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Analyse de la chaà®ne de valeur des produits de pêche dans la cité d'Uvira: cas de stelothrissa tanganicae "ndagala"

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par Gabriel Bushiri Sunza
Université Évangélique en Afrique /UEA/BUKAVU - Licence en économie rurale  2015
  

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A. Les services privés

Plusieurs associations sont créées dans le cadre de protéger les intérêts des pêcheurs mais leurs actions ne sont pas visibles en pratique. Parmi ces associations on peut retenir :

> La mutualité des pêcheurs artisanaux sur le lac Tanganyika (MUPALTA) ;

> Association pour le développement des pêcheurs dans le lac Tanganyika (ASSPLTA) ; > Action pour la promotion de la pêche sur le lac Tanganyika et Kivu (APPETAKI) ; etc.

Outre ces associations, il est important de signaler l'importance des organisations

internationales telles que la FAO et le PRODAP.

III.1.3 Analyse de la gouvernance et de financement de la chaîne de valeur de fretin dans

la cité d'Uvira

Cette partie de ce chapitre traite en premier lieu sur les analyses qualitatives de la gouvernance de la chaîne de valeur de Ndagala telles que la relation et réglementation entre les acteurs, le mode de payement et de fixation de prix entre les acteurs, le financement dans la chaîne de valeur de fretin dans la cité d'Uvira. L'analyse se poursuivra en second lieu dans la partie performance en tenant compte des variables telles que la part de valeur ajoutée dans la chaîne, la part de profit de la chaîne et le taux relatif de profit.

60

III.1.3.1 les relations, la réglementation et stratégies des acteurs

Tableau n° 20 : Les relations entre les acteurs de la chaîne et leurs significations

statistiques

ACTEURS

Relation entre les acteurs

 
 

Pêcheurs

Clients

contrat verbal
(social)

confiance (Amis,
Frères, Voisinage)

Aucune

Khi-deux

Probabilité associée

Significativité à

< 0,05

Grossistes

31

11

-

13,895

0.000

0,05

Grossistes et
Détailants

1

20

-

Pourcentage

61,5%

38,5%

-

 
 

Grossistes

Fournisseurs

contrat verbal
(social)

confiance (Amis,
Frères, Voisinage)

Aucune

Khi-deux

Probabilité
associée

significativité à

< 0,05

Pêcheurs

21

10

-

6,774

0,009

0,05

Grossistes

0

4

-

Pourcentage

60,00%

40,00%

-

 
 
 
 
 
 
 

Clients

contrat verbal
(social)

confiance (Amis,
Frères, Voisinage)

Aucune

Khi-deux

Probabilité
associée

Significativité à

< 0,05

Grossistes et
Détaillants

0

8

2

20,066

0,000

0,05

Détaillants

0

15

2

Détaillants et
consommateurs

0

0

8

Pourcentage

 

65,70%

34,30%

 
 

Détaillants

Fournisseurs

contrat verbal
(social)

confiance (Amis,
Frères, Voisinage)

Aucune

Khi-deux

Probabilité
associée

Significativité à

< 0,05

Pêcheurs

1

4

2

7,294

0,026

0,05

Grossistes

0

38

19

Pourcentage

1,50%

66,20%

32,30%

 
 
 
 
 
 
 

Clients

contrat verbal
(social)

confiance (Amis,
Frères, Voisinage)

Aucune

Khi-deux

Probabilité
associée

Significativité à

< 0,05

Restaurants et
consommateurs

-

0

2

0,249

0,618

0,05

Consommateurs

-

7

56

Pourcentage

-

10,80%

96,90%

Source : Auteur, traitement des données de l'enquête.

61

Les enquêtes ont révélé que les relations qu'entretiennent les différents acteurs de la chaîne de valeur des fretins (Ndagala) sont assez complexes. Plusieurs situations sont rencontrées dans cette relation selon les acteurs:

Pour les pêcheurs, avec comme principaux clients les grossistes, la confiance (entre amis, frères et voisinage) (soit 38,5%) et les arrangements contractuels (soit 61,5%) avec ses clients sont des principales relations qui dominent ce maillon. Ces relations sont statistiquement significatives au seuil de 5% avec (Khi-deux = 13,895, ddl = 1, p = 0,000). Les grossistes à leur tour, s'approvisionnant en majorité auprès des pêcheurs entretiennent ces mêmes relations (la confiance et le contrat social). Ces relations qu'entretiennent les mareyeurs grossistes sont significatives au plan statistiques au seuil de 5% (Khi-deux = 6,774, ddl = 1, p = 0,009). Donc ces relations ont une influence entre ces acteurs.

Ainsi, l'approvisionnement régulier des pêcheurs en intrants est tributaire de la nature des relations qui lient les pêcheurs aux grossistes. En effet, les pêcheurs sont dépendants de leurs clients grossistes. Par conséquent, ils optent pour une stratégie de fidélisation traduite par un arrangement informel. Cette relation peut aller jusqu'à des engagements verbaux entre les deux groupes d'acteurs (conventionnel), qui permet aux grossistes d'acheter la totalité de sa production à crédit ou tout comme en espèce.

Ce type de relation fait naissance à la domination des grossistes sur les circuits de commercialisation des fretins. Il a été constaté que pour asseoir leur domination, les grossistes jouent un rôle important dans la couverture des besoins des pêcheurs en fonds de roulement. Ce préfinancement au quotidien des opérations de pêche vient asseoir cette prééminence. Ils accordent aux pêcheurs des avances pour l'achat du carburant, des vivres, du matériel de pêche, et pour régler les dépenses d'entretien des moyens de production. Cette assistance continue devient cruciale en période de faible productivité de la pêche ou d'inactivité totale. Par conséquent, le pêcheur demeure redevable à son client et ne peut pas se passer de ses services. Ceci a pour cause, le pêcheur étant dans l'obligation de traiter avec le même client jusqu'au remboursement total de ses créances. Il se voit contraint de lui remettre sa production à des conditions qui sont davantage dictées par son client que par le jeu de la loi de l'offre et de la demande. L'abus de confiance et convention par le grossiste est sanctionné par une séparation totale avec le pêcheur. Les grossistes aussi, de leur côté, en besoin d'une relation stable et de la disponibilité des fretins, ils octroient des crédits à un taux nul aux pêcheurs, les laissant libre de choisir leur modalité de remboursement en fonction de leurs besoins et de leur production.

62

En ce qui concerne la relation entre grossistes et ses clients, il relève de l'enquête que la relation de confiance entre les grossistes (soit 65,7%) et les détaillants (qui constituent la majorité des clients) (soit 42,8%, tableau n°11) est celle qui domine. Cette relation est statistiquement significative au seuil de 5% (Khi-deux = 20,066, ddl = 1, p = 0,000), donc cette relation a influence sur les relations transactionnelles entre ce deux groupes d'acteurs. En effet, Il s'agit, d'être amis, frères, voisins ou être en bonne relation avec le grossiste pour avoir l'accès à ses marchandises. Cette confiance donne droit aux détaillants de s'approvisionner à crédit et de payer après la vente. Dans ce cas, le détaillant gagne comme profit le surplus après déduction de tous les coûts dans les ventes totales et la perte due à la situation de l'offre et de la demande est supportée par les deux acteurs. Cette relation facilité d'échanger les produits en ajoutant une marge et en tenant compte de la situation du marché.

Signalons la relation qu'entretienne les détaillants et leurs clients consommateurs (confiance 10,8%), n'est donc pas significative (Khi-deux = 0,249, ddl = 1 et p = 0,618).Ceci permet de dire que la confiance n'aucune influence sur les opérations transactionnelles de ces deux groupes d'acteurs. Il suffit pour les détaillants d'étaler les fretins au marché et de recevoir tous consommateurs ayant envie de fretins.

III.1.3.2 Mode de payement et de fixation de prix sur les différents marchés

Tableau n°21 : Statistiques relatives au mode de payement et à la fixation de prix sur
différents marchés.

Variables

Modalité

Les acteurs de la chaîne de valeur de fretin

 

Les pêcheurs

Les grossistes

Les détaillants

Effet

En %

Effet

En %

Effet

En %

Fixation de prix
au marché

L'acheteur

1

1,9

0

0

0

0

Vous-même

0

0

3

5,7

0

0

Marchandage

51

98,1

32

94,3

65

100,0

Mode de
payement

Total

52

100,0

35

100,0

65

100,0

Crédit

5

9,5

14

40,0

-

 

Cash

9

17,3

12

34,3

-

 

Crédit et cash

38

72,2

9

25,7

65

100,0

Total

52

100,0

35

100,0

65

100,0

Source : Auteur, traitement des données de l'enquête.

63

Le mode de fixation du prix est différent selon qu'on se trouve au niveau de producteurs-pêcheurs, au niveau du marché de gros ou au niveau du marché de détails.

> Au niveau des pêcheurs, les résultats de l'enquête relèvent que (98,1%) des pêcheurs enquêtés vendent leurs captures aux prix fixés après marchandages avec les clients. Lors du marchandage, les pêcheurs fixent le prix en tenant compte de la qualité et de période de pêche dans laquelle on se trouve et non sur coûts engagés. Pour les pêcheurs situés sur les plages de Kigongo, katongo et kabimba, loin de la cité, dans la fixation du prix, ils tiennent compte de la distance parcourue par les clients pour les atteindre. Pour les mêmes unités de mesure (caisse et seau en plastique ou Bumba), le prix de vente peut varier en fonction du pouvoir de négociation du pêcheur et de relation qu'il entretienne avec son client. le payement s'effectue soit à crédit ou soit en espèce.

> Au niveau du marché de gros, tout comme chez les pêcheurs, les résultats de l'enquête relèvent que (94,3%) des grossistes enquêtés pratiquent le prix qu'après le marchandage avec les clients. cette discussion tient compte de la qualité de fretin (petite ou grande taille), de la période de pêche dans laquelle on se situe (forte production ou faible production) et des coûts engagés (frais de transport, prix d'achat, etc.) par les grossistes pour disponibiliser les fretins au marché. La collusion entre les grossistes pour fixer les prix n'existe pas et le payement peut se faire soit à crédit ou soit en espèce.

> Au niveau du marché, il résulte de l'enquête que (100,0%) des détaillants enquêtés commercialisent au prix du marché. Ce prix varie en fonction du volume de tas et de la période de pêche. Le payement à ce niveau s'effectue en espèce.

64

III.1.3.3 Mode financement des activités dans la chaîne de valeur de fretin dans la cité

d'Uvira

Tableau n°22 : Les modes de financement des acteurs

Variables

Modalité

Les acteurs de la chaîne de valeur de fretin

 

Les pêcheurs

Les grossistes

Les détaillants

Effet

En %

Effet

En %

Effet

En %

Source de fonds de démarrage

Crédit

3

5,8

0

0

2

3,1

Fonds propres

49

94,2

35

100,0

35

53,8

Neutre

0

0

0

0

28

43,1

Total

52

100,0

35

100,0

65

100,0

Accès au crédit

Oui

6

11,5

0

0

1

1,5

Non

46

88,5

35

100,0

64

98,5

Total

52

100,0

35

100,0

65

100,0

Motifs de ne pas

avoir accès au
crédit

Pas besoin

12

23,1

5

14,3

11

16,9

Accès difficile

17

32,7

16

45,7

24

36,9

Intérêt élevé

12

23,1

4

11,4

7

10,8

Peur du crédit

7

13,5

4

11,4

16

24,6

Pas des IMF à notre soutien.

4

7,6

6

17,2

7

10,8

Total

52

100,0

35

100,0

65

100,0

Source : Auteur, traitement des données de l'enquête.

La lecture de ce tableau montre que la majorité des acteurs (94,2% des pêcheurs, 100,0% grossistes et 53,8% de détaillants) enquêtés de cette chaîne de valeur ont jamais contracté un crédit pour financer leurs activités, cependant, ils financent leurs activités avec des fonds propres contre (5,8% des pêcheurs et 3,1% des détaillants) qui déjà contractés un crédit pour financer leurs activités. En ce qui concerne l'accès au crédit, il s'observe que la majorité des acteurs de la chaîne (88,5% des pêcheurs, 100,0% des grossistes et 98,5% des détaillants) n'ont pas l'accès au crédit d'une institution financière de la place pour financer leurs activités. Le non accès au crédit peut s'expliquer par le fait que les certains acteurs n'ont pas besoin du crédit pour financer leurs activités (23,1% des pêcheurs, 14,3% des grossistes et 16,9% des détaillants) ; l'accès difficile au crédit, taux d'intérêt trop élevé, la peur des conditions offertes par les institutions financières pour octroyer du crédit ne laissent pas

65

66

100%

80%

60%

40%

20%

0%

faible production

forte production

Somme de M.O

Somme de restauration M.O

Somme de carburant

Somme de charge batterie

Somme de Amortissement machine

l'occasion aux acteurs de s'aventurier à contracter un crédit et l'absence des institutions de micro finance qui se soucient uniquement des financer ces acteurs.

III.1.4 analyse des coûts et de prix

III.1.4.1 Analyse de coût

L'analyse des coûts a pour objectif de déterminer les coûts de production pour les pêcheurs et les différents coûts de transaction pour les mareyeurs.

III.1.4.1.1 Analyse de coût de production au niveau des pêcheurs

Le coût de production au niveau des pêcheurs est égal à la somme des toutes les charges engagées avant et après la sortie. Ainsi, il est constitué par le coût variable et le coût fixe. Dans l'analyse des charges variables, le coût de la main d'oeuvre est fonction des captures et est calculée en faisant la différence entre le chiffre d'affaires total et tous les autres coûts divisé par deux.

Tableau n°23 : Structure des coûts totaux à la production par sortie de pêche.

 

Forte production

Faible production

Montant en FC

Part/ coût total

Montant en

FC

Part/coût total

Coûts fixes

Louage Machine

6788,46

4,8%

6788,46

11,8%

charge batterie

3807,69

2,7%

3807,69

6,6%

carburants et

huile machine

20617,31

14,7%

20617,31

35,9%

restauration M.O

7807,69

5,6%

7807,69

13,6%

Total coût fixes

39021,15

27,8%

39021,15

79,7%

 

M.O

101479,81

72,2%

11660,1

20,3%

Total coût variable

101479,81

72,2%

11660,1

20,3%

Coût total

140500,96

100,0%

57469,71

100,0%

Source : Auteur, calcul sur base des données de l'enquête aux pêcheurs.

Figure n° 4 : part de chaque coût de production dans le coût total

Source : Auteur, enquête aux pêcheurs

L'observation du tableau n°23 montre que les coûts fixes présentent en moyenne 27,8% et de 79,7 % de coût total respectivement pendant la période forte production et pendant la période de faible production. Quant aux coûts variables, ils représentent en moyenne 72,2 % pendant la pério de de forte production contre 20,3 % pendant la période de faible production.

Tableau n°23 et La figure n°4 montre que le coût de la main d'oeuvre (M.O) représente à lui seul, en moyenne, 72,2% du coût total pendant la période de forte production et constitue la charge la plus élevée supportée par les pêcheurs dans cette période. Il est suivi de coût du carburant et huile de machine, de restauration de la main d'oeuvre, amortissement machine et de charge batterie qui représente en moyenne respective 14,7%, 5,6%, 4,8% et 2,7% du coût total. Le coût du carburant et huile bas record pendant la période de faible production, il représente en moyenne, 35,9% du coût total suivi de la main d'oeuvre, de restauration main d'oeuvre, de l'amortissement machine et de charge batterie avec une moyenne respective de 20,3%, 13,6%, 11,8% et 6,6% du coût total.

III.1.4.1.2 Analyse de la structure des coûts de transaction dans la commercialisation de

fretin dans la cité d'Uvira.

Cette analyse porte sur les différentes charges supportées par les grossistes et les

détaillants dans la commercialisation de fretin.

a) Structure des coûts de transaction au niveau du marché de gros

La structure des coûts de transaction au niveau de marché de gros a été déterminée à partir des moyennes sur les données collectées auprès des grossistes sur les plages de la cité d'Uvira sous étude. Généralement, trois types des coûts de transaction sont supportés par les

67

grossistes dont le frais de transport, de séchage et des diverses taxes (taxe de chefferie, d'hygiène, taxe de la cité).

Tableau n °24 : Structure des coûts de transaction au niveau du marché de gros

coûts de transaction

Faible production

Forte production

Transport

885,3

33,8%

20428,6

91,5%

Frais de séchage

271,4

10,4%

428,6

1,9%

Taxes à la plage

1460

55,8%

1460

6,6%

Total

2616,7

100,0%

22317,2

100,0%

Source : Auteur, calcul sur base des données de l'enquête aux grossistes.

L'analyse des coûts de transaction sur le marché du commerce en gros présentée dans le tableau n°23 montre que les frais de transport sont plus importants, en moyenne ils représentent 91,5% des coûts transaction pendant la période de forte production contre 33,8% des coûts de transactions pendant la période de faible production. Le frais des différentes taxes constituent en moyenne une part importante 55,8% des coûts de transaction pendant la période de faible production par contre il en représente que 6,6% des coûts de transaction pendant la période de forte production et en fin, les frais de séchage sont moyennement faible par rapport aux autres charges, il est de 10,4% et 1,9% respectivement pendant la période de faible production et de forte production. Toutes ces informations sont bien visualisées dans la figure n°5.

100%

80%

60%

40%

20%

0%

Faible production

forte production

Somme de taxe

Somme de Frais de séchage Somme de Transport

Figure n°5 : Structure des coûts de transaction au niveau du marché de gros en % Source : Auteur, enquête aux grossistes

68

b) Structure des coûts de transaction au niveau du marché de détail

Les données sur les moyennes des coûts de transaction ont été collectées sur les marchés de la cité d'Uvira auprès des détaillants. De part ces données, le coût de transaction est constitué par les frais de transport, le frais de séchage, les différentes taxes payées au marché (ticket ou Jeton du marché, chefferie et hygiène) ainsi que le frais de louage de place au marché. Le tableau n°24 et la figure n°6 fournissent les détails sur la structure des coûts de transaction sur le marché de détail.

Tableau n O 25 : Structure des coûts de transaction au niveau du marché de détail

Coûts de transaction

Faible production

Forte production

Transport

201,5

19,7%

549,2

32,7%

Frais de séchage

164,6

16,2%

475,4

28,3%

Taxes au marché

406,2

39,8%

406,2

24,2%

Place au marché

248,3

24,3%

248,3

14,8%

Total

1020,6

100,0%

1679,1

100,00%

Source : Auteur, calcul sur base des données de l'enquête aux détaillants.

100%

90%

80%

70%

60%

50%

40%

30%

20%

10%

0%

Faible production

forte production

Somme de Taxe au marché

Somme de place au marhé

Somme de frais de séchage

Somme de Transport

Figure n° 6 : Structure des coûts de transaction au niveau du marché de détail en % Source : Auteur, enquête aux détaillants.

Une analyse par poste de coût permet d'établir que les taxes au marché enregistrent en moyenne le coût de transaction le plus important ( 39,8% de coût total de transaction) pendant la période de faible production alors qu'il se situe à 2 4,2% pendant la période de forte production. On note aussi une part importante de frais de transport (32,2 %) du coût total de transaction pendant la période de forte production alors qu'il est de 19,7% pendant la période

69

de faible production. Les autres coûts représentent une moyenne respective pendant les deux périodes 16,2% et 28,3% pour le frais de séchage et 24,3% et 14,8% pour la place au marché.

III.1.4.2 Analyse de prix de vente

Il s'agit ici d'analyser le par rapport entre le prix au pêcheur et celui qui est payé par le consommateur final (perçu par les détaillants) en fin de déterminer la pression des acteurs de la chaîne sur le prix de vente de fretin. Les données utilisées sont constituées par les moyennes des prix de vente de fretin en considérant le seau en plastique (Bumba) comme unité de mesure.

Tableau n° 26 : les pressions sur les prix aux pêcheurs et aux consommateurs

Situation de
pêche

Prix aux pêcheurs
(PP)

prix au mareyeur grossiste (PG)

Prix au

consommateur (PC)

valeur en
FC/Bumba

En % PCP

valeur en
FC/Bumba

En % PPG

% en PCG

valeur en
FC/Bumba

En % du PPC

Forte

production

11653,9

57,4

16928,6

145,3

83,4

20292,6

174,1

Faible
production

41057,7

78,5

47085,7

114,7

90,0

52330,7

127,5

Moyenne
pendant les 2
périodes

26355,8

67,9

32007,2

130,0

86,7

36311,7

150,8

Source : Auteur, traitement des données de l'enquête.

L'analyse de prix représentée dans ce tableau, montre que les prix au pêcheur constituent en moyenne 67,9% des prix aux consommateurs sur le marché de fretin dans la cité d'Uvira. Les prix au mareyeur grossiste représentent en moyenne pendant les deux périodes 86,7% des prix payés par les consommateurs aux mareyeurs détaillants. Les prix au pêcheur passent près de son double à la vente de gros soit 130,0% et plus de son double au stade du prix payé par les consommateurs (150,8%), en moyenne pendant les deux périodes sous étude.

Les rapports des prix-consommateurs par rapport aux prix-producteurs montrent davantage des disparités dans la répartition entre les différents acteurs de la chaîne de valeur de fretin. En effet, le rapport prix-consommateur/prix-producteur le plus élevé se rencontre pendant la période de forte production soit en moyenne (174,1%) suivi de celui de faible production qui représente une moyenne (127,5%).Ces écarts importants des prix entre les pêcheurs et ceux payés par les consommateurs aux détaillants s'expliquent aussi par des coûts de transactions supporté par les intermédiaires dus à la précarité des infrastructures, aux taxes et l'asymétrie de l'information. Cette situation montre clairement que le pêcheur, premier maillon de la chaine de valeur de fretin, est le moins favorisé dans ce système.

70

III.1.5 Analyse de la performance de la chaîne de valeur de Ndagala (fretin)

Cette partie du travail consiste à analyser les indicateurs de la performance de la chaîne de valeur de fretin dans la cité d'Uvira. Les données sont analysées en moyenne par seau ou Bumba du fait du manque d'une unité de mesure de poids utilisable par tous les acteurs. Le Seau en plastique (Bumba) est jugé comme unité de mesure utilisable par un grand nombre d'acteurs de la chaîne de valeur. Ainsi, les diverses charges moyennes supportées par les acteurs sont divisées en fonction de leur quantité moyenne produite ou commercialisée. Les divers éléments de calcul sont en Annexe 1, 2, 3 et les résultats ainsi interprétés sont des moyennes entre les deux situations de pêche qui s'observent. Dans les développements qui suivent, les mécanismes de création et de distribution de la VA et de profit sont examinés pour l'ensemble de la chaîne de valeur de fretin.

Tableau n° 27 : Représente la valeur, le profit, le taux de valeur ajoutée et de profit

 

fretins frais

Qualité intermédiaire

Variables

Acteurs

En valeur

Part en %

En valeur

Part en %

Valeur ajoutée

Pêcheurs

15589,6

63,8

15589,6

64,4

Mareyeurs grossistes

4906,3

20,1

4827,4

20,0

Mareyeurs détaillants

3940,5

16,1

3775,3

15,6

Total de deux périodes

24436,4

100,0

24192,3

100,0

 
 
 
 
 
 

Profit

Pêcheurs

7794,75

49,0

 

Mareyeurs grossistes

4503,8

28,3

4424,9

28,1

Mareyeurs détaillants

3620

22,7

3502,8

22,3

Profit Total

15918,55

100,0

15722,45

100,0

 
 
 
 
 
 

Taux de valeur

ajoutée

(VA/CA) x 100

Pêcheurs

 

67,6

 

67,6

Mareyeurs grossistes

 

17,6

 

17,4

Mareyeurs détaillants

 

12,2

 

11,6

 
 
 
 
 
 

Taux marge

d'exploitation (Profit/CA) x100

Pêcheurs

 

32,3

 
 

Mareyeurs grossistes

 

14,1

 

13,3

Mareyeurs détaillants

 

10,8

 

10,3

Source : Auteur, traitement des données de l'enquête.

Il s'observe de ce tableau que toute la chaîne de valeur de fretin (Ndagala) est rentable. Les valeurs ajoutées et les profits sont tous positifs pour tous les acteurs et ceci dans toutes les chaînes de valeur. En d'autres termes, la production de fretin est profitable pour le pêcheur, le mareyeur grossiste et le mareyeur détaillants quelle que soit la qualité de fretin commercialisée. En effet, les valeurs ajoutées et les profits sont positifs pour tous les acteurs et ceci à toutes les qualités sous étude. La comparaison entre les chaînes de valeurs indique

71

que la chaîne de valeur de fretin frais est la plus profitable soit 17, 21% contre 17,01% en moyenne et présente une bonne performance globale soit 26,4% contre 26 ,2% en moyenne. Lorsqu'on s'intéresse aux ratios de la valeur ajoutée par acteur, l'on constate que c'est le pêcheur qui perçoit plus de valeur ajoutée. En effet, un 100 FC du chiffre d'affaires pour les deux produits génèrent 67, 6 FC de valeur ajoutée. En termes de la capacité bénéficiaire dégagée par l'exploitation, l'indicateur obtenu (taux de marge nette d'exploitation) montre que l'activité de pêche est une activité à profit élevé (soit 32,2 %) que l'activité de commerce en gros (14,1%) et du commerce en détail (10,8%) en moyenne.

3%

de valeur

16%

23%

49%

trai

20%

28%

64%

Figure n°7.2:Répartition
de la valeur ajoutée entre les
agents

Mareyeurs détaillants Mareyeurs grossistes Pêcheurs

Figure n° 7.3: Répartition de profit

Mareyeurs détaillants Mareyeurs grossistes

Pêcheurs

figure n° 7.1 :Partage de la valeur ajoutée au nivau de la chaîne

i Divers iimpôts et taxes M.O

profit

65%

32%

Figure n°7 : Répartition de la valeur ajoutée et de profit.

Source : Auteur, traitement des données de l'enquête.

En ce qui concerne la création et la distribution de la valeur ajoutée, la richesse créée dans la chaîne de valeur de fretin (Ndagala) est distribuée, en premier lieu, sous forme de bénéfices (résultat net d'exploitation) pour les différents acteurs de la chaîne soit 65% en moyenne (figure n°7. 1). Ensuite, 32% de la valeur ajoutée est versée sous forme de salaires aux pêcheurs occasionnels et 3% sous forme de différents impôts et taxes collectés par divers services de l'Etat auprès de mareyeurs grossistes et détaillants.

L'examen de la contribution des acteurs de la chaîne de valeur dans la création de la VA totale révèle que les pêcheurs procurent plus de la moitié de la VA créée soit 64% (figure n°7. 2). Les mareyeurs grossistes viennent en second lieu, en apportant 20% de la richesse. Ils sont suivis par les mareyeurs détaillants qui ajoutent 16% à la VA globale. Les coefficients de

72

corrélations associées à cette analyse (Annexe n°4) ont montré qu'il existe une relation significative entre la valeur ajoutée totale et les valeurs ajoutées des acteurs au sein de cette chaîne de valeur. Cette relation est forte pour les pêcheurs (r = 0,751, p = 0,000) et pour les mareyeurs grossistes (r = 0,645, p = 0,000) et d'intensité moyenne pour les détaillants (r = 0,333 et p = 0,007). En part relative, les mareyeurs (grossistes et détaillants) captent une part importante (51%) de profit que celle des pêcheurs (49%) (Figure n°7.3). Cette différence de profit qui s'observe entre les pêcheurs et les mareyeurs (grossistes et détaillants) est significative (Test t = 3, 498, ddl = 150 et p = 0,001) (Annexe n°5). Ces résultats permettent d'affirmer que la répartition de profit entre les acteurs au sein de la chaîne de valeur de Ndagala dans la cité d'Uvira est inéquitable.

III.1.6 La progressivité de la chaîne de valeur de fretin dans la cité d'Uvira

Cette partie analyse les différentes innovations intervenues au courant de cinq dernières années sur différents niveaux de la chaîne de valeur de fretin. Ainsi, les informations sur l'innovation et l'adoption des innovations sont en présentées dans le tableau ci-dessous.

Tableau n°28 : Innovations et adoption des innovations par les acteurs de la chaîne de

valeur de fretin

Les acteurs Avoir reçu l'innovation Adoption de l'innovation

Oui Non Oui Non

Effectif En % Effectif En % Effectif En % Effectif En %

Les Pêcheurs 52 100,0 -

-

52 100,0 -

-

Les Grossistes 17

48,6 18 51,4 12 70,6 5 29,4

Les Détaillants 26 40,0 39 60,0 22 84,6 4 15,4

Source : Auteur, traitement des données de l'enquête.

Il s'observe de ce tableau que, les pêcheurs ont connu une innovation dans leur activité de pêche (100,0% des pêcheurs enquêtés l'affirme) qu'est le remplacement de la lampe Anchor utilisant le Kérosène pour s'allumer par les lampes tube utilisant l'énergie électrique via les batteries chargeables. Cette nouvelle technique dans la pêche artisanale de fretin dans cité d'Uvira est adoptée par tous les pêcheurs soit 100,0% des pêcheurs enquêtés et elle a qu'un effet positif dans la diminution des dépenses. En effet, les pêcheurs effectuaient une dépense énorme de carburant (Kérosène) en utilisant les lampes Anchors pour avoir la lumière, mais avec l'arrivé des lampes tubes, ils voient leur dépenses diminuées.

73

Quant aux mareyeurs (grossistes et détaillants), il s'observe des innovations dans la pratique de séchage avec les claies de séchage modernes et dans la pratique de conservation de fretin frais avec l'arrivé des chambres froides dans certaines plages. Plus de la moitié (soit 51,4% pour les mareyeurs grossistes et 60,0% des mareyeurs détaillants) enquêtés, affirme de ne pas avoir connu des innovations dans leur activité de commercialisation de fretin. Ceci est dû du fait de l'absence de ces matériels dans différents marchés et plages de la cité et hors la cité tels à Kilomoni I, Kasenga, Kabimba et Kigongo. Et ceux qui ont affirmés d'avoir reçus ces innovations (48,6% des mareyeurs grossistes enquêtés et 40,0% des mareyeurs détaillants enquêtés), la majorité l'ont adoptés soit 70,6% pour les grossistes et 84,6% des détaillants contre au 29,4% des grossistes et 15,4% des détaillants qui n'ont pas adoptés suite l'insuffisance de ces matériels. Ces pourcentages des adoptants laissent croire que les acteurs sont très sensibles aux innovations et peuvent les adoptées dès qu'elles sont mises à leur disposition.

III.1.7 Analyse des contraintes et des opportunités au développement de la chaîne de
valeur de fretin dans la cité d'Uvira

III.1.7.1 les contraintes au développement de la chaîne de valeur de fretins

Le développement de la chaîne de valeur de fretins dans la cité d'Uvira fait face à des multiples contraints dont l'impact affecte la productivité et les performances de tous les acteurs. Ces contraintes sont remarquées aux différents niveaux de la chaîne de valeur:

1. Au niveau de l'appareil de production

La production fretin (Ndagala) est assurée par une technique artisanale dont les unités de pêche restent peu modernes et ne disposant pas des équipements permettant de capturer les fretins nageant dans la profondeur plus éloignée de la surface et aussi des équipements permettant de conserver le poisson dans des conditions optimales. Du fait de ces conditions de transport et de stockage en vrac de dizaines de kilogramme de fretin, dans des caisses en bois ou des Seaux en plastique non réfrigérées, pour une longue distance, la qualité des captures se trouve détériorée avant même son arrivée aux plages.

2. Au niveau des captures

> Ces dernières années, on assiste à une régression du stock de la biomasse disponible et de la productivité des pêcheurs en raison d'une gestion approximative de la ressource marquée notamment par la concentration de l'effort de pêche et le non adaptation des pêcheurs aux comportements de fluctuation des stocks. De plus, les fretins migrent de plus

74

en plus vers les zones plus profondes, ils s'éloignent ainsi des unités de production et augmentent les coûts de transport. Par ailleurs, la pollution et la pêche des alevins (appelé communément KAUZU) affectent sensiblement la qualité de l'écosystème, le milieu naturel de vie et de reproduction des fretins.

> Les voies d'accès aux ressources halieutique sont libres (C'est-à-dire qu'il y a une libre entrée des pêcheurs de fretins dans la cité d'Uvira). En effet, les pêcheurs opèrent en général sous un régime d'accès libre. Cette situation est clairement intenable. Un accès libre aboutit classiquement à une surexploitation des ressources et à une baisse de recettes pour tous les participants parce qu'il est caractérisé par une course à l'exploitation qui fait que tous les pêcheurs s'efforcent de capturer la plus grande part possible de la ressource, qu'il y ait ou non réglementation, avant que leurs concurrents ne le fassent. L'accroissement des pressions de la population dans la cité d'Uvira engendre des conséquences graves.

3. Au niveau des débarquements

Absence des infrastructures nécessaires aux débarquements de fretins. En effet, les manutentionnaires ou débardeurs transportent par les mains ou sur la tête, ces techniques n'offrent pas les conditions nécessaires pour permettre un débarquement des fretins dans des conditions optimales de qualité et d'hygiène.

4. Au niveau de la transformation

La transformation est élément essentiel de la valorisation de produit, dans la cité

d'Uvira le séchage reste encore le seul moyen de transformation et de valorisation des fretins. Ce dernier est pratiqué avec des techniques rudimentaires (en majorité le sable) réduisant la qualité et la valeur de fretin. En effet, on assiste à une forte demande de fretin orientée vers l'extérieure du pays (soit au Burundi ou Tanzanie) où le fretin (Ndagala) est séché en majorité sur des claies métalliques.

5. Au niveau de la commercialisation

Les principales contraintes à ce niveau sont liées :

> au manque d'infrastructures de commercialisation et de circuits de distribution ainsi qu'au non maîtrise de la chaîne froide. Cette situation affecte la qualité du produit, empêche le suivi de sa traçabilité et favorise le développement de circuits de commercialisation informels nuisibles à la sauvegarde de l'aspect sanitaire de fretin.

> l'insuffisance d'effort de lutte contre le circuit informel de vente, qui est très développé, entraînant des problèmes de qualité et de contrôle sanitaire.

75

> L'absence de moyens des conservations, de stockage et de transformation rassurant la meilleure qualité des fretins commercialisés loin de la cité. > Faible prix de vente pendant la période de forte production.

6. Au niveau des acteurs de la chaîne

> pour les pêcheurs, le faible niveau de la qualification de la main d'oeuvre occasionnelle, non respectueuse des bonnes pratiques d'hygiène.

> De même pour les mareyeurs (grossistes et détaillants), la faiblesse du taux de réussite de lancer un nouveau produits qui s'adapte aux exigences des consommateurs.

7. Au niveau de l'encadrement des acteurs de la chaîne

> Encadrement technique, les intervenants de la chaîne de fretin dans la cité d'Uvira (les pêcheurs, les mareyeurs grossistes et détaillants) ne bénéficient ni de formation ni d'encadrement dans le cadre de leurs activités professionnelles. Les pratiques acquises sont le fruit de l'expérience et des conseils prodigués par les plus anciens dans le la pêche ou le commerce. Le Service National de vulgarisation du Ministère de l'agriculture pêche et élevage est inexistant sur le terrain. Les associations des pêcheurs qui existent n'ont aucun effet en pratique. Chaque acteur travaille de manière isolée sans structure de protection en cas de difficultés professionnelles.

> Encadrement financier, il s'observe un accès difficile des acteurs aux services financiers malgré l'émergence actuelle des institutions financières et des banques. La majorité des acteurs (94,2% des pêcheurs, 100,0% grossistes et 53,8% de détaillants) enquêtés de cette chaîne de valeur sont exclus par les institutions de Micro-finance et les Banques. Cette absence de financement institutionnel fait naissance à une dépendance entre les acteurs.

> Au niveau informationnel, le système d'information peut être défini comme l'ensemble des données et des moyens de communication utilisés par les opérateurs pour apprécier l'offre et la demande des produits vivriers (PANZU P., 2012). La diffusion de l'information concourt au bon fonctionnement des échanges et à une meilleure organisation des marchés. Les besoins en information portent généralement sur les prix aux différents stades de la chaîne de valeur, la disponibilité et la localisation précise de produit. En ce qui concerne la chaîne de valeur de fretin, aucun système d'information structuré diffusant les informations sur les marchés n'a été identifié. Les médias classiques (Télévision, Radio et Journaux) ne diffusent pas les informations sur le prix et la disponibilité de l'offre. La circulation de l'information entre les acteurs se fait soit de «

76

bouche à oreille » ou soit par téléphone et cette information arrive avec retard aux destinateurs.

III.1.7.2 Opportunités de développement

Les opportunités de développement de la chaîne de valeur de fretin dans la cité sont énormes dont nous avons retenu :

> Le contexte actuel marqué par l'expansion remarquable de la demande mondiale des produits de la mer et la stagnation de la production mondiale des captures. La FAO estime que la consommation mondiale de poissons serait de 120 millions de tonnes à l'horizon 2010 contre 75 millions de tonnes actuellement.

> Au niveau national, on se retrouve à une disponibilité moyenne annuelle de 5,2 Kg de poisson par tête d'habitant, disponibilité nettement inférieure à la norme qui est de 13 Kg par tête d'habitant/an (FAO, 2014), ce qui fait que les pêcheurs ont encore à faire pour disponibiliser les quantités de fretins permettant de couvrir cette moyenne.

> Au niveau local, il s'observe une forte importation de fretins due à l'insuffisance et à la qualité de la production locale, ceci offre aux acteurs une opportunité d'augmenter leur productivité et d'améliorer la qualité de fretin.

> Adaptation de la production et du prix de vente à la demande par la valorisation. La valorisation est définie comme une démarche effectuée au niveau du producteur, permettant d'ajouter de la valeur à sa production, sans qu'il y ait forcément de transformation du produit initial ni d'ajout de produits extérieurs (OFIMER, 2001). La valorisation c'est l'idée à la mode aujourd'hui dans le domaine de la pêche artisanale (AZIZ LAMTAI, 2010). Ainsi, les acteurs de cette chaîne de valeur de fretin ont cette opportunité de développer les techniques de transformation ou de conservation de fretins qui leur permettront de mettre en place les fretins de qualité et ainsi d'augmenter leur profit.

> Les acteurs de la chaîne de valeur de fretin ont une opportunité de développer un système

de labellisation et de diversification de la qualité de fretins en fin d'augmenter leur valeur ajoutée ainsi que le profit.

> La disponibilité de la main d'ouvre à moindre coût offre l'opportunité d'investir dans ce secteur.

> La réalisation de profit par tous les acteurs de cette chaîne de valeur, rassure à tout autre personne voulant y entrer qu'il réalisera un profit quelle que soit la période de pêche.

> Suite à un système de financement interne, les acteurs effectuent leurs activités sans interruption.

77

Les faiblesses

D La pêche est encore artisanale avec des unités peu moderne et ne disposant pas des équipements permettant de pêcher dans des longues profondeurs.

D Utilisation des équipements de transport non réfrigérés ne permettant pas de conserver les fretins dans les conditions optimales.

D La gestion approximative de la ressource halieutique.

D L'absence des infrastructures de débarquement nécessaire à la préservation de la qualité de fretin.

D Les techniques de transformation de fretin sont encore rudimentaires.

D Non maîtrise d'une chaîne froide dans la commercialisation des fretins.

D Les points de ventes finaux inadaptés.

D l'insuffisance d'effort de lutte contre le circuit informel de vente

D L'absence de moyens des conservations, de stockage et de transformation.

D Faible prix de vente pendant la période de forte production.

D le faible niveau de la qualification de la main d'oeuvre occasionnelle.

Les menaces

D La migration des stocks de fretin.

D Les voies d'accès aux ressources halieutique sont libres.

D L'insuffisance d'effort de lutte contre l'informel et la pêche illégale.

D Absence d'encadrement technique.

D Les acteurs travaillent de manière isolée sans structure de protection.

D Le non accès au crédit bancaire.

D Absence d'un système d'information.

D La saisonnalité dans la production des fretins.

D La Régression du stock de biomasse disponible suite à l'effort de pêche concentré sur cette espèce

D Les voies d'accès aux ressources halieutique sont libres.

D .

Source : Auteur, traitement des données de l'enquête.

III.1.7.3 Présentation des contraintes et opportunités dans la matrice SWOT

De façon synthétique, les contraintes et les opportunités de la chaîne de valeur de fretin sont présentées dans la matrice SWOT comme suit :

Tableau n° 29: les forces, faiblesses, opportunités et menaces de la chaîne de valeur de fretin dans la cité d'Uvira.

Les forces

 

Les opportunités

D Existence de marché potentiel au niveau mondial de plus en plus accrue.

D Existence du marché national et local.

D Nouvelles perspectives offertes par le pays dans le cadre des accords de libre -échange.

D Nouvelles orientations pour le développement du secteur basées sur: la gestion rationnelle de la ressource halieutique, la réforme de la législation du secteur, la mise à niveau du secteur à différents maillons de la chaîne de valeur, le renforcement des infrastructures de conservation et de transformation de fretin, ...

D Nouvelles perspectives offertes dans le cadre des investissements dans l'une des activités de la chaîne de valeur.

D Développement d'un système de labellisation de fretin.

D Nouvelles perspectives offertes dans cadre de valorisation de fretin par une meilleure conservation et transformation.

D La disponibilité de la main d'ouvre à moindre coût.

D les acteurs de la chaîne opèrent en général sous un régime d'accès libre.

D La réalisation de profit par tous les acteurs de cette chaîne de valeur.

D Existence d'un système de financement interne.

D Les acteurs fonctionnent dans des relations de confiance.

D Expérience des acteurs dans l'exercice de leurs activités.

D

D

78

III.2 DISCUSSION DES RESULTATS

Dans la revue empirique nous avons constaté que, plusieurs auteurs ont déjà abordé sur les aspects qui portent sur notre travail. Il revient alors de comparer ces résultats avec ceux de ces auteurs.

Ainsi, les résultats portant sur les caractères sociaux des acteurs relèvent que la chaîne de valeur de fretin dans la cité d'Uvira est dominée à 56,7% par les femmes du fait qu'elles sont majoritaires dans la commercialisation (soit 71,4% dans le mareyage en gros et 89, 2% le mareyage en détail) que les hommes. Des femmes sont peu remarquables dans la pêche (9,6%) que les hommes (90,4%) avec une main d'oeuvre dominée à (100%) par les hommes pour la raison que cette activité est effectuée uniquement la nuit et demande une capacité physique importante pour faire face aux obstacles liés aux vents violents du lac et aux fortes pluies. Ces résultats sont similaires à ceux d'une étude antérieure effectuée au Bénin par Holroet, (2010) qui ont aboutis au constat que la chaîne de valeur de crabes est constituée en 75% des femmes et qu'elles sont majoritaires dans la commercialisation que la pêche.

En ce qui concerne la section portant sur la gouvernance de chaîne de valeur de fretin dans la cité d'Uvira, les résultats de l'enquête montrent d'une part qu'une relation d'arrangement contractuel (61,5%) domine entre les pêcheurs et les grossistes et (60,0%) entre grossistes et pêcheurs. Ce type de relation rend le pêcheur dépendant à son client, limité la compétition entre les mareyeurs (commerçants) et le pouvoir de pêcheur dans la fixation de prix de vente de fretin du fait de crédit octroyé et de financement des opérations de pêche effectués par les grossistes. Le pêcheur est dans l'obligation de vendre la totalité de sa production à son client et ne peut s'en empêcher de celui-ci qu'après avoir remboursé la totalité ses créances. Dans ce cas, la chaîne de valeur présente les caractéristiques d'un « réseau dirigé ». Il existe un petit nombre d'acheteurs qui absorbent la quasi-totalité des fretins pêchés. D'autre part, une relation de confiance existe entre les acteurs (soit 38,5% pour les pêcheurs à leurs clients, 40,0% les mareyeurs grossistes à leurs fournisseurs et 66,2% des détaillants à leurs fournisseurs). Pour de type de relation, Il existe, en effet, un nombre suffisamment important d'intermédiaires pour créer une compétition effective entre les acheteurs. Dans ce cas, le client suit les performances des pêcheurs et les problèmes de fixation de prix et de financement sont résolus par la négociation plutôt que par voie de menace ou de sortie, étant donné le partage d'intérêts et des risques dus à la situation de l'offre et de la demande. Dans cet autre cas, la chaîne présente les caractéristiques d'un « réseau équilibré ». L'analyse statistique associée aux relations entre les acteurs de la chaîne

79

80

81

de valeur montre que ces relations sont significatives. Ce qui nous ont permis de conclure que la chaîne de valeur de fretin dans la cité d'Uvira présente un mode de gouvernance à « réseau dirigé » du fait qu'elle est à cheval entre un « réseau équilibré » et un « réseau dirigé ». Ces résultats conduisent à confirmer notre hypothèse selon laquelle au vu de l'analyse des indicateurs relatifs à la gouvernance ; la chaîne de valeur de fretin dans la cité d'Uvira présenterait un mode de gouvernance à réseau dirigé du fait que cette chaîne de valeur couvre un mode de gouvernance à caractère mixte qui est à cheval entre un « réseau équilibré » et un « réseau dirigé ». Par rapport aux travaux antérieurs cités précédemment, ces résultats correspondent aux conclusions de Mohamed et al. (2015), qui aboutit aux constats que le modèle de gouvernance le plus fréquent dans les chaînes de valeur domestique au Maroc (contrairement aux chaînes de valeur de l'exportation) s'apparente à un réseau dirigé. Il existe quelques principaux clients qui absorbent la totalité de l'offre.

Pour Holroet, (2010), contrairement à nos résultats, la dynamique dans de la chaîne de valeur de crabe peut être caractérisée par une gouvernance monopolisée (situation de hiérarchie) par les grossistes du marché de Lomé et ce pouvoir des grossistes et des collecteurs exportateurs proviennent du système de financement, l'envoi des cargaisons, et la faiblesse des autres acteurs dans la maîtrise de qualité et des quantités des produits convoyés.

La section sur l'analyse des coûts et de prix de vente sur le long de la chaîne de valeur montre que parmi les charges supportées par les pêcheurs, la charge de la main d'oeuvre présente en moyenne une partie plus importante (soit 72,2 % du coût total) pendant la période de forte production que pendant la période de faible production (soit 20,3% du coût total) du fait cette charge varie en fonction de la production. Pendant la période de faible production, le frais de carburant est plus élevé (soit 35,9% ) du fait que pendant cette période, les pêcheurs parcourent des longues distances à la recherche de fretin. Pour ce qui est des mareyeurs (grossistes et détaillants), les coûts de transport et des taxes constituent les postes les plus importants dans leurs coûts de transaction. L'analyse des prix de vente au différent niveau de la chaîne de valeur relève que le rapport prix-consommateur/prix-producteur le plus élevé se rencontre pendant la période de forte production soit en moyenne (174,1%) suivi de celui de faible production qui représente une moyenne (127,5%).Ces écarts importants des prix entre les pêcheurs et ceux payés par les consommateurs aux détaillants s'expliquent aussi par des coûts de transactions supportés par les intermédiaires dus à la précarité des infrastructures, aux taxes et l'asymétrie de l'information. Cette situation montre clairement que le pêcheur, premier maillon de la chaine de valeur de fretin, est le moins favorisé dans ce système. La

comparaison des coûts aux prix de vente sur le long de la chaîne de valeur ont relevé que les coûts totaux supportés par les agents sont inférieurs à leurs prix de vente. Cette comparaison fait apparaître les marges qui rémunèrent tous les acteurs de la chaîne de valeur. En effet, les valeurs ajoutées et les profits sont positifs pour tous les acteurs et ceci dans toutes les chaînes de valeur. Ces résultats nous a permis d'affirmer notre deuxième hypothèse selon laquelle l'analyse des coûts et des prix sur chaque maillon de la chaîne de valeur de Ndagala montrerait que tous les acteurs réaliseraient un profit parce que leurs recettes seraient supérieures à leurs coûts. Ces résultats ainsi trouvés corroborent les conclusions des travaux d'Aquilas et al. (2013) sur l'analyse de la compétitivité de la chaîne de valeur ajoutée crevette fraîche et crevette fumée du Bénin qui ont abouti au constat que les différents maillons de la chaîne de valeur sont rentables. Et aux résultats D'EPIPHANE et al. (2011), sur Analyse de la performance des chaînes de valeurs de l'ananas au Bénin qui ont trouvés que toutes les chaînes de valeurs de l'ananas béninois sont rentables, En effet, les valeurs ajoutées et les profits sont positifs pour tous les acteurs et ceci dans toutes les chaînes de valeurs.

L'examen de la contribution des acteurs de la chaîne de valeur dans la création de la VA totale révèle que les pêcheurs procurent plus de la moitié de la VA créée soit 64%. Les mareyeurs (grossistes et détaillants) viennent en second lieu, en apportant 36% de la richesse total.

Les coefficients de corrélations associées à cette analyse (Annexe n°4) ont montré qu'il existe une relation significative entre la valeur ajoutée totale et les valeurs ajoutées des acteurs au sein de cette chaîne de valeur. Cette relation est forte pour les pêcheurs (r = 0,751, p = 0,000) et pour les mareyeurs grossistes (r = 0,645, p = 0,000) et d'intensité moyenne pour les détaillants (r = 0,333 et p = 0,007).La richesse ainsi créée est distribuée, en premier lieu, sous forme de bénéfices (résultat net d'exploitation) pour les différents agents de la chaîne de valeur soit 65% en moyenne. Ensuite, 32% de la valeur ajoutée est versée sous forme de salaires aux pêcheurs occasionnels et 3% sous forme de différents impôts et taxes collectés par divers services de l'Etat auprès de mareyeurs (grossistes et détaillants).

La distribution de la VA sous forme de bénéfices aux différents acteurs de la chaîne de valeur relève que, en part relative, les mareyeurs (grossistes et détaillants) captent une part importante (51%) de profit que celle des pêcheurs (49%). Cette différence de profit qui s'observe entre les pêcheurs et les mareyeurs (grossistes et détaillants) est significative (Test t = 3, 498, ddl = 150 et p = 0,001) (Annexe n°5). Ces résultats permettent d'affirmer que la

répartition de profit entre les acteurs au sein de la chaîne de valeur de Ndagala dans la cité d'Uvira est inéquitable.

Ces résultats confirment notre troisième hypothèse selon laquelle sur le long de la chaîne de valeur de Ndagala, le profit ainsi trouvé serait réparti de manière inéquitable parce que la plus grande partie de profit serait trouvé entre les mains des mareyeurs (les grossistes et les détaillants). Comparativement aux travaux antérieurs, ces résultats de nos analyses vont dans le sens de ceux trouvés par la FAO, (2010) qui ont abouti au constat que dans toutes les chaînes de valeur analysées, ce sont les petits pêcheurs et les petits aquaculteurs qui reçoivent les bénéfices économiques les plus faibles relativement aux autres agents de la chaine. Les transformateurs et les commerçants de détail captent plus d'avantages en raison de leur pouvoir de négociation relativement plus élevé.

Mohamed et al. (2015), aboutit aux mêmes constats que le pêcheur est le principal générateur de valeur; mais, ce sont les intermédiaires qui dominent la filière et captent la plus grande partie des revenus.

En fin, Holroet, (2010), contrairement à nos résultats trouve que pour la chaîne de valeur des crabes de terre, les collecteurs exportateurs ont le plus de valeur ajoutée (soit 72,7% de la richesse créée au lac Ahémé et 49,9% au lac Nokoué) contre (4,5% et 15,5% des pêcheurs respectivement pour les deux lacs. Le reste est réparti aux commerçants, et aux collecteurs locaux). Les commerçants du Lac Nokoué ont une part importante de la valeur ajoutée (52,3%) pour les crabes à l'eau que les pêcheurs (4,8%).

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