1
INTRODUCTION GENERALE 0.1. PROBLEMATIQUE
En ce XXIe siècle, plusieurs villes Africaines se
trouvent confrontées aux problèmes de la croissance urbaine et
par ricochet aux conséquences de l'explosion urbaine.
Avec ses dix millions d'habitants actuellement, Kinshasa est
soumis simultanément à la pression démographique et
à l'exode rural accéléré par les mutations
économiques et sociales. Selon une étude menée par le PNUD
en 2010, la ville de Kinshasa connait chaque année environ 450 000
personnes de plus.
Au premier rang des problèmes engendrés par
cette explosion urbaine se trouve la question de la planification urbaine
notamment en termes de transport et d'aménagement. Sa croissance
démographique et spatiale est caractérisée principalement
par l'urbanisation informelle. L'absence de planification de nouvelles zones
urbaines et la rénovation de celles existantes n'a pas permis d'endiguer
les tendances à l'étalement et les conséquences qui en
découlent.
Trois phénomènes caractérisent donc cette
croissance urbaine. D'une part on observe une sur-densification des anciennes
et nouvelles cités. D'autre part, la croissance démographique
significative de la population dans l'Est de la ville, de l'autre
côté de la rivière Ndjili (Masina, Ndjili, Kimbanseke,
Nsele) et en même temps l'étalement urbain qui éloigne plus
loin le centre-ville. Cette situation provoque un déséquilibre
spatial et économique entre la structure mono centrée de la
capitale focalisée sur la Gombe et la densité
démographique de plus en plus forte de l'agglomération Est qui
est en voie de dépasser celle de la Ville-centre sans pour autant
bénéficier de pôles d'emploi suffisants. Par ailleurs, une
troisième tendance s'observe au Sud de la ville, sur les collines de
Mont-Ngafula, sous forme de périurbanisation diffuse et informelle sur
des terrains impropres à l'urbanisation puisque leur
déclivité entraîne régulièrement des
inondations et de nombreux dégâts1.
1 Etude du plan de mobilité de la ville de
Kinshasa, p5
2
Certes, la ville s'est étalée mais tout en
gardant un seul centre dans lequel plus de 70% d'activités
socio-économiques sont concentrées. Kinshasa se présente
par ce fait comme une ville mono polaire dont l'unique pôle est la Gombe.
Ce pôle où se concentrent les activités politiques et
économiques. D'ailleurs dans le langage courant, on dit «
Na kei ville » pour désigner ce pôle
prolifique où la majeure partie de la population se dirige le matin pour
le quitter dans la soirée.
Et cette occupation de la ville a une incidence sur la
performance du réseau de transport. On assiste à une polarisation
de transport par l'hyper centre de la Gombe créant des embouteillages
dans tous les sens, l'insuffisance d'aires de stationnement, la confusion entre
l'espace piéton et celui des automobiles à certains endroits
entrainant ainsi la perte de temps, des accidents, des vols,... en un mot la
congestion de la commune de la Gombe.
Face à cela, l'administration est faible et n'arrive
pas à répondre aux besoins et aspirations de la population
urbaine en ce qui concerne le transport, la sécurité urbaine,
l'organisation et la gestion spatiale. Elle semble ne pas tenir compte de la
dépendance de la qualité de la vie à l'organisation voire
à l'aménagement de la ville.
C'est sous cet angle que notre étude va
s'intéresser à l'intégration de la mobilité dans
l'aménagement de l'hyper centre de Kinshasa et les stratégies de
réduction de la forte centralité.
De ce qui précède, on pourrait se poser les
questions suivantes :
? Qu'est-ce qui explique la polarisation du transport par le
centre des affaires ?
? Que faire pour remédier à cette polarisation
et à la congestion du centre des affaires ?
? Comment organiser la forte piétonisation du site ?
0.2. HYPOTHESE
La polarisation du transport par le centre des affaires de
Kinshasa serait due à la concentration des activités qui obligent
la population à converger vers la Gombe.
3
La forte centralité du centre des affaires de Kinshasa
prendrait de l'importance sur toute l'agglomération étant
donné la crise des aménagements volontaristes des centres
secondaires à la périphérie de la ville.
De ce fait, la décongestion du centre des affaires
pourrait passer par la délocalisation de certaines activités et
un aménagement approprié respectant tous les usagers de la
plate-forme en étude.
Aussi, la création des voies piétonnes et
l'aménagement des aires de stationnements et gares routières dans
cette partie de la Gombe devraient améliorer les conditions de
circulation sur le site.
0.3. ETAT DE LA QUESTION
La première démarche de tout chercheur,
écrit JOLY F. « consiste à faire un inventaire complet des
connaissances déjà réunies sur le sujet et sur l'espace
à étudier pour éviter en effet de refaire un travail
déjà accompli par d'autres. Pourtant cet inventaire se doit
d'être critique : certains ouvrages sont insuffisants ou
dépassés (...). Il peut même aboutir à un constat de
carence ».
Le problème débattu dans ce travail n'est pas
neuf. Antérieurement, certaines études s'étaient
déjà intéressées au problème de transport et
de l'aménagement dans la ville de Kinshasa et de l'organisation spatiale
de l'hyper centre. Au nombre de ces études, nous citerons :
- Les études menées par PAIN M. (1978) sur
l'organisation des activités
dans la ville nous donnent une vision de la structuration des
activités commerciales exercées dans la ville de Kinshasa.
- PAIN M. (1984), dans « Kinshasa, la ville et la
cité » nous dit que la juxtaposition incontrôlée d'un
centre colonial et d'une ville Africaine post coloniale en croissance rapide
pose le problème du centre. En parlant de l'organisation urbaine de
Kinshasa, il démontre le déséquilibre qui s'installe dans
la répartition des équipements socio-économiques entre
l'ancien noyau et ce qu'il appelle les cités africaines. Et aujourd'hui,
les problèmes nés d'une centralisation excessive sont clairement
perçus dans le fonctionnement de Kinshasa.
- NZUZI L. (1989), dans « Urbanisme et aménagement
en Afrique noire
», nous présente un essai méthodologique
d'aménagement urbain. Cette méthodologie permet de comprendre
les besoins jugés prioritaires
4
5
par la population et la façon dont les habitants
perçoivent leur ville et souhaitent l'aménager.
- BACHREL C. et HENNION R. (1991), dans le manuel d'urbanisme
pour les pays en développement, en son volume 4 traitant sur les
transports urbains, nous trouvons des réflexions sur les transports
urbains et sur la planification dans les villes des pays en
développement. Ce manuel suscite une prise de conscience des
particularités des problèmes des transports urbains dans les pays
en voie de développement dont la RD Congo. Il donne les
références techniques nécessaires au dialogue entre
l'aménageur et le spécialiste des transports urbains.
- MPURU M.B. (1991), dans son travail sur «la congestion
de la circulation à l'hyper centre de Kinshasa (Zaïre) :
Diagnostics et propositions d'actions», soulève le problème
de traitement de la congestion de circulation à l'hyper centre de
Kinshasa. L'auteur démontre les contraintes techniques voire pratiques
que pose la circulation à l'hyper centre. Il propose un renforcement sur
la politique de la gestion des équipements de circulation urbaine dans
leurs singularités fonctionnelles, tel qu'ils se confirment dans leur
évolution propre et dans la redynamisation qu'ils apportent à
l'ensemble de la ville et plus particulièrement à l'hyper centre.
Il dégage enfin quelques propositions d'aménagement spatial pour
permettre une circulation aisée à l'hyper centre de Kinshasa.
- MWANZA WA MWANZA (1991), dans son article sur le «
Transport et implantation des équipements socio-collectifs dans les
métropoles d'Afrique tropicale. Exemple de Kinshasa (Zaïre) »,
analyse le transport dans le cadre général de
l'aménagement urbain. Il démontre la faible intégration
des réseaux scolaires, des services de santé, des services
administratifs, des activités commerciales, etc. entrainant ainsi une
forte proportion de déplacements scolaires. Ceci l'a conduit à
préconiser la décentralisation des réseaux scolaires pour
atténuer la centralité actuelle et renforcer
l'accessibilité des services scolaires dans les différents
quartiers.
- MAWETE N. (2004), dans son mémoire intitulé
« la crise des réseaux, mobilité de transport et initiatives
populaires à Kinshasa-Est », met un accent sur les
différents problèmes engendrés par la croissance rapide de
la ville de Kinshasa et plus spécialement ceux qui cadrent avec le
transport interurbain dans la partie de Kin-Est. Il propose
l'implantation des équipements socio-économiques à l'Est
(écoles, marché de liberté,...) et le
décongestionnement du boulevard Lumumba par des axes parallèles
pour réduire la longue affluence sur le boulevard Lumumba d'une part et
pour assurer une meilleure mobilité à Kin-Est d'autre part.
- MPURU M.B. et MBULUKU N. (2007), dans « La crise de la
planification de la métropole congolaise : Kinshasa » font des
constats significatifs sur le développement de Kinshasa. Ils
démontrent qu'avant 1960, l'année de l'indépendance, la
croissance de Kinshasa était contrôlée par l'administration
belge. Cependant, la croissance spatiale après 1960 sera assurée
par les chefs coutumiers en lieu et place de l'Etat devant surmonter les
multiples crises politiques. Actuellement, les banlieux de Kinshasa connaissent
un fort dynamisme démographique mais ces espaces sont confrontés
au manque d'équipements collectifs et la centralité devient ainsi
forte. Ils concluent en disant que l'impact qui découle d'un tel
développement urbain sans planification nécessite qu'on revisite
la question du schéma de planification spatiale de Kinshasa.
- En 2011, le rapport sur « l'étude du plan de
mobilité de Kinshasa » réalisé en groupement par les
sociétés Transurb, Technirail et AEC pour le compte du
gouvernement provincial de Kinshasa, nous trouvons l'identification des mesures
de nature à améliorer la mobilité des personnes et des
biens à Kinshasa en perspective de la croissance démographique et
spatiale de la ville. On y développe des orientations réalistes
en matière de mobilité urbaine durable, à la fois
soutenables financièrement et qui participent au développement
d'activités qui soit socialement adaptées à la
métropole Kinoise. Cette étude nous renseigne qu'il est
indispensable d'accompagner une politique de transport urbain de mesures
d'accompagnement en matière d'urbanisme, relayées dans le plan
général d'aménagement parce que la dépendance
économique de zones dortoirs éloignées vis-à-vis
d'un seul pôle économique métropolitain peut créer
des effets pervers très néfastes sur l'exploitation d'un
réseau de transport public aussi performant qu'il soit.
- Lundula L. (2012), dans son mémoire intitulé
»le centre des affaires de Kinshasa:impacts du commerce sur la
mobilité et stratégies de réduction
6
de la forte centralité urbaine», démontre
que les principales activités attractives du centre des affaires sont
à la base de l'afflux excessif vers cet espace. Il propose pour ce fait
la délocalisation du marché central vers l'aéroport de
Ndolo pour tenter de décongestionner l'hypercentre.
Certes, le problème de la mobilité urbaine et de
l'aménagement urbain a été traité par divers
auteurs. Ci-haut, nous avons démontré l'approche qui a
été développé par les contemporains où ils
ont fustigé la manière dont la ville de Kinshasa connait son
étalement avec les conséquences qui en découlent.
Ils ont par la suite donné quelques suggestions qui
conduiraient à une bonne organisation et un bon fonctionnement de la
ville.
Par ailleurs, de façon approfondie, nous allons nous
atteler à intégrer la mobilité urbaine dans
l'aménagement de l'hyper centre afin de décongestionner tant soit
peu le centre-ville en prônant la création d'autres pôles de
développement pour essayer de réduire la forte centralité
urbaine de la commune de la Gombe.
0.4. CHOIX DU SUJET ET INTERET DE L'ETUDE
Plusieurs motivations nous ont conduits au choix de ce sujet,
à savoir :
? Ayant participé à l'étude de plan de
mobilité de la ville de Kinshasa, en tant que technicien urbaniste, nous
nous étions senti interpellés par le constat qui a
été fait après l'étude en 2011.
? Les mouvements de masse qui se dirigent à la Gombe le
matin et y sortent le soir expliquent la présence des
cités-dortoirs. Le trafic se dirige dans un même sens tous les
matins et dans le sens inverse pendant la soirée. Cette polarisation de
transport compromet inévitablement la circulation au centre des
affaires.
Une telle étude vient à point nommé car
les transports urbains constituent incontestablement un enjeu majeur pour le
bon fonctionnement des villes.
Elle apporte une réponse appropriée à la
prise en compte de la mobilité dans l'aménagement urbain tout en
contribuant à l'intégration spatiale et à la
qualité de la vie.
7
Sur le plan scientifique, ce travail s'ajoute à tant
d'autres réalisés dans la poursuite de l'organisation, de la
gestion rationnelle de l'espace de la ville de Kinshasa en
général et l'amélioration du transport en particulier.
0.5. OBJECTIFS DU TRAVAIL
De façon spécifique, ce travail vise à :
- démontrer le contexte dans lequel le transport
s'organise au centre des affaires de Kinshasa;
- analyser l'organisation du commerce et la polarisation du
transport à l'hyper centre de Kinshasa;
- proposer des pistes de solution pour remédier
à cette situation chaotique qui s'aggrave chaque jour davantage ; Ceci
afin de contribuer aux efforts qui tendent à décongestionner
l'hyper centre et lui redorer l'image d'un central business district
moderne.
- Bien plus, proposer la création d'autres pôles
en faisant appel à un aménagement rationnel de la ville
touchée par un mouvement d'urbanisation non contrôlée afin
d'améliorer tant soit peu la mobilité urbaine de
l'agglomération.
0.6. DELIMITATION DE L'ETUDE
Pour éviter beaucoup de spéculations sur les
considérations théoriques, il nous faut limiter notre travail
dans le temps et dans l'espace. Pour faire preuve de pragmatisme, notre
étude se focalise sur la ville de Kinshasa, précisément
dans la commune de la Gombe. Signalons que nous accordons beaucoup plus
d'attention au centre des affaires ou hyper centre tout en survolant le reste
de l'agglomération.
Nous nous conviendrons avec MPURU M.B (1991) qui dit que
« Le Centre des Affaires de Kinshasa est compris dans la zone urbaine de
la Gombe. Il est limité au nord par le fleuve Congo (zone industrielle),
au sud par l'ensemble formé des zones urbaines de Barumbu et de Kinshasa
ou mieux l'avenue Rwakadingi. Les avenues Ngongo-Lutete et des Huileries
forment la frontière ouest, et l'avenue des Sénégalais
limite le site à l'Est. Le centre des affaires est donc situé
à l'extrême nord de Kinshasa, dans sa partie la plus stable et la
mieux urbanisée de l'agglomération.»
8
Par rapport au temps, nous ferons une évolution
chronologique des faits relatifs à notre aire d'étude depuis la
création de la commune de la Gombe jusqu'à nos jours.
0.7. METHODOLOGIE DU TRAVAIL
Tout travail scientifique doit répondre à des
démarches rationnelles qui lui permettent d'atteindre son but. Ces
démarches ne sont rien d'autre que la méthodologie. Par
méthodologie, nous entendons l'ensemble des méthodes et
techniques utilisées pour la réalisation du travail.
7.1. Méthodes
Nous avons utilisé plusieurs méthodes dans la
réalisation de ce travail. Celles auxquelles nous avons recouru sont les
suivantes :
7.1.1. Méthode descriptive
La méthode descriptive nous a permis de décrire
et de dégager suivant un certain nombre de principes, les principaux
caractères de l'aire d'étude et les aspects ayant trait au
transport.
7.1.2. Méthode analytique
La méthode analytique a consisté à
analyser les données et la situation en présence. Cette
méthode nous a permis de faire une analyse systématique de la
polarisation du transport à l'hyper centre de Kinshasa.
7.1.3. Approche systémique
Selon Le petit Larousse 2009, l'approche systémique
envisage les éléments d'une conformation complexe, les faits
(notamment les faits économiques ou les interactions relationnelles) non
pas isolément mais globalement en tant que parties intégrantes
d'un ensemble dont les différents composants sont dans une relation de
dépendance.
Cette méthode nous a permis d'appréhender dans
toute sa complexité la problématique autour de
l'aménagement et de la mobilité dans notre zone
d'investigation.
9
7.1.4. Méthode historique
La méthode historique quant à elle, nous a
permis de retracer la genèse et l'évolution des activités
commerciales dans le temps et dans l'espace.
7.2. Techniques
Les techniques « sont l'ensemble des moyens et de
procédés qui permettent à un étudiant ou à
un chercheur de rassembler les informations originales ou de seconde main sur
un sujet donnée. »2
Ainsi, pour parvenir aux résultats escomptés
nous avons jugé utile de recourir à quelques techniques
d'approche notamment la documentation, la pré-enquête, l'interview
et l'enquête sur le terrain.
7.2.1. La recherche documentaire
Cette étape a consisté à consulter les
ouvrages susceptibles de nous renseigner sur le sujet.
Pour ce faire, nous avons dû parcourir les
bibliothèques de l'Institut Supérieur d'Architecture et
d'Urbanisme, du CEPAS, de la Halle de la Gombe, du Bureau d'Etude
d'Aménagement et d'Urbanisme (BEAU) et de CEDESURK pour recueillir les
informations nécessaires à l'élaboration de cette
dissertation scientifique.
Par ailleurs, les mémoires, les travaux de fin de cycle
et ouvrages ayant trait à notre sujet, nous ont fourni des
précieuses informations qui nous ont davantage éclairés
sur notre étude.
7.2.2. La pré-enquête
Avant de réaliser l'enquête proprement dite sur
le terrain, nous avons effectué une descente préliminaire sur le
lieu d'étude. Celle-ci nous a permis de saisir les limites et la
configuration du milieu d'étude, comment fonctionne le système de
transport collectif au centre des affaires et d'identifier, d'inventorier et de
localiser les différentes activités qui se pratiquent au centre
des affaires. La pré-enquête nous a été d'une grande
importance car elle nous a permis d'avoir une connaissance globale du milieu
d'étude.
2DANILE X(1984), Comment rédiger un travail
scientifique, principe d'approche épistémologique, Ed R.S,
Bruxelles, p. 64
10
7.2.3. L'interview
Selon MUKENDJI M. (2009), l'interview est une stratégie
souvent orale, mais parfois écrite, visant à recueillir
l'information dont on a besoin pour la résolution d'un
problème.
Les interviews nous ont servi à récolter les
informations auprès des personnes ressources de la commune de la Gombe
et du marché central de Kinshasa. Nous avons pu échanger avec Mme
MAMIE ELUMBO, Secrétaire Informaticienne à la maison communale de
la Gombe et Mr TANZEY MOZA, chef de service adjoint.
7.2.4. La technique graphique
La Technique graphique nous a permis d'illustrer sous forme
des cartes et graphiques les phénomènes observés sur le
terrain et les différentes données récoltées.
7.2.5. L'enquête proprement dite
La première enquête à être
effectué est celle de comptage des véhicules sur les grands
artères et points stratégiques d'entrée au centre-ville de
Kinshasa. Cette enquête a été initiée par la
Coopération Technique Belge par le biais de l'AEC (African Engineering
Consulting) à laquelle nous avions pris part comme enquêteur
(=compteur). Cette enquête a duré 10 jours, soit du 08 au 18
août 2011.
La deuxième enquête est celle dite
institutionnelle qui a été à certains moments
participative. A ce stade, nous avons été dans différentes
institutions en vue de l'obtention des donnés constitutives de ce
travail. De ce fait, nous avons été:
- A la maison communale, respectivement au service des PMEA
(Petites et Moyennes Entreprises et Artisanales) et au secrétariat, en
quête des renseignements sur les activités
socio-économiques et sur l'évolution de la structure et de la
répartition de la population de la Gombe.
- Au marché central communément appellé
« Zando », où nous avons rencontré les responsables
administratifs pour nous informer sur l'organisation et le fonctionnement de ce
marché.
11
- Chez ARTER (Architecture Restauration Townplaning
Environment and Research) qui travaille sur le schéma d'orientation
stratégique de l'agglomération kinoise (SOSAK) dont la commune de
Gombe est concernée par l'étude et où nous avons
passé notre stage pendant la période allant de Février
à Juin 2013, ce qui nous a permis d'avoir le plan d'occupation du sol de
notre aire d'étude et de comprendre son fonctionnement.
- A l'ACGT (Agence Congolaise des grands travaux), qui
ensemble avec l'office de voirie et drainage, ont mené une étude
à laquelle nous avons participé sur l'implantation des aires de
stationnement des moyens de transport en commun et des abris bus dans la ville
de Kinshasa au Mois de Mars 2013.
0.8. DIFFICULTES RENCONTREES
Aucune recherche n'a été menée sans
quelconque difficulté. En dépit de cela,
l'opiniâtreté veut que chercheurs, étudiants,... puissent
arriver aux objectifs qu'ils se sont fixés au début de leur
travail.
Grosso modo, au nombre de ces difficultés figurent les
contraintes liées à la carence de la documentation
actualisée et spécifique, sans oublier la méfiance
à certains endroits de nos interlocuteurs.
Nous ne sous estimons pas pour autant les problèmes
d'ordre matériel et financier qui n'ont pas été sans
conséquence pour notre recherche.
0.9. STRUCTURE DU TRAVAIL
En ce qui concerne la charpente, hormis l'introduction
générale et la conclusion générale, le
présent travail s'articule autour de quatre chapitres répartis
comme suite :
- Le premier chapitre porte sur le cadre conceptuel et la
présentation de l'aire d'étude où nous définissons
quelques concepts de base et où nous présentons la commune de la
Gombe et sa population, notre champ d'étude.
- Le deuxième chapitre traite de la polarisation du
transport par le centre des affaires de Kinshasa. Il analyse les axes routiers
et la croissance
12
urbaine de Kinshasa. Il débouche sur les facteurs de la
polarisation du transport par l'hyper centre.
- Le troisième chapitre se penche sur le poids des
activités commerciales et industrielles à l'hyper centre. Il
parle de l'évolution du commerce et de ses caractéristiques
à l'hyper centre. Il boucle par le poids du marché central
à l'hyper centre.
- Le quatrième chapitre propose des pistes de solution
aux problèmes rencontrés à l'hyper centre afin d'y
améliorer la mobilité et celle de toute la ville de Kinshasa. Il
prône aussi la création d'autres pôles de
développement volontaristes.
13
CHAPITRE I. CADRE CONCEPTUEL ET PRESENTATION DE
L'AIRE
D'ETUDE
Dans ce chapitre, nous allons définir les
différents concepts ayant trait à notre sujet et présenter
l'aire d'étude. Nous présenterons le cadre physique de la commune
de la Gombe décrivant son relief, sa topographie, l'historique depuis sa
création et l'évolution de sa croissance. Nous allons aussi
présenter sa population et sa spécificité.
I.1. DEFINITION DE QUELQUES CONCEPTS
- Hyper centre : c'est simplement un quartier
qui regroupe énormément de fonctions (économique,
culturelle, transports,...) dans le centre-ville. C'est le centre du
centre-ville3.
Selon BEAUJEU-GARNIER(1967), l'hyper centre est la zone
où la proportion d'achats faits dans les commerces non quotidien est la
plus forte, celle où se déploient les transactions verbales et
financières par rapport au transfert des marchandises ; celles enfin,
où la superposition des activités est telle qu'elle finit par
envahir l'espace urbain.
Enfin, selon l'encyclopedie Wikipedia, le centre-ville est le
coeur de la ville. Il est également appelé hypercentre dans le
cas des grandes agglomérations. C'es le lieu des manifestations
culturelles et sportives, des échanges et de la politique (au sens de la
polis grecque). On y retouve les lieux de culte, la place, la mairie et les
magasins de toute sorte.
- Polarisation : dans notre contexte, il
s'agit de la concentration des activités.4 Disons aussi que
le dictionnaire Encarta 2012 nous éclaircit en définissant le
verbe «polariser » comme « attirer à soi
(quelque chose ou quelqu'un)». Nous le rappelons
pour une bonne compréhension lorsque nous dirons plus loin comment
l'hyper centre polarise le transport.
- Pôle : désigne
l'élément central dont le rôle important attire et
séduit5.
3 Dictionnaire
www.babylon.com
4 Dictionnaire Larousse 2012
5 Dictionnaire encarta
- Pôle de développement : c'est
un lieu ou une localité, voire région, qui, du fait des
activités qui y sont installées, exerce un effet d'entrainement
sur l'implantation d'autres activités.6
- Trafic : est la fréquence du
mouvement des personnes, des marchandises ou des véhicules sur une
voie.7 Il peut aussi signifier la circulation routière tout
simplement.
- Mobilité : Pierre LAROUSSE (2008)
définit la mobilité comme la facilité à se mouvoir,
à être mis en mouvement, à changer, à se
déplacer.
MERLIN P. et al (2010), définissent la mobilité
comme la propension d'une population à se déplacer. Nous la
considérons justement comme le mouvement de déplacement de la
population dans une ville pour des raisons diverses (écoles, travail,
santé, etc.).
- Aménagement : est l'ensemble des
actions concertées visant à disposer avec ordre les habitants,
les activités, les constructions, les equipements et les moyens de
communication sur l'étendue d'un territoire8.
Elle est une action volontaire impulsée par les
pouvoirs publics (gouvernement ou élus selon l'echelle du territoire
concerné) qui suppose une planification spatiale et une mobilisation des
acteurs (population, entreprises, élus, locaux, administration).
14
6Dictionnaire de l'urbanisme et de
l'aménagement
7 Idem
8 Dictionnaire de l'urbanisme et de
l'aménagement
- Centre des affaires : Le Central Business
District (CBD) en anglais, est défini par MERLIN P.et al(2010) comme
« le foyer de la vie commerciale, sociale et civique » de la ville.
C'est dans cette zone que se trouve la plus grande concentration des
bâtiments élevés ; l'intensité du trafic des
véhicules et des piétons; les valeurs élevées du
sol et des impôts payés ; la concentration des affaires de toute
la région urbaine et le mélange de tous les groupes ethniques et
de toutes classes sociales.
-Centre-ville : Selon BAUD et al (2011), le
centre-ville est le centre vital d'une ville. C'est souvent le noyau urbain,
correspondant au coeur historique d'une agglomération. Le centre-ville
n'est pas à confondre au centre géométrique d'une
ville.
Les centres-villes, renchérissent les auteurs, sont des
lieux de pouvoir politique, administratif, religieux ou économique. Ils
possèdent, malgré le développement de centres secondaires
plus ou moins spécialisés, une forte centralité (influence
sur l'ensemble de l'agglomération). Il est occupé par des
bureaux, de banques, de compagnies d'assurances et de sièges sociaux
d'entreprises financières ou de production.
Selon KANENE E. (2011), le centre-ville est « un quartier
autour duquel gravitent d'autres quartiers, rassemblant des activités
apparemment majeures d'une agglomération urbaine et en priorité
celles de son Hôtel de ville, avec ses principaux services gestionnaires,
ainsi que celles d'un secteur tertiaire plus ou moins important
».9La densité d'occupation du sol par les immeubles y
est généralement plus élevée que dans d'autres
parties de la ville.
15
9 KANENE E.
(2011-2012), Notes de cours de Notion d'urbanisme, L1, UPN, Page
29.
16
-Centre secondaire : Selon MERLIN P.et al
(2010), le « centre secondaire » est un centre urbain majeur jouant
deux fonctions principales : d'abord comme centre de relais situé
au-delà du centre urbain principal et desservant des quartiers
excentrés et puis comme centre complémentaire car fonctionnant
pour les activités usuelles aux limites de ce même centre urbain.
Ces centres renferment des activités plus communes que le centre
principal, moins nombreuses et moins attractives touchant la clientèle
moins exigeante et moins abondante. Ils peuvent être planifiés
dans le but de décongestionner le centre, qui accueillent des commerces
et surtout des immeubles des bureaux, soit des bureaux de routine, voire
également des logements, équipements culturels et de loisirs sans
prétendre accueillir des activités de prestiges.
-Centre administratif : MPURU MB (2012),
définit le centre administratif comme une zone (aire) où les
fonctions étatiques sont les mieux représentées et qui ont
naturellement une influence décisionnelle régionale, nationale,
ou internationale. Dans cette zone, selon l'échelle qu'occupe la ville,
se concentrent divers services de l'administration publique, les
représentations internationales, etc.
- Les Banlieues: Etymologiquement, la banlieue
désignait le territoire situé autour de la ville, parfois dans un
rayon d'une lieue et qui était soumis au « ban », (= à
la juridiction de la municipalité).10 Elle est
constituée de communes autonomes mais qui se sont urbanisées sous
l'influence d'une ville centre.
L'aspect des banlieues est très varié car il
dépend des structures villageoises anciennes, de l'urbanisation qui est
surimposée et des équipements dévoreurs d'espace que la
ville-centre a été contrainte de rejeter hors de ses limites :
complexes sportifs, hospitaliers, campus universitaires, usines,
entrepôts, espaces de circulation, voire aéroports. On distingue
les banlieues selon la distance qui les sépare de la ville-centre :
- Proche banlieue ou petite ceinture (petite couronne) ou
encore « innésuburb » dans les pays anglo-saxons ;
- Grande banlieue ou grande ceinture (ou grande couronne) ou
outersuburb.
10 BAUD P. Et Al (2011) Op.cit. Page 572.
17
On les distingue également selon leurs fonctions, leurs
morphologies et les caractères sociaux. Il existe aussi des banlieues
industrielles centrées sur les zones d'activités, des banlieues
commerciales avec centres commerciaux et de grandes surfaces et des banlieues
résidentielles.
Les banlieues ont eu des évolutions différentes
selon les Etats. Lieu résidentiel par excellence pour certain où
ils forment la suburbanisation, elles sont parfois, pour d'autres des espaces
où l'intégration se fait et où se multiplient les exclus.
A Kinshasa, la grande couronne actuelle fait des communes de Ngaliema,
Mont-Ngafula, Kisenso, Kimbanseke, et la Tshangu forme le territoire autour de
la ville en court d'urbanisation.
-Les bourgs : sont des villes plus
réduites, bien que ce terme désigne également de gros
villages, montrant une fois de plus la difficile définition du fait
urbain.11
MERLIN P. et al (2010), définissent le bourg comme
étant « une agglomération qui s'inscrit aux marges de la
cité, en situation périurbaine ou dans la campagne. Il
désigne surtout de gros villages présentant certains
caractères urbains ; ils sont le siège de marchés ou des
foires, et abritent des services élémentaires ».
Ces espaces, dans la ville de Kinshasa, correspondent aux
quartiers périphériques comme KINKOLE, cité agro
industrielle de la N'SELE et de MALUKU.
-Les espaces périurbains :
au-delà des banlieues, on parle des espaces périurbains
composés des communes distinctes de la banlieue et plus
éloignées de la ville-centre, mais habitées
essentiellement par des personnes qui dépendent de la ville-centre par
leur emploi, leur loisir et leur mode de vie. En théorie, les
densités de population déclinent vers la périphérie
selon un gradient assez régulier. Ces espaces correspondent à une
urbanisation périphérique autour des agglomérations
urbaines12. Ils sont en outre interprétés comme une
urbanisation autour des villes, ce qui caractérise le
développement périphérique des villes.
11 BAUD P. et Al (2011) Op.cit. Page 577.
12 MERLIN P. et al (2010), Dictionnaire de l'urbanisme
et de l'aménagement, PUF, Paris, Page 551
18
19
20
-Mégapoles (macropoles) ou encore
mégacities : sont des plus grandes villes. En prenant pour base
le seuil de 8 millions d'habitants,13Kinshasa en serait l'une
d'elles.
-Métropoles (« ville-mère»
littéralement): ce sont des villes qui possèdent un
rayonnement et un fort pouvoir de commandement en raison du fait qu'elles
concentrent des fonctions économiques, politiques ou de
décision14. Il n'y a pas de seuil reconnu à partir
duquel on qualifie une ville de métropole, même si le cap du
million d'habitants est souvent évoqué.
La qualification du « métropole »
dépend également de l'échelle considérée :
Il existe donc des métropoles nationales et régionales.
-Consommation d'espace par le transport : est
l'espace au sol nécessaire pour la circulation et le stationnement d'un
véhicule de transport15. Celui-ci varie beaucoup selon les
villes et selon les moyens de transport. L'automobile consomme huit fois plus
d'espace par voyageur à l'arrêt comme en mouvement, qu'un autobus.
Son utilisation dans le centre des villes, pour les migrations alternantes
consomme même vingt fois plus d'espace que celle de l'autobus. Ces
éléments justifient la priorité aux transports en commun,
sur le plan de l'utilisation du sol, surtout là où et quand
l'espace est rare, donc cher et convoité par d'autres usagers.
- Politique de stationnement : ensemble des
moyens règlementaires et tarifaires visant à tirer le meilleur
parti de l'espace dévolu au stationnement. Il convient de distinguer
quatre types de finalité du stationnement :
? Le stationnement nocturne (des résidents) lié
au droit à la possession d'une automobile, qui suppose la construction
de garages ou, dans les quartiers anciens où ils sont en nombre
insuffisant, le nombre au stationnement nocturne sur la voirie, ou à
défaut, la possibilité de louer (ou d'acheter) un garage dans un
autre quartier.
? Le stationnement diurne (au lieu de travail) à
décourager dans le centre, car très consommateur d'espace
(circulation en pointe et stationnement de longue durée) et n'apportant
aucune animation au quartier.
13 BAUD P. et Al (2011) Op.cit. Page 577.
14 Idem
15 Dictionnaire de l'urbanisme et de
l'aménagement
? Le stationnement temporaire (déplacement d'affaires,
d'achats, de loisirs, etc.) à ne pas décourager même dans
le centre dont ces déplacements assurent l'animation.
? Le stationnement de livraison, indispensable mais à
réglementer
- Congestion: dans le manuel d'urbanisme; les
transports urbains, on définit la congestion comme un
phénomène de blocage de la circulation en un point ou sur un
tronçon du réseau de voirie qui apparait lorsque le débit
est supérieur à la capacité ou lorsqu'un obstacle perturbe
la circulation.
I.2. PRESENTATION DU MILIEU D'ETUDE
I.2.1. Présentation de la commune de la Gombe
De sa création à ce jour, la commune de la Gombe
a jalousement conservé son statut spécial de siège des
institutions de la R D Congo et de la ville cosmopolite, avec une mosaïque
de peuples représentant 81 nationalités en 201316.
Centre ville de la capitale congolaise, centre d'affaire de
premier plan, avec plus de 3000 maisons de commerce et le marché
central, site touristique, entité territoriale
décentralisée dotée de meilleures infrastructures du pays
(universités, instituts supérieurs, école-pilotes,
formations médicales équipées, hôtels
5étoiles, habitat moderne, etc.), la commune de la Gombe a tous les
atouts d'un espace aménagé selon les standards internationaux.
I.2.1.1. Situation géographique
Selon l'arrêté no 69-0042 du 23 juin
1969, déterminant, pour la ville de Kinshasa le nombre, la
dénomination et les limites des communes, la commune de la Gombe est
limitée comme suit :
? Au Nord-est : la frontière de la
République du Congo, depuis son point
le plus proche du confluent du fleuve Congo avec la
rivière Gombe, jusqu'au point le plus proche du fleuve Congo avec la
rivière Funa ;
- la rivière Funa jusqu'à son intersection avec le
chemin de fer Kinshasa -Matadi
- le chemin de fer, jusqu'à la rivière
Bitshiaku-tshiaku.
16 Maison communale de Gombe, service de la
population, rapport 2012
? Au Sud : la rivière Bitshiaku-Tshaku
jusqu'à son intersection avec la prolongation de l'axe de l'avenue de
Tabora ;
- l'axe de la prolongation de l'avenue de Tabora et de ladite
avenue, jusqu'à son intersection avec l'axe de l'avenue du
Télégraphe ;
- l'axe de l'avenue du Télégraphe jusqu'à
son intersection avec l'avenue Bokasa ;
- l'axe de l'avenue Bokasa, jusqu'à son intersection
avec l'avenue Rwakadingi ;
- l'axe de l'avenue Rwakadingi, jusqu'à son
intersection avec l'avenue du village ;
- l'axe de l'avenue du Village, jusqu'à son
intersection avec l'avenue Lualaba ;
- l'axe de l'avenue Lualaba, jusqu'à son intersection
avec l'avenue Wangata ;
- L'axe de l'avenue Wangata jusqu'à son intersection
avec l'avenue Mont des Arts.
- L'axe de l'avenue Mont des Arts, jusqu'à
son intersection avec avenue des Victimes de la rébellion ;
- l'axe de l'avenue du 24 novembre, jusqu'à son
intersection avec la limite Nord du Camps militaire (camp Lt colonel
Kokolo).
? A l'Ouest : la limite Nord du Camps Militaire
(camp Lt colonel Kokolo), jusqu'à son intersection avec la ligne de
haute tension ;
- la ligne de haute tension jusqu'à la rivière
Gombe ;
- La rivière Gombe jusqu'à son confluent avec le
fleuve Congo ;
- une ligne qui relie ce confluent au point le plus proche de
la frontière de la République du Congo.
Notons aussi que cette commune a comme coordonnées
géographiques 4o 18' 04» de latitude sud et
15o 17' 06» longitude Est. Elle a une altitude de 287.00 m et
une superficie de 29,330 km2, non compris le quartier Fleuve qui,
avec ces six ilots occupant une superficie de 2Km2. La
densité de la commune est de 2524 habitants /km2. 17
17 Maison communale de la Gombe, Rapport service de la
population, 2012
21
22
I.2.1.2. Historique et subdivision administrative de la
commune18
La commune de la Gombe doit sa création au
décret du 26 mars 1957, complété par celui de 1959,
portant composition, organisation de la commune, ville et conseils de province
au Congo Belge.
A l'heure actuelle, à l'instar d'autres communes de la
ville Kinshasa, elle est régie par la loi organique no 08/016
du 7 octobre 2008, portant composition, organisation et fonctionnement des
entités territoriales décentralisées, de leurs rapports
avec l'Etat et les provinces.
En 1957, année au cours de laquelle Kinshasa eut ses
premières communes au nombre de 13, la Gombe cessa d'être un
district pour devenir une commune, aux termes du décret-loi du 26 mars
et ayant comme premier Bourgmestre le belge J.TORDEUR. Ce texte de loi fut
complété par celui du 13 octobre 1959 portant organisation des
communes, villes et Conseil de Provinces.
A l'heure actuelle, la commune de la Gombe comme toutes les
autres communes de la Ville de Kinshasa est régie par l'ordonnance - loi
n° 82-008 du 25 février 1982, portant sur le statut de celle-ci. Le
premier Bourgmestre congolais de la commune de la Gombe fut Monsieur Nestor
IKAMBA qui prit ses fonctions après l'indépendance, en 1960.
En octobre 1971, dans le cadre de la politique de recours
à l'authenticité prônée par le président
MOBUTU, le nom de Kalina tomba au profit de celui de Gombe. Depuis sa
création jusqu'à ce jour, la commune de la Gombe a
conservé sa réputation de siège des institutions de la
République Démocratique du Congo.
La commune de la Gombe est sous la direction d'un bourgmestre
titularisé en vertu du décret no 05/2008 du 26
septembre 2008. La commune de la Gombe
est subdivisée en 10 quartiers qui sont : Clinique,
Batetela, Haut Commandement, Croix-Rouge, Lemera, Golf, Fleuve, Gare,
Commerce, Révolution.
23
18 Maison communale de la Gombe, Secrétariat,
MAMIE ELUMBO, 2013
24
Tableau 1 : Subdivision administrative de la commune de
la Gombe
|
Quartiers
|
Nombre d'avenues
|
Nombre des parcelles
|
1.
|
BATETELA
|
19
|
303
|
2.
|
CLINIQUE
|
26
|
518
|
3.
|
COMMERCE
|
18
|
324
|
4.
|
CROIX ROUGE
|
15
|
236
|
5.
|
FLEUVE
|
06
|
08
|
6.
|
GARE
|
30
|
230
|
7.
|
GOLF
|
22
|
306
|
8.
|
HAUT-
COMMANDEMANT
|
19
|
500
|
9.
|
REVOLUTION
|
28
|
510
|
10.
|
LEMERA
|
19
|
167
|
11.
|
TOTAL
|
206
|
3102
|
Source : Maison communale, Secrétariat, rapport de
l'exercice 2011
I.2.2. Aspects biophysiques de la commune de la Gombe
Les facteurs écologiques que nous voulons analyser
concernent respectivement: le morphotope, le climatope,
hydotope, le pédotope, la phytocènose, et le zoocènose de
la commune de la Gombe. Une attention sera mise sur la probable relation qui
existe entre ses éléments biophysiques et
l'homme.
I.2.2.1. Morphotope
Selon Marc PAIN19, la plaine de Kinshasa bordant le
Pool est située entre les côtes 300-320 m et a la forme d'un
croissant, large de plus ou moins 5 km. Elle peut être divisée en
deux unités séparées par la rivière N'djili,
à savoir :
? la plaine à l'Est, de la rivière Ndjili vers
N'sele ;
? la plaine de Lemba, s'étalant à l'Ouest de
Ndjili.
La commune de la Gombe est localisée sur la plaine de
Lemba à l'ouest de la rivière Ndjili et couvre une surface
légèrement inclinée de l'Est vers l'Ouest ; sa
dénivellation n'est pas importante. Eu égard à la
description ci-dessus, du point de vue topographique, la commune de la Gombe
est alors facilement repérable sur la carte de Kinshasa.
19 MARC PAIN, (1978), Kinshasa : Ecologie et
organisation urbaine, p.5
25
I.2.2.2. Climatope
De manière générale, la ville de Kinshasa
appartient à la zone climatique que la classification de Köppen
situe dans le climat tropical humide. Ce dernier a deux saisons : la saison de
pluies qui s'étend de la mi-septembre à la mi-mai et la saison
sèche qui va, quant à elle, de mi-mai à la mi-septembre.
Etant dans la ville de Kinshasa, la commune de la Gombe ne peut qu'appartenir
à cette classification.
I.2.2.3. Phytocénose et zoocénose
La végétation de la ville de Kinshasa est un
reflet de types de sols s'y trouvant. Ainsi, il y est répertorié
généralement des savanes boisées avec des galeries
forestières par endroit. La commune de la Gombe est couverte d'arbres
fruitiers (manguiers, palmiers, bananiers, avocatiers, etc.), localisés
dans les parcelles. On y trouve aussi le zoo, le jardin botanique et la Place
des Evolués.
Actuellement, les arbres ayant jadis bordé ce boulevard
ont disparu suite à l'agrandissement de cette infrastructure
routière. Certes, cette disparition des arbres ne manquera pas
d'engendrer des conséquences sur l'environnement immédiat de la
commune. Il convient toutefois de signaler que quelques actions de reboisement
et plantation de pelouse sont en court le long du boulevard du 30 Juin.
I.2.2.4. Hydrotope
La commune de la Gombe est baignée dans sa limite Nord
avec le Congo Brazza par le fleuve Congo ; tandis que la rivière Gombe
la traverse dans sa limite Ouest, avec le Camp Kokolo, dans la commune de
Bandalungwa.
I.2.2.5. Pédotope
De manière générale, le sol de la commune
de la Gombe est classé parmi les sols sans structure. En effet, sa
texture est essentiellement argileux-sablonneuse, sablo argileuse et assortie
de quelques éléments grossiers. Située à 287 m
d'altitude, cette commune est parmi les plus faciles à urbaniser.
26
27
28
I.2.3. Aspects humains
La commune de la Gombe abrite à son sein une
mosaïque de population d'origine diverse. Jusqu'à la fin de
l'année 2012, on y dénombrait 44.013 habitants dont 9.309
étrangers et 34.709 nationaux (maison communale, Secrétariat,
rapport exercice 2012).
Tableau 2. : Effectif de la population de la commune de
la Gombe 2012
Population
|
Hommes
|
Femmes
|
Garçons
|
Filles
|
Total général
|
Pourcentage
|
Congolaise
|
8557
|
7909
|
9079
|
9161
|
34.704
|
78,8%
|
Etrangère
|
3842
|
2157
|
1682
|
1628
|
9.309
|
21,2%
|
Totaux
|
10901
|
8427
|
9642
|
9642
|
44.013
|
100%
|
Source : Maison communale, Secrétariat, rapport
exercice 2012
Dans le tableau n°2, nous constatons que la population
nationale est supérieure à la population étrangère
avec une représentation de 78,8% pour les nationaux contre 21,2 pour les
étrangers.
Toutefois la population étrangère n'est pas
aussi négligeable et représente une portion significative. Ceci
se justifie de part l'historique de la commune et sa situation
géostratégique.
Tableau n°3 : Evolution de la
population de la Gombe pendant les cinq dernières
années
Année
|
Population congolaise
|
Population étrangère
|
Tot.Ge
|
%
|
Homm e
|
Femme
|
Total
|
Pourc ent.
|
Homm
e
|
Femme
|
Total
|
Pouc
|
2008
|
14030
|
13616
|
27646
|
78,5%
|
4467
|
3072
|
7559
|
21,5%
|
35205
|
100%
|
2009
|
14627
|
14121
|
28748
|
77,7%
|
4824
|
3422
|
8246
|
22,3%
|
36994
|
100%
|
2010
|
14978
|
14360
|
29338
|
75,5%
|
5292
|
3454
|
8746
|
24,5%
|
38084
|
100%
|
2011
|
15146
|
14632
|
29778
|
77,5%
|
5280
|
3336
|
8616
|
22,5%
|
38394
|
100%
|
2012
|
17636
|
17068
|
34704
|
78,8%
|
5524
|
3785
|
9309
|
21,2%
|
44013
|
100%
|
Source : Maison communale de la Gombe,
Secrétariat, rapport annuel 2012
Ce tableau nous montre que la population congolaise occupe une
part importante de l'ordre de 78,8% par rapport à la population
étrangère, qui quant à elle n'occupe que 21,2% toutes les
nationalités confondues. Cette répartition nous montre tout de
même comment la population étrangère ne va que galopante
chaque année. Pendant qu'elle ne comptait que 7559 en 2008, on a
dénombré 9309 en 2012.
29
Cette occupation est en nette progression depuis des
décennies. La dernière en date est celle des agents des Nations
Unies, des Organismes internationaux, des commerçants Indo-pakistanais,
Libanais et noirs d'Afrique de l'ouest et autres. Ces expatriés
cherchent le luxe, la sécurité qu'ils pensent trouver à
Gombe et à Ngaliema (Quartier Ma Campagne) parce qu'ils ont un revenu
financier leur permettant de s'y installer afin d'être à
proximité de leurs représentations diplomatiques et de leurs
activités.
Par rapport à l'évolution générale
de la population de la Gombe, on note une progression arithmétique lente
de l'ordre de plus ou moins un pourcent chaque année. Et lorsque nous
comparons le nombre de la population de la Gombe à d'autres communes
voisines, nous nous rendons compte que la commune de Gombe est moins
peuplée. Ceci nous amène à comprendre que son importance
ne vient pas de sa population mais bel et bien de ces activités qui
attirent les populations venant de toutes les communes de Kinshasa, voire de
l'étranger.
Tableau n°4. Répartition de la population de
la Gombe par quartier 2011
N°
|
Quartiers
|
Population Congolaise
|
Population étrangère
|
Total G
|
%
|
Homme
|
Femme
|
Total
|
%
|
Homme
|
Femme
|
Total
|
%
|
01
|
Batetela
|
1721
|
1697
|
3418
|
11,4
|
548
|
340
|
888
|
10,3
|
4306
|
11,2
|
02
|
Cliniques
|
1636
|
1691
|
3327
|
11,1
|
643
|
430
|
968
|
11,2
|
4295
|
11,1
|
03
|
Commerce
|
1717
|
1599
|
3316
|
11,1
|
750
|
405
|
1155
|
13,4
|
4471
|
11,6
|
04
|
Croix-Rouge
|
1179
|
1156
|
2335
|
7,8
|
293
|
225
|
518
|
6
|
2853
|
7,4
|
05
|
Fleuve
|
763
|
804
|
1567
|
5,2
|
-
|
-
|
-
|
-
|
1567
|
4
|
06
|
Gare
|
1804
|
1734
|
3538
|
12
|
623
|
502
|
1125
|
13
|
4663
|
12,1
|
07
|
Golf
|
1922
|
1707
|
3629
|
12,1
|
794
|
524
|
1318
|
15,2
|
4947
|
12,8
|
08
|
Haut-
commandement
|
1617
|
1650
|
3267
|
11,1
|
596
|
337
|
933
|
11
|
4200
|
10,9
|
09
|
Lemera
|
1114
|
996
|
2110
|
7
|
236
|
184
|
420
|
5
|
2530
|
6,5
|
10
|
Révolution
|
1673
|
1598
|
3271
|
11
|
797
|
494
|
1291
|
15
|
4562
|
11,8
|
Total
|
|
15146
|
14632
|
29778
|
100
|
5280
|
3336
|
8616
|
100
|
38394
|
100
|
%
|
|
|
|
77,5
|
|
|
|
26,5
|
|
|
100
|
Source : Maison communale de la Gombe,
Secrétariat, rapport annuel 2011
Ce tableau nous permet de savoir les quartiers les plus et les
moins peuplés. Du point de vue de leur quartier de résidence,
il est à noter que pour la
30
population congolaise, 12,1% habitent le quartier Golf contre
5,2% habitant le quartier Fleuve. Quant à la population
étrangère, elle est majoritairement concentrée dans le
quartier Golf, à la hauteur de 12,8% tandis que le quartier Lemera
n'occupe 6,5% des étrangers.
Enfin, ces données soutiennent l'hypothèse selon
laquelle, la commune de la Gombe reste la moins peuplée en terme des
résidents, car en 2010 on a enregistré 38.084 habitants sur une
population de Kinshasa estimée en 2011 à 9500000 habitants (INS,
2011) soit 1,8% de la population urbaine de Kinshasa et la plus peuplée
temporairement entre 6 heures et 15 heures et le soir elle reste presque vide
(Nzuzi Lelo, 2011). Tous les visiteurs composés des travailleurs,
commerçants, et autres passants étant partis.
Tableau n°5: Répartition de la population de
la Gombe par tranche
d'âge(2010
Tranche d'âge
|
Homme
|
%
|
Femme
|
%
|
Total
|
%
|
0-5ans
|
1674
|
3,8
|
1896
|
4,3
|
3570
|
8,1
|
6-10 ans
|
1499
|
3,4
|
2653
|
6
|
4152
|
9,4
|
11-14 ans
|
2958
|
6,7
|
2785
|
6,3
|
5743
|
13
|
15-17 ans
|
4675
|
10,6
|
3462
|
7,8
|
8137
|
18,5
|
S/Total
|
10806
|
|
10850
|
|
21602
|
49
|
18-21 ans
|
1319
|
2,9
|
906
|
2
|
2225
|
5
|
22-25 ans
|
1130
|
2,5
|
867
|
1,9
|
1997
|
4,5
|
26-29 ans
|
1477
|
3,3
|
1200
|
2,7
|
2677
|
6
|
30-34 ans
|
1183
|
2,7
|
1125
|
2,5
|
2308
|
5,2
|
35-39 ans
|
885
|
2
|
837
|
1,9
|
1722
|
3,9
|
40-44 ans
|
783
|
1,7
|
880
|
1,9
|
1663
|
3,7
|
45-49 ans
|
748
|
1,6
|
724
|
1,6
|
1472
|
3,3
|
50-54 ans
|
864
|
1,9
|
604
|
1,3
|
1468
|
3,3
|
55-59 ans
|
762
|
1,7
|
557
|
1,2
|
1319
|
3
|
60-64 ans
|
512
|
1,1
|
629
|
1,4
|
1141
|
2,6
|
65-69 ans
|
488
|
1,1
|
511
|
1,1
|
999
|
2,2
|
70-74 ans
|
581
|
1,3
|
525
|
1,9
|
1106
|
3,3
|
75-79 ans
|
676
|
1,5
|
482
|
1
|
1158
|
2,5
|
80 ans et plus
|
946
|
2,1
|
210
|
0,4
|
1156
|
2,5
|
S/Total
|
12354
|
-
|
10057
|
-
|
22411
|
51
|
TOTAL
|
23160
|
-
|
20907
|
-
|
44013
|
100
|
%
|
52,6
|
|
47,4
|
|
|
100
|
Source : Commune de la Gombe, Secrétariat, rapport
annuel 2012
Cette structure de la population de la Gombe laisse voir un
équilibre entre la population mineure et celle majeure avec
repectivement 49% et 51%. Contrairement à la structure des pays pauvres
où l'importance de la population par tranche d'âge va en
decrescendo, ici la majeure partie de la
31
population se situe entre 15 et 17 ans, aussi bien pour les
hommes que pour les femmes et possède 10,6% chez les hommes et 7,8% chez
les femmes. Nous sentons tout de même, la maîtrise des naissances
de nos jours où l'idée qui prime dans la planification familiale
est celle qui consiste à espacer les naissances et limiter le nombre
d'enfants à avoir.
Si cette tendance progresse, on risquerait de se retrouver
comme dans les pays occidentaux où actuellement la population jeune est
minime par rapport à la population adulte.
On trouve aussi plus des hommes que des femmes dans la commune
de la Gombe. Et pour cause, la plupart des expatriés présents
dans cette commune viennent sans leurs familles. Etant majoritairement Hommes,
ceci explique ce phénomène.
cette situation ci-haut commentée est bien
illustrée par la pyramide des âges que voici :
de
de
âges
la Gombe
la population
Pyramide des
|
|
sa 1
5-7,41
91 70.74
6561 >
50.F-"
~-.1
|
|
|
|
li
5634
45.45
Homme
4,44
35-39
|
I Femme
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
26-29
22-25
|
Al
|
|
|
|
|
|
16-2
|
|
|
|
|
|
|
5-17
|
|
|
|
|
|
|
11 14
|
|
|
|
|
|
I
|
|
|
|
|
|
|
|
15
|
|
|
|
|
5000 4500 4000 3500 3000 2500 2000 1500 1000 500 00 00 500 1000
1500 2000 2500 3000 3500 4000 4500 5000
LEG EN D E
Home
Femme
|
=
|
|
33
Tableau n°6: Répartition de la profession
exercée par la population active en 2011
N°
|
Profession
|
Population Congolaise
|
Population étrangère
|
Total Général
|
Sexe
|
sexe
|
H
|
F
|
Total
|
H
|
F
|
Total
|
01
|
Hauts fonctionnaires
|
50
|
19
|
69
|
59
|
17
|
76
|
145
|
02
|
Fonctionnaires
|
730
|
301
|
1031
|
30
|
28
|
58
|
1089
|
03
|
Employés
|
1020
|
402
|
1422
|
270
|
32
|
302
|
1724
|
04
|
Médecins
|
25
|
15
|
40
|
15
|
13
|
28
|
68
|
05
|
Infirmiers
|
127
|
80
|
207
|
07
|
12
|
19
|
226
|
06
|
Magistrats
|
80
|
25
|
105
|
-
|
-
|
-
|
105
|
07
|
Avocats
|
50
|
15
|
65
|
10
|
01
|
11
|
76
|
08
|
Militaires
|
191
|
90
|
281
|
-
|
-
|
-
|
281
|
09
|
Policiers
|
220
|
121
|
341
|
-
|
-
|
-
|
341
|
10
|
Chauffeurs
|
397
|
07
|
404
|
90
|
-
|
90
|
494
|
11
|
Travailleurs
|
1215
|
600
|
1815
|
1060
|
14
|
1074
|
2889
|
12
|
Commerçants
|
804
|
380
|
1184
|
1097
|
79
|
1176
|
2360
|
13
|
Artistes
|
15
|
08
|
23
|
15
|
-
|
15
|
38
|
14
|
Chômeurs
|
1290
|
839
|
2129
|
100
|
14
|
114
|
2243
|
15
|
Retraités
|
480
|
16
|
496
|
213
|
60
|
273
|
769
|
16
|
Journalistes
|
21
|
10
|
31
|
01
|
01
|
02
|
33
|
17
|
Missionnaires
|
70
|
60
|
130
|
76
|
65
|
141
|
271
|
TOTAL GENERAL
|
6785
|
2988
|
9773
|
3043
|
336
|
3379
|
13152
|
Source :Maison communale, Rapport annuel 2011,
Secrétariat
Ce tableau nous montre la profession de la population active
de la commune de la Gombe en 2011. La catégorie Travailleurs est celle
qui est la plus représentée avec 2889 personnes pendant que les
artistes ne sont que 38.
Conclusion partielle
Dans le premier chapitre, nous nous sommes attelés
à definir quelques
concepts ayant trait à notre sujet d'étude en
vue de les rendre plus compréhensifs. Par la suite, nous avons
présenté notre aire d'étude dans sa globalité, de
son historique à sa population en passant par sa situation
géographique. Ceci nous amène à comprendre que Gombe avec
tous ses équipements reste une commune dont l'aire d'influence ne se
limite pas à ces seuls occupants.
34
CHAPITRE II : LA POLARISATION DU TRANSPORT PAR
LE CENTRE DES AFFAIRES
A ce stade, nous allons analyser les axes routiers selon la
croissance spatiale et démographique de la ville de Kinshasa, ensuite
nous allons démontrer l'importance du trafic à l'hyper centre
puis finir par donner les causes de la polarisation du transport au centre des
affaires.
II.1. ANALYSE DES AXES ROUTIERS DE LA VILLE DE KINSHASA
A ce point, nous allons focaliser notre attention sur la
structure urbaine de la ville de Kinshasa et sur le fonctionnement des
réseaux de transport.
II.1.1. Structure du réseau urbain de Kinshasa
La ville de Kinshasa est structurée par un important
réseau qui rayonne de l'hyper centre, notre aire d'étude, aux
extensions de l'agglomération kinoise. Nous citerons:
1. Le Boulevard P.E. LUMUMBA, partant de l'aéroport
international de N'Djili pour s'arrêter à l'aérodrome de
Ndolo. Long de 25km, il a un profil en travers de 2x4 voies (à certains
endroits car les travaux d'agrandissement sont en cours d'exécution);
2. L'avenue des Poids lourds qui traverse les zones
industrielles et riveraines de Limete et touche le Boulevard du 30 Juin par la
place du 30 Juin. Sa longueur est de plus ou moins 15km, 2x2 voies (entre
Boulevard LUMUMBA et le passage à niveau de Ndolo.
3. L'avenue Bokasa (actuelle avenue Luambo Makiadi) est d'une
longueur de 3,9km pour un profil en travers de 7m. Elle raccorde le Boulevard
LUMUMBA à l'hypercentre ;
4. L'avenue Joseph Kasa-vubu est longue de 8km sur un
tracé en radial d'abord Nord-Sud puis en évitement Est-Ouest.
Large de 10m, elle constitue une des voies de sortie principale de
l'hypercentre ;
5. L'avenue du 24 novembre 1965 (actuelle avenue de
Libération), s'étire sur 13km. Cette voie relie l'Ouest de la
Gombe (quartier administratif) aux extensions Sud-ouest de
l'agglomération Kinoise. Son profil actuel
35
est de 3x3 voies du Rond point MOLEART jusqu'au Boulevard du
30 juin. Elle est une voie d'entrée et de sortie de la Gombe
administrative;
6. Le Boulevard du 30 juin traverse la Gombe d'Est à
l'Ouest. Il traverse le quartier administratif de la Gombe et au niveau de
Kintambo magasin, la route de Matadi ouvre l'accès aux quartiers
périphériques de Ngaliema. Cette voie a un profil actuellement de
2x4 voies. Elle a une longueur de plus ou moins 5,5km de la Gare centrale au
Rond-point Socimat
7. L'avenue de l'Université ouvre l'accès aux
quartiers périphériques de l'extrême Sud de la ville:
Kimwenza, Lemba-Sud, Ngaba, etc., longue de plus ou moins 10km. Cette voie a un
profil de 2x1 voies, tout le parcours.
Ces voies, en position méridienne, assurent
principalement les liaisons Nord-Sud de la ville. On observe clairement la
convergence, la polarisation de celles-ci vers le Nord de
l'agglomération. Au même moment, le réseau Est-Ouest, moins
dense, fonctionne très mal.20
Le réseau routier de la ville de kinshasa comprend
5019km de routes urbaines (dont seulement 546 km asphaltées mais en
mauvais état), 362 km de routes nationales et 74km de route
d'intérêt provincial.21
La commune de la Gombe est parmi les communes dont la voirie
est asphaltée dans leur majeure partie mais dans un état
rélativement moyen à beaucoup d'endroits. A part le boulevard du
30 Juin qui a connu des travaux de modernisation recemment, les autres avenues
sont d'une vétusté et requièrent un entretien
considérable. D'autres ne sont même pas asphaltées et ne
disposent pas de réseau d'assainissement (Photo 01). On les localise
plus au Sud de la commune. Notons aussi le manque d'aires de stationnement dans
cette zone entrainant les travailleurs à garer sur la chaussée.
Cette situation participe aux bouchons que nous trouvons ça et là
à l'hyper centre (Photo 02).
20 MPURU M.B. (1992), La congestion de la circulation
à l'hyper centre de Kinshasa : Diagnostics et propositions d'actions,
Projets de DES, U.T.C., Page 11.
21 PNUD, Profil de Kinshasa, 2010
Photo 01: Sur l'avenue Van Eelvelde, usage de la route
comme parking.
36
Photo 02: Illustration de la dégradation de la
voirie sur l'avenue Tombalbaye.
37
II.1.2. Fonctionnement des réseaux primaires de
transport de la ville de Kinshasa
Selon MPURU MB (1992), la configuration de la voirie urbaine
de Kinshasa permet de ressortir six zones sur le critère de
densité de la voirie et du degré de leur fonctionnement :
- La première zone serait la Gombe où se
localise le centre des affaires. Elle est traversée par le Boulevard du
30 juin. C'est le lieu où se développent nombreuses
activités économiques modernes. Cette zone comme nous l'avions
épinglé plus haut, s'étend du fleuve à la
première coupure verte (Jardin zoologique et Botanique).
- La deuxième zone correspond au prolongement
immédiat de la première. Ce secteur est limité à
l'Est par l'avenue des Poids-Lourds, à l'Ouest par l'avenue du 24
novembre, au Sud par l'avenue Kabinda, et au Nord par l'avenue Rwakadingi.
C'est une zone importante de transit Nord-Sud et inversement. Elle assure
généralement bien ses liaisons d'orientation Est-Ouest
grâce aux itinéraires d'évitement constitués par les
avenues de la Croix Rouge, Kabambare et Kabinda.
- La troisième zone est celle qui se limite à
l'Est par l'avenue Poids-Lourds, à l'Ouest par la Route de Matadi
(collines de Ngaliema) et au Sud par les collines de Kinsenso et de Selembao.
Zone importante de plus ou moins 61% de la population de l'ensemble de la ville
de Kinshasa mais aussi, du point de vue des activités
socio-économiques. Ici la circulation sur les voies primaires est
assurée par les radiales Nord-Sud qui se terminent
généralement en impasse au Sud comme au Nord. Nous pouvons citer
par exemple, le boulevard Lumumba, l'avenue de l'Université et l'avenue
des Huileries. C'est dans la partie Nord de ces avenues qu'apparaissent
d'énormes difficultés pour tous les flux du Sud de
l'agglomération qui pénètrent à l'hyper centre.
Cette zone est généralement occupée par des
équipements publics qui gênent sérieusement la circulation.
On a particulièrement l'aéroport de Ndolo, le stade des Martyrs
et le Palais du peuple. Ainsi, les trafics des avenues Kasa-vubu, de
l'Université et du Boulevard Sendwe se retrouvent pincés ensuite
sur l'avenue Bokasa, unique pénétrante disponible à
l'hypercentre.
38
- La quatrième zone est faite de la partie Est de la
ville (Kinshasa-Est) qui parait simpliste dans son système de transport
mais présente d'énormes difficultés aux usagers parce
qu'il y a un véritable sous équipements de la voirie.
La circulation repose dans cette partie de la ville autour du
boulevard Lumumba et le rail périphérique. Il s'agit des zones de
N'Djili, de Masina et de Kimbanseke sans omettre les zones rurales de la N'Sele
et de Maluku.
- La cinquième zone périphérique est
celle de Kinshasa-ouest. La circulation repose ici autour de la Route de
Matadi, véritable support de trafic où viennent se
déverser les flux des axes 24 novembre, Kinsuka-Barré, By pass,
etc ;
- La sixième zone de voirie en gestation est celle
située au sud sur les collines de Kinseso, de Kimbaseke et de
Mont-Ngafula. Cette partie est caractérisée par un
appauvrissement très sensible du réseau primaire mais aussi et
surtout du réseau secondaire. Seul le réseau tertiaire en terre
reste dense dans la plupart des quartiers du fait de la nécessité
de desservir les parcelles.
Au regard de ce qui précède, nous constatons une
absence de maillage quasi générale du réseau primaire dans
la ville. Ce qui pousse les usagers à être captifs des
itinéraires principaux entrainant de ce fait un obstacle au bon
fonctionnement du trafic dans la ville de Kinshasa. En effet, l'absence des
itinéraires de substitution rend le réseau de voies principales
très vulnérable au moindre incident car, dès qu'une rue
est coupée, des quartiers entiers se retrouvent enclavés.
Cette situation nous amène à comprendre le
pourquoi des embouteillages intenses que nous rencontrons quotidiennement suite
à ces infrastructures routières qui ont atteint leur limite et
submergées à d'autres endroits par le commerce flottant et autres
activités informelles (Photos 03 et 04).
39
Photo 03: Envahissement de la voirie par le commerce
flottant sur l'avenue de l'école.
Photo 04: Envahissement de la voirie par le commerce
flottant sur l'avenue Marais.
40
41
II.2. CROISSANCE URBAINE DE KINSHASA
La ville de Kinshasa fut fondée en 1881. Son histoire
et ses origines remontent à 1887, lorsque l'explorateur Henry Morton
STANLEY atteignit le Pool Malebo qu'il baptisera du nom de Stanley Pool. Cette
région comprenait plusieurs villages habités par quelques ethnies
dont la plus importante est celle de BAHUMBU.
Kinshasa, alors appelée Kintambo et Lemba, deux grands
villages qui la dominaient, constituera un endroit stratégique
d'installation coloniale. C'est par un acte conclu avec le Chef
Batéké-Ngaliema que Stanley aura l'autorisation de rejoindre la
rive gauche pour s'installer sur cette colline surplombant la baie de Ngaliema.
Cette station, en 1881, lors de son deuxième voyage, fut
dédiée au mécène et ami des géographes,
Léopold II, sous le nom de Léopoldville. Cependant, les
autochtones continueront à l'appeler par le nom de Kinshasa, nom
dérivant de « Nshasa » qui signifie en langue Teke «
échange ». C'est à partir de cette baie que
l'agglomération de Kinshasa a pris naissance sous l'appellation de
Léopold II actuelle commune de Kintambo. Puis les autres communes ont
pris naissance. Il s'agit notamment des communes de Kinshasa, Barumbu, Lingwala
et Gombe22.
En 1910, Léopoldville a moins de 10 000 habitants.
L'arrivée du rail Matadi-Léopoldville (1890-1911) change bien de
choses. Les hommes d'affaires et l'administration demandent le transfert de la
capitale de Boma à Léopoldville.
En 1922, la ville compte plus de 17 000 habitants et se
développe au sud de la ligne de chemin de fer (le tracé du chemin
de fer suivait progressivement l'actuel Boulevard du 30 Juin). Le district
urbain couvre plus de 700 ha jusque dans le courant de l'année 1923.
La période de 1923 à 1929 est celle des grands
investissements et des recrutements de mains d'oeuvres. La population Kinoise
passe de 23.730 habitants en 1924 à 46.088 habitants en 1929.
Celle de 1935 à 1945 exprime une croissance continue
avec une accélération particulièrement sensible dans les
années dites de « l'effort de guerre ». La population active
double de 1940 à 1945, passant de 22.193 à 46.858
22 Maison communale de la Gombe, Secrétariat, Historique
de la commune de la Gombe
42
habitants et la population totale passe pour la même
période d'observation de 49.972 à
101.501habitants23.
Les études minutieuses de l'Office des Cités
Africaines (OCA), menées à Bruxelles en 1949, aboutirent à
la mise en place dans la décennie 1950, à des zones d'habitats
homogènes bien équipées, c'est-à-dire les
cités planifiées : Dendal (Kasa-Vubu), Yolo, Bandalungwa, Lemba,
Matete et Ndjili. La ville s'étire ainsi de 2 300 ha en 1950 à 5
512 ha en 1957.
Après 1960, l'autorité administrative s'effondre
et se révèle incapable de s'imposer vis-à-vis des
populations qui refusent d'affronter les rigueurs de la loi sur l'urbanisme.
A l'est, autour de Ndjili les extensions se font certes dans
l'anarchie, mais pas dans le désordre. Les chefs coutumiers qui
détiennent la terre poursuivent le morcellement parcellaire en
prolongeant mutatis mutandis le plan mis en place par l'Etat. La conquête
de la plaine de l'est ne pose pas tellement de problèmes aux occupants,
car la trame s'étire sur une zone plane. En 1967, Ndjili, la ville
satellite n'est plus tout à fait isolée car une demi-couronne
d'auto-construction l'encercle et donne naissance aux communes
périphériques de Kimbanseke et de Masina.
Par contre, au sud et à l'ouest, l'urbanisation
laissée aux chefs coutumiers prend rapidement une tournure dramatique.
Les constructions s'emparent des pentes raides en détruisant toute la
végétation. Ces occupations finirent par engendrer les communes
d'extension de Ngaliema, Bumbu, Ngaba, Kisenso, et plus tard
Mont-Ngafula24.
La population de Kinshasa triple entre 1960 et 1975 au moment
où la ville accroît quatre fois de plus sa superficie, et en 2.000
on notait 6.500.000 habitants sur 60.000 hectares. Léon de Saint
Moulin(1976) a dit à juste titre que l'on ne peut donc pas stopper un
dynamisme démographique aussi profondément enraciné.
L'agglomération de Kinshasa s'étire donc de
toute part mais les routes de circulation ne suivent pas.
23 Léon de Saint Moulin, 1976, contribution
à l'histoire de Kinshasa, in Zaïre Afrique, n° 108, CEPAS,
Kinshasa.
24MPURU M.B. et MBULUKU N., Crise de la planification
de la métropole congolaise, Kinshasa, Annales de l'IBTP, n°7,
octobre 2008, pp 33-46.
Tableau n°7: Evolution démographique et
spatiale de Kinshasa (1960-2010
Année
|
Population
|
Superficie (ha)
|
1960
|
476.819
|
4.100
|
1967
|
864.284
|
9.400
|
1968
|
939.317
|
12.863
|
1975
|
1.679.091
|
17.922
|
1981
|
2.567.166
|
20.160
|
1984
|
2.664.309
|
-
|
1998
|
4.131.845
|
59.000
|
2000
|
6.500.000
|
60.000
|
2005
|
7.000.000
|
-
|
2010
|
9.500.000
|
-
|
43
Source : Mpuru M.B. et Mbuluku N.
(2007)
Le tableau n°4 retrace une évolution spatiale
consécutive à la croissance vertigineuse de la population de
Kinshasa due principalement à l'exode rural et aux
déplacés de guerre. Cette croissance est due à la
croissance naturelle, à l'exode et au manque d'aménagement des
espaces ruraux autour des villes moyennes se trouvant directement dans la Zone
Economique de Kinshasa. Il s'agit de Kasangulu et de Kisantu dans le Bas-Congo,
et de Kenge et Kikwit dans le Bandundu mais aussi de certaines autres ville et
cités des pays voisins de Kinshasa.
Ce qui fait que de nos jours, en l'absence d'une auto
construction assistée, il résulte que les quartiers de la ville
de Kinshasa sont sous-équipés, épuisés par une
forte concentration urbaine et sa population est confrontée à
d'énormes difficultés de logement.
Le ministère du plan estime qu'il faudrait créer
3000 logements sociaux chaque année por espérer contenir cette
pression démographique.25
Nous lisons ci-haut, un manque de volonté politique
dans le chef des décideurs qui ne font pas de la production de l'habitat
une priorité sociale mais nous devrions aussi soulever le fait que toute
l'énergie des responsables a été tournée pendant
plusieurs années vers la recherche des solutions politiques
25
www.onu-habitat.com
44
face aux crises qui se succèdèrent dans le pays
et qui a poussé plusieurs investisseurs à se resigner de
s'engager dans l'habitat. La résultante de cette situation est le
développement chaotique de l'habitat dans laquelle se trouve la ville de
Kinshasa actuellement.
II.3. LES FACTEURS DE LA POLARISATION DU TRANSPORT PAR
L'HYPER CENTRE
La polarisation du transport par l'hyper centre est liée
aux spects suivants:
? La fonctionnalité de la Gombe
? Le manque de planification de la ville
? Difficultés de mobilité
? Les conditions socio-économiques de la population
Kinoise
II.3.1. La fonctionnalité de la Gombe
Nous allons procéder par avoir une vue sur les
ensembles fonctionnels de la Gombe. De ce fait, les activités de la
commune de la Gombe sont organisées autour de trois zones
principales:
- La zone administrative communément
appelée centre administratif est située à l'Ouest de la
Gombe. On y trouve l'essentielle de l'administration centrale de la RDC. Il
s'agit notamment : du Palais de la Nation, du ministère des
infrastructures, travaux publics et reconstruction, du Palais de Justice dans
lequel se trouve le Ministère de la Justice, du Ministère des
Affaires Etrangères, du ministère de la fonction publique, du
Ministère de l'Intérieur, du Ministère de l'Environnement,
du Ministère de l'EPSP, de la Primature, du Ministère de
l'Agriculture, de la banque centrale du Congo, etc.
- La zone industrielle est située au
Nord et à l'Est de la Gombe, en bordure du fleuve Congo. Dans cette
zone on trouve des industries importantes comme : Beltexco, Utex, Marsavco,
SEP-Congo, Midema, Intraplast, Celco, Sokinex, Sodefor, Stone, Solidiam,
Concorde, etc.
- La zone commerciale, appelée aussi
le Centre des Affaires (CBD : Central Business District) comprise entre
l'avenue des Huileries, à l'Ouest, le fleuve Congo au Nord, l'avenue
Rwakadingi au Sud et à l'Est l'avenue des Poids Lourds. C'est dans cette
partie qu'il est possible de trouver une concentration de plus ou moins 70 %
des activités socio-économiques ayant une forte influence sur la
région Kinoise, à travers
45
toute la RDC et sur le plan international, par la
concentration des représentations diplomatiques.
Pour illustrer cela, nous citerons :
Institutions financières:
BCDC, BIC, BIAC, BGFI, TMB, BCC, ECOBANK, RAWBANK, BANQUE
CONGOLAISE, STANBIK BANK, BOA, FRANSABANK, FIBANK, MINING BANK OF CONGO,
MECREKIN, WESTERN UNION, SOFICOM, SOLIDAIRE, AMI FIDELE, FINCA, UBA,...
Communication:
Airtel, Orange, Standard telecom, Iburst, Vodacom,
Africell...
Les centres commerciaux:
Galerie marchande (Memling), Galeries présidentielles,
Galerie Pacha, Galerie Mayalos, Galerie du 3Z, Galerie du marché,
Galerie IPGI, Galerie LBK, Galerie Albert, Galerie Botour, Galerie
Massamba,...
Maisons importantes de commerce :
Orgaman, Congo futur, socimex, chez Basile, ITC, Mafricom,
Sajico, Al Congo, Alimentation Express, kin Mart, kin marché,
Peloustore, GG Mart, Sokin, Ledya,...
Ceci explique la convergence constatée de presque tous
les moyens de transport vers ce point précis de la ville. C'est l'hyper
centre de la ville de Kinshasa. Cet ensemble constitue aujourd'hui un puissant
pôle économique de la ville et du Pays.
De nos jours, on y trouve des alimentations, des
quincailleries, des magasins et boutiques de luxe, des sociétés
imports - exports, des dépôts pharmaceutiques, les supers
marchés, des banques, le Grand marché, etc. La concentration de
ces activités est la cause principale de l'affluence vers le
centre-ville, l'unique pour une grande ville comme Kinshasa. Comme nous
démontre les enquêtes que nous avions mené dans
l'étude de mobilité de kinshasa en 2011, nous sentons une
concentration du trafic sur les voies servant d'entrée et de sortie du
centre-ville. il s'agit de:
l'avenue des Poids lourds, l'avenue du flambeau, l'avenue Luambo Makiadi,
l'avenue des huileries, le boulevard du 30 Juin, l'avenue du commerce et
l'avenue Colonel Lukusa.
46
47
48
De ce constat, nous pouvons comprendre qu'il s'agit de la
forte centralité de la Gombe par rapport à l'agglomération
kinoise. Etant au Nord de la ville, sa situation géographique est un
autre facteur qui ne fait qu'aggraver la situation.
Pendant la période coloniale, le pouvoir public
occupait l'espace suivant une planification déterminée bien que
ségrégationiste. Les communes possédaient ainsi certaines
fonctions de l'administration centrale et détenaient des centres
secondaires. A titre illustratif, nous citerons: Place commerciale de
Bandalungwa, de Limete, de Matete, de Lemba, et de Ngaliema.
Ces dernières ont joué le rôle des
véritables centres secondaires, car ils étaient bien
aménagés et servaient utilement la population en produits de
première nécessité.
Après l'indépendance, la ville commence à
s'étendre et à enregistrer les millions d'habitants. Les
instabilités politiques dues aux guerres de sécession qui ont
émaillé la RD Congo entre 1960 et 1965 font disparaitre la
planification et l'aménagement du territoire de la liste des
priorités. La notion de centre secondaire qui a existé avant
l'indépendance se perd au fil du temps. Il y a eut naissance d'autres
marchés, car la ville continuait et continue à s'étendre
et sa démographie toujours galopante. Il s'agit par exemple du
marché de MATADI MAYO, du marché de la cité PUMBU
(MONT-NGAFULA), du marché de DELVEAU, du marché de l'UPN, le
rond-point Ngaba, etc. . Malgré toutes ces transformations et
créations souvent spontanées, le commerce de luxe,
l'administration et autres services restèrent concentrées au
centre-ville attirant ainsi chaque jour près de 3 millions des
personnes.
De ce fait, nous assistons à un
déséquilibre spatial en terme d'équiments et
infrastructures dans les périphéries Est, Ouest et Sud de la
ville de Kinshasa et plus fort encore, en terme des centres secondaires
d'attractivité commerciale mis à part le centre commercial de
Limete, parmi ceux créés par le pouvoir Colonial, qui continue
encore à jouer ce rôle et les autres se sont mués en
marchés urbains.
Les emplois et les principaux équipements se
distribuent en effet le long d'une longue corne depuis Ngaliema jusqu'à
Limete en passant par la Gombe. Cette situation fait que 75% des
déplacements dépassent les 5km, une distance coorespondant
à plus d'une heure de marche et 25% des déplacements
dépassent même les 20km.26
26 Etudiants de la faculté
d'Architecture la Cambre Horta et de l'ISAU, Mobilité à
Kinshasa,2013
49
50
II.3.2 Le manque de planification urbaine de la ville de
Kinshasa
La ville de Kinshasa rencontre actuellement beaucoup de
difficultés en termes de gestion et de planification urbaine avec toutes
les conséquences économiques et sociales que ce dysfonctionnement
engendre.
Au regard de cet état de lieu, nous allons faire une
rétrospective des différents documents de planification urbaine
établis après l'indépendance de notre pays tel
qu'examinés par certains auteurs27 :
- Il y a eu le plan régional de 1967
qui visait une meilleure structuration de la ville à travers une
occupation plus dense de l'aire urbanisée. Un arrêt de
l'urbanisation au pied des collines, et une extension ultérieure de la
ville vers les terrasses alluviales de l'Est sous forme des cités
satellites. Il n'a pas été respecté car 8 ans après
sa publication, il était devenu irréalisable à cause de
l'explosion démographique de Kinshasa qui a suivi l'indépendance
du pays. La surface qu'il fixait, 12000 hectares, était largement
dépassée et quelques années plus tard, en 1975 la ville
couvrait déjà 19 000 hectares. L'occupation anarchique des sites
collinaires de l'Ouest et du Sud rendit la situation difficile à
gérer qu'il semblait urgent de réviser ce plan dès 1975,
seulement 8 ans après.
- Il eut ensuite l'Atlas de la ville de 1975
et le schéma directeur d'aménagement urbain (SDAU) de 1976 qui
visait quant à lui la délimitation de la croissance spatiale,
portant la population de Kinshasa à 3 630 000 habitants en 1990. Il
affirme le report du processus d'élaboration vers l'Est mais n'a
été appliqué qu'en partie. Il n'a jamais été
sanctionné par un décret ou une ordonnance-loi, ce qui n'a pas
contraint beaucoup d'acteurs fonciers à le respecter, allant
jusqu'à créer
des conflits de compétence. C'est ainsi que par la
suite, on a commencé à sentir une inadéquation entre la
croissance rapide de la population et de l'espace occupé et le nombre
des bénéficiaires des services urbains (eau,
électricité, accès au transport,...).
- Il eut enfin le projet de
développement urbain (PDU) de 1985 qui avait pour objectifs : le
développement et entretien des infrastructures de voirie et de drainage,
l'amélioration des services urbains et des procédures
foncières ainsi que la production des terrains aménagés.
Dans ce cadre, de nombreuses études ont été menées,
mais qui sont
27 BEAU (1978), PAIN M.
(1984), MPURU M.B et MBULUKU N. (2006), NZUZI L. (2011), AFD (2012)
51
restées pour la plupart théoriques, donc peu de
réalisations quand bien même ces objectifs restent
d'actualité aujourd'hui.
Ce portrait de l'histoire de la planification de la ville de
Kinshasa nous amène à comprendre pourquoi la ville de Kinshasa
apparait comme une ville sans planification. Il subsiste depuis l'époque
coloniale une juxtaposition entre un centre administratif et commercial
bordé des quartiers résidentiels et une périphérie
où habite la majeure partie de la population sans équipements.
Chaque jour, une grande partie de la population rejoint la commune de la Gombe
pour diverses raisons.
II.3.3. Difficultés de mobilité
La voirie urbaine qui représente plus de 4 000 km de
voies de communication aménagées se trouve dans un état de
détérioration très avancée dû au manque
d'entretien, à l'insuffisance ou au mauvais état des
réseaux de drainage ainsi qu'à son vieillissement. Les quelques
voies dans un état moins dégradé sont surchargées
par un trafic qui s'y concentre et accélère leur
dégradation. La faible structuration des voies principales de la partie
sud de la ville fait converger la circulation vers le principal centre
administratif et des affaires au nord où les voies sont
déjà chargées, allongeant de ce fait la longueur et la
durée des déplacements.
Ces mauvaises conditions de circulation routière sont
pénalisantes tant pour l'économie de la ville que pour les
usagers.
En matière de transports urbains, une multitude de
petits opérateurs aux moyens vétustes ont envahi les rues de
manière relativement anarchique, porteurs de conséquences
dommageables au plan de l'environnement (pollution), de la
sécurité des personnes, de la durée et du coût des
déplacements.
Le secteur ferroviaire quant à lui, s'est fortement
dégradé et est le système de transport le moins
developpé à Kinshasa. Comme nous pouvons le lire dans
l'unité de lutte contre la pauvreté dans la province de Kinshasa
publiée par le PNUD, le secteur ferroviaire ne couvre que 92 Km, il
relie Kinshasa à Kasangulu (Bas-Congo) et la partie interurbaine allant
de Masina à Kinsuka en passant par la Gombe.
52
Les services de transport public à Kinshasa sont
assurés par:
· Les exploitants informels qui utilisent en
majorité des véhicules d'occasion importés, dans lesquels
le confort et la sécurité ne sont pas assurés. Ces
véhicules sont réaménagés de façon à
transporter le plus de passagers possible.
· Les exploitants formels dont City train et la
société des transports urbains du Congo (STUC) qui
répondent à peine à 20% du besoin en transport public, ce
qui nous laisse voir que ce sont les exploitants informels qui desservent le
plus la population. Il sied de signaler qu'une nouvelle société
de transport est actuellement opérationnelle (TRANSCO) et dispose de 250
bus.
· Le chemin de fer urbain de Kinshasa qui est une
composante de l'ONATRA et ne transporte qu'une frange de la population à
cause de la vétusté de son matériel roulant.
La reglementation du transport public se présente comme
suite:
· La commission nationale de prévention
routière (CNPR) est un organe du ministère de transports et voies
de communication créé dans le but de réglementer le
transport routier et de lutter contre les accidents de circulation
routière.
· Les tarifs et les itinéraires sont
définis par les exploitants selon la loi de l'offre et de la demande de
transport. Mais l'Etat par l'entremise du ministère de l'économie
et de l'hôtel de ville de Kinshasa interviennent pour fixer le tarif de
transport en fonction de la variation des paramètres économiques
(carburant e taux de change).
· Les bus exploités devraient être
assurés au près de la Société Nationale d'Assurance
(SONAS) et immatriculés par la Direction Générale des
Impôts (DGI). Mais en réalité, les exploitants informels ne
respectent pas la réglementation en vigueur.
De ce fait, dans »la mobilité à
Kinshasa», l'auteur nous montre que la mobilité est un des
défis essentiels de la gestion urbaine de la capitale. Outre la
topographie vallonnée de la frange sud de la ville, qui ne facilite pas
les déplacements routiers, les causes qui engendrent une mobilité
laborieuse à Kinshasa sont d'abord dues au caractère très
extensif de la capitale.
De surcroit, ces flux quotidiens de la population ne peuvent
s'appuyer sur aucun réseau de transports en commun de type tram, metro
ou bus en site propre. Cette situation profite au système de taxis
collectifs qui sillonnent
53
Kinshasa en tous sens et qui se croisent à un certain
nombre de noeuds de mobilité urbaine constituant en sorte autant de
gares routières aux heures de pointe.
Kinshasa présente ainsi deux principales
caractéristiques:
? Une mobilité de type pendulaire où les
habitants convergent le matin vers le centre pour effectuer le trajet inverse
en fin de journée.
? La seconde caractéristique est ce caractère
extensif de ces quartiers, qui rend ces migrations alternantes
extrêmement longues et cette situation s'aggrave par la faible
densité relative de la partie centrale qu'est la Gombe.
II.3.4 Les conditions socio-économiques de la
population Kinoise
La majeure partie de la population Kinoise vit dans des
conditions de vie précaires et les preuves à ce sujet sont
très éloquentes. Classée 163e nation des pays pauvres
très endettés, la RD Congo connait une situation de
pauvreté à l'échelle industrielle et la ville de Kinshasa
n'est pas épargnée.
La RD Congo a connu et continue à connaitre une
série de guerre et des crises politiques qui ont mis son économie
à terre.
41,6% de la population de Kinshasa vivent sous le seuil de la
pauvreté. Le chômage y est élevé et atteint 15% de
la population active28. Ces chiffres sont une source
d'inquiétude pour les conditions de vie des habitants de kinshasa. Or,
le respect des normes urbanistiques et la planification d'une ville passent par
une administration forte avec la volonté politique mais aussi avec des
moyens qui permettent de mener à bien cette politique.
Rappelons que tout ceci est fait pour l'intérêt
général et le bien être de la population. Mais lorsque
cette population n'arrive pas à satisfaire à ses besoins
primaires tel que c'est le cas pour la ville de Kinshasa, nous nous retrouvons
devant une situation où cette dernière essaie de se prendre en
charge de quelque manière que ce soit dans le but de répondre
à ses besoins.
De ce fait, on assiste au non respect des textes et
règles servant de base en matière d'urbanisme de la part de ceux
qui sont supposés les faire appliquer, préférant souvent
le pourboire à la place. Les espaces verts ne sont à pas
28 PNUD, Profil de Kinshasa, 2012
54
épargnés, soit ils sont spoliés et vendus
pour des intérêts égoïstes, soit servent d'espace pour
les marchés informels.
Une grande partie de la population se livre à des
activités informelles, les rues et les trottoirs sont envahies par le
commerce flottant et les buvettes rendant ainsi la circulation difficile. La
prise en compte du volet assainissement en terme de poubelles, de curage des
caniveaux, de gestion des dechets, de pollution de l'air est
baffouée,...et on se retrouve comme dans une jungle sans loi où
c'est le plus fort qui décide.
Conclusion partielle
Ce chapitre que nous venons de terminer, a traité en
premier lieu de la structure urbaine et du fonctionnement des réseaux de
transports. Il a par la suite passé en revue la croissance urbaine
rapide et incontrôlée de la ville de Kinshasa depuis les
années 1960 jusqu'à nos jours et les différens facteurs de
la polarisation du système de transport par l'hypercentre de Kinshasa.
Nous avons démontré que les véritables problèmes
tirent leur origine de la fonctionnalité de la commune de la Gombe, du
manque de planification urbaine, des difficultés de mobilité et
des conditions de vie socio-économiques, ce qui explique le
monocentrisme de la ville de Kinshasa.
55
CHAPITRE III: LE POIDS DES ACTIVITES COMMERCIALES ET
INDUSTRIELLES A L'HYPERCENTRE
Ce chapitre est celui qui va nous monter le poids que
présentent toutes les activités économiques et plus
particulièrement le marché central de Kinshasa connu sous
l'appellation de »Zando».
III.1. EVOLUTION DU COMMERCE DANS LA COMMUNE DE LA
GOMBE
Les activités de l'hyper centre ressortent d'une zone
portuaire implantée le long du fleuve Congo. Elle est dotée
d'usines, d'entrepôts et de plusieurs autres sociétés dont
les bureaux constituant les sièges sociaux qui se multiplient entre le
port (Beach Ngobila) et le boulevard du 30 juin. Parallèlement, on
observe au Sud les premières cités africaines, Barumbu, Kinshasa
et Lingwala.
Les activités commerciales dans la commune de la gombe
ne font que s'accroitre de facon vertigineuse chaque jour qui passe. Son
évolution est fonction de changement de regime politique et s'illustre
comme suite:
Les études menées par Marc Pain dans l'Atlas de
Kinshasa indiquent que jusqu'en 1973, les activités commerciales
longeaient l'avenue Rwakadingi et fonctionnaient correctement.
De 1973 à 1983, période du choc pétrolier
sur le plan international. Elle correspond en R.D.C avec la période
caractérisée par des mesures présidentielles de la
zaïrianisation. Vers 1976, la zaïrianisation connait l'échec
et le gouvernement procède à la rétrocession. Cependant,
au lieu de remettre les 100% des affaires aux propriétaires, 60% leurs
sont remis et 40% sont
donnés aux privés, la classe moyenne Congolaise,
avec toutes les consequences qui s'en suivent.
Pendant la décennie 80, s'observait le grand mouvement
de transformation des immeubles modestes au profit de maisons commerciales et
en même temps des immeubles en étage augmentaient leurs surfaces
commerciales et résidentielles (PAIN M., Atlas de Kinshasa 1997).
On distinguera ainsi une tendance de stratification en hauteur
où nous avons au rez-de-chaussée et à l'entresol des
magasins et des boutiques, aux étages inférieurs les bureaux et
aux étages supérieurs des logements.
En 1980, le pays assiste à la reprise en main des
activités économiques par les firmes étrangères
suite aux mesures de libéralisation. C'est ainsi qu'il y aura
56
beaucoup de libanais, pakistanais, indiens qui vont
succéder aux anciens commerçants européens. C'est à
cette époque que le marché central est saturé et nous
commencons à assister à l'extension du marche central. L'avenue
Lowa est envahie.
De 1983 à 1993 : libéralisation des
matières premières, il y a la privatisation des affaires. C'est
ainsi que vont paraitre tour à tour les asiatiques et ceux du
Moyen-Orient. Les ouest-africains sont dans le même mouvement que les
indo-pakistanais. Cette période correspond avec l'invasion de l'avenue
Kato par le commerce.
De 1993 à 2003 : turbulence de la démocratie et
l'entrée de l'A.F.D.L. qui va inaugurer l'invasion massive des seigneurs
de guerre. Les avenues Luvua et Lac-Moero sont envahies par le commerce
à cette époque.
L'occupation progressive des avenues par le commerce flottant
commence vers les années 1991 suite à la crise économique
qui déboucha à une série de pillages. De nos jours,
généralement, le commerce de gros et de détail ne font
qu'un, surtout pour le commerce alimentaire des produits importés. Ce
dernier se situe au Nord du boulevard du 30 juin et fait un appel à une
clientèle riche. Au Sud, le grand marché remplit totalement et
à meilleur prix cette fonction pour la majorité de la population
urbaine. Entre les deux zones géographiques on repère un commerce
en détail alimentaire et des activités de services (studio
photos, restaurants, bars, hôtels...) en forte augmentation.
III.2. LES CARACTERISTIQUES DU COMMERCE A L'HYPER
CENTRE
Pour aborder ce point, deux classifications ont retenu notre
attention. Il s'agit de la classification de l'économie nationale et
celle de KANENE Mpali Sitela. Nous partirons de l'analyse de ces deux
classifications, à l'issu de laquelle nous proposerons une
classification spécifique des commerces au sein de la Gombe.
III.2.1. La classification de l'économie nationale
congolaise
En RDC, le ministère de l'Economie Nationale
possède une nomenclature depuis 1970 sur les activités
commerciales. Cette nomenclature présente trois branches de commerce qui
sont: commerce d'import-export, commerce extérieur de gros et commerce
de détail. Ces branches de commerce regroupent quelques activités
commerciales codifiées.
Cette classification parait globalisante et s'avère
difficile à adapter aux réalités de l'hypercentre de
kinshasa car la polyvalence caractérisée des
57
établissements tend à briser la
spécialité des commerçants autant que les tendances
informelles dans l'exercice de la profession sont aussi notoires. Ainsi, cette
classification a du mal à s'appliquer rigoureusement dans le commerce de
détail.
III.2.2. La classification de KANENE M.S
Trois types de commerce ressortent de l'article de KANENE M.S
intitulé « L'espace commercial de Kinshasa », KANENE M.S., et
se distinguent selon l'origine, la structure et le mode de gestion. Ces types
de commerce sont les suivants : le commerce européen, le commerce
libano-pakistanais et le commerce congolais.
III.2.2.1. Le commerce européen
Avant 1960, le commerce du Congo avait été
dominé pendant longtemps par les grandes firmes internationales
disposant des boutiques rurales et des succursales urbaines. Cependant, depuis
l'indépendance, ces grandes sociétés ont abandonné
la traite classique pour se spécialiser dans le domaine de la
distribution, en pratiquant la vente en gros, en demi-gros et en
détail.
Le commerce européen est le mieux organisé car
il dispose de moyens financiers et techniques suffisants et adaptés au
contexte du commerce moderne. Ce type de commerce se développe et se
concentre surtout de part et d'autre du boulevard du 30 juin qui est la
principale artère traversant le centre-ville. Cette situation est le
fait de l'héritage de l'époque coloniale, presque toutes les
activités commerciales étaient alors concentrées
près du port et du boulevard du 30 juin.
Le commerce européen s'adresse en grande partie aux
expatriés et à une minorité des congolais bien nantis, car
il se spécialise dans la vente des articles et services dits de
qualité et affiche des prix qui sont hors portée des petits
salariés qui constituent pourtant la majorité des consommateurs
kinois. C'est ainsi que ce commerce reste inadapté au contexte de la vie
quotidienne de la plupart des congolais. Par ailleurs, il connait beaucoup de
mutations qui se manifestent par l'ouverture de galeries, la rénovation
d'immeubles et l'ouverture des supermarchés, de superettes, de
boucheries, de boulangeries et pâtisseries, etc. Ce type de commerce a
atteint des formes raffinées grâce aux soins particuliers
apportés aux vitrines, aux boutiques, très
spécialisés et à la qualité des produits.
58
III.2.2.2. Le commerce libano-pakistanais
Par cette appellation, on désigne un secteur commercial
très actif de la ville de Kinshasa et qui est animé, non
seulement par les libanais et les pakistanais, mais aussi par les
ressortissants d'autres pays du Moyen-Orient et de l'Asie.
Le commerce libano-pakistanais se caractérise par la
place prépondérante accordée à l'habillement et
à l'équipement de la maison. Après l'accession du pays
à la souveraineté, les commerçants grecs et portugais
furent sommés de quitter le pays pour des raisons politiques.
Parallèlement, les quelques sujets pakistanais et indiens
installés à Kinshasa vers 1955, profitèrent de l'occasion
pour faire venir leurs compatriotes. Ces derniers arrivèrent massivement
et ne tardèrent pas à ouvrir des magasins d'habillement, des
papeteries, des maisons de disques, des commerces d'appareils
électroménagers.
La structure du commerce sédentaire se modifie
notamment avec l'apparition des magasins spécialisés vendant un
seul type de produit et de l'apparition des pharmacies, mais jusqu'à la
fin de 1970, il y aura à peine dix pharmacies pour toute la ville de
Kinshasa. Par rapport au commerce de type européen, l'activité
libano-pakistanaise est assez bien adaptée aux besoins de la population
kinoise, car elle s'adresse aussi bien aux nantis qu'à la population
à très faible revenu.
Les commerçants libano-pakistanais pratiquent la
technique du marchandage ; ils donnent facilement à crédit aux
clients et s'efforcent de parler le lingala, une des quatre langues nationales
de la RDC. Ils sont habiles à sentir les besoins de la population et
aller à leur rencontre. Cette facilité d'intégration
permet à ces commerçants d'ouvrir leurs magasins dans les
quartiers populaires. Ce commerce se concentre de part et d'autre de l'avenue
du Commerce et aux alentours du marché central, donc dans le quartier de
commerce de masse.
III.2.2.3. Le commerce zaïrois (congolais)
Suite à l'expansion économique après la
deuxième guerre mondiale, le commerce connait un développement
accéléré. De nombreux commerçants congolais
ouvrirent des boutiques dans leurs cités. Ils y vendaient des produits
alimentaires et d'entretiens, le pétrole... acheté chez les grecs
et les portugais. Ces commerçants congolais faisaient le relais entre le
commerce de type moderne et de type traditionnel. Certaines entreprises les
utilisaient pour la
59
diffusion et la distribution de leurs produits ; on les
appelait dans ce cas les dépositaires.29A l'hyper centre,
nous rencontrons plus le commerce européen et indo-pakistanais. L'examen
de cette classification de KANENE M.S. (1990) et celle de MPURU M.B.(1998) et
leurs réadaptations par rapport aux réalités de notre site
d'étude, nous permet de dégager pour les commerces du
centre-ville un total de 48 séries correspondant à 8
catégories de commerces sédentaires tel que le montre le tableau
suivant :
Tableau n°8 : Hiérarchisation des
activités de commerce au centre-ville
Code
|
Catégories
|
Séries
|
Activités
|
1
|
Alimentation
|
1.
|
Alimentation,
|
|
|
2.
|
Epices,
|
|
|
3.
|
Bazar à prédominance des produits alimentaires,
|
|
|
4.
|
Dépôt pain.
|
|
2.
|
Entretien de la personne et de la
|
1.
|
Produits d'entretien,
|
|
maison
|
2.
|
Produits cosmétiques,
|
|
|
3.
|
Pharmacie,
|
|
|
4.
|
Bazar général, Boutique,
|
|
|
5.
|
Pressing,
|
|
|
6.
|
Vente cercueil,
|
|
|
|
7
|
Hôpital,
|
|
|
8
|
Dépôt pharmaceutique,
|
|
|
9
|
Jardin des fleurs.
|
3.
|
Equipement de la personne
|
1.
|
Habillement, chaussures, Lunettes ;
|
|
|
2.
|
Bazar à prédominance d'habillement.
|
|
4.
|
Equipement de la maison
|
1.
|
Ameublement, matériels électroniques, meubles ;
|
|
|
2.
|
Outillages et ustensiles ;
|
|
|
3.
|
Matériels de construction.
|
|
5.
|
Matériels de transport et
|
1.
|
Produits pétroliers,
|
|
combustibles
|
2
|
Pièces de rechange pour engins,
|
|
|
3.
|
Station service,
|
6.
|
Horebar
|
1.
|
Hôtel,
|
|
|
2.
|
Débit de boisson,
|
|
|
|
3
|
restaurant-bar,
|
|
|
4
|
dépôt boisson.
|
7.
|
Luxe-loisirs-culture
|
1.
|
Librairie-papeterie,
|
|
|
2.
|
Cinéma,
|
|
|
|
3
|
Salle de fêtes,
|
|
|
4
|
Night club,
|
|
|
5
|
Salle de jeux.
|
8.
|
Services
|
1.
|
Agence de voyages,
|
|
|
2.
|
Agence de phonies,
|
|
|
3.
|
Salon de coiffure,
|
|
|
4.
|
Services financiers, Banque,
|
|
|
5.
|
Ateliers de couture ;
|
|
|
6.
|
Chambre froide,
|
|
|
7.
|
Dépôts des produits agricoles et divers,
|
|
|
8.
|
Artisanat,
|
|
|
9.
|
Moulins,
|
|
|
10.
|
Appareils cellulaires, Studio photo,
|
|
|
11.
|
Accessoires,
|
|
|
12.
|
Services divers,
|
|
|
|
13
|
Gardiennage,
|
|
|
14
|
Traitement des ordures,
|
|
|
15
|
Salon de beauté,
|
|
|
16
|
Vente articles divers,
|
|
|
17
|
Garage,
|
|
|
18
|
Bureautique.
|
Source : Lundula L.(2012)
29 KANENE Mpali Sitela, 1992, op-cit.
Il ressort de ce tableau de hiérarchisation des
commerces sédentaires au centre-ville de Kinshasa, que la dominance est
la catégorie 8 appelée services. Cette catégorie regroupe
18 types d'activités.
Ces activités sont pour la plupart des activités
de luxe ne pouvant être trouvées en majorité que dans le
centre-ville. Il n'est pas exclu de trouver ça et là à
travers la ville de Kinshasa ces types d'activités, mais à faible
proportion. Elle est suivie par la catégorie 2 appelée entretien
de la personne et de la maison qui regroupe 9 types d'activités. Quand
on observe dans la ville l'existence des activités pratiquées par
les commerçants, on remarque une forte proportion des boutiques
d'habillement, des produits cosmétiques, des plus en plus des
quincailleries, etc. Cela voudrait tout simplement dire que
les Kinois s'occupent d'un peu plus d'entretien de leur corps
et ils commencent à beaucoup construire. Bref, les services,
l'entretien de la personne et de la maison attirent plus la population Kinoise
au centre-ville que d'autres activités de commerces sédentaires
nous semble-t-il. Par ailleurs, à coté de cet important commerce
européen, nous avons le commerce africain.
Tableau n°9: Evolution des activités de
commerce au centre ville de Janvier à Mai 2013
Mai
Avril
Mars
Janvier
Février
Total
1
|
Service
|
12
|
3
|
25
|
34
|
32
|
106
|
2
|
Entretien de la
personne et de la maison
|
20
|
5
|
22
|
28
|
22
|
97
|
3
|
Equipements de la
maison
|
14
|
3
|
14
|
25
|
12
|
68
|
10
|
Equipements de la
personne
|
13
|
3
|
8
|
26
|
7
|
57
|
5
|
Horebar
|
4
|
1
|
3
|
7
|
5
|
20
|
6
|
Alimentation
|
1
|
-
|
8
|
5
|
2
|
16
|
7
|
Matériels de
transport et
combustibles
|
-
|
-
|
7
|
5
|
4
|
16
|
8
|
Luxe-Loisir-Culture
|
2
|
-
|
3
|
4
|
5
|
14
|
Total
|
66
|
15
|
90
|
134
|
89
|
394
|
Pourcentage
|
16,8%
|
3,8%
|
22,8%
|
34,1%
|
22,5%
|
100%
|
Poucent
26,9%
24,6%
17,3%
14,5%
5,1%
4%
4%
3,6%
100%
60
Source: Maison communale Gombe, service PMEA,
2013
61
Ce tableau nous illustre l'évolution des
activités économiques et de commerce dans la commune de la Gombe.
Pour chaque mois, nous avons selon la catégorie, le nombre des nouvelles
activités enregistrées. La catégorie »Service»
est celle qui intéresse le plus les investisseurs car du mois de Janvier
au mois de Mai, elle a enregistré 26,9% des nouvelles activités
sur l'ensemble et la catégorie »Luxe-Loisir-Culture», connait
le faible pourcentage avec 3,6% seulement.
C'est pour dire qu'en dépit de la forte
centralité, la commune de la Gombe continue à être
dôté de plus en plus d'équipements et connait un
accroissement des activités pendant que beaucoup d'autres communes
continuent à rester des cités-dortoirs.
III.3. LE POIDS DU MARCHE CENTRAL A L'HYPER CENTRE
III.3.1. Historique30
Le marché central de Kinshasa, communément
appelé »Zando» fut créé dans les années
trente par le colonisateur belge. A sa création, il se situait aux
croisement des avenues Tombalbaye et Mpolo Maurice, en face de l'immeuble
abritant l'hôtel de ville de Kinshasa précisément le
magasin African luxe actuel.
Le feu président Mobutu, en 1968, posa la
1ère pierre pour la construction du marché en
matériaux durables à la place où il se trouve actuellement
par les entreprises Collestins et Safricas. Au cours des travaux de
construction du nouveau marché central de Kinshasa, ses installations
commerciales et ses activités ont été
déplacées du centre-ville vers le pont Kasa-Vubu.
En 1970, les infrastructures composées de dix pavillons
construits à ciel fermé, quatre pavillons paillotes, deux blocs
sanitaires et deux bâtiments administratifs furent inaugurées et
occupées en tenant compte de sa capacité réelle d'accueil
de 3500 vendeurs conformément aux prescrits de l'Ordonnance loi
n°001 du 1er Mai 1970. Mais avec le temps et suite à la
tournure des événements avec l'exode rural, le chômage,
etc. le cap de 20.000 vendeurs a été depuis, atteint et pose dans
ce grand marché de sérieux problèmes d'occupation, de
consommation, de fonctionnement et de gestion spatiale.
30 Administration du marché central
62
III.3.2. Situation géographique
Selon NSIMBA (2010), le marché central de Kinshasa
occupe une superficie de 90.000m2 ou 9ha. en plein centre-ville et
partage ses limites avec des communes ci-après :
- Au nord par l'avenue du commerce avec la Gombe ;
- Au sud par l'avenue Lowa avec la commune de Kinshasa ;
- A l'Est par l'avenue Luambo-Makiadi avec la commune de
Barumbu ; - A l'Ouest par l'avenue Kasa-vubu avec la commune de Kinshasa.
III.3.3. Organisation et fonctionnement III.3.3.1.
Organisation
Conformément à l'arrêté n°
SC/0027/BGV/CO/Ju/NB/2006 du 28 juin 2006 portant organisation et
fonctionnement du marché central qui confie la gestion à
l'entreprise Safricom S.P.R.L. suivant les termes de la convention, la
structure ancienne reste en place mais les animateurs sont proposés et
gérés par l'entreprise Safricom en tenant compte des besoins
adéquats en personnels pour la maximisation des recettes.
Selon l'arrêté ci-haut cité, le
marché central comprend trois grands organes à savoir :
1) Comité de gestion
Le comité de gestion comprend : - un administrateur
gérant ;
- un administrateur-adjoint chargé de l'administration et
finances ;
- un administrateur-adjoint chargé des questions
techniques.
C'est l'organe qui assure la gestion quotidienne du
marché. ces animateurs sont nommés et le cas
échéants relevés de leurs fonctions par le gouverneur de
la ville sur proposition de la société Safricom.
2) Cellule financière
Est composé de :
- Un inspecteur comptable nommé par le gouvernement
- Un mandateur de budget - Un ordonnateur
délégué
Les deux dernières catégories sont
commissionnées par le directeur urbain.
63
3) Cellules techniques et services spécialisés
Ils sont les prolongements des services publics de l'Etat au
sein du marché. Ils exécutent sous la supervision du
comité de gestion, leurs missions traditionnelles
présentées par la loi et règlements ou toute autre mission
confiées par l'autorité urbaine ou par l'administrateur
gérant.
Elles opèrent au marché avec un personnel dont
l'effectif est strictement limité aux besoins. Il s'agit des cellules
techniques et des services spécialisés ci-après :
- l'économie nationale : ministère de l'Economie
Nationale;
- l'IPMEA : Ministère de l'industrie, petites et moyennes
entreprises et
artisanat ;
- les finances : Ministère du budget ;
- l'agriculture et service vétérinaire :
Ministère Agriculture et Elevage ;
- l'environnement : Ministère de l'environnement et
conservation de la
nature ;
- l'hygiène et santé : Ministère de la
Santé Publique
- Police nationale : Ministère Intérieur
- l'A.N.R : Agence Nationale de Renseignements, Président
de la
République.
III.3.3.2. Fonctionnement
III.3.3.2.1. Catégorisation selon l'intensité
des ventes
Selon l'intensité des ventes, trois catégories
des marchés s'organisent au courant d'une journée :
? Le marché matinal: qui va de 06h00' à environ
8h00, il concerne notamment la vente en demi-gros de chikwange, du poisson
salé local... ces ventes sont appelées « ventes des
manoeuvres ». Sur les tables du marché et dans les restaurants
autour, il ya la vente du café chaud et du pain.
? Le marché proprement dit : commence officiellement
à 8h30' et se clôture à 16h30'.
? Le marché de secours (Wenze ya Bitula). il s'organise
après les fermetures officielles du marché. Les ventes se font
autour des étals et concernent en premier lieu les produits
périssables. L'organisation que visent les commerçants est la
récupération de leur fonds de roulement. Raison pour laquelle les
prix y sont généralement bas.
64
III.3.3.2.2. Description du marché
Le marché central comprend dans sa configuration les
infrastructures suivantes :
- les pavillons ;
- les magasins ;
- les allées ;
- réseaux d'assainissement ;
- les voiries ;
- les réseaux d'adduction d'eau et
d'électricité ;
- les verdures
A. Les pavillons
Le marché central compte au total 25 pavillons
répartis en catégories :
- Pavillons à ciel couvert
- Pavillons à ciel ouvert
- Pavillons à paillotte
- Pavillon à latrine
A.1. Pavillons à ciel couvert
C'est l'ensemble des pavillons dominateurs du marché
central de Kinshasa. De part sa taille, son aspect architectural avec une
couverture en dalle de béton armé qui protège les usagers
contre les intempéries et de part sa superficie qui est
évaluée à 20.830 m2 soit 2ha 8a 30ca.
A.2. Pavillons à ciel ouvert
Sont constitués de tous les espaces où se
tiennent des activités commerciales en dehors des pavillons à
ciel couvert. Ils ont une superficie de 21.196 m2 soit 2ha 11ca. Ils
se retrouvent éparpillés à travers l'ensemble de l'espace
libre du marché central de Kinshasa. Le marché central compte 10
pavillons à ciel ouvert dont leur identification se fait par une
appellation populaire telle que :
i' Pavillon milangi ;
i' Pavillon bolingi ;
i' Pavillon contour ;
i' Pavillon pourtour ;
i' Pavillon koweït
i' Pavillon Rwakadingi ;
i' Pavillon bitula ;
i' Pavillon liyoto ;
i' Pavillon essence.
65
Ils constituent des lieux d'exécution
d'activités importantes. Les différents articles qu'ils
disposent, sont exposés sur les tables, sur les étals et à
même le sol. Leurs fréquentations sont d'une importance
grandissante suite aux produits qu'ils livrent à la consommation du
public.
A.3. Pavillons à paillote
Comme son nom l'indique, le pavillon à paillote, au
regard de l'histoire était réservé au repos des usagers,
clients, vendeurs et les chauffeurs attendant leurs patrons venus faire leurs
achats.
Actuellement les pavillons à paillote sont
occupés par des vendeurs qui y exercent plusieurs activités faute
d'endroits propice à l'exercice d'activités
économiques.
Ils se situent aux alentours des pavillons à ciel
couvert et forment une sorte de ceinture. Ils sont couverts en dalle de
bêton armé qui protège notamment les usagers contre les
intempéries. Ils ont une superficie de 5900m2 soit 59 ares.
Les pavillons à paillote, dans le marché central, sont au nombre
de quatre, identifiables par numéro police.
A.4. Pavillon à latrine
Autrement appelé « bloc sanitaire » il sert
de latrines publiques au marché central et il a une superficie de
2.100m2. Ces latrines sont totalement séparées; 10
pour les hommes et 13 pour les femmes.
L'état d'insalubrité
généralisée et croissante de ces latrines est à
l'origine de la prolifération des vecteurs pathogènes de tous
genres et est lié à la fois au nombre de latrines
inférieur au nombre d'usagers selon les normes sanitaires et au manque
de leur entretien : ce qui ne répond pas aux normes d'hygiène.
B. Les magasins
On trouve au marché central des divers magasins
comportant de nombreux rayons spécialisés. Ils occupent
3997m2. Ce dernier compte au total 550 magasins de
catégorisations distinctes :
- Magasin de vente de produits divers ;
- Magasin de vente d'habillements ;
- Magasin de vente des produits cosmétiques ;
- Magasin de vente des produits en matières plastiques
;
- Magasin de vente des produits alimentaires ;
- Magasin de vente des tissus ;
66
- Magasin de vente des appareils électroménagers ;
- Magasin de vente des objets de quincaillerie.
C. Les Etals
Les étals du marché central sont en bêton
armé pour ceux qui se trouvent dans des pavillons à ciel couvert
et à paillote. Ceux qui sont localisés dans les pavillons
à ciel ouvert sont généralement en bois. Ils sont
comptés au nombre de #177; 20.000.
D. Les allées
Ce sont des voies intermédiaires permettant aux
usagers d'accéder aux différents endroits du marché qu'ils
soient à l'intérieur ou à l'extérieur des divers
pavillons. Elles sont généralement une emprise entre 4 et 7 m
dans les pavillons à ciel couvert et à paillote, et une emprise
de 1 m dans le pavillon à ciel ouvert.
E. Les réseaux d'assainissement
Ils sont de deux types :les réseaux à ciel ouvert
et les réseaux à ciel fermé.
- les réseaux à ciel ouvert sont
localisés le long des grandes avenues dont Rwakadingi, Luambo Makiadi et
Kasa-Vubu.
- les réseaux à ciel fermé
(égouts) se trouvent beaucoup plus dans le sous-pavement de l'enceinte
du marché. ils ont pour utilité : la récolte des eaux
usées et pluviales provenant des toits des pavillons et permettant leur
évacuation.
F. Les voiries
Le marché central de Kinshasa dispose de deux types de
voiries : voirie secondaire et voirie tertiaire.
- voirie secondaire : est la voirie qui permet la circulation
des véhicules ressortant des voies primaires comme Kasa-Vubu et Luambo
Makiadi. c'est par elle que passe la livraison des marchandises. Sa
configuration de ceinture fait placer le marché au centre. Elles
comportent des parkings et elles ont une emprise de 30 m. Cette emprise est
aujourd'hui menacée par le commerce flottant et les parkings quasi
inexistants.
- voirie tertiaire : est la voirie qui permet la desserte des
usagers vers les points de vente.
G.
67
Les réseaux d'adduction d'eau et
d'électricité
Ils sont visibles dans les pavillons 6 et 7. Il s'avère
que l'adduction d'eau est insuffisante et ne permet pas de satisfaire toute la
population marchande.
La desserte en électricité est bien
présente dans tout le marché et tous les pavillons en
dépit de l'état déplorable des câbles
électriques.
H. La verdure
Elle connait une forte dégradation et celle qui reste
est en particulier une végétation d'arbustes car les espaces
réservés aux verdures sont occupés abusivement par les
vendeurs et par des installations non programmées telles : la police,
les bars, les restaurant, les kiosques, les étals, etc....
III.3.4 Influence du marché central de Kinshasa
sur l'agglomération Kinoise
Selon l'administrateur gérant du marché central
de Kinshasa, le marché central a une influence locale, nationale et
internationale.
Sur le plan local, le marché central de Kinshasa est le
premier point du centre des affaires attirant chaque jour ouvrable presque la
moitié des populations et des véhicules venant des
différentes communes périphériques de la ville de
Kinshasa. Le marché central attire un nombre impressionnant à
cause de la disponibilité des marchandises en gros, et surtout à
cause du prix abordable. Ces deux qualités favorisent un environnement
commercial de qualité. Ces informations corroborent avec les
données des enquêtes réalisées à la
périphérie du centre des affaires.
Tableau 10: Fréquence de motifs des
déplacements vers le Centre des affaires
Motif de déplacement
|
Fréquences
|
%
|
Travail
|
264
|
28
|
Marché (achats)
|
400
|
42,5
|
Etude
|
171
|
18,2
|
Autres
|
106
|
11,3
|
Total
|
941
|
100
|
Source : Etude d'amélioration de la
mobilité à Kinshasa, rapport CTB (aout 2011)
68
Le tableau ci-dessus nous démontre que le marché
(achats) est le motif des déplacements de presque la moitié des
personnes concernées par l'enquête, soit 42,5%. Ce facteur
explique le poids que présentent le commerce sédentaire et le
marché central dans l'organisation et le fonctionnement du centre des
affaires.
Sur le plan national, les vendeurs et acheteurs du
marché central ne sont toujours pas tous originaires de la ville de
Kinshasa, ils viennent parfois des villes, cités, ou des provinces
voisines notamment des villes et provinces du Bas-Congo, Bandundu, Equateur et
Province orientale bien que l'influence de ce marché couvre l'espace
national.
Enfin, le marché central de Kinshasa attire aussi des
investisseurs étrangers. C'est le cas par exemple des Indo-pakistanais,
des sénégalais, des maliens, des Nigérians et autres qui
sont dans la vente des produits cosmétiques, produits pharmaceutiques,
l'équipement de la pesonne et de la maison,...
Son influence couvre même l'espace régional et se
justifie par le fait qu'au départ du marché central de Kinshasa,
certains produits achetés traversent les frontières du pays pour
le Congo-Brazza et l'Angola.
Le marché central devient par conséquent, un
point structurant de la commune de la Gombe avec comme conséquences
néfastes l'encombrement, l'insalubrité,
l'insécurité, voir la défiguration de l'hyper centre.
En effet, il fut au départ conçu pour abriter
5.000 vendeurs mais aujourd'hui il ya près de 50.000 vendeurs.
D'où, il est utile de penser comment réduire cette
centralité.
Conclusion partielle
Dans ce chapitre, nous avons parlé de
l'évolution des activités commerciales dans la commune de la
Gombe, les caractéristiques du commerce à l'hyper centre avec
leur classification. Nous avons fini par démontrer le poids du
marché central dans son fonctionnement à l'hyper centre où
de part son organisation et son fonctionnement, nous avons ressenti son
importance à côté du commerce moderne. Nous avons aussi
compris que chaque jour qui passe, la centralité urbaine de la ville de
kinshasa ne fait que s'accroître car les activités attractives
continuent à naître que dans ce pôle pendant qu'ailleurs
règne la spontanéité dans la gestion de l'espace
urbain.
Photo 05: Confusion entre usagers de la route sur
l'avenue du marché.
Photo 06: Importance de la piétonisation sur
l'avenue du commerce.
69
Cette situation draîne des foules dans cette partie de
notre zone d'étude et explique la forte piétonisation des avenues
du commerce, marais, du marché et de l'école (Photos 5 et 6).
70
CHAPITRE IV. LES STRATEGIES DE REDUCTION DE LA
FORTE CENTRALITE URBAINE DE KINSHASA
Après avoir démontré et analysé ce
qui se présente actuellement comme problèmes en matière
d'aménagement et de transport à l'hypercentre, ce chapitre va se
consacrer à donner des pistes de solution pour y remédier et
à proposer un aménagement qui rencontrera toutes les
préoccupations évoquées ci-haut.
IV.1. PISTES DE SOLUTION
IV.1.1. Sur le plan de l'hypercentralisation de la ville de
Kinshasa
Au regard de ce qui a été évoqué
au sujet de la monoplarisation de la ville de kinshasa, nous suggérons
la création des véritables pôles de développement
économique, la révitalisation de la zone industrielle de KINGABUA
et encourageons la création des zones d'attractivité commerciale
afin de décongestionner le centre des affaires et de faire de Kinshasa
une ville polycentrique.
Ainsi, sur base d'une planification urbaine cohérente
et effisciente:
? On encourage la création de la zone économique
spéciale à la périphérie Est de la ville dans la
zone de MALUKU car déjà à partir de MPASA, toute la
population se trouvant dans ce coin de la ville fait des longues distances
à pied pour atteindre d'abord la grande route et se dirige ensuite au
centre des affaires soit pour le travail, soit pour les achats, et ceci dans
des conditions pénibles.
? On souhaite la mise en application de toutes ces
opérations immobilières d'envergure encore en cours ou en
étude dont la cité du fleuve, la cité Kabila, la gare
centrale, la foire internationale de Kinshasa,...
? Etant donné le poids du marché central, il
faudrait renforcer l'aménagement et l'équipement des
marchés communaux en biens et services là où il y en a et
la création des marchés pour les communes qui n'en ont pas avec
une capacité d'accueil significative selon le cas.
? En même temps, vu la position stratégique du
marché central, en lieu et place de ce marché traditionnel, nous
proposons l'édification d'un centre commercial à niveaux avec un
parc de stationnement au rez-de-chaussée.
·
71
Quant au marché de la liberté de MASINA, on
suggère le renforcement de son aménagement et l'augmentation de
sa capacité d'accueil en ajoutant à l'espace vide se trouvant
derrière, des équipements commerciaux et quelques
équipements contenant certaines directions de l'Administration centrale
et/ou provinciale. Cette mesure permettra de freiner une partie des populations
venant de l'Est et voulant aller effectuer un besoin similaire au Centre des
affaires de Kinshasa.
· Il faudrait aussi promouvoir des centres secondaires
quasi inexistants : à cet effet, il importe d'organiser les centres
secondaires informels qu'on trouve ça et là dans la ville de
Kinshasa exprimant des besoins réels de la population et renforcer les
centres secondaires formels ayant atteint leurs limites.
· On remarque aussi que pendant des périodes de
l'année, les populations se rendent en visite ou en tourisme vers
certains points de la ville. Il importe donc, de créer des
activités stables et non périodiques à ces endroits pour
permettre un freinage et une convergence d'une partie de la population de la
ville. Il s'agit notamment des espaces comme la Fikin où il importe de
créer une zone commerciale au regard de sa position de centre ; à
Kinkole où l'aménagement d'un complexe touristique aurait de la
place avec des points commerciaux et des services, un marché moderne, un
port fluvial, un site de divertissement et loisir,...
IV.1.2. Sur le plan du transport urbain de la ville de
Kinshasa
Pour résoudre le problème de mobilité,
nous devrons prendre en considération qatre composantes :
· Les infrastructures
· Les équipements
· La réglementation et
· La régulation de l'activité
72
1. Les infrastructures
Il s'avère necessaire de réhabiliter les routes
mais aussi et surtout la voie ferrée car limiter la congestion en
accroissant simplement la capacité routière entraine une
interaction entre les différents modes de transport (en particulier
entre l'automobile et les transports en commun) et entre les fonctions ( en
particulier entre l'aménagement du territoire, la fourniture de
l'infrastructure, la gestion de la circulation, la planification et
l'exploitation des transports en commun)31. Nous insistons sur la
complémentarité entre chemin de fer urbain et les autobus qui
pourront permettre en même temps de réduire le déficit de
transport et le désengorgement des grandes artères
routières.
L'aménagement de la gare centrale, des gares
routières, des aires de stationnement, des mails piétons et
trottoirs pour les piétons tels que indiqué sur notre proposition
d'aménagement permettra une cohésion harmonieuse entre les
différents modes de transport.
2. Les équipements
Dans le but de décongestionner l'hypercentre, on devra
penser à l'acquisition des engins destinés aux travaux de
réhabilitation des routes et surtout de dépannage. Pour palier
à l'insuffisance de l'offre par rapport à la demande,
acquérir des autobus de grande capacité d'accueil constituera un
atout.
3. La réglementation
A ce stade, l'organisation de certaines voies en sens unique,
l'implantation des feux de signalisation aux points de conflit qui connaissent
une affluence des véhicules permettront d'éviter les
embouteages.
Il faudrait aussi intégrer des sites propres pour les
transports en commun sur certains grands artères de la ville de Kinshasa
comme sur le boulevard Lumumba, le boulevard Triomphal, le boulevard du 30
Juin, la Route de Matadi, l'avenue de la liberté (ex 24 Novembre) et
l'avenue Bypass. Ceci afin d'amener la population à préferer le
transport en commun à la place du transport privé.
On pense organiser le transport de façon à ce
qu'on ait des transports intercommunaux et transcommunaux. Il faudrait aussi
que la loi soit opposable à tout le monde car avec une administration
faible, on ne se retrouverait que dans une jungle.
31 Etudiants de la faculté
d'Architecture la Cambre Horta et de l'ISAU, Mobilité à
Kinshasa
73
4. La régulation
Il faudrait organiser la profession des transporteurs et les
services de transport tout en sachant que la demande de transport est
contrainte par l'offre. Le temps de livraison des marchandises apportées
par les gros camions qui participent aussi à la congestion de
l'hypercentre devrait être regulé. La nuit ou tôt le matin
seraient les moments propices pour cette activité.
En intégrant ces quatre thématiques dans la
question de la mobilité à l'hypercentre, nous pensons
améliorer de façon significative la circulation des personnes et
de leurs biens.
IV.1.3. Sur le plan de conditions de vie de la population
Kinoise
Certes, la population a besoin d'être instruite en
matière d'usage d'espace public, de respect des normes et règles
d'urbanisme, du droit à la ville mais en même temps, elle se
considère comme abandonnée à son triste sort par l'Etat.
Son recours aux activités informelles, ne se souciant aucunement du
respect des normes, lui permet d'alléger tant soit peu la misère
qu'elle traverse.
C'est ainsi que nous suggérons l'encadrement de ces
activités informelles parce qu'au fond, elles sont l'expression d'un
besoin non satisfait. Nous savons aussi que l'amélioration des
conditions socio-économiques passe par la création d'emplois
stables et bien rémunérés, mais sans oublier
l'éducation civique qui s'avère être d'une importance
capitale dans la ville de Kinshasa. La création de la zone
économique pourrait attirer les investisseurs et par ricochet
créer des emplois pour cette population démunie.
74
IV.2. PROPOSITIONS D'AMENAGEMENT DE L'HYPER CENTRE
Etant donné la situation actuelle de notre zone
d'investigation, il importe d'aménager le mail piéton dans la
partie à forte piétonisation de l'hyper centre.
Ainsi, ce mail piéton comprendra à court terme,
l'avenue du commerce à partir de son intersection avec l'avenue Marais
à l'Ouest et à son intersection avec l'avenue Luambo Makiadi
à l'Est. Il prendra aussi les mêmes intersections pour l'avenue
Van Eetvelde et enfin les avenues du marché et de l'école
jusqu'à leurs intersections avec l'avenue du commerce.
Pour ce faire, les passages des moyens de transport
motorisés sur l'avenue du commerce seront détournés
à cet endroit sur l'avenue Rwakadingi et l'avenue Luambo Makiadi pour
prendre l'avenue Kasa-vubu et ressortir.
A la place de l'actuel marché central, un parc de
stationnement sera aménagé, accompagné d'une zone
réservée à l'édification d'un centre commercial
moderne et des services.
Pour palier au manque d'aires de stationnement, on
aménagera quatre types de parkings, à savoir: le parking
temporel, le parking diurne, le parking nocturne et le parking mixte regroupant
les fonctions des trois premiers.
On aura donc deux parkings temporels dont l'un sera dans
l'enceinte du jardin zoologique et l'autre à côté du
rond-point Kin-massière; deux parkings diurnes, l'un au carrefour se
trouvant derrière l'hôtel de ville et l'autre dans l'enceinte de
l'ONATRA et enfin un autre parking mixte devant les galeries
présidentielles.
75
76
77
78
79
80
Conclusion partielle
Nous avons proposé les pistes de solutions aux
problèmes que nous avons considéré majeurs à
l'hypercentre mais qui s'étalent pratiquement à toute la ville. A
la lumière de ce qui precède, ces problèmes constituent un
frein à une bonnne gestion urbaine et nos pistes de solution
permettraient d'avoir une ville polycentrique et rencontreraient la
planification urbaine en luttant contre les inégalités communales
en terme d'infrastructures de base et des équipements
socio-communautaires.
81
CONCLUSION GENERALE
Il nous serait utopique de penser avoir épuisé
tout d'un coup la problématique de la polarisation du transport par
l'hypercentre. Néanmoins, nous sommes rassurés de la contribution
que nous apportons à ce sujet.
Rappel des objectifs
Dans ce travail, il a été question d'analyser
les causes et les conséquences des mouvements pendulaires que connait la
majeure partie de la population kinoise chaque jour en fréquentant le
centre des affaires afin de trouver des solutions qui nous permettront
d'améliorer la mobilité à l'hyper centre et aussi des
stratégies qui nous conduiront à la réduction de la forte
centralité.
Discussions des résultats
Nous nous sommes rendus compte que dans cette partie de la
ville sont concentrées plus de 70% des activités
socio-économiques et le marché central est la destination
d'environ la moitié de la population qui converge vers l'hypercentre.
A sa genèse, le port fluvial fut le premier à
avoir joué un rôle économique important dans le site depuis
l'époque coloniale et cela grâce aux activités de son
réseau fluvial exceptionnel du bassin intérieur du Pays. Il
constitue ainsi le pont entre l'extérieur et l'intérieur du pays
parce qu'à Kinshasa, le fleuve impose une rupture de charge. Ceci
nécessita la création du chemin de fer Matadi-Kinshasa pour
l'évacuation des produits d'importation. Dès lors, les
sièges de différentes sociétés coloniales
s'implantèrent entre les deux têtes de la Gare fluviale et
ferroviaire.
Certes, il n'y a pas de ville sans centre-ville et notre
objecftif n'a pas été de nier cette réalité.
Cependant, notre vision est d'inciter une ville de kinshasa polycentrique avec
un hypercentre rayonnant.
La ville de Kinshasa a connu un aménagement
ségregationiste à sa création et cette tendance a
continué à dicter ceux qui en ont la charge jusqu'à nos
jours. D'où, la première lutte devra se pencher sur la politique
d'aménagement du territoire à l'échelle nationale et sur
la planification urbaine au niveau de la ville. Ceci afin de réduire les
inégalités et insuffisances observées en terme
d'équipements et activités socio-économiques qui sont
à la base de l'exode rural et de la congestion de l'hypercentre.
82
L'étalement du marché central ne fait
qu'enlaidir et accroître un climat d'insécurité dans cette
zone et ceci ne lui est pas bénéfique aussi bien sur le plan
urbanistique que sur le plan social.
De ce fait, nous rattachant à la vision d'une
modernité réelle prônée par le gouvernement et dans
le but de permettre à cette zone d'avoir un caractère touristique
de renom et de garder sa valeur de miroir de la RD Congo, nous ont conduits
à suggérer certaines mesures pour y arriver.
La délocalisation, l'extension de certaines
activités notamment le marché central, la mise en place d'une
politique de stationnement et d'un aménagement intégrant la
mobilité paraissent comme solutions pouvant décongestionner
l'hypercentre d'une part et atténuer la forte centralité de la
Gombe sur toute l'agglomération Kinoise par la création des
véritables pôles attractifs sur les zones
périphériques et des centres secondaires volontaristes d'autre
part.
Ceci nous amène à dire que la ville de Kinshasa
est à repenser, à réinventer et à
réaménager de manière responsable et conviviale.
Gouvernants et gouvernés, tous, nous devons être les artisans de
ce labeur gigantesque. Cette tâche demande une prise de
responsabilité à chaque échelon pour y arriver.
Dans cette même visée, nous proposons une
mixité dans l'aménagement urbain qui devra être durable en
assurant un équilibre sur l'espace kinois entre les activités
socio-économiques pratiquées et les espaces habités dans
les périphéries de la ville de Kinshasa.
Ces mesures nous permettrons d'avoir une ville fluide,
polycentrique et à circulation multidirectionnelle
équilibrée.
Pour clore, nous estimons qu'il est impérieux
d'intégrer la mobilité dans l'aménagement urbain en
considérant tous les usagers et prônons une bonne organisation et
un bon fonctionnement du système de transport à Kinshasa. Seule
la voie routière ne suffira pas à contenir de façon
efficace tous les besoins en déplacement de la population.
Ceci suppose qu'on devrait envisager et encourager l'usage des
tramways, trains urbains et créer des sites propres pour le transport en
commun. Ce travail est un son de cloche à l'égard des gouvernants
que nous invitons à faire de ces préoccupations une
priorité pour que la ville de Kinshasa passe d'une ville monopolaire
à une ville polycentrique.
83
BIBLIOGRAPHIE
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évaluation, et recommandation d'aménagement des principales
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II. ARTICLES
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l'histoire de Kinshasa, in Zaïre Afrique, n°208, CEPAS,
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- MPURU MB et MWADI S., Traversée de la route et
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III. MEMOIRES
- FUTA K. (2008), Organisation et structuration des
marchés et leurs espaces alentours à Kinshasa : états des
lieux et propositions d'aménagement, mémoire de licence en
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- KAPITA P. (2012), localisation, organisation et
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en commun à forte capacité dans les grandes villes africaines et
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- LEON M. (2013), Le Centre des affaires de Kinshasa :
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- MPURU MB (1992), La congestion de la circulation
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85
- NSIMBA MUTANGILA(2010), Problématique de gestion
spatiale du marché central de Kinshasa, TFC, Urbanisme, IBTP, 68
Pages.
IV. REVUES ET RAPPORTS
- A.E.C, STARTEC et TRANSURB, (2012), Etude du plan de
mobilité de Kinshasa, Rapport final.
- Agence Française de développement, Termes de
référence du projet de schéma d'orientation
stratégique de l'agglomération kinoise et plan particulier
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- Les Annales de l'IBTP, n°7 Octobre 2008, Kinshasa
- Manière de voir le monde in L'urbanisation du
monde, Décembre 2010-Janvier 2011
V. NOTES DE COURS
- KANENE E. (2012), Notes de cours d'urbanisme, L1,
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- KANENE C. (2012), Notes des cours d'Aires de
centralité, L1, Urbanisme, ISAU - KANENE C. (2013), Notes des
cours de Projet de développement urbain, L2, Urbanisme, ISAU
- MUKENDJI M. (2009), Notes des cours d'Initiation à
la recherche scientifique, G2, Urbanisme, ISAU
- MWANZA WA MWANZA (2012), Notes des cours de Transports
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VI. SITES WEB
-
www.wikipedia.com
-
www.google.com
-
www.onu-habitat.org
- www.7sur7.cd
-
www.digitalcongo.net
-
www.memoireonline.com
86
ANNEXE
87
Tableau de la répartition de la population
étrangère par nationalité en 2009
N°
|
Nationalités
|
Hommes
|
Femmes
|
Garçons
|
Filles
|
Total
|
01
|
Algérienne
|
30
|
17
|
18
|
20
|
85
|
02
|
Allemande
|
41
|
23
|
19
|
23
|
106
|
03
|
Américaine
|
55
|
26
|
29
|
26
|
136
|
04
|
Anglaise
|
29
|
19
|
19
|
19
|
86
|
05
|
Angolaise
|
41
|
23
|
18
|
18
|
100
|
06
|
Argentine
|
16
|
06
|
07
|
07
|
36
|
07
|
Belge
|
126
|
90
|
55
|
58
|
329
|
08
|
Béninoise
|
33
|
20
|
19
|
21
|
93
|
09
|
Bosniaque
|
33
|
22
|
18
|
20
|
93
|
10
|
Brésilienne
|
63
|
22
|
18
|
28
|
131
|
11
|
Britannique
|
68
|
27
|
27
|
24
|
146
|
12
|
Bangladesh
|
15
|
06
|
07
|
08
|
36
|
13
|
Burundaise
|
16
|
04
|
08
|
07
|
35
|
14
|
Burkinabé
|
17
|
05
|
06
|
07
|
35
|
15
|
Botswanaise
|
14
|
07
|
06
|
08
|
35
|
16
|
Camerounaise
|
72
|
23
|
19
|
06
|
125
|
17
|
Canadienne
|
79
|
32
|
19
|
06
|
141
|
18
|
Chinoise
|
72
|
35
|
28
|
24
|
159
|
19
|
Congolaise
|
52
|
26
|
17
|
21
|
116
|
20
|
Coréenne
|
42
|
24
|
18
|
16
|
100
|
21
|
Centrafricaine
|
15
|
06
|
05
|
05
|
31
|
22
|
Chypriote
|
16
|
04
|
04
|
05
|
29
|
23
|
Danoise
|
32
|
21
|
18
|
19
|
90
|
24
|
Espagnole
|
37
|
25
|
22
|
15
|
99
|
25
|
Estonienne
|
22
|
10
|
10
|
09
|
51
|
26
|
Egyptienne
|
34
|
17
|
15
|
15
|
82
|
27
|
Ethiopienne
|
31
|
18
|
17
|
16
|
82
|
28
|
Française
|
100
|
51
|
22
|
24
|
197
|
29
|
Ghanéenne
|
60
|
28
|
17
|
16
|
121
|
88
30
|
Guinéenne
|
49
|
21
|
18
|
17
|
105
|
31
|
Guatemala
|
31
|
14
|
09
|
08
|
62
|
32
|
Hollandaise
|
23
|
05
|
05
|
04
|
37
|
33
|
Haïtienne
|
40
|
21
|
17
|
16
|
94
|
34
|
Hellénique
|
123
|
47
|
28
|
26
|
224
|
35
|
Helvétique
|
72
|
29
|
19
|
18
|
138
|
36
|
Indienne
|
461
|
258
|
223
|
244
|
1186
|
37
|
Indonésienne
|
60
|
27
|
24
|
21
|
132
|
38
|
Israélienne
|
75
|
30
|
17
|
17
|
132
|
39
|
Irakienne
|
39
|
21
|
17
|
16
|
139
|
40
|
Iranienne
|
37
|
22
|
16
|
15
|
90
|
41
|
Irlandaise
|
31
|
21
|
21
|
20
|
93
|
42
|
Italienne
|
80
|
37
|
16
|
14
|
147
|
43
|
Ivoirienne
|
35
|
22
|
16
|
15
|
88
|
44
|
Japonaise
|
36
|
15
|
16
|
15
|
82
|
45
|
Jordanienne
|
30
|
17
|
17
|
16
|
80
|
46
|
Kenyane
|
38
|
17
|
18
|
17
|
90
|
47
|
Libanaise
|
207
|
103
|
86
|
68
|
469
|
48
|
Luxembourgeoise
|
16
|
18
|
05
|
05
|
44
|
49
|
Marocaine
|
36
|
18
|
20
|
15
|
89
|
50
|
Mauricienne
|
35
|
19
|
18
|
18
|
90
|
51
|
Mexicaine
|
44
|
27
|
17
|
20
|
108
|
52
|
Maldives
|
12
|
05
|
04
|
05
|
26
|
53
|
Malienne
|
36
|
20
|
17
|
17
|
90
|
54
|
Nigérienne
|
37
|
20
|
16
|
17
|
90
|
55
|
Norvégienne
|
43
|
24
|
17
|
19
|
103
|
56
|
Néerlandaise
|
46
|
26
|
19
|
19
|
110
|
57
|
Polonaise
|
45
|
22
|
16
|
15
|
98
|
58
|
Portugaise
|
76
|
30
|
31
|
24
|
161
|
59
|
Philippienne
|
31
|
17
|
17
|
16
|
81
|
60
|
Pakistanaise
|
38
|
27
|
19
|
20
|
104
|
89
61
|
Roumaine
|
34
|
19
|
17
|
17
|
87
|
62
|
Russe
|
35
|
16
|
16
|
16
|
83
|
63
|
Sénégalaise
|
30
|
21
|
17
|
17
|
85
|
64
|
Sierra-Léonaise
|
31
|
15
|
18
|
16
|
80
|
65
|
Sud-Africaine
|
71
|
23
|
29
|
18
|
141
|
66
|
Suédoise
|
47
|
19
|
18
|
20
|
40
|
67
|
Suissesse
|
30
|
17
|
19
|
15
|
81
|
68
|
Syrienne
|
29
|
18
|
16
|
15
|
78
|
69
|
Soudanaise
|
31
|
19
|
18
|
18
|
86
|
70
|
Tanzanienne
|
34
|
21
|
17
|
18
|
90
|
71
|
Turque
|
27
|
09
|
10
|
10
|
56
|
72
|
Ukrainienne
|
16
|
05
|
05
|
05
|
31
|
73
|
Rwandaise
|
14
|
04
|
06
|
12
|
36
|
74
|
Yougoslave
|
32
|
17
|
17
|
15
|
81
|
75
|
Yéménite
|
28
|
17
|
20
|
16
|
81
|
76
|
Zambienne
|
43
|
24
|
20
|
18
|
105
|
77
|
Zimbabwéenne
|
38
|
20
|
17
|
18
|
93
|
78
|
Malgache
|
18
|
05
|
06
|
05
|
34
|
79
|
Ougandaise
|
15
|
06
|
05
|
05
|
31
|
80
|
Vénézuélienne
|
17
|
07
|
06
|
05
|
35
|
TOTAL
|
3843
|
1949
|
1603
|
1551
|
8946
|
Source : Maison communale, Secrétariat, rapport
annuel 2009
Le rapport annuel de l'an 2009, nous indique que les
étrangers de la commune de la Gombe proviennent de 80
nationalités différentes et le tableau ci-haut nous montre que
les Indiens occupent la plus grande proportion avec 1186 habitants suivis par
les Libanais avec 469 habitants et les Belges qui sont au nombre de 329. Les
moins représentés sont les Maldives qui sont 26.
90
TABLE DES MATIERES
INTRODUCTION GENERALE 1
0.1. PROBLEMATIQUE 1
0.2. HYPOTHESE 2
0.3. ETAT DE LA QUESTION 3
0.4. CHOIX DU SUJET ET INTERET DE L'ETUDE 6
0.5. OBJECTIFS DU TRAVAIL 7
0.6. DELIMITATION DE L'ETUDE 7
0.7. METHODOLOGIE DU TRAVAIL 8
7.1. Méthodes 8
7.2. Techniques 9
0.8. DIFFICULTES RENCONTREES 11
0.9. STRUCTURE DU TRAVAIL 11
CHAPITRE I. CADRE CONCEPTUEL ET PRESENTATION DE L'AIRE D'ETUDE
13
I.1. DEFINITION DE QUELQUES CONCEPTS 13
I.2. PRESENTATION DU MILIEU D'ETUDE 19
I.2.1. Présentation de la commune de la Gombe 19
I.2.1.1. Situation géographique 19
I.2.1.2. Historique et subdivision administrative de la
commune 23
I.2.2.1. Morphotope 24
I.2.2.2. Climatope 25
I.2.2.3. Phytocénose et zoocénose 25
I.2.2.4. Hydrotope 25
I.2.2.5. Pédotope 25
I.2.3. Aspects humains 28
CHAPITRE II : LA POLARISATION DU TRANSPORT PAR LE CENTRE DES
AFFAIRES 34
II.1. ANALYSE DES AXES ROUTIERS DE LA VILLE DE KINSHASA 34
II.1.1. Structure du réseau urbain de Kinshasa 34
II.1.2. Fonctionnement des réseaux primaires de transport
de la ville de Kinshasa 37
II.2. CROISSANCE URBAINE DE KINSHASA 41
II.3. LES FACTEURS DE LA POLARISATION DU TRANSPORT PAR L'HYPER
CENTRE 44
II.3.1. La fonctionnalité de la Gombe 44
II.3.2 Le manque de planification urbaine de la ville de Kinshasa
50
91
II.3.3. Difficultés de mobilité 51
II.3.4 Les conditions socio-économiques de la population
Kinoise 53
CHAPITRE III: LE POIDS DES ACTIVITES COMMERCIALES ET
INDUSTRIELLES A
L'HYPERCENTRE 55
III.1. EVOLUTION DU COMMERCE DANS LA COMMUNE DE LA GOMBE 55
III.2. LES CARACTERISTIQUES DU COMMERCE A L'HYPER CENTRE 56
III.2.1. La classification de l'économie nationale
congolaise 56
III.2.2. La classification de KANENE M.S 57
III.2.2.1. Le commerce européen 57
III.2.2.2. Le commerce libano-pakistanais 58
III.2.2.3. Le commerce zaïrois (congolais) 58
III.3. LE POIDS DU MARCHE CENTRAL A L'HYPER CENTRE 61
III.3.1. Historique 61
III.3.2. Situation géographique 62
III.3.3. Organisation et fonctionnement 62
III.3.4 Influence du marché central de Kinshasa sur
l'agglomération Kinoise 67
CHAPITRE IV. LES STRATEGIES DE REDUCTION DE LA FORTE
CENTRALITE URBAINE DE
KINSHASA 70
IV.1. PISTES DE SOLUTION 70
IV.1.1. Sur le plan de l'hypercentralisation de la ville de
Kinshasa 70
IV.1.2. Sur le plan du transport urbain de la ville de Kinshasa
71
IV.1.3. Sur le plan de conditions de vie de la population
Kinoise 73
IV.2. PROPOSITIONS D'AMENAGEMENT DE L'HYPER CENTRE 74
CONCLUSION GENERALE 81
BIBLIOGRAPHIE 83
ANNEXE 86
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