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L'inscription d'un site naturel sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO comme moyen de protection de l'environnement : cas des chutes de la Karera et de la faille de Nyakazu au Burundi

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par Olivier Dismas NDAYAMBAJE
Université de Limoges  - Master en Droit International et Comparé de l'environnement (DICE)  2014
  

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A. La crise de 1993 à 2005

Malgré les dispositions du Droit International Humanitaire visant à préserver l'environnement93, « en période de conflit des atteintes à l'environnement sont inévitables. En réalité, les guerres ont de tout temps laissé des traces - parfois extrêmement durables - sur l'environnement naturel »94. L'histoire récente a montré qu'au cours des trois dernières décennies, les conflits armés ont eu un impact, parfois très important, sur le maintien en l'état des espaces protégés dans certains pays de l'Afrique orientale. Quelles que soient les formes que prend un conflit (international, civil, tribal, rébellion, etc.), ses conséquences possibles sur la faune et ses habitats peuvent être diverses et persistantes, ce qui compromet immédiatement l'avenir du tourisme dans la région95.

D'une façon générale, les problèmes liés à l'environnement requièrent de plus en plus l'attention du Gouvernement. Mais en raison de l'état de paupérisation générale du pays et la guerre, plusieurs infrastructures et domaines naturels ont été soit détruits soit abandonnés à eux-mêmes. C'est ainsi que des hectares de forêt ont été brûlés, des sites touristiques détruits par l'occupation de populations déplacées ou regroupées suite à la guerre. Les perturbations climatiques ont également

93 Ici, nous faisons référence : au principe selon lequel le droit des Parties au conflit de choisir des méthodes ou moyens de guerre n'est pas illimité, à la Convention concernant les lois et coutumes de la guerre sur terre (Convention IV, signée à La Haye en 1907), le Protocole concernant la prohibition d'emploi, à la guerre, de gaz asphyxiants, toxiques ou similaires et de moyens bactériologiques , adopté à Genève le 17 juin 1925; la Convention sur l'interdiction de la mise au point, de la fabrication et du stockage des armes bactériologiques (biologiques) ou à toxines et sur leur destruction, adoptée le 10 avril 1972; la Convention sur l'interdiction ou la limitation de l'emploi de certaines armes classiques qui peuvent être considérées comme produisant des effets traumatiques excessifs ou comme frappant sans discrimination, adoptée le 10 octobre 1980 ; la Convention sur l'interdiction d'utiliser des techniques de modification de l'environnement à des fins militaires ou toutes autres fins hostiles (Convention «ENMOD» adoptée dans le cadre des Nations Unies le 10 décembre 1976) ; les « Directives du CICR pour les manuels d'instruction militaire sur la protection de l'environnement en période de conflits », 1996.

94 La protection de l'environnement naturel en période de conflit armé, 31-12-1991 ARTICLE, REVUE INTERNATIONALE DE LA CROIX-ROUGE, 792, DE ANTOINE, Op. Cit.

95 RWANYIZIRI G., Populations et aires protégées en Afrique de l'Est, Université Michel de Montaigne-Bordeaux III - DEA Géographie 2002

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occasionné l'assèchement de marais et de certaines rivières un peu partout dans le pays, ce qui a causé des dégâts importants à l'environnement burundais96. La crise socio-politique qui secoue le pays depuis Octobre 1993 est venue remettre en cause les efforts entrepris et un relâchement97 s'observe en matière de la protection et de la conservation de la diversité biologique sauvage qui est sérieusement menacée par des activités anthropiques de destruction ou de surexploitation qui risquent d'entraîner la disparition imminente de beaucoup d'espèces biologiques98.

Suite à la crise socio-politique que le Burundi a connue depuis 1993 à 2005, la surveillance des monuments était devenue difficile et plusieurs infractions se sont multipliées notamment la coupe d'arbres, le sciage dans la faille de Nyakazu99. La crise récente qui a secouée le pays et la pauvreté récurrente des populations riveraines, a eu une incidence significative sur la biodiversité, mais les valeurs essentielles (monuments naturels) persistent100.

B. La place de l'environnement dans l'agenda politique burundais

A travers la Vision « Burundi 2025 », le Gouvernement du Burundi réaffirme son engagement à la protection et à la gestion rationnelle de l'environnement en déclarant que ce dernier sera pris en compte dans toutes les politiques socio-économiques y compris la politique de promotion du secteur minier en tant que composante de la croissance économique (questions transversales et pilier3).

A travers le CSLPII, tout l'axe V est consacré à la gestion de l'espace et de l'Environnement pour un développement durable. (...) Cependant, le Pays ne dispose pas de moyens suffisants pour la mise en oeuvre du Programme de Gestion

96 République du Burundi, RAPPORT DE REVUE DU PROGRAMME NATIONAL D'ACTION EN FIN DE DECENNIE : Suivi du Sommet Mondial Pour les Enfants, Bujumbura, Janvier 2001

97 RISHIRUMUSHIRWA T., Environnement socio-économique et démographie et crise érosive au Burundi, p173 disponible sur http://www.beep.ird.fr/collect/bre/index/assoc/HASH0195.dir/15-168-174.pdf (consulté, le 11 août 2014) : « La crise a conduit (...) à la recrudescence des feux de brousse, à l'abandon des activités antiérosives et à déforestation ». En dates du 9juillet au 6 août 1994, les feux de brousse ont ravagés 92 ha de la couverture végétale des Monuments Naturels de l'Est (faille de Nyakazu et chutes de Karera).

98 MINISTERE DE L'AMENAGEMENT DU TERRITOIRE ET DE L'ENVIRONNEMENT, STRATEGIE NATIONALE ET PLAN D'ACTIONS EN MATIERE DE LA DIVERSITE BIOLOGIQUES N P A-D B, Document provisoire, BUJUMBURA, Juillet 2000, p 54

99 INECN, PLAN DE GESTION ET D'AMENAGEMENT DES MONUMENTS NATURELS DES CHUTES DE KARERA ET DE FAILLES DE NYAKAZU, BUJUMBURA, Septembre 2009, p 19

100 http://www.papaco.org/METT%20Monuments.pdf (consulté, le 19 août 2014)

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Rationnelle des Ressources Naturelles, de l'Environnement et de lutte contre le changement climatique (déjà en place)101. (Malgré) ces défis (...), le Gouvernement du Burundi s'est engagé à accorder une importance capitale au secteur de l'environnement et à promouvoir son intégration dans d'autres politiques sectorielles102. En somme, on peut dire qu' « en matière de protection de l'environnement et gestion durable des ressources naturelles, le gouvernement du Burundi a mis en place un certain nombre d'outils politiques et juridiques et techniques et un cadre institutionnel qui constituent des atouts pour la réalisation de ses objectifs dans ce secteur103.

Insuffisance des capacités humaines et institutionnelles liée à celle du personnel qualifié et au manque d'outils normatifs pour la gestion de l'Environnement.

En ce qui concerne la politique, l'analyse faite montre que le Burundi dispose de meilleurs outils politiques et juridiques de gestion des secteurs de l'Environnement et du secteur minier un cadre institutionnel de pilotage approprié.

Cependant, la mise en oeuvre de certaines politiques et stratégies et mesures nécessite des moyens techniques et financiers que seul le Burundi ne pourrait mobiliser104.

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