Conclusion partielle
Ce chapitre que nous venons de terminer, a traité en
premier lieu de la structure urbaine et du fonctionnement des réseaux de
transports. Il a par la suite passé en revue la croissance urbaine
rapide et incontrôlée de la ville de Kinshasa depuis les
années 1960 jusqu'à nos jours et les différens facteurs de
la polarisation du système de transport par l'hypercentre de Kinshasa.
Nous avons démontré que les véritables problèmes
tirent leur origine de la fonctionnalité de la commune de la Gombe, du
manque de planification urbaine, des difficultés de mobilité et
des conditions de vie socio-économiques, ce qui explique le
monocentrisme de la ville de Kinshasa.
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CHAPITRE III: LE POIDS DES ACTIVITES COMMERCIALES ET
INDUSTRIELLES A L'HYPERCENTRE
Ce chapitre est celui qui va nous monter le poids que
présentent toutes les activités économiques et plus
particulièrement le marché central de Kinshasa connu sous
l'appellation de »Zando».
III.1. EVOLUTION DU COMMERCE DANS LA COMMUNE DE LA
GOMBE
Les activités de l'hyper centre ressortent d'une zone
portuaire implantée le long du fleuve Congo. Elle est dotée
d'usines, d'entrepôts et de plusieurs autres sociétés dont
les bureaux constituant les sièges sociaux qui se multiplient entre le
port (Beach Ngobila) et le boulevard du 30 juin. Parallèlement, on
observe au Sud les premières cités africaines, Barumbu, Kinshasa
et Lingwala.
Les activités commerciales dans la commune de la gombe
ne font que s'accroitre de facon vertigineuse chaque jour qui passe. Son
évolution est fonction de changement de regime politique et s'illustre
comme suite:
Les études menées par Marc Pain dans l'Atlas de
Kinshasa indiquent que jusqu'en 1973, les activités commerciales
longeaient l'avenue Rwakadingi et fonctionnaient correctement.
De 1973 à 1983, période du choc pétrolier
sur le plan international. Elle correspond en R.D.C avec la période
caractérisée par des mesures présidentielles de la
zaïrianisation. Vers 1976, la zaïrianisation connait l'échec
et le gouvernement procède à la rétrocession. Cependant,
au lieu de remettre les 100% des affaires aux propriétaires, 60% leurs
sont remis et 40% sont
donnés aux privés, la classe moyenne Congolaise,
avec toutes les consequences qui s'en suivent.
Pendant la décennie 80, s'observait le grand mouvement
de transformation des immeubles modestes au profit de maisons commerciales et
en même temps des immeubles en étage augmentaient leurs surfaces
commerciales et résidentielles (PAIN M., Atlas de Kinshasa 1997).
On distinguera ainsi une tendance de stratification en hauteur
où nous avons au rez-de-chaussée et à l'entresol des
magasins et des boutiques, aux étages inférieurs les bureaux et
aux étages supérieurs des logements.
En 1980, le pays assiste à la reprise en main des
activités économiques par les firmes étrangères
suite aux mesures de libéralisation. C'est ainsi qu'il y aura
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beaucoup de libanais, pakistanais, indiens qui vont
succéder aux anciens commerçants européens. C'est à
cette époque que le marché central est saturé et nous
commencons à assister à l'extension du marche central. L'avenue
Lowa est envahie.
De 1983 à 1993 : libéralisation des
matières premières, il y a la privatisation des affaires. C'est
ainsi que vont paraitre tour à tour les asiatiques et ceux du
Moyen-Orient. Les ouest-africains sont dans le même mouvement que les
indo-pakistanais. Cette période correspond avec l'invasion de l'avenue
Kato par le commerce.
De 1993 à 2003 : turbulence de la démocratie et
l'entrée de l'A.F.D.L. qui va inaugurer l'invasion massive des seigneurs
de guerre. Les avenues Luvua et Lac-Moero sont envahies par le commerce
à cette époque.
L'occupation progressive des avenues par le commerce flottant
commence vers les années 1991 suite à la crise économique
qui déboucha à une série de pillages. De nos jours,
généralement, le commerce de gros et de détail ne font
qu'un, surtout pour le commerce alimentaire des produits importés. Ce
dernier se situe au Nord du boulevard du 30 juin et fait un appel à une
clientèle riche. Au Sud, le grand marché remplit totalement et
à meilleur prix cette fonction pour la majorité de la population
urbaine. Entre les deux zones géographiques on repère un commerce
en détail alimentaire et des activités de services (studio
photos, restaurants, bars, hôtels...) en forte augmentation.
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