
constitue une progression pour lui. Par contre si le besoin n'est pas satisfait
ou que le choix est mal fait, l'individu ressent une frustration d'où
une régression dans l'exécution des objectifs professionnels ou
personnels qu'il s'est assignés ou qui lui ont été
assignés. La prise en compte de la satisfaction du besoin dans le cadre
de l'accomplissement d'une tâche professionnelle est capitale pour la
motivation du travailleur.
Schéma 2 : théorie des besoins de
Clayton Paul Alderfer
Satisfaction - progression
Frustration - régression
Satisfaction
A l'analyse de ces besoins, la théorie d'SRP n'est
qu'un résumé des besoins de Maslow. En effet, les besoins de
subsistance correspondent au premier niveau des besoins de Maslow (besoins
physiologiques) si la classification était hiérarchique, ceux de
sociabilité correspondent aux besoins de sécurité,
d'appartenance (2ème et 3ème niveau) et les
besoins de développement équivalent aux besoins d'estime de soi
et d'auto-accomplissement (niveau 4 et 5).
Théorie des besoins de
Maslow Points communs
Théorie des besoins de Alderfer
Schéma
3 : Lien entre les deux théories
1.1.1.3. La théorie de besoins de David C. McClelland
David C. McClelland définit trois catégories de
besoins dont au moins une catégorie domine chez une personne. A la
différence de Abraham Maslow, il n'y a pas de hiérarchisation.
Le besoin d'affiliation marque le besoin de
s'associer à d'autres personnes, de faire partie du groupe, d'être
reconnu, respecté... Il est aussi en lien avec le besoin de
sociabilité et de relation de Clayton Paul Alderfer et les besoins
d'appartenance sociale de Abraham Maslow.
Le besoin d'accomplissement
regroupe les besoins de développement de compétences, de
connaissances, réussite de défis, d'atteinte d'objectifs
personnels ou professionnels. Ces besoins sont identiques aussi à
ceux de Clayton Paul Alderfer et de Abraham Maslow.
Le besoin de puissance ou de pouvoir renvoie
au besoin d'avoir de l'influence sur ses pairs, d'être capable de les
motiver vers un objectif précis. A priori, nous pensons que le besoin de
puissance ou de pouvoir n'est pas aussi différent que le besoin de
réalisation de soi et de reconnaissance sociale. En effet, indirectement
un travailleur qui maîtrise son travail, qui le fait bien
n'influence-t-il pas indirectement ses pairs et ne les motive-il pas aussi ? La
reconnaissance des compétences dans son travail peut lui ouvrir
l'ascension à un poste supérieur. Nous pouvons
considérer le besoin de puissance ou de pouvoir dans le contexte de
l'enseignant comme la capacité à influencer ou à motiver
les élèves dans leur apprentissage.
En somme, pour Maslow, chaque besoin constitue un niveau de
satisfaction pour l'homme. Aussi, si un niveau est satisfait, l'homme passe
à un autre niveau de satisfaction. Si nous devons nous en tenir à
la hiérarchisation des besoins de Maslow, l'homme ne peut passer d'un
besoin à un autre que si le besoin de niveau inférieur est
satisfait. Mais, dans la réalité et selon le contexte, la
hiérarchisation n'est pas rigide puisque l'homme peut sauter un niveau
selon des critères propres à lui. En dehors de cette
hiérarchisation, les trois théories des besoins se rejoignent
dans l'ensemble. Pour Abraham Maslow et Clayton Paul Alderfer, quelle que
soit la personne, la prise en compte de ses besoins exprimés ou non est
capitale dans la réussite des objectifs à atteindre. Car la
satisfaction de ses besoins détermine la motivation de l'individu
à son poste de travail. En outre, c'est la recherche de la satisfaction
de ses besoins qui est le motif de la demande ou de l'expression du besoin en
formation du travailleur d'augmenter. Et, selon David C. McClelland les
besoins sont spécifiques à chaque individu et actions il
conditionnent souvent l'engagement à la formation.
Resumé théories des besoins
de Théorie des besoins de McClelland
Maslow et Alderfer
Schéma
4 : lien entre les Trois théories
Nous ne saurons terminer les concepts de besoin sans
évoquer la théorie des besoins de Alain Labruffe dont la pyramide
est inspirée de celle de Maslow. A ce niveau, faute de disposer de
documents sur Alain Labruffe, nous nous sommes basé sur les
mémoires de Master ICF 2008 de Louen Brem Boundi et de Philippe
Robinet. Alain Labruffe33(*) distingue ainsi dix(10) besoins
hiérarchisés pour un travailleur et qui peuvent le motiver
à s'engager dans une formation.
Schéma 5 : Pyramide de Alain Labruffe
selon Philipe Robinet
Nous résumons dans le schéma 6 ci-dessous les
points communs entre la théorie des besoins de Abraham Maslow et celle
de Alain Labruffe.
Les besoins de réalisation professionnelle ou
personnelle participent de la construction de l'identité professionnelle
ou sociale en termes de compétences, d'intégration à un
groupe professionnel ou non, de valorisation de ses capacités et
compétences. En outre, la réalisation de soi aussi peut apporter
une promotion dans la carrière professionnelle du travailleur et la ou
le respect de sa hiérarchie, de ses collègues et de milieu
social. Pour notre étude, l'enseignant à la recherche de
compétence professionnelle pour réussir son
enseignement-apprentissage verra dans la formation le moyen pour y parvenir.
Les besoins physiologiques et matériels sont des
besoins fondamentaux, préliminaires dont la satisfaction favorise et
encourage la poursuite et la satisfaction des autres besoins.
Schéma 6 : Pyramide de Abraham Maslow
Points communs Pyramide de Alain Labruffe
En resumé, les besoins apparaissent comme un manque,
un écart ou un dysfonctionnement dont la satisfaction ou la
réalisation est nécessaire pour l'atteinte d'objectifs
individuels, professionnels ou collectifs. Les besoins varient d'un individu
à un autre, d'un temps à un autre, du lieu, du contexte, des
objectifs assignés. Et dans notre contexte, la formation peut être
une réponse à ce manque.
Le besoin ainsi définit de façon
générale, quel lien peut -il avoir avec le besoin en
ingénierie de formation ?
1.2. La notion de besoin en formation
Alain Meignant34(*) dès le départ prévient que le
besoin n'est pas donné d'emblée, c'est-à-dire visible en
un coup d'oeil et qu'il suffit de demander à l'individu pour en
recueillir. Il pense plutôt que le besoin est la résultante d'un
accord entre les différents acteurs sur ce qui constitue un
manque à combler, à satisfaire. Cet accord
résulte de la construction ou de la définition des besoins
selon le contexte, l'individu dans son emploi. Cela montre que la notion de
besoin en formation n'est pas si facile à cerner. En effet,
« le besoin n'existe pas tout à fait comme un
bébé apporté par une cigogne ni inscrit dans une
réalité. Il est la représentation mentale propre du sujet
largement déterminé par les conditions de
production».35(*)
Dans le cas de l'enseignement, le manque peut être
lié à la discipline enseignée au plan pédagogique,
didactique, la gestion de la classe, la motivation des
élèves... et en adéquation avec les
finalités de l'enseignement. Toujours pour Meignant, ce
manque peut être comblé par une action comme la formation,
le recrutement ou la mobilité... .
Jacques Soyer36(*) préfère le terme de
« problème à régler par la formation ou
objectifs à atteindre par la formation » à
l'expression de « besoin de formation ». En effet, en
ingénierie de la formation, le besoin n'existe pas en lui-même. Il
faut l'existence d'un problème, d'une difficulté
dans l'exécution d'une tâche dont la résolution
nécessite une formation.
Guy Le Boterf 37(*) va dans le même sens où le besoin de
formation doit résulter de l'expression d'un écart de
connaissances ou de compétences existant entre le
profil professionnel requis et le profil professionnel
réel. Ces écarts peuvent
être au niveau d'un individu ou
d'un groupe. Il ajoute que les besoins de formation sont exprimés
en termes d'objectifs opératoires de formation. Ici, interviennent les
raisons de la formation c'est-à-dire l'écart à
combler et la finalité. L'écart peut être dû
à un manque ou à un
dysfonctionnement.
Pour Thierry Ardouin38(*) la notion de besoin de formation est
associée à celle de demande et
d'attentes, de manques et de
dysfonctionnement.
La demande correspond à des attentes
individuelles ou collectives exprimées de façon explicite, voire
rédigées en vue d'effectuer une ou des formations. Cette demande
est en lien avec une situation-problème à résoudre.
Les attentes sont des
souhaits individuels ou collectifs, en lien ou non avec la stratégie de
l'entreprise. Elles peuvent aussi être la traduction d'un besoin
déjà repéré et analysé comme une
volonté individuelle ou une mode. En outre, les attentes peuvent ne pas
correspondre nécessairement aux besoins de l'entreprise, ou des
services. Elles sont généralement l'expression, plus ou moins
implicites ou exprimées, d'une demande latente.
Le dysfonctionnement est une
situation-problème non exprimée, visible et explicite et qui est
mise à jour par l'analyse ou la confrontation entre une situation
actuelle et une situation souhaitée ou voulue voire nécessaire.
C'est l'analyse du dysfonctionnement qui permettra de définir les
objectifs de formation.
Le manque est une situation-problème
non exprimée en non visible et implicite. Le manque se manifeste par un
sentiment d'impuissance à faire son travail correctement
c'est-à-dire comme le voudrait l'individu. C'est l'analyse de
l'écart entre la situation actuelle et la situation souhaitée ou
voulue voire nécessaire qui permettra de définir les objectifs de
formation.
En resumé, le besoin en formation découle de
l'écart entre les compétences dont une personne souhaite
acquérir pour accomplir ou atteindre des objectifs fixés et les
compétences dont elle dispose réellement. Ce besoin doit
être en accord avec les objectifs de l'organisation et des tâches
assignées à une personne. Aussi pour nous, l'enseignement du
français doit participer au même titre que les matières
techniques à la professionnalisation des sortants c'est-à-dire
comme le suggère Lazar A39(*) d'harmoniser les traitements pédagogiques
entre le « français culturel » et le «
français technique ». Thierry Ardouin40(*) ne dit-il pas que la formation
n'est pas réalisée en dehors de son contexte et de la prise en
compte des acteurs de l'organisation. Il ajoute qu'il est alors
nécessaire de chercher à faire l'analyse tant de l'environnement
que des spécificités du personnel et des apprenants,
par une réflexion et un travail sur les besoins en formation.
Aussi les besoins de formation sont d'ordre
pédagogique et didactique dans le sens où le programme
d'enseignement du français dans l'enseignement technique et
professionnel stipule qu'il faut proposer des écrits autres que le
résumé de texte , la dissertation et le commentaire
composé, afin de lpermettre aux apprenants de s'insérer dans la
vie professionnelle. La prise en compte de cet autre écrit
nécessite une pédagogie différenciée. Il faut
ajouter à cela de l'introduction de l'APC comme méthode
pédagogique d'enseignement à privilégier. C'est cette
spécificité de l'enseignement technique et professionnel reconnue
dans les objectifs de la loi d'orientation de l'éducation qui commande
les formations continues pour ce type des professeurs.
1.3. Les motifs d'engagement en formation
Enfin, nous abordons avec Philipe Carré les motifs qui
déterminent un individu à s'engager ou à demander une
formation. Nous nous sommes intéressé à la théorie
de l'engagement en formation de Philipe Carré dans le but de
déterminer les motifs possibles qui amènent les enseignants de
français de l'enseignement secondaire technique et professionnel de
participer à des formations catalogues qui peuvent dans une certaine
mesure ne pas répondre à leurs besoins.
Selon Philipe Carré, les motifs qui guident
l'engagement des adultes en formations sont pluriels41(*) : les motifs
d'engagement d'un individu en formation résulte de la combinaison de
plusieurs d'entre eux. En outre, les motifs d'engagement en formation sont
contingents c'est-à-dire en rapport avec le projet de formation,
avec une situation à un moment donné. Enfin, les motifs
d'engagement en formation sont évolutifs : leur nombre,
leur importance, leur articulation changent dans le temps, en fonction
de l'histoire de la personne, de son « vécu » et de son
rapport à l'objet de formation.
Pour ce faire, Philippe Carré42(*) propose dix (10) motifs et
dynamiques d'engagement en formation des adultes à travers deux (2) axes
d'orientations selon le schéma ci-dessous.
Schéma 7 :
orientations et motifs d'engagement selon Philippe Carré
1.3.1 Les orientations
Les orientations constituent le moteur d'entrée en
formation ou non d'un individu selon ce qu'il vise et attend de la
formation.
1.3.1.1. L'orientation intrinsèque et
extrinsèque
Un adulte qui s'engage ou participe à une
activité comme la formation pour le plaisir ou la satisfaction
qu'il retire pendant la formation se trouve dans l'orientation de la
motivation intrinsèque. Cette motivation correspond aux
résultats que l'individu attend de la formation. En
revanche, si l'individu s'engage à participer à une formation
pour des raisons externes à lui comme une décision venant
de sa hiérarchie, d'une récompense, d'une sanction en cas de
refus, la motivation est dite extrinsèque. Cette
motivation correspond aux objectifs prédéterminés
de la formation et donc étrangers à l'individu.
1.3.1.1. L'orientation participation-apprentissage
L'orientation apprentissage concerne les motifs qui visent
l'acquisition d'un contenu de formation comme les connaissances, les
habiletés et les attitudes. Ils sont donc centrés sur
l'apprentissage de savoirs. Quant à l'orientation participation, elle se
traduit par les motifs qui visent l'inscription et/ou la présence
à une formation. Dans ce dernier cas, l'inscription en formation est
liée à l'anticipation d'un résultat indépendant de
l'apprentissage de savoirs.
1.3.2. La classification des motivations en formation
La combinaison de ces orientations ont permis à
Philippe Carré de classer l'engagement en formation en dix(10) motifs
dont trois (3) motifs intrinsèques et sept(7) motifs
extrinsèques.
1.3.2.1. Les motifs intrinsèques
Le motif épistémique est le
motif d'engagement lié à la connaissance d'un contenu
donné qui source de plaisir en lui-même. Il s'agit pour l'individu
d'apprendre, de s'approprier des savoirs et de se cultiver.
Le motif socio-affectif est un motif qui
tire sa source dans la participation d'un individu à une formation dans
le but de nouer des contacts ou de constituer un réseau social. Pour
répondre au motif d'inscription, les conditions sociales de la formation
doivent offrir des moments d'échange entre les apprenants, favoriser
l'intégration au groupe, de créer ou de renforcer des liens
socio-affectifs.
Enfin, le motif hédonique où
le candidat à une formation participe pour le plaisir lié aux
conditions pratiques de déroulement et à l'environnement de la
formation, de façon relativement indépendante de l'apprentissage
de contenus précis. Ainsi l'« ambiance » et le confort des
lieux de formation, le goût pour les outils, matériaux ou
documents sont à la base de ce motif.
1.3.2.2. Les motifs extrinsèques
Le motif économique est d'ordre
purement matériel. Il détermine la participation d'un individu
à une formation. Il s'agit d'avantages matériels directs tels que
les primes, les allocations ou indirects obtenus à la suite de la
formation tel une promotion dans le poste.
Le motif prescrit se caractérise par
l'engagement à une formation sous l'injonction d'autrui, évoquant
les dimensions les plus extrinsèques de la motivation. Les termes «
obligation », « envoyé », « désigné
», « imposé », traduisent les formes les plus explicites
de la commande.
Le motif dérivatif est l'inscription
en formation dans une stratégie d'évitement de situations ou
d'activités vécues comme désagréables (une mauvaise
ambiance de travail, des tâches routinières, le manque
d'intérêt professionnel, ou, sur un autre registre, une vie
affective ou sociale pauvre, des conflits familiaux...).
Le motif opératoire professionnel se
traduit par la participation à une formation pour acquérir des
compétences (connaissances, habiletés, attitudes) perçues
comme nécessaires à la réalisation d'activités
spécifiques sur le champ du travail professionnel, afin d'anticiper ou
de s'adapter à des changements techniques, de découvrir ou de
perfectionner des pratiques avec toujours un objectif de performance. Il s'agit
de trouver par la formation une réponse à un enjeu de sa pratique
professionnelle.
Le motif opératoire personnel se
traduit par la participation à une formation pour acquérir des
compétences (connaissances, habiletés, attitudes) perçues
comme nécessaires à la réalisation d'activités
spécifiques en dehors du champ du travail professionnel dans le but
d'action concret et identifié (loisirs, vie associative, vie familiale,
etc.)
Le motif identitaire consiste
à participer à une formation pour acquérir des
compétences et/ou avoir une reconnaissance pour transformer son
identité sociale, culturelle, familiale ou professionnelle. Ce motif est
centré sur la reconnaissance de l'environnement et l'image sociale de
soi, en dehors (ou à côté) de tout motif
économique.
Enfin, le motif vocationnel est
orienté vers la raison de d'engager en formation dans un but
d'acquérir des compétences (connaissances, habilités,
attitudes...) et/ou la reconnaissance symbolique nécessaire
à l'obtention d'un emploi, sa préservation, son
évolution ou son orientation professionnelle.
Comme dans notre contexte, la notion de besoin de formation
s'inscrit dans le cadre de la démarche d'ingénierie de formation,
nous nous devons de la clarifier.
1.4. La notion de l'ingénierie de formation dans notre
contexte
Nous avons jugé important d'aborder la notion de
l'ingénierie de formation parce que nous pensons que l'adoption de cette
démarche dans la formation continue des enseignants peut permettre de
sortir de la formation catalogue qui est le plus en vigueur actuellement d'une
part et de fonder les formations réellement sur les besoins des
enseignants d'autre part. En outre, la démarche de l'ingénierie
de formation permettra d'améliorer les dispositifs de formation
existants. Aussi pour la définition de la notion d'ingénierie,
nous faisons essentiellement appel à Thierry Ardouin et à
Figari. Thierry Ardouin parce qu'il synthétise dans sa définition
toutes les autres définitions et Figari pour sa formalisation du
dispositif éducatif.
Pour Ardouin l'ingénierie de la formation (cours de
master 2): « comme une démarche socioprofessionnelle
où l'ingénieur-formation a, par des méthodologies
appropriées, à analyser, concevoir, réaliser
et évaluer des actions, dispositifs et/ou systèmes de formation
en tenant compte de l'environnement et des acteurs professionnels. Ces
actions, dispositifs ou systèmes sont mis en oeuvre de manière
optimale en vue du développement de l'organisation et des personnes.
L'ingénierie de formation (niveau organisationnel) se trouve à
l'interface de l'ingénierie des politiques (niveau stratégique et
décisionnel) et de l'ingénierie pédagogique (niveau
pédagogique) ».
Pour Gérard Figari (1997), un dispositif
éducatif se formalise à travers trois dimensions : l'induit,
le construit et le produit.
· L'induit correspond aux
déterminations et aux origines de la formation. C'est ce
qu'un diagnostic, des caractéristiques économiques et
sociologiques de la situation dans laquelle le dispositif s'insère et
à laquelle il doit répondre, vont permettre de définir.
· Le construit correspond aux
processus d'élaboration de la formation. C'est ce qui relève du
projet de l'organisation, des modalités de choix des stratégies
et des méthodes. On est au coeur du processus d'ingénierie avec
la programmation de la formation".
· Le produit correspond aux productions,
aux résultats obtenus, aux effets produits par la formation. C'est ce
qui se voit, se mesure, se compare, se "vend" ... Mais c'est surtout la phase
où le processus d'ingénierie prend tout son sens, lorsque la
boucle de rétroaction peut agir pour réguler le dispositif".
Ce qui nous intéresse dans ces deux définitions
ce sont les aspects analyse ou déterminations et origines de la
formation et la prise en compte de l'environnement et des acteurs
professionnels. Cette étape dans la démarche de
l'ingénierie de la formation est celle qui a un lien avec notre
questionnement où elle permet d'adapter la formation en tenant compte
des besoins de l'apprenant et de l'organisation. En effet, Ardouin propose dans
la démarche de l'ingénierie de formation deux phases en quatre
étapes :
· L'analyse permet de formaliser
la demande, c'est-à-dire passer d'une expression floue et
inorganisée à un objectif opérationnel précis. Elle
est au centre de la démarche de l'ingénierie. Elle se distingue
d'une simple offre de formation.
· La conception consiste à
imaginer des dispositifs innovants, de créer des actions
spécifiques et adaptées à l'environnement et aux acteurs
étudiés dans l'étape d'analyse. La mise en place du
dispositif résulte d'une négociation entre les différents
acteurs impliqués dans la formation dans le but d'ajuster le projet au
plus près des objectifs et de la réalité sociale de
l'organisation.
· La réalisation se résume
à l'animation de la formation, au pilotage du projet et à la
communication sur le fonctionnement et les résultats de la formation.
· L'évaluation permet la
comparaison, ou la confrontation entre les résultats attendus ou
prévus et ceux effectivement atteints en cours ou enfin de formation.
Comme nous l'avons dit, ce sont les étapes de
l'analyse et de la conception qui nous intéresse dans notre
étude. Tous les auteurs sont unanimes que le besoin de formation
n'existe pas en soi. En effet sans besoin de formation pas d'ingénierie
de formation. Pour Thierry Ardouin (2006, p.77), l'analyse des
besoins en formation consiste à confronter un état
initial à un état souhaité, souhaitable ou
nécessaire. C'est du constat de la différence entre les deux
états que peut naitre le besoin au cas où il y a manque ou
insuffisance de compétences ou connaissances pour accomplir une
tâche. Cette analyse part d'une situation professionnelle donnée
dira t-il en tenant compte de la dimension organisationnelle, collective ou
individuelle. Ceci pour dire que le besoin peut émaner de
l'organisation, d'une demande collective ou individuelle ou la
synthèse de ses trois dimensions. En somme l'analyse est en amont de la
formation. L'étape de l'analyse pour nous à pour fonction de
réaliser des formations continues professionnelles ayant un rapport avec
les besoins réels des enseignants et en lien avec les missions qui leur
sont assignés dans leur métier.
Pour imager l'étape de la conception,
nous utilisons la métaphore de l'échafaudage de Yvon Minvielle
(1993, cité par Thierry Ardouin ,2007) en lien avec l'ingénierie
en éducation et en formation. L'échafaudage illustre
l'architecturation en termes de dispositif. Ce dispositif se construit à
partir de l'analyse du contexte afin de prendre en compte tous les
paramètres indispensables à l'atteinte des objectifs pour
lesquels le dispositif est mis en place. Aussi pour être efficace,
Ardouin préconise que chaque échafaudage soit adapté
à chaque contexte, environnement. L'ingénierie de formation
devient alors une ingénierie de contexte c'est-à-dire
différenciée (Guy Le Boterf, 1999 les défis
posés à l'ingénierie). C'est dans cette
différenciation que l'ingénierie de formation conçoit
des dispositifs de formation qui tiennent compte de la
spécificité des besoins et des acteurs. Le dispositif de
formation devient alors un moyen d'atteindre la professionnalisation des
acteurs-apprenants.
PARTIE 3 : PROBLEMATIQUE ET HYPOTHESES
1.
Problématiques et hypothèses
1. 1. Constat et
questionnement
L'enseignement secondaire au Burkina comprend deux
catégories. L'enseignement secondaire général et
l'enseignement secondaire technique et professionnel. L'enseignement
général donne des formations générales et
l'enseignement technique et technique donne des formations professionnelles.
Dans l'enseignement technique et professionnel, on distingue des
matières d'enseignement technique et professionnel et des
matières d'enseignement général tels que l'histoire
géographie, anglais et français qui sont communes aux deux ordres
d'enseignement secondaire. En français en dehors des compétences
transversales qui sont visées, certains savoirs et savoir-faire
spécifiques à l'enseignement technique et professionnel sont pris
en compte dans les programmes principalement les écrits professionnels.
D'une manière générale l'approche pédagogique ainsi
que les contenus à enseigner sont à adapter au contexte.
Cependant on note que des enseignants du français ont du mal à
opérer ces ajustements alors qu'ils bénéficient a priori
de programme de formation continue mise en oeuvre par le ministère de
l'enseignement secondaire et supérieur et plus précisément
par la DGIFP à laquelle revient cette mission.
En outre dans nos enquêtes préliminaires,
certains enseignants de français notamment de l'enseignement technique
et professionnel ont exprimé des difficultés liées
à l'enseignement de certaines parties du programme comme la lecture
intégrale d'oeuvre. A cela, nous ajoutons la perception des
enseignants de la visite de comme plus un outil de contrôle, l'absence
d'évaluation des formations continues reçues par les enseignants
par la DGIFP, la place centrale que joue le français dans l'acquisition
de savoirs et de savoir-faire dans les autres disciplines par les
élèves, la définition préalable des contenus par
l'inspection de français des contenus et des objectifs de la
formation.
Ces constats suscitent plusieurs interrogations dont la plus
pertinente à notre avis est celle de la définition des besoins de
formation des enseignants de professeurs de l'enseignement technique et
professionnel.
1.2. Problématique
Nous nous posons la question générale
suivante :
Existe-t-il un rapport entre les formations continues
reçues par les enseignants et leurs besoins. Les formations continues
permettent elles aux enseignants de français de l'enseignement technique
et professionnel de résoudre les situations-problèmes qu'ils
rencontrent dans leur enseignement.
1.3. Hypothèses
Nous proposons d'analyser notre question à travers deux
hypothèses.
1.3.1. Hypothèse 1
Les professeurs de français évoluant
dans l'enseignement technique au Burkina Faso ne bénéficient pas
de formations continues spécifique et en rapport avec l'enseignement du
français en contexte professionnel, de telle sorte qu'ils rencontrent
de nombreuses difficultés pour conduire le processus d'enseignement dans
les établissements d'enseignement technique et professionnel.
Pour cette hypothèse, nous partons du fait que le
français doit participer à la professionnalisation des sortants
tout comme les matières techniques. Or, cette professionnalisation passe
par la prise en compte des besoins de ces enseignants dans les programmes de
formation continue dans la mesure où les thématiques
traitées lors des formations initiales à l'ENSK ne prennent pas
en compte la spécificité de l'enseignement technique. En outre
cette hypothèse nous permet de nous interroger sur la pratique de
l'enseignement du français dans l'enseignement technique et
professionnel, de recueillir et d'analyser les besoins en formation et enfin de
découvrir le motif qui les conduit à aller en formation continue
de perfectionnement. Notre conviction est qu'une formation doit s'inscrire dans
la dynamique professionnelle du bénéficiaire tel que le
recommande l'ingénierie en formation.
1.3.2. Hypothèse 2
Les dispositifs de formations continues
utilisées actuellement ne favorisent pas la prise en compte des besoins
en formation des enseignants de français de l'enseignement technique et
professionnel.
Tout dispositif de formation s'inscrit dans une dynamique de
professionnalisation ou de perfectionnement dans notre cas. Ce besoin de
professionnalisation ou de perfectionnement, nous pensons, est
spécifique à chaque individu et partant à chaque
profession. En effet, le professeur de français de l'enseignement
technique et professionnel en plus des aspects communs avec l'enseignement
général est confronté à un environnement
d'enseignement-apprentissage marqué par la prédominance des
disciplines techniques et professionnelle. Ce besoin ne peut être
satisfait que quand elle est prise en compte dans les programmes de formation
continue professionnelle.
PARTIE 4 : L'APPROCHE
METHODOLOGIQUE
1. Approche
méthodologique
1.1. Méthodologie choisie
Pour notre recherche, nous avons choisi la méthode
qualitative car elle a une visée exploratoire. Nous n'avons pas la
prétention de faire un recueil des besoins des enseignants de
l'enseignement secondaire, mais plutôt de faire émerger dans la
pratique actuelle des formations continues professionnelles des enseignants de
français en général et des enseignants de français
de l'enseignement technique et professionnel, la prise en compte de certains de
leurs besoins liés à la spécificité de leur
contexte. Il s'agit aussi de recueillir leur opinion sur les dispositifs de
formation continue. Une autre raison a motivé notre choix pour la
méthode qualitative. L'effectif de notre population
d'enquête à Ouagadougou comprend trente-neuf (39) professeurs
de français qui interviennent au second cycle de l'enseignement
technique et professionnel. Et comme notre étude n'a pas pour
visée d'établir les besoins en formation continue en termes de
statistiques, nous avons écarté la méthode quantitative.
Enfin, nous pensons que notre travail peut préparer le terrain à
une recherche quantitative (Ghiglione, R. et Matalon, 1991). Pour ce faire
nous pensons que l'entretien surtout celui semi-directif à
travers un guide d'entretien, nous offre la possibilité de mener
une analyse profonde sur les opinions que nous allons recueillir.
1.2. De l'ingénierie de Formation dans la construction
de la méthodologie
Travailler sur les besoins en formation en
général et en formation continue demande à s'immerger dans
l'ingénierie de la formation surtout que les besoins en formation
n'existent pas en soi. Ils résultent de
« l'écart » entre une « situation
actuelle », jugée non satisfaisante ou imparfaite et une
« situation désirée » jugée
idéale, satisfaisante ou parfaite.43(*) En d'autres termes le besoin résulte de
l'analyse ou de la confrontation entre la situation initiale et celle
souhaitée, souhaitable et nécessaire44(*). Aussi, le besoin de formation
continue ici s'entend comme le besoin en perfectionnement des enseignants pour
s'adapter, maintenir ou combler l'écart de compétence.
L'analyse des besoins en formation n'est pas un simple recueil
de besoins mais une analyse du travail prescrit et du travail réel en
situation professionnelle. L'analyse du travail prescrit se fait à
partir de la description officielle du travail et l'analyse du travail
réel sur l'observation et le recueil du discours d'une part et
l'observation du travailleur dans son poste45(*)d'autre part. Alors, nous avons utilisé
l'entrée par l'analyse du travail pour construire notre guide
d'entretien.
1.3. Le choix de la population et de l'échantillon de
l'enquête
1.3.1. La population d'enquête
Notre recherche et notre mission concernent les enseignants de
français de l'enseignement technique et professionnel public. Notre
terrain est circonscrit à la ville de Ouagadougou. Nous aurions voulu
étendre notre recherche sur tous les établissements
d'enseignement secondaire technique et professionnel des Treize (13) Directions
Régionales du MESS, mais cela serait prétentieux de notre part
compte tenu de la durée de notre master et des moyens que ce travail
exige. En outre, notre choix s'est porté sur les établissements
publics parce que les formations continues professionnelles organisées
soit par la Direction Générale des Inspections et de la Formation
Pédagogique (DGIFP) soit les Directions Régionales sont
orientées le plus souvent vers le public d'une part et les
collèges et lycées privés techniques et professionnels
emploient les enseignants du public comme vacataire que d'autre part. Enfin,
notre choix sur l'enseignement secondaire technique et professionnel provient
d'abord du fait que nous sommes enseignant de français dans un
lycée technique après avoir enseigné dans l'enseignement
général, ensuite que nous constatons que nous sommes en face d'un
public d'élèves qui ont un autre regard sur le français en
comparaison aux élèves de l'enseignement général.
Enfin, il nous arrive de nous sentir par moment désarmé face
à l'enseignement de certains contenus à nos élèves.
A Ouagadougou, il n'y a que quatre (4) lycées
d'enseignement secondaire technique et professionnel qui reçoivent des
élèves ayant le CEP, le CAP et le BEPC.
Le Lycée Technique National/ Aboubacar
Sangoulé Lamizana (LTN/ASL)
Le LTN/ASL (ex Lycée Technique de Ouagadougou (LTO))
est un lycée à orientation industrielle et commerciale. Il a
été créé en 1964 à partir du Centre
d'Apprentissage (C.A) fondé en 1927. La section industrielle comprend la
mécanique générale, l'électronique,
l'électrotechnique, le génie civil et la topographie. La section
commerciale ou tertiaire comprend les filières suivantes : les
techniques administratives, les techniques quantitatives de gestion, la
bureautique, le secrétariat, les techniques de vente et de commerce et
l'administration commerciale et comptable. Le LTN/ASL compte au moins 2225
élèves à la rentrée 2011-2012 et 176 enseignants.
Les différents candidats préparent soit le BEP, le Bac technique
ou professionnel.
Le Lycée Technique Amilcar Cabral
(LTAC)
Le LTAC) établissement semi-Etatique de 1985 à
1997, a été repris totalement par l'Etat en 2000 suite à
des difficultés de fonctionnement. Il n'a que la section tertiaire avec
deux filières de formation actuellement : la comptabilité,
le secrétariat et la Communication administration et secrétariat.
Il n'y a que deux cycles : le cycle court conduisant au diplôme de
BEP secrétariat ou comptabilité et le cycle long conduisant au
Bac technique. Le LTAC compte de nos jours 1034 élèves à
la rentrée 2011-2012 et 90 enseignants.
Le Lycée professionnel Bruno Buchweiser
(LPBB)
Le LPBB a connu des mutations dues essentiellement aux
différents textes réglementaires adoptés par le
gouvernement, dont les derniers en date organisent les établissements
secondaires d'enseignement techniques et professionnel public et codifient la
gestion et le fonctionnement. Initialement Centre Austro Burkinabé puis
le Centre d'enseignement technique et de formation professionnelle - CETFP Dr.
Bruno Buchweiser a été créé en 1970. Il est devenu
un lycée professionnel depuis 2007 et est orienté uniquement vers
la section industrielle avec les filières suivantes :
l'électromécanique, l'électronique, la mécanique
générale et l'électrotechnique. Les différentes
filières conduisent à la préparation du CAP, du BEP et du
Bac pro (uniquement pour l'électrotechnique). Le LPBB compte de nos
jours 1100 élèves et 90 professeurs.
Le Lycée Professionnel Régional du
Centre (LPRC)
Le LPRC a été créé en 1962. Il a
connu des mutations avant de devenir un lycée professionnel. En 1962,
c'était le Centre d'apprentissage qui sera érigé en
Collège d'Enseignement technique de Ouagadougou, puis en lycée
provincial du Kadiogo à la rentrée 2007-2008. Le LPRC est
orienté uniquement vers les filières industrielles : la
mécanique auto, la mécanique générale,
l'électricité, la construction métallique, la menuiserie
bois, la maintenance des véhicules automobiles et industrielle et le
froid et climatisation. Le LPRC forme ses élèves pour le CAP, le
BEP et le Bac pro (uniquement pour la mécanique auto). Le LPRC compte de
nos jours 1080 élèves et 83 professeurs.
Nous avons écarté le premier cycle de
l'enseignement secondaire technique et professionnel qui prépare leurs
candidats au CAP compte tenu du fait qu'il partage le même programme de
français que l'enseignement général.
Tableau 1 : représentation de
l'échantillon des établissements choisis
Nom
|
Types de cycles
|
Nombre d'élèves
|
Nombre d'enseignants
|
Statut
|
Lycée Technique National/ Aboubacar Sangoulé
Lamizana (LTN/ASL)
|
Second Cycle uniquement :
-cycle court : BEP
-cycle long: Bac technique et professionnel
|
2225
|
176 dont 15 professeurs de français
|
Public
|
Lycée Technique Amilcar Cabral (LTAC)
|
Second Cycle uniquement :
-cycle court : BEP
-cycle long: Bac technique
|
1034
|
90 dont 10 professeurs de français
|
Public
|
Le Lycée Professionnel Régional du Centre
(LPRC)
|
1er et second cycle : CAP et bac
professionnel
|
1080
|
83 dont 9 professeurs de français
|
Public
|
Lycée professionnel Bruno Buchweiser (LPBB)
|
1er et second cycle : CAP et bac
professionnel
|
1124
|
65 dont 6 professeurs de français
|
Public
|
Sources : nos enquêtes du 5 au 20 mai
2012
1.3.2. Le choix de l'échantillon
Les professeurs qui composent l'échantillon de notre
enquête proviennent uniquement des quatre (4)
établissements : LTAC, LNT/ASL, LPBB et du LPRC. Le choix de
ces établissements d'enseignement technique et professionnel est
guidé comme nous l'avons dit ci-dessus par le temps qui nous est imparti
pour notre master, par les moyens limités et le fait que le terrain
concerne des enseignants qui à partir du mois de mai sont dans les
préparatifs des examens scolaires jusqu'à la fin de la
première semaine de juillet. En effet, ces examens commencent en
début juin et prennent fin en fin juillet. La prise en compte du facteur
examen, nous a guidé dans la limitation de notre échantillon
à seize (16) enseignants initialement. Nous avons tenu compte
dans la fixation de notre échantillon des risques de
répétitions des mêmes propos par les interviewés.
Aussi, nous avons fait nôtre le principe de saturation46(*) qui n'est certes pas le
critère de constitution de l'échantillon mais permet de
généraliser les résultats de la recherche aux autres
populations partageant les mêmes réalités.
La répartition initiale des seize (16) enseignants
s'est faite de la façon suivante : trois (3) au LPBB, deux(3) au
LPRC, cinq (5) respectivement au LTAC et au LNT/ASL. Le choix des effectifs par
établissement est aléatoire tout comme la désignation des
enseignants pour l'entretien. Nous signalons qu'au LPBB nous n'avons pu
interviewer que deux personnes de même qu'au LPRC, au LNT/ASL trois
personnes et au LTAC les cinq personnes. Les personnes que nous n'avons pas pu
interviewer nous ont promis de nous rappeler selon leur disponibilité
afin que l'entretien se tienne, mais elles ne l'ont jamais fait. Au total, nous
n'avons pu nous entretenir qu'avec onze (11) enseignants. Pour la
sélection des enseignants nous avons privilégié ceux qui
ont reçu au moins une formation continue. Nous nous sommes assuré
de cela par des appels téléphoniques que nous avons passé
à chacun des professeurs constituants notre échantillon. En
outre, nous n'avons pas porté de regard spécifiquement dans la
constitution de l'échantillon sur les filières tenues par les
enseignants. Nous n'avons pas non plus tenu compte de l'équilibre entre
hommes et femmes ni de l'âge dans la constitution de notre
échantillon car notre étude n'est pas liée à une
question de genre. Tous les professeurs interviewés sont des professeurs
certifiés des lycées et collèges (PCLC). Par ailleurs les
interviewées E10 et E4 n'ont pas
reçu de formation initiale pédagogique à l'ENS/UK avant de
commencer à enseigner.
Tableau 2 : représentation de
l'échantillon des professeurs interviewés
Entretien
|
Statut
|
Sexe
|
Expérience
|
Nombre de formation continue reçue
|
Lycée et date d'entretien
|
E1
|
PCLC
|
féminin
|
8
|
1
|
LTAC
3-5-12
|
E2
|
PCLC
|
féminin
|
4
|
1
|
LPBB
4-5-12
|
E3
|
PCLC
|
Masculin
|
6
|
0 formation reçue au LTAC
|
LATC
5-5-12
|
E4
|
PCLC
|
féminin
|
7
|
1
|
LPRC
8-5-12
|
E5
|
PCLC
|
masculin
|
9
|
1
|
LPBB
8-5-12
|
E6
|
PCLC
|
masculin
|
7
|
1
|
LPRC
9-5-12
|
E7
|
PCLC
|
féminin
|
15
|
1
|
LTAC
10-5-12
|
E8
|
PCLC
|
féminin
|
8
|
3 dont deux reçues (91 et 96) avant d'arriver au LTAC
et une (2008) au LTAC
|
LTAC
10-5-12
|
E9
|
PCLC
|
masculin
|
5
|
1 en 1998
|
LTN/ASL
14-5-12
|
E10
|
PCLC
|
féminin
|
3
|
2 dont une en étant au LTN/ASL
|
LTN/ASL
15-5-12
|
E11
|
PCLC
|
masculin
|
7
|
1 inachevée
|
LTN/ASL
15-5-12
|
1.4. Les modalités de la collecte et du traitement des
données
1.4.1. La phase préliminaire de la collecte des
données
La prise de contact avec les censeurs des
établissements où nous devons collecter nos données s'est
tenue du 13 au 18 avril. Pour chaque établissement, nous avons
expliqué au censeur que nous sommes en stage au niveau de la DGFIP et
que nous travaillons sur la formation continue des enseignants de
français de l'enseignement secondaire technique et professionnel. Les
différents censeurs nous ont remis la liste et le numéro de
téléphone de chaque enseignant de français intervenant
uniquement au second cycle. Sans avoir choisi préalablement les
enseignants à interviewer, nous avons demandé aux
différents censeurs de les informer d'un entretien que nous aimerions
avoir avec eux.
La fin du mois d'avril ayant coïncidé avec les
dernières évaluations (l'arrêt des notes a
été fixé au 12 mai pour certains établissements et
au 15 pour d'autres), nous avons attendu le mois de mai pour prendre contact
avec les différents enseignants. Tous nos entretiens ont eu lieu sur
rendez-vous et se sont déroulés au sein du lycée de
chaque enseignant.
Mais auparavant, pour éviter toutes
incompréhensions quant au contenu, nous avons pris le soin de faire un
entretien préliminaire afin de tester notre guide d'entretien. Ce
test de validation de notre guide a été administré
à cinq (5) professeurs du LTAC. Cette précaution nous a permis
non seulement d'évaluer la pertinence de notre guide mais aussi de le
recarder au cas où il ne répondrait pas à nos attentes
en évitant toutefois l'enfermement.
1.4.2. Les conditions de la collecte des données
Lorraine Savoie-Zajc. L ((2003) définit l'entretien
semi-dirigé comme: « comme une interaction verbale
animée de façon souple par le chercheur. Celui-ci se laissera
guider par le rythme et le contenu unique de l'échange dans le but
d'aborder sur un mode qui ressemble à celui de la
conversation, les thèmes généraux qu'il souhaite
explorer avec le participant à la recherche. Grâce à
cette interaction, une compréhension riche du
phénomène à l'étude sera construite
conjointement avec l'interviewé. »
Nous signalons que c'est notre première fois de faire
un entretien semi-directif et avons construit un guide d'entretien. Avant de
débuter l'entretien, nous sommes présenté comme professeur
de français au lycée technique Amilcar Cabral (LTAC) et avons
expliqué le but de notre étude qui s'inscrit dans le cadre de
notre master professionnel en ingénierie et conseil en formation et
avons exprimé notre souhait d'enregistrer la conversation avant de
donner notre guide afin que l'interviewé en prenne connaissance. Nous
leur avons garanti l'anonymat de leurs propos.
Lors des entretiens, certains interviewés
malgré tout ont souhaité que la conversation ne soit
enregistrée. En effet, sur les onze (11) enseignants
interviewés, deux (2) ont souhaité que leurs propos ne soient
pas enregistrés. Nous avons respecté leur volonté et
procédé à une prise de note avec toutes les insuffisances
que cela pouvait comporter.
Pour enregistrer les propos, nous avons utilisé notre
téléphone portable comme dictaphone. De plus, nous avons pris
des notes parallèlement aux entretiens. Nous avons remarqué alors
que plusieurs de nos interviewés suivaient le rythme de nos prises de
note. Cela a allongé le temps de l'interview et certainement
influencé notre entretien comme le dit Raymond Quivy et Luc Van
Campenhoudt47(*) :
« La prise de note distrait aussi bien l'intervieweur que
l'interviewé qui ne peut s'empêcher de considérer
l'intensité de la prise de note comme un indicateur de
l'intérêt que l'interlocuteur porte à sa
conversation ». Nous procédions à la
retranscription au fur et à mesure de nos entretiens. Cela nous a permis
de nous rappeler certaines informations que nous n'avions pas pu prendre en
note lors des entretiens.
Nous avons recueilli nos données à travers
un guide d'entretien semi -dirigé. Ce choix est guidé par la
nature exploratoire de notre étude comme nous l'avions
déjà mentionné.
Ainsi, le guide d'entretien consolidé nous avons
procédé comme suit :
· Une question générale de
départ : « Pouvez-vous me parler de votre
pratique d'enseignement-apprentissage du français quand vous
étiez dans l'enseignement général et puis maintenant dans
l'enseignement technique et professionnel ? » Cette
question d'entrée permet de recueillir la perception des enseignants de
la pratique de l'enseignement-apprentissage du français dans
l'enseignement général et celle dans l'enseignement technique et
professionnel. Il s'agit pour nous de confirmer ou d'infirmer que les
difficultés qu'ils rencontrent sont plus spécifiques à
l'enseignement technique et professionnel. Aussi de cette question
générale découlent les autres questions en lien avec leur
besoins en formation.
· Les autres questions :
- Avez-vous besoin de suivre une ou plusieurs
formations, la/ lesquelles...... ?
- Maintenant pouvez-vous me parler des formations
continues (ou de perfectionnement) que vous avez
reçues ?
- Quelles appréciations faites- vous de ces
formations continues que vous avez reçues ?
- Quel (s) dispositif (s) parmi les suivants,
jugez-vous adaptés à vos besoins de formation continue et
pourquoi ?
Enfin, les entretiens se sont déroulés du 5 au
20 mai et nous nous sommes limité à une démarche
ascendante pour la collecte des données.
1.4.3. Le traitement des entretiens
Nous avons pu comme nous l'avions déjà
mentionné interviewés onze (11) enseignants. Après avoir
réunis et retranscrit tous les entretiens, nous avons
procédé à l'analyse en deux temps :
· Une analyse longitudinale de chaque entretien afin de
repérer les différentes catégories de réponses
dégagées.
· Une deuxième phase a consisté à
analyser chaque corpus en rapport avec nos hypothèses en particulier sur
les thèmes de la perception de certaines particularités de
l'enseignement-apprentissage du français dans l'enseignement technique
et professionnel, l'appréciation des formations continues reçues,
l'expression des besoins souhaités, l'appréciation des
dispositifs de formation.
PARTIE 5 : L'ANALYSE DES RESULTATS
1. Analyse des résultats et
solutions proposées
1.1. Analyse des résultats
1.1.1. Synthèse des entretiens sur le contexte de
travail
A ce niveau nous avons demandé aux enseignants de nous
parler de leurs expériences de l'enseignement-apprentissage du
français quand dans l'enseignement secondaire général
(ESG) quand ils y étaient et maintenant dans l'enseignement secondaire
technique et professionnel (ESTP). Nous avons utilisé cette
entrée a priori pour recueillir la ou les perceptions des enseignants
à travers une comparaison entre les deux environnements.
Nous constatons que la moyenne d'ancienneté de nos
interviewés dans l'enseignement secondaire technique et professionnel
est environ de sept (7) ans.
1.1.1.1 Les perceptions des enseignants
Sur la perception de leurs tâches dans l'enseignement
technique et professionnel, nous les classons en deux catégories :
ceux qui pensent qu'il y a une différence ou spécificité
entre l'enseignement-apprentissage du français dans l'enseignement
général et dans l'enseignement technique et professionnel et les
autres.
1.1.1.1.1 La perception d'une différence ou d'une
spécificité pour la première catégorie
Au niveau du volume horaire
Le volume horaire pour certains enseignants est un facteur de
différenciation entre l'enseignement général et
l'enseignement technique et professionnel et cela à un impact sur le
contenu. Les propos suivants en témoignent :
E4 :
« Différence au niveau
du volume horaire 3h »
E2 : « La pratique est
différente au niveau de l'enseignement technique et professionnel et de
l'enseignement général parce que le contenu change et le volume
horaire change (3h). »
La confirmation des écrits fonctionnels dans la
professionnalisation des sortants
Dans l'enseignement technique et professionnel les
écrits fonctionnels participent à la professionnalisation des
sortants de ce système. Les écrits fonctionnels sont la lettre
de motivation, la demande de stage, le rapport de stage, le compte rendu, le
procès-verbal. Ils permettent à l'élève une fois
sur le marché de travail de pouvoir chercher un emploi, répondre
à un entretien, rechercher un stage, produire son rapport de stage. Ces
écrits sont alors importants même si ils ne sont pas
évalués à l'examen. Certains les apprennent aux
élèves d'autres non.
E1 : « Il y a les
écrits professionnels en plus dans le programme de l'enseignement
technique qui met l'accent sur l'aspect professionnel du français en
lien avec le profil du sortant. En bep1 et bep2 je fais les écrits
professionnels. ».
E8 parle de nuance entre son
expérience dans l'ESG et celle dans
l'ESTP : « Au niveau du programme entre l'enseignement
général et l'enseignement technique et professionnel, il y a une
nuance .En termes de nuance, il y a les écrits fonctionnels.».
E9 parle aussi des écrits fonctionnels
même s'il reconnait qu'il ne le fait pas en classe pour des questions de
temps au regard du volume horaire par semaine (3h).
Le choix des textes d'étude à donner aux
élèves
Tous les enseignants reconnaissent qu'ils choisissent leur
texte en tenant compte du profil professionnel du sortant. C'est ce que
recommandent les instructions officielles de l'enseignement du français.
Ce profil est lié à la matière technique principale comme
la comptabilité, l'économie, l'industrie...Le choix des textes se
portent alors sur le contenu.
E4: «Je choisis des contenus
tels que les textes en rapport avec les filières techniques des
élèves » ; « Pour la
différence, je le fais dans le choix des textes d'étude
orienté le plus vers leur spécialité ».
E5 va dans le même sens dans le but de
faciliter la compréhension des élèves lors de
l'exploitation du texte : « Dans le resumé le
choix des textes se faits me concernant en lien avec la filière des
élèves pour les facilité la compréhension du
texte. » Cependant il reconnaît que s'il le fait en
classe, à l'examen, le sujet peut porter sur tout type de
texte ou de situation.
E6 et E5 partagent la
même réflexion sur le choix et la différenciation
des textes à enseigner l'enseignement en lien avec les options de
formation des élèves différent de l'enseignement
général : « Enseignement du français
à plus trait à leur domaine spécifique c'est-à-dire
les options de formation. Je ne peux enseigner comme
si j'étais dans un lycée d'enseignement
général. ; « Au
début j'ai pensé que je pouvais faire comme dans l'enseignement
général, mais, il fallait sans cesse que j'adapte ma
pédagogie à la réalité de l'enseignement
technique. »
La motivation des élèves comme
différence
La dernière spécificité selon les
enseignants qu'il faut prendre en compte dans l'ESTP ce sont les
élèves. En effet, il revient dans leurs propos la question de la
démotivation ou du niveau des élèves de l'enseignement
technique et professionnel. Le français comme matière est
relégué au second rang en dehors du cours sur les écrits
fonctionnels ou leur intérêt est vif parce qu'ils seront
amenés à chercher des stages ou des emplois.
E6 et E3 diront
respectivement à ce sujet: « Pas de différence
à première vue sauf au niveau de la motivation » ;
« malheureusement, au niveau de l'enseignement technique et
professionnel, les élèves le relègue au second par rapport
à leur matière de base qui est la comptabilité, le
secrétariat, et les mathématiques
financières ».
Le constat de cette démotivation par les
enseignants constitue une entrave à l'enseignement-apprentissage du
français dans ce milieu. E7 et E9
l'expriment en ces termes : « Il y a comme une
démotivation, un manque d'intérêt que je constate chez les
élèves en enseignement technique. Ma tâche se résume
souvent à chercher à les motiver.
La relation pédagogique se trouve en ce moment mise en
rude épreuve pour l'enseignant qui cherche sans cesse la meilleure
façon de faire passer son message quitte à alléger le
contenu de son cours.
E10 : « Ici on ne
peut pas maximiser...Il faut beaucoup diluer le français et il faut
être un peu plus souple avec eux car c'est des gens qui ne
s'intéressent pas trop au français. Diluer c'est-à-dire
quand tu essaies de faire un cours de français vraiment comme il faut
c'est-à-dire comme si tu faisais à des élèves de
l'enseignement général. Si tu fais le cours avec cette
intensité, ils ne vont pas comprendre. Par exemple à des
élèves de l'option A (général) c'est
différent. ».
L'environnement de l'enseignement technique et professionnel
à conduit E8 à faire fi de l'enseignement de la
littérature : « Il y a un changement total
d'enseigner en général et en enseignement technique et je l'ai
appris à mes dépens. Tout ce qui est par exemple purement
littéraire, ils ne s'y intéressent pas. »
Cet environnement a une influence sur les actions de
l'enseignement-apprentissage du français des professeurs qui se sont
trouvés dans ce milieu après un passage de l'enseignement
secondaire général à celui technique et professionnel.
Tout semble devenir nouveau, différent par rapport au milieu
antérieur. Ils se trouvent devant un cas de hiatus entre la situation
nouvelle et la situation ancienne c'est-à-dire entre le prescrit et
la réalité du terrain d'où se dégagera
certainement l'attente individuelle en formation.
Ainsi à ce sujet E8 dira
: « Au général on a tendance à
être plus rigoureux dans la démarche, dans les attentes
vis-à-vis des élèves et plus rigoureux dans les devoirs
contrairement au technique. » Il y a un relâchement dans
l'enseignement-apprentissage du français, ce qui montre l'enseignant
fait avec la nouvelle situation à laquelle il est confronté. Cela
traduit le travail réel sur le terrain.
C'est la perception d'une spécificité
liée au milieu qui impose une adaptation du comportement
pédagogique de l'enseignant ou le conduit tout simplement à
ignorer un élément inscrit au
programme : « Cette réalité m'a
amené à ne pas faire la littérature française. Il y
a un problème de motivation. » .
L'enseignant se trouve devant une situation où il n'arrive pas faire son
travail comme il le souhaite.
En resumé, les élèves étant au
centre de l'apprentissage, leur désintérêt impacte sur le
prescrit pédagogique et didactique de l'enseignant. L'enseignant se
trouve confronté aux représentations des élèves du
cours de français et peut être de son importance dans leur cursus
professionnalisant. Aussi, il a besoin de compétences professionnelles
qui lui permettent de travailler à partir des représentations des
élèves d'une part et de développer l'implication des
élèves dans leur apprentissage d'autre part.48(*) Aussi cette perception des
enseignants de la spécificité des élèves
liée à l'environnent technique et professionnel montre dans leur
propos que leur enseignement-apprentissage du français ne s'effectue
pas comme ils le veulent au plan professionnel : cours de
littérature ignorée ou non faite, écrits fonctionnels
enseignés de façon frontale, contenu du cours
allégé, assouplissement de la rigueur. Cet ensemble de
situation-problème constitue pensons-nous un écart entre le
travail prescrit par le programme de français et le travail
réellement fait dans la pratique de l'enseignement-apprentissage du
français. Il résulte pour les enseignants de façon
implicite un sentiment d'impuissance à faire correctement leur travail
comme ils le voudront49(*). Or, c'est ce manque, cette impuissance ou
insatisfaction implicite lié au contexte de l'enseignement secondaire
technique et professionnel qui constitue le motif de l'expression d'un besoin
en formation50(*).
1.1.1.1.2. Ceux qui ne pensent pas percevoir une
différence ou une spécificité
A ce niveau, à la lecture des différents propos
issus des entretiens, certains enseignants pensent qu'il n'y a pas de
différence, cela s'entend sur le contenu de certaines matières
enseignées comme le resumé, la dissertation, la
littérature française et africaine. Le prescrit est
identique pour eux.
E1 : « Les programmes sont
les mêmes dans l'enseignement et général et dans
l'enseignement technique et professionnel. » Elle
précise: « Je donne le même cours dans
l'enseignement général que dans l'enseignement technique et
professionnel. Au regard de documents qu'on a je me base sur ça et je ne
fais pas de différence au niveau des contenus des
cours. »
E11 partage cette perception de contenus du
programme : « Le point commun, les deux programmes se
ressemblent fort bien. Pratiquement tout ce qu'on fait au niveau de
l'enseignement général, on les retrouve ici
également».
Si le programme est identique, l'approche pédagogique
ou didactique selon eux est liée au profil du sortant de l'enseignement
technique et professionnel : « Dans le choix des textes et
des sujets, on donne des sujets et des textes qui sont en lien avec leur
domaine d'activité comme l'aspect économique et commercial. Je
donne des textes en lien avec leur domaine pour leur permettre de ressortir par
exemple en commentaire composé en terminale, les éléments
essentiels. »
Dans l'accomplissement de leur travail dans un environnement
nouveau, les enseignants innovent dans leur pratique de
l'enseignement-apprentissage de français.
Ce détour par l'analyse du contexte de travail permet
de comprendre l'environnement dans lequel travaillent les professeurs de
français dans l'enseignement technique et professionnel et
détermine la réalité que les enseignants se font de leur
travail51(*). C'est le
contexte qui détermine les besoins en renforcement des capacités
c'est-à-dire de formation. L'analyse du contexte ici a mis en exergue
les perceptions des enseignants sur leur métier et les
difficultés qu'ils rencontrent et que nous ne pouvons occulter. C'est la
perception entre leur pratique actuelle de l'enseignement-apprentissage
du français et la pratique souhaitée que les enseignants
ont formulé leurs besoins en compétences professionnelles
dont la formation peut en être une solution.
L'analyse du travail selon Ardouin52(*) : « met en
lumière le travail réel en
opposition au travail prescrit, en
révélant les connaissances réelles des travailleurs, leur
capacité d'autonomie et même parfois d'innovation, et en
objectivant la participation effective des travailleurs à l'organisation
du travail, elle contribue également à fonder les règles
de l'organisation, grâce à l'objectivation des données sur
les quelles celles-ci sont fondées. »
1.1.1.2. Attitudes adoptées selon la perception
A ce niveau, nous avons demandé aux enseignants que
comment procèdent-ils dans leur enseignement-apprentissage du
français en cas de perception d'une spécificité ou des
difficultés constatées.
Face à la réalité de la classe ou
vécue certains professeurs ne font pas certains cours comme la
littérature quelle soit française ou africaine, les
écrits fonctionnels et le commentaire composé (dans le cycle
long précisément en première et terminale). En outre, par
rapport au cours sur la dissertation ou la discussion, c'est de façon
frontale que l'enseignant enseigne la méthodologie aux
élèves.
Par exemple pour la littérature E8
ayant constaté le désintérêt des
élèves dit : « Cette réalité m'a
amené à ne pas faire la littérature française. Il y
a un problème de motivation. Et comme vous avez un programme
à finir, vous donner le cours de façon magistrale.»
E6 s'interroge sur que faire en
littérature : « Au niveau de la littérature,
quel contenu enseigner ici. Les instructions restent vagues. »
Si le prescrit en termes de démarche privilégie
la méthode participative, c'est-à-dire active, le contexte
lié à la nature des objectifs des lycées techniques et
professionnels change la pratique. Par ailleurs, l'incertitude de la
réussite de l'activité conduit E9 à venir
en classe avec une activité de réserve au cas où.
« Il m'arrive de préparer le cours,
arrivé, si l'atmosphère n'est pas propice, je fais une autre
activité. Quand je viens, je viens avec deux activités. Il y a
l'activité première qui est là que je mène et quand
l'esprit n'y est pas je change comme je ne peux pas m'asseoir je fais une
activité légère en attendant. »
Il y a comme un tâtonnement, une recherche de la
meilleure façon de mener une activité au risque de ne pas
atteindre les objectifs préalablement fixés.
E8 va dans ce sens : « Il
y a des moments franchement je suis désemparée et je me rends
compte que je n'atteins pas mon objectif. Honnêtement parlant je
n'atteins pas mes objectifs. »
En dehors de ces cas qui témoignent d'un
désarroi face une situation que les enseignants jugent nouvelle et
qu'ils ne rencontraient pas dans l'enseignement secondaire
général, ceux-ci tentent comme ils le peuvent de
développer des stratégies afin de faire passer le message
(le travail réel) au risque d'être plus magistral
dans la transmission du savoir. Lorsque l'enseignant ne trouve pas de solution
face à une situation d'enseignement-apprentissage, les collègues
sont le premier recours.
E10 dit faire tout son possible pour ne pas
s'écarter des démarches méthodologiques qui lui ont
été enseignées et pour cela devant une nouvelle situation
les paires restent les premiers à être
consultés : « Toujours devant une situation, je
vois d'abord à mon niveau et ça me dépasse, je cherche
à voir l'expérience des aînés et par rapport ce
qu'ils vont me dire pourrait m'orienter soit à l'administration ou
à prendre une décision. Je me réfère aussi
à la documentation, je fais des recherches. »
E1, E3, E4,
E8, E11 font tous recours à leurs
pairs au niveau de l'école et les documents Traits d'Union (TU).
En conclusion, les différences ou la
spécificité que les enseignants perçoivent sont
attribuées le plus à leur environnement en général
mais plus à l'attitude des élèves. Et cela oblige les
enseignants à tenir compte des difficultés et des
préoccupations pédagogiques des élèves de
l'enseignent secondaire technique et professionnel. N'est-ce pas cette
différence dans la perception qui active au niveau des enseignants une
adaptation de leur façon d'enseigner et nous renseigne sur le manque
en approche pédagogique ou didactique où prend source le besoin
en formation comme solution.
1.1.2. L'expression des besoins en formation
Thierry Ardouin : « La formation n'est pas
réalisée en dehors de son contexte et de la prise en compte des
acteurs de l'organisation. Il est alors nécessaire de chercher à
faire l'analyse tant de l'environnement que des spécificités du
personnel et des apprenants, par une réflexion et un travail sur les
besoins en formation »53(*). Tous les enseignants interviewés ont un
exprimé un besoin ou des attentes individuelles en formation qui
découlent des préoccupations ou des difficultés. Nous
résumons les constats des enseignants avant de donner l'expression de
leurs besoins.
1.1.2.1. Resumé des préoccupations
dégagées des propos issus des entretiens
Les préoccupations témoignent des
situations-problèmes auxquelles sont confrontés les enseignants
dans l'exercice de leur métier au niveau de l'enseignement secondaire
technique et professionnel.
Les enseignants disent être confrontés à
la démotivation des élèves pour la littérature, la
lecture de l'oeuvre intégrale, la dissertation et la contraction de
texte. Ceux de l'enseignement professionnel trouve que le volume horaire
imparti pour le français (3h pour les filières industrielles) est
insuffisant au regard du programme qui a presque le même volume que
dans l'enseignement général. Pour les écrits fonctionnels,
certains la relègue au second plan pour des raisons de temps, de la non
maitrise de la méthodologie ou du contenu à enseigner. Par
rapport au choix des textes d'étude, l'adaptation
Adaptation au niveau de la classe ne va pas de soi. Enfin, il
est de même pour le contenu en littérature.
Ces situations-problèmes de façon implicitement
exprimés ne sont non pas un dysfonctionnement mais le constat d'une
insuffisance, d'un manque en termes de compétence, de besoin de
réalisation professionnelle ; en somme d'accomplissement
professionnel dans leur pratique.
1.1.2.2. Resumé des besoins en formation
Nous résumons les besoins en deux(2)
catégories.
Les besoins de pouvoirs ou de puissance qui
concernent le besoin de formation en technique de motivation des
élèves. Il s'agit pour l'enseignant d'avoir de l'influence
sur les élèves afin de les amener à prendre conscience de
la place du cours de français dans leurs cursus et de les y
intéresser. Ces besoins représentent la situation
souhaitée pour les enseignants.
Les besoins de développement ou
d'accomplissement professionnel regroupent les besoins en formation
sur l'approche pédagogique et la construction du contenu sur les
écrits fonctionnels, la construction du contenu sur
l'enseignement de la littérature dans l'enseignement technique et
professionnel, l' Approche Par les Compétences (APC), la formation sur
l'interdisciplinarité, la pédagogie différenciée,
la technique du choix des textes d'étude, du suivi de la
rédaction des rapports de stage des élèves enfin la
formation aux outils de la Technologie de l'information et de la communication
(TIC).
Ces besoins en formation ont pour objectif de
développer les compétences professionnelles
pédagogiques et didactiques des professeurs de français de
l'enseignement secondaire technique et professionnel. Aussi, le manque ou la
non-satisfaction des ces besoins n'empêchent pas les enseignants de faire
leur travail mais seulement ils ne favorisent pas un meilleur
enseignement-apprentissage du français donc une performance dans
l'atteinte de leurs objectifs.
1.1.2.3. Interprétation de l'expression des besoins en
formation
Le constat que nous faisons sur les difficultés et les
besoins en formation exprimés par les enseignants provient du fait que
les enseignants ont établis une comparaison entre leur pratique de
l'enseignement-apprentissage du français dans les lycées
d'enseignement général où ils ont exercé avant de
venir dans les lycées techniques et professionnels. Cette
différenciation est liée à la particularité des
missions des lycées techniques et professionnels orientés le plus
vers l'aspect technique et professionnalisant des sortants. Aussi, cela a un
impact selon les enseignants sur la place accordée par les
élèves de ces établissements au français. Cette
situation fait que les enseignants disent se trouver en face
d'élèves dont l'engouement pour leur matière se trouve
réduit. En revanche, ses difficultés exprimées ne sont pas
constatées selon les enseignants quand ils étaient dans les
lycées d'enseignement général.
Par ailleurs en termes d'approches pédagogiques et
didactiques, les enseignants affirment tous qu'ils suivent les démarches
recommandées (méthode active centrée sur
l'élève) sauf dans le cas des écrits fonctionnels
où ils sont laissés à eux-mêmes. Certes, il y a une
des directives sur la démarche méthodologique à suivre,
mais la réalité est que dans les écrits fonctionnels comme
le curriculum vitae, la lettre de motivation, le compte rendu, les contenus et
les techniques évoluent sans cesse selon les enseignants. Il s'agit
à l'enseignant d'aider l'élève à entrer dans la vie
active. Il faut nuancer les propos à ce niveau car si beaucoup
d'enseignants ne font pas l'écrit fonctionnel, les raisons
avancées sont : l'insuffisance de temps ou qu'il ne fait pas
partie des matières à l'examen ou qu'il ne maitrise pas la
démarche. Le paradoxe est que les enseignants qui le font constatent
une motivation élevée des élèves à
participer au cours sur les différents écrits fonctionnels car
cela à un lien avec la recherche d'emploi ou de stage au niveau des
entreprises ou d'autres structures.
L'expression des besoins de formation que ce soit en
littérature, en lecture des oeuvres intégrales, le choix des
textes d'étude, est liée, pensons-nous au constat de
démotivation des élèves fait par les enseignants d'une
part et du fait que les élèves considèrent qu'ils sont
des futurs techniciens d'où la difficulté pour les enseignants de
faire fi de cette réalité. Mais face à ces
difficultés, les enseignants essaient tant bien que mal à
accomplir leur tâche même s'ils doivent par moment être plus
directifs dans leur approche méthodologique en lieu et place de la
participation recherchée des élèves dans la construction
de leur propre savoir. Pour l'étude des oeuvres intégrales,
les exposés sont privilégiés mais cela a des limites
compte tenu des effectifs des classes et de la tentation des
élèves à copier toutes les données sur le net. Pour
l'histoire de la littérature (africaine et française), le cours
se résume à leur dicter un contenu élaboré par les
enseignants selon leur compréhension des directives. En termes de
contenu, le programme reste muet.
Le commentaire composé est enseigné uniquement
au niveau du cycle conduisant au bac technique car le programme de ce cycle est
identique au programme de l'enseignement général. Le constat est
le même, le désintérêt des élèves est
avancé par les enseignants pour justifier soit la relégation de
ce cours en fin d'année soit son abandon total. C'est un cours qui se
résume à un exposé magistral disent les enseignants.
S'ils sont obligés de faire leur travail, ils restent
conscients que les objectifs fixés ne sont pas atteints. Les enseignants
pensent qu'une formation basée sur les besoins qu'ils ont
formulés pourraient améliorer leur compétence au plan
pédagogique et didactique mais aussi à motiver les
élèves. En effet ces besoins en formation se
résument pour nous en besoins de pouvoir ou de
puissance en besoin d'accomplissement ou développement
professionnel. Ces besoins en formation résultent plus d'un
manque de compétences à combler et constituent la situation
voulue.
1.1.3. Synthèse des entretiens sur la perception des
formations continues reçues.
Sur les onze (11) professeurs que nous avons
interviewés, il y a dix (10) qui ont reçu des formations
continues depuis leur affectation dans leur lycée d'enseignement
technique et professionnel. Deux (2) enseignants parmi les dix ont vu leur
formation interrompue le deuxième jour pour des questions de perdiem.
Les enseignants ont trouvé que le montant proposé pour la prise
en charge journalière (5000f) est insignifiant. La formation a
été suspendue sans être reprise. Depuis cet incident
à Ouagadougou, lorsqu'il y a une formation prévue, les
enseignants choisis sont prévenus des conditions de prise en charge.
La question posée porte sur la relation entre les
formations continues reçues et leurs besoins ou attentes en
compétences dans l'enseignement-apprentissage du français dans
l'enseignement secondaire technique et professionnel. Déjà
ci-dessus, nous avons listé les besoins en formation des enseignants.
Les formations continues auxquelles tous les enseignants ont participé
sont faites en majorité lors d'un séminaire (9 enseignants).
1.1.3.1. Les appréciations des enseignants sur les
formations continues reçues
E1, E6, et
E11 sont satisfaits totalement des formations qu'ils
reçues. Cette satisfaction atteste implicitement que les formations leur
ont permis d'acquérir des compétences utiles voire indispensable
dans leur métier. Cependant, E6 reconnait qu'il n'a pas
mis en pratique la formation reçue concernant les écrits
fonctionnels parce qu'ils ne sont pas donnés aux examens. Enfin pour
E11, certes la formation sur la lecture de l'oeuvre
intégrale n'est pas été terminée mais ils pensent
qu'il aurait tiré une satisfaction. E1 dira :
« Cette formation m'a beaucoup aidée car on a
abordé beaucoup d'aspects de la pédagogie ».
Pour E7 même s'il y a satisfaction,
elle n'est pas totale : « Du point de vue de la
pédagogie générale, je peux dire que j'ai
été satisfaite un peu. »
Les sept (7) autres interviewés ont trouvé que
les formations qu'ils ont reçues ne leur permettent pas de satisfaire
leurs attentes dans leur situation actuelle. Certains trouvent qu'il y a un
décalage comme E2 : « Dans
l'enseignement général, je ne trouverai rien à dire, mais
ici, dans le second cycle, je ne peux pas l'appliquer car c'est plus pour le
1er cycle. »
Pour E4 si la formation a été
nécessaire, elle ne lui sert pas actuellement : « je
ne tiens que des classes de BEP actuellement ».
E5 trouve que la formation qu'il a reçue fait de lui un
commercial pour le GET-FC. Ce qui, selon lui, n'est pas en relation avec le
contenu du programme mais lui a servi à améliorer sa
communication avec ses élèves.
Quant à E7, l'insatisfaction provient
du fait que la formation sur les écrits fonctionnels s'est
limitée à sa définition or il s'attendait à
l'approche pédagogique et didactique pour l'enseigner aux
élèves. Pour E8, c'est une formation qu'il a
déjà reçue en formation initiale à l'ENSK donc la
reconduction du même module en formation continue ne lui a pas appris
quelque chose de nouveau.
Enfin E10 qui est un enseignant
« direct » c'est-à-dire n'ayant jamais reçu
de formation initiale pédagogique, se trouve perdu lors de ces
formations. En effet, les enseignants « directs » sont
envoyés dès leur recrutement en classe sans aucune formation
initiale au métier d'enseignant.
1.1.3.2. Les raisons de la
participation aux formations
Tous les enseignants disent être informés ou
désignés par leur lycée pour prendre part à une
formation. En outre, ils ajoutent qu'ils n'ont pas aussi été
informés des thèmes qui feront l'objet de la formation. Au regard
de l'analyse des propos des enseignants le motif d'engagement
à la formation est extrinsèque. Alors à
la question s'ils étaient informés ces thèmes et que ces
thèmes ne répondaient pas à leurs attentes, que
feront-ils ?
En dehors de E6 qui affirme ne pas trouver
de motivation à participer à une formation au
cas où elle ne répondrait pas à ces besoins, tous les
autres disent qu'ils iront. Les raisons avancées sont presque les
mêmes.
E1 : « Toute formation
c'est toujours un plus. Quelle que soit la formation je suis
intéressée même si on ne me demande pas mon avis ce sur ce
dont j'ai besoin ». Le motif de la
participation est ici d'ordre opératoire professionnel.
E2 : «Vous prenez part car les
occasions de formations sont rares et ne faut pas refuser au risque de ne plus
être désigné sauf si ce sont les mêmes
thèmes. » Le motif de la participation
est d'ordre du prescrit donc extrinsèque.
Pour E9 et E10
respectivement les motifs de leur participation à la
formation est de d'ordre du prescrit: « Je ne
pouvais pas dire que je ne partirai pas. En partant on espère
découvrir autre chose. » « Et puis ne pas
aller c'est se faire remarquer ou écarter des autres
formations. » Mais de plus, pour E10 il y a
aussi un motif socio-affectif
(intrinsèque) car les formations sont le lieu
d'échanges avec les collègues: « ....c'est
l'occasion d'échanger avec d'autres
collègues. »
E11 : « On y va car les
formations sont rares. » Le motif est du
prescrit du fait de la rareté des formations.
Par ailleurs, tous les enseignants qui disent participer
à une formation continue même si elle n'a pas de lien avec leurs
besoins immédiats, souhaitent que les futures formations soient
axées sur les besoins des apprenants. Pour cela, ils préconisent
qu'ils soient consultés afin de déterminer les thèmes de
formations qui entrent dans le cadre de leurs besoins. C'est ce que disent
respectivement les entretiens suivants :
· L'idéal serait de nous donner des
questionnaires pour recueillir nos besoins en formation ou le faire lors des
visites de classe. E1
· Sinon j'aurai aimé donner mon avis sur la
formation ou le perfectionnement dont j'ai besoin. E2
· Je préférerais à l'avenir que
je sois consulté sur quoi je veux être formé.
E4
· Pour les prochaines formations, une enquête
sur le terrain est préférable, en approchant les enseignants,
cela permet de s'imprégner des réalités et de mieux cibler
les formations et gagner plus en efficacité.
· Cibler les besoins et les analyser pour des
formations efficaces. E11
La formulation de ces attentes individuelles somme
toute normale nous immerge dans l'ingénierie de la formation
où le recueil et l'analyse des besoins
en formation est la première étape indispensable
dans tout processus de formation des adultes.
En conclusion, ce que nous pouvons retenir sur ce point est
que d'abord les enseignants se retrouvent à à des formations
par rapport auxquelles leur avis n'a pas été demandé.
Ensuite, ils y ont pris part parce que toute formation est la bienvenue et
qu'ils y apprennent toujours quelque chose. De plus, exprimer un refus de
participer une formation qu'ils jugeront non conforme à leurs attentes
dans l'amélioration de l'enseignement-apprentissage du français ,
c'est courir le risque de ne plus être désigné pour les
prochaines formations. A priori, nous retrouvons paradoxalement deux types de
motifs d'engagement en formation: d'une part un motif
externe (prescrit) parce que c'est l'administration
qui désigne le candidat à la formation et d'autre part un
motif intrinsèque (épistémique) car les
enseignants trouvent un plaisir à participer à la formation dans
l'espoir d'apprendre quelque chose.
Nous avons évoqué ci-dessus la question des
perdiem qui peut être une source de motivation à
la participation à une formation (motif
économique). En effet, en 2008, le séminaire de
formation des enseignants de français avait pris fin dès la
deuxième journée parce que les enseignants ont jugé
insuffisante la somme de 5000f par jour que l'inspection de français
leur proposait. Enfin, les formations sont l'occasion de rencontrer les pairs
(motifs socio-affectifs) et/ou d'oublier un tant soit peu son
milieu (motifs dérivatifs) surtout si la formation se
déroule dans une autre ville. Nous pensons que ces raisons non
exprimées explicitement par les enseignants sont a posteriori les
véritables motifs de leur participation aux formations.
Ces constats nous permettent de nuancer les réponses
des enseignants qui trouvent satisfaction aux formations auxquelles ils ont
participés car tous reconnaissent souhaiter être consultés
sur leurs points d'intérêt pour la formation. Pour Philipe
Perrenoud, la réussite d'une formation continue des enseignants passe
par leur implication dans la négociation de la formation et de sa
construction.54(*)
1.1.4. Appréciation des dispositifs de formation
A ce niveau, il s'agissait pour nous de recueillir le jugement
et les préférences des enseignants des dispositifs de formation
existant en tenant compte de leur contexte d'enseignant dans l'enseignement
technique et professionnel et des appréciations faites des formations
continues qu'ils ont déjà reçues. Le recueil et l'analyse
de leur appréciation ont pour but de dégager tout comme dans
l'expression de leurs besoins en formation, leurs attentes du dispositif
à même de répondre à leurs attentes en formation.
Dans l'ensemble, les journées
pédagogiques ou les conseils d'enseignement semblent porter
l'adhésion des enseignants comme dispositif de formation continue. Les
raisons avancées sont :
· Facilité de leur mise en oeuvre ;
· Les enseignants décident de leur formation au
regard des réalités vécues dans les classes ;
· Les pairs sont une référence ;
· Le cadre où les enseignants d'un même
lycée peuvent partager leurs expériences,
réfléchir sur leur pratique avec l'aide des
encadreurs ;
· Le contact avec les collègues plus direct,
· La possibilité de cibler les thèmes,
· faire des simulations dans la classe permet à
tout le groupe de participer.
Cependant s'il y a un discours favorable des enseignants
à privilégier les conseils d'enseignement ou les journées
pédagogiques comme dispositif de formation contextualisé,
nous nous demandons alors pourquoi dans la réalité ces deux
dispositifs ne fonctionnent pas.
La FAD est mentionnée par deux enseignants car ils sont
des tuteurs-FAD. Mais ils reconnaissent que la FAD actuellement ne fonctionne
pas à Ouagadougou soit par méconnaissance du dispositif, soit par
désintérêt ou par manque de documents de base.
De la majorité des formations continues auxquelles ont
participé nos interviewés, il ressort qu'en tenant compte de leur
contexte d'enseignant de français dans l'enseignement secondaire
technique et professionnel, les enseignants pensent que les séminaires
et les universités d'été sont non seulement rares mais
inefficaces à répondre à leurs attentes et que le mode de
désignation des participants est aléatoire, une lourdeur dans
l'organisation due au manque de moyens financiers. En outre, E2
pense que ce n'est pas le lieu d'exprimer les préoccupations
vécues dans l'enseignement technique et professionnel car le public
dominant vient de l'enseignement général.
E7 ajoute concernant les universités
d'été : « Les universités
d'été auxquelles j'ai participé sont aléatoires car
tu t'inscris sans connaître le thème de la formation et tu
attends une sélection hypothétique. En 15 ans de
carrière, j'ai participé à une seule université
d'été où il n'y a pas eu véritablement de partage
d'expériences. »
Toute cette appréciation montre qu'un dispositif de
formation ne saurait être sorti de son contexte au risque de n'être
pas efficace pour un groupe55(*). En effet, en ingénierie de la formation, la
conception d'un dispositif de formation doit tenir compte des besoins et des
acteurs car le dispositif est le canal qui permet de combler le manque ou
l'insuffisance de besoins ou attentes individuelles ou collectives des
acteurs-apprenants.
PARTIE 6 : VERIFICATION DES
HYPOTHESES ET LES
CONDITIONS D'AMELIORATION
DE LA FORMATION
1. Vérification des
hypothèses
La question de départ qui a est à la base de
cette réflexion est l'interrogation sur le rapport entre les
formations continues et les besoins en formation de professeurs de
français de l'enseignement secondaire technique et professionnel.
Cette interrogation a conduit à deux hypothèses :
· Les professeurs de français évoluant dans
l'enseignement technique au Burkina Faso ne bénéficient pas de
formations continues spécifiques et en rapport avec l'enseignement du
français en contexte professionnel, de telle sorte qu'ils rencontrent
de nombreuses difficultés pour conduire le processus
d'enseignement-apprentissage dans les établissements d'enseignement
technique et professionnel.
· Le dispositif de formation continue des professeurs de
français n'est pas adapté aux besoins spécifiques de
formation des enseignants de français de l'enseignement technique et
professionnel.
Pour la première hypothèse nous
nous fondons sur l'analyse du contexte dans lequel évoluent les
professeurs, leur perception des formations continues qu'ils ont reçues
dans l'enseignement secondaire technique et professionnel. Le discours
recueilli sur l'analyse du contexte révèle dans la
majorité des propos que les enseignants trouvent une différence
dans l'enseignement-apprentissage du français dans l'enseignement
secondaire technique et professionnel en comparaison de l'enseignement
secondaire général. Cette perception de la différence ou
d'une spécificité est plus liée aux comportements
(désintérêt accentué pour le français) des
élèves qu'à une différence du programme
enseigné en dehors des écrits fonctionnels. Ce sentiment
perçu de la démotivation des élèves par les
enseignants a conduit dans l'ensemble à ne pas enseigner la
littérature française ou africaine, l'étude des oeuvres
intégrales ou à le faire de façon magistrale
(méthode traditionnelle).
Quant aux écrits fonctionnels, beaucoup aussi disent ne
pas les enseigner faute de compétences pédagogiques et
didactiques et d'autres le font comme ils le peuvent.
Le contexte mis en parallèle avec les formations
reçues et au regard des thématiques et des besoins en formation
exprimés par les enseignants, au moins sept (7) enseignants sur les dix
(10) n'ont pas trouvé de satisfaction aux formations reçues parce
qu'elles n'avaient pas de lien avec leurs besoins du moment. Les formations
reçues alors ne participent pas à l'amélioration des
compétences professionnelles dans ce contexte précis car la
situation-problème existe toujours. En outre, tous les enseignants vont
à la formation parce qu'ils ont été désignés
par leur administration et pour d'autres raisons évoqués
ci-dessus.
Au regard de ces résultats, nous pensons que
l'hypothèse que nous avons émise est vérifiée dans
un sens.
Notre deuxième hypothèse a
été analysée à travers le jugement des dispositifs
de formation existant en général et celui ou ceux utilisés
pour la formation continue. Le discours des enseignants dans leur
quasi-majorité préfèrent comme dispositif de formation
continue les conseils d'enseignements ou les journées
pédagogiques. Ce choix est basé dans l'ensemble sur la prise en
compte de leurs préoccupations, leurs attentes et besoins en termes de
compétences professionnelles à acquérir. Les enseignants
à travers le choix de ces deux dispositifs montrent qu'ils doivent
être au centre du processus de formation et que leur avis doit compter.
Le « rejet » des séminaires ou des
universités d'été sont motivés par le fait qu'ils
sont organisés de façon unilatérale sans savoir ceux
qu'ils ont besoin de développer comme compétences
professionnelles. A cela, il faut ajouter la rareté des formations sous
forme de séminaire et d'université d'été (un par
an) à cause de manque de ressources financières.
A l'issue de cette analyse nous pensons que notre
hypothèse est vérifiée dans un sens car même si
certains enseignants préconisent le séminaire ou les
universités d'été comme dispositif quitte à ce
qu'ils soient améliorés.
2. Conditions
d'amélioration de la formation
Il s'agit des suggestions d'amélioration de la pratique
d'enseignement-apprentissage du français dans les lycées
techniques et professionnels. En outre, nous avons remarqué que les
besoins en formation ne sont que des besoins en formation de perfectionnement
sur des questions uniquement pédagogiques et non disciplinaires. Aussi,
nous proposons et adressons les solutions suivantes dans le sens du
développement des compétences professionnelles des
enseignants à la DGIFP.
Une étude sur
l'enseignement-apprentissage du français
Elle concernera les lycées techniques et
professionnels. Cette étude pourra si possible mettre en exergue les
réalités vécues par les enseignants dans ce milieu d'une
part et la perception du français par les élèves d'autre
part afin de construire un programme plus adapté. En effet, le nouveau
programme en cours depuis 2010 n'a fait que reprendre l'ancien programme pour
le cycle long (Seconde à la terminale) avec une définition
précise des objectifs pédagogiques à atteindre et un
allègement avec un accent mis sur les écrits fonctionnels en
cycle court (BEP) à travers la définition des objectifs
pédagogiques clairs contrairement à l'ancien programme. Cette
étude peut être autant élargie aux professeurs dans le but
d'approfondir l'analyse du travail sur leur pratique pédagogique en
classe. Il s'agit d'aboutir à une formulation claire et précise
d'une contextualisation de l'enseignement du français dans
l'enseignement secondaire technique et professionnel.
Fonder les formations à partir des besoins en
formation et Redynamiser les conseils d'enseignements
Nous comprenons que la DGIFP est confronté à un
problème de ressources financières pour la réalisation des
formations. Pour cela, les visites de classe peuvent jouer le moment
d'entretien de recueil et d'analyse des besoins. En effet, la visite de classe
régulière doit permettre à la fois une observation
directe de l'enseignant au cours d'une pratique mais aussi dans la phase
d'entretien de faire des requêtes. A défaut de la visite de classe
qui peut être difficile à réaliser pour tous les
enseignants pour des raisons de ressources financières insuffisantes,
la dynamisation des conseils d'enseignement en français est une
alternative en ce sens qu'ils sont chargés de la coordination des
activités pédagogiques en français à travers
l'élaboration de la progression par niveau, de partage des
expériences dans leur pratique et des propositions d'amélioration
et d'expression de besoins ou attentes en formation. Ce conseil d'enseignement
pourrait être assisté d'un encadreur pédagogique.
Etablir et diffuser le plan de formation
continue
A l'issue de l'analyse des besoins, un plan de formation
traduira les actions de formation selon les thématiques et les objectifs
attendus. Ce plan sera communiqué à tous les
établissements d'enseignement secondaire technique et professionnel afin
que les enseignants en prennent connaissance et s'inscrivent selon leur centre
d'intérêt. Les conseils d'enseignements peuvent s'en inspirer pour
organiser des formations au sein de leur établissement avec la
présence d'un encadreur. Et comme les questions de ressources
financières peuvent être au centre de la réalisation des
formations, l'Association des Parents d'Elèves (APE) peut être
mise à contribution au plan financier.
Former les enseignants à la
réflexivité
La formation à la réflexivité outille
les enseignants à l'analyse de leur pratique et de leur milieu car
selon Jules Ferry,56(*)
aucune conduite passe-partout n'étant de mise, aucune classe
n'étant identique à une autre, les élèves
étant imprévisibles. C'est la capacité à observer
et à analyser les situations qu'il faut promouvoir chez les
enseignants. Des moyens tels l'étude de cas, l'analyse
d'expériences, les observations de classes, les réunions
pédagogiques, les simulations, les jeux de rôles peuvent
être utilisés. Cette formation à la
réflexivité est une des clés pour le praticien d'innover,
de développer son imagination créatrice sans attendre une
formation continue qui se raréfie de plus en plus pour des
problèmes de ressources financières insuffisantes ou non mises
rapidement à la disposition de la DGIFP et/ou des inspections. En
somme, le modèle réflexif favorise et le développement de
l'autonomie et de la responsabilité professionnelle chez les
enseignants, améliore leur pratique professionnelle à travers des
méthodes pédagogiques contextualisées c'est-à-dire
appropriées.
L'Approche Par les Compétences
(APC)
Elle est a priori affirmée et maîtrisée
par les enseignants57(*).
C'est l'APC qui doit être appliquée dans l'enseignement technique
et professionnel bien que la réalité est tout autre. Son
introduction ou sa réactualisation pourrait susciter la motivation des
élèves de l'enseignement technique et professionnel du moment
qu'ils sont au centre du projet d'apprentissage en rapport avec leurs
compétences. En effet, l'APC met l'accent sur la contextualisation des
savoirs et des programmes, la construction par l'élève
lui-même du savoir à partir de la résolution de situations
- problèmes auxquelles il est confronté, la mise en oeuvre par
une équipe pluridisciplinaire d'un enseignement de type modulaire, une
meilleure centration des savoirs, savoir-faire, savoir-être et enfin la
construction du savoir fondée sur des situations globales. D'autres
raisons qui justifient l'APC est que de nos jours, l'enseignement technique et
professionnel vise l'auto-emploi des sortants. Elle est donc axée sur
des savoirs fonctionnels d'une part et favorise chez l'élève un
apprentissage intégré et l'interdisciplinarité d'autre
part.
Redynamiser le Groupement des établissements
Techniques pour la formation continue (GET/FC)
Le GET est un projet qui concerne uniquement les
établissements d'enseignement technique et professionnel. Ces
activités sont centrées sur la formation des enseignants des
établissements d'enseignement technique et professionnel de toutes
disciplines. Le GET/FC offre la possibilité de formation continue ou de
perfectionnement en finançant une partie des frais de formation sous
forme de prêt. Le bénéficiaire rembourse ces frais sous
forme de prestation pour le GET/FC. En effet, outre la formation des
enseignants, le GET/FC offre des prestations de service dans le domaine de la
formation aux sociétés privées et aux élèves
(organisation de cours du soir au LTN/ASL). Il forme aussi ses membres aux
techniques de communication et de marketing pour la recherche de marché
de formation ou tout autre service entrant dans ses attributions.
Aujourd'hui le GET/FC n'est plus dynamique compte tenu de la
réduction et de la fin des financements, or il constitue un cadre
idéal pour la formation des enseignants en général et en
particulier des matières générales. Et cette
redynamisation peut se faire à travers le MESS en collaboration avec
le Ministère de la Jeunesse, de l'Emploi et de la Formation
Professionnelle (MJEFP) qui dispose aujourd'hui de ressources
financières conséquentes pour la formation professionnelle tant
des apprenants que des enseignants. Au moins cette collaboration entre les deux
ministères peut résoudre le problème de financement de la
formation continue et favoriser l'organisation des journées
pédagogiques provinciales ou régionales.
Redynamiser les conseils d'enseignements et les
journées pédagogiques
Le conseil d'enseignement et les journées
pédagogiques sont des dispositifs de formation continue de
proximité. Le conseil d'enseignement est limité au niveau de
l'établissement et les journées pédagogiques peuvent se
faire uniquement au niveau de l'établissement, de la province ou de la
région. Comme nous l'avons déjà dit ces deux dispositifs
peuvent pallier le manque de ressources financières pour organiser les
séminaires ou les universités d'été. Un autre motif
de sa redynamisation qui ressort des propos des enseignants, c'est son
appropriation en termes de contenu de formation, de partage
d'expériences à travers les pratiques de chaque enseignant, de
regroupement d'enseignants de l'enseignement secondaire technique et
professionnel. Les conseils d'enseignement, s'ils se tiennent, c'est pour
élaborer la progression du programme, faire l'état des besoins en
livres. Les questions de formation sont mises à l'écart.
3. Limites de notre travail
3.1. La formulation de la commande
La première difficulté à laquelle nous
avons été confronté est à la question de la
commande pour notre mission. Il faut dire que la commande n'est pas
suscitée par la Direction Générale des Inspections et de
la DGIFP à travers l'Inspection de français. Dès le
départ, lorsque nous leur avions demandé ce qu'elle attendait de
nous comme tâche à accomplir dans le cadre de notre stage, la
liberté nous a été donné de faire ce que nous
jugeons utile dans le cadre de notre master. Alors, nous leur avions le
thème de notre mission. Nous aurions voulu que notre commande soit
issue d'une préoccupation de l'inspection de français. Si tel
était le cas, nous pensions que le résultat de notre travail
serait exploité. Sinon, nous ne sommes pas certain que l'auto-commande
faite résulte d'un problème préoccupant de la DGIFP.
3.2. La constitution de l'échantillon
Nous avons dû éliminer des professeurs avec
lesquels nous avons pris contact car n'intervenant pas au second cycle. En
effet, lors de nos rencontres avec les censeurs des établissements
identifiés, nous n'avons pas pris le soin de préciser que ce
sont les enseignants intervenant au second cycle qui nous intéresse.
Il est de même lorsque nous avons appelés au
téléphone pour les rendez-vous d'entretien. A cela s'ajoute la
fin de l'année scolaire avec la programmation des arrêts de notes
en mi mai. Nous avons omis de prendre en compte cette réalité.
Aussi, beaucoup d'enseignants qui ont promis de nous rappeler ne l'ont pas fait
pas car occupés à administrer les derniers devoirs ou à
les corriger. Enfin, la sélection des enseignants interviewés a
été faite au hasard et nos n'avons pas fait de distinction
entre les enseignants intervenant dans la section commerciale et ceux de la
section industrielle.
3.3. La collecte des données et des
résultats
Au risque de nous répéter, c'est la
première fois que nous avons fait un entretien semi-directif et
construit un guide d'entretien. Nous ne le disons pas pour nous disculper des
insuffisances que cela a généré, mais de prendre
conscience nous-mêmes qu'avec le recule comment nous aurions pu
améliorer notre guide d'entretien, notre démarche afin d'obtenir
de réponses plus pertinentes.
Un autre aspect que nous jugeons comme une insuffisance
importante susceptible d'influencer notre recueil de données est d'avoir
précisé à nos interlocuteurs que nous somme enseignant de
français au LTAC. Ce qui a amené certains de nos interlocuteurs
à nous retourner certaines questions sur nos expériences dans
notre lycée. Par ailleurs, il y a le risque et nous le pensons
sincèrement que les collègues français ont eu des
réserves en répondant aux questions pour ne pas dévoiler
à un collègue certaines de leurs insuffisances.
Dans notre posture d'apprenti-consultant en formation, nous
nous sommes limité à une démarche ascendante pour la
collecte des données, or il aurait été judicieux pour nous
d'approfondir le point de vue des responsables de la formation (qui correspond
au niveau descendant) sur la politique de formation en général et
en particulier pour les établissements d'enseignement technique et
professionnel. Ensuite, pour élargir la base des données
collectées, nous aurions pu exploiter un questionnaire en plus du guide
d'entretien. Il y a aussi l'avis de quelques élèves que nous
aurions pu prendre.
Conclusion
générale
Dans un contexte où le perfectionnement
pédagogique, culturel de l'enseignant est permanent, la formation
continue professionnelle apparaît comme un moyen qui permet
d'accroître sa capacité à faire face efficacement aux
différentes situations professionnelles rencontrées. Aussi, toute
action de formation pour avoir un impact réel doit correspondre
à un besoin exprimé par les bénéficiaires selon les
réalités rencontrées dans l'exercice de leur
métier.
C'est en cela que ce mémoire s'est attelé
à établir le rapport entre les formations continues
réalisées, à recueillir et à analyser l'expression
des besoins des enseignants de français de l'enseignement technique et
professionnel, leur jugement sur les formations continues qu'ils ont
reçues et des dispositifs de formation en rapport avec leur
environnement professionnel. Le choix des enseignants de français de
l'enseignement technique et professionnel est motivé par l'impression
que l'enseignement technique et professionnel constitue un monde à part.
En effet, ils se retrouvent dans le complexe de chauve-souris ni oiseau ni
mammifère, mais ballottés entre les deux statuts.
Comme toute recherche, les résultats de ce
mémoire sont à relativiser compte tenu des insuffisances issues
de la méthodologie de collecte de données, du choix de
l'échantillon, des contraintes de temps pour le master et de nos
activités professionnelles. Pour la collecte des données nous
avons utilisé la méthode qualitative à travers un
entretien semi-dirigé. En dépit des insuffisances que nous avons
notées, nous pensons que celles-ci n'inhibent pas la qualité de
notre démarche ni des résultats auxquels nous avons abouti.
En termes de résultats, l'analyse du travail ou
du contexte a révélé que les enseignants pensent
percevoir une différence entre enseigner le français dans
l'enseignement secondaire général au second cycle et
l'enseignement technique et professionnel. Au second cycle, en poussant le
questionnement, cette perception, pensons-nous, est plus lié au constat
de désintérêt que les élèves manifestent
à l'égard du français par rapport à leurs
matières de spécialisation. Les difficultés qu'ils ont
recensées sont liées à la perception de cette
spécificité du public de l'enseignement secondaire technique et
professionnel. Cette situation a une influence sur la pratique
pédagogique des enseignants qui tentent d'innover en procédant
autrement ou se contentent d'ignorer d'autres volets du programme de
français.
L'analyse des besoins après celle du
travail a permis de recueillir les besoins en formation émis par les
enseignants. En analysant ces besoins, nous s'apercevons qu'ils correspondent
aux difficultés qu'ils disent rencontrer dans l'enseignement de
certaines sous-matières inscrites au programme de français. En
ingénierie de la formation, le besoin n'existe pas en soi, il
résulte d'un écart, d'un manque ou d'un dysfonctionnement, d'une
situation professionnelle souhaitée. La formation souhaitée
consiste à développer des habilités pédagogiques,
didactiques (besoins d'accomplissement professionnel) et
motivationnelles (besoins de pouvoir ou de puissance pour
motiver les élèves) pour réussir
l'enseignement-apprentissage du français.
Nous avons cherché à analyser le
gain (bénéfice) que les enseignants tirent des
formations continues qu'ils ont reçues en lien toujours avec
les points évoqués dans l'analyse du travail et de l'expression
des besoins. A ce niveau, si dans l'ensemble, les interviewés trouvent
que leur besoin en habilité pédagogique, didactique et
motivationnelle n'est pas satisfait, quelques-uns (minimes soient-ils) pensent
le contraire. Ensuite, les raisons avancées pour justifier leur
participation à la formation reste implicite même si beaucoup
disent être désignés (motif prescrit/
externe) par leur direction à laquelle ils ne peuvent dire non.
Mais, nous pensons que dans un contexte de rareté de la formation, la
possibilité d'avoir un gain monétaire (perdiem, motif
économique/ externe), d'échapper à la routine
(motif dérivatif/externe) ou de
rencontrer les pairs (motifs socio-affectif/ interne) peut
être un motif. Au delà de ces faits, les formations continues sont
rares avec une moyenne d'une formation au bout d'une moyenne
d'ancienneté sept ans d'enseignement du français.
Enfin, nous avons aussi fait un détour dans
l'appréciation des dispositifs de formation à
même de favoriser le mieux leur renforcement de capacité. Ceci
dans un contexte où le financement de la formation continue reste
insuffisant. Dans l'ensemble du discours produit, les dispositifs de
proximité comme le conseil d'enseignement et les journées
pédagogiques au sein d'un lycée ou d'un regroupement de
lycée sont préconisés. La raison principale de ces choix
s'articule autour de l'appropriation du dispositif par les enseignants et la
prise en compte de leur préoccupation professionnelle.
Au terme de ce travail, nous pensons que ce mémoire a
apporté des informations utiles aux responsables de la formation au
niveau de la DGIFP. Il est nécessaire une évaluation approfondie
des formations continues, ce que reconnait la DGIFP.
Index des abréviations
utilisées
CAIES : Conférence Annuelle des
Inspecteurs de l'Enseignement Secondaire
CAP : Certificat d'aptitude
professionnelle
BEP : Brevet d'étude
professionnelle
DFPE : Direction de la Formation
Pédagogique et de l'Evaluation
DGESTP : Direction
Générale de l'Enseignement Secondaire Technique et Professionnel
DESTPI : Direction de l'Enseignement
Secondaire Technique et Professionnel Initial
DFCI : Direction de la Formation
Continue et de l'Insertion
DGIFP : Direction
Générale des Inspections et de la Formation Pédagogique
DI : Direction des Inspections
ENS/UK : Ecole Normale
Supérieure de l'Université de Koudougou
FAD : Formation à Distance
GAP : Groupe d'Animation
Pédagogique
GET-FC : Groupement des Etablissements
Techniques pour la Formation Continue
IDS : Institut Des Sciences
INSE : Institut National des Science
de l'Education
JP : Journées
Pédagogiques
LTAC : Lycée Technique Amilcar
Cabral
MENA : Ministère de l'Education
Nationale et de l'Alphabétisation
MESSRS : Ministère des
Enseignements Secondaire, Supérieur et de la Recherche Scientifique
MESS : Ministère des
Enseignements Secondaire, Supérieur
MJEFP : Ministère de la
Jeunesse, de l'Emploi et de la Formation Professionnelle
PAP : Professeurs Animateurs
Pédagogiques
PAESG : Projet d'Appui à
l'Enseignement Secondaire Général
PCLC : Professeur certifié des
lycées et collèges
LPPBB : Lycée professionnel
Bruno Buchweiser
LPRC : Le Lycée Professionnel
Régional du Centre
LTN/ASL : Lycée Technique
National/ Aboubacar Sangoulé Lamizana
Bibliographie
Ouvrages
1. Alderfer Paul Clayton: An empirical
test of a new theory of human needs, Organizational Behavior and
Human Performance, vol.4, n°2, 1969
2. Ardouin Thierry, Ingénierie de
la formation pour l'entreprise, 2ème édition,
Dunod, 2006
3. Lagneau Jannina et Dégné
Alain, Initiation aux méthodes de la sociologie,
Paris, Ed. Cujas, 1977
4. Le Boterf Guy, Construire les
compétences individuelle et collective, 3ème
édition, Edition d'organisation, 1990
5. McClelland C. David, The Achieving
Society, Princeton, Van Nostrand- -Reinhold, 1961
6. Meignant Alain, Manager la
formation, 7ème édition, Editions Liaisons,
1991
7. Paquay Léopold,
« Donner du sens à la formation
continuée ». In G. Charlier, JP. Renard, L. Paquay
(eds), La formation continue des enseignants: enjeux, innovation et
réflexivité. De Boeck Université ; pp.
263-278 ; 2000
8. Quivy Raymond et Campenhoudt Luc Van,
Manuel de recherche en science sociale, Dunod, p.196, 1988
9. Savoie-Zajc Lorraine. L (2003), Recherche
sociale: de la problématique à la collecte des données,
sous la direction de Benoît Gautier; 4ème édition. Presses
de l'université du Québec. P.206
10. Soyer Jacques (1998), Fonction
formation, Edition d'Organisation, 1998
11. Wittorski Richard, Formation, travail
et professionnalisation Formation, travail et professionnalisation,
Editions l'Harmattan. Collection: Action et Savoir,2005
http://www.pedagopsy.eu/livre_wittorski_professionnalisation.htm,
consulté le 18 mai 2012
Cours du Master 2 Pro ICF
1. Ardouin Thierry, Ingénierie de
la formation pour l'entreprise, 2ème édition,
Dunod. 2006.
2. Ardouin Thierry, Cours de
l'ingénierie de la formation : Démarche d'ingénierie
de la formation », Master 2 Pro ICF, Université de
Rouen, 2011-2012.
3. Ardouin Thierry, cours de
l'ingénierie de la formation : Analyse du travail, des
emplois et compétences», Master 2 ICF, Université de
Rouen, 2011-2012.
4. Lacaille Sylvain et Maëla Paul,
Cours audit et conseil en formation, Master 2 Pro ICF, Université
de Rouen, 2011-2012
5. Lescouarch Laurent - Trancart
Danièle, Cours de méthodologie quantitative et
qualitative, Master 2 Pro ICF, Université de Rouen, 2011-2012.
6. Peretti Jean Marie Cours de Gestion
des Ressources Humaines, Master 2 Prof ICF, Université de Rouen.
p2, 2011-2012.
Thèse et Mémoire
1. Boundi Louem Brem , Le « Learning
» au PNUD Niger : Audit des pratiques existantes et réflexions
pour la mise en place d'une démarche qualité de la
formation, Mémoire Master ICF, Université de Rouen, 2008.
2. Couldiaty-Kielem Justine, Les facteurs
déterminants de l'efficacité pédagogique des
établissements secondaire : une analyse critique de l'échec
scolaire au Burkina Faso. Thèse de doctorat, Université de
Bourgogne, p. 396, 2005-2006.
3. Ouédraogo Innocent, Enjeux des
visites de classe dans l'Enseignement secondaire au Burkina Faso. Entre
contrôle, évaluation et formation continue des enseignants :
le cas des professeurs de français. Mémoire Master,
Université de Rouen, 2006.
4. Robinet Philippe, Le recueil de
besoins de formation : Outil clé de l'hôpital de demain.
Quelle approche en ingénierie de formation ? Mémoire
Master ICF, Université de Rouen, 2008.
5. Sido Xavier, Répertoire des
recherches sur l'enseignement professionnel, Mémoire de Master 2
recherche didactique des sciences et technique de l'école normale
supérieure de Cachan Unité Mixte de Recherche - Sciences
Techniques Éducation Formation 2005
6. Somé Clément C.,
Pour un encadrement pédagogique de qualité : cas de la
formation continue des professeurs de français. Mémoire de
fin de formation à la fonction d'inspecteur de l'enseignement
secondaire ; Ecole Normale Supérieure de Koudougou, 2004.
Etudes et Rapports
1. Direction Générale des Inspections et
de la Formation Pédagogique (DGIFP) : Encadrement
pédagogique et qualité de l'enseignement au secondaire,
Actes de la 2ème Conférence Annuelle des
Inspecteurs de l'Enseignement Secondaire, MESSRS, Bobo-Dioulasso, 2001,
p.57.
2. Direction Générale des Inspections et
de la Formation Pédagogique (DGIFP) : La
problématique de la formation continue des Personnels de l'Education :
état des lieux, enjeux et perspectives, Actes de la
7ème Conférence Annuelle des Inspecteurs de
l'Enseignement Secondaire (CAIES), MESSRS, Bobo-Dioulasso, 2006, p.117
3. Direction Générale des Inspections et
de la Formation Pédagogique (DGIFP) :
Problématique de l'articulation entre les différents ordres
d'enseignement, Actes de la 8ème Conférence
Annuelle des Inspecteurs de l'Enseignement Secondaire, MESSRS, Bobo-Dioulasso,
2007, p.117
4. Ministère des Enseignements Secondaires et
Supérieur : Loi d'orientation de
l'éducation, 2007.
5. Ministère des Enseignements Secondaires et
Supérieur : Politique Nationale d'Enseignement et de
Formation Techniques et Professionnelles, 2008.
6. SOUILI P.
François: « Encadrement et
formation continue des enseignants ». In Actes de la
2ème Conférence Annuelle des Inspecteurs de
L'enseignement Secondaire. Ouagadougou : DGIFPE/ MESSRS, 2001.
7. Tankoano Dialenli Roland et Yé/
Sawadogo Rachel: Rapport sur
l'élaboration des plans de formation des personnels d'administration et
de gestion, des enseignants et formateurs des établissements techniques
et de formation professionnelle. Programme de renforcement de la formation
professionnelle (PRFP) Premier Ministère, Burkina Faso, 2008.
8. UNESCO Bureau Régional de Dakar,
Les besoins de formation pédagogique des enseignants du
supérieur d'Afrique francophone, Breda
série n°13, UNESCO, Dakar, 1996.
Articles Internet
1. Carré Philippe,
« Motifs et dynamiques d'engagement en formation »,
In EDUCATION PERMANENTE n° 136/1998-3
www.education-permanente.fr/public/numeros/136%20CARRÉ.pdf,
1ère consultation le 20 février 2010 ;
2ème consultation le 8 août 2012
2. Le Boterf Guy (1999), Les
défis posés à l'ingénierie de formation et à
la production des expertises collectives. Quelles évolutions prendre en
compte ? Quelles conséquences pratiques ?
Journée d'étude :
« ingénierie de dispositif de formation à
l'international 24-25 novembre Montpellier ».
http://www.agropolis.fr/formation/pdf/Le_Boterf.pdf
consulté le 25 février 2012
2. Perrenoud Philippe,
Formation continue et développement de compétences
professionnelles, In Éducateur 1996, n° 9, pp. 28-33,
Université de Genève, 1996
http://www.unige.ch/fapse/SSE/teachers/perrenoud/php_main/php_1996/1996_27.html,
consulté le 4 juillet 2012
Textes législatifs
1. Arrêté n°
2011-506/MESS/SG/DGIFPE du 5 décembre 2011, portant
règlementation de la formation continue des personnels enseignants de
l'enseignement secondaire.
2. Décret n°1994-
07/PRES/PM/MESSRS du 16 août 1994, portant fixation des effectifs
dans les classes de l'enseignement secondaire.
3. Décret n° 2003 - 267/PRES/PM
du 16 avril 2003, portant critères et modalités
d'évaluation des agents de la Fonction
Publique.
4. Décret n°2011-
941/PRES/PM/MESS du 30 novembre 2011, portant organisation du
Ministère des Enseignements Secondaire et Supérieur.
5. Loi n°13-2007/AN du 30 juillet 2007,
portant loi d'orientation de l'éducation.
Table des
matières
DEDICACE
2
REMERCIEMENTS
3
SOMMAIRE
5
L'INTRODUCTION
6
Introduction
7
PARTIE 1 : LE CONTEXTE
10
1. Le contexte
général
11
1.1. Des objectifs de
l'enseignement secondaire technique et professionnel
11
1.2. Les attributions de la
Direction Générale des Inspections et de la Formation
Pédagogique (DGIFP) dans le dispositif de formation Continue
11
1.2.1. La mission de
contribution, de mise en oeuvre et de suivi
12
1.2.2. La mission de supervision
12
1.2.3. La mission
d'évaluation
12
1.2.4. La mission de conception
et d'étude
12
1.2.5. La mission d'organisation
et de production
12
1.2. 6. Les Directions
exécutives de la DGIFP
12
1.2.6.1. La Direction des
Inspections
12
1.3.6.2. La Direction de la
Formation des Personnels de l'Education
13
1.3. La Direction
Générale de l'Enseignement Secondaire Technique et Professionnel
(DGESTP)
13
1.4. Les dispositifs de formation
de l'inspection de français.
14
1.5. La formation continue des
personnels enseignants : état des lieux
17
1.5.1. La synthèse des
CAIES sur la formation continue des enseignants
17
1.5.1.1. Les
situations-problèmes au plan pédagogique
17
1.5.1.2. L'expression des besoins
en formation
18
1.5.1.3. Les dispositifs
institutionnels ou juridiques
19
1.5.2. Formation continue et
perception des enseignants
20
1.5.3. Les activités de
formations continues de la DGIFP de 2001 à 2011
21
1.5.4. La formation continue de
professeurs de français de l'enseignement technique et professionnel
21
2. Synthèse de la revue de
littérature sur la formation continue
22
2.1. Le développement
professionnel des enseignants
22
2.1.1. Le recyclage disciplinaire
22
2.1.2. Le perfectionnement des
compétences professionnelles
23
2.1.3. Le partage avec les pairs
et le développement d'une identité professionnelle
23
2.1.4. Ouverture culturelle et
sociale
23
2.1.5. La promotion sociale
23
2.2. Les bénéfices
institutionnels
23
2.2.1. L'amélioration des
pratiques enseignantes
24
2.2.2. Construction d'une
identité collective
24
2.2.3. Réussir une
rénovation
24
2.2.4. Susciter l'innovation et
la diffuser
24
2.3. Les ingrédients d'une
formation continue de qualité
25
3. Notre parcours professionnel
26
4. Notre positionnement
professionnel
27
5. La mission et sa place dans le
contexte
28
5.1. Notre mission
associée au mémoire
28
5.2. Une commande ou une auto-
commande ?
28
PARTIE 2 : LE CADRE
THEORIQUE ET CONCEPTUEL
31
1. Cadre théorique et
conceptuel
32
1.1. La notion de besoin en
général
32
1.1.1. La notion de besoin
32
1.1.1.1. La théorie des
besoins de Abraham Maslow
32
1.1.1.2. La théorie des
besoins (SRP) de Clayton Paul Alderfer
34
1.1.1.3. La théorie de
besoins de David C. McClelland
36
1.2. La notion de besoin en
formation
39
1.3. Les motifs d'engagement en
formation
41
1.3.1 Les orientations
42
1.3.1.1. L'orientation
intrinsèque et extrinsèque
43
1.3.1.1. L'orientation
participation-apprentissage
43
1.3.2. La classification des
motivations en formation
43
1.3.2.1. Les motifs
intrinsèques
43
1.3.2.2. Les motifs
extrinsèques
44
1.4. La notion de
l'ingénierie de formation dans notre contexte
44
PARTIE 3 : PROBLEMATIQUE ET
HYPOTHESES
47
1. Problématiques et
hypothèses
48
1. 1. Constat et questionnement
48
1.2. Problématique
48
1.3. Hypothèses
49
1.3.1. Hypothèse 1
49
1.3.2. Hypothèse 2
49
PARTIE 4 : L'APPROCHE
METHODOLOGIQUE
50
1. Approche méthodologique
51
1.1. Méthodologie choisie
51
1.2. De l'ingénierie de
Formation dans la construction de la méthodologie
51
1.3. Le choix de la population et
de l'échantillon de l'enquête
52
1.3.1. La population
d'enquête
52
1.3.2. Le choix de
l'échantillon
54
1.4. Les modalités de la
collecte et du traitement des données
56
1.4.1. La phase
préliminaire de la collecte des données
56
1.4.2. Les conditions de la
collecte des données
57
1.4.3. Le traitement des
entretiens
58
PARTIE 5 : L'ANALYSE DES
RESULTATS
60
1. Analyse des résultats
et solutions proposées
61
1.1. Analyse des résultats
61
1.1.1. Synthèse des
entretiens sur le contexte de travail
61
1.1.1.1 Les perceptions des
enseignants
61
1.1.1.1.1 La perception d'une
différence ou d'une spécificité pour la première
catégorie
61
1.1.1.1.2. Ceux qui ne pensent
pas percevoir une différence ou une spécificité
64
1.1.1.2. Attitudes
adoptées selon la perception
65
1.1.2. L'expression des besoins
en formation
67
1.1.2.1. Resumé des
préoccupations dégagées des propos issus des entretiens
67
1.1.2.2. Resumé des
besoins en formation
68
1.1.2.3. Interprétation
de l'expression des besoins en formation
68
1.1.3. Synthèse des
entretiens sur la perception des formations continues reçues.
70
1.1.3.1. Les appréciations
des enseignants sur les formations continues reçues
70
1.1.3.2. Les raisons de la
participation aux formations
71
1.1.4. Appréciation des
dispositifs de formation
73
PARTIE 6 : VERIFICATION DES
HYPOTHESES ET LES
75
CONDITIONS D'AMELIORATION DE LA
FORMATION
75
1. Vérification des
hypothèses
76
2. Conditions
d'amélioration de la formation
78
3. Limites de notre travail
81
3.1. La formulation de la
commande
81
3.2. La constitution de
l'échantillon
81
3.3. La collecte des
données et des résultats
81
Conclusion générale
83
INDEX DES ABRÉVIATIONS
UTILISÉES
85
Bibliographie
86
TABLE DES MATIÈRES
89
Annexes
92
Annexe 1 : Convention de
stage
92
Annexe 2 : guide d'entretien
94
Annexe 3 : Verbatim des
entretiens
96
Annexes
Annexe 1 : Convention de stage
Annexe 2 : guide d'entretien
Barthélemy TENKODODGO
Directeur de mémoire: Hervé DAGUET/
Université de Rouen
THEME:
Formation professionnelle continue des enseignants et
rapport à leurs besoins : cas des professeurs de français de
l'enseignement technique et professionnel de Ouagadougou.
Bonjour, je suis étudiant en Master 2 en
Ingénierie et Conseil en formation n Formation Ouverte et à
Distance à l'université de Rouen/ France.
Je fais une recherche sur le rapport entre la formation
continue professionnelle reçue et les besoins de formation au niveau des
enseignants de l'enseignement technique professionnel.
Cette recherche est d'ordre uniquement académique. Je
la fais à l'occasion de mon mémoire universitaire, sans aucun but
commercial.
Elle est strictement anonyme, le respect du secret des
entretiens vous est garanti.
Partie 1 : Renseignements
généraux
a- Nom - prénom :
b- établissement :
c- ancienneté dans l'enseignement technique et
professionnel :
d- classe tenue :
Partie 2 : Guide d'entretien
1- Pouvez-vous me parler de votre pratique
d'enseignement-apprentissage en enseignement général et en
enseignement technique et professionnel ?
· aspect contenu
· aspect pédagogique
· aspect didactique
Si l'interviewé mentionne l'existence d'une
différence ou d'une spécificité ou des dysfonctionnements
dans sa pratique de l'enseignement-apprentissage du français
a- Ces spécificités se situent à
quel niveau de votre pratique de l'enseignement-apprentissage?
· Contenus
· démarche pédagogique
· Démarche didactique
· Autres
b- comment prenez-vous en compte ces
spécificités dans votre pratique d'enseignement
apprentissage.
· Recours au conseil des paires
· l'équipe d'encadrement pédagogique
· auto formation
2- Avez vous besoin de suivre une ou plusieurs
formations, la/ lesquelles......
3- Maintenant pouvez-vous me parler des formations
continues (ou de perfectionnement) que vous avez
reçues ?
- Sur le contenu disciplinaire
- Pédagogie
- Didactique
- Autres liées à la pratique de
l'enseignement-apprentissage en contexte de l'enseignement technique et
professionnel.
4- Quelles appréciations faites- vous de ces
formations continues que vous avez reçues
· Ont-elles répondu à vos besoins ?
pourquoi ?
- pédagogiques
- didactique
- autres
· Raisons qui vous ont conduit à cette
formation ?
5- Quel (s) dispositif (s) parmi les suivants, jugez
vous adapté à vos besoins de formation continue et pourquoi
?
- Les séminaires
- Les universités d'été
- Les visites de classe
- Les journées pédagogiques
- Les conseils d'enseignement
- La Formation à Distance (FAD)
Annexe 3 : Verbatim des entretiens
a- le contexte de travail
1- Pouvez-vous me parler de votre pratique
d'enseignement-apprentissage en enseignement général et en
enseignement technique et professionnel
|
N° d'entretien
|
E1
|
E2
|
E3
|
Analyse du contexte du travail
|
- Les programmes sont les mêmes dans l'enseignement
général et dans l'enseignement technique et professionnel.
- Je donne le même cours dans l'enseignement
général que dans l'enseignement technique et professionnel.
- Au regard des documents qu'on a je me base sur ça et
je ne fais pas de différence au niveau des contenus des cours.
- Cependant dans le choix des textes set des sujets, on donne
des sujets et des textes qui sont en lien avec leur domaine d'activité
comme l'aspect économique et commercial.
- Je donne des textes en lien avec leur domaine pour leur
permettre de ressortir par exemple en commentaire composé en terminale,
les éléments essentiels.
- Cette différence n'est pas aussi grande.
- Il y a les écrits fonctionnels n plus dans le
programme de l'enseignement technique qui met l'accent sur l'aspect
professionnel du français en lien avec le profil du sortant. En bep1 et
bep2 je fais les écrits professionnels.
- C'est vrai que c'est la même formation, les
mêmes cours mais il faut donner un texte à l'élève
de sorte à se sentir dans le domaine qu'il a choisi.
- La prise en compte des différences se fait dans le
choix des textes d'études et des sujets.
- Par rapport à cette différence, je
n'étais pas préparer à cela. Je me documente et je
consulte des pairs sur certaines questions. Au niveau de la formation initiale,
on ne nous a pas fais ressortir cette différence.
|
-La pratique est différente au niveau de
l'enseignement technique et professionnel et de l'enseignement
général parce que le contenu change et le volume horaire change
(3h).
- Différence se situe du contenu des oeuvres au
programme et la technique de l'écrit. Dans l'enseignement technique, le
commentaire composé ne fait pas partie au cycle court du second cycle.
Il y a deux techniques : le resumé de texte et la dissertation. Il
y a les écrits professionnels.
- Il y a une différence entre enseigner dans les
lycées d'enseignement général et les lycées
d'enseignement technique et professionnel au plan du contenu, didactique et
méthodologique
- Le niveau en français est bas par rapport à
l'enseignement général. Les élèves viennent en bep
à partir de leur admission au cap, ce qui est différents d'un
élève qui vient à partir du bepc.
- En fin de cycle on doit les apprendre à écrire
des lettres de motivations, la lettre officielle, le CV et le rapport. Ce sont
les enseignants eux-mêmes qui s'arrangent pour cela.
- surtout l'enseignement des écrits fonctionnels
où c'est à l'enseignant de se débrouiller.
|
Avant de venir au LTAC, j'enseignais dans un
établissement d'enseignement général le lycée
Marien N'Gouabi. J'ai tenu les différentes classes du second cycle.
Lorsque je suis arrivé au ici, j'ai travaillé
presque à tous les niveaux 2nde AB3, BEP comptabilité
et CAS, TG2.
- J'ai remarqué une légère
différence, pas une légère différence, une
différence quand même, la matière que nous enseignons est
assez spécifique, le français, au niveau du pays et les
élèves devraient travailler à la maîtriser, mais
malheureusement, au niveau de l'enseignement technique et professionnel, les
élèves le relèguent au second par rapport à leurs
matières de base qui est la comptabilité, le secrétariat,
et les mathématiques financières
-Le contenu d'enseignement est allégé dans
l'enseignement technique compte tenu des programmes d'ensemble parce que le
programme dans les matières techniques est chargé. Le volume
d'heure est insuffisant
- Au niveau de la méthodologie contrairement à
l'enseignement général, je dois choisir un texte ayant un
vocabulaire en lien avec leur filière. Il faut privilégier des
textes qui parlent d'économie pour les G2. En enseignement technique,
je privilégie les textes dans le domaine.
- Autre aspect du programme, les écrits fonctionnels
qui sont importants pour l'enseignement général et l'enseignement
technique et professionnel surtout. Mais ils sont plus importants pour les
sortants de l'enseignement technique et professionnel car ils doivent entrer
dans la vie active immédiatement juste après l'obtention de leur
diplôme. A tout moment il peut être mis devant un fait,
adressé une lettre, une demande de stage, faire un compte rendu de
stage.
- Pour ces élèves on peut privilégier ces
enseignements là. Je le fais de temps en temps, je l'intègre
puisque il est dans le programme.
-. La non maitrise de la langue par les élèves
nous amène à un perpétuel recommencement avec les
élèves.
- Le niveau de langue des élèves fait que je
suis obligé d'adopter une autre démarche pour enseigner la langue
(grammaire, vocabulaire) pas comme au premier cycle. Il faut trouver des cas
pratiques pour rappeler les règles avant de poursuivre le cours.
On ne peut pas prendre un programme du premier cycle pour
l'appliquer ici.
- Face à des situations d'adaptation, je m'en tiens au
programme qui est un garde fou pour moi. Dans le cas contraire, je m'adresse
à un pair avec lequel j'échange pour mieux me situer.
|
b- L'expression des besoins
2- Avez vous besoin de suivre une ou plusieurs
formations, la/ lesquelles......
|
N°entretien
|
E1
|
E2
|
E3
|
E4
|
Expression des besoins ou attentes en formation
|
· L'enseignement-apprentissage de la littérature
dans l'enseignement technique en rapport avec les options des
élèves
· L'enseignement-apprentissage des écrits
fonctionnels
· Formation sur le programme de l'enseignement
technique
|
· une formation pour une étude des oeuvres pour
l'établissement technique et professionnel parce que le volume horaire
est différent.
· Former sur les écrits professionnels
|
· L'étude des textes pour l'enseignement
technique : comment l'aborder
· Une formation sur la technique de motivation des
élèves de l'enseignement technique (formation que je n'aurai pas
besoin dans l'enseignement général)
· Formation en informatique pour parfaire ma culture dans
la recherche d'information et de l'utilisation des ressources en ligne.
|
· motiver les élèves dans l'ETP car il ne
semble pas s'intéresser au français comme dans l'enseignement
général. Je ne trouve pas la méthode pour les motiver.
· les écrits fonctionnels qui intéressent
plus les élèves car cela à une prise sur leur besoin une
fois leur diplôme obtenu : la recherche d'emploi...
· Une formation transversale les disciplines techniques
afin d'utiliser le langage technique c'est-à-dire comment enseigner le
français dans un lycée d'enseignement technique et
professionnel.
|
·
2- Avez vous besoin de suivre une ou plusieurs
formations, la/ lesquelles......
|
N°entretien
|
E5
|
E6
|
E7
|
E8
|
Expression des besoins ou attente en formation
|
· Initier à la pédagogie des rapports de
stage
· Elaboration d'une fiche pédagogique sur la
lettre de motivation, le CV, le compte rendu
· Une formation sur le suivi des élèves en
entreprise. Dans nos textes, nous sommes associé aux enseignants des
disciplines techniques au suivi des stages des élèves en
entreprise.
· Une formation sur les thèmes transversaux en
lien avec la technique.
|
· Une formation sur l'interdisciplinarité entre le
français et les discipline techniques (Avoir un vocabulaire
spécialisé comme le vocabulaire de l'automobile, de la
maintenance. Le français doit être une continuité de ce
qu'ils ont voient dans les matières technique c'est-à-dire un
français technique.)
· Utilisation des tics pour l'enseignement du
français
|
· la préparation de la fiche pédagogique
sur les écrits fonctionnels (même s'ils ne font pas partie de
sujets à l'examen.)
· l'approche des textes d'étude
· la technique de la comment motiver les
élèves.
|
· Les écrits fonctionnels : la
démarche didactique, comment préparer les fiches
pédagogiques pour donner ce type de cours.
· L'enseignement de la littérature (sans ennuyer
les enfants précisément dans l'enseignement technique)
|
·
2- Avez vous besoin de suivre une ou plusieurs
formations, la/ lesquelles......
|
N°entretien
|
E9
|
E10
|
E11
|
|
Expression des besoins ou attente en formation
|
· Une formation sur les outils tics (pour motiver les
élèves).
· Formations transversales (avoir des connaissances sur
les disciplines techniques. Le vocabulaire technique surtout.)
|
· · Formation pédagogique (savoir
comment je dois conduire mon cours, comment amener les élèves
à comprendre et à posséder le cours que je donne et
à pouvoir répondre et faire des exercices et des devoirs, puisse
les évaluer sans problème. Que je puisse être
compétente.)
· Comment choisir les documents et textes
d'étude
· La communication et la gestion de la classe
· Former sur les écrits fonctionnels ( conception
de la fiche pédagogique, démarche méthodologique. Le
contenu de ce que je vais enseigner.)
|
· Les nouvelles approches pédagogiques comme
l'APC
· Didactiques sur les écrits fonctionnels (ce
serait un atout car je le fais sur le tas)
· Le contenu des formations sur les profils des sortants
de l'enseignement technique (pour mieux adapter son enseignement)
· Les TIC
|
|
c- Appréciation des formations continue
reçues
3- Maintenant pouvez-vous me parler des formations
continues (ou de perfectionnement) que vous avez
reçues ?
|
N°entretien
|
Formation continue reçue
|
Appréciation des formations continues reçues
|
Appréciation de la démarche
|
E1
|
· Pédagogie générale
(université d'été) (2002)
· Lecture de l'oeuvre intégrale
(séminaire mais inachevé pour des questions
financières 2008)
|
· Cette formation m'a beaucoup aidée car on a
abordé beaucoup d'aspect de la pédagogie
· Si la formation se terminait je suppose que j'allais
trouver mon compte.
FC a répondu à ces besoins
|
- Toute formation c'est toujours un plus. Quelque soit la
formation je suis intéressée même si on ne me demande pas
mon avis ce sur ce dont j'ai besoin.
-J'ai été désigné par l'inspection
pour prendre participé à la formation. Je ne connaissais pas le
thème qui allait être abordé.
- L'idéal serait de nous donner des questionnaires pour
recueillir nos besoins en formation ou le faire lors des visites de classe.
|
E2
|
· Le décloisonnement du français
(séminaire 2008)
· Formation au tutorat FAD
|
· Dans l'enseignement général, je ne
trouverai rien à dire, mais ici, dans le second cycle, je ne peux pas
l'appliquer car c'est plus pour le 1er cycle.
FC ne répond aux attentes dans
l'ESTP
· Les enseignants ne s'inscrivent plus d'une part et
d'autre part les documents de base manquent et par conséquent il n'y a
plus de regroupement pour les formations.
|
-Vous savez pour la participation, le censeur vous informe que
vous avez été désigné pour participer à une
formation. Vous prenez part car les occasions de formations sont rares et ne
faut pas refuser au risque de ne plus être désigné sauf si
ce sont les mêmes thèmes. En effet, ce sont Souvent les
mêmes thèmes.
-Sinon j'aurai aimé donner mon avis sur la formation ou
de perfectionnement dont j'ai besoin.
|
E3
|
· Pas de formation depuis que je suis dans l'enseignement
technique
· Je suis tuteur FAD
|
· Mais la FAD est peu suivie pas car les enseignants ne
s'y intéressent pas pour des questions de temps et de vacation.
|
-Au Lycée Marien avant de venir ici, j'ai pris part
à des formations qui répondaient à mes besoins. J'ai
été informé par le censeur que je suis retenu pour une
formation.
-Je suis allé car une formation apporte toujours un
plus dans l'avenir.
- Il serait mieux qu'on nous demande notre point de vue pour
lister les thématiques liées aux difficultés
rencontrée dans notre travail pour définir les thèmes de
formations.
|
E4
|
· le décloisonnement au 1er cycle:
Il s'agit de ne plus enseigner la grammaire, le vocabulaire, l'expression
écrite dissociée les unes des autres. Préparation des
fiches selon le décloisonnement (séminaire
2005)
|
Elle est nécessaire mais pas actuellement car je ne
tiens que des classes de BEP actuellement.
FC ne répond pas aux attentes
actuelles
|
-Vous savez, on vous informe que vous êtes
désigné pour participer à une formation sans souvent
savoir quel est le thème. Alors comme les séminaires de formation
sont rares, vous y allez.
- s'il doit y avoir formation, il serait
préférable de nous consulté.
- s'il y a une formation, j'irai car je peux être
affecté dans un lycée d'enseignement général
|
E5
|
· formation en Animateur : technique de marketing et
de communication (
|
L'objectif est de nous permettre de chercher les
marchés dans les entreprises. De faire de nous des commerciaux pour le
GET/FC.
-Le contenu n'à rien avoir avec le programme.
-Elle a répondu partiellement à mes besoins
sur le plan communicationnel
- Cela ne me guide pas dans l'enseignement apprentissage des
écrits professionnels, du resumé dans l'enseignement technique et
professionnel.
FC ne répond pas aux attentes
actuelles
|
-J'ai été contacté pour cette formation
sans que je ne sache sur quoi elle portait.
-Je préférai à l'avenir que je sois
consulté p sur quoi je veux être formé.
|
E6
|
· formation sur les écrits fonctionnels
(séminaire, 2008)
|
-Je n'ai pas pu mettre en pratique cette formation compte tenu
du fait qu'il n'est pas donné aux examens. Je me préoccupais plus
sur comment enseigner efficacement les exercices qui viennent à
l'examen
FC répond aux besoins
- Si aujourd'hui une formation est programmée et cela
ne rentre pas dans le cadre de ce dont j'ai besoin, je n'irai pas.
|
-J'ai été désigné par aller suivre
la formation.
-Je n'ai pas été consulté pour
exprimé mes besoins.
- L'idéal pour moi est de discuter avec moi ce dont
j'ai besoin pour la formation.
|
E7
|
· la méthodologie de l'expression
orale (2006)
· l'approche des textes (2006)
· définition écrits fonctionnels(2006)
· le théâtre et la pédagogie
générale (2006) séminaire
|
- Toute formation est utile
- Du point de vue de la pédagogie
générale. je peux dire que j'ai été satisfaite un
peu. FC repond aux attentes
- Mais au niveau des écrits fonctionnels, je
m'attendais plus à la démarche pédagogique ou didactique
qu'à une simple définition de la lettre de motivation avec ses
variantes
- S'il y a une formation et que je suis
désignée, je parts même si cette formation ne rendre pas
dans le cadre de ce que j'aurai souhaité je gagne toujours d'autant que
les formations sont rares.
|
- c'est le censeur qui m'a dit que je suis retenu pour une
formation à Koudougou sans me dire sur quoi portera la formation.
-Tenir compte de nos besoins pour les formations
|
E8
|
· Enseignement de la grammaire au 1er cycle
(91) bobo séminaire
· La lecture méthodique au second cycle (92) et la
lecture suivie ou cursive au premier cycle (96) (séminaire)
· Lecture intégrale formation (2008
débutée mais non terminée pour des questions de perdiem
séminaire)
|
-La formation continue ou de perfectionnement est essentiel et
c'est vraiment important car on se frotte aux autres et on prépare
ensemble les fiches pédagogiques, c'est vraiment un moment de
partage.
- Et moi ça fait vraiment longtemps que j'y ai
assisté que je suis entrain de perdre la main. Si je prends un texte
honnêtement aujourd'hui pour faire une lecture méthodique j'ai
tendance à survoler.
- Au cas où la formation ne rentre pas dans le cadre de
mes besoins et que je suis désignée, je participerai car on
apprend toujours et pourvu qu'on soit formé
|
- Pour une formation à venir, il faut prendre nos
besoins et nos attentes avant de programmer la formation. Cela nous permettra
de tirer un bénéfice réel.
|
E9
|
· l'évaluation des compétences
(séminaire 1998).
|
- J'avais déjà suivi cette formation en
formation initiale donc je n'apprenais pas grand-chose.
- Je ne pouvais pas dire que je ne partirai pas. En partant on
espère découvrir autre chose.
- Toute formation est utile et on en tire quelque chose
même si ce n'est pas cela que j'aurai voulu en ce moment.
|
- J'ai été désigné pour suivre la
formation sans connaitre le thème auparavant
-J'aurai souhaité que les organisateurs de formations
recueillent nos difficultés et nos besoins pour initier les formations.
-Regrouper les enseignants de français de l'ETP
uniquement
|
E10
|
· décloisonnement du français au
1er cycle séminaire (séminaire
2008)
· lecture méthodique (université
d'été 2009)
|
- On parlait de décloisonnement, mais nous autres on
ne comprenait pas. Nous les nouveaux on ne comprenait de quoi il s'agissait,
il fallait décloisonner quoi ? On suivait simplement ce que les
anciens faisaient. On a suivi activement bon, il faut avouer qu'on n'a pas
compris grand-chose, puisqu'on n'avait pas la base de ce qu'il fallait
décloisonner là. Aussi la formation ne pas apporté
grand-chose, au contraire elle m'a désorienté.
- Ce que j'ai retenu c'était contraire à ce que
j'ai appris à l'université. Cette formation m'a marqué
négativement.
-Les deux formations ne m'ont pas apportés
grand-choses. Ça m'a mis en déphasage avec ce que j'ai appris.
|
-Je suis allée parce que c'est l'école qui te
désigne. Et puis comme les formations sont rares, c'est l'occasion
d'échanger avec d'autres collègues. Et puis ne pas aller c'est se
faire remarquer ou écarter des autres formations.
- Si on nous forme selon nos besoins, on sera
compétents. Il y a certains qui n'ont pas eu de formation initiale. Il y
a quelque chose qui leur manque par rapport aux autres.
|
E11
|
· 2008-2009/ séminaire sur
l'étude de l'oeuvre intégrale qui n'a pas été
achevée. Séminaire suspendu le 2ème jour pour
des questions de perdiem.
|
· Ça apporte un plus car toute formation est
utile même si elle n'est pas contextualisé pour ce que nous avons
vu le 1er jour. J'avais une approche, ma petite idée par
rapport à l'oeuvre intégrale.
On y va car les formations sont rares.
|
-J'ai été désigné par ma direction
pour aller participer à la formation. Et c'est comma ça que cela
se passe
- Pour les prochaines formations une enquête sur le
terrain, en approchant les enseignants cela permet de s'imprégner des
réalités et de mieux cibler les formations et gagner plus en
efficacité. Cibler les besoins et les analyser pour des formations
efficaces.
|
d- Appréciation des dispositifs de
formation
4- Quel commentaire ou quel jugement feriez- vous des
différents dispositifs de formation en Enseignement technique et
professionnel/ Quel (s) dispositif (s) jugez-vous ?
- Les séminaires
- Les universités d'été
- Les visites de classe
- Les journées pédagogiques
- Les conseils d'enseignement
- La Formation à Distance (FAD)
|
N°entretien
|
Appréciation des
dispositifs
|
E1
|
Parmi ces dispositifs, je préfère les formations
par séminaires de quelques jours sur des thèmes bien
précis. Cela allait nous aider même si ça ne répond
pas à mes besoins immédiats, on apprend toujours. Le
choix est des motivations pécuniaires que la recherche
de perfectionnement.
|
E2
|
· la journée pédagogique organisée
par le conseil d'enseignement permet aux enseignants de dégager le
thème de la formation au regard des réalités
vécues dans les classes et demander à un collègue de nous
présenter un cours sur ce thème et nous en débattions
· Le conseil d'enseignement est plus facile à
mettre en oeuvre que les séminaires ou les universités
d'été qui nécessitent des moyens financiers. le conseil
d'enseignement est interne et part de nos réalités pour
déterminer le thème de la formation.
· Pour les séminaires, il faut avoir la
chance d'être parmi et ce n'est pas le lieu d'exprimer les
préoccupations vécues dans l'enseignement technique et
professionnel car le public dominant vient de l'enseignement
général
|
E3
|
· Au lieu d'attendre un hypothétique
séminaire ou une université d'été où l'on
n'est pas sûr d'être choisi, la journée pédagogique
organisée par le conseil d'enseignement à une petite
échelle est facile à mettre en oeuvre. L'avantage est que ce sont
les enseignants déterminent ce qu'ils veulent à partir du conseil
d'enseignement.
· Une université consacrée aux enseignants
de l'enseignement technique et professionnel en prenant le soin de recueillir
les besoins au lieu de fondre les enseignants (ETP et EG) car certaines
réalités sont différentes.
|
E4
|
Parmi les dispositifs que nous connaissons nous
préférons le conseil d'enseignement les journées
pédagogiques ou se sont les enseignants qui décident de ce qu'ils
ont besoin comme formation. Avec le conseil d'enseignement les pairs sont une
référence surtout pour moi qui enseigne dans un lycée
technique ou les réalités sont différentes. Et puis, il
n'est pas lourd à mettre en oeuvre contrairement aux séminaires
et les universités d'été.
|
E5
|
Parmi les dispositifs, ce sont les journées
pédagogiques organisées par le conseil d'enseignement, c'est le
cadre où les enseignants d'un même lycée puissent de
partager leurs expériences, réfléchir leur pratique avec
l'aide des encadreurs ou des spécialiste au lieu d'attendre un
séminaire où c'est un fourre tout.
|
E6
|
· Les séminaires ou les universités
d'été n'offre pas souvent l'occasion à ceux qui enseignent
dans l'enseignement technique de discuter et de partager leurs
expériences. Compte tenu aussi de la lourdeur d'organisation des
séminaires et du fait que ceux y prennent part n'ont pas forcement
été consulté pour la thématique de la formation,
fait que l'intérêt peut être moindre.
· Or une journée
pédagogique à l'initiative des enseignants d'un
même lycée est meilleur du moment où c'est l'ensemble des
enseignants à travers leur expériences et la
réalité du milieu décide de ce qu'ils veulent comme
formation
|
E7
|
· Les universités d'été auquel j'ai
participé est aléatoire car tu t'inscris sans connaitre les
thématiques de la formation et tu attends une sélection
hypothétique. En 15 ans de carrière, j'en participé
à une seule université d'été où il n'y a pas
partage d'expérience.
· Les visites de classe sont rares de même que les
séminaires.
· Les journées pédagogique au moment du
projet maths-français étaient le cadre où les enseignants
décidaient de la formation et se regroupaient pour se former sous la
direction d'un professeur animateur pédagogique. C'est un
véritable moyen de formation puisqu'il y avait le volet pratique en
classe.
· Le conseil d'enseignement au sein de
l'établissement peut décider d'organiser une journée
pédagogique. Les journées pédagogique et le
conseil d'enseignement à mon avis est ce je privilégie
pour la formation continue parce que ce sont les enseignants qui en
décident selon les difficultés ou les réalités
rencontrées en classe. Il l'aspect partage d'expérience et
présentation d'une leçon pratique. On passe de la théorie
à la pratique.
|
E8
|
Mes deux formations c'est au cours d'un séminaire et
d'une journée pédagogique. Parmi les dispositifs cités, si
je préfère les journées
pédagogiques qui permettent de réunir uniquement
l'enseignement technique où il y a partage d'expérience
mutuelle. Il y a aussi le fait que les thèmes sont
déterminés à partir des réalités de nos
classes. Il y a la phase pratique en classe après la
préparation de la fiche. Le thème est ciblé.
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E9
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· les visites de classe permettent à l'encadrement
de vivre la réalité, de guider, conseiller et accompagner
l'enseignant. C'est l'occasion pour l'enseignant de poser des questions. Mais
je ne sais pas à quand remonte une visite de classe pour moi.
· Les journées
pédagogiques offrent aux enseignants de même
établissement et de même discipline de partager leurs
expériences, partir de la théorie à la pratique. Le
conseil d'enseignant peut en être l'initiateur ou des PAP. Plus
réalisables vu que les autres surtout axés sur la
réalité vécue par les enseignants.
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· E10
|
· Les séminaires et les universités
d'été: rares et les thématiques sont
prédéterminés voire imposées
· Les journées pédagogiques : les
journées pédagogiques selon mes lectures sont initiées par
le conseil d'enseignement d'un établissement en fonction des
thèmes de formation dégagés par les enseignants. Les
enseignants d'un même groupe ou vivant la même
réalité peuvent se rencontrer et partager leurs
expériences.
· Les conseils d'enseignement : nous le tenons pour
uniformiser les progressions pas pour la formation.
· La Formation à Distance (FAD): je ne connais
pas
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E11
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· Les séminaires : les séminaires
à condition de prendre les préoccupations spécifiques
à l'enseignement technique et professionnel en plus. Les
réalités ne sont pas pareilles et on le ressent lors des
corrections des examens.
· Les journées pédagogiques et les
conseils d'enseignement : pratiques, contact avec les
collègues ; plus direct entre enseignants, cibler sur les
thèmes précis, simulation dans la classe permet à tout le
groupe de participer.
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* 1Jean Marie PERETTI
(2011-2012), Cours de Gestion des Ressources Humaines, Master
Professionnel Ingénierie et Conseil en Formation Université de
Rouen. p2
* 2 En 2010, budget du MESS
représentait 6,5% total de l'Etat (rapport tableau de bord 2009-2010,
MESSRS, 2010). le budget alloué à la formation
représentait 0,47 du budget du MESS exercice 2006-2007
(7ème CAIES, 2006)
* 3 le budget alloué
à la formation représentait 0,47 du budget du MESS exercice
2006-2007 (7ème CAIES, 2006)
* 4 L'article 10 de la loi
d'orientation de l'éducation 2007 les langues nationales sont aussi une
langue d'enseignement.
* 5 Rapport
2ème Conférence Annuelle des Inspecteurs de
l'Enseignement Secondaire, MESSRS, Bobo-Dioulasso, 2001, p.57
* 6 Rapport
8ème Conférence Annuelle des Inspecteurs de
l'Enseignement Secondaire, MESSRS, Bobo-Dioulasso, 2007, p.117
* 7 Justine
Couldiaty-Kielem : Les facteurs déterminants de
l'efficacité pédagogique des établissements
secondaires : une analyse critique de l'échec scolaire au Burkina
Faso. Thèse de doctorat, Université de Bourgogne, p. 396,
2005-2006.
* 8 Thierry Ardouin,
L'ingénierie de la formation pour l'entreprise, Dunod, 2003,
p10
* 9 Loi d'orientation de
l'éducation, 2007.
* 10 Richard Wittorski,
Formation, travail et professionnalisation Formation, travail et
professionnalisation, Editions l'Harmattan. Collection: Action et Savoir.
(2005)
http://www.pedagopsy.eu/livre_wittorski_professionnalisation.htm
* 11 Innocent
Ouédraogo : Enjeux des visites de classe dans l'Enseignement
secondaire au Burkina Faso. Entre contrôle, évaluation et
formation continue des enseignants : le cas des professeurs de
français. Mémoire Master, Université de Rouen,
2006.
* 12 Propos recueillis lors
d'un entretien préliminaire avec le Chef de l'Inspection de
français de la DGIFP
* 13 François P.
Souili « Encadrement et formation continue de
Enseignants ». In Actes de la 2ème
Conférence Annuelle des Inspecteurs de L'enseignement Secondaire.
Ouagadougou : DGIFPE/ MESSRS. 2001
* 14 Direction
Générale des Inspections et de la Formation Pédagogique
(DGIFP) : Rapport 7ème Conférence Annuelle des
Inspecteurs de l'Enseignement Secondaire (CAIES), MESSRS, Bobo-Dioulasso, 2006,
p.117
* 15 Décret
n°1994-07/PRES/PM/MESSRS du 16 août 1994, portant fixation des
effectifs dans les classes de l'enseignement
* 16 Loi 013/96 ADP du 9 mai
1996, portant loi d'orientation de l'éducation, art 50
cité par la 7èmes CAIES
* 17 loi 13/98 du 28
avril 1998 modifiée par la loi 019/2005/AN portant
régime juridique applicable aux emplois et aux agents de la fonction
publique générale, Art 43, 84, cité par la
7èmes CAIES
* 18Clément
C. Somé: Pour un encadrement pédagogique de
qualité : cas de la formation continue des professeurs de
français. Mémoire de fin de formation à la fonction
d'inspecteur de l'enseignement secondaire ; Ecole Normale
Supérieure de Koudougou, 2004.
* 19 Léopold
Paquay : Donner du sens à la formation continuée. In G.
Charlier, JP. Renard, L. Paquay (eds), La formation continue des
enseignants: enjeux, innovation et réflexivité. De Boeck
Université ; pp. 263-278 ; 2000
* 20 Tall A. H.S :
la formation pédagogique en Afrique subsaharienne. In la
formation des enseignants en Afrique : Passé, Présent et
Futur. Unesco, Dakar ; pp.69-81, 1996. Cité par Clément C.
Somé: Pour un encadrement pédagogique de
qualité : cas de la formation continue des professeurs de
français. Mémoire de fin de formation à la fonction
d'inspecteur de l'enseignement secondaire ; Ecole Normale
Supérieure de Koudougou, 2004
* 21 Julienne
Kaboré-Ouédraogo, pratiques et conception de
professionnalisation chez l'enseignant du secondaire public du Burkina
Faso : le cas de Ouagadougou ; Thèse de Ph. D.
Université d'Ottawa, Ottawa, Canada. 2003. cité par
Clément C. Somé
* 22 Philippe Perrenoud
(1996) Cité par Innocent Ouédraogo, Mémoire Mardif, Rouen.
2006
* 23 Fullan & Hargreaves
(1992) cité par Innocent Ouédraogo : Mémoire Mardif,
Rouen . 2006
* 24 Xavier Baron (1989),
"Du bon usage des consultants", Personnel, déc, Cours audit et
conseil en formation, ICF ; année 2011-2012
* 25 Pierre Caspar, Sciences
humaines, 1996, n°12 cité par Thierry Ardouin et Hervet Daguet,
Guide pédagogique, ICF 2011-2012, p.10
* 26 Luc Van Campenhoudt et
Raymond Quivy, Manuel de recherche en sciences sociales, Dunod,
1988,
* 27 Jannina Lagneau et
Alain Dégné, Initiation aux méthodes de la
sociologie, Paris, Ed. Cujas, 1977
* 28 Abraham
Maslow (1943) : La théorie
des besoins Cours de sociologie des organisations, Thomas RENAUD, ICF,
Rouen, 2011-2012.
* 29 Abraham
Maslow, Vers une psychologie de l'être, Fayard, 1972,
cité par Philippe Robinet, Master 2 pro ICF, Rouen, 2008
* 30 Abraham
Maslow (1943) : La théorie
des besoins Cours de sociologie des organisations, Thomas RENAUD, ICF,
Rouen, 2011-2012
* 31 Décret n°
2003 - 267/PRES/PM du 16 avril 2003 : Les critères
d'évaluation de l'agent de la fonction publique porte sur les
compétences professionnelles (efficacité, sens de l'organisation,
esprit d'initiative), la conscience professionnelle (ponctualité,
assiduité, probité) et le sens du service public (esprit de
sacrifice, respect du bien public, respect de la hiérarchie). L'agent
doit être noté sur des attentes définies en début
d'année et l'évaluation porte sur ces attentes. Mais dans la
réalité, pour les enseignants, ils découvrent les attentes
lors de leur évaluation. Alors ils se contentent de remplir la fiche de
notation puisque la note proposée les arrange. Aussi suite à des
luttes syndicales, l'évaluation des agents est suspendue de 2010
à 2011 pour une révision des critères de notation.
Jusqu'à présent la nouvelle fiche de notation n'est pas encore
entrée en vigueur.
* 32 Clayton Paul Alderfer:
An empirical test of a new theory of human needs,
Organizational Behavior and Human Performance, vol.4, n°2 , 1969
* 33 Alain Labruffe, La
formation des adultes, 100 questions pour comprendre et agir, AFNOR, 2005,
cité par Louem Brem Boundi et de Philippe Robinet. Mémoire Master
ICF, Université de Rouen, 2008.
* 34 Alain Meignant:
Manager la formation, 7ème édition, Editions
Liaisons ; p.132 ; 1991
* 35 Alain Meignant:
Manager la formation, 7ème édition, Editions
Liaisons ; p.133 ; 1991
* 36 Jacques
Soyer : Fonction formation, Edition
d'Organisation, 1998. In Cours de Master 2 ICF, ingénierie de Formation,
Université de Rouen, 2011-2012
* 37 Guy Le
Boterf: Construire les compétences individuelle et
collective, 3ème édition, Edition d'organisation.
1990
* 38 Thierry Ardouin.
: Cours de l'ingénierie de la
formation : Démarche d'ingénierie de la
formation », Master 2 Professionnel Ingénierie et Conseil
en Formation ; Université de Rouen ;
2011-2012
* 39Lazar A (1996), Les
savoirs professionnels et techniques, aspects culturels, didactiques et
langagiers. Perspective documentaire en éducation, 38, 39-60 ;
1996. Cité par Xavier Sido, Répertoire des
recherches sur l'enseignement professionnel, Mémoire de Master 2
recherche didactique des sciences et technique de l'école normale
supérieure de Cachan Unité Mixte de Recherche - Sciences
Techniques Éducation Formation 2005
* 40 Thierry Ardouin (2006),
Ingénierie de la formation pour l'entreprise,
2ème édition, Dunod.
* 41Pierre Caspar et
Philippe Carré (2004), Traité des sciences et des techniques de
la formation, Paris, DUNOD, pp 292-295 cité par Louem Brem Boundi et de
Philippe Robinet. Mémoire Master ICF, Université de Rouen,
2008.
* 42 Philippe Carré,
« Motifs et dynamiques d'engagement en formation »,
In EDUCATION PERMANENTE n° 136/1998-3
www.education-permanente.fr/public/numeros/136%20CARRÉ.pdf,
1ère consultation le 20 février 2010 ;
2ème consultation le 8août 2012.
* 43 Robert Brien :
Science cognitive et formation. Presse de l'université du
Québec ; Québec, 1991 ; et Lapointe J.J : La
conduite d'une étude de besoin en éducation et formation :
une approche systémique. Presse de l'université du
Québec, 1992, cités part in Breda série n°13, UNESCO,
Dakar, 1996.
* 44 Alain Meignant:
Manager la formation, Edition Liaisons, 1991.
* 45 Thierry Ardouin :
cours analyse du travail, ICF, 2011-2012
* 46 Alvaro Pires
(1997) : Échantillonnage et recherche qualitative : essai
théorique et méthodologique In
Poupart, Deslauriers, Groulx, Laperrière, Mayer, Pires
(Eds) cité par Laurent Lescouarch et Danièle Trancart, cours de
méthodologie quantitative et qualitative M2 ICF, 2011-2012.
* 47 Raymond Quivy et Luc
Van Campenhoudt : Manuel de recherche en sciences sociales.
Dunod, 2ème édition, 1995.
* 48 Philippe Perrenoud,
Formation continue et développement de compétences
professionnelles, In Éducateur 1996, n° 9, pp. 28-33,
Université de Genève, 1996
http://www.unige.ch/fapse/SSE/teachers/perrenoud/php_main/php_1996/1996_27.html,
consulté le 4 juillet 2012
* 49 Thierry Ardouin,
op.cit
* 50 Alain Meignant, op.cit
* 51 Thomas Renaud :
« cours de sociologie des organisations : contexte
organisationnel et situation de formation », Master 2
Professionnel Ingénierie et Conseil en Formation ;
Université de Rouen :
2011-2012
* 52 Thierry Ardouin
: cours de l'ingénierie de la formation :
Analyse du travail, des emplois et compétences», Master 2
Professionnel Ingénierie et Conseil en Formation ;
Université de Rouen :
2011-2012
* 53 Thierry Ardouin :
Ingénierie de formation pour l'entreprise : analyser,
concevoir, réaliser, évaluer. Dunod 2ème
édition, p. 73. 2006
* 54 Philippe Perrenoud, La
formation continue comme vecteur de professionnalisation du métier de
l'enseignant, In Université de Genève, 1994
http://www.unige.ch/fapse/SSE/teachers/perrenoud/php_main/php_1994/1994_10.html,
consulté le 4 juillet 2012
* 55 Guy Le Boterf :
les défis posés à l'ingénierie de formation et
à la production des expertises collectives. Quelles évolutions
prendre en compte ? Quelles conséquences pratiques ? In
Journée d'Etude « Ingénierie des dispositifs
de formation à l'international » 24-25 novembre 1999,
Montpellier.
* 56 Jules Ferry cité
par Innocents OUEDRAOGO : Enjeux des visites de classe dans
l'enseignement secondaire au Burkina Faso. Entre contrôle,
évaluation et formation continue des enseignants : le cas des
professeurs de français. Mémoire Mardif ; Rouen,
2006
* 57 MESS :
Politique Nationale d'Enseignement et de Formation Techniques et
Professionnelles, 2008
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