1. Souffrance et dépendance des pays du Sud
Le terme « pays du Sud » désigne les pays
dits « pauvres », en général situés dans la
partie sud des continents émergés. Les PMA (Pays les Moins
Avancés) sont particulièrement visés par cette appellation
et tendent à lui donner plus de sens puisque géographiquement,
des pays situés au Sud peuvent bénéficier d'une richesse
économique relativement importante, ce qui rend l'expression paradoxale.
Crée en 1971 par l'Organisation des Nations Unies, la catégorie
PMA désigne donc les Etats présentant les indices de
développement humain (IDH) les plus faibles qui obtiennent ainsi une
attention
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particulière de la part de la communauté
internationale. La mondialisation est souvent résumée comme
opposant les pays du « Nord » et ceux du « Sud », les
seconds tentant de rattraper les premiers d'un point de vue
économique.
Les pays occidentaux, sur lesquels le modèle de
mondialisation qui se développe aujourd'hui est basé, viennent en
aide aux pays les plus pauvres en mettant en place des mécanismes de
coopération auprès d'eux. Les Objectifs du Millénaire pour
le Développement (OMD) en sont une manifestation. Cette
coopération internationale repose sur l'adoption par 183 Etats membres
de l'ONU et 23 organisations internationales, de huit objectifs relevant de
grands enjeux humanitaires. Adoptés à New York lors de
l'année 2000, ces enjeux devaient être atteints à l'aube de
l'année 2015, date butoir qui ne sera finalement pas respectée.
Au-delà de cette difficulté rencontrée par les pays afin
de faire respecter ces objectifs, il semble intéressant de relever
l'effort mondial réalisé dans la lutte contre les
disparités et pour la promotion du respect des droits humains.
Un autre exemple d'action mise en oeuvre par les pays
développés au bénéfice des Pays En
Développement (PED) est l'Aide Publique au Développement (APD).
Elle correspond aux dons et prêts à des conditions
préférentielles accordées aux PED par le secteur public
des pays du « Nord ». Cette aide, composée de dons financiers
ou en nature, peut être bilatérale (d'État à
État) ou multilatérale (accordée par les organisations
internationales comme le Fonds Monétaire International - FMI - ou la
Banque mondiale). Permettant aux pays pauvres de financer une partie de leur
développement, cette aide peut être considérée comme
faisant partie des biens publics internationaux car elle a pour but
l'amélioration du bien-être collectif mondial.
En tentant de réguler les effets inéquitables de
la mondialisation, les États semblent tenter de penser le monde de
manière collective et humaine, ce qui peut sembler paradoxal au sein
même d'un système mondial basé uniquement sur une dimension
économique. Les effets et conséquences de la mondialisation
auraient-ils finalement dépassé les frontières du
matérialisme qui lui sont accolées ? Jusqu'où peut se
jouer cette internationalisation propre à notre ère ? La
mondialisation peut-elle redéfinir d'autres domaines, s'infiltrer dans
les modes de penser et de vivre au sein d'une culture singulière ?
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