i
UNIVERSITE EVANGELIQUE EN AFRIQUE
B.P. : 3323/BUKAVU
FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET DE
GESTION
ANALYSE DE LA CHAINE DE VALEUR DES PRODUITS DE PECHE DANS
LA CITE D'UVIRA : « cas de Stelothrissa Thanganicae
(Ndagala)»
Mémoire présenté et défendu
en vue de l'obtention du diplôme de
licencié en sciences économiques et de
gestion.
Option : Economie Rurale
Présenté par : BUSHIRI SUNZA
Gabriel
Directeur : Dr. VWIMA Stany
Encadreur : Assistant KISANGA
Arsène
Membres du Jury : Professeur Ordinaire MUKE ZIHISIRE, Msc
Fidèle et Assistant KANYAMA Christian
i
IN MEMORIUM
A la mémoire de ma grand-mère Philomène
BAHATI
Gabriel BUSHIRI
ii
DEDICACE
A notre père SUNZA NGEREZA et son épouse, notre
mère BILOMBELE Jeanne
Que la production de ce deuxième fruit scientifique de
votre enfant que nous sommes, soit pour nous une occasion propice de vous
témoigner notre affection.
Que Dieu vous bénisse et vous garde.
A vous et à votre progéniture.
Gabriel BUSHIRI
iii
REMERCIEMENTS
Au seuil de ce travail qui marque la fin de notre
2ème cycle d'études Universitaires, nous ne saurions
manquer d'exprimer notre gratitude profonde à l'Eternel notre Dieu, le
maître par excellence des temps et de circonstances, qui nous a
donné la grâce que nous soyons ce que nous sommes aujourd'hui
;
Nous remercions le Professeur docteur VWIMA Stany, Doyen
de la faculté des sciences économiques et de gestion, pour avoir
accepté de diriger ce travail malgré ses multiples
occupations.
Nos reconnaissances très sincères
s'adressent à l'assistant KISANGA Arsène, qui a pris tout son
temps pour nous encadrer dans ce travail, afin de s'assurer de son
caractère scientifique.
Nos sincères remerciements à tous les
professeurs de la faculté des sciences économiques et de gestion
de l'UEA dont les cours dispensés nous ont été d'un grand
intérêt pour la réalisation de cette étude et de
notre formation.
Nous serons incomplets si nous passons sous silence
l'apport de la famille WALUKINDA Joël et MWENGE Esther qui nous est
très chère, pour son encouragement, son soutien moral et
matériel dans l'accomplissement de ce travail.
Nous sommes également très reconnaissants
aux familles .
· Jean-Claude KIBANGULA et Rufine ACI, Joseph BUTOTO et
Winny MULULE, et Dr. LUENDAMA pour leurs efforts consentis pour une meilleure
réalisation de cette étude.
Nos pensées vont aussi à nos frères
et soeurs Joseph RUKANDAMIZA, Billy RUTAHINDWA, RUBAMBO, SHABANI, KIRUNGA,
Florence Elene et MARIAMU, Grâce MLULEY, Deborah M'luley, Bijoux SHAONA
à tous nos cousins, cousines, oncles, tantes, neveux, nièces et
grands-parents.
A nos amis qui nous sont très chers .
·
Léon KASIBI, IMANI WABULAKOME Charles, ZAINA LOOBA Lucie, Nelphine
SABINA et Justine ABWE pour leur franche collaboration.
Nous portons une attention particulière envers nos
camarades de la faculté pour avoir mené avec nous une vie de
lutte, de peine et de nombreux sacrifices.
A toutes les personnes qui, de près ou de loin, ont
contribué à notre formation, qu'elles trouvent dans ces quelques
lignes, l'expression de notre gratitude.
Gabriel BUSHIRI
iv
Table des matières
IN MEMORIUM i
DEDICACE ii
REMERCIEMENTS iii
Table des matières iv
Liste des figures vi
Liste des tableaux vii
Liste des schémas viii
RESUME ix
ABSTRACT x
SIGLES ET ABREVIATIONS xi
0. INTRODUCTION 1
0.1 PROBLEMATIQUE 1
0.2 HYPOTHESES 5
0.3 OBJECTIF DU TRAVAIL 5
0.3.1 Objectif général 5
0.3.2 Les objectifs spécifiques 5
0.4 CHOIX ET INTERET DE L'ETUDE 6
0.5 DELIMITATION DU SUJET 6
0.6 SUBDIVISION DE TRAVAIL 7
CHAPITRE PREMIER : REVUE DE LA LITTERATURE 8
SECTION 1 REVUE DE LA LITTERATURE THEORIQUE 8
I.1.1 NOTION SUR LA CHAINE DE VALEUR 8
I.1.1.1 Définition 8
I.1.1.2 Approche théorique 8
I.1.1.3 Types d'approche d'une chaîne de valeur 11
I.1.1.3.2 L'approche noeud de la pauvreté 11
I.1.1.4 Structure d'une chaîne de valeur 12
I.1.1.5 Développement de la chaîne de valeur
13
I.1.1.6 La gouvernance dans la chaîne de valeur 13
I.1.1.7 Dimension genre dans le développement de la
chaîne de valeur 16
I.1.1.8 Financement de la chaîne de valeur 16
I.1.2 Analyse de la chaîne de valeur 17
CHAPITRE II PRESENTATION DU MILIEU D'ETUDE ET CADRE
METHODOLOGIQUE 22
SECTION 1 PRESENTATION DU MILIEU D'ETUDE 22
II.1.1ASPECTS MORPHOLOGIQUES DE LA CITE D'UVIRA 22
1.Historique de la cité d'Uvira 22
2.Situation géographique 22
3.Situation socioculturelle 24
4 Situation Socio-économique 24
II.1.2 GENERALITE SUR LA PECHE ARTISANALE DANS LA CITE D'UVIRA
26
II.1.2.1Caractéristique du lac Tanganyika 26
II.1.2.1.1 Structure du lac Tanganyika 26
II.1.2.1.2Température de Salinité 26
II.1.2.1.3 Richesses marines 26
II.1.2.2 La pêche artisanale dans la cité d'Uvira
27
II.1.2.2.1Description 27
II.1.2.3.1 Les engins ciblant les Fretins (Stelothrissa
Tanganicae) 30
II.1.2.3.2 Techniques de pêche de Stelothrissa
Tanganicae dans la cité d'Uvira 30
I.1.2.3.3 Les zones de pêche 31
I.1.2.4 Traitement et commercialisation de fretin 31
I.1.2.5 Cadre législatif 32
SECTION 2 METHODOLOGIE 32
II.2.1 METHODES ET TECHNIQUES 32
II.2.1.1 Méthodes 32
II.2.1.2 Les techniques 33
II.2.2 Echantillonnage 33
II.2. 2.1 Taille de l'échantillon 33
II.2.2.2 Collecte des données 34
II.2.3 Déroulement des enquêtes 35
II.2.4 Analyse des données 35
II.2.4.1 La cartographie de la chaîne de valeur de
Ndagala « Fretins » 36
II.2.4.2 Analyse de la gouvernance 36
II.2.4.3 Analyse des coûts et de prix 37
II.2.5 Analyse des contraintes et opportunités 38
II.2.6 Analyse statistique des résultats 39
CHAPITRE III : PRESENTATION, ANALYSE ET INTERPRETATION DES
RESULTATS 42
III.1 Présentation et Analyse des résultats
42
III.1.1 La description des caractéristiques sociales
des enquêtés 42
III.1.2 La cartographie et les caractéristiques des
acteurs de la chaîne de valeur de Ndagala dans la cité
d'Uvira 43
III.1.2.1 Les principaux acteurs de la chaîne de valeur
de Ndagala dans la cité d'Uvira 45
vi
A.Les pêcheurs 45
B.Les grossistes 49
C. Les détaillants 54
III.1.2.2 Les acteurs secondaires ou soutiens dans la
chaîne de valeur de fretin dans la cité d'Uvira. 58
A.Les services publics 58
III.1.3 Analyse de la gouvernance et de financement de la
chaîne de valeur de fretin dans la cité d'Uvira 59
III.1.3.3 Mode financement des activités dans la
chaîne de valeur de fretin dans la cité d'Uvira 64
III.1.4 analyse des coûts et de prix 65
III.1.4.1 Analyse de coût 65
III.1.4.1.1 Analyse de coût de production au niveau des
pêcheurs 65
III.1.4.1.2 Analyse de la structure des coûts de
transaction dans la commercialisation de fretin dans la cité
d'Uvira. 66
III.1.4.2 Analyse de prix de vente 69
III.1.5 Analyse de la performance de la chaîne de valeur
de Ndagala (fretin) 70
III.1.6 La progressivité de la chaîne de valeur
de fretin dans la cité d'Uvira 72
III.1.7 Analyse des contraintes et des opportunités au
développement de la chaîne de valeur de fretin dans la
cité d'Uvira 73
III.1.7.1 les contraintes au développement de la
chaîne de valeur de fretins 73
III.1.7.3 Présentation des contraintes et
opportunités dans la matrice SWOT 77
III.2 DISCUSSION DES RESULTATS 78
CONCLUSION ET RECOMMANDATION 82
A.CONCLUSION 82
B.RECOMMANDATION 85
REFERENCE BIBLIOGRAGRAPIQUE 86
ANNEXE n° 1 : ANALYSE DE LA PERFORMANCE DES PECHEURS
91
ANNEXE n° 2 : ANALYSE DE LA PERFORMANCE DES MAREYEURS
GROSSISTES 91
ANNEXE n° 3 : ANALYSE DE LA PERFORMANCE DES MAREYEURS
DETAILLANTS ..92
ANNEXE N° 4 : Corrélations entre la VA total et
les VA des acteurs 93
ANNEXE n°5 : Test d'échantillons
indépendants 93
QUESTIONNAIRE D'ENQUETE 93
Liste des figures
Figure n° 1 : Les tendances évolutives annuelles
des productions de poissons par espèce 27
Figure n° 2 : les parts des espèces des poissons
dans la production totale 29
Figure n° 3 : Matrice d'analyse des forces, faiblesses,
opportunités et menaces de la chaîne de valeurs 39
Figure n° 4: part de chaque coût de production dans
le coût total 65
Figure n°5 : Structure des coûts de transaction au
niveau du marché de gros en % 67
Figure n° 6 : Structure des coûts de transaction au
niveau du marché de détail en % 68
Figure n°7 : Répartition de la valeur
ajoutée et de profit. 71
Liste des tableaux
Tableau n°1 : Catégorie de la gouvernance de la
chaîne de valeur 15,10
Tableau n° 2 : évolution de la production des
poissons du lac Tanganyika par espèce dans le temps en Kg
dans le territoire d'Uvira 27
Tableau n° 3 : Analyse de la
représentativité des espèces capturées dans la
production totale 28
Tableau n°4 : composition des unités de
pêche de fretins en 2015 30
Tableau n°5 : Répartition de la taille de
l'échantillon selon les acteurs 34
Tableau n° 6 : Les caractéristiques sociales des
enquêtés 42
Tableau n° 7 : les statistiques descriptives (de
l'ancienneté et nombre des pêcheurs occasionnels engagés)
et
pourcentages des motivations de pêcher et la possession
d'une activité secondaire. 45
Tableau n° 8 : statistiques des obligations pour devenir
pêcheur de fretin dans la cité d'Uvira. 46
Tableau n°9 : Appartenance dans les organisations et les
actions concrètes des organisations 47
Tableau n°10 : statistique descriptive sur la production
des fretins en Bumba 47
Tableau n° 11: présente les effectifs en rapport
au stock de fretin et à la disponibilité de l'information sur
le
prix à la plage. 48
Tableau n° 12 : Les statistiques descriptives de
l'ancienneté, capital initial et pourcentages des motivations
de commercialiser, la résidence, la possession d'une
activité secondaire et le mode d'approvisionnement. 49
Tableau n°13: les quantités commercialisées
par les grossistes sur le marché d'approvisionnement et
d'écoulement par jour avec le seau en plastique comme
unité de mesure 51
Tableau n°14: les moyens de transport de fretins frais au
niveau de grossistes 52
Tableau n°15 : les informations sur le stockage, la
transformation et les différentes qualités manipulées
par
les grossistes. 53
Tableau n°16 : Statistiques descriptives sur le profil de
détaillants 54
Tableau n° 17: les quantités achetées et
vendues par les détaillants 56
Tableau n°18 : les moyens de transport sur le
marché de détail 57
Tableau n°19 : présente les informations relatives
à la transformation et à la qualité de fretins au niveau
des
détaillants. 57
Tableau n° 20 : Les relations entre les acteurs de la
chaîne et leurs significations statistiques 60
Tableau n°21 : Statistiques relatives au mode de payement
et à la fixation de prix sur différents marchés. 62
Tableau n°22 : Les modes de financement des acteurs 64
Tableau n°23 : Structure des coûts totaux à
la production par sortie de pêche. 65
Tableau n °24 : Structure des coûts de transaction
au niveau du marché de gros 67
Tableau n° 26 : les pressions sur les prix aux
pêcheurs et aux consommateurs 69
Tableau n° 27 : Représente la valeur, le profit,
le taux de valeur ajoutée et de profit 70
Tableau n°28 : Innovations et adoption des innovations
par les acteurs de la chaîne de valeur de fretin 72
vii
Tableau n° 29: les forces, faiblesses,
opportunités et menaces de la chaîne de valeur de fretin dans la
cité
d'Uvira. 77
Liste des schémas
Schéma n°1 : les principales composantes dans une
analyse de chaîne de valeurs 10
Schéma n°2 : Représentation
schématique d'analyse des chaînes de valeur de Ndagala 36
Schéma n° 3 : Cartes des acteurs intervenant dans
la chaîne de valeur de fretins dans la cité d'Uvira
44
ix
RESUME
L'Analyse de la chaîne de valeur des produits de
pêche dans la cité d'Uvira dont le Stelothrissa Tanganicae «
Ndagala » en est la principale, constitue une activité essentielle
pour le bien-être de la population. La pêche artisanale de fretin
pratiquée sur le lac Tanganyika, constitue par conséquent, une
source importante de nourriture, de protéine animale et assure
également des revenus aux communautés locales environnantes. Elle
donne des emplois aux pécheurs dans la cité d'Uvira et à
plusieurs personnes oeuvrant dans les activités de post-capture. Sa
durabilité est compromise par l'absence d'une chaine de froid continue,
par une mauvaise gestion des ressources halieutiques avec un contrôle
quasi-inexistant et la persistance des pratiques non durables prohibées,
notamment la mauvaise exploitation des zones de frayère. Les techniques
de séchage et de transformation sont rudimentaires et entravent la
qualité du produit final.
Cette étude visait à analyser la chaîne de
valeur des fretins (Ndagala) afin de déterminer les mécanismes de
création et de distribution de la valeur ajoutée à la
lumière des modes d'organisation et de gouvernance qui régissent
les rapports entre les acteurs de ladite chaîne dans la cité
d'Uvira. La méthodologie est basée sur l'approche chaîne de
valeur et sur l'approche SWOT et les enquêtes sur le terrain ont
ciblé les acteurs principaux de ladite chaîne de valeur. Pour
vérifier les hypothèses, les tests statistiques de Khi-deux et le
T- Student ont été utilisés. Le coefficient de
corrélation est calculé aussi pour déterminer le
degré de la contribution de chaque acteur dans la valeur ajoutée
totale.
Les résultats de cette étude ont permis
d'identifier que la chaîne de valeur de fretin est en majorité
dominée par les femmes que par les hommes. L'absence de financement
institutionnel (ou externe) dans cette chaîne de valeur fait naissance
à un financement interne laissant une dépendance entre les
acteurs. Le mode de gouvernance le plus fréquent dans cette chaîne
de valeur s'apparente à un réseau dirigé avec deux
situations différences (le réseau équilibré et le
réseau dirigé). La chaîne de valeur de fretin est rentable
pour tous les acteurs du fait que les valeurs ajoutées et les profits
sont tous positifs. Les pêcheurs sont les principaux créateurs de
valeur ajoutée ; mais, ce sont les mareyeurs qui dominent la
chaîne de valeur et captent la plus grande part du profit
distribué.
Les actions à prendre sont la réglementation de
l'activité de pêche, la création d'un système
d'information fiable, la diversification des activités de pêche et
des autres activités, le renforcement de capacité des acteurs
dans la transformation, la création du label et les regroupements des
acteurs en associations professionnelles.
Mots-clés : Chaîne de valeur, pêche
artisanale, « Ndagala », gouvernance, valeur ajoutée,
profit.
X
ABSTRACT
The analysis of the value chain of fishing product in the city
of Uvira whose Stelothrissa Tanganicae "Ndagala" is the main of it, constitute
an essential activity for the well-being of the population. The artisanal
fishing of Ndagala practiced on the Tanganyika Lake, constitute therefore, a
source important of food, of animal protein and assure some incomes also in the
surrounding local communities and give some jobs to the sinners in the city of
Uvira and to several people working the activities of post-capture. Her
durability is and hinders the quality of the final product.
This study aims to analyze the value chain of Ndagala to
determine the mechanisms of creation and distribution of the value added in
light of the model of organization and governance that regulates the
relationship between the actors of the aforesaid chain in the city of Uvira.
The methodology is based on the approach value chain and on the SWOT approach
and the investigations on the land targeted the main actors of the aforesaid
value chain. To verify the hypotheses, statistics of Chi-Square and the T -
Student have been used. The coefficient of correlation is also calculated to
determine the degree of every actor's contribution in the value added total.
The results of this study permitted to identify that the value
chain of Ndagala is in majority dominated by the women that by the men. The
absence of institutional financing (or external) in this value chain makes
birth to an internal financing letting a dependence between the actors. The
model of most frequent governance structure in this value chain is related to
«network directed» with two situations differences (the balanced
network and the directed network). The value chain of Ndagala is profitable for
all actors because the values added and the profits are all positive. The
fishermen are the main creators of value added; but, these are the tradesman
that dominates the value chain and capture the biggest part of the profit
distributed.
The actions to take are the regulation of the fishing
activity, the creation of a reliable information system, the diversification of
the activities of fishing and the other activities, the backing of capacity of
the actors in the transformation, the creation of label and the regroupings of
the actors in professional associations.
Keywords: Value Chain, artisanal fishing, Ndagala, governance,
value added, profit.
xi
SIGLES ET ABREVIATIONS
APPETAKI : Action pour la promotion de la pêche sur le lac
Tanganyika et Kivu ASSPLTA : Association pour le développement des
pêcheurs dans le lac Tanganyika
CF : Coût fixe
CI : Consommation intermédiaire
CT : Coût total
CV : Chevaux vapeur
CV : Coût variable
CV : Coefficient de variation
FAO : Organisation des nations unies pour l'alimentation et
l'agriculture
IPAPEL : Inspection provinciale d'agriculture pêche et
élevage
KIT : Institut royal des tropiques
M.O : Main d'oeuvre
MAP : Matrice d'analyse des politiques
MAPE : Ministère d'agriculture, pêche et
élevage
MUPALTA : La mutualité des pêcheurs artisanaux sur
le lac Tanganyika
ONG : Organisation non gouvernementale
ONUDI : Organisation des nations unies pour le
développement industriel
PC : Prix au consommateur.
PCG : prix de gros en pourcentage du prix au consommateur.
PCP : prix au producteur en pourcentage du prix au
consommateur.
PFRDV : Pays à faible revenu et à déficit
vivrier
PG : Prix au grossiste.
PIB : Produit intérieur brut
PP : Prix au producteur.
PPG : prix au consommateur en pourcentage du prix au
producteur.
PPG : prix de gros en pourcentage du prix au producteur.
PRODAP : Projet d'appui au programme régional
d'aménagement intégré du lac Tanganyika
RDC : République démocratique du Congo
SWOT : Strengths, Weaknesses, Opportunities and Threats
VA : Valeur ajoutée.
1
0. INTRODUCTION
0.1 PROBLEMATIQUE
Le recours à la chaine de valeur comme cadre d'analyse
des activités de pêche artisanale est un fait relativement nouveau
(Mohamed et al., 2015). Le débat actuel est centré sur la
question de savoir comment mieux créer et distribuer des gains provenant
des activités économiques, et comment le faire dans le contexte
des pays en développement (CYE Consult, 2009). L'analyse de la
chaîne de valeur est une évaluation de tous les acteurs et de tous
les facteurs qui participent à la réalisation des
activités et des relations créées entre les participants
de façon à identifier les principales entraves à
l'amélioration du rendement, de la productivité et de la
compétitivité et la façon dont ces entraves peuvent
être surmontées(Calvin et Linda, 2013).
L'analyse de la chaîne de valeur a été
utilisée par de nombreux gouvernements et agences de
développement afin de déterminer les possibilités de
croissance et de développement associées à certains
produits de base, produits et services (ONUDI, 2011). Appliquée dans le
secteur de la pêche, elle est une description étape par
étape afin de mieux comprendre la façon dont est calculée
la création de richesse le long de la chaîne de valeur (David et
Satish, 2012). Il convient aussi de se pencher sur la cartographie de la
chaîne de valeur, les segments de produit et les facteurs de
succès déterminants sur les marchés finaux, l'analyse des
modalités d'accès des artisans pêcheurs aux marchés
finaux, la gouvernance de la chaîne de valeur, l'amélioration de
la chaîne de valeur et la distribution de la valeur ajoutée
(Julian's, 2013). Pour certaines chaînes de valeur, il peut s'agir
simplement d'un pêcheur qui capture du poisson et le vend sur la plage ou
sur un marché local. Que la chaîne de valeur soit simple ou
complexe, les principes sont les mêmes. A chaque étape de la
chaîne, le montant du profit s'obtient en retranchant les coûts au
prix de vente. (David et Satish, 2012)
La pêche est une activité importante dans le
monde entier. Elle contribue aux moyens de subsistance de centaines de millions
de personnes en leur assurant un revenu. Elle satisfait des exigences
nutritionnelles essentielles de plus d'un milliard de personnes, notamment dans
les pays en développement. Elle répond à des exigences
culturelles et récréatives (Landry, 2013).
La production mondiale de poisson a
régulièrement augmenté au cours des cinq dernières
décennies passant de 143,1millions de tonnes en 2008 à
158millions de tonnes en 2012 et l'offre de poisson destiné à la
consommation a progressé avec un taux de croissance
2
annuel moyen de 3,2%, soit un taux plus élevé
que celui de la population mondiale qui s'est établi à 1,6%.
À l'échelle mondiale, la consommation apparente de poisson par
personne est passée d'une quantité moyenne de 9,9 kg dans les
années 1960 à 19,2 kg en 2012. Ce développement
spectaculaire entraîné à la fois par la croissance de la
population, l'amélioration des revenus et l'urbanisation, est
facilité par l'expansion considérable de la production de poisson
et la meilleure efficience des circuits de distribution. L'amélioration
de la disponibilité de poisson est en grande partie le fait de la Chine
dont la production a explosé, notamment grâce à
l'aquaculture. Dans ce pays, la consommation apparente de poisson par habitant
a aussi augmenté au rythme annuel moyen de 6,0% pendant la
période 1990-2010 pour atteindre 35,1 kg environ en 2010. L'offre de
poisson annuelle par personne dans le reste du monde a été
approximativement égale à 15,4 kg en 2010 (contre 11,4 kg dans
les années 1960 et 13,5 kg dans les années 1990) (FAO, 2014).
Malgré l'envolée de la consommation apparente
annuelle de poisson par personne dans les régions en
développement (de 5,2 kg en 1961 à 17,8 kg en 2010) et les pays
à faible revenu et à déficit vivrier (PFRDV) (de 4,9 kg
à 10,9 kg), les niveaux de consommation restent plus
élevés dans les régions développées.
Cependant, l'écart tend à s'amenuiser. Une part importante et
croissante du poisson consommé dans les pays développés
consiste en produits importés, compte tenu de la demande
intérieure soutenue et du déclin de la production halieutique
nationale. Dans les pays en développement, la consommation de poisson
tend à se limiter aux produits locaux disponibles selon les saisons, ce
qui signifie que la filière est en prise sur l'offre. (FAO, 2014).
En Afrique, la contribution du secteur de la pêche aux
économies nationales est multiple. Outre qu'elle fournit des
denrées alimentaires, la production de la pêche de capture et de
l'aquaculture contribue au produit intérieur brut (PI13), procure des
moyens d'existence aux pêcheurs et aux personnes qui traitent le poisson.
Elle est une source de devises fortes (exportations de produits de la
pêche) et augmente les recettes publiques par le biais des accords de
pêche et des taxes. La valeur ajoutée du secteur global de la
pêche a été estimée à plus de 24 milliards
d'USD en 2011, soit 1,26 pour cent du PI13 de tous les pays africains
réunis (Graaf et Garibaldi, 2012).
La RDC est dotée de nombreux plans d'eau d'une
superficie de 86.000km2, soit 3,5% du territoire national. Le
réseau hydrographique congolais est constitué d'un riche
système fluvial, des plaines inondées et des grands lacs ainsi
que d'une façade maritime.
3
Grâce à la densité de son réseau
hydrographique et à l'abondance de ses ressources halieutiques
très diversifiées, la RDC offre d'énormes
possibilités de développement de la pêche. (MAPE, 2010).
La pêche industrielle maritime ne pouvait se
développer que si elle étendait ses activités dans les
eaux voisines, dans le cadre d'accords préférentiels de
pêche. La pêche semi industrielle en RDC, très active dans
les lacs Tanganyika, Edouard, Albert et Moëro, a connu un déclin
depuis les mesures de zaïrianisation intervenues en 1973. Celles-ci ont
été à l'origine de la détérioration de
l'outil de production. Les pêcheries artisanales plus rependues
constituent l'essentiel des activités des pêches et concernent
plus de 90% des quantités pêchées. (MAPE, 2010).
La production de poisson en RDC varie en moyenne de 200 000
à 250 000 tonnes pour un potentiel estimé entre 350 000 et 700
000 tonnes. En prenant comme base par exemple, une production estimée en
moyenne à 220 000 tonnes par an soit 31% du potentiel maximum (700 000
tonnes), on se retrouve à une disponibilité moyenne annuelle de
5,2 Kg par tête d'habitant, disponibilité nettement
inférieure à la norme qui est de 13 Kg par tête d'habitant
par an (FAO, 2014).
La pêche pratiquée au Sud-Kivu dans les deux lacs
qui bordent le Sud-Kivu est très dissemblable du point de vue
ichtyologique. Autant le lac Tanganyika a connu depuis très longtemps
une activité de pêche menée à l'époque par
des Grecs installés à Uvira, Baraka et Kazimia, autant le lac
Kivu n'est devenu une source importante de poissons que vers la fin des
années 1970. (Didier de Failly, 2000).
La pêche artisanale qui est pratiquée sur le lac
Tanganyika constitue, par conséquent, une source importante de
nourriture, de protéine animale et assure également des revenus
aux communautés locales environnantes et donne un emploi à
quelques 2323 pécheurs dans la cité d'Uvira. (IPAPEL, 2013).
Selon ce rapport, parmi les espèces de poissons capturées, les
Stelothrissa Thanganicae(Ndagala) sont les plus capturés avec 90500
tonnes soit 92% capture totale et de Late Stappersii (Mikeke) 1600 tonnes.
D'autres espèces sont capturées en petite quantité.
La pêche artisanale joue dans cette zone un rôle
crucial en mettant en relation tous les acteurs économiques du secteur
d'activités lacustres. Cette pêche représente souvent la
principale source d'emploi pour des secteurs marginalisés de la
population qui ont des connexions importantes (et pourtant souvent
négligées) avec d'autres activités avant et après
capture (construction et réparation de bateaux et d'engins de
pêche, services de la plage,
4
commerce de gros et de détail, transformation et
restaurants). Elle joue aussi un rôle clé pour créer de la
valeur ajoutée dans les zones côtières, et les
pêcheurs pourraient bénéficier des nombreux avantages
créés par une plus vaste diversification des stratégies
(par ex. transformation après capture, vente directe, activités
complémentaires, etc.) ainsi que de la coopération
régionale (Julian's Malte, 2013).
Le poisson est vendu sur les marchés ruraux à
l'état frais ou séché et fumé. Les produits de la
pêche continentale sont le plus souvent transformés, par
séchage ou fumage, avant de rentrer dans les circuits de
commercialisation. Le séchage et le fumage du poisson sont
essentiellement l'oeuvre des femmes qui sont très actives dans la
filière poisson. Elles représentent environ 40 % de l'ensemble
des opérateurs de la filière pêche. Le séchage et le
fumage du poisson occasionne des pertes physiques et économiques des
poissons qui peuvent atteindre dans certains cas jusqu'à 15% de la
production. Les pertes de valeur ajoutée pour l'ensemble de la
filière pêche sont par ailleurs conséquentes. Le
séchage est pratiqué dans de mauvaises conditions et le poisson
séché est mal stocké (PRODAP, 2004)
Aujourd'hui, la durabilité de la pêche artisanale
du lac Tanganyika est menacée car celle-ci doit faire face aux
défis importants que posent notamment la dégradation de
l'environnement, la surexploitation des stocks cibles, la saisonnalité
de la production dans la pêche et la mauvaise gestion des ressources
partagées. Les marchés de la pêche artisanale
présentent un réseau complexe de relations entre les
différentes parties concernées par la chaîne de valeur
ainsi qu'une structure non intégrée où le secteur de la
distribution détient généralement la position dominante.
L'existence de plusieurs chaines de valeur dans la cité d'Uvira dont
notamment celle de Ndagala qui est le plus importante souffrent cependant de
l'absence d'une chaine de froid continue, ce qui affecte la qualité des
fretins(Ndagala) frais commercialisé à une distance plus
éloignée de la zone de pêche, diminue sa valeur et limite
les opportunités de commercialisation (marchés, hôtels et
restaurants). Le secteur est caractérisé par une mauvaise gestion
des ressources halieutiques avec un contrôle quasi-inexistant et la
persistance de pratiques non durables prohibées, notamment la mauvaise
exploitation des zones de frayère. Les pertes post-récoltes sont
substantielles et les techniques de séchage et de transformation sont
rudimentaires et entravent la qualité du produit final.
Vu toutes ces défaillances liées à la
production et à la commercialisation des produits de pêche, on
pourrait se poser les questions de savoir :
> Quel est le mode de gouvernance qui régisse les
interactions entre acteurs de la chaîne de valeur de fretin?
5
6
7
8
> Partant de l'analyse de coût et de prix le long de
la chaîne de valeur, l'activité réalise-t-elle un profit ?
;
> Le profit ainsi réalisé est-il
réparti équitablement entre les acteurs de la chaîne de
valeur?
0.2 HYPOTHESES
S'agissant de notre travail, nous retiendrons les réponses
provisoires ci-après :
> Au vu de l'analyse des indicateurs relatifs à la
gouvernance, la chaîne de valeur de fretin dans la cité d'Uvira
présenterait un mode de gouvernance à réseau dirigé
du fait que cette chaîne de valeur couvre un mode de gouvernance à
caractère mixte qui est à cheval entre un « réseau
équilibré » et un « réseau dirigé
».
> L'analyse des coûts et des prix sur chaque maillon
de la chaîne de valeur de Ndagala montrerait que tous les acteurs
réaliseraient un profit parce que leurs recettes seraient
supérieures à leurs coûts ;
> Sur le long de la chaîne de valeur de Ndagala, le
profit ainsi trouvé serait réparti de manière
inéquitable parce que la plus grande partie de profit serait
trouvé entre les mains des mareyeurs (grossistes et
détaillants).
0.3 OBJECTIF DU TRAVAIL
0.3.1 Objectif général
L'objectif général de cette étude est
d'analyser la chaîne de valeur de fretin (Ndagala) afin déterminer
les mécanismes de création et de distribution de la valeur
ajoutée à la lumière des modes d'organisation et de
gouvernance qui régissent les rapports entre les acteurs de ladite
chaîne dans la cité d'Uvira.
0.3.2 Les objectifs spécifiques
Compte tenu de cette finalité, l'étude poursuit les
objectifs spécifiques suivants :
> analyser le fonctionnement et la gouvernance interne de la
chaîne de valeur des
fretins « Ndagala »;
> évaluer les coûts, la valeur ajoutée et
la rentabilité sur toutes les étapes de la chaîne de
valeur ;
> Déterminer les acteurs détenant une part
importante de la valeur ajoutée et du profit ;
> analyser les contraintes et opportunités sur le
circuit de Stelothrissa Thanganicae « fretin » de « la fourche
à la fourchette » c'est-à-dire, de l'acte de production
jusqu'à l'acte de consommation ;
> Proposer des politiques clés permettant de lever
les principales contraintes empêchant le développement de la
chaîne de valeur et d'aider la communauté de pêcheurs de la
cité d'Uvira à dégager plus de valeur ajoutée et
ainsi que les opportunités du marché final afin
d'améliorer la durabilité et la compétitivité de
l'ensemble de la chaîne de valeur
0.4 CHOIX ET INTERET DE L'ETUDE
Notre étude porte sur « l'Analyse de la
chaîne de valeur des produits de pêche dans la cité d'Uvira
: cas de Stelothrissa Thanganicae ou Ndagala ». Le choix de cette
étude est fait suite à l'importance de la production de ce type
de poisson et suite à l'importance de la pêche dans cette partie
du pays. Mais aussi pour tenter de visualiser les informations sur les atouts,
les contraintes, les opportunités, les pistes de solution et la valeur
ajoutée générée par cette activité
auprès du gouvernement Congolais, aux hommes d'affaires (locaux,
nationaux, internationaux) et ainsi qu'à toute personne concernée
par cette filière afin d'en tenir compte dans la prise de
décision sur cette chaîne de valeur.
L'intérêt de cette analyse consiste à
éclairer les zones d'ombre sur le circuit de commercialisation de cet
espèce de poisson du Lac Tanganyika dans la cité d'Uvira «
de la fourche à la fourchette » afin de faire comprendre les
stratégies des acteurs, les mécanismes de structurations de prix
en tenant compte la saisonnalité de la production. Cette analyse
constitue un outil important aux décideurs tant politiques
qu'Administratifs dans leur prise de décision. Elle fournit aussi les
informations nécessaires à la communauté des
pêcheurs d'Uvira et d'ailleurs dans leur prise de décision
d'accroitre leur valeur ajoutée et aider surtout les nouveaux entrants
dans la filière de comprendre bien la filière avant d'y
entrer.
Quant au monde estudiantin, nous avons cru qu'en abordant
cette étude, nous aurons mis à la disposition des futurs
scientifiques un instrument de travail nécessaire pouvant leur permettre
à achever les études diversifiées dans ce domaine en leur
offrant un détail sur les concepts clés cadrant avec ce
présent travail.
0.5 DELIMITATION DU SUJET
Cette étude porte sur « l'Analyse de la
chaîne de valeur des produits de pêche dans la cité d'Uvira
: cas de Stelothrissa Thanganicae ou fretin »
Cette analyse pourrait être réalisée
à tout le secteur pêche dans le territoire d'Uvira
(c'est-à-dire l'aquaculture et la pêche dans le Lac Tanganyika) en
analysant la commercialisation de toutes les espèces des poissons
capturés dans le territoire. Vue des limités financières
et temporaires, nous avons limité notre analyse sur la pêche
artisanale de Stelothrissa Thanganicae(Ndagala) du Lac Tanganyika dans la
cité d'Uvira pour des raisons d'importance accordée à leur
production, commercialisation et consommation.
Il est aussi important de présenter la
délimitation du sujet dans temps. Ainsi, la délimitation
temporaire portera nécessairement sur la période allant de
décembre 2015 jusqu'en Juillet 2016.
0.6 SUBDIVISION DE TRAVAIL
Outre l'introduction, la conclusion et recommandations, notre
travail se subdivise en trois chapitres :
> Le premier chapitre porte sur la revue de la
littérature : ce chapitre est décomposé en deux grandes
sections. La première porte sur la revue de la littérature
théorique où nous avons défini les concepts clés de
la chaîne de valeur et présenter une analyse de la chaîne de
valeur. La seconde porte sur la revue de la littérature empirique qui
concerne la recension des écrits sur l'analyse de la chaine de valeur de
produits de pêche qui nous a intéressés.
> Le second chapitre porte sur la présentation du
milieu et le cadre méthodologique : dans ce chapitre nous
présenterons deux grandes sections. La première section porte sur
la présentation de la zone d'étude où nous avons aussi
présenté la généralité sur la pêche
artisanale dans la cité d'Uvira en générale et celle de
fretin (Ndagala) en particulier. La deuxième section porte sur le cadre
méthodologique auquel nous avons fait recourt pour réaliser ce
travail, de l'échantillonnage, du déroulement de l'enquête
et de l'outil d'analyse des résultats.
> Le troisième chapitre concerne l'analyse et
l'interprétation des résultats : il s'agit d'une analyse sur les
caractéristiques sociales des enquêtés, de l'analyse de
cartographie, de la gouvernance de la chaîne, la performance de la
chaîne ainsi que les contraintes et les opportunités de la
chaîne de valeur.
CHAPITRE PREMIER : REVUE DE LA LITTERATURE
La notion de la chaîne de valeur est utilisée
dans divers domaines et pour diverses fins. Il nous tâchera dans ce
chapitre de présenter deux sections essentielles dont la revue de la
littérature théorique et une revue de littérature
empirique où nous avons présenté les études
antérieures abordées dans le même sens que nous.
SECTION 1 REVUE DE LA LITTERATURE THEORIQUE
I.1.1 NOTION SUR LA CHAINE DE VALEUR
I.1.1.1 Définition
Un mécanisme qui permet aux producteurs, aux
transformateurs et aux négociants, à des moments et à des
endroits différents, d'ajouter progressivement de la valeur aux produits
et services lorsqu'ils passent d'un maillon de la chaîne à un
autre, jusqu'à atteindre le consommateur final (ONUDI, 2011). Les
acteurs principaux d'une chaîne de valeur sont les fournisseurs, les
producteurs, les transformateurs, les agents de commercialisation et les
acheteurs. Ces opérateurs de la chaîne sont liés par une
série de relations commerciales qui font transiter le produit depuis les
producteurs primaires jusqu'aux consommateurs finaux. Selon ce point de vue qui
privilégie la séquence des fonctions et de leurs
opérateurs respectifs, une chaîne de valeur se présente
comme une série de maillons. (Springer-Heinze et al., 2007).
I.1.1.2 Approche théorique
Historiquement, la notion de « chaîne de valeur
» tire son origine de la notion de « filière » (Raikes et
al. 2000 cité par Epiphane et al. (2011). Dans une analyse de
filière, on se préoccupe de l'analyse de la succession d'actions
menées par des acteurs pour produire, pour transformer, pour vendre et
pour consommer un produit. Ces acteurs ne se connaissent pas
nécessairement. Dans une chaîne de valeur, par contre, les acteurs
se supportent mutuellement et chacun travaille dans le souci d'améliorer
la compétitivité de l'autre et surtout en visant la satisfaction
du consommateur (KIT, FaidaMaLi et IIRR, 2006). A l'intérieur d'une
filière donnée, on peut rencontrer plusieurs chaînes de
valeurs.
L'approche de la chaîne de valeur s'intéresse,
davantage, à identifier l'ensemble des couts financiers et
économiques le long de la chaine, afin de déterminer où et
combien de valeur est ajoutée et quelle est l'importance relative des
différents agents, en relation avec la structure de gouvernance formelle
et informelle (Gereffi et al., 1994).
9
Les rapports entre agents peuvent aller des relations
très dépendantes, ou une seule partie domine, à des
relations équilibrées, ou toutes les parties concernées
ont un certain pouvoir qu'ils peuvent exercer. Pour les chaînes de valeur
à caractère mixte, le modèle de gouvernance en vigueur
renvoie à un « réseau dirigé ». Il existe
quelques principaux clients qui absorbent la totalité de l'offre
(Mohamed et al, 2015).
Miller et Linda , (2014), l'analyse de la chaîne de
valeur est une évaluation de tous les acteurs et de tous les facteurs
qui participent à la réalisation des activités et des
relations créées entre les participants de façon à
identifier les principales entraves à l'amélioration du
rendement, de la productivité et de la compétitivité et la
façon dont ces entraves peuvent être surmontées. Une
analyse de la chaîne de valeur est un outil pour comprendre les
dynamiques, les opportunités et les contraintes des marchés de
produits prometteurs. Elle prend explicitement en compte
l'interdépendance entre les activités des acheteurs et des
fournisseurs (Shank et al. 1992).
Le recours à la chaine valeur comme cadre d'analyse des
activités de pêche artisanale est un fait relativement nouveau
(Mohamed et al., 2015). Elle fait une description étape par étape
de la chaîne de valeur afin de mieux comprendre la façon dont est
calculée la création de richesse le long de la chaîne de
valeurs (David et Satish, 2012), Pour certaines chaînes de valeur, il
peut s'agir simplement d'un pêcheur qui capture du poisson et le vend sur
la plage ou sur un marché local. Que la chaîne de valeur soit
simple ou complexe, les principes sont les mêmes. A chaque étape
de la chaîne, le montant du profit s'obtient en retranchant les
coûts au prix de vente.
Dans l'analyse de chaîne de valeur, l'analyse de
l'efficacité de la chaîne de valeur exploite deux notions
essentielles dont la valeur ajoutée créée et les revenus
distribuent. Ainsi, l'analyse de l'efficacité vise à
apprécier le montant de la valeur ajoutée pour l'ensemble de la
chaine; déterminer comment la valeur ajoutée est
créée par la chaine et par quels agents; et déterminer les
revenus distribues, c'est-à-dire, savoir comment sont
rémunères les agents pour leur participation aux activités
de la chaine (Bockel and Tallec, 2005b cité par Mohamed et al. 2015).
En réalité, il n'existe pas de méthode
unique pour l'analyse de chaîne de valeurs. Mais, il y a de bonnes
raisons de recommander l'utilisation d'une combinaison de méthodes
qualitatives et quantitatives aussi bien dans la collecte que dans l'analyse
des données. Au
10
Analyse de la gouvernance dans chaque
chaîne
Calcul et analyse de la répartition des
bénéfices
Cartographie de chaîne et caractérisation
des acteurs
Analyse des possibilités de
perfectionnement
Schéma n°1 : les principales composantes
dans une analyse de chaîne de valeurs Source : Kaplinsky et
Morris (2001)
plan pratique, il existe quatre principales composantes dans
une analyse de la chaîne de valeurs (Kaplinsky et Morris, 2001):
a) la cartographie et la caractérisation des acteurs
participant à la production, la distribution, le marketing et les ventes
d'un produit particulier;
b) une évaluation des mécanismes de gouvernance
de la chaîne de valeurs, en termes de structure des relations et des
mécanismes de coordination qui existent entre les acteurs de la
chaîne de valeurs, de manière à identifier les arrangements
institutionnels qu'il serait indispensable de cibler pour améliorer les
capacités, remédier aux distorsions distributionnelles et pour
accroître la valeur ajoutée. L'analyse de la gouvernance permet
d'identifier les gouverneurs-clés de la chaîne de valeur en se
basant sur des indicateurs tels que la part des ventes dans la chaîne, la
part de la valeur ajoutée de la chaîne, la part de profit de la
chaîne, le Taux de profit, la part du pouvoir d'achat dans la
chaîne, le détenteur de l'identité du marché de la
chaîne, etc.
c) une analyse des possibilités de perfectionnement au
sein de la chaîne par les différents acteurs de la
chaîne,
d) le calcul et l'analyse de la répartition des
bénéfices entre les acteurs de la chaîne pour
déterminer celui à qui profite la chaîne de valeurs, quels
acteurs pourraient bénéficier d'un soutien accru ou une
organisation particulière.
11
I.1.1.3 Types d'approche d'une chaîne de valeur
Les analyses de Michiel Arnoldus et Floris Van der Pol,
(2011), montre qu'il existe deux approches différentes, chacune avec un
point d'entrée différent et un objectif légèrement
différent.
I.1.1.3.1 L'approche augmentation de la
compétitivité
Le point d'entrée de cette première approche est
celle d'une industrie spécifique ou d'un secteur économique dans
un pays en développement. L'accent est mis sur l'amélioration de
la compétitivité de toute la chaîne de valeur, en
particulier la partie de la chaîne qui est située dans un pays en
développement, ou encore les chaînes de valeur appartenant
à plusieurs produits. Le but ultime est d'améliorer la part de
marché mesurée en valeur d'une chaîne dans un pays par
rapport à d'autres pays, et de cette façon accroître les
recettes totales de l'industrie. Cela peut se faire soit par
l'amélioration de la valeur ajoutée par produit dans le pays,
soit par l'augmentation des volumes de vente.
La valeur ajoutée par produit peut être
améliorée en délocalisant la transformation des pays
développés vers les pays en développement, ou en cherchant
des prix plus élevés, c'est à dire par
l'amélioration de la qualité, la recherche de différents
marchés, etc. L'augmentation des ventes a beaucoup à voir avec
les efforts de marketing et le fait d'être compétitifs sur le
marché mondial en termes de prix et de qualité. Dans cette
approche, l'accent est souvent mis beaucoup plus sur les transformateurs et les
exportateurs que sur les producteurs et les fournisseurs d'intrants.
I.1.1.3.2 L'approche noeud de la
pauvreté
Le point d'entrée de cette deuxième approche est
ce que Navdi (2004) appelle noeud de la pauvreté : un acteur
économique unique ou un groupe d'acteurs économiques au
même niveau dans la chaîne, qui, soit ne sont pas
intégrés du tout dans une chaîne de valeur, soit ont une
telle position de faiblesse que leurs revenus sont très faibles. Le but
ultime est d'améliorer les revenus de ces acteurs économiques
pauvres, en améliorant leur position dans la chaîne de valeur.
L'accent est souvent mis plus sur la redistribution des bénéfices
dans une chaîne que sur la compétitivité de la chaîne
dans son ensemble. Cette approche est généralement dominante
parmi les ONG actives dans le domaine, et est en particulier utilisée
pour améliorer les revenus des petits paysans. Pendant que l'approche de
la compétitivité vise à augmenter la taille du
gâteau, l'approche du noeud de la pauvreté vise à accroitre
la part de gâteau des pauvres et des acteurs vulnérables de la
chaîne.
12
I.1.1.4 Structure d'une chaîne de valeur
Le concept de chaîne de valeur a été
introduit par Michael Porter dans son ouvrage « L'avantage concurrentiel
».Michael Porter distingue les activités génératrices
de valeur en activités principales et en activités de soutien
(Johnson, 2005). Les activités principales sont essentiellement celles
de la création matérielle et à la vente du produit,
incluant son transport jusqu'au client et le service après-vente et dont
Chacune des opérations participe à la création de valeur
pour l'entreprise, et donc à la génération de marge.
> Les activités de base ou fonctions primaires :
elles agissent directement sur la valeur ajoutée au produit ou au
service final. Elles permettent de créer physiquement un produit ou de
réaliser un service, de le marketer, de le vendre, de le délivrer
au client final et d'en assurer le service après-vente. Il s'agit de la
logistique d'approvisionnement (achat, perception, stockage des matières
premières), les opérations de transformation (machines,
assemblage, conditionnement, tests et maintenance), la logistique de sortie
(traitement et préparation des commandes, le transport, les
délais de livraison, la distribution), le marketing et les ventes (la
tarification, la promotion, la communication, la publicité, la vente et
la gestion des canaux de distribution) et les services permettent de maintenir
la valeur du produit ou du service (l'installation, la formation à
l'utilisation, l'entretien, la réparation et la gestion des
pièces détachées de rechange).
> Les activités de soutien ou fonctions de support :
les activités de soutien sont les activités qui contribuent
indirectement à ajouter de la valeur au produit ou au service final.
Elles permettent de rendre possible les activités de base, d'en
gérer la coordination et d'assurer un bon fonctionnement global pour
améliorer l'efficacité de l'
entreprise. il s'agit de
l'infrastructure de l'entreprise (la direction générale, la
direction administrative et financière, la direction des affaires
juridiques, le contrôle de la qualité et la planification), des
ressources humaines(le recrutement, la formation et la gestion des
compétences, les mécanismes de primes et d'évolutions), du
développement de la technologie indispensable à la conception et
au développement des produits ou services et à la capacité
d'innovation de l'entreprise (la recherche & le développement, le
choix des technologies, le système d'information, les processus
entreprise),et des achats(les achats de matières premières, la
négociation des contrats avec les fournisseurs, la location des
locaux).
13
I.1.1.5 Développement de la chaîne de
valeur
Le développement de la chaîne de valeur peut
être considéré comme équivalent au concept
d'amélioration de la chaîne de valeur, dans son acception la plus
large qui, cette dernière dénote un processus de
développement d'une entreprise, d'un groupe d'entreprises ou de
l'ensemble d'une chaîne de valeur en réponse à des efforts
visant à améliorer sa position et le niveau de valeur
ajoutée par rapport à ses concurrents (ONUDI, 2014). Bien que
généralement réalisée au travers de l'application
d'innovations sous forme de nouveaux savoirs et de nouvelles technologies,
l'amélioration peut également donner lieu à des
progrès au niveau organisationnel et à des stratégies de
commercialisation. On peut distinguer trois types d'amélioration :
l'« amélioration du produit », à savoir l'innovation,
la diversification ou le perfectionnement du produit final, l'«
amélioration du processus », à savoir des progrès au
niveau de la production et de la distribution de la technologie et des aspects
logistiques, et enfin l'« amélioration fonctionnelle »,
à savoir les progrès liés à la réalisation
de fonctions à plus grande valeur ajoutée dans la chaîne de
valeur. Le développement de la chaîne de valeur est actuellement
une priorité essentielle pour de nombreux organismes gouvernementaux,
privés et agences de développement (Evgeniev et Gereffi,
2010).
I.1.1.6 La gouvernance dans la chaîne de valeur
La gouvernance se réfère à l'organisation
d'une chaîne de valeur et à la coordination entre les acteurs,
permettant d'acheminer un produit de la production primaire à
l'utilisation final. (ONUDI, 2011).
Une analyse ciblée sur la gouvernance de la
chaîne examine les règles et les règlements qui
déterminent le fonctionnement et la coordination d'une chaîne de
valeur, les barrières existantes à l'entrée et la
prédominance de certains agents tels que les acheteurs, les fournisseurs
ou les agents commerciaux. Il se réfère également aux
relations contractuelles et informelles entre les différents acteurs de
la chaîne qui aident les acteurs à fonctionner de façon
efficace, et absorbent et diffusent les savoirs, les technologies et les
compétences. (ONUDI, 2011).
Etant donné que la chaîne de valeur implique la
répétitivité des interactions entre agents, la gouvernance
pourrait être le reflet de l'organisation des activités dans la
chaine (Kaplinsky and Morris, 2001). Il s'observe au sein d'une chaîne de
valeur plusieurs types gouvernances. Pour Mathias et al. (2012), il existe
trois modes de gouvernances d'une chaîne de valeur dont notamment :
14
1. Les relations hiérarchiques
Beaucoup de chaînes de valeur comptent un acteur
dominant qui détermine la nature globale de la chaîne de valeur.
Les acteurs puissants sont souvent appelés « entreprises dominantes
», celles qui cherchent à gouverner la chaîne de valeur. Les
entreprises dominantes fixent souvent et/ou appliquent des conditions dans
lesquelles les autres acteurs de la chaîne de valeur opèrent.
Quand une entreprise exerce un contrôle étendu voire reprend la
propriété directe de certaines parties de la chaîne de
valeur, on parle de relations hiérarchiques.
2. Relations de type « réseau
»
Dans d'autres chaînes de valeur, on relève une
interaction intense, mais les relations entre les entreprises sont
inégales. On parlera alors de relations de type « réseau
». (Mathias et al., (2012).
Jones et al., (1997) proposent de caractériser la
gouvernance en réseau comme une forme de gouvernance qui implique un
ensemble sélectionné, persistant et structuré des firmes
ou des acteurs engagés dans la création de produits ou de
services basé sur des contrats implicites et non finalisés pour
s'adapter aux contingences environnementales et pour coordonner et garantir les
échanges. Ces contrats sont cimentés socialement et non
légalement. Cette définition souligne que la gouvernance en
réseau, dont l'objectif et l'adaptation, la coordination et la
sécurité des échanges est assurée par des
systèmes sociaux informels plutôt que par des structures
bureaucratiques internes à la firme (hiérarchie) ou des relations
contractuelles sont formelles entre les firmes (Ehlinger et al., 2007).
Pour Mathias et al., (2012), ces relations incluent :
> Des relations modulaires, où les fournisseurs
fabriquent des produits ou offrent des services selon les spécifications
du client, et tendent à être très compétents et
capables de fournir des services « clé en main » ou «
complets ».
> Des relations relationnelles, qui sont souvent des
interactions complexes entre acheteurs et
vendeurs et créent une dépendance mutuelle et
une spécificité des actifs. Dans ce type des relations toutes les
parties concernées ont un certain pouvoir qu'ils peuvent exercer. Dans
ce cas, Mohamed et al, (2015) qualifie cette mode de gouvernance « une
gouvernance à réseau équilibré »
> Des relations captives, qui sont typiques des situations
où les fournisseurs dépendent fortement des transactions avec des
acheteurs beaucoup plus grands. Les fournisseurs sont confrontés
à des coûts de transformation et sont donc « captifs
»». Ces types des relations
15
sont conformes à celles que Mohamed et al, (2015)
qualifie « mode de gouvernance à réseau dirigé
» du fait qu'il existe un petit nombre d'acheteurs qui absorbent la
quasi-totalité de la production de fournisseurs. Une gouvernance
à réseau dirigé est celle constituée par un
ensemble fini d'acteurs connectés entre eux par des liens financiers
(Lionel, 2010).
3. Relations basées sur le
marché
Toutes les chaînes de valeur ne sont pas régies
par des entreprises dominantes puissantes. Dans certaines chaînes de
valeur, il y a certes achat et vente (transaction), mais peu d'échange
d'informations et d'apprentissage entre les uns et les autres (interaction). Ce
type de gouvernance de la chaîne de valeur consiste en des relations
basées sur le marché, parce que les conditions de
l'échange de biens et services sont négociées
quotidiennement sur la base du prix du marché. Nous pouvons aussi
ajouter cette quatrième mode de gouvernance développé par
l'ONUDI, (2010)
4. Quasi-hiérarchique: ici, les
sociétés (en général les plus petites, les plus
faibles, les plus récemment arrivées sur le marché)
fonctionnent en respectant strictement les instructions communiquées par
les entreprises chefs de file. Les différents modes de gouvernance sont
synthétisés dans le tableau ci-dessous :
Tableau n° 1: Catégorie de la gouvernance de
la chaîne de valeur
Gouvernance de marché
|
Gouvernance de réseau
|
Gouvernance quasi- hiérarchique
|
Gouvernance hiérarchique
|
Relations sans lien de dépendance des acteurs
|
Coordination des activités en raison
d'une dépendance mutuelle des acteurs
|
Une société est subordonnée à
l'autre.
|
Intégration verticale au sein d'une
firme, possession d'une (d'une partie) par une autre.
|
Les indicateurs :
|
Indicateurs :
|
Indicateurs :
|
Indicateurs :
|
- Moindre dépendance au
|
- Dépendance au
|
- Forte dépendance au
|
- Forte dépendance au
|
marché ;
|
marché faible à
|
marché ;
|
marché ;
|
- pas de concentration des
|
élever ;
|
- Forte concentration
|
- Très fortes
|
ventes ;
|
- Concentration des
|
des ventes ;
|
concentration des
|
- asymétrie de l'information
|
ventes moyennes à
|
- Forte asymétrie de
|
ventes ;
|
non existante ou non
|
élever ;
|
l'information ;
|
- Asymétrie
|
problématique ;
|
- Faible asymétrie de
|
- Une société fixe les
|
d'information
|
- , prix fixé par le marché ;
|
l'information ;
|
prix d'une autre ;
|
variable ;
|
- biens de consommation
|
- Prix fixés par
|
- Haute spécificité du
|
- Pourvoir de fixation
|
courante ou standard.
|
consensus ;
|
produits/services mais
|
des prix très
|
|
- Produits complexes.
|
en position de faiblesse peut
être remplacée.
|
important ;
- Très grands spécificité du produit.
|
Source : ONUDI, 2011, p.66, d'après Humphrey et Schmitz,
2000 ; et Gereffi et al., 2005 et Bazan et Navas-Aleman, 2004.
16
17
I.1.1.7 Dimension genre dans le développement de la
chaîne de valeur
Une approche de développement d'une chaîne de
valeur sensible au genre met l'accent sur les inégalités de genre
au sein de cette chaîne de valeur, dans le but de renforcer les maillons
les plus faibles de la chaîne et d'assurer une amélioration
inclusive de la qualité et de la croissance (Deutsche, 2014). Les femmes
qui participent à des chaînes de valeur tirent plus souvent leurs
revenus de tâches de production effectuées avec des
équipements peu coûteux (par exemple, des couteaux et des bols
dans le secteur de la pêche) en raison de l'inégalité
d'accès au capital et à la propriété. Les hommes,
au contraire, dominent les activités générant une plus
forte valeur ajoutée grâce à l'utilisation
d'équipements onéreux, tels que des installations de
transformation. Les hommes occupent habituellement des fonctions d'encadrement
dans les activités de la chaîne de valeur, alors que les femmes
sont souvent de simples employées. Les différences en termes de
niveaux d'alphabétisation et d'éducation font attribuer aux
femmes les rôles les moins qualifiés dans la chaîne de
valeur. Lorsque les femmes sont appelées à remplir des fonctions
d'encadrement, leur manque d'autonomie, dû à une éducation
insuffisante et aux normes imposées par la société,
réduit leur capacité à communiquer avec les acheteurs et
avec les fournisseurs et limite ainsi leur pouvoir de négociation.
I.1.1.8 Financement de la chaîne de valeur
Le terme «financement de chaîne de valeur» est
un concept en pleine évolution avec de multiples significations et
connotations (Calvin et Linda, 2013). Les mouvements de fonds vers une
chaîne de valeur et entre les différents maillons qui la
composent, constituent le financement d'une chaîne de valeur. Autrement
dit, il s'agit d'une partie ou de l'ensemble des services financiers, des
produits et des services de soutien qui transitent vers et/ou par le biais
d'une chaîne de valeur pour répondre aux besoins et aux
contraintes des acteurs impliqués dans la chaîne, qu'il s'agisse
de la nécessité de pouvoir accéder à des
financements, d'assurer les ventes, de se procurer des produits, de
réduire les risques et/ou d'améliorer le rendement au sein de la
chaîne. Le financement d'une chaîne de valeur peut être
interne ou externe. Le financement interne d'une chaîne de valeur
intervient à l'intérieur de la chaîne de valeur, lorsque
par exemple un fournisseur d'intrants accorde un crédit à un
exploitant agricole ou lorsqu'une entreprise chef de file consent une avance de
fonds à des intermédiaires de marché. Le financement
externe d'une chaîne de valeur est celui rendu possible par les relations
établies et les mécanismes de la chaîne de valeur (par
exemple, une banque accorde un prêt à
des exploitants agricoles, sur la base d'un contrat avec un
acheteur fiable ou d'un warrant provenant d'une installation
agréée pour le stockage.
Le rôle du financement d'une chaîne de valeur est
celui de répondre aux besoins et aux contraintes de tous les acteurs
impliqués dans la chaîne (Miller et da Silva, 2007). Il
répond souvent à un besoin de financement mais il est aussi
couramment utilisé comme moyen permettant de garantir les ventes, de se
procurer des produits, de réduire les risques et/ou d'améliorer
les rendements à l'intérieur de la chaîne.
I.1.2 Analyse de la chaîne de valeur
L'analyse de la chaîne de valeur a été
utilisée par de nombreux gouvernements et agences de
développement afin de déterminer les possibilités de
croissance et de développement associées à certains
produits de base, produits et services (ONUDI, 2014).
l'analyse de la chaîne de valeur est une
évaluation de tous les acteurs et de tous les facteurs qui participent
à la réalisation des activités et des relations
créées entre les participants de façon à identifier
les principales entraves à l'amélioration du rendement, de la
productivité et de la compétitivité et la façon
dont ces entraves peuvent être surmontées. Calvin et Linda,
(2014)
Pour Michiel et Floris Van Der Pol, (2011) une analyse de la
chaîne de valeur, généralement effectuée telle que
décrite dans le manuel pour la recherche de la chaîne de valeur
par Kaplinsky et Morris commence par une cartographie de la chaîne de
valeur avec ses différents acteurs, leurs relations et les fonctions
qu'ils exercent dans la chaîne. Les critères d'achat à
différents niveaux, la satisfaction du client avec les produits
découlant de la chaîne ainsi que les produits des concurrents et
ceux de substitution sont ensuite analysés en détail. Les
tendances du marché jouent également un rôle important.
Vient ensuite une analyse des structures de gouvernance et de la dynamique du
pouvoir dans la chaîne. Si possible les prix et les marges de la
chaîne sont réunis et la production actuelle, la logistique et le
processus commercial sont analysés de même que la structure des
prix de revient. Souvent les données obtenues sont comparées avec
celles des leaders mondiaux. Enfin, les rentes économiques, les
avantages plus structurels des différents acteurs de la chaîne
sont analysés à côté de ceux des concurrents, que ce
soit dans le même pays ou ailleurs dans le monde. Cette information
permet de déterminer qui détient le plus de pouvoir dans la
chaîne, plus important encore, s'il existe un avantage compétitif
sur les concurrents, ou si cet avantage peut être créé.
18
19
SECTION 2 : REVUE DE LA LITTERATURE EMPIRIQUE
La recension des écrits sur l'analyse de la chaine de
valeur de produits de pêche qui nous a intéressés, est
relativement nécessaire pour notre étude. Des chercheurs de
diverses disciplines s'y sont penchés et une revue de leurs travaux nous
a permis de bien inscrire notre sujet dans les champs de connaissances de ce
domaine et nous a conduits ainsi à son exploration.
Ainsi, le travail d'Aquilas et al. (2013) « Analyse
de la compétitivité de la chaîne de valeur ajoutée
crevette fraîche et crevette fumée du Bénin ».
Cette étude poursuive l'objectif de déterminer la
compétitivité des marchés pour la filière crevette
béninoise et les actions politiques nécessaires à
l'amélioration des avantages comparatifs sur les deux marchés.
Cette étude utilise la Matrice d'Analyse des Politiques (MAP) pour
évaluer la compétitivité des deux différents
marchés de la filière crevette au Bénin. Des
données aussi bien secondaires que primaires ont été
collectées. Les données primaires ont été
collectées par questionnaires structurés, à raison d'un
questionnaire par catégorie d'acteur. Il en ressort que les
différents maillons sont rentables et que les deux chaînes de
valeur sont compétitives. Mais la chaîne de valeur crevette
fumée vers le marché régional est plus rentable que la
chaîne de valeur crevette fraîche vers le marché
européen et moins compétitive que la chaine de valeur de crevette
fraîche pour le marché Européen. De tout ce qui
précède, il est à retenir que toute politique de relance
de l'exportation des crevettes sera bénéfique pour les acteurs
concernés et pour la nation. Notre travail essayera d'analyser la
chaîne de valeur de poisson à l'intérieur du pays sans
avoir mis beaucoup d'importance sur le marché extérieur ou
d'exportation.
L'étude de la FAO (2010) sur « analyse
mondiale des chaînes de valeur de la pêche et de l'aquaculture dans
les pays développés et en développement ».
Cette étude a été effectuée dans 14 pays
développés et en développement. L'étude a mis
l'accent sur la petite pêche et a porté principalement sur la
transmission des prix dans les chaînes de valeur. Les facteurs qui
déterminent les prix et les marges tout au long de la chaîne de
valeur ainsi que la répartition des bénéfices entre les
différents agents ont été également analyses. Les
principales conclusions montrent que dans toutes les chaînes de valeur
analysées, ce sont les petits pêcheurs et les petits aquaculteurs
qui reçoivent les bénéfices économiques les plus
faibles relativement aux autres agents de la chaine. Les transformateurs et les
marches de détail captent plus d'avantages en raison de leur pouvoir de
négociation relativement plus élevé.
L'auteur de cette étude dans son analyse n'avais pas
développé les notions sur la création de valeur
ajoutée et sur la gouvernance de la chaîne de valeur que nous
essayerons d'analyser dans cette étude.
Un notre ouvrage aussi intéressant est celui d'Aziz
Lamtai en 2010, « analyse de la chaine de valeur de la dorade Rose
(Pagellus Bogaraveo) de Dikky (Maroc) ».
Cette étude poursuit l'objectif consistant à
d'étudier la commercialisation de la dorade rose en provenance du site
de Dikky afin d'identifier les possibilités d'amélioration des
conditions de la première vente de la dorade rose afin que les
pêcheurs de Dikky dégagent plus de valeur ajoutée. Les
résultats de ce travail montre que la structuration de la formation des
prix des produits de pêche sur tout au long de la chaîne de valeur
est influencée par la saisonnalité de production des poissons de
pêche, des fluctuations saisonnières des prix et que la marge
brute est la plus forte au bout de la chaîne. Cette étude s'est
beaucoup focalisée sur les analyses du marché que sur la
diversité des éléments impliqués dans l'analyse de
la chaîne de valeurs que nous essayerons de présenter dans ce
travail.
L'analyse d'Epiphane et al. (2011), « Analyse de la
performance des chaînes de valeurs de l'ananas au Bénin
», Programme Analyse de la Politique Agricole, Porto-Novo. L'objectif
global de cette étude est d'analyser le fonctionnement de la
filière ananas ainsi que la performance de ses différentes
chaînes de valeurs et de manière spécifique, il s'agit
d'analyser le fonctionnement de la filière ananas, d'analyser le
fonctionnement et la gouvernance interne des différentes chaînes
de valeurs de l'ananas, d'évaluer les coûts et la
rentabilité financière dans les différentes chaînes
de valeurs, d'évaluer la compétitivité des chaînes
de valeurs de l'ananas, analyser les contraintes et opportunités pour le
développement des différentes chaînes de valeur. Pour
atteindre ces objectifs, ces auteurs ont fait une analyse
détaillée de la chaîne de valeur par la Cartographie de la
filière et chaînes de valeur ananas, une analyse de la gouvernance
des acteurs au sein de la chaîne de valeur, une analyse des coûts
et des structures des coûts dans chaque maillon, une analyse de la
rentabilité financière et une analyse de la
compétitivité et l'analyse des contraintes et opportunités
dans chaque chaîne de valeurs a été faite en utilisant
l'approche SWOT. Il ressort de cette analyse que toutes les chaînes de
valeurs de l'ananas béninois sont rentables, Cependant, la chaîne
de valeurs d'exportation d'ananas frais vers les pays européens se
présente comme étant la plus rentable pour la nation. La
chaîne de valeurs d'ananas frais exporté vers les pays de la
sous-région Ouest-africaine semble être la plus rentable pour la
plupart des agents économiques impliqués. Ce travail
analysé dans la filière ananas, nous a été utile
par sa méthode d'analyse.
20
21
Quant à notre travail, nous essayerons d'emprunter
certains éléments de la méthodologie afin de les adapter
à notre analyse.
Mohamed et al. (2015), « Gouvernance et revenus dans
la filière de pêche artisanale Marocaine: analyse par la
chaîne de valeur ». Cette étude visait à analyser
les mécanismes de création et de distribution de la valeur
ajoutée à la lumière de l'organisation de la
filière et du type de gouvernance qui régit les rapports entre
les acteurs. Des enquêtes ont ciblé les agents de dix
chaînes de valeur. Celles-ci ont été choisies sur la base
du produit, du marché, de la localisation géographique et du
degré d'enclavement. Les résultats ont permis d'identifier trois
types de chaînes de valeur: domestique, globale et mixte. Le
modèle de gouvernance le plus fréquent s'apparente à un
« réseau dirigé ». Le pêcheur est le principal
générateur de valeur; mais, ce sont les intermédiaires qui
dominent la filière et captent la plus grande partie des revenus. En
effet, Les unités de pêche artisanale viennent en tête de
par leur contribution dans la VA totale avec 51%; elles ne captent en retour
que 35% de la masse totale des revenus distribues. Les intermédiaires
arrivent en deuxième place avec une contribution de 23% dans la VA
totale, mais ils perçoivent en contrepartie 31% des revenus distribues.
Les détaillants reçoivent une part importante des revenus (29%),
alors qu'ils n'ont apporté que 17% de la VA. Ce travail se concentre que
sur la gouvernance de chaîne de valeur et des relations entre les
acteurs. Notre travail essayera d'aller au-delà jusqu'à
déterminer les contraintes et les opportunités au
développement de la chaîne de valeur de fretin.
Le travail de Holroet Katrien, (2010), « Acteur
chaîne valeur plus, une approche innovatrice pour le secteur pêche
en réponse au VIH/SIDA : L'expérience du bénin dans la
chaîne crabe ». Le but de l'étude est de décrire
l'approche et par les résultats obtenus dans l'application de l'approche
au Bénin sur la chaîne de valeur crabe convaincre plus de
Direction des pêches d'intégrer une transversalité genre et
simultanément un travail sur la santé et le VIH/SIDA pour
améliorer l'intégration des acteurs dans les actions de
santé et augmenter leur bien-être. Pour parvenir aux
résultats l'auteur procède par l'approche acteur chaîne de
valeur plus. Il ressort de cette étude que la chaîne de valeur de
crabe est dominée à 75% par les femmes que les hommes 25%. Pour
la chaîne de valeur des callinectes (crabe d'eau), les femmes
représente que 28,9% dans la pêche et sont majoritaire dans la
commercialisation des crabes et sont non organisées. La dynamique dans
la chaîne peut être caractérisée par une gouvernance
monopolisée (situation de hiérarchie) par les grossistes du
marché de Lomé et ce pouvoir des grossistes et des collecteurs
exportateurs proviennent du système de financement, l'envoi des
cargaisons, et la faiblesse des autres de la maîtrise de
qualité et des quantités des produits
convoyés. La contribution des acteurs sur la valeur ajoutée
relève que pour la chaîne de valeur des crabes de terre,
les collecteurs exportateurs ont le plus de valeur ajoutée (soit
72,7% de la richesse créée au lac Ahémé et 49,9% au
lac Nokoué) contre (4,5% et 15,5% des pêcheurs respectivement pour
les deux lacs. Le reste est réparti aux commerçants, et aux
collecteurs locaux). Les commerçants du Lac Nokoué ont une part
importante de la valeur ajoutée (52,3%) pour les crabes à l'eau
que les pêcheurs (4,8%). Les plus grandes valeurs ajoutées pour
les collecteurs exportateurs du Lac Ahémé s'explique par le fait
qu'elles assurent elles-mêmes les transactions au Ghana contrairement
à ceux du Lac Nokoué. L'auteur a fini par mettre en place un
projet sur le renforcement de capacité des acteurs de la chaîne.
L'étude aborde la chaîne de valeur dans le cadre de la
santé. Notre étude l'aborde dans le cadre du développement
de la chaîne de valeur.
22
CHAPITRE II PRESENTATION DU MILIEU D'ETUDE ET
CADRE
METHODOLOGIQUE
Dans ce chapitre nous présenterons deux grandes
sections. La première section porte sur la présentation de la
zone d'étude et de la pêche artisanale dans la zone. La
deuxième section porte sur le cadre méthodologique où nous
avons analysé la méthodologie que nous avons faite recourt pour
réaliser ce travail, de l'échantillonnage, du déroulement
de l'enquête et de l'outil d'analyse des résultats.
SECTION 1 PRESENTATION DU MILIEU D'ETUDE
II.1.1ASPECTS MORPHOLOGIQUES DE LA CITE D'UVIRA
Dans ce point, il s'agit de faire une étude
monographique de la cité d'Uvira en commençant par son historique
et puis sa situation géographique, politico-administrative,
socioculturelle, démographique et économique. (Rapport,
cité d'Uvira, 2015).
1. Historique de la cité d'Uvira
La cité d'Uvira se trouve dans le territoire d'Uvira
officiellement découpé en 6 cités dont : la cité
d'Uvira, la cité de Kagando/KILIBA, la cité de Runingu, la
cité de Sange, la cité de Luberizi et enfin la cité de
Lemera. Ces cités ont été créées le 29 juin
1987 à Gbadolite par le président du Zaïre (MOBUTU) par
l'ordonnance-loi n° 87238 du 29 juin 1987, portant création et
délimitation des cités de l'ancienne région du Kivu.
Cependant, suite aux contestations et aux refus des chefs coutumiers, 3
cités seulement sont opérationnelles à savoir la
cité d'Uvira, la cité de Kagando et celle de Sange.
La cité d'Uvira était un chef-lieu de la
sous-région du Sud Kivu avant la création de la province du Sud
Kivu en 1999. Elle est dirigée par un chef de cité. Celui-ci
reçoit les rapports des questions données par les chefs de
quartiers et fait à son tour le rapport à l'administrateur du
territoire.Il est divisé à 14 quartiers qui sont : Kanvivira,
Kalundu, Kilibula, Nyamianda, Kabindula, Kimanga, Songo, Rombe I, Rombe II,
Kakambe, Kibondwe, Kiyaya, Kasenga et Rugembe.Encore, elle a 236 avenues et
1688 cellules des bases chapeautées toutes par un chef d'avenue et son
adjoint et un chef de cellule au niveau de la cellule avec un personnel
permanent.
2. Situation géographique
La cité d'Uvira est située dans le territoire
d'Uvira, province du Sud - Kivu, en RDC. Elle est comprise entre le lac
Tanganyika et la chaîne des montagnes de Mitumba. Elle a une
23
superficie estimée à 16 km2. Elle se trouve
à 13°15' de latitude Nord et 29° 8' 45" de longitude Est et
à plus ou moins 750 m d'altitude. Elle est limitée au Nord par la
cité de Kagando-Kiliba ; au Sud par la rivière Ruzizi ; à
l'Est par le lac Tanganyika et à l'Ouest par la chaîne des
montagnes de Munanira.
De sa géographie, la cité d'Uvira est un
carrefour sur lequel passent ceux qui vont et reviennent du Burundi, de la
Tanzanie, de la Zambie et du Katanga. Elle est voisine à la capitale
burundaise et fréquemment visitée par les habitants de cette
capitale.
a. Relief et climat
La cité d'Uvira est constituée en grande partie
par la plaine où est concentrée sa population. La petite partie
restante est constituée des collines élevées et est
presque inhabitée par la population. Son relief est dominé par
une plaine variant entre 780 m et 900 m au-dessus du niveau du lac.
Son climat est du type subtropical à basse altitude.
Elle connaît deux saisons dont la saison de pluie qui dure environ huit
moins allant d'octobre à mai dans les moyens et hauts plateaux et moins
de sept moins dans la plaine. La saison sèche, quant à elle, est
longue dans la plaine par rapport à la partie montagneuse de la
cité et dure environ deux à trois mois.
Les températures varient suivant les saisons et
relief. Elles sont minima pendant la saison sèche et sont de l'ordre de
20° à 30° dans la plaine et de 15° à 25° dans
les hauts plateaux.
b. Les sols, la végétation et
l'hydrographie
Dans cette cité, on y rencontre une diversité
des sols. C'est le cas notamment des sols argileux abondants dans la partie
montagneuse et les sols alluvionnaires très abondants dans les
bas-fonds. Les alluvions lacustres sont de deux types : il y a celles qui
forment les terrasses et celles qui couvrent les fonds du lac Tanganyika. Ces
sols étant sableux, sa valeur agricole est fortement réduite.
La végétation qui y est, est du type d'altitude
et est essentiellement dominée par les savanes herbeuses à
faibles couvertes végétales. Dans les bas-fonds, on trouve les
terrains marécageux tandis que sur les montagnes, on trouve des
arbustes.
Quant à l'hydrographie, de l'Ouest à l'Est, la
cité d'Uvira est traversée par plusieurs cours d'eau comme :
Kambekulu, Kabimba, Kalungu, Zengeza, Ruzizi, Kamongola, Kalimabenge, Mulongwe,
Kavimvira. A part ces cours d'eau, il y a bien d'autres ayant un débit
insignifiant et occasionnel pendant la saison de pluie et causant même
des pertes en vies humaines voire matérielles, comme Kagembe, Kibondwe
et Kabindula.
24
3. Situation socioculturelle
a) Education
La scolarisation des enfants demeure un investissement social
à Uvira car même les familles économiquement faibles se
forcent d'envoyer leurs enfants à l'école malgré leurs
conditions vitales qui sont très précaires.
La cité d'Uvira regorge d'énormes
infrastructures scolaires non négligeables pour la formation de la
jeunesse congolaise. Ces infrastructures scolaires se situent à quatre
niveaux dont : le niveau maternel, primaire, secondaire et
supérieur/universitaire et sont groupés en six réseaux
à savoir : les écoles conventionnées catholiques (ECC),
les écoles conventionnées protestantes (ECP), les écoles
conventionnées kimbanguistes (ECK), les écoles islamiques (EI),
les écoles non conventionnées (ENC) ou les écoles
officielles gérées par l'Etat congolais et les écoles
privées (EP). L'enseignement supérieur et universitaire n'y est
pas négligeable car il y a bien des instituts supérieurs et
universitaires comme l'UCB, l'ISDR, l'ISTM, l'ISC, l'UNIC, l'ISP, l'USK. Il est
important de signaler que certaines de ces institutions fonctionnent à
titre privé et d'autres à titre public.
b) La santé
Dans la cité d'Uvira, la santé est beaucoup
menacée par des diverses maladies surtout les maladies tropicales telles
que le paludisme, le typhoïde et la diarrhée. Ils y existent sous
forme endémique et pandémique. Cependant, actuellement, elle
comprend un hôpital général de référence
appartenant à l'Etat, quatre polycliniques privées et
confessionnelles, 17 centres de santé appartenant à l'Eglise
catholique, protestante, kimbanguiste et aux privés, 26 dispensaires et
centaine de pharmacies privées. A part cet hôpital
général et les centres de santé, elle héberge
encore 4 centres nutritionnels thérapeutiques financés par l'UE
et d'autres ONG internationales supervisées par le Caritas, la BCZS et
l'ACF.
4 Situation Socio-économique
Afin de subvenir aux besoins vitaux essentiels, la population
d'Uvira recourt à plusieurs activités notamment : L'agriculture,
L'élevage, La pêche, Le commerce, L'artisanat, Les industries, Les
institutions financières, etc.
a) L'agriculture
Parmi ces activités, c'est l'agriculture qui est
l'activité principale. Les cultures vivrières les plus
pratiquées sont : le manioc, le riz, les arachides, les mais...et se
pratiquent quelques fois dans les parcelles et, en une grande partie des champs
existant sur les flancs des montagnes et
25
26
dans le plaine de la Ruzizi qui alimentent une grande partie
de la cité d'Uvira en produits agricoles de première
nécessité.
b) L'élevage
Pour l'élevage, signalons que les habitants originaires
de la cité d'Uvira ne sont pas des éleveurs traditionnellement,
par l'influence avec les Banyamulenge des hauts plateaux, ils sont
arrivés à pratiquer l'élevage de la base cours et de
petits bétails.
a) Le commerce
Quant au commerce, c'est aussi une activité
florissante et une source de revenu importante. Cela est favorisé
surtout par le fait qu'elle bénéficie de la proximité avec
Bujumbura. La présence du port de Kalundu favorise aussi des
échanges commerciaux avec la Tanzanie, le Burundi et le Nord de la
province du Katanga.
b) La pêche
La pêche est aussi pratiquée tout au long de la
côte Congolaise du Lac Tanganyika et elle joue un rôle capital par
son importante appréciation dans l'alimentation des habitants de la
cité d'Uvira.
c) L'artisanat
Il est aussi une source de revenu non négligeable du
milieu pour les artisanats quelle que soit la concurrence sur les
marchés. Il concerne surtout la poterie, le tissage, la force, la
sculpture, la menuiserie, la maçonnerie, la réparation des
radios, vélo et les moulins on y trouve des usines artisanales de
transformation de noix palmistes.
d) L'industrie
Les activités industrielles étaient par la
sucrerie de Kiliba de la cotonnière des Lacs, d'huileries d'arachide de
Kiringi et les décortiqueuses du riz à Kiringi sont pour le
moment suite à la situation difficile socio-économique,
sécuritaire et même politique ne sont plus
opérationnelles.
e) Le transport et communication
Une route relie la cité d'Uvira avec la ville de
Bukavu, le Rwanda (Bugarama) et la ville de Bujumbura la capitale du Burundi.
Cette route favorise l'évaluation et l'écoulement des produits
agricoles vers les centres des consommations, facilite les déplacements
des genres et de leurs biens. Mais suite aux pluies
répétées qui porte du port de Kalundu mais qui est
difficilement praticable. Le transport est assuré par les camionnettes,
les mini-bus, les vélos et les motos. La voie lacustre sur le Lac
Tanganyika relie la cité d'Uvira à la province de Katanga (Port
de Kalemi, Kitimba et Moba) et les pays voisins à savoir : La Tanzanie
(Port de
Kigoma), le Burundi (Port de Bujumbura) et de la Zambie (Port de
Pulungu) à partir de notre port de Kalundu au moyen des boats et des
bateaux.
La cité d'Uvira, pendant les dernières
années a aussi plusieurs réseaux de communication à savoir
: CCT, VODACOM, TIGO, ZAIN, (Airtel) sans oublier des phonies à certains
endroits. Il y a aussi de la radio (RTNC, DIGITAL, MITUMBA, RTNB et TR).
II.1.2 GENERALITE SUR LA PECHE ARTISANALE DANS LA CITE
D'UVIRA Dans la cité d'Uvira, la pêche se pratique dans
le lac Tanganyika et quelques étangs piscicoles naturels viables (tels
que l'étang de Nyangara, Mwaba,...) (IPAPEL, 2015). De notre part, cette
étude se focalise sur la pêche artisanale du lac Tanganyika.
II.1.2.1Caractéristique du lac Tanganyika
II.1.2.1.1 Structure du lac Tanganyika
Le lac Tanganyika a une superficie de 32 900Km2
avec une profondeur de 1 320m dans le bassin Nord et 1 470m dans le bassin Sud
et une moyenne de
700m. il est partagé entre quatre
pays dont le Burundi avec une superficie de 8%, la République
démocratique du Congo avec une superficie de 45%, la Tanzanie et la
Zambie avec une superficie respectivement de 41% et de 6%.
II.1.2.1.2Température de Salinité
Dans notre zone d'étude comme dans tout le Lac
Tanganyika, le lac a une température comprise entre 23°C et
27°C et une PH de 8.6 à 9.2 avec une salinité d'environ
46m/l. la zone oxygène se trouve sur une profondeur de -70m au Nord et
de -200m au Sud.
II.1.2.1.3 Richesses marines
Le lac Tanganyika est connu dans le monde entier qu'il
contient au moins 250 espèces de poissons cichlides et 150
espèces non cichlides dont la plupart vivent le long de la côte
à une profondeur d'environ 280m.(FAO, 1992) Néanmoins, la plus
grande partie biomasse de poissons se trouve dans la zone pélagique (les
eaux ouvertes) et elle est dominée par six espèces dont deux
clupéidaes (Stelothrissa Tanganicae et le limnothrissa miodon) et quatre
prédateurs latidaes (lates Stappersii, lates angustifrons, Late mariae
et Late microlepis). Les trois dernières sont devenues plutôt
accidentelles (Yves FERMON, 2007).
27
Figure n° 1 : Les tendances évolutives
annuelles des productions de poissons par espèce Source :
IPAPEL, 2011- 2015
II.1.2.2 La pêche artisanale dans la cité
d'Uvira
II.1.2.2.1Description
La pêche artisanale pratiquée sur le lac Tanganyika
constitue par conséquent, une source
important de nourriture et de protéines animales et
assure également l'emploi direct et indirect et de revenus aux
communautés locales environnantes. (IPAPEL, 2013)
Plusieurs matériels de pêche sont utilisés
dont notamment les pirogues en planche de bois, les filets carrelets, les
rames, moteur hors-bord, filet dormant fishing, senne de plage,lampes tubes et
Anchors, les Batteries, les Hameçons, Palangres ou ligne simple
pratiquée à l'aube.
La pêche artisanale dans le territoire d'Uvira est
pratiquée sur 10 sites (plages) de pêche artisanale dont notamment
la plage de Kilomonie II, Kilomonie I, Kasenga, Mulongwe, Kalundu, Lalungwe,
Kabimba, Katongo, Kigongo, Makobola. Parmi ces plages, 5 premières
seulement sont contrôlées par la cité d'Uvira dont
notamment Kilomonie II, Kilomonie I, Kasenga, Mulongwe, Kalundu, Lalungwe
(IPAPEL, 2015).
I.1.2.2.2 La production au cours de 5 dernières
années
Tableau n° 2 : évolution de la production
des poissons du lac Tanganyika par espèce
dans le temps en Kg dans le
territoire d'Uvira
ANNEE
|
Stelothrissa Tanganicae (Ndagala)
|
Limnothrissa miodon
(Lumbu ou Mbiya)
|
Lates Stappersii (Mikeke)
|
Lates
Stappersii juvénile
(Nyamunyamu)
|
Lates mariae / Sangara
|
Lates Macrolepis (Babuso)
|
Dinopterus Cuniuingtoni (Singa)
|
Tilapia Tanganicae
|
Autres especes
|
2011
|
76143
|
28230
|
14495
|
14107
|
5624
|
0
|
790
|
516
|
0
|
2012
|
188000
|
38800
|
7300
|
17800
|
100
|
0
|
0
|
250
|
0
|
2013
|
337500
|
14300
|
5900
|
7100
|
250
|
0
|
300
|
150
|
1100
|
2014
|
416411
|
21539
|
23528
|
10232
|
10
|
10
|
20
|
10
|
490
|
2015
|
473635
|
12195
|
28592
|
76586
|
0
|
172
|
0
|
0
|
0
|
Source : IPAPEL, 2011- 2015
Ce tableau présente la production des 9 espèces de
poissons fréquemment produites
2011 2012 2013 2014 2015 Somme de Lates mariae / Sangara
Somme de Autres especes
Somme de Tilapia Tanganicae
Somme de Dinopterus Cuniuingtoni ( Singa)
Somme de Lates Macrolepis ( Babuso)
Quantités en Kg
nt 200000
en
400000
600000
0
dans le lac Tanganyika pendant les 5 dernières
années et qui sont pris en compte par l'IPAPEL.
28
Cette figure visualise la tendance évolutive de la
production des poissons du lac Tanganyika durant les 5 dernières
années présentées dans le tableau n°2 : Partant de ce
graphique, la production de Stelothrissa Tanganicae (Ndagala) est dans une
évolution croissante que toutes les autres espèces. Cette
augmentation est due à l'augmentation de nombre des unités de
pêche visant cette espèce (de 181unités en 2011à 215
unités en 2015) (IPAPEL, 2015). Pour ce qui est de limnothrissa miodon
(Mbiya), elle a une tendance décroissance. C'est en 2012 qu'elle a
augmenté puis baissé en 2013 avec une petite augmentation en 2014
et continue à baisser jusqu'en 2015. La courbe de tendance de Lates
Stappersii Juvenile (Nyamunyamu) était à la baisse durant les
trois premières années et une croissance débutant juste
à l'année 2014 jusqu'en 2015. Pour les autres espèces,
leur production est encore faible. Cela peut s'expliquer par le fait que les
techniques de pêche de ces espèces sont peu
développées.
Tableau n° 3 : Analyse de la
représentativité des espèces capturées dans la
production
totale
Types de poisson
|
2011
|
2012
|
2013
|
2014
|
2015
|
TOTAUX
|
Pourcentage
|
Moyenne
|
Ecart-type
|
CV
|
Stelothrissa Tanganicae (Ndagala)
|
76143
|
188000
|
337500
|
416411
|
473635
|
1491689
|
81.86%
|
298338
|
164125,7
|
0,6
|
Limnothrissa miodon (Lumbu ou Mbiya)
|
28230
|
38800
|
14300
|
21539
|
12195
|
115064
|
6.31%
|
23013
|
10857,8
|
0,5
|
Lates
Stappersii(Mikeke)
|
14495
|
7300
|
5900
|
23528
|
28592
|
79815
|
4.38%
|
15963
|
9939,7
|
0,6
|
Lates Stappersii juvénile
(Nyamunyamu)
|
14107
|
17800
|
7100
|
10232
|
76586
|
125825
|
6.91%
|
25165
|
29025,8
|
1,2
|
Lates mariae / Sangara
|
5624
|
100
|
250
|
10
|
0
|
5984
|
0.33%
|
1196.8
|
2476,9
|
2,1
|
Lates Macrolepis (Babuso)
|
0
|
0
|
0
|
10
|
172
|
182
|
0.01%
|
36.4
|
75,9
|
2,1
|
Dinopterus Cuniuingtoni (Singa)
|
790
|
0
|
300
|
20
|
0
|
1110
|
0.06%
|
222
|
342,1
|
1,5
|
Tilapia Tanganicae
|
516
|
250
|
150
|
10
|
0
|
926
|
0.05%
|
185.2
|
212
|
1,1
|
Autres especes
|
0
|
0
|
1100
|
490
|
0
|
1590
|
0.09%
|
318
|
485,9
|
1,5
|
TOTAL
|
139905
|
252250
|
366600
|
472250
|
591180
|
1822185
|
100.00%
|
|
182099,5
|
|
Source : IPAPEL, 2011- 2015.
29
82%
0%
0% 0%
0%
5%
7%
6%
Autres especes
i Dinopterus ii
Cuniuingtoni ( Singa)
Lates l Macrolepis (
Babuso)
Lates mariae f Sangara Lates Stappersii (
Mikeke)
Lates Stappersii l
juvenile ( Nyamunyamu )
Limnothrissa miodon ( Lumbu
ou Mbiya) l Stelotrissa Tanganicae (
Ndagala)
Tilapia Tanganicae
Figure n° 2 : les parts des espèces des
poissons dans la production totale
Source : IPAPEL, 2011- 2015.
Partant de ce tableau n°3 et de la figure
n°2, il est clair que la quantité produite de Stelothrissa
Tanganicae (Ndagala) représente elle-même
81.86% de la production totale produite pendant les 5 dernières
années avec une moyenne annuelle de 298338Kg équivalent
à 298.338tonnes et un coefficient de variation de 0,6
expliquant une forte dispersion des quantités produites de cette
espèces durant les 5 dernières années. Quant au Mbiya,
Mikeke et Nyamunyamu présentent respectivement 6%, 7% et 5% de la
production totale et des moyennes annuelles respectives de 23.013tonnes,
15.963tonnes et 25.195tonnees avec des coefficients de
variation respectifs de 0.5, 0.6 et 1.2. Les autres
espèces telles que le Late mariae, Lates Macrolepis
(Babuso), Dinopterus Cuniuingtoni (Singa), Tilapia Tanganicae
et Autres especes représentent des parts très faible dans la
production totale des poissons enregistrées par l'IPAPEL dans tout le
territoire d'Uvira ; mais celles-ci présentent
des plus grands coefficients de variation dans leurs évolutions
annuelle de capture.
II.1.2.3 La pêche artisanale des
Fretins dans la cité d'Uvira
Dans la plupart des cas, la pêche est
pratiquée généralement la nuit, souvent à l'aide
des techniques reposant sur l'attraction des poissons par la lumière
artificielle. Les rythmes de pêches sont à cet effet fortement
influencés par les cycles lunaires et des vents violents rendant ainsi
des efforts de pêche et des productivités
généralement faibles à certains moments. Cette pêche
est axée principalement sur les poissons pélagiques. (Yves
FERMON, 2007).
30
II.1.2.3.1 Les engins ciblant les Fretins
(Stelothrissa Tanganicae)
A Uvira, la pratique de la pêche artisanale de
Stelothrissa Tanganicae (Ndagala) se fait à l'aide barques (pirogue)
constituées en bois, ayant une longueur moyenne de 6 à 8 m de
long reliées par des perches en bois, équipées de 4
à 12 lampes tubes et Anchor (IPAPEL,2015), d'un filet Senne de plage
avec lumière (Robert L. , 2000) ou filet carrelet de 60 à 80 m de
circonférence ou 60 à 100 m s'il s'agit d'un Apollo, de 4
à 8 pêcheurs et propulsées, le cas échéant,
par un moteur de 25 CV à 40CV (IPAPEL,2015). C'est une pêche
où les pêcheurs cherchent principalement à gagner de
l'argent (Yves FERMON, 2007). Au total, cette pêche est pratiquée
par 193 pêcheurs professionnels c.à.d. patrons pêcheurs et 1
276 pêcheurs occasionnels c.à.d. les ouvriers pêcheurs.
(Rapport IPAPEL, 2015).
Tableau n°4 : composition des unités de
pêche de fretins en 2015
Plages
KILOMONIEII
|
Effectifs des unités de pêche ciblant les
fretins
|
|
|
Carrelets
|
senne de plage
|
TOTAL
|
En pourcentage
|
31
|
2
|
33
|
15.35%
|
KILOMONIEI
|
7
|
0
|
7
|
3.26%
|
KASENGA
|
14
|
1
|
15
|
6.98%
|
MULONGWE
|
39
|
0
|
39
|
18.14%
|
KALUNDU
|
16
|
8
|
24
|
11.16%
|
KALONGWE
|
0
|
12
|
12
|
5.58%
|
KABIMBA
|
11
|
7
|
18
|
8.37%
|
KATONGO
|
8
|
0
|
8
|
3.72%
|
KIGONGO
|
16
|
7
|
23
|
10.70%
|
MAKOBOLA
|
26
|
10
|
36
|
16.74%
|
TOTAL
|
168
|
47
|
215
|
100.00%
|
En pourcentage
|
78.1%
|
21.9%
|
100.0%
|
|
Source : Rapport IPAPEL, 2015 et nos calculs sur Excel
Il ressort de ce tableau que, un grand nombre d'unités
de pêche ciblant le Stelothrissa Tanganicae (Ndagala) sont les carrelets
(avec 78.1%). Pour toutes les unités de pêche ciblant cette
espèce, elles sont concentrées beaucoup dans cette année
2015 à Mulongwe en raison de 18.14 %, suivi de Makobola 16.74%, de
Kilomonie II et Kalundu 11.1%.
II.1.2.3.2 Techniques de pêche de Stelothrissa Tanganicae
dans la cité d'Uvira Dans cette zone, deux techniques principales de
pêche sont utilisées:
31
> Senne de plage avec lumière : vise les
Stelothrissa Tanganicae qui sont attirés par les lumières de nuit
des lampes tubes (qui ont remplacées les lampes à pression
à Kérosène suite aux dépenses de
kérosène) (IPAPEL, 2015). Habituellement, elles ont 8 ou 10 mm de
maille à travers. Cet engin peut être aussi utilisé le jour
et peu de poissons y échappent à cause de la taille des mailles.
Chaque senne de plage peut employer autour de 20 personnes incluant les
équipages des bateaux à lumière et les senneurs. (Yves
FERMON, 2007). Les bateaux porte lampes quittent la plage au crépuscule
recherchent le poisson et reviennent dans la zone du large où la senne
de plage est lancée. (Robert, 2000)
> Carrelets : Un carrelet est une pièce de filet en
forme de sac placé sous l'eau et soulevé quand le poisson nage
volontairement entre le filet et la surface. (Robert, 2000).
Il utilise un, deux ou trois bateaux. Chaque bateau utilise
à peu près 6 pêcheurs et propulsées, le cas
échéant, par un moteur de 25 CV à 40CV. Un grand
pourcentage de la capture du lac est effectué par ce type d'engin, ce
qui lui confère une grande valeur dans la région. Les
investissements nécessaires pour avoir un carrelet sont substantiels.
(Yves FERMON, 2007)
I.1.2.3.3 Les zones de pêche
Le milieu du lac Tanganyika peut se découper en
plusieurs zones, en relation avec la profondeur. Dans lac, deux systèmes
de pêche distincts, mais qui se recouvrent : les pêches près
des côtes et au large, respectivement dans la zone littorale et la zone
pélagique (Yves FERMON, 2007). Les zones de pêche, où le
Stelothrissa Tanganicae (Ndagala) constitue une espèce cible par les de
pêcheurs est une zone pélagique avec une profondeur de plus de
45m. C'est dans cette zone où se pratique les sennes de plages à
lampes ainsi que la flotte des carrelets.
I.1.2.4 Traitement et commercialisation de
fretin
Les vendeurs sillonnent les plages pour acheter les poissons
aux pêcheurs dès qu'ils arrivent au bord. Il existe des plages
où les pêcheurs sont regroupés pour une arrivée au
même endroit. Globalement, un vendeur a 2 ou 3 pêcheurs
attitrés. (Yves FERMON. 2007). Une partie des poissons
débarqués sur la majorité des sites doivent être
traités de façon à élargir leur durée de
conservation avant-vente pour des buts de commercialisation. Le simple
séchage au soleil sur le sable ou sur la terre est fait facilement sous
les conditions locales, exigeant peu de travail autre que la main d'oeuvre. Les
femmes sont bien représentées dans le secteur de pêche de
post-récolte autour du lac et semblent même constituer une
majorité de
32
33
traitants/commerçants. (Reynolds Eric, 1999) Sur le
marché de détail, les poissons sont vendus en petits tas
approximatifs car les vendeurs n'utilisent pas d'unité de mesure de
poids (Yves FERMON, 2007).
I.1.2.5 Cadre législatif
En RDC, la convention sur la gestion durable de la
biodiversité du lac Tanganyika a été rectifiée en
2008 (KITAMBALA, 2011). Ce document restait le seul cadre légal existant
sur le plan régional pour les quatre pays partageant ledit lac. La
législation sur la pêche est inadaptée et obsolète
au regard de la réalité actuelle sur la pêche au lac
Tanganyika. La législation existante est actuellement
dépassée. Le décret de la pêche date de 1937. Les
premiers amendements sont intervenus en 1957 par le décret du 17/01/1957
puis l'ordonnance législative n°52/273 du 24 juin 1958 et un
décret de 27 juin 1960. Cependant, une surveillance des milieux et des
pêches ne peut se faire sans l'appui des premiers concernés,
c'est-à-dire les pêcheurs, ainsi qu'une réaction de la part
des autorités nationales qui agissent sur les plages pour faire
appliquer la loi.
SECTION 2 METHODOLOGIE
II.2.1 METHODES ET TECHNIQUES
L'élaboration d'un travail scientifique requiert
plusieurs préalables dont le plus important est le recours aux outils
susceptibles de faciliter l'analyse des données sans lesquels nous ne
saurons pas mener notre investigation.
II.2.1.1 Méthodes
En vue d'atteindre notre objectif, les méthodes
ci-après ont été utilisées
> Méthode comparative : cette
méthode nous a permis de comparer la valeur ajoutée et le profit
tout au long de la chaîne de valeurs selon les différents
intervenants, la comparaison entre les prix des différentes
périodes de pêche et la comparaison de la valeur ajoutée
des acteurs de la chaîne de valeur.
> La méthode statistique : la
méthode statistique nous a aidé à quantifier et chiffrer
les résultats de la recherche, ensuite nous a permis de présenter
ces résultats sous forme de graphique, des tableaux et des
schémas, en utilisant des variables. Cette méthode nous a permis
la facilitation de traitement de données recueillies lors de notre
recherche et l'interprétation de ces données d'une manière
claire.
> La méthode synthétique :
cette méthode nous a permis de globaliser les éléments de
notre travail à un ensemble cohérent à l'aide d'une carte
de la chaîne de valeurs de Fretins. La méthode synthétique
nous a facilité aussi de tirer la conclusion de notre travail.
> La méthode descriptive ou explicative
: elle nous a permis de décrire notre milieu d'étude
mais aussi de savoir le comportement des agents dans notre milieu
d'étude.
II.2.1.2 Les techniques
Pour collecter les données de ce présent travail,
nous avons utilisé les techniques
ci-après :
> Technique d'interview : Cette technique
nous a permis de trouver les informations claires auprès des
pêcheurs et commerçants pris en échantillon et quelques
informations complémentaires à celles que nous avons obtenus par
questionnaire.
> Technique d'observation : elle nous a
permis d'avoir des informations supplémentaires sur le fonctionnement
des activités des acteurs.
> Technique documentaire : la technique
documentaire nous a ouvert le ciel sur l'exploitation systématique de
certains documents ayants trait avec notre travail. Dans ce travail, cette
technique nous a permis d'exploiter les différents ouvrages tels que des
livres, des rapports, des mémoires et ainsi que certains sites webs.
Technique d'enquête par questionnaire : la technique
d'enquête par questionnaire est un moyen de communiquer avec
l'enquêté en lui posant une série de questions concernant
son activité de pêche pour les pêcheurs ou son
activité de commerce de fretins pour les commerçants (grossistes,
semi-grossistes et les détaillants). Cette méthode nous a permis
de recueillir les informations auprès de ceux-ci qui ont répondus
aux questions posées d'une manière ouverte ou fermées (ou
mixtes) sur leurs activités respectives.
II.2.2 Echantillonnage
Faire un sondage, c'est observé un sous-ensemble de la
population (échantillon) avec comme objectif d'extrapoler les
résultats obtenus dans l'échantillon à la population
(Armand et al. 2004).
II.2. 2.1 Taille de l'échantillon
Pour déterminer la taille de l'échantillon, il
est nécessaire de déterminer la population à
étudier (population à cible ou population mère) qui peut
être définie en termes d'éléments (à
34
partir duquel on souhaite recueillir une information) et en
termes d'unités de sondage (unité qui contient cet
élément). (Naresh, 2007). Pour cette étude, la population
sous étude est constituée par trois sous-ensembles dont chacun
d'eux à une expérience dans son activité sur la
production, le commerce en gros et le commerce en détaille de Ndagala.
Le premier sous-ensemble est constitué des producteurs pêcheurs
(pêcheurs professionnels) des Ndagala, le second sous-ensemble de
grossistes et le troisième des est constitué des
détaillants.
Compte tenu du manque des informations auxiliaires sur
l'ensemble exhaustif des éléments de la population sous
étude c'est-à-dire la base de sondage, la taille de
l'échantillon a été sélectionnée de
manière non aléatoire se penchant sur une technique
d'échantillon à choix résonné. Partant de cette
technique, le chercheur identifie quelques caractéristiques descriptives
de la population à étudier puis élabore un
échantillon présentant les caractéristiques descriptives.
La seule condition est que les éléments choisis soient
adaptés aux caractéristiques retenues (Naresh, 2007).
Ainsi définie ci-haut, notre taille de
l'échantillon se présente dans ce tableau comme suit :
Tableau n°5 : Répartition de la taille de
l'échantillon selon les acteurs
Types d'acteurs
|
Somme de Taille d'échantillon
sélectionnée
|
Détaillants
|
65
|
Grossistes
|
35
|
Pêcheurs
|
52
|
Total général
|
152
|
Source : nos analyses
Au total 152individus ont été enquêtés
pour avoir des informations nécessaire à l'analyse.
II.2.2.2 Collecte des données
Les données utilisées dans cette étude
ont été collectées en deux étapes
complémentaires : une étape préparatoire et une
étape de collecte de données primaires. L'étape
préparatoire a consisté en l'état des lieux des
études/travaux de la chaîne de valeur, sur la pêche en RDC
et dans le monde et plus particulièrement la pêche de Ndagala du
Lac Tanganyika. Elle s'est appesantie également sur la collecte de
statistiques secondaires sur la production de Ndagala du Lac Tanganyika. Les
informations collectées au cours de cette étape ont permis la
confection de questionnaires pour les enquêtes quantitatives.
La collecte de données primaires a constitué la
seconde étape de cette étude. Elle a été faite
à l'aide de questionnaires structurés. Ces derniers ont permis la
collecte de données aussi bien qualitatives que quantitatives. Nous
avons effectué les enquêtes sur terrain suite aux
35
expériences acquises à l'université par
différents travaux pratiques et par le travail de fin de cycle qui
nécessitaient une interview sur le terrain. Il est à noter qu'au
cours de l'interview, les questions ont été traduites en langue
Swahili, ce qui a permis la levée d'éventuelles
ambiguïtés.
II.2.3 Déroulement des
enquêtes
Pour les enquêtes aux pêcheurs, l'enquête a
été menée auprès des patrons pêcheurs
utilisant les filets carrelets uniquement en excluant les sennes de plage pour
avoir des informations homogènes sur l'activité. En effet, les
enquêtes ont été menées sur 8 plages, La technique
de sondage stratifiée était jugée importante pour cette
sous-population. Chaque plage constituée une strate à part. La
distribution de la taille de l'échantillon dans chaque strate tenait
compte de nombre des unités de pêche à filet carrelet qui y
sont inscrites de le tableau n° 3 à l'exception de la plage de
Makobola du fait qu'elle située loin de la cité et aussi suite
aux limites des coûts et du temps et la plage de Kalungwe du fait qu'elle
n'enregistre que les Sennes de plage.
Pour les grossistes, étant donné l'absence d'une
liste exhaustive, la meilleure façon de faire l'enquête
était de recourir à la technique « boule de neige ». Il
s'agit de constituer l'échantillon en demandant à quelques
informateurs de départ de fournir des noms d'individus pouvant faire
partie de l'échantillon et de faciliter le contact (Délpeteau,
2003). Les informations sur les grossistes ont été tirées
auprès de pêcheurs, des détaillants et des autres
grossistes.
Pour les détaillants, les enquêtes ont
été effectuées dans 6 différents marchés de
la cité d'Uvira en tenant compte de paramètre «grandeur du
marché » tels que signalé ci-haut. Dans les marchés
de Mulongwe et de Kalimabenge considérés comme les grands
marchés de la cité, nous avons interviewé 20
détaillants dans chacun. Pour les autres marchés tels que le
marché de Kilomoni I, de Kavimvira, Kalundu et de Kasenga qui sont
considérés comme des petits marchés, nous avons
interviewé 5 détaillants par marché à l'exception
du marché de Kasenga où l'enquête a été faite
auprès de 10 détaillants.
II.2.4 Analyse des données
L'analyse des données s'est déroulée en
plusieurs étapes : la cartographie, analyse de la gouvernance dans la
chaîne de valeur, analyse des coûts, analyse de la
rentabilité financière, et analyse des contraintes et des
opportunités dans la chaîne de valeurs. Les processus et les
outils d'analyse sont résumés dans le schéma ci-dessous
:
36
Analyse de la rentabilité
Analyse des coûts et de prix
Analyse de la gouvernance et financement
Cartographie de la chaîne de valeur de Ndagala
Etapes d'analyse Outils
Identification de la chaîne d'activités allant de la
conception à la consommation finale
- Coûts variables, coûts fixes et coûts totaux
par maillon - Structure des coûts dans chaque maillon
- Répartition des coûts
- Disparité de prix entre différents maillons et
par période
-Valeur ajoutée (VA)
- Répartition de la valeur ajoutée
- Profit
- Répartition du profit
- Calcul des ratios
-Réglementation dans chaîne de valeur
- Mode paiement (par l'acheteur et le vendeur)
- Mode fixation des prix
-Mode de financement
- Genres
- Relation de confiance entre les acteurs
Schéma n°2 : Représentation
schématique d'analyse des chaînes de valeur de Ndagala
Source : confection de l'auteur.
II.2.4.1 La cartographie de la chaîne de valeur
de Ndagala « Fretins »
La cartographie de la chaîne de valeur a
constitué la première étape de l'analyse. Cette
cartographie a consisté à créer une représentation
visuelle des connexions entre les acteurs de la chaîne de valeur et des
autres acteurs du marché. Cela a permis d'obtenir une vue d'ensemble des
acteurs et de leurs fonctions dans la chaîne de valeur et du flux de
produits le long de la chaîne (du fretin frais aux pêcheurs sur la
plage jusqu'au consommateur via les commerçants avec ou sans
transformation) mais également fournir des informations sur les
fonctions d'appui de la chaîne de valeur.
II.2.4.2 Analyse de la gouvernance
La gouvernance se réfère à l'organisation
de la chaîne de valeur et à la coordination entre les acteurs.
Elle a constitué une deuxième étape de cette analyse.
Cette analyse a été d'abord qualitative fondée sur les
indicateurs comme la réglementation (normes et standard de
qualité des produits), le contrôle, les sanctions, le mode de
paiement (par l'acheteur et par le vendeur), la fixation des prix, le mode de
financement des activités, la participation des femmes dans la
chaîne de valeur et la relation de confiance entre les acteurs. De par
ces
37
éléments, il nous tâchera aussi de
déterminer le mode de gouvernance qui régit les interactions
entre acteurs de la chaîne de valeur.
II.2.4.3 Analyse des coûts et de
prix
1. Analyse des coûts
L'analyse des coûts a été le
troisième élément abordé lors de l'analyse des
données. Cette analyse a été faite au sein de chaque
chaîne de valeur. Elle a consisté à calculer les
coûts de production et de commercialisation pour chaque catégorie
d'acteurs participant à la chaîne. Ensuite, la structure des
coûts c'est-à-dire l'analyse de la part que représente
chacun des postes de dépenses dans les coûts totaux a
été faite. Cela a permis l'identification des postes de
dépenses sur lesquels on peut intervenir pour améliorer la
performance de l'acteur concerné. Enfin, l'analyse de la
répartition des coûts entre les principaux agents
économiques participant à la chaîne a été
effectuée, ce qui a permis une comparaison de ces agents.
Ainsi pour tous les acteurs, les coûts totaux (CT) sont
définis par :
CT= CV +CF
Avec CV représentant les coûts variables : pour
le producteur pêcheur (carburant, charge batteries, les filets, etc.) et
pour les commerçants (coût d'achat des marchandises vendues, les
autres consommations des tiers, frais de séchage,...) et CF les
coûts fixes (les amortissements, impôt et taxes,
intérêts payés, autres cotisations, etc.).
1. Analyse de prix
Dans cette partie de cette étude, l'analyse porte sur
la disparité des prix de vente de fretin (Ndagala) entre
différents acteurs de la chaîne de valeur. Ainsi, les rapports des
prix aux différents niveaux de la chaîne de valeur permettent
d'identifier les différences entre les pratiques des marges des acteurs
de la chaîne et les implications sur le bien-être des
pêcheurs et des consommateurs. Il s'agit de déterminer la part de
prix de vente de chaque acteur par rapport aux autres acteurs. Ces rapports de
prix seront exprimés en pourcentage.
En effet, les rapports des prix seront
déterminés par les formules suivantes :
~~ ~~ ~~ ~~
PCp = ~~ x1OO ~~~ = ~~ x1OO PCG = ~~ x1OO PPc = ~~ x1OO
Avec :
> PP : Prix au producteur.
> PG : Prix au grossiste.
> PC : Prix au consommateur.
> PCP : représente le prix au producteur en pourcentage
du prix au consommateur.
38
> PPG : représente le prix de gros en pourcentage du
prix au producteur.
> PCG : représente le prix de gros en pourcentage du
prix au consommateur.
> PPG : représente le prix au consommateur en
pourcentage du prix au producteur. II.2.4.4 Analyse de la
rentabilité
L'analyse de la rentabilité financière a
consisté à calculer la valeur ajoutée et le profit
générés par chaque catégorie d'acteurs au sein de
la chaîne de valeur de fretin. En effet, la valeur ajoutée est
l'accroissement de valeur apporté par un acteur à ce qu'elle
achète à l'extérieur, c'est-à-dire aux
consommations en provenance des tiers. Ainsi, elle peut être
calculée par deux méthodes dont la méthode soustractive et
la méthode additive. Dans le cadre de cette étude, nous avons
appréhendé la valeur ajoutée par sa méthode
soustractive. En effet, pour le pêcheur, la valeur ajoutée est
définie comme la différence entre la quantité produite en
valeur(Qv) et la consommation intermédiaire (CI). (ARMAND et al,
2004)
VA = Qv -CI
La consommation intermédiaire pour les pêcheurs
est constituée des charges de carburant, de restauration des
pêcheurs occasionnels, de charge batteries de pêche.
Et pour les mareyeurs (grossistes et détaillants), la
valeur ajoutée se calcule selon le même principe en appliquant les
indicateurs spécifiques :
VA = CA-Cmarch-CI ou MC- CI
Où CA représente le chiffre d'affaire,
CA-Cmarch représente le coût d'achat de marchandises
vendues, MC la marge commerciale et CI consommation intermédiaire.
Le profit, pour un acteur donné, est obtenu en faisant
la différence entre le revenu (R) et les coûts totaux (CT) :
P = R - CT
Après le calcul des valeurs ajoutées et des
profits pour chaque type d'acteurs dans la chaîne de valeurs, le profit
et la valeur ajoutée consolidés ont été
calculés pour chaque chaîne de valeur. Il s'agit simplement de la
somme des profits et de la somme des valeurs ajoutées des
différents acteurs constituant la chaîne de valeur. L'analyse
financière a pris fin par le calcul de la répartition des profits
et des valeurs ajoutées entre les différents acteurs constituant
la chaîne de valeur.
II.2.5 Analyse des contraintes et
opportunités
L'analyse des contraintes et opportunités dans chaque
chaîne de valeurs a été faite en utilisant l'approche SWOT.
Le but est de rassembler, analyser et d'évaluer les informations et
d'identifier les options stratégiques dont fait face cette chaîne
de valeur. Pratiquement
39
l'analyse SWOT est souvent représentée comme une
matrice 2x2. Les points forts peuvent être définis comme des
ressources internes ou des ressources dépendant de la capacité de
l'activité et qui sont utiles à la réalisation de profit,
alors que les faiblesses font référence à la limitation ou
à un défaut de l'activité et qui sont nocifs pour la
réalisation de profit. Les opportunités sont les conditions
externes ou toute autre situation favorable dans l'environnement de
l'activité et qui sont utiles à la réalisation de profit.
Les menaces sont toute situation défavorable dans l'environnement de
l'activité qui va l'empêcher de réaliser le profit.
Revue passée Anticipations futures
Positif
Forces
Facteurs positifs d'origine interne
Opportunités
Facteurs positifs d'origine externe
Négatif
Faiblesses
Facteurs négatifs d'origine interne
Menaces
Facteurs négatifs d'origine externe
Figure n° 3 : Matrice d'analyse des forces,
faiblesses, opportunités et menaces de la
chaîne de
valeurs
Source: Schall et Becker (2001)
Dans cette étude, étant donné que plus
des éléments trouvés ont été recueillis sur
les différents acteurs de la chaîne de valeurs, les forces,
faiblesses, opportunités et les menaces ont plutôt
été regroupées ensemble. Les facteurs positifs d'origine
interne et ceux d'origine externe ont constitué les opportunités
et les facteurs négatifs d'origine interne et ceux d'origine interne ont
constitué les contraintes.
II.2.6 Analyse statistique des
résultats
Pour confirmer ou infirmer nos résultats, nous avons
fait recours aux tests statistiques suivants :
> Le test de Kki-deux
Ce test, associé aux tris croisés (tableaux
croisés), a permis de tester la signification statistique d'une
association entre les acteurs de la chaîne de valeur de fretin et les
relations qu'ils entretiennent entre eux. Il est basé sur deux
hypothèses dont notamment H0 (ou hypothèse nulle) et H1
(hypothèse alternative).
1.
40
La première hypothèse H0 stipule qu'il n'existe
pas une association significative dans les relations qu'entretiennent les
acteurs de la chaîne de valeur fretin.
2. La seconde hypothèse H1 stipule qu'il y a une
association significative dans les relations qu'entretiennent les acteurs de la
chaîne de valeur de fretin.
Pour valider l'une de ces deux hypothèses, nous avons
tenu compte de la valeur de (p) ou signification asymptotique de l'erreur
alpha. Soit la probabilité ou le risque de commettre une erreur en
déclarant qu'il existe une relation significative entre les acteurs de
la chaîne de fretin et du degré de liberté qui a permis de
déterminer cette probabilité. Rappelons que le seuil de
signification est de 0,05.
Alors, si la valeur de p> à 0,05, on accepte
l'hypothèse nulle et on rejette l'hypothèse alternative. Et si p
< à 0,05, on rejette l'hypothèse nulle et on accepte
l'hypothèse alternative. > Le test T- de student
(t)
Ce test a permis de tester l'égalité entre les
moyennes de profit réalisé par les pêcheurs et les
mareyeurs de Ndagala. Il est aussi basé sur deux hypothèses dont
notamment H0 (ou hypothèse nulle) et H1 (hypothèse
alternative).
1. La première hypothèse H0 stipule qu'il n'y a
pas une différence significative entre les moyennes de profit des
pêcheurs et de mareyeurs.
2. La seconde hypothèse H1 stipule qu'il existe une
différence significative entre les moyennes de profit des pêcheurs
et de mareyeurs.
Pour valider l'une de ces deux hypothèses, nous avons
tenu compte de la valeur de (p) ou signification asymptotique de l'erreur
alpha. Soit la probabilité ou le risque de commettre une erreur en
déclarant qu'il existe une différence significative entre les
moyennes de profit des pêcheurs et de mareyeurs et du degré de
liberté qui a permis de déterminer cette probabilité.
Rappelons que le seuil de signification est de 0,05.
Alors, si la valeur de p> à 0,05, on accepte
l'hypothèse nulle et on rejette l'hypothèse alternative. Et si p
< à 0,05, on rejette l'hypothèse nulle et on accepte
l'hypothèse alternative. > Le coefficient de
corrélation (r)
Le calcul de coefficient de corrélation a permis de
déterminer le degré de la relation (ou degré de liaison)
entre la valeur ajoutée de chaque acteur de la chaîne et la valeur
ajoutée totale. Pour prendre la décision sur cette relation, par
convention, nous avons tenu compte des critères suivants :
0. Si r = 1, la relation parfaite ;
1. Si r > 0,8, la relation est très forte ;
2.
41
Si r se situe entre 0,5 et 0,8, la relation est forte
3. Si r se situe entre 0,2 et 0,5, la relation est
d'intensité moyenne ;
4. Si r se situe entre 0 et 0,2, la relation est faible ;
5. Si r = 0, il y a absence de corrélation.
La significativité de la pente (du coefficient r) a
été fait pour prendre la décision si cette
corrélation est statistiquement significative. Elle est aussi
basé sur deux hypothèses dont notamment H0 (ou hypothèse
nulle) et H1 (hypothèse alternative).
1. La première hypothèse H0 stipule qu'il n'y a
pas une corrélation significative entre la valeur d'un acteur et la
valeur ajoutée totale ;
2. La seconde hypothèse H1 stipule qu'il existe un
lien significatif entre la valeur d'un acteur et la valeur ajoutée
totale.
Pour valider l'une de ces deux hypothèses, nous avons
tenu compte de la valeur de (p) ou signification asymptotique de l'erreur
alpha. Soit la probabilité ou le risque de commettre une erreur en
déclarant qu'il existe un lien significatif entre la valeur d'un acteur
et la valeur ajoutée totale. Rappelons que le seuil de signification est
de 0,05.
Alors, si la valeur de p? à 0,05, on accepte
l'hypothèse nulle et on rejette l'hypothèse alternative. Et si p
< à 0,05, on rejette l'hypothèse nulle et on accepte
l'hypothèse alternative.
Signalons que l'analyse de ces différents tests a
été faite à l'aide d'un logiciel SPSS 20.
42
CHAPITRE III : PRESENTATION, ANALYSE ET INTERPRETATION
DES
RESULTATS
Ce chapitre porte sur deux points essentiels dont la
présentation et l'analyse des résultats et la discution des
résultats.
III.1 Présentation et Analyse des
résultats
III.1.1 La description des caractéristiques
sociales des enquêtés Tableau n° 6 : Les
caractéristiques sociales des enquêtés
Variables
|
Modalité
|
Les acteurs de la chaîne de valeur des
fretins
|
TOTAL
|
|
Les pêcheurs
|
Les grossistes
|
Les détaillants
|
Effet
|
En %
|
Effet
|
En %
|
Effet
|
En %
|
En %
|
Les acteurs enquêtés
|
52
|
34,2
|
35
|
23,0
|
65
|
42,8
|
100,0
|
Genre
|
Hommes
|
47
|
90,4
|
10
|
28,6
|
7
|
10,8
|
43,3
|
Femmes
|
5
|
9,6
|
25
|
71,4
|
58
|
89,2
|
56,7
|
Etat- civil
|
Célibataire
|
1
|
1,9
|
1
|
2,9
|
2
|
3,1
|
2,6
|
Marié(e)
|
50
|
96,9
|
34
|
97,1
|
58
|
89,2
|
94,2
|
Divorcé(é)
|
1
|
1,9
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0,6
|
Veuf (ve)
|
0
|
0
|
0
|
0
|
5
|
7,7
|
2,6
|
Age
|
20-35 ans
|
16
|
30,8
|
14
|
40,0
|
28
|
34,0
|
34,8
|
36-50ans
|
27
|
51,9
|
16
|
45,7
|
25
|
38,5
|
45,4
|
Plus de 50ans
|
9
|
17,3
|
5
|
14, 3
|
12
|
18,5
|
17,8
|
Moyenne d'âge
|
41,2
|
40,6
|
38,3
|
40,0
|
Niveau
d'instruction
|
Aucun
|
1
|
1,9
|
0
|
0
|
14
|
21,5
|
7,8
|
Primaire
|
20
|
38,5
|
23
|
65,7
|
35
|
53,9
|
52,7
|
Secondaire
|
30
|
59,6
|
12
|
34,3
|
16
|
24,6
|
39,5
|
Source : nos analyses avec SPSS.20
Ce Tableau présente une description du profil social
des acteurs impliqués dans la chaîne de valeur de fretins dans la
cité d'Uvira avec un total de 152 personnes enquêtées.
Cette étude a permis d'accéder majoritairement aux
détaillants soit (42,8%) représentant une part plus
élevée des personnes enquêtées et près du
double des grossistes/semi-grossistes suivi des pêcheurs avec (34,2%) et
vient en dernier lieu les grossistes avec (23,0%). Bien qu'on
43
observe une spécialisation des tâches ou
rôles des acteurs au niveau de cette chaine de valeur, les acteurs
engagés tendent à mener plusieurs activités en même
temps notamment la transformation - vente des fretins. La conduite de plusieurs
activités par les acteurs est reconnu comme bénéfique vu
qu'elle contribue à réduire les coûts liés au
fonctionnement de la chaine de valeur. Il faut préciser qu'il n'y a pas
un groupe d'acteurs spécialisés uniquement dans la transformation
des fretins dans toutes cette chaîne de valeur, cette tâche (la
transformation) est assurée soit par les grossistes ou soit par les
détaillants et en cas exceptionnel par les producteurs. Et aussi, les
manutentionnaires assurant les transports existent dans la chaine de valeur de
fretin dans la cité d'Uvira mais, cependant, ils n'ont pas pu être
accéder dans cette étude comme des enquêtés pour la
raison de la non complexité de leur tâche au sein de la
chaîne de valeur. Les informations issues de ces derniers ont
été tirées auprès de pêcheurs, des grossistes
et des détaillants.
Cette chaine de valeur est largement dominée à
(56,7%) par les femmes alors les hommes ne représentent que 43,3%. Ceci
se justifie par le fait que les femmes sont nombreuses dans le mareyage de
fretins (Ndagala) (soit 71,4% dans le mareyage en gros et 89, 2% le mareyage en
détail) que les hommes. Contrairement au commerce de détail et de
gros dominé par les femmes, la pêche est assurée en grande
partie par les hommes. En effet, la majorité (90,4%) des pêcheurs
enquêtés. Ceci est dû par le fait que le montant investi ou
d'acquisition de l'engin est énorme, alors peu des femmes sont à
la hauteur d'effectuer un tel investissement. Quant à leur situation
matrimoniale, l'étude montre que (94,4%) des personnes
interrogées sont mariées. Quant à ce qui concerne
l'âge, (45,4%) des acteurs de la chaine de valeur de fretin ont un
âge variant dans l'intervalle de 36 à 50 ans avec un âge
moyen de 40,0 ans traduisant ainsi des personnes assez dynamiques et actives
donc capables de mener des activités productrices de revenus. La lecture
minutieuse de ce tableau nous montre qu'aucune personne enquêtée a
un niveau d'étude supérieur et que plus de la moitié des
enquêtés ont un niveau d'instruction primaire soit (52,7%) suivi
par ceux ayant un niveau secondaire représentant (39,5%).
III.1.2 La cartographie et les caractéristiques
des acteurs de la chaîne de valeur de
Ndagala dans la cité d'Uvira
Après avoir présenté le profil
général des acteurs, cette partie se focalise sur une
étude narrative et fonctionnelle des acteurs de la chaîne de
valeur de Ndagala dans la cité d'Uvira. Pour ce faire, cette partie
analyse en premier lieu les acteurs principaux de la chaîne de valeur
44
dont notamment les producteurs-pêcheurs, les
grossistes/semi-grossistes et les détaillants et en suite suivront les
manutentionnaires et en fin une situation sur les organisations de soutien des
acteurs le long de chaîne de valeur de fretin.
Transport de grossistes aux détaillants
-commercialisation
-Transformation
avant-
vente
Transport de la pirogue à la plage
Production/ Capture des fretins frais
- commercialisation
-
Transformation
avant-vente
-consommation -Evacuation des
Fonction
Les détaillants
Les acteurs
Légen Les services de
Les circuits. Interactions latérales
Les consommateurs
LES PECHEURS
Les
porteurs/manutentionnaire
Transporteurs / les
porteurs/manutentionnaires
Les détaillants
Les Grossistes/ Semi-Gross
Service d'hygiène
Comité du marché
-Comité de pêche
-Comité
du
marché
-Comité de
pêche
-IPAPEL
-MUPALTA
-FAO, PRODAP
-Etc.
Schéma n° 3 : Cartes des acteurs intervenant
dans la chaîne de valeur de fretins dans la
cité d'Uvira
Source : Conception de l'auteur à partir des
résultats de l'enquête.
45
III.1.2.1 Les principaux acteurs de la chaîne de
valeur de Ndagala dans la cité
d'Uvira
A. Les pêcheurs
Tableau n° 7 : les statistiques descriptives (de
l'ancienneté et nombre des pêcheurs occasionnels engagés)
et pourcentages des motivations de pêcher et la possession d'une
activité secondaire.
Variables
|
N
|
Minimum
|
Maximum
|
Moyenne
|
Ecart-type
|
Fonds d'acquisition de l'unité de pêche.
|
52
|
3200
|
7000
|
4529,4
|
1027,8
|
Ancienneté
|
52
|
2
|
30
|
11,5
|
7,3
|
Nombre des pêcheurs engagés
|
52
|
6
|
8
|
6,5
|
0,8
|
|
|
Modalité
|
Effectif
|
En %
|
Les motivations à exercer
l'activité de pêche
|
Pas d'autres activités
|
11
|
21,1
|
L'activité est plus rentable que d'autres.
|
12
|
23,1
|
Envie de la production réalisée par les autres
|
8
|
15,4
|
Habitude (attachement)
|
21
|
40,4
|
Total
|
52
|
100,0
|
Possession d'une activité
secondaire
|
Oui
|
20
|
38,5
|
Non
|
32
|
61,5
|
Total
|
52
|
100,0
|
Marché d'écoulement
|
Les grossistes
|
40
|
76,0
|
Les grossistes et les détaillants
|
12
|
24,0
|
Total
|
|
100,0
|
Source : Nos analyses avec SPSS 20
Les pêcheurs exercent la fonction de production de
fretins frais (Ndagala) dans les trois premières semaines de chaque mois
de l'année et la quatrième semaine est réservée
comme fermeture des activités. Ils vendent leur production dès
qu'ils arrivent sur la plage, la majorité auprès des grossistes
(76,0%) et s'approvisionnent en intrants sur le marché local (Uvira) et
sur les marchés régionaux (Burundi et Tanzanie). Cette
activité est dominée par les
46
hommes à (90,4 %) avec une main d'oeuvre dominée
à (100%) par les hommes et une moyenne de 6,5 arrondi à 7
personnels engagés par unité de pêche (tableau n° 6)
ou encore
par pêcheur. Cette dominance des hommes plutôt que
des femmes engagées qui s'observe dans la pêche s'expliquée
du fait que l'activité de pêche de fretin par carrelets se fait la
nuit et demande une capacité physique importante. Le capital investi par
les pêcheurs pour l'acquisition d'un engin (ou unité de
pêche communément appelé Equipe) de pêche (à
filet carrelet) varie entre 3200$ à 7000$ suivant la dimension de
l'engin (s'agissant d'une équipe à 4 Polés ou à 6
Polés ou Apollo) et la capacité du moteur avec une moyenne de
4529,4$.
Ils ont une ancienneté allant jusqu'à 30 ans
avec une moyenne de 11,5 ans. Cette durabilité dans la pêche
s'explique d'une part, par l'attachement du pêcheur à son
activité soit (40,4%), par l'estimation des pêcheurs sur la
rentabilité réalisée par cette activité que
d'autres activités dans la cité (21,1%), aussi par le manque
d'autres activités génératrices de revenu dans la
cité où ils peuvent affecter leur investissement soit (21,1%) de
nos enquêtés mais aussi par le désir de la production
réalisée par les autres pêcheurs dans la période de
forte production soit (15,4%). Et d'autre part, par le fait qu'un grand nombre
des pêcheurs n'ont pas d'autre travail à part la pêche soit
(61,5%) des enquêtés contre (38,5%) qui ont un autre travail que
la pêche. D'autres éléments importants sur les
pêcheurs sont présentés dans les lignes ci-dessus :
a) Les obligations liées à
l'activité de pêche
Tableau n° 8 : statistiques des obligations pour
devenir pêcheur de fretin dans la cité
d'Uvira.
Variables
|
N
|
Minimum
|
Maximum
|
Moyenne
|
Permis
|
52
|
15
|
30
|
26,9
|
Chefferie
|
52
|
10
|
15
|
14,8
|
Circulation de machine
|
52
|
15
|
40
|
25,5
|
Source : nos analyses avec SPSS 20.
L'accès à la pêche par les pêcheurs
est conditionné par l'obtention d'un permis de pêche dont le
montant est compris entre 15$ à 30$ avec une moyenne de 26,9$, avoir un
document de chefferie variant 10$ à 15$ avec une moyenne 14,8$ et un
document de circulation de machine dont leurs montants varient respectivement
entre et 15$ à 40$ suivant
47
la taille de la machine utilisée et une moyenne de 25,5$.
Toutes ces obligations sont payées annuellement une fois
renouvelable.
b) Appartenance dans les organisations
professionnelles.
Tableau n°9 : Appartenance dans les organisations
et les actions concrètes des
organisations
Modalité Effectif En %
Appartenance dans une association
Oui 48 92,3
Non 4 7,7
Total 52 100,0
Les actions concrètes
de
l'association
Aucune 44 84,6
|
|
|
Intervention en cas de problème 3 5,8
|
|
Total 48 92,3
|
|
|
|
Source : Auteur, traitement des données de
l'enquête.
En ce qui concerne l'appartenance des pêcheurs à
une association ou une organisation professionnelle, il ressort des
enquêtes que la plupart (92,3%) des pêcheurs sont membres de ce
type d'institutions, mais la majorité (84,6%) des pêcheurs qui
sont dans ces associations déclarent que ces dernières ne font
aucune action concrète. Pour ceux qui sont membres d'associations et qui
ont reconnus les actions de ces associations (7,7%), les actions de ces
structures se résument souvent à celle d'une mutuelle d'entraide
qui assiste les membres en cas de difficultés sociale et en cas de
problème des pêcheurs entre eux et entre les pêcheurs et
commerçants.
c) Généralité sur la
production
1. La quantité produite et vendue et unité
de mesure
Tableau n°10 : statistique descriptive sur la
production des fretins en Bumba
Période de production
|
N
|
Minimu m
|
Maximu m
|
Moyenn e
|
Ecart type
|
CV
|
Quantité produite et vendue/forte
production
|
52
|
4
|
72
|
23,2
|
17,5
|
0,8
|
Quantité produite et vendue/faible
production
|
52
|
1
|
5
|
2
|
1,0
|
0,5
|
Source : nos analyses avec SPSS 20
|
|
|
|
|
|
|
Compte tenu du manque des informations nécessaires sur
les estimations des quantités produites affectées à
l'autoconsommation des pêcheurs, dons aux amis et familiers, cotisations
diverses dans les comités de pêche et aux marins sous forme de
taxe, nous avons
48
considéré les estimations de quantité
vendue comme quantité produite. Il est aussi à signaler que les
deux types d'unité de mesure sont utilisés par les pêcheurs
pour vendre leur capture à savoir les caisses en planche
utilisées le plus dans la période de forte production et les
seaux en plastique communément appelés « BUMBA ». Dans
cette recherche, le seau est l'unité de mesure pris en compte lors de la
collecte des données. Ainsi, ce tableau montre que, en moyenne, les
quantités produites entre les deux périodes sont respectivement
de 23,2 Bumba et de 2 Bumba avec les coefficients de variation respectifs de
0,8 et de 0,5. Ces coefficients de variation montrent qu'il y a une forte
dispersion entre les quantités capturées (produites) par les
pêcheurs dans la période de forte production que dans la
période de faible production.
2. Le stockage des fretins par les
pêcheurs
Tableau n° 11: présente les effectifs en
rapport au stock de fretin et à la disponibilité
de
l'information sur le prix à la plage.
Variables Modalités Effectif En %
Stockage des produits de fretins
Oui 11 21,2
Non 41 78,8
Total 52 100,0
Disponibilité de
|
Oui
|
1
|
1,9
|
l'information sur le prix
|
Non
|
51
|
98,1
|
de fretin frais à la plage
|
Total
|
52
|
100,0
|
Source : Nos analyses avec SPSS 20.
Généralement, les pêcheurs soit (78,8%)
dans la cité d'Uvira n'ont pas l'habitude de stocker leurs fretins
capturés. Les principales motivations liées au non stockage des
fretins capturés évoquées par les pêcheurs
enquêtés sont notamment la disponibilité de la
clientèle qui permet d'écouler toute leur capture et la chute de
production de cette espèces qui s'observe dans ces dernières
années. Pour ceux qui parviennent à stocker (21,2%) une partie de
leur capture, effectuent leur stockage que dans la période de forte
production avec le séchage au sable comme technique de transformation et
l'utilisation des sacs, du sel et des bâches comme technique de
conservation ne garantissant pas à une longue durée la
conservation de la qualité de fretins. Ces techniques de conservation de
fretin par les pêcheurs font que les fretins stockés perdent la
qualité suite aux attaques des insectes et au changement de couleur.
En ce qui concerne la circulation de l'information sur le prix
de vente entre différentes plages, de façon
générale (98,1%) soit 51/52 des pêcheurs
enquêtés affirment qu'il y a
49
50
asymétrie de l'information sur le prix entre des
différentes plages. En effet, les pêcheurs reçoivent des
informations qu'après avoir vendue leur capture aux prix trouvés
aux commerçants en se référant au prix du jour
passé.
B. Les grossistes
Tableau n° 12 : Les statistiques descriptives de
l'ancienneté, capital initial et pourcentages des motivations de
commercialiser, la résidence, la possession d'une activité
secondaire et le mode d'approvisionnement
Variables
|
|
N
|
Minimum
|
Maximum
|
Moyenne
|
Ecart-type
|
Ancienneté
|
|
35
|
4
|
32
|
14,4
|
7,9
|
Fonds de démarrage
|
|
35
|
50000 FC
|
400000FC
|
129 375FC
|
109 269,4FC
|
|
|
|
|
Modalité
|
Effectif
|
En %
|
Les motivations à
l'activité de pêche
|
exercer
|
Pas d'autres activités
|
6
|
17,1
|
L'activité est plus rentable que d'autres.
|
4
|
11,4
|
Habitude (attachement)
|
25
|
71,5
|
Total
|
35
|
100,0
|
Lieu de provenance
|
|
Uvira
|
33
|
94,3
|
Plaine
|
2
|
5,7
|
Total
|
35
|
100,0
|
Possession d'une
secondaire
|
activité
|
Oui
|
11
|
31,4
|
Non
|
24
|
68,6
|
Total
|
35
|
100,0
|
Fréquence d'approvisionnement
|
4 à 6 fois
|
5
|
14,5
|
Toute la semaine
|
30
|
85,5
|
Total
|
35
|
100,0
|
Marché d'approvisionnement
|
Les pêcheurs
|
31
|
88,6
|
Les grossistes
|
4
|
11,4
|
Total
|
35
|
100,0
|
Marché d'écoulement
|
|
Grossistes et détaillants
|
12
|
34,6
|
Détaillants
|
15
|
42,8
|
Détaillants et consommateurs
|
8
|
22,8
|
|
Total
|
35
|
100,0
|
Mode d'approvisionnement
|
Crédit
|
19
|
54,3
|
Cash
|
16
|
45,7
|
Total
|
35
|
100,0
|
Source : nos analyses avec SPSS 20.
Dans le cas de cette étude, est considéré
comme grossiste ou semi-grossiste tout commerçant qui s'approvisionne
habituellement sur une plage auprès des pêcheurs ou des autres
grossistes et qui revendent aux détaillants au niveau du centre de
consommation. Le terme grossiste ici renvoit également aux relations
directes que ces commerçants entretiennent avec les pêcheurs et ne
faisant donc pas nécessairement et généralement aux
quantités qu'ils manipulent.
Ainsi, contrairement à l'activité de pêche
dominée par les hommes, le commerce de fretin(Ndagala) en gros dans la
cité d'Uvira est assuré en grande partie par les femmes soit
(71,4% Tableau n° 6) des grossistes enquêtés. En moyenne ils
ont un âge de 40,6 ans (Tableau n° 6) avec une ancienneté
moyenne de 14,4 ans. Cette durabilité qui s'observe dans
l'activité de commerce en gros de fretin est fortement due à
l'attachement sur cette activité (71,5%), à l'absence des autres
activités (17,1%) mais aussi à la rentabilité
estimée supérieure par rapport à d'autres
activités. Il ressort de cette enquête que le commerce en gros
dans la cité d'Uvira est l'apanage des originaires d'Uvira ; ils
représentent (94,3%) des commerçants. Pour devenir grossiste,
aucune obligation légale ni communautaire n'est mise en place pour le
moment. La plupart soit (88,6%) des grossistes enquêtés
s'approvisionne auprès des pêcheurs. Une grande part (85,5%) de
ces grossistes s'approvisionne toute la semaine. Cet approvisionnement se fait
pour la plupart de cas à crédit soit (54,3%) des grossistes
enquêtés. Il s'observe par ailleurs que la plupart des grossistes
écoules le plus souvent leurs produits auprès des
détaillants (soit 42,8%), les autres grossistes et détaillants
(soit 34,4%) et auprès des détaillants et des consommateurs soit
(22,8%). Ils ont un capital variant entre 50000 FC à 400000FC et une
moyenne 129 375 FC. La plupart des grossistes enquêtés soit
(68,6%) n'ont pas une activité secondaire et ceux qui en ont,
constituent (31,4%)de cas et font le commerce des autres produits de
pêche tels que la vente des Mikeke frais et séchés, de
fretins séchés et d'autres espèces des poissions du lac.
Cette activité secondaire ne s'effectue qu'à la période de
fermeture des activités des pêches de fretin intervenant une
semaine pour chaque mois. En ce qui concerne l'appartenance des
commerçants grossistes à une association ou une organisation
professionnelle, il ressort de ces enquêtes que (100,0%) des
commerçants
51
grossistes ne sont pas membres à ces organisations. Ces
commerçants contrairement aux pêcheurs, n'ont donc pas à
leur disposition une structure syndicale pouvant assurer la défense de
leurs intérêts face à l'Etat et aux autres acteurs de la
chaîne et ne reçoivent donc pas aucune information et formation
sur le mode de commercialisation.
A part les éléments ainsi analysés
ci-haut, d'autres informations en rapport avec les grossistes sont
expliquées dans les lignes qui suivent.
a) Les quantités commercialisées sur le
marché d'approvisionnement et d'écoulement de grossistes.
Rappelons que les commerçants grossistes
s'approvisionnent sur les plages auprès des pêcheurs et des autres
grossistes pour revendre aux détaillants soit directement sur les plages
ou soit aux les différents marchés de la cité. Les
quantités approvisionnées s'écoulent directement
auprès des détaillants et elles dépendent d'une
période de pêche à une autre. Dans la période de
forte production, les grossistes s'approvisionnement en grandes
quantités et réalisent des grosses ventes suite à
l'augmentation de la demande sur les marchés de détail que dans
la période faible production (capture) où le niveau de capture
auprès des pêcheurs devient faible même si les prix sont
à la hausse. Quant à l'unité de mesure, ils
s'approvisionnent auprès des pêcheurs par les caisses ou par les
seaux en plastique et écoulent aux détaillants le plus souvent
par les seaux en plastique (Bumba) ceci suivant la période de capture
dans laquelle on se trouve. Les données relatives aux quantités
approvisionnées et écoulées sur le marché de gros
sont présentées dans le tableau n° 11.
Tableau n°13: les quantités
commercialisées par les grossistes sur le
marché
d'approvisionnement et d'écoulement par jour avec le
seau en plastique comme unité de
mesure
Période de capture
|
N
|
Minimum
|
Maximum
|
Moyenne
|
Ecart type
|
CV
|
Quantité achetée (forte
production)
|
35
|
2
|
60
|
19,3
|
18,8
|
0,9
|
Quantité achetée
(faible production)
|
35
|
1
|
5
|
2,0
|
1,1
|
0,5
|
Quantité vendue (forte production)
|
35
|
2
|
60
|
19,3
|
18,8
|
0,9
|
Quantité vendue
(faible Production)
|
35
|
1
|
5
|
2,0
|
1,1
|
0,5
|
Source : Nos analyses avec SPSS 20.
Ce tableau montre que les quantités achetées et les
vendues par les grossistes dans les
deux périodes sont les mêmes. En moyenne les
grossistes s'approvisionnent et écoulent 19,3
52
Bumba par jour dans la période de forte production avec
un coefficient de variation de 0,9 marquant une forte dispersion entre les
quantités achetées et vendues par grossistes. Pour la
période de faible production, les grossistes achètent et vendent
en moyenne 2 Bumba par jour avec un coefficient de variation de 0,5 marquant
une faible variation de quantités achetées et vendues par les
grossistes comparativement à la période de forte production
où le coefficient de variation est de 0,9.
b) Transport des fretins au niveau des
grossistes
Tableau n°14: les moyens de transport de fretins
frais au niveau de grossistes
Variables
|
Modalités
|
Effectif
|
En %
|
Moyen de transport
|
Manutention
|
17
|
48,6
|
Moto
|
15
|
42,8
|
Camion/minibus/voiture
|
3
|
8,6
|
Total
|
35
|
100,0
|
Existence de perte liée au transport.
|
Oui
|
7
|
20,0
|
Non
|
28
|
80,0
|
Total
|
35
|
100,0
|
Source : nos analyses avec SPSS 20.
Le choix d'un mode de transport par les grossistes
dépend de la distance entre le marché d'approvisionnement et le
marché d'écoulement et de la période de capture dans
laquelle on se trouve. Ainsi, la plupart (48,6%) des grossistes
enquêtés utilisent la manutention comme mode de transport à
de courtes distances. Ce mode transport est assuré par les enfants ou
par les adultes en fonction de la quantité transportée et au
trajet à parcourir. Il s'observe de ce tableau que (42,8%) des
grossistes utilisent les motos et (8,6%) des camionnettes et minibus pour les
marchés d'approvisionnement éloignés des marchés
d'écoulements. En ce qui concerne les pertes liées au transport,
(80,0%) des grossistes enquêtés déclarent n'avoir pas
connus des pertes liées aux moyens de transport qu'ils utilisent contre
(20,0%) qui ont confirmés d'avoir connus des pertes de qualité
dues à des accidents survenus encours de route et de longs trajets
à parcourir pour atteindre le marché d'écoulement.
Signalons que l'accès aux camions et aux minibus pour le transport de
fretins n'est pas effectué en période de faible production
plutôt qu'en période de forte production pour des raisons de frais
de louage plus importants et pourtant les quantités transportées
sont faibles, qui ne pouvant pas contenir tout l'engin loué.
53
c) Le stockage, transformation et la qualité de
fretins commercialisés au niveau des
grossistes.
Tableau n°15 : les informations sur le stockage,
la transformation et les différentes
qualités
manipulées par les grossistes.
Variables
|
Modalités
|
|
|
|
Effectif
|
En %
|
Stockage de
fretin(Ndagala)
|
Oui
|
|
|
|
9
|
25,7
|
Non
|
|
|
|
26
|
74,3
|
Total
|
|
|
|
35
|
100,0
|
Habitude de sécher avant de vendre
|
Oui
|
|
|
|
23
|
65,7
|
Non
|
|
|
|
12
|
34,3
|
Total
|
|
|
|
35
|
100,0
|
Les différentes qualités
commercialisées
|
Fretins frais
|
|
|
|
23
|
65,7
|
Fretins frais
intermédiaire
|
et
|
la
|
qualité
|
12
|
34,3
|
Total
|
|
|
|
|
100,0
|
Source : Nos analyses sur SPSS 20
Le stockage en tant qu'un moyen permettant la
disponibilité des produits de pêche durant une longue
période sur le marché, est quasi-inexistant pour la
majorité des grossistes. La plupart (74,3%) des grossistes
enquêtés ne stockent pas les fretins quelle que soit la
quantité approvisionnée. En effet, cette quasi-inexistence de
stockage est due par la disponibilité de la demande, le manque de moyen
de conservation adéquat assurant la qualité de fretins frais et
aussi par l'effet approvisionnement à crédit suite au
l'insuffisance du fonds propre. Pour ceux qui arrivent à stocker (25,7%)
des grossistes enquêtés, le séchage reste le seul moyen
garantissant aux grossistes une meilleure conservation de fretin et ils
stockent pour éviter la perte due à la diminution de prix
constatée dans la période de forte capture. Signalons que ce
stockage est de courte durée car la qualité stockée ne les
permet pas.
En ce qui concerne l'habitude de sécher avant vente,
(65,7%) des grossistes contre (34,3%) ont l'habitude de sécher le fretin
souvent dans la période de forte capture et cela dans l'objectif d'avoir
une qualité intermédiaire appelée communément
« MUSEZA » qui est une qualité obtenue après avoir
passé les fretins une demi-journée ou toute la journée au
soleil. Vue le caractère périssable de fretin frais, cette
qualité permet aux grossistes de vendre dans le prochain jour. Le
séchage sur les sables reste encore l'unique technique de
54
transformation de fretins par les grossistes dans la
cité d'Uvira. Les lits ou claies métalliques installés
dans certaines plages, ne sont pas souvent utilisés suite à leur
insuffisance.
Quant aux différentes qualités
commercialisées, il résulte de cette enquête que les
fretins frais constituent la qualité la plus commercialisée sur
le marché de gros soit (65,7%) des grossistes manipulent uniquement
cette qualité car on la présume apporteuse de plus de profit et
(34,3%) des grossistes vendent sur le marché les fretins frais et ceux
de qualité intermédiaire.
C. Les détaillants
Tableau n°16 : Statistiques descriptives sur le
profil de détaillants
Variables
|
N
|
Minimum
|
Maximum
|
Moyenne
|
Ecart-type
|
Capital
|
65
|
35000
|
75000
|
40378,4
|
3372,3
|
|
|
Modalité
|
Effectif
|
En %
|
Les motivations à exercer l'activité de
pêche
|
Pas d'autres activités
|
25
|
38,5
|
L'activité est plus rentable que d'autres.
|
9
|
11,8
|
Habitude (attachement)
|
31
|
47,7
|
Total
|
65
|
100,0
|
Possession d'une activité secondaire
|
Oui
|
18
|
27,7
|
Non
|
47
|
72,3
|
Total
|
65
|
100,0
|
Marché d'approvisionnement
|
Pêcheurs
|
8
|
12,3
|
Grossistes
|
57
|
87,7
|
Total
|
65
|
100,0
|
Fréquence d'approvisionnement
Par semaine
|
1 à 3 fois
|
3
|
4,6
|
4 à 6 fois
|
4
|
6,2
|
Toute la semaine
|
58
|
89,2
|
Total
|
65
|
100,0
|
Mode d'approvisionnement
|
Crédit
|
28
|
43,1
|
Cash
|
37
|
56,9
|
Total
|
65
|
100,0
|
Source : Auteur, traitement des données
de l'enquête.
55
Tout comme le commerce en gros, le commerce en détail
est majoritairement dominé par les femmes (89,2% Tableau n° 5:) des
détaillants enquêtés. En moyenne, ils ont un âge de
38,3 ans. Ils exercent cette activité tout comme chez les grossistes,
pour des raisons d'attachement à leur activité (47,7%), de
l'absence des autres activités (38,5%) mais aussi pour sa
rentabilité estimée supérieure par rapport à
d'autres activités (11,8%). Les détaillants font cette
activité sur différents marchés et petits marchés
de la cité. Pour le devenir, aucune obligation légale ni
communautaire qui est mise en place pour le moment. Il suffit seulement d'avoir
son capital ou d'avoir gagné la confiance d'un grossiste pour avoir
l'accès aux produits et l'accès au marché est libre.
Contrairement aux grossistes, la plupart soit (87,7%) des détaillants
enquêtés s'approvisionnent auprès des grossistes. Il
s'observe que 100% des détaillants vendent leurs produits auprès
des consommateurs. Une grande part (89,2%) de ces détaillants
s'approvisionne toute la semaine .Contrairement aux grossistes, plus de la
moitié des détaillants s'approvisionnent au comptant (Cash) soit
(56,9%) avec un capital variant entre 35000FC à 75000FC et une moyenne
40378,4FC contre (43,1%) qui s'approvisionnent à crédit. La
plupart des détaillants tout comme les auteurs acteurs, n'ont pas une
activité secondaire (72,3%) et ceux qui ont cette activités
secondaires (27,7%) font le commerce des autres produits de pêche tels
que la vente des Mikeke frais et séchés, de fretins
séchés et d'autres espèces des poissions du lac. Cette
activité secondaire ne s'effectue qu'à la période de
fermeture des activités des pêches de fretin qui intervient qu'une
semaine par mois. En ce qui concerne l'appartenance des commerçants
détaillants à une association ou une organisation
professionnelle, il ressort de ces enquêtes que (100,0%) des
détaillants ne sont pas membres de ce type d'une association ou d'un
syndicat tout comme les commerçants grossistes. Ces commerçants
contrairement aux pêcheurs, n'ont donc pas à leur disposition une
structure syndicale pouvant assurer la défense de leurs
intérêts face à l'Etat et aux autres acteurs de la
chaîne et ne reçoivent pas aucune information et formation sur le
mode de commercialisation. D'autres informations relatives aux
détaillants sont inscrites dans les lignes qui suivent.
a) Les quantités commercialisées sur le
marché d'approvisionnement et
d'écoulement des détaillants et
unité de mesure
Les détaillants s'approvisionnent en majorité
aux grossistes et revendent à leur tour aux consommateurs. En effet, les
unités de mesure utilisées varient selon qu'on soit sur le
marché d'approvisionnement (où on utilise les Bumba et les
caisses) soit sur les marchés d'écoulement (aux consommateurs)
où les tas sont utilisés comme unité de mesure. Les
56
quantités commercialisées et la
réalisation des grosses ventes, tout comme chez les grossistes
dépendent d'une période à l'autre. Le tableau n°15 :
présente les quantités commercialisées par les
détaillants sur le marché en considérant le Bumba comme
unité de mesure.
Tableau n° 17: les quantités
achetées et vendues par les détaillants
période de production
|
N
|
Minimum
|
Maximum
|
Moyenne
|
Ecart type
|
CV
|
Quantité achetée
(forte production)
|
65
|
1
|
8
|
2,7
|
1,5
|
0,5
|
Quantité achetée
(faible production)
|
65
|
0,5
|
3
|
1,0
|
0,8
|
0,9
|
Quantité vendue
(forte production)
|
65
|
1
|
8
|
2,7
|
1,5
|
0,5
|
Quantité vendue
(faible production)
|
65
|
0,5
|
3
|
1,0
|
0,9
|
0,9
|
Source : nos analyses avec SPSS 20.
Il ressort de ce tableau que, les détaillants
s'approvisionnent et écoulent dans la période de forte capture
(production) une quantité variant entre 1 à 8 Bumba par jour avec
une moyenne de 2,7 Bumba par jour et un coefficient de variation de 0,5
marquant une faible dispersion de quantité achetée et vendue par
jour que dans la période faible production ou capture. Dans cette
dernière, les détaillants s'approvisionnent et écoulent
une quantité variant entre 0,5 à 3 Bumba avec en moyenne 1 Bumba
par jour et un coefficient de variation de 0,9 marquant une forte
variabilité des quantités achetée et vendue entre les
détaillants.
b) Le moyen de transport de fretins frais sur le niveau
du marché de détail Tableau n°18 : les moyens de transport
sur le marché de détail
Variables Modalités Effectif En %
Moyen de transport Manutention 52 80,0
Moto/vélo 13 20,0
Total 65 100,0
Existence de perte liée au transport.
|
Oui 4 6,2
|
Non 61 93,8
|
|
Total 65 100,0
|
Source : nos analyses avec SPSS 20.
Ce tableau montre que la majorité des
détaillants enquêtés (80,0%) utilise la manutention comme
moyen de transport du fait que la distance entre le marché
d'approvisionnement et le marché d'écoulement n'est pas longue.
Par contre, (20,0%) des détaillants enquêtés utilisent la
moto ou le vélo comme mode transport suite à la distance
57
parcourue pour s'approvisionner. Pour ce qui est de perte
liée au moyen de transport, la quasi-totalité des
détaillants (93,8%) ne subissent pas des pertes liées aux moyens
de transport utilisés contre (6,2%) des détaillants ayant subi
une perte due principalement aux accidents. c) Transformation et
qualité des fretins au niveau des détaillants
Tableau n°19 : présente les informations
relatives à la transformation et à la qualité
de
Variables
|
Modalités
|
Effectif
|
En %
|
Habitude de sécher avant de vendre
|
Oui
|
35
|
53,8
|
Non
|
30
|
46,2
|
Total
|
35
|
100,0
|
Les différentes qualités
commercialisées
|
Fretins frais
|
30
|
46,2
|
Fretins frais et la qualité intermédiaire
|
35
|
53,8
|
Total
|
65
|
100,0
|
fretins au niveau des détaillants.
Source : nos analyses avec SPSS 20.
Il ressort de ce tableau que plus de la moitié (53,8%)
des détaillants transforment fretins frais en qualité
intermédiaire avant de vendre. Le séchage reste le seul moyen de
transformation de fretin qu'ils utilisent. En effet, le séchage au sable
reste la technique de séchage par excellence utilisée par les
détaillants suite à la l'insuffisance et à l'absence dans
certaines plages des lits ou claies métalliques. Pour ceux qui ne
transforment pas soit (46,2%), la faible quantité approvisionnée,
l'effet d'approvisionnement à crédit et la disponibilité
de la demande en sont les raisons.
Quant en ce qui concerne la qualité, il résulte
de cette enquête que plus de la moitié (53,8%) des
détaillants commercialise les fretins frais et ceux de qualité
intermédiaire sur le marché contre (46,2%) des détaillants
commercialisant uniquement les fretins frais. Soulignons que le non
conditionnement (absence des emballages) de fretins lors de la vente et de
service de contrôle de qualité vendue ne garantit pas aux
consommateurs la sécurité sanitaire.
D. Les manutentionnaires ou porteurs ou encore
débardeurs
Les manutentionnaires sont prédominés dans cette
chaîne de valeur et jouent un rôle de moyen de transport
utilisé par les autres acteurs. Constitués par les porteurs
adultes et les enfants porteurs, ces acteurs interviennent dans plusieurs
étapes de la chaîne de valeur de fretin en portant des caisses ou
des Bumba de fretin jusqu'à une destination proche dont notamment de la
pirogue de pêche à la plage (pour la vente aux grossistes) et de
la plage aux
58
59
claies de séchage, au véhicule de transport ou
au marché de détail. Cette activité est pratiquée
entièrement par les hommes et sont rémunérés
généralement en nature et rarement en espèce. Ces acteurs
font le transport par la tête et n'utilisent aucun matériel dans
leur service qu'ils rendent aux acteurs principaux. Or, la chaîne de
valeur de fretin, et particulièrement la qualité de fretin ne
peut être renforcée qu'en améliorant chacun des maillons de
la de la chaîne de valeur de fretin en terme de connaissance des bonnes
pratiques de manutention de fretin.
III.1.2.2 Les acteurs secondaires ou soutiens dans la
chaîne de valeur de fretin dans la
cité d'Uvira.
A. Les services publics
> Le ministère de l'Agriculture, Pêche et
Elevage et le ministère de l'Environnement s'occupent d'assurer les
démarches administratives le long du lac et de surveiller à la
bonne application des lois. Le ministère de pêche perçoit
chaque année auprès des pêcheurs un montant variant entre
15 à 30$ comme frais de permis de pêche. Les multiples efforts
fournis par les deux ministères sont encore insuffisants pour assurer la
bonne gestion des ressources halieutiques et de l'environnement.
> Le service de maritime : qui consiste à
contrôler les unités de pêche utilisées par les
pêcheurs et assurer leur enregistrement. Ce service perçoit deux
taxes au pêcheur dont la taxe sur circulation de machine qui varie entre
15 $ à 40 $ selon le volume de machine et se paye chaque année et
le frais d'enregistrement des pirogues qui varie entre 10 à 20 $ et il
non renouvelable.
> Service de chefferie de Bavira : ce service
perçoit une taxe de variant entre 10$ à 15$ l'année.
> Le comité de pêche : implanté dans
chaque plage, ce comité consiste à assurer la
réglementation et gestion des tous les acteurs qui interviennent sur une
plage. Il comité collabore étroitement avec les autorités
de l'état et les militaires installés sur chaque plage.
Dirigé par un président de comité, ce comité
perçoit des cotisations en nature aux pêcheurs pour assurer son
fonctionnement.
> Comité de marché : qui assure la gestion et
les règles du marché.
A. Les services privés
Plusieurs associations sont créées dans le cadre
de protéger les intérêts des pêcheurs mais leurs
actions ne sont pas visibles en pratique. Parmi ces associations on peut
retenir :
> La mutualité des pêcheurs artisanaux sur le lac
Tanganyika (MUPALTA) ;
> Association pour le développement des
pêcheurs dans le lac Tanganyika (ASSPLTA) ; > Action pour la promotion
de la pêche sur le lac Tanganyika et Kivu (APPETAKI) ; etc.
Outre ces associations, il est important de signaler l'importance
des organisations
internationales telles que la FAO et le PRODAP.
III.1.3 Analyse de la gouvernance et de financement de la
chaîne de valeur de fretin dans
la cité d'Uvira
Cette partie de ce chapitre traite en premier lieu sur les
analyses qualitatives de la gouvernance de la chaîne de valeur de Ndagala
telles que la relation et réglementation entre les acteurs, le mode de
payement et de fixation de prix entre les acteurs, le financement dans la
chaîne de valeur de fretin dans la cité d'Uvira. L'analyse se
poursuivra en second lieu dans la partie performance en tenant compte des
variables telles que la part de valeur ajoutée dans la chaîne, la
part de profit de la chaîne et le taux relatif de profit.
60
III.1.3.1 les relations, la réglementation et
stratégies des acteurs
Tableau n° 20 : Les relations entre les acteurs de
la chaîne et leurs significations
statistiques
ACTEURS
|
Relation entre les acteurs
|
|
|
Pêcheurs
|
Clients
|
contrat verbal (social)
|
confiance (Amis, Frères, Voisinage)
|
Aucune
|
Khi-deux
|
Probabilité associée
|
Significativité à
< 0,05
|
Grossistes
|
31
|
11
|
-
|
13,895
|
0.000
|
0,05
|
Grossistes et Détailants
|
1
|
20
|
-
|
Pourcentage
|
61,5%
|
38,5%
|
-
|
|
|
Grossistes
|
Fournisseurs
|
contrat verbal (social)
|
confiance (Amis, Frères, Voisinage)
|
Aucune
|
Khi-deux
|
Probabilité associée
|
significativité à
< 0,05
|
Pêcheurs
|
21
|
10
|
-
|
6,774
|
0,009
|
0,05
|
Grossistes
|
0
|
4
|
-
|
Pourcentage
|
60,00%
|
40,00%
|
-
|
|
|
|
|
|
|
|
Clients
|
contrat verbal (social)
|
confiance (Amis, Frères, Voisinage)
|
Aucune
|
Khi-deux
|
Probabilité associée
|
Significativité à
< 0,05
|
Grossistes et Détaillants
|
0
|
8
|
2
|
20,066
|
0,000
|
0,05
|
Détaillants
|
0
|
15
|
2
|
Détaillants et consommateurs
|
0
|
0
|
8
|
Pourcentage
|
|
65,70%
|
34,30%
|
|
|
Détaillants
|
Fournisseurs
|
contrat verbal (social)
|
confiance (Amis, Frères, Voisinage)
|
Aucune
|
Khi-deux
|
Probabilité associée
|
Significativité à
< 0,05
|
Pêcheurs
|
1
|
4
|
2
|
7,294
|
0,026
|
0,05
|
Grossistes
|
0
|
38
|
19
|
Pourcentage
|
1,50%
|
66,20%
|
32,30%
|
|
|
|
|
|
|
|
Clients
|
contrat verbal (social)
|
confiance (Amis, Frères, Voisinage)
|
Aucune
|
Khi-deux
|
Probabilité associée
|
Significativité à
< 0,05
|
Restaurants et consommateurs
|
-
|
0
|
2
|
0,249
|
0,618
|
0,05
|
Consommateurs
|
-
|
7
|
56
|
Pourcentage
|
-
|
10,80%
|
96,90%
|
Source : Auteur, traitement des données
de l'enquête.
61
Les enquêtes ont révélé que les
relations qu'entretiennent les différents acteurs de la chaîne de
valeur des fretins (Ndagala) sont assez complexes. Plusieurs situations sont
rencontrées dans cette relation selon les acteurs:
Pour les pêcheurs, avec comme principaux clients les
grossistes, la confiance (entre amis, frères et voisinage) (soit 38,5%)
et les arrangements contractuels (soit 61,5%) avec ses clients sont des
principales relations qui dominent ce maillon. Ces relations sont
statistiquement significatives au seuil de 5% avec (Khi-deux = 13,895, ddl = 1,
p = 0,000). Les grossistes à leur tour, s'approvisionnant en
majorité auprès des pêcheurs entretiennent ces mêmes
relations (la confiance et le contrat social). Ces relations qu'entretiennent
les mareyeurs grossistes sont significatives au plan statistiques au seuil de
5% (Khi-deux = 6,774, ddl = 1, p = 0,009). Donc ces relations ont une influence
entre ces acteurs.
Ainsi, l'approvisionnement régulier des pêcheurs
en intrants est tributaire de la nature des relations qui lient les
pêcheurs aux grossistes. En effet, les pêcheurs sont
dépendants de leurs clients grossistes. Par conséquent, ils
optent pour une stratégie de fidélisation traduite par un
arrangement informel. Cette relation peut aller jusqu'à des engagements
verbaux entre les deux groupes d'acteurs (conventionnel), qui permet aux
grossistes d'acheter la totalité de sa production à crédit
ou tout comme en espèce.
Ce type de relation fait naissance à la domination des
grossistes sur les circuits de commercialisation des fretins. Il a
été constaté que pour asseoir leur domination, les
grossistes jouent un rôle important dans la couverture des besoins des
pêcheurs en fonds de roulement. Ce préfinancement au quotidien des
opérations de pêche vient asseoir cette prééminence.
Ils accordent aux pêcheurs des avances pour l'achat du carburant, des
vivres, du matériel de pêche, et pour régler les
dépenses d'entretien des moyens de production. Cette assistance continue
devient cruciale en période de faible productivité de la
pêche ou d'inactivité totale. Par conséquent, le
pêcheur demeure redevable à son client et ne peut pas se passer de
ses services. Ceci a pour cause, le pêcheur étant dans
l'obligation de traiter avec le même client jusqu'au remboursement total
de ses créances. Il se voit contraint de lui remettre sa production
à des conditions qui sont davantage dictées par son client que
par le jeu de la loi de l'offre et de la demande. L'abus de confiance et
convention par le grossiste est sanctionné par une séparation
totale avec le pêcheur. Les grossistes aussi, de leur côté,
en besoin d'une relation stable et de la disponibilité des fretins, ils
octroient des crédits à un taux nul aux pêcheurs, les
laissant libre de choisir leur modalité de remboursement en fonction de
leurs besoins et de leur production.
62
En ce qui concerne la relation entre grossistes et ses
clients, il relève de l'enquête que la relation de confiance entre
les grossistes (soit 65,7%) et les détaillants (qui constituent la
majorité des clients) (soit 42,8%, tableau n°11) est celle qui
domine. Cette relation est statistiquement significative au seuil de 5%
(Khi-deux = 20,066, ddl = 1, p = 0,000), donc cette relation a influence sur
les relations transactionnelles entre ce deux groupes d'acteurs. En effet, Il
s'agit, d'être amis, frères, voisins ou être en bonne
relation avec le grossiste pour avoir l'accès à ses marchandises.
Cette confiance donne droit aux détaillants de s'approvisionner à
crédit et de payer après la vente. Dans ce cas, le
détaillant gagne comme profit le surplus après déduction
de tous les coûts dans les ventes totales et la perte due à la
situation de l'offre et de la demande est supportée par les deux
acteurs. Cette relation facilité d'échanger les produits en
ajoutant une marge et en tenant compte de la situation du marché.
Signalons la relation qu'entretienne les détaillants et
leurs clients consommateurs (confiance 10,8%), n'est donc pas significative
(Khi-deux = 0,249, ddl = 1 et p = 0,618).Ceci permet de dire que la confiance
n'aucune influence sur les opérations transactionnelles de ces deux
groupes d'acteurs. Il suffit pour les détaillants d'étaler les
fretins au marché et de recevoir tous consommateurs ayant envie de
fretins.
III.1.3.2 Mode de payement et de fixation de prix sur
les différents marchés
Tableau n°21 : Statistiques relatives au mode de
payement et à la fixation de prix sur
différents
marchés.
Variables
|
Modalité
|
Les acteurs de la chaîne de valeur de fretin
|
|
Les pêcheurs
|
Les grossistes
|
Les détaillants
|
Effet
|
En %
|
Effet
|
En %
|
Effet
|
En %
|
Fixation de prix au marché
|
L'acheteur
|
1
|
1,9
|
0
|
0
|
0
|
0
|
Vous-même
|
0
|
0
|
3
|
5,7
|
0
|
0
|
Marchandage
|
51
|
98,1
|
32
|
94,3
|
65
|
100,0
|
Mode de payement
|
Total
|
52
|
100,0
|
35
|
100,0
|
65
|
100,0
|
Crédit
|
5
|
9,5
|
14
|
40,0
|
-
|
|
Cash
|
9
|
17,3
|
12
|
34,3
|
-
|
|
Crédit et cash
|
38
|
72,2
|
9
|
25,7
|
65
|
100,0
|
Total
|
52
|
100,0
|
35
|
100,0
|
65
|
100,0
|
Source : Auteur, traitement des données
de l'enquête.
63
Le mode de fixation du prix est différent selon qu'on
se trouve au niveau de producteurs-pêcheurs, au niveau du marché
de gros ou au niveau du marché de détails.
> Au niveau des pêcheurs, les résultats de
l'enquête relèvent que (98,1%) des pêcheurs
enquêtés vendent leurs captures aux prix fixés après
marchandages avec les clients. Lors du marchandage, les pêcheurs fixent
le prix en tenant compte de la qualité et de période de
pêche dans laquelle on se trouve et non sur coûts engagés.
Pour les pêcheurs situés sur les plages de Kigongo, katongo et
kabimba, loin de la cité, dans la fixation du prix, ils tiennent compte
de la distance parcourue par les clients pour les atteindre. Pour les
mêmes unités de mesure (caisse et seau en plastique ou Bumba), le
prix de vente peut varier en fonction du pouvoir de négociation du
pêcheur et de relation qu'il entretienne avec son client. le payement
s'effectue soit à crédit ou soit en espèce.
> Au niveau du marché de gros, tout comme chez les
pêcheurs, les résultats de l'enquête relèvent que
(94,3%) des grossistes enquêtés pratiquent le prix qu'après
le marchandage avec les clients. cette discussion tient compte de la
qualité de fretin (petite ou grande taille), de la période de
pêche dans laquelle on se situe (forte production ou faible production)
et des coûts engagés (frais de transport, prix d'achat, etc.) par
les grossistes pour disponibiliser les fretins au marché. La collusion
entre les grossistes pour fixer les prix n'existe pas et le payement peut se
faire soit à crédit ou soit en espèce.
> Au niveau du marché, il résulte de
l'enquête que (100,0%) des détaillants enquêtés
commercialisent au prix du marché. Ce prix varie en fonction du volume
de tas et de la période de pêche. Le payement à ce niveau
s'effectue en espèce.
64
III.1.3.3 Mode financement des activités dans la
chaîne de valeur de fretin dans la cité
d'Uvira
Tableau n°22 : Les modes de financement des
acteurs
Variables
|
Modalité
|
Les acteurs de la chaîne de valeur de
fretin
|
|
Les pêcheurs
|
Les grossistes
|
Les détaillants
|
Effet
|
En %
|
Effet
|
En %
|
Effet
|
En %
|
Source de fonds de démarrage
|
Crédit
|
3
|
5,8
|
0
|
0
|
2
|
3,1
|
Fonds propres
|
49
|
94,2
|
35
|
100,0
|
35
|
53,8
|
Neutre
|
0
|
0
|
0
|
0
|
28
|
43,1
|
Total
|
52
|
100,0
|
35
|
100,0
|
65
|
100,0
|
Accès au crédit
|
Oui
|
6
|
11,5
|
0
|
0
|
1
|
1,5
|
Non
|
46
|
88,5
|
35
|
100,0
|
64
|
98,5
|
Total
|
52
|
100,0
|
35
|
100,0
|
65
|
100,0
|
Motifs de ne pas
avoir accès au crédit
|
Pas besoin
|
12
|
23,1
|
5
|
14,3
|
11
|
16,9
|
Accès difficile
|
17
|
32,7
|
16
|
45,7
|
24
|
36,9
|
Intérêt élevé
|
12
|
23,1
|
4
|
11,4
|
7
|
10,8
|
Peur du crédit
|
7
|
13,5
|
4
|
11,4
|
16
|
24,6
|
Pas des IMF à notre soutien.
|
4
|
7,6
|
6
|
17,2
|
7
|
10,8
|
Total
|
52
|
100,0
|
35
|
100,0
|
65
|
100,0
|
Source : Auteur, traitement des
données de l'enquête.
La lecture de ce tableau montre que la majorité des
acteurs (94,2% des pêcheurs, 100,0% grossistes et 53,8% de
détaillants) enquêtés de cette chaîne de valeur ont
jamais contracté un crédit pour financer leurs activités,
cependant, ils financent leurs activités avec des fonds propres contre
(5,8% des pêcheurs et 3,1% des détaillants) qui déjà
contractés un crédit pour financer leurs activités. En ce
qui concerne l'accès au crédit, il s'observe que la
majorité des acteurs de la chaîne (88,5% des pêcheurs,
100,0% des grossistes et 98,5% des détaillants) n'ont pas l'accès
au crédit d'une institution financière de la place pour financer
leurs activités. Le non accès au crédit peut s'expliquer
par le fait que les certains acteurs n'ont pas besoin du crédit pour
financer leurs activités (23,1% des pêcheurs, 14,3% des grossistes
et 16,9% des détaillants) ; l'accès difficile au crédit,
taux d'intérêt trop élevé, la peur des conditions
offertes par les institutions financières pour octroyer du crédit
ne laissent pas
65
66
100%
80%
60%
40%
20%
0%
faible production
forte production
Somme de M.O
Somme de restauration M.O
Somme de carburant
Somme de charge batterie
Somme de Amortissement machine
l'occasion aux acteurs de s'aventurier à contracter un
crédit et l'absence des institutions de micro finance qui se soucient
uniquement des financer ces acteurs.
III.1.4 analyse des coûts et de prix
III.1.4.1 Analyse de coût
L'analyse des coûts a pour objectif de déterminer
les coûts de production pour les pêcheurs et les différents
coûts de transaction pour les mareyeurs.
III.1.4.1.1 Analyse de coût de production au
niveau des pêcheurs
Le coût de production au niveau des pêcheurs est
égal à la somme des toutes les charges engagées avant et
après la sortie. Ainsi, il est constitué par le coût
variable et le coût fixe. Dans l'analyse des charges variables, le
coût de la main d'oeuvre est fonction des captures et est calculée
en faisant la différence entre le chiffre d'affaires total et tous les
autres coûts divisé par deux.
Tableau n°23 : Structure des coûts totaux
à la production par sortie de pêche.
|
Forte production
|
Faible production
|
Montant en FC
|
Part/ coût total
|
Montant en
FC
|
Part/coût total
|
Coûts fixes
|
Louage Machine
|
6788,46
|
4,8%
|
6788,46
|
11,8%
|
charge batterie
|
3807,69
|
2,7%
|
3807,69
|
6,6%
|
carburants et
huile machine
|
20617,31
|
14,7%
|
20617,31
|
35,9%
|
restauration M.O
|
7807,69
|
5,6%
|
7807,69
|
13,6%
|
Total coût fixes
|
39021,15
|
27,8%
|
39021,15
|
79,7%
|
|
M.O
|
101479,81
|
72,2%
|
11660,1
|
20,3%
|
Total coût variable
|
101479,81
|
72,2%
|
11660,1
|
20,3%
|
Coût total
|
140500,96
|
100,0%
|
57469,71
|
100,0%
|
Source : Auteur, calcul sur base des données de
l'enquête aux pêcheurs.
Figure n° 4 : part de chaque coût de
production dans le coût total
Source : Auteur, enquête aux
pêcheurs
L'observation du tableau n°23 montre que les
coûts fixes présentent en moyenne 27,8% et de 79,7
% de coût total respectivement pendant la période forte
production et pendant la période de faible production. Quant aux
coûts variables, ils représentent en moyenne 72,2
% pendant la pério de de forte production contre 20,3
% pendant la période de faible production.
Tableau n°23 et La figure n°4 montre que le
coût de la main d'oeuvre (M.O) représente à lui seul, en
moyenne, 72,2% du coût total pendant la période de forte
production et constitue la charge la plus élevée supportée
par les pêcheurs dans cette période. Il est suivi de coût du
carburant et huile de machine, de restauration de la main
d'oeuvre, amortissement machine et de charge batterie qui représente en
moyenne respective 14,7%, 5,6%, 4,8% et 2,7% du coût total.
Le coût du carburant et huile bas record pendant la
période de faible production, il représente en moyenne,
35,9% du coût total suivi de la main d'oeuvre, de restauration
main d'oeuvre, de l'amortissement machine et de charge batterie avec une
moyenne respective de 20,3%, 13,6%, 11,8% et 6,6% du coût
total.
III.1.4.1.2 Analyse de la structure des coûts de
transaction dans la commercialisation de
fretin dans la cité d'Uvira.
Cette analyse porte sur les différentes charges
supportées par les grossistes et les
détaillants dans la commercialisation de
fretin.
a) Structure des coûts de transaction au niveau du
marché de gros
La structure des coûts de transaction au niveau
de marché de gros a été déterminée à
partir des moyennes sur les données collectées auprès des
grossistes sur les plages de la cité d'Uvira sous étude.
Généralement, trois types des coûts de transaction sont
supportés par les
67
grossistes dont le frais de transport, de séchage
et des diverses taxes (taxe de chefferie, d'hygiène, taxe de la
cité).
Tableau n °24 : Structure des coûts de
transaction au niveau du marché de gros
coûts de transaction
|
Faible production
|
Forte production
|
Transport
|
885,3
|
33,8%
|
20428,6
|
91,5%
|
Frais de séchage
|
271,4
|
10,4%
|
428,6
|
1,9%
|
Taxes à la plage
|
1460
|
55,8%
|
1460
|
6,6%
|
Total
|
2616,7
|
100,0%
|
22317,2
|
100,0%
|
Source : Auteur, calcul sur base des
données de l'enquête aux grossistes.
L'analyse des coûts de transaction sur le
marché du commerce en gros présentée dans
le tableau n°23 montre que les frais de transport sont
plus importants, en moyenne ils représentent 91,5% des
coûts transaction pendant la période de forte production contre
33,8% des coûts de transactions pendant la période de faible
production. Le frais des différentes taxes constituent en moyenne une
part importante 55,8% des coûts de transaction pendant la
période de faible production par contre il en
représente que 6,6% des coûts de transaction pendant la
période de forte production et en fin, les frais de
séchage sont moyennement faible par rapport aux
autres charges, il est de 10,4% et 1,9% respectivement pendant la
période de faible production et de forte production. Toutes ces
informations sont bien visualisées dans la figure n°5.
100%
80%
60%
40%
20%
0%
Faible production
forte production
Somme de taxe
Somme de Frais de séchage Somme de Transport
Figure n°5 : Structure des coûts de
transaction au niveau du marché de gros en % Source : Auteur,
enquête aux grossistes
68
b) Structure des coûts de transaction au niveau
du marché de détail
Les données sur les moyennes des coûts de
transaction ont été collectées sur les marchés de
la cité d'Uvira auprès des détaillants. De part ces
données, le coût de transaction est constitué par les frais
de transport, le frais de séchage, les différentes taxes
payées au marché (ticket ou Jeton du marché, chefferie et
hygiène) ainsi que le frais de louage de place au
marché. Le tableau n°24 et la figure n°6
fournissent les détails sur la structure des
coûts de transaction sur le marché de détail.
Tableau n O 25 : Structure des coûts de
transaction au niveau du marché de détail
Coûts de transaction
|
Faible production
|
Forte production
|
Transport
|
201,5
|
19,7%
|
549,2
|
32,7%
|
Frais de séchage
|
164,6
|
16,2%
|
475,4
|
28,3%
|
Taxes au marché
|
406,2
|
39,8%
|
406,2
|
24,2%
|
Place au marché
|
248,3
|
24,3%
|
248,3
|
14,8%
|
Total
|
1020,6
|
100,0%
|
1679,1
|
100,00%
|
Source : Auteur, calcul sur base des données de
l'enquête aux détaillants.
100%
90%
80%
70%
60%
50%
40%
30%
20%
10%
0%
Faible production
forte production
Somme de Taxe au marché
Somme de place au marhé
Somme de frais de séchage
Somme de Transport
Figure n° 6 : Structure des coûts de
transaction au niveau du marché de détail en % Source :
Auteur, enquête aux détaillants.
Une analyse par poste de coût permet
d'établir que les taxes au marché enregistrent en
moyenne le coût de transaction le plus important ( 39,8%
de coût total de transaction) pendant la période de faible
production alors qu'il se situe à 2 4,2% pendant la période de
forte production. On note aussi une part importante de frais de transport
(32,2 %) du coût total de transaction pendant la
période de forte production alors qu'il est de 19,7% pendant la
période
69
de faible production. Les autres coûts
représentent une moyenne respective pendant les deux périodes
16,2% et 28,3% pour le frais de séchage et 24,3% et 14,8% pour la place
au marché.
III.1.4.2 Analyse de prix de vente
Il s'agit ici d'analyser le par rapport entre le prix au
pêcheur et celui qui est payé par le consommateur final
(perçu par les détaillants) en fin de déterminer la
pression des acteurs de la chaîne sur le prix de vente de fretin. Les
données utilisées sont constituées par les moyennes des
prix de vente de fretin en considérant le seau en plastique (Bumba)
comme unité de mesure.
Tableau n° 26 : les pressions sur les prix aux
pêcheurs et aux consommateurs
Situation de pêche
|
Prix aux pêcheurs (PP)
|
prix au mareyeur grossiste (PG)
|
Prix au
consommateur (PC)
|
valeur en FC/Bumba
|
En % PCP
|
valeur en FC/Bumba
|
En % PPG
|
% en PCG
|
valeur en FC/Bumba
|
En % du PPC
|
Forte
production
|
11653,9
|
57,4
|
16928,6
|
145,3
|
83,4
|
20292,6
|
174,1
|
Faible production
|
41057,7
|
78,5
|
47085,7
|
114,7
|
90,0
|
52330,7
|
127,5
|
Moyenne pendant les 2 périodes
|
26355,8
|
67,9
|
32007,2
|
130,0
|
86,7
|
36311,7
|
150,8
|
Source : Auteur, traitement des
données de l'enquête.
L'analyse de prix représentée dans ce tableau,
montre que les prix au pêcheur constituent en moyenne 67,9% des prix aux
consommateurs sur le marché de fretin dans la cité d'Uvira. Les
prix au mareyeur grossiste représentent en moyenne pendant les deux
périodes 86,7% des prix payés par les consommateurs aux mareyeurs
détaillants. Les prix au pêcheur passent près de son double
à la vente de gros soit 130,0% et plus de son double au stade du prix
payé par les consommateurs (150,8%), en moyenne pendant les deux
périodes sous étude.
Les rapports des prix-consommateurs par rapport aux
prix-producteurs montrent davantage des disparités dans la
répartition entre les différents acteurs de la chaîne de
valeur de fretin. En effet, le rapport prix-consommateur/prix-producteur le
plus élevé se rencontre pendant la période de forte
production soit en moyenne (174,1%) suivi de celui de faible production qui
représente une moyenne (127,5%).Ces écarts importants des prix
entre les pêcheurs et ceux payés par les consommateurs aux
détaillants s'expliquent aussi par des coûts de transactions
supporté par les intermédiaires dus à la
précarité des infrastructures, aux taxes et l'asymétrie de
l'information. Cette situation montre clairement que le pêcheur, premier
maillon de la chaine de valeur de fretin, est le moins favorisé dans ce
système.
70
III.1.5 Analyse de la performance de la chaîne
de valeur de Ndagala (fretin)
Cette partie du travail consiste à analyser les
indicateurs de la performance de la chaîne de valeur de fretin dans la
cité d'Uvira. Les données sont analysées en moyenne par
seau ou Bumba du fait du manque d'une unité de mesure de poids
utilisable par tous les acteurs. Le Seau en plastique (Bumba) est jugé
comme unité de mesure utilisable par un grand nombre d'acteurs de la
chaîne de valeur. Ainsi, les diverses charges moyennes supportées
par les acteurs sont divisées en fonction de leur quantité
moyenne produite ou commercialisée. Les divers éléments de
calcul sont en Annexe 1, 2, 3 et les résultats ainsi
interprétés sont des moyennes entre les deux situations de
pêche qui s'observent. Dans les développements qui suivent, les
mécanismes de création et de distribution de la VA et de profit
sont examinés pour l'ensemble de la chaîne de valeur de fretin.
Tableau n° 27 : Représente la valeur, le
profit, le taux de valeur ajoutée et de profit
|
fretins frais
|
Qualité intermédiaire
|
Variables
|
Acteurs
|
En valeur
|
Part en %
|
En valeur
|
Part en %
|
Valeur ajoutée
|
Pêcheurs
|
15589,6
|
63,8
|
15589,6
|
64,4
|
Mareyeurs grossistes
|
4906,3
|
20,1
|
4827,4
|
20,0
|
Mareyeurs détaillants
|
3940,5
|
16,1
|
3775,3
|
15,6
|
Total de deux périodes
|
24436,4
|
100,0
|
24192,3
|
100,0
|
|
|
|
|
|
|
Profit
|
Pêcheurs
|
7794,75
|
49,0
|
|
Mareyeurs grossistes
|
4503,8
|
28,3
|
4424,9
|
28,1
|
Mareyeurs détaillants
|
3620
|
22,7
|
3502,8
|
22,3
|
Profit Total
|
15918,55
|
100,0
|
15722,45
|
100,0
|
|
|
|
|
|
|
Taux de valeur
ajoutée
(VA/CA) x 100
|
Pêcheurs
|
|
67,6
|
|
67,6
|
Mareyeurs grossistes
|
|
17,6
|
|
17,4
|
Mareyeurs détaillants
|
|
12,2
|
|
11,6
|
|
|
|
|
|
|
Taux marge
d'exploitation (Profit/CA) x100
|
Pêcheurs
|
|
32,3
|
|
|
Mareyeurs grossistes
|
|
14,1
|
|
13,3
|
Mareyeurs détaillants
|
|
10,8
|
|
10,3
|
Source : Auteur, traitement des
données de l'enquête.
Il s'observe de ce tableau que toute la chaîne de valeur
de fretin (Ndagala) est rentable. Les valeurs ajoutées et les profits
sont tous positifs pour tous les acteurs et ceci dans toutes les chaînes
de valeur. En d'autres termes, la production de fretin est profitable pour le
pêcheur, le mareyeur grossiste et le mareyeur détaillants quelle
que soit la qualité de fretin commercialisée. En effet, les
valeurs ajoutées et les profits sont positifs pour tous les acteurs et
ceci à toutes les qualités sous étude. La comparaison
entre les chaînes de valeurs indique
71
que la chaîne de valeur de fretin frais est la
plus profitable soit 17, 21% contre 17,01% en moyenne
et présente une bonne performance globale soit 26,4% contre 26
,2% en moyenne. Lorsqu'on s'intéresse aux ratios
de la valeur ajoutée par acteur, l'on constate
que c'est le pêcheur qui perçoit plus de valeur
ajoutée. En effet, un 100 FC du chiffre d'affaires
pour les deux produits génèrent 67, 6 FC de
valeur ajoutée. En termes de la capacité
bénéficiaire dégagée par
l'exploitation, l'indicateur obtenu (taux de marge nette
d'exploitation) montre que l'activité de pêche est
une activité à profit élevé (soit
32,2 %) que l'activité de commerce en gros
(14,1%) et du commerce en détail (10,8%) en moyenne.
3%
de valeur
16%
23%
49%
trai
20%
28%
64%
Figure n°7.2:Répartition
de la valeur
ajoutée entre les
agents
Mareyeurs détaillants Mareyeurs grossistes
Pêcheurs
Figure n° 7.3: Répartition de
profit
Mareyeurs détaillants Mareyeurs
grossistes
Pêcheurs
figure n° 7.1 :Partage de la valeur ajoutée
au nivau de la chaîne
i Divers iimpôts
et taxes M.O
profit
65%
32%
Figure n°7 : Répartition de la valeur
ajoutée et de profit.
Source : Auteur, traitement des données de
l'enquête.
En ce qui concerne la création et la
distribution de la valeur ajoutée, la richesse créée dans
la chaîne de valeur de fretin (Ndagala) est distribuée, en premier
lieu, sous forme de bénéfices (résultat net
d'exploitation) pour les différents acteurs de la chaîne
soit 65% en moyenne (figure n°7. 1). Ensuite, 32% de la
valeur ajoutée est versée sous forme de salaires aux
pêcheurs occasionnels et 3% sous forme de différents impôts
et taxes collectés par divers services de l'Etat auprès de
mareyeurs grossistes et détaillants.
L'examen de la contribution des acteurs de la
chaîne de valeur dans la création de la VA totale
révèle que les pêcheurs procurent plus de la moitié
de la VA créée soit 64% (figure n°7. 2).
Les mareyeurs grossistes viennent en second lieu, en apportant 20% de la
richesse. Ils sont suivis par les mareyeurs détaillants qui
ajoutent 16% à la VA globale. Les coefficients de
72
corrélations associées à cette analyse
(Annexe n°4) ont montré qu'il existe une relation significative
entre la valeur ajoutée totale et les valeurs ajoutées des
acteurs au sein de cette chaîne de valeur. Cette relation est forte pour
les pêcheurs (r = 0,751, p = 0,000) et pour les mareyeurs grossistes (r =
0,645, p = 0,000) et d'intensité moyenne pour les détaillants (r
= 0,333 et p = 0,007). En part relative, les mareyeurs (grossistes et
détaillants) captent une part importante (51%) de profit que celle des
pêcheurs (49%) (Figure n°7.3). Cette différence de profit qui
s'observe entre les pêcheurs et les mareyeurs (grossistes et
détaillants) est significative (Test t = 3, 498, ddl = 150 et p = 0,001)
(Annexe n°5). Ces résultats permettent d'affirmer que la
répartition de profit entre les acteurs au sein de la chaîne de
valeur de Ndagala dans la cité d'Uvira est inéquitable.
III.1.6 La progressivité de la chaîne de
valeur de fretin dans la cité d'Uvira
Cette partie analyse les différentes innovations
intervenues au courant de cinq dernières années sur
différents niveaux de la chaîne de valeur de fretin. Ainsi, les
informations sur l'innovation et l'adoption des innovations sont en
présentées dans le tableau ci-dessous.
Tableau n°28 : Innovations et adoption des
innovations par les acteurs de la chaîne de
valeur de fretin
Les acteurs Avoir reçu l'innovation Adoption de
l'innovation
Oui Non Oui Non
Effectif En % Effectif En % Effectif En % Effectif En
%
Les Pêcheurs 52 100,0 -
-
52 100,0 -
-
Les Grossistes 17
|
48,6 18 51,4 12 70,6 5 29,4
|
Les Détaillants 26 40,0 39 60,0 22 84,6 4
15,4
Source : Auteur, traitement des
données de l'enquête.
Il s'observe de ce tableau que, les pêcheurs ont connu
une innovation dans leur activité de pêche (100,0% des
pêcheurs enquêtés l'affirme) qu'est le remplacement de la
lampe Anchor utilisant le Kérosène pour s'allumer par les lampes
tube utilisant l'énergie électrique via les batteries
chargeables. Cette nouvelle technique dans la pêche artisanale de fretin
dans cité d'Uvira est adoptée par tous les pêcheurs soit
100,0% des pêcheurs enquêtés et elle a qu'un effet positif
dans la diminution des dépenses. En effet, les pêcheurs
effectuaient une dépense énorme de carburant
(Kérosène) en utilisant les lampes Anchors pour avoir la
lumière, mais avec l'arrivé des lampes tubes, ils voient leur
dépenses diminuées.
73
Quant aux mareyeurs (grossistes et détaillants), il
s'observe des innovations dans la pratique de séchage avec les claies de
séchage modernes et dans la pratique de conservation de fretin frais
avec l'arrivé des chambres froides dans certaines plages. Plus de la
moitié (soit 51,4% pour les mareyeurs grossistes et 60,0% des mareyeurs
détaillants) enquêtés, affirme de ne pas avoir connu des
innovations dans leur activité de commercialisation de fretin. Ceci est
dû du fait de l'absence de ces matériels dans différents
marchés et plages de la cité et hors la cité tels à
Kilomoni I, Kasenga, Kabimba et Kigongo. Et ceux qui ont affirmés
d'avoir reçus ces innovations (48,6% des mareyeurs grossistes
enquêtés et 40,0% des mareyeurs détaillants
enquêtés), la majorité l'ont adoptés soit 70,6% pour
les grossistes et 84,6% des détaillants contre au 29,4% des grossistes
et 15,4% des détaillants qui n'ont pas adoptés suite
l'insuffisance de ces matériels. Ces pourcentages des adoptants laissent
croire que les acteurs sont très sensibles aux innovations et peuvent
les adoptées dès qu'elles sont mises à leur
disposition.
III.1.7 Analyse des contraintes et des
opportunités au développement de la chaîne de
valeur de
fretin dans la cité d'Uvira
III.1.7.1 les contraintes au développement de la
chaîne de valeur de fretins
Le développement de la chaîne de valeur de
fretins dans la cité d'Uvira fait face à des multiples contraints
dont l'impact affecte la productivité et les performances de tous les
acteurs. Ces contraintes sont remarquées aux différents niveaux
de la chaîne de valeur:
1. Au niveau de l'appareil de production
La production fretin (Ndagala) est assurée par une
technique artisanale dont les unités de pêche restent peu modernes
et ne disposant pas des équipements permettant de capturer les fretins
nageant dans la profondeur plus éloignée de la surface et aussi
des équipements permettant de conserver le poisson dans des conditions
optimales. Du fait de ces conditions de transport et de stockage en vrac de
dizaines de kilogramme de fretin, dans des caisses en bois ou des Seaux en
plastique non réfrigérées, pour une longue distance, la
qualité des captures se trouve détériorée avant
même son arrivée aux plages.
2. Au niveau des captures
> Ces dernières années, on assiste à
une régression du stock de la biomasse disponible et de la
productivité des pêcheurs en raison d'une gestion approximative de
la ressource marquée notamment par la concentration de l'effort de
pêche et le non adaptation des pêcheurs aux comportements de
fluctuation des stocks. De plus, les fretins migrent de plus
74
en plus vers les zones plus profondes, ils s'éloignent
ainsi des unités de production et augmentent les coûts de
transport. Par ailleurs, la pollution et la pêche des alevins
(appelé communément KAUZU) affectent sensiblement la
qualité de l'écosystème, le milieu naturel de vie et de
reproduction des fretins.
> Les voies d'accès aux ressources halieutique sont
libres (C'est-à-dire qu'il y a une libre entrée des
pêcheurs de fretins dans la cité d'Uvira). En effet, les
pêcheurs opèrent en général sous un régime
d'accès libre. Cette situation est clairement intenable. Un accès
libre aboutit classiquement à une surexploitation des ressources et
à une baisse de recettes pour tous les participants parce qu'il est
caractérisé par une course à l'exploitation qui fait que
tous les pêcheurs s'efforcent de capturer la plus grande part possible de
la ressource, qu'il y ait ou non réglementation, avant que leurs
concurrents ne le fassent. L'accroissement des pressions de la population dans
la cité d'Uvira engendre des conséquences graves.
3. Au niveau des débarquements
Absence des infrastructures nécessaires aux
débarquements de fretins. En effet, les manutentionnaires ou
débardeurs transportent par les mains ou sur la tête, ces
techniques n'offrent pas les conditions nécessaires pour permettre un
débarquement des fretins dans des conditions optimales de qualité
et d'hygiène.
4. Au niveau de la transformation
La transformation est élément essentiel de la
valorisation de produit, dans la cité
d'Uvira le séchage reste encore le seul moyen de
transformation et de valorisation des fretins. Ce dernier est pratiqué
avec des techniques rudimentaires (en majorité le sable)
réduisant la qualité et la valeur de fretin. En effet, on assiste
à une forte demande de fretin orientée vers l'extérieure
du pays (soit au Burundi ou Tanzanie) où le fretin (Ndagala) est
séché en majorité sur des claies métalliques.
5. Au niveau de la commercialisation
Les principales contraintes à ce niveau sont liées
:
> au manque d'infrastructures de commercialisation et de
circuits de distribution ainsi qu'au non maîtrise de la chaîne
froide. Cette situation affecte la qualité du produit, empêche le
suivi de sa traçabilité et favorise le développement de
circuits de commercialisation informels nuisibles à la sauvegarde de
l'aspect sanitaire de fretin.
> l'insuffisance d'effort de lutte contre le circuit
informel de vente, qui est très développé,
entraînant des problèmes de qualité et de contrôle
sanitaire.
75
> L'absence de moyens des conservations, de stockage et de
transformation rassurant la meilleure qualité des fretins
commercialisés loin de la cité. > Faible prix de vente pendant
la période de forte production.
6. Au niveau des acteurs de la chaîne
> pour les pêcheurs, le faible niveau de la
qualification de la main d'oeuvre occasionnelle, non respectueuse des bonnes
pratiques d'hygiène.
> De même pour les mareyeurs (grossistes et
détaillants), la faiblesse du taux de réussite de lancer un
nouveau produits qui s'adapte aux exigences des consommateurs.
7. Au niveau de l'encadrement des acteurs de la chaîne
> Encadrement technique, les intervenants de la
chaîne de fretin dans la cité d'Uvira (les pêcheurs, les
mareyeurs grossistes et détaillants) ne bénéficient ni de
formation ni d'encadrement dans le cadre de leurs activités
professionnelles. Les pratiques acquises sont le fruit de l'expérience
et des conseils prodigués par les plus anciens dans le la pêche ou
le commerce. Le Service National de vulgarisation du Ministère de
l'agriculture pêche et élevage est inexistant sur le terrain. Les
associations des pêcheurs qui existent n'ont aucun effet en pratique.
Chaque acteur travaille de manière isolée sans structure de
protection en cas de difficultés professionnelles.
> Encadrement financier, il s'observe un accès
difficile des acteurs aux services financiers malgré l'émergence
actuelle des institutions financières et des banques. La majorité
des acteurs (94,2% des pêcheurs, 100,0% grossistes et 53,8% de
détaillants) enquêtés de cette chaîne de valeur sont
exclus par les institutions de Micro-finance et les Banques. Cette absence de
financement institutionnel fait naissance à une dépendance entre
les acteurs.
> Au niveau informationnel, le système d'information
peut être défini comme l'ensemble des données et des moyens
de communication utilisés par les opérateurs pour
apprécier l'offre et la demande des produits vivriers (PANZU P., 2012).
La diffusion de l'information concourt au bon fonctionnement des
échanges et à une meilleure organisation des marchés. Les
besoins en information portent généralement sur les prix aux
différents stades de la chaîne de valeur, la disponibilité
et la localisation précise de produit. En ce qui concerne la
chaîne de valeur de fretin, aucun système d'information
structuré diffusant les informations sur les marchés n'a
été identifié. Les médias classiques
(Télévision, Radio et Journaux) ne diffusent pas les informations
sur le prix et la disponibilité de l'offre. La circulation de
l'information entre les acteurs se fait soit de «
76
bouche à oreille » ou soit par
téléphone et cette information arrive avec retard aux
destinateurs.
III.1.7.2 Opportunités de développement
Les opportunités de développement de la
chaîne de valeur de fretin dans la cité sont énormes dont
nous avons retenu :
> Le contexte actuel marqué par l'expansion
remarquable de la demande mondiale des produits de la mer et la stagnation de
la production mondiale des captures. La FAO estime que la consommation mondiale
de poissons serait de 120 millions de tonnes à l'horizon 2010 contre 75
millions de tonnes actuellement.
> Au niveau national, on se retrouve à une
disponibilité moyenne annuelle de 5,2 Kg de poisson par tête
d'habitant, disponibilité nettement inférieure à la norme
qui est de 13 Kg par tête d'habitant/an (FAO, 2014), ce qui fait que les
pêcheurs ont encore à faire pour disponibiliser les
quantités de fretins permettant de couvrir cette moyenne.
> Au niveau local, il s'observe une forte importation de
fretins due à l'insuffisance et à la qualité de la
production locale, ceci offre aux acteurs une opportunité d'augmenter
leur productivité et d'améliorer la qualité de fretin.
> Adaptation de la production et du prix de vente à
la demande par la valorisation. La valorisation est définie comme une
démarche effectuée au niveau du producteur, permettant d'ajouter
de la valeur à sa production, sans qu'il y ait forcément de
transformation du produit initial ni d'ajout de produits extérieurs
(OFIMER, 2001). La valorisation c'est l'idée à la mode
aujourd'hui dans le domaine de la pêche artisanale (AZIZ LAMTAI, 2010).
Ainsi, les acteurs de cette chaîne de valeur de fretin ont cette
opportunité de développer les techniques de transformation ou de
conservation de fretins qui leur permettront de mettre en place les fretins de
qualité et ainsi d'augmenter leur profit.
> Les acteurs de la chaîne de valeur de fretin ont
une opportunité de développer un système
de labellisation et de diversification de la qualité de
fretins en fin d'augmenter leur valeur ajoutée ainsi que le profit.
> La disponibilité de la main d'ouvre à
moindre coût offre l'opportunité d'investir dans ce secteur.
> La réalisation de profit par tous les acteurs de
cette chaîne de valeur, rassure à tout autre personne voulant y
entrer qu'il réalisera un profit quelle que soit la période de
pêche.
> Suite à un système de financement interne,
les acteurs effectuent leurs activités sans interruption.
77
Les faiblesses
D La pêche est encore artisanale avec des unités
peu moderne et ne disposant pas des équipements permettant de
pêcher dans des longues profondeurs.
D Utilisation des équipements de transport non
réfrigérés ne permettant pas de conserver les fretins dans
les conditions optimales.
D La gestion approximative de la ressource halieutique.
D L'absence des infrastructures de débarquement
nécessaire à la préservation de la qualité de
fretin.
D Les techniques de transformation de fretin sont encore
rudimentaires.
D Non maîtrise d'une chaîne froide dans la
commercialisation des fretins.
D Les points de ventes finaux inadaptés.
D l'insuffisance d'effort de lutte contre le circuit informel
de vente
D L'absence de moyens des conservations, de stockage et de
transformation.
D Faible prix de vente pendant la période de forte
production.
D le faible niveau de la qualification de la main d'oeuvre
occasionnelle.
Les menaces
D La migration des stocks de fretin.
D Les voies d'accès aux ressources halieutique sont
libres.
D L'insuffisance d'effort de lutte contre l'informel et la
pêche illégale.
D Absence d'encadrement technique.
D Les acteurs travaillent de manière isolée sans
structure de protection.
D Le non accès au crédit bancaire.
D Absence d'un système d'information.
D La saisonnalité dans la production des fretins.
D La Régression du stock de biomasse disponible suite
à l'effort de pêche concentré sur cette espèce
D Les voies d'accès aux ressources halieutique sont
libres.
D .
Source : Auteur, traitement des données
de l'enquête.
III.1.7.3 Présentation des contraintes et
opportunités dans la matrice SWOT
De façon synthétique, les contraintes et les
opportunités de la chaîne de valeur de fretin sont
présentées dans la matrice SWOT comme suit :
Tableau n° 29: les forces, faiblesses,
opportunités et menaces de la chaîne de valeur de fretin dans la
cité d'Uvira.
Les forces
|
|
Les opportunités
D Existence de marché potentiel au niveau mondial de
plus en plus accrue.
D Existence du marché national et local.
D Nouvelles perspectives offertes par le pays dans le cadre
des accords de libre -échange.
D Nouvelles orientations pour le développement du
secteur basées sur: la gestion rationnelle de la ressource halieutique,
la réforme de la législation du secteur, la mise à niveau
du secteur à différents maillons de la chaîne de valeur, le
renforcement des infrastructures de conservation et de transformation de
fretin, ...
D Nouvelles perspectives offertes dans le cadre des
investissements dans l'une des activités de la chaîne de
valeur.
D Développement d'un système de labellisation de
fretin.
D Nouvelles perspectives offertes dans cadre de valorisation
de fretin par une meilleure conservation et transformation.
D La disponibilité de la main d'ouvre à moindre
coût.
D les acteurs de la chaîne opèrent en
général sous un régime d'accès libre.
|
D La réalisation de profit par tous les acteurs de
cette chaîne de valeur.
D Existence d'un système de financement interne.
D Les acteurs fonctionnent dans des relations de
confiance.
D Expérience des acteurs dans l'exercice de leurs
activités.
|
D
|
D
|
78
III.2 DISCUSSION DES RESULTATS
Dans la revue empirique nous avons constaté que,
plusieurs auteurs ont déjà abordé sur les aspects qui
portent sur notre travail. Il revient alors de comparer ces résultats
avec ceux de ces auteurs.
Ainsi, les résultats portant sur les caractères
sociaux des acteurs relèvent que la chaîne de valeur de fretin
dans la cité d'Uvira est dominée à 56,7% par les femmes du
fait qu'elles sont majoritaires dans la commercialisation (soit 71,4% dans le
mareyage en gros et 89, 2% le mareyage en détail) que les hommes. Des
femmes sont peu remarquables dans la pêche (9,6%) que les hommes (90,4%)
avec une main d'oeuvre dominée à (100%) par les hommes pour la
raison que cette activité est effectuée uniquement la nuit et
demande une capacité physique importante pour faire face aux obstacles
liés aux vents violents du lac et aux fortes pluies. Ces
résultats sont similaires à ceux d'une étude
antérieure effectuée au Bénin par Holroet, (2010) qui ont
aboutis au constat que la chaîne de valeur de crabes est
constituée en 75% des femmes et qu'elles sont majoritaires dans la
commercialisation que la pêche.
En ce qui concerne la section portant sur la gouvernance de
chaîne de valeur de fretin dans la cité d'Uvira, les
résultats de l'enquête montrent d'une part qu'une relation
d'arrangement contractuel (61,5%) domine entre les pêcheurs et les
grossistes et (60,0%) entre grossistes et pêcheurs. Ce type de relation
rend le pêcheur dépendant à son client, limité la
compétition entre les mareyeurs (commerçants) et le pouvoir de
pêcheur dans la fixation de prix de vente de fretin du fait de
crédit octroyé et de financement des opérations de
pêche effectués par les grossistes. Le pêcheur est dans
l'obligation de vendre la totalité de sa production à son client
et ne peut s'en empêcher de celui-ci qu'après avoir
remboursé la totalité ses créances. Dans ce cas, la
chaîne de valeur présente les caractéristiques d'un «
réseau dirigé ». Il existe un petit nombre d'acheteurs qui
absorbent la quasi-totalité des fretins pêchés. D'autre
part, une relation de confiance existe entre les acteurs (soit 38,5% pour les
pêcheurs à leurs clients, 40,0% les mareyeurs grossistes à
leurs fournisseurs et 66,2% des détaillants à leurs
fournisseurs). Pour de type de relation, Il existe, en effet, un nombre
suffisamment important d'intermédiaires pour créer une
compétition effective entre les acheteurs. Dans ce cas, le client suit
les performances des pêcheurs et les problèmes de fixation de prix
et de financement sont résolus par la négociation plutôt
que par voie de menace ou de sortie, étant donné le partage
d'intérêts et des risques dus à la situation de l'offre et
de la demande. Dans cet autre cas, la chaîne présente les
caractéristiques d'un « réseau équilibré
». L'analyse statistique associée aux relations entre les acteurs
de la chaîne
79
80
81
de valeur montre que ces relations sont significatives. Ce qui
nous ont permis de conclure que la chaîne de valeur de fretin dans la
cité d'Uvira présente un mode de gouvernance à «
réseau dirigé » du fait qu'elle est à cheval entre un
« réseau équilibré » et un « réseau
dirigé ». Ces résultats conduisent à confirmer notre
hypothèse selon laquelle au vu de l'analyse des indicateurs relatifs
à la gouvernance ; la chaîne de valeur de fretin dans la
cité d'Uvira présenterait un mode de gouvernance à
réseau dirigé du fait que cette chaîne de valeur couvre un
mode de gouvernance à caractère mixte qui est à cheval
entre un « réseau équilibré » et un «
réseau dirigé ». Par rapport aux travaux antérieurs
cités précédemment, ces résultats correspondent aux
conclusions de Mohamed et al. (2015), qui aboutit aux constats que le
modèle de gouvernance le plus fréquent dans les chaînes de
valeur domestique au Maroc (contrairement aux chaînes de valeur de
l'exportation) s'apparente à un réseau dirigé. Il existe
quelques principaux clients qui absorbent la totalité de l'offre.
Pour Holroet, (2010), contrairement à nos
résultats, la dynamique dans de la chaîne de valeur de crabe peut
être caractérisée par une gouvernance monopolisée
(situation de hiérarchie) par les grossistes du marché de
Lomé et ce pouvoir des grossistes et des collecteurs exportateurs
proviennent du système de financement, l'envoi des cargaisons, et la
faiblesse des autres acteurs dans la maîtrise de qualité et des
quantités des produits convoyés.
La section sur l'analyse des coûts et de prix de vente
sur le long de la chaîne de valeur montre que parmi les charges
supportées par les pêcheurs, la charge de la main d'oeuvre
présente en moyenne une partie plus importante (soit 72,2 % du
coût total) pendant la période de forte production que pendant la
période de faible production (soit 20,3% du coût total) du fait
cette charge varie en fonction de la production. Pendant la période de
faible production, le frais de carburant est plus élevé (soit
35,9% ) du fait que pendant cette période, les pêcheurs parcourent
des longues distances à la recherche de fretin. Pour ce qui est des
mareyeurs (grossistes et détaillants), les coûts de transport et
des taxes constituent les postes les plus importants dans leurs coûts de
transaction. L'analyse des prix de vente au différent niveau de la
chaîne de valeur relève que le rapport
prix-consommateur/prix-producteur le plus élevé se rencontre
pendant la période de forte production soit en moyenne (174,1%) suivi de
celui de faible production qui représente une moyenne (127,5%).Ces
écarts importants des prix entre les pêcheurs et ceux payés
par les consommateurs aux détaillants s'expliquent aussi par des
coûts de transactions supportés par les intermédiaires dus
à la précarité des infrastructures, aux taxes et
l'asymétrie de l'information. Cette situation montre clairement que le
pêcheur, premier maillon de la chaine de valeur de fretin, est le moins
favorisé dans ce système. La
comparaison des coûts aux prix de vente sur le long de
la chaîne de valeur ont relevé que les coûts totaux
supportés par les agents sont inférieurs à leurs prix de
vente. Cette comparaison fait apparaître les marges qui
rémunèrent tous les acteurs de la chaîne de valeur. En
effet, les valeurs ajoutées et les profits sont positifs pour tous les
acteurs et ceci dans toutes les chaînes de valeur. Ces résultats
nous a permis d'affirmer notre deuxième hypothèse selon laquelle
l'analyse des coûts et des prix sur chaque maillon de la chaîne de
valeur de Ndagala montrerait que tous les acteurs réaliseraient un
profit parce que leurs recettes seraient supérieures à leurs
coûts. Ces résultats ainsi trouvés corroborent les
conclusions des travaux d'Aquilas et al. (2013) sur l'analyse de la
compétitivité de la chaîne de valeur ajoutée
crevette fraîche et crevette fumée du Bénin qui ont abouti
au constat que les différents maillons de la chaîne de valeur sont
rentables. Et aux résultats D'EPIPHANE et al. (2011), sur Analyse de la
performance des chaînes de valeurs de l'ananas au Bénin qui ont
trouvés que toutes les chaînes de valeurs de l'ananas
béninois sont rentables, En effet, les valeurs ajoutées et les
profits sont positifs pour tous les acteurs et ceci dans toutes les
chaînes de valeurs.
L'examen de la contribution des acteurs de la chaîne de
valeur dans la création de la VA totale révèle que les
pêcheurs procurent plus de la moitié de la VA créée
soit 64%. Les mareyeurs (grossistes et détaillants) viennent en second
lieu, en apportant 36% de la richesse total.
Les coefficients de corrélations associées
à cette analyse (Annexe n°4) ont montré qu'il existe une
relation significative entre la valeur ajoutée totale et les valeurs
ajoutées des acteurs au sein de cette chaîne de valeur. Cette
relation est forte pour les pêcheurs (r = 0,751, p = 0,000) et pour les
mareyeurs grossistes (r = 0,645, p = 0,000) et d'intensité moyenne pour
les détaillants (r = 0,333 et p = 0,007).La richesse ainsi
créée est distribuée, en premier lieu, sous forme de
bénéfices (résultat net d'exploitation) pour les
différents agents de la chaîne de valeur soit 65% en moyenne.
Ensuite, 32% de la valeur ajoutée est versée sous forme de
salaires aux pêcheurs occasionnels et 3% sous forme de différents
impôts et taxes collectés par divers services de l'Etat
auprès de mareyeurs (grossistes et détaillants).
La distribution de la VA sous forme de bénéfices
aux différents acteurs de la chaîne de valeur relève que,
en part relative, les mareyeurs (grossistes et détaillants) captent une
part importante (51%) de profit que celle des pêcheurs (49%). Cette
différence de profit qui s'observe entre les pêcheurs et les
mareyeurs (grossistes et détaillants) est significative (Test t = 3,
498, ddl = 150 et p = 0,001) (Annexe n°5). Ces résultats permettent
d'affirmer que la
répartition de profit entre les acteurs au sein de la
chaîne de valeur de Ndagala dans la cité d'Uvira est
inéquitable.
Ces résultats confirment notre troisième
hypothèse selon laquelle sur le long de la chaîne de valeur de
Ndagala, le profit ainsi trouvé serait réparti de manière
inéquitable parce que la plus grande partie de profit serait
trouvé entre les mains des mareyeurs (les grossistes et les
détaillants). Comparativement aux travaux antérieurs, ces
résultats de nos analyses vont dans le sens de ceux trouvés par
la FAO, (2010) qui ont abouti au constat que dans toutes les chaînes de
valeur analysées, ce sont les petits pêcheurs et les petits
aquaculteurs qui reçoivent les bénéfices
économiques les plus faibles relativement aux autres agents de la
chaine. Les transformateurs et les commerçants de détail captent
plus d'avantages en raison de leur pouvoir de négociation relativement
plus élevé.
Mohamed et al. (2015), aboutit aux mêmes constats que le
pêcheur est le principal générateur de valeur; mais, ce
sont les intermédiaires qui dominent la filière et captent la
plus grande partie des revenus.
En fin, Holroet, (2010), contrairement à nos
résultats trouve que pour la chaîne de valeur des crabes de
terre, les collecteurs exportateurs ont le plus de valeur
ajoutée (soit 72,7% de la richesse créée au lac
Ahémé et 49,9% au lac Nokoué) contre (4,5% et 15,5% des
pêcheurs respectivement pour les deux lacs. Le reste est réparti
aux commerçants, et aux collecteurs locaux). Les commerçants du
Lac Nokoué ont une part importante de la valeur ajoutée (52,3%)
pour les crabes à l'eau que les pêcheurs (4,8%).
82
CONCLUSION ET RECOMMANDATION
A. CONCLUSION
L'Analyse de la chaîne de valeur de produit de
pêche dans la cité d'Uvira dont le Stelothrissa Tanganicae «
Ndagala » en est la principale a eu pour objectif général
d'analyser la chaîne de valeur des fretins afin déterminer les
mécanismes de création et de distribution de la valeur
ajoutée à la lumière des modes d'organisation et de
gouvernance qui régissent les rapports entre les acteurs de ladite
chaîne dans la cité d'Uvira. Pour atteindre cette fin, les
questions de savoir quel serait le mode de gouvernance qui régisse les
interactions entre acteurs de la chaîne de valeur de Ndagala dans la
cité d'Uvira ? ; Partant de l'analyse de coût et de prix le long
de la chaîne de valeur, l'activité réalise-elle un profit ?
; Le profit ainsi trouvé est-il réparti équitablement ?
Ont été posées. les réponses provisoires à
ces questions montraient qu'au vu de l'analyse des indicateurs relatifs
à la gouvernance ; la chaîne de valeur de fretin dans la
cité d'Uvira serait dirigé par un mode de gouvernance à
réseau dirigé du fait que cette chaîne de valeur couvre un
mode de gouvernance à caractère mixte qui est à cheval
entre un réseau équilibré et un réseau
dirigé. L'analyse des coûts et des prix sur chaque maillon de la
chaîne de valeur de Ndagala montrerait que tous les acteurs
réalisent un profit parce que leurs recettes sont supérieures
à leurs coûts. Le long de la chaîne de valeur de Ndagala, le
profit ainsi trouvé serait réparti de manière
inéquitable parce que la plus grande partie de profit serait
trouvé entre les mains des Mareyeurs. Pour mener cette analyse et
vérifier les hypothèses ainsi émises, les enquêtes
sur les pêcheurs, les mareyeurs grossistes et détaillants ont
été menées et les données ont été
analysées sur base d'Excel et SPSS. Le cadre analytique de
l'étude est basé sur l'approche chaîne de valeur d'une part
et d'autre part sur l'approche SWOT pour l'analyse les contraintes et les
opportunités.
Au terme de cette étude, nous pouvons retenir les
résultats suivants:
> la chaîne de valeur de fretin dans la cité
d'Uvira est majoritairement dominée par les femmes que les hommes du
fait que la plupart des femmes se lancent dans les activités
commercialisations que de production.
> Sur le long de la chaîne de valeur, seuls les
pêcheurs sont regroupés dans les associations professionnelles,
mais concrètement ces associations ne font aucune action pour le
développement des pêcheurs.
> Généralement, les prix d'achat et de vente
sont fixes après négociation entre les acteurs et que les
quantités échangées sont fonctions de la période de
pêche.
83
L'absence d'un système d'information dans la
chaîne fait qu'il y est une asymétrie de l'information sur les
prix de fretin entre les acteurs.
> En ce qui concerne l'accès aux services
financiers, malgré l'émergence actuelle des institutions
financières et des banques, la majorité des acteurs (94,2% des
pêcheurs, 100,0% grossistes et 53,8% de détaillants)
enquêtés de cette chaîne de valeur sont exclus par les
institutions de Micro-finance et les Banques. Cette absence de financement
institutionnel (ou externe) donne naissance à un financement interne
laissant une dépendance entre les acteurs.
> la section sur la gouvernance a relevé que la
chaîne de valeur de fretin dans la cité d'Uvira est dominée
par un mode de gouvernance apparente à un réseau dirigé
avec deux situation, d'une part certains pêcheurs et mareyeurs grossistes
(soit 61,5% et 60%) développent une relation incluant des arrangements
contractuels. Cette situation rend les pêcheurs dépendants des
grossistes et limite la compétition entre les grossistes auprès
des pêcheurs, le pouvoir de négociation dans la fixation de prix
de vente et les amènent de plus en plus dans une situation « des
preneurs de prix ». Cette situation fait apparaître un mode de
gouvernance à réseau dirigé du fait qu'il existe un petit
nombre des mareyeurs qui achètent la quasi-totalité des fretins
pêchés. D'autre part, une relation de confiance existe entre les
acteurs (soit 38,5% pour les pêcheurs à leurs clients, 40,0% les
mareyeurs grossistes à leurs fournisseurs et 66,2% des
détaillants à leurs fournisseurs). Pour ce type de relation, Il
existe, en effet, un nombre suffisamment important d'intermédiaires pour
créer une compétition effective entre les acheteurs. Dans ce cas,
le client suit les performances des pêcheurs et les problèmes de
fixation de prix et de financement sont résolus par la
négociation plutôt que par voie de menace ou de sortie,
étant donne le partage d'intérêts et des risques dus
à la situation de l'offre et de la demande. Dans cet autre cas, la
chaîne présente les caractéristiques d'un «
réseau équilibré ». L'analyse statistique
associée aux relations entre les acteurs de la chaîne de valeur
montre que ces relations sont significatives. Ces résultats nous a
permis d'affirmer la première hypothèse de cette étude.
> L'analyse de coûts et de prix de vente a
relevé que la chaîne de valeur de fretin est rentable pour tous
les acteurs du fait que les valeurs ajoutées et les profits sont tous
positifs et ceci dans toutes les chaînes de valeur. En effet, la
comparaison des coûts aux prix de vente sur le long de la chaîne de
valeur ont relevé que les coûts totaux
84
85
supportés par les agents sont inférieurs
à leurs prix de vente. Cette comparaison fait apparaître les
marges qui rémunèrent tous les acteurs de la chaîne de
valeur. Ces résultats ont permis de confirmer notre deuxième
hypothèse.
> L'examen de la contribution des acteurs et la
distribution de profit entre les acteurs de la chaîne a montré que
la distribution de la valeur ajoutée sous forme de
bénéfices aux différents acteurs de la chaîne de
valeur de fretin montre qu'il y a la disparité entre les acteurs de la
chaîne de valeur de fretins dans la distribution du profit. En effet,
comparativement aux mareyeurs (grossistes et détaillants) les
pêcheurs procurent plus de la moitié de la valeur ajoutée
créée (soit 64%) ne perçoivent que 49% du profit total
distribué. comparativement aux pêcheurs, les mareyeurs (grossistes
et détaillants) contribuent que 36% à la création de la
valeur ajoutée mais perçoivent en retour 51% du profit total
distribué. Cette différence de profit qui s'observe entre les
pêcheurs et les mareyeurs (grossistes et détaillants) est
statistiquement significative (Test t = 3, 498, ddl = 150 et p = 0,001) (Annexe
n°5).Ces résultats permettent d'affirmer la troisième
hypothèse de ce travail.
> Dans le cadre du développement de la chaîne
de fretin dans la cité d'Uvira, le remplacement de la lampe Anchor
utilisant le Kérosène pour s'allumer par les lampes tube
utilisant l'énergie électrique via les batteries chargeables est
la seule innovation qu'a connue les pêcheurs pendant les 5
dernières années et tous l'ont adoptés. Quant aux
mareyeurs, ils ont connu comme innovation l'installation des claies
métalliques dans certaines plages pour sécher les fretins. cette
nouvelle technique de séchage est jugée insuffisante du fait
qu'elle ne couvre pas les besoins des usagers.
> L'analyse des contraintes et des opportunités a
montré d'une part que le développement de la chaîne de
valeur est contraint par plusieurs éléments qui interviennent aux
différents niveaux de la chaîne parmi lesquelles on peut trouver
la faiblesse de l'unité de production, régression de biomasse
disponible, la surexploitation et la gestion approximative de ressources
disponibles, l'absence des et d'autre part que la chaîne présente
diverses opportunités telles que le développement de la demande
de poisson au niveau local, national et international, la valorisation et la
labellisation de fretin la réalisation de profit.
développement.
Ce travail étant une oeuvre humaine, nous ne
prétendons pas l'avoir achevé dans toute
perfection. Cependant nous ouvrons une brèche à
une étude ultérieure à d'autres chercheurs si
pas nous même, de pouvoir compléter cette
recherche en analysant par exemple la compétitivité de la
chaîne de valeur de fretin local à celle de fretin
importé.
B. RECOMMANDATION
Les principales actions à prendre auront pour but commun
de créer plus de valeur
ajoutée pour les tous les acteurs et permettront par la
suite de mieux rémunérer leurs activités. Les
stratégies visant à accroître les revenus des agents
pêcheurs et commerçants, devront comprendre notamment des actions
qui tendent à faire augmenter la production et diminuer les coûts
en faisant appel à des améliorations technologiques et à
la bonne gestion de ressources disponibles. Ainsi nous recommandons :
> A l'Etat Congolais de renforcer les décisions en
rapport avec la réglementation de l'activité de pêche, la
gestion et la protection des stocks, Interdire le filet maillant, limité
et empêcher la pêche dans certaines zone du lac. Mettre en place un
système d'information fiable sur le marché permettant la
diffusion de l'information sur la production et prix de fretins des
différentes plages. Encourager la diversification des activités
de pêche et des autres secteurs.
> Aux organisations des pêcheurs de mettre en place
l'organisation de concertation des associations pour résoudre
problème des pêcheurs et les protéger contre toutes
tracasseries.
> Aux ONG en collaboration avec IPAPE, de renforcer les
capacités des acteurs par des formations et la vulgarisation des
nouvelles techniques sur la pêche, la transformation et la
commercialisation des fretin répondant aux préférences des
consommateurs. Ils doivent veiller à la dynamisation et à la
création des associations des acteurs ce qui permettra à ces
associations des mener les actions ensembles et les rendent beaucoup plus
invulnérable. Et en fin, fournir les matériels
nécessaires.
> Aux acteurs d'adopter le système de labellisation
et de valorisation de fretin pour assurer sa qualité et répondre
aux préférences des consommateurs tant locaux
qu'internationaux.
86
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90
91
ANNEXE n° 1 : ANALYSE DE LA PERFORMANCE DES
PECHEURS
Indicateurs
|
unité
|
faible production
|
forte production
|
Quantité produite /jour
|
Seau
|
2
|
23
|
|
Prix de vente unitaire
|
FC/Seau
|
36596,2
|
11653,9
|
|
|
|
|
|
Consommation intermédiaire
|
charge batterie
|
FC/Seau
|
1903,85
|
197,3
|
Restauration M.O
|
FC/Seau
|
3903,85
|
404,5
|
Allouage Machine
|
FC/Seau
|
3394,25
|
351,7
|
Carburant et huile machine
|
FC/Seau
|
10308,65
|
1068,3
|
Total CI
|
FC/Seau
|
19510,6
|
2021,8
|
|
Valeur ajoutée
|
FC/Seau
|
17085,6
|
9632,08
|
|
|
M.O
|
FC/Seau
|
8542,8
|
4816,04
|
|
Profit
|
FC/Seau
|
8542,8
|
4816,04
|
|
Taux de valeur ajoutée
|
(VA/CA) x100
|
%
|
0,467
|
0,827
|
Taux marge nette
|
(profit/CAx100)
|
%
|
233
|
0,413
|
Source : Auteur, traitement des données de
l'enquête.
ANNEXE n° 2 : ANALYSE DE LA PERFORMANCE DES
MAREYEURS
GROSSISTES
Indicateurs
|
Unité
|
Faible production
|
forte production
|
Quantité vendue /jour
|
Seau
|
2
|
19
|
|
Prix d'achat unitaire
|
FC/Seau
|
41057,7
|
11653,9
|
|
|
|
|
|
Prix de vente unitaire
|
FC/Seau
|
47085,7
|
16928,6
|
|
|
|
|
Marge commerciale
|
FC
|
6028
|
5274,7
|
|
Consommations intermédiaires
|
Transport
|
FC
|
442,65
|
1047,62
|
Frais de séchage
|
FC
|
135,7
|
21,98
|
Total CI
|
FC
|
578,35
|
1069,6
|
|
Valeur ajoutée
|
FC
|
5449,65
|
4205,1
|
92
Taxes à la plage FC 730 74,9
Profit
|
FC
|
4719,65
|
4130,2
|
Taux de valeur ajoutée
Taux marge nette d'exploitation
|
(VA/CA)x100
|
%
|
0,115
|
0,354
|
(profit/CAx100)
|
%
|
0,102
|
0,244
|
Source : Auteur, traitement des données de
l'enquête.
ANNEXE n° 3 : ANALYSE DE LA PERFORMANCE DES
MAREYEURS DETAILLANTS
Indicateurs
|
Unité
|
Faible production
|
forte production
|
Quantité vendue /jour
|
Seau
|
1
|
3
|
|
Prix d'achat unitaire
|
FC/Seau
|
47085,7
|
16928,6
|
|
|
|
|
|
|
Prix de vente unitaire
|
FC/Seau
|
52330,7
|
20292,6
|
|
|
|
|
|
Marge commerciale
|
FC
|
5245
|
3364
|
|
Consommations intermédiaires
|
Transport
|
|
193,8
|
203,4
|
Frais de séchage
|
|
158,3
|
176,1
|
Place au marché
|
|
238,8
|
92
|
Total CI
|
FC
|
590,9
|
471,5
|
|
Valeur ajoutée
|
FC
|
4654,1
|
2892,5
|
|
Taxes au marché
|
FC
|
390,6
|
150,4
|
Profit
|
FC
|
4263,5
|
2742,1
|
|
|
|
|
|
Taux de valeur ajoutée
|
(VA/CA)x100
|
%
|
0,089
|
0,143
|
Taux marge nette d'exploitation
|
(profit/CA x100)
|
%
|
0,081
|
0,135
|
Source : Auteur, traitement des données de
l'enquête.
93
ANNEXE N° 4 : Corrélations entre la VA
total et les VA des acteurs
|
VA TOTAL
|
VA des Pêcheurs
|
VA des grossistes
|
VA des détaillants
|
Corrélation de Pearson
VA TOTAL Sig. (bilatérale)
N
Corrélation de Pearson
VA
Sig. (bilatérale)
Pêcheurs
N
Corrélation de Pearson
VA
Sig. (bilatérale)
grossistes
N
Corrélation de Pearson
VA
Sig. (bilatérale)
Détaillants
N
|
1
65
,751**
,000
52
,645**
,000
35
,333**
,007
65
|
,751**
,000
52
1
52
-,047
,789
35
,213
,129
52
|
,645**
,000 35 -,047 ,789 35 1
35
,065
,709
35
|
,333**
,007
65
,213
,129
52
,065
,709
35
1
65
|
**. La corrélation est significative au niveau 0.01
(bilatéral). ANNEXE n°5 : Test d'échantillons
indépendants
|
Test de Levene sur l'égalité
des variances
|
Test-t pour égalité des moyennes
|
|
F
|
Sig.
|
T
|
Ddl
|
Sig. (bilatér ale)
|
Différence moyenne
|
Différence écart-type
|
Intervalle de confiance 95% de la différence
|
Inférieure
|
Supérieure
|
Hypothèse de variances égales
|
,741
|
,391
|
3,498
|
150
|
,001
|
30588,86
|
8744,950
|
13309,67
|
47868,059
|
Hypothèse de variances inégales
|
|
|
3,797
|
128,86
|
,000
|
30588,86
|
8056,997
|
14647,74
|
46529,986
|
QUESTIONNAIRE D'ENQUETE
A. QUESTIONNAIRE POUR LES PRODUCTEURS
PECHEURS
I.IDENTIFICATION DE L'ENQUETE
1
|
Age de Pêcheur
|
ans
|
4
|
Ancienneté
|
ans
|
2
|
Genre
|
1. Masculin 2. Féminin
|
5
|
Nombre des personnels
|
|
3
|
Etat civil
|
1. Célibataire 2.Marié (e) 3.Divorcé(e)
4.Veuf
(ve)
|
6
|
Niveau d'étude
|
1. Aucun 2.Primaire
3.Secondaire 4.Super/Univers.
|
7
|
Avez-vous une
|
1. Oui 2. Non
|
8
|
Si Oui, laquelle ?
|
|
94
|
activité secondaire ?
|
|
9
|
Qu'est-ce qui vous attire à faire l'activité de
pêche ?
|
1. Pas d'autres2.plus rentable que d'autres 3.autres ...
|
II. Généralité sur la production
1. Quelles sont les obligations légales et
communautaires pour devenir pêcheur ?
Obligation/document
|
Prix
|
Durabilité
|
Bénéficiaire
|
III. TRUCTURE ET COMPORTEMENT A.
L'approvisionnement
1. Qui fixe le prix au marché ? 1. L'Etat 2.
Vous-même. 3. L'acheteur. Consensuel 4. Autres
2. qui sont vos clients ? 1. Les grossistes 2. Les
détaillants 3. Tous les deux
3. Quelles sont vos relations avec vos clients ? 1. Parents 2.
Amis 3. Frère 4. Associations 5.Aucun 6.Autres :
4. D'où viennent vos acheteurs :
5. Quel mode de payement utilisiez-vous lors de la vente? 1.
Crédit 2 Cash 3. Payement anticipé 4.
Autres
D. Le stockage
1. Il vous arrive de stocker les fretins ? 1. Oui 2. Non
2. si non, pourquoi ?
3. Si oui, quel type de fretins stockez-vous ? : 1. Fretins
frais 2.fretins séchés
4. Quelles techniques de conservation utilisez-vous pour
éviter la détérioration de votre production pendant le
stockage ?
5. Quels sont les problèmes relatifs au stockage de
fretins?
6. connaissez-vous des pertes pendant le stockage ? 1. Oui 2.
Non
7. Quelles sont les causes de ces pertes ?
E. Financement
1. Quel est votre fonds d`acquisition de l`engin/immobilisation
en dollars
2. Source de ce fonds : 1.Crédit 2. Par fonds propres
3. Avez-vous bénéficié un crédit
auprès d'une coopérative ou institution de micro finance pour
votre activité ? 1. Oui 2. Non
4. Si non, pourquoi ? 1. pas de besoin 2. Accès difficile
3. Intérêt trop élevé 4. Autres (à
préciser):
G. Encadrement technique
1. Etes-vous membre d'une association ou syndicat ? 1. Oui
2.Non
2. Si oui, laquelle ?
3. Les réalisations concrètes de
l'association/synd. ?
3. Existe-t-il un service de vulgarisation des pêches ? 1.
Oui 2. Non
4. Si oui, recevez-vous des informations et formations sur les
variétés de poissons et les nouvelles techniques de pêche ?
1. Oui 2. Non
H. L'information
1. Est-ce que des informations sur les prix sont-ils disponibles?
1. Oui 2. Non
3 .si oui, Ces informations sont : 1. Gratuites 2. Payantes
3.Autres
4. quel moyen utilisez-vous pour les obtenir ? 1.
Téléphone 2. Radio 3. Association 4. Autres
Si non, pourquoi ?
95
IV. LA PERFORMANCE
1. quantité produite et vendue/jour
Période de
production
|
Quantité produite /jour
|
Unité de mesure
|
Prix de vente unitaire
|
Prix de vente total
|
Forte
|
|
|
|
|
Faible
|
|
|
|
|
Période de
production
|
Quantité vendue /jour
|
Unité de mesure
|
Prix de vente unitaire
|
Prix de vente total
|
Forte
|
|
|
|
|
Faible
|
|
|
|
|
2. Décrivez tous vos coûts (Fc) pour la pêche
:
CATEGORIE DE DEPENSES
|
Montant faible
production
|
Montant forte
production
|
Bénéficiaires
|
Durée de validité
|
1. charges (coût variable)
|
|
|
|
|
-préparation filet et pirogue de pêche
-carburant
-Restauration pêcheurs
-manutention
--frais de séchage
-frais d'entreposage
-frais de transport
MO
|
|
|
|
|
2. Coût fixe
|
|
|
|
|
|
-Redevance
- Intérêt payé
-Permis
-Taxe
-autres impôt et taxes :
-
|
|
|
|
|
B. La progressivité
1. Pendant les cinq dernières années, avez-vous
bénéficié d'une innovation technologique (nouveaux
équipement) dans vos activités des pêches ? 1. Oui 2.
Non
2. Si oui, lesquelles ?
3. L'avez-vous adoptée ? 1. Oui 2. Non
4. quelles sont les effets de cette nouvelle technique sur
l'activité de pêche? 1. Augmentation de la production 2.
Diminution de coût de production 3. Facile à utiliser
4. Autres à préciser
V. LES CONTRAINTES DANS LA PRODUCTION DE NDAGALA
Etant donné votre expérience dans la pratique de la
production de Ndagala quelles sont les contraintes parmi celles qui sont
cités ci-dessous à votre activité ?
Facteurs limitatifs de la production de Ndagala
|
Coché
|
Infrastructure n'atteignant la production
préférée
|
|
Insuffisance d'information sur des nouvelles pratiques de
pêche
|
|
Inaccessibilité aux zones de pêche due au vent
|
|
La pêche des alevins
|
|
Pertes importantes après la pêche :
périssabilité des fretins
|
|
96
Manque de moyens de conservation, de stockage et de
transformation appropriés.
|
|
Absence de cadre d'encadrement et de concertation
|
|
La saisonnalité de production de Ndagala
|
|
La concurrence des autres produits en provenance du Burundi et
Tanzanie
|
|
La chute de production de Ndagala
|
|
Contact avec les clients
|
|
La non-existence d'un marché potentiel
|
|
Les facteurs financiers
|
|
Le manque de moyen pour s'autofinancer
|
|
Prix de vente faible
|
|
Problème d'obtention des crédits
|
|
Faible rentabilité de cette activité
|
|
Pas des contreparties pour les taxes payées
|
|
Tracasserie fiscale (exagération des taxes) sur le droit
de pêche
|
|
L'obtention difficile des matériels de pêche
|
|
1
|
Age
|
ans
|
4
|
Niveau d'étude
|
1. Aucun 2.Primaire
3.Secondaire 4.supérieur
|
2
|
Genre
|
3. Masculin 2. Féminin
|
5
|
résidence
|
1. D'Uvira 2. Plane 3. Bukavu
|
3
|
Etat civil
|
1. Célibataire 2.Marié(e) 3.Divorcé(e)
4.Veuf (ve)
|
6
|
Qu'est-ce qui vous attire à faire le commerce
de Ndagala ?
|
1. Pas d'autres activités 2. plus rentable que
d'autres
activités 3.autres
|
Manque d'associations de soutien technique et financier
VI. Quelles sont, selon vous, les principales (3) mesures que
l'Etat peut prendre pour améliorer la conduite de
vos activités ?
B. QUESTIONNAIRE DESTINE AUX GROSSISTES I. IDENTIFICATION
DE L'ENQUETE
II. Les généralités
1. commercialisez-vous d'autres produits en dehors de celui-ci ?
1. Oui 2. Non
2. Si oui, lesquels ?
3. Ancienneté dans le commerce de fretin :
III. La structure
A.L'approvisionnement
1. En moyenne, combien de fois par semaine renouvelez-vous le
stock ?
2. qui sont vos fournisseurs de fretins? 1. pêcheurs 2.
Autres grossistes 3.Autres : ...
3. Quelles sont vos relations avec vos fournisseurs ? 1.
Frères 2. Amis 3.Contrat 4. Confiance
5. Autres
4. Qu'est-ce que vous donnez à vos fournisseurs pour
garder leurs confiances ?1. Aucun
2.Crédit 3. Autre à préciser
5.
97
H. Encadrement technique
1. Etes-vous membre d'une association ou syndicat des
commerçant de fretins? 1. Oui 2.Non
Qui sont vos clients ? 1. Restaurants 2. Autres grossistes 4.
Détaillants 5. Consommateurs
6. Autres (à préciser) :
6. D'où viennent vos clients ?
7. Quand faites-vous vos plus grosses ventes (précisez
les mois) ?
8. Quand trouvez -vous les fretins en abondance sur le
marché d'approvisionnement (cocher les mois) ?
1. Période de forte production 2. Période de
faible production
9. Quand faites-vous vos plus grosses ventes (précisez
les mois) ? 1. Période de forte production 2. Période de faible
production
10. Quelles sont vos relations avec vos clients ? 1.
Frères 2. Amis 3.Contrat 4. Confiance
5.Autres
B. Transport de fretins
1. Comment les produits sont-ils transportés ? 1. Sur la
tête 2. Bicyclette 3. Charrette
4.Camion/camionnette 5. Pirogue 6. Autre :
2. Existe-il des pertes au cours du transport ? 1. Oui 2. Non
3. Si oui quelles en sont les causes :
C. La qualité
1. Quelles sont les différentes qualités des
Fretins que vous vendez ?
1. frais
|
2. Qualité intermédiaire
|
2. D'après vous quelle qualité apportez-vous plus
de revenu? Fretins frais 2. Qualité intermédiaire 3. Fretins
séchés
3. Conditionnez-vous (emballage) vos produits avant de vendre? 1.
Oui 2. Non
D. Le stockage
1. Stockez-vous vos produits ? 1. Oui 2. Non
2.. Si oui, pourquoi stockez-vous vos Produits ?
3. Si non, pourquoi ?
4. Quelles techniques de conservation utilisez-vous pour
éviter la détérioration de fretins
pendant le stockage ?
5. Quels sont les problèmes relatifs au stockage de
fretins?
E. La transformation
1. vous arrive-t-il de sécher vos fretins avant de les
vendre ? 1. Oui 2. Non
2. Si Oui pourquoi ? et à quelle période souvent
3. Si Non, pourquoi ?
4. Quelle technique utilisez-vous pour sécher les fretins
?
F. Les barrières à l'entrée du marché
Les réglementations officielles
1. Payez-vous des taxes pour votre commerce ? 1. Oui 2. Non
2. Si oui, citez-les ?
Nomenclature de taxes ou obligation
|
Montant payé
|
Durée de validité
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
98
2. Les réalisations concrètes de
l'association/synd. ?
3. Existe-t-il un service de vulgarisation de commercialisation
de fretins ? 1. Oui 2. Non
4. Si oui, recevez-vous des informations et formations sur les
variétés de poissons et les nouvelles techniques de
commercialisation ?1. Oui 2.Non
H. Financement
1. Quel est votre fonds de démarrage en dollars En Francs
1. Quelle est la source de votre capital initial ? 1.
Crédit 2.fonds propres. 3.
Autres
2. Avez-vous bénéficié un crédit
auprès d'une coopérative ou institution de micro finance
pour votre activité ? 1. Oui 2. Non
3. Si non, pourquoi ? 1. pas de besoin 2. Accès difficile
3. Intérêt trop élevé 4. Autres (à
préciser) :
I. L'information
1. Etes-vous informés du prix avant d'aller au
marché d'approvisionnement ? 1. Oui 2. Non
2. si oui, Ces informations sont : 1. Gratuites 2. Payantes
3.Autres
3. Si oui, quel moyen utilisez-vous pour avoir ces informations
? 1. Téléphone 2. Radio
3. Association 4. Autres
IV. LE COMPORTEMENT
A. La formation du prix
1. Quels sont les facteurs intervenant dans la négociation
et la fixation du prix ?
1. Coût 2. Qualité de fretins 3.Saison de
pêche, 4. Marché dans lequel on se situe
5. Autres à préciser
2. Quel mode de payement utilisiez-vous lors de la vente? 1.
Crédit 2. Cash 3. Payement
anticipé 4. Autres
B. Les pratiques commerciales
1. C'est la même chose qu'association donc
déjà posée
2. Y a-t-il des ententes dans la fixation des prix entre les
commerçants ? 1. Oui 2. Non
V. LA PERFORMANCE
A. quantité achetée et vendue/jour
Période de
production
|
Quantité achetée /jour
|
Unité de mesure
|
Prix unitaire
|
Prix d'achat total
|
Forte
|
|
|
|
|
Faible
|
|
|
|
|
Période de
production
|
Quantité vendue /jour
|
Unité de mesure
|
Prix unitaire
|
Prix de vente total
|
Forte
|
|
|
|
|
Faible
|
|
|
|
|
|
B. Décrivez tous vos coûts dans la
commercialisation des fretins :
Catégories des
dépenses
|
Montant faible production
|
Montant forte
production
|
bénéficiaires
|
Durée
|
Prix d'achat
|
|
|
|
|
Frais de
manutention
|
|
|
|
|
99
Frais de
transport
|
|
|
|
|
Frais de
chessage
|
|
|
|
|
-
Restauration
|
|
|
|
|
-
|
|
|
|
|
-
|
|
|
|
|
Coût fixe
|
Impôt et
taxe
|
|
|
|
|
Intérêt payé
|
|
|
|
|
Permis de
commerce
|
|
|
|
|
Achat des
bassins en
plastique
|
|
|
|
|
Droit
d'accès au marché
|
|
|
|
|
Divers taxes du marché
|
|
|
|
|
-
|
|
|
|
|
-
|
|
|
|
|
C. La progressivité
1. Pendant les cinq dernières années, avez-vous
bénéficié d'une innovation technologique
(amélioration des infrastructures de commercialisation ou de
séchage par exemple) dans votre commerce ? 1. Oui 2. Non
2. Si oui, laquelle ?
3. L'avez-vous adoptée ? 1. Oui 2. Non
4. Si non pourquoi ?
VI LES CONTRAINTES DANS LA COMMERCIALISATION DE
NDAGALA Etant donné votre expérience dans la pratique de
la production de Ndagala quelles sont les contraintes parmi celles qui sont
cités ci-dessous à votre activité de commerce de fretins
?
Facteurs limitatifs de la vente de Ndagala sur le
marché
|
Coché
|
Insuffisance d'information la production dans différentes
plages
|
|
Pertes importantes des fretins non vendue :
périssabilité des fretins
|
|
Manque de moyens de conservation, de stockage et de
transformation appropriés.
|
|
Absence d'encadrement sur la nouvelle façon de
commercialiser les fretins
|
|
La saisonnalité de production de Ndagala
|
|
La concurrence des autres commerçants sur le
marché
|
|
La concurrence d'autres poissons sur le marché
|
|
La chute de production de Ndagala
|
|
Le manque de moyen pour s'autofinancer
|
|
Prix de vente faible
|
|
100
Problème d'obtention des crédits
Faible rentabilité de cette activité
Pas des contreparties pour les taxes payées
Tracasserie fiscale (exagération des taxes) sur le droit
de pêche
7. Quels sont vos souhaits pour améliorer votre
activité ?
C. QUESTIONNAIRE DESTINE AUX DETAILLANTS
1
|
Age
|
ans
|
4
|
Marché
|
|
2
|
Genre
|
1. Masculin
2. Féminin
|
5
|
Niveau d'étude
|
1. Aucun 2. Primaire
3. Secondaire 4 .supérieur
|
3
|
Etat civil
|
1.Célibataire 2.Marié(e) 3.Divorcé(e) 4.Veuf
(ve)
|
6
|
Qu'est-ce qui vous
attire à faire le
commerce de Ndagala ?
|
1. Pas d'autres activités
2. plus rentable que d'autres activités
3.autres
|
I.IDENTIFICATION DE L'ENQUETE
II. Les généralités
1. commercialisez-vous d'autres produits en dehors de
celui-ci ? 1. Oui 2. Non
2. Si oui lesquels ?
III. La structure
A. L'approvisionnement
1. En moyenne, .combien de fois par semaine renouvelez-vous
le stock ?
2. qui sont vos fournisseurs de fretins?
1. pêcheurs 2. Grossistes/semi-grossiste 3. Autres :
3. Quelles sont vos relations avec vos fournisseurs ?
1. Frères 2. Amis 3.Contrat 4. Confiance 5. Autres
4. Quand trouvez -vous les fretins en abondance sur le
marché d'approvisionnement (cocher
les mois) ?
1. Période de forte production 2. Période de
faible production
6. Quand faites-vous vos plus grosses ventes (précisez
les mois) ?
1. Période de forte production 2. Période de
faible production
8. Qui sont vos clients ? 1. Restaurants 2. Les
Ménages consommateurs 6. Autres (à préciser)
:
9. Quelles sont vos relations avec vos clients ? 1.
Frères 2. Amis 3.Contrat 4. Confiance 5.
Autres
B. Transport de fretins
1. Comment les produits sont-ils transportés ? 1. Sur la
tête 2. Moto / vélo 3. Charrette 4.Camion/camionnette
2. Existe-il des pertes au cours du transport ? 1. Oui 2. Non
3. Si oui quelles en sont les causes :
C. La qualité
1. Quelles sont les différentes qualités des
Fretins que vous vendez ? 1. Frais 2. Qualité intermédiaire
2.
101
D'après vous quelle qualité apporte-vous plus de
revenu? 1. Fretins frais 2. Qualité intermédiaire 3. Fretins
séchés
3. Conditionnez-vous (emballage) vos produits avant de vendre?
1. Oui 2. Non
4. Y-a-il un service qui contrôle la qualité de
fretins vendue sur le marché ? 1. Oui 2. Non
E. La transformation
1. il vous arrive de sécher vos fretins avant de les
vendre ? 1. Oui 2. Non
2. Si Oui pourquoi ? et à quelle période souvent
3. Si Non, pourquoi ?
4. Quelle technique utilisez-vous pour sécher les fretins
?
5. Utilisez-vous aussi les lits métalliques pour
sécher ? 1 .Oui 2. Non
6. Si non, pourquoi ?
F. Les barrières à l'entrée du marché
Les réglementations officielles 1. Payez-vous des taxes pour votre
commerce ? 1. Oui 2. Non 2. Si oui, citez-les ?
Nomenclature de taxes ou obligation
|
Montant
payé
|
Durée de validité
|
H. Encadrement technique
1. Etes-vous membre d'une association ou syndicat des
commerçant de fretins?1. Oui 2.Non
2. Si oui, laquelle ?
3. Les réalisations concrètes de
l'association/synd. ?
4. Existe-t-il un service de vulgarisation de commercialisation
de fretins ? 1. Oui 2. Non
5. Si oui, recevez-vous des informations et formations sur
les variétés de poissons et les nouvelles techniques de
commercialisation ? 1. Oui 2. Non
6. Si Oui, cette information concerne quoi ?
H. Financement
1. Quel est votre fonds de démarrage en dollars En
Francs
2. Quelle est la source de votre capital initial ? 1.
Crédit 2.fonds propres. 3.
Autres
3. Avez-vous bénéficié un crédit
auprès d'une coopérative ou institution de micro finance pour
votre activité ? 1. Oui 2. Non
4. Si non, pourquoi ? 1. pas de besoin 2. Accès
difficile 3. Intérêt trop élevé 4. Autres (à
préciser) :
I. L'information
1. Etes-vous informés du prix avant d'aller au
marché d'approvisionnement ? 1. Oui 2. Non
2. si oui, Ces informations sont : 1. Gratuites 2. Payantes
3.Autres
3. Si oui, quel moyen utilisez-vous pour avoir ces
informations ? 1. Téléphone 2. Radio 3. Association 4. Autre
102
4. quel est l'apport de ce moyen dans votre travail ? 1.
réduction de distance 2. Gain de temps 3. Réduction
d'incertitudes (prix, quantité, etc.) 4. Autres à précisez
: IV. LE COMPORTEMENT
1. Quels sont les facteurs intervenant dans la négociation
et la fixation du prix ?
1. Coût 2. Qualité de fretins 3. Saison de
pêche 4.marché dans lequel on se situe.5. Autres à
préciser...
2. Y a-t-il des ententes dans la fixation des prix entre
détaillants? 1. Oui 2. Non V. LA PERFORMANCE
A. quantité achetée et vendue/jour
Période de production
|
Quantité achetée
/jour
|
Unité de
mesure
|
Prix unitaire
|
Prix d'achat total
|
Forte
|
|
|
|
|
Faible
|
|
|
|
|
Période de production
|
Quantité vendue /jour
|
Unité de
mesure
|
Prix unitaire
|
Prix de vente total
|
Forte
|
|
|
|
|
Faible
|
|
|
|
|
C. La progressivité
B. Décrivez tous vos coûts dans la commercialisation
des fretins :
|
Catégories des dépenses
|
Montant faible production
|
Montant forte
production
|
Bénéficiaire
|
Durée
|
Prix d'achat
|
|
|
|
|
Frais de manutention
|
|
|
|
|
Frais de transport
|
|
|
|
|
Frais de chessage
|
|
|
|
|
-
|
|
|
|
|
-
|
|
|
|
|
Coût fixe
|
Impôt et taxe
|
|
|
|
|
Intérêt payé
|
|
|
|
|
Permis de commerce
|
|
|
|
|
Droit d'accès au marché
|
|
|
|
|
Divers taxes du marché
|
|
|
|
|
-
|
|
|
|
|
-
|
|
|
|
|
1.
103
Pendant les cinq dernières années, avez-vous
bénéficié d'une innovation technologique
(amélioration des infrastructures de commercialisation ou de
séchage par exemple) dans votre commerce ? 1. Oui 2. Non
2. Si oui, laquelle ?
3. L'avez-vous adoptée ? 1. Oui 2. Non
4. Si non pourquoi ?
VI. LES CONTRAINTES DANS LA PRODUCTION DE NDAGALA
Etant donné votre expérience dans la pratique de la
production de Ndagala quelles sont les contraintes parmi celles qui sont
cités ci-dessous à votre activité de commerce de fretins
?
Facteurs limitatifs de la vente de Ndagala sur le
marché
|
coché
|
Insuffisance d'information la production dans différentes
plages
|
|
Pertes importantes des fretins non vendue :
périssabilité des fretins
|
|
Manque de moyens de conservation, de stockage et de
transformation appropriés.
|
|
Absence d'encadrement sur la nouvelle façon de
commercialiser les fretins
|
|
La saisonnalité de production de Ndagala
|
|
La concurrence des autres commerçants sur le
marché
|
|
La concurrence d'autres poissons sur le marché
|
|
La chute de production de Ndagala
|
|
Le manque de moyen pour s'autofinancer
|
|
Prix de vente faible
|
|
Problème d'obtention des crédits
|
|
Faible rentabilité de cette activité
|
|
Pas des contreparties pour les taxes payées
|
|
Tracasserie fiscale (exagération des taxes) sur le droit
de pêche
|
|
7. Quels sont vos souhaits pour améliorer votre
activité?