2.3. Hypothèse 3 : La seule façon pour les
plus petits clubs de rivaliser avec les
gros clubs européens 26
2.4. Méthodologie de travail 27
PARTIE 2 : L'étude, les résultats et leur
portée 28
1. Résultats empiriques et retour sur les
hypothèses 29
1.1. Présentation des meilleures ventes et achats de
joueurs de deux clubs
professionnels 29
1.2. Retour sur l'hypothèse 1 : Les clubs
achètent des jeunes joueurs talentueux
sans pour autant risquer leur argent 32
1.3. Retour hypothèse 2 : les TPO
représentent une menace pour les clubs et pour
le football en général 35
1.4. Retour hypothèse 3 : La seule façon pour
les plus petits clubs de rivaliser avec
les gros clubs européens 39
2. Cas concret et préconisations
éventuelles 42
2.1. Cas d'étude : Les transferts d'Éliaquim
Mangala 42
2.2. Rentabilité sur les transferts des joueurs de
football 44
2.3. Aménagements possibles et régulation de cette
pratique 46
2.4. Limites de l'étude et difficultés
rencontrées 50
CONCLUSION 51
BIBLIOGRAPHIE 53
ANNEXES 55
5
SYNTHÈSE
Ce mémoire de recherche a pour objet de
s'intéresser à la multipropriété des joueurs de
football professionnel, notamment aux sociétés d'investissement,
totalement extérieures au football qui misent sur des joueurs en
espérant faire une plus-value. En effet, cette nouvelle pratique peu
connue en France et qui reste aujourd'hui encore dans une grande opacité
permet à des fonds d'investissement de réaliser des
opérations qui peuvent rapporter gros. Plusieurs clubs portugais et
espagnols sont connus pour utiliser la « third party ownership »
(TPO), en français tierce propriété afin d'acquérir
de nouveaux joueurs. C'est un moyen pour les plus petits clubs au moyens
limités de rivaliser sportivement avec les plus gros, tout en
entraînant un risque de faillite, si cela est mal géré.
Cette pratique qui consiste à ce que le fonds d'investissement finance
le transfert d'un joueur d'un club A vers un club B fonctionne grâce
à deux choses. La première est due, à l'augmentation du
nombre de transferts et de leur coût depuis l'arrêt Bosman en 1995
pour atteindre 3,6 Milliards d'euros en 2014 et la deuxième est due
à la crise économique qui a atteint les petits clubs et qui ont
de plus en plus de mal à trouver des financements pour acheter des
joueurs. Selon une étude de KMPG, 1,070 Milliards d'euros aurait
été empoché par des fonds d'investissement qui
détiendraient les droits de quelques 1100 joueurs à travers
l'Europe.
Pour autant, cette pratique est peu connue surtout en France,
du fait de son interdiction et très peu de recherches ou d'études
ont été réalisées sur le sujet. De là est
venue l'idée de ce travail, d'autant plus que la FIFA a interdit cette
pratique depuis le 1er mai 2015 mais reste à savoir si elle a
le droit, car les ligues espagnoles et portugaises ont porté plainte
auprès de la commission européenne. Cela annonce une longue
bataille car nul ne peut ignorer que la plupart des clubs de football
professionnel ont la plus grande difficulté à se financer. Ils ne
possèdent généralement pas ou peu d'immobilisations qui
permettraient aux banques de sécuriser les prêts qu'ils pourraient
leur octroyer. Ainsi, seul Lyon en France sera en Ligue 1, propriétaire
de son stade. Certains possèdent bien leur centre d'entraînement
ou leur centre de formation, mais cela pèse peu au regard de leurs
besoins en financement. Les joueurs quant à eux constituent un actif
incorporel pour les clubs, dont la valeur est d'ailleurs inscrite à
leurs bilans comptables. Donc, un joueur a une valeur intrinsèque et
cette valeur peut être monnayée de différentes
façons. C'est en se basant sur cette réalité
économique, à savoir la quasi impossibilité pour la
plupart des clubs d'avoir recours à l'emprunt bancaire alors même
qu'ils possèdent avec les joueurs des immobilisations incorporelles
ayant potentiellement une forte valeur marchande qu'est née la TPO. La
demande en financement des clubs a rencontré l'offre de certains fonds
d'investissement avides de plus-values sur les transferts. La première
interrogation se fit donc autour de la viabilité de ce nouveau mode de
financement, ce qui mena à la problématique principale, en quoi
les TPO peuvent-ils être un financement alternatif pour les clubs de
football professionnel. Pour essayer de répondre au mieux à cette
problématique, trois hypothèses ont été
formulées.
La première hypothèse était de savoir si
les clubs qui utilisent les tierces parties pour se procurer de nouveaux
joueurs ne risquaient pas du tout leur argent. Le constat aujourd'hui est qu'il
ne risque pas du tout leur argent, car si un joueur est financé par une
société tiers et qu'il se blesse et donc qu'il perd en valeur,
c'est la société et non le club qui sera en perte. Donc d'un
point de vue économique à première vue c'est une bonne
chose pour les clubs si l'on s'arrête à ce constat. Cependant,
lorsqu'on essaie un peu plus de comprendre, on s'interroge sur la raison pour
laquelle la FIFA veut-elle interdire les TPO, si cela est bon pour les clubs.
De là vient la deuxième hypothèse.
6
La deuxième hypothèse principale de ce travail
s'interroge sur les menaces de cette pratique pour le football en
général. En effet, la question de menace peut se poser en prenant
en compte différents partis. Tout d'abord les joueurs de football qui
sont les premiers concernés, car on peut penser que ces fonds
d'investissement qui les détiennent jouent un impact dans leur
carrière à savoir où et quand ils vont être
transférés dans le but de réaliser la plus grosse
plus-value. Si le joueur veut aller au bout de son contrat, difficile de penser
que le fonds d'investissement qui détient des parts du joueur le
laissera, car il sera gratuit. Ensuite, vient la menace pour les clubs, ces
derniers peuvent sur le long terme devenir dépendants de ces
investisseurs et donc ne posséder aucun joueur à 100%. Ce qui
dans le cas où le club a besoin d'argent et veut vendre ces joueurs,
très peu d'argent lui reviendrait, voir rien du tout, cela dépend
du pourcentage des doits économiques que chaque partie possède.
De plus, la perte de contrôle sur le domaine sportif, si le fonds
possède plus de joueurs que le club, il a de grande chance qu'ils
prennent de plus en plus le contrôle. Enfin une autre menace est celle
sur les compétitions. Si dans un match un seul fonds possède 45
joueurs dans chaque équipe, la tentation de truquage de matchs est
importante, la plus grosse peur dans le sport puisque le concept d'incertitude
du résultat, qui rend le sport si attractif serait mis à mal.
Quand on pense à ces différentes menaces, on peut penser que
d'interdire cette pratique est la meilleure des solutions, mais interdire une
pratique et pour que les fonds inventent de nouvelles pratiques afin de
contourner cette interdiction n'est pas mieux. C'est là qu'intervient
notre troisième hypothèse.
La troisième et dernière hypothèse de ce
mémoire essaie de savoir si le transfert par les TPO est le seul moyen
pour les petits clubs de rivaliser avec les plus gros. Même si l'on pense
tous que c'est la plus simple et surtout la plus rapide, d'autres techniques
ont été élaborées afin de contourner cette
interdiction. Il existera toujours des techniques qui permettront de faire de
la spéculation avec l'argent du football, c'est pourquoi cette
dernière hypothèse n'a pas été validée.
Ce travail vise ainsi à tenter de répondre au
mieux aux interrogations ci-dessus évoquées. Il débute en
première partie par un rapide cadrage théorique sur les tierces
parties et les transferts dans le football. Des éclaircissements seront
aussi faits sur la thématique juridique de problème. Ces apports
théoriques aideront à dégager les principaux objectifs que
les tierces parties et les clubs ont lorsqu'ils réalisent un transfert
avec TPO.
Dans un second temps, il s'agira d'effectuer un rappel sur la
problématique centrale ainsi que sur les trois hypothèses que ce
travail sera amené à valider ou à infirmer, et qui
viennent d'être exprimées précédemment. Les
résultats principaux de cette étude seront exposés et un
retour sera fait sur chacune des hypothèses. En effet, un travail a
été mené auprès de différents
spécialistes et professionnels sur le sujet, leurs réponses ont
aidé énormément à répondre aux
différentes questions concernant ce travail.
Au terme de ce travail, la première et la
deuxième hypothèse ont clairement été
validées, avoir recours à cette pratique est dans un premier
temps bénéfique aux clubs car ils possèdent de très
bons joueurs qu'ils ne pourraient pas s'acheter sans l'aide d'investisseurs
tiers. Cependant, cela peut représenter également une menace pour
les clubs, les joueurs et les compétitions. La troisième
hypothèse en revanche, n'a pas pu clairement être confirmée
puisque aujourd'hui ce n'est pas le seul moyen pour les clubs de rivaliser avec
les cadors européens. L'étude dégage cependant des pistes
de réflexion intéressantes à ce sujet.
La dernière partie de cette étude
présentera des préconisations à prendre au cas où
les TPO ne seront pas interdits afin de rendre le plus transparent possible
cette pratique qui demeure toujours aussi opaque. Enfin cette partie
présentera des limites à cette étude qui permettront
d'élargir la portée de ce travail en cas d'étude
complémentaire.
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